Je ne pensais pas aimer cette BD quand je l'ai négligemment entamée. Je croyais entamer une petite BD pour enfants surfant sur une quelconque vague SF avec des petits aliens gentils et un ptit cosmonaute irascible et énervant. Mais je fus surpris de véritablement m'amuser à la lecture de ce récit.
Car il y a vraiment 2 niveaux de lectures, l'un pour les enfants, peut-être âgés une dizaine d'années vu la simplicité de l'intrigue, l'autre pour les adultes du fait d'une abondance presque extravagante de jeux de mots et clins d'oeil. Ces jeux de mots sont faciles, presque trop gros pour être honnêtes, mais ils sont tellement "cons" qu'ils m'ont vraiment fait rire à plusieurs reprises. L'intrigue prend vite la forme d'une suite de petites scénettes où tout est artificiellement construit pour amener le gag.
Il ne faut pas chercher un scénario complexe, il ne faut pas craindre la lourdeur du jeu de mot et de certains passages aux clins d'oeil un peu trop insistants (sur Star Wars au début par exemple), mais je dois dire que les rires que m'a apportés cette BD m'ont vraiment réjoui. Seul le côté énervant et rebutant du P'tit Cosmonaute et de son esprit borné en lui-même a un peu réduit ma bonne humeur.
Un dessin correct, frais et dynamique, un humour un peu lourdingue mais souvent hilarant. Dommage que le scénario soit un peu trop basique pour que je pense la relire avant un moment. Mais si vous avez un petit garçon, vous pouvez facilement trouver l'excuse de lui faire lire cette BD tandis que vous profiterez des jeux de mots.
Personnellement j'adore les dessins, noir et blanc, que je qualifie de tout ou rien, noir, ou blanc, pas de gris, on ne fait pas dans la demi-mesure...
Quant au scénario, que dire ? Simpliste ? Pas très épais ? Oui, c'est sûr, mais quand même bien. Même si l'on se doute quand même de la manière dont ça va finir, on se laisse volontiers embarquer dans cette histoire, et on la lit avec plaisir...
" Si les amours mortes laissent des traces, celles à venir creusent le sillon de l'envie..." Joli, non ?...
A l'image des petits satyres et nymphettes qui lutinent sur la couverture (jolie, d'ailleurs), Nina butine les sentiments, explore le désir de l'autre dans sa version la plus charnelle.
Suite de moments volés, cet album m'a emmené au plus profond de l'intime, instillant un soupçon d'érotisme dans ces scènes de la vie quotidienne. A moins que ce ne soit l'inverse...
Je me suis laissé mener, sans peine, à suivre ce point de vue féminin et frivole.
Le côté "brut" du travail -au pinceau et au lavis- offre une aspect authentique, agréable, proche du carnet intime.
Vite lu la première fois, l'ouvrage m'a dévoilé ses charmes lors d'une relecture.
48 pages de petits bonheurs... Il n'en faut pas beaucoup pour se sentir bien...
Ma cote réelle : 3,5/5
Nous sommes à l'aube du 20ème siècle.
La campagne est belle. L'herbe et les arbres verdoient, non encore pollués par la technologie. Les eaux des rivières sont limpides et transparentes ("on pourrait en boire", disait-on alors). La magie et le rêve ont encore leur place...
Tout comme Iriacynthe...
C'est tout simple. Et tout simplement beau...
Servais met ici son trait réaliste au service d'une histoire faite de poésie et de merveilleux. Son graphisme est pointilleux, sensible aussi, comme les gravures ou eaux-fortes du 19ème siècle.
Servais ?... c'est aussi un grand conteur. Il aime mettre en scène la nature, sa région (la Gaume, près du Luxembourg). Et c'est vrai que de "ce côté là", sa région n'a pas encore subi les affronts du monde moderne.
Ouvrez l'album, plongez dans un univers merveilleux où la nature est encore telle qu'on peut la rêver : pure.
Un livre qui fait du bien au coeur et à l'esprit. Un moment de plaisir. Un vrai...
Ma cote : 3,5/5
Craig Thompson débarque un jour en France pour assurer la promotion de "Blankets".
Il a toujours son cahier de croquis sous le bras et dessine tout ce qu'il voit et croise.
Son trait est souple, capable de s'adapter à toutes les situations ou d'évoquer les émotions qu'il ressent. Il est ainsi à l'origine de cet insolite carnet de voyage.
En le parcourant, j'ai suivi ses pérégrinations au jour le jour, agrémentées de ses pensées, tantôt sombres (il vit un chagrin d'amour), tantôt joviales et souvent étonnées.
Thompson ne se contente pas non plus d'alterner interviews et épuisantes séances de dédicaces. Il en profite également pour voir des amis dessinateurs, aller à la rencontre des gens et découvrir -tant qu'on y est- le Maroc et l'Espagne.
De subtiles touches impressionnistes et teintées d'humour m'ont ici permis de mieux connaître ce personnage, un des "meneurs" de la nouvelle BD américaine.
Mais, sincèrement, cet "album" ne m'a pas apporté grand chose.
J'ai passé un peu de temps à visionner ce qui a déjà été avisé sur Batman. J'ai ressenti comme un léger manque car je n'y ai pas trouvé grand chose sur ses "jeunes années".
Batman?... au départ, il a été créé pour concurrencer Superman, "lancé" -lui- en Juin 1938.
C'est dans "Detective Comics" n° 27 de Mai 1939 que notre justicier masqué va faire son apparition.
Il sera rejoint par Robin dans le n° 38 de Mai 1940.
Batman ?... je l'aime vraiment bien car, à l'inverse des autres super héros, il ne possède aucun pouvoir. Il ne combat ses nombreux adversaires qu'à l'aide de son intelligence, son courage, sa force, son inventivité... tout en faisant montre d'une certaine humanité dans son comportement. Heureusement quand même, il se dotera de gadgets perfectionnés ; allant de sa Batmobile au Batplane en passant par le Batgyro... sans oublier son laboratoire secret dans la Batcave.
Ses adversaires ?... des "mauvais de mauvais" ; une magnifique galerie de sales gueules que j'ai vraiment appréciées ; dont ressortent néanmoins The Joker, The Penguin, The Clayface et autres traumatisés... sans oublier Catwoman !...
Qui plus est, Batman bénéficiera parfois de sorte d'auxiliaires telles Batgirl, Bat-Amazon. Il fera même équipe avec Superman et -curieusement- Sgt. Rock !
Ses débuts ?... il "vivotera" jusqu'en 1943 où le succès frappe alors à sa porte (Jerry Robinson est au dessin). Et c'est sous la forme de strips journaliers qu'on le retrouve dans divers quotidiens US.
Il aura pourtant des hauts et des bas. Trop de dessinateurs qui se succèdent ?... moins de tonus dans ses récits ?... trop de comparses dans ses aventures ?...
Il faudra attendre 1969 pour lui découvrir une sorte de "seconde vie". Frank Miller est alors au dessin. Il va mettre en scène un personnage plus mûr, plus âgé, en proie au doute. Et là, les lecteurs en redemandent...
Ce n'est -personnellement- qu'en 1989 qu'il "éclate" pour de bon, grâce au film réalisé par Tim Burton ; oeuvre qui reçoit un succès mondial. La "Batmania" est lancée. Elle ne s'arrêtera plus...
Batman ?... tout comme d'autres super héros, il fera l'objet de films, séries télévisées (dès 1940), albums, récits complets, disques, jouets, figurines, panoplies, jeux, journaux etc...
En France ?...
Dès 1940, il apparaît dans des récits complets ("Les grandes aventures" -sous le nom de "Justicier"). On le retrouvera ensuite -dès 1946- dans l'hebdo Tarzan ; en 1947 dans "L'Astucieux" etc...
Batman ?... un héros curieux à plus d'un titre. Un personnage qui me fait -un peu- penser à Darth Vador... mais du côté de la Justice (en héros habillé de noir : très surprenant à l'époque).
Un personnage qui -pour moi- aura deux vies : celle d'avant 1969 et l'autre ; où il apparaît plus âgé, en proie au doute, aux questions... ce qui ne l'en rend que plus humain. Et c'est ce que j'aime en lui.
Les albums :
2 albums qui forment le début -j'espère- d'une belle intégrale ; laquelle reprend les années 1964 à 1965 ; deux épais volumes de 240 et 210 pages chacun. On y découvre des histoires un peu "fofolles", aux couleurs basiques, mises en scène par un collectif (scénaristes/dessinateurs) d'alors. D'où ma cote de "3" seulement.
Une bonne base, je pense, pour mieux connaître ce personnage.
Une vraie curiosité :
Sans vouloir me vanter, je possède quelque chose d'une extrême rareté.
Batman ne sera -officiellement- édité dans des périodiques français que dès 1946.
Je possède pourtant le dernier numéro de "Hurrah !" (un hebdo) édité avant-guerre : à savoir le n° 264 du 23 Juin 1940 (quelques feuillets jaunis pourtant côtés 140 Euro !).
Au bas d'une page : un simple strip en 8 petites cases : "Le Masque Rouge". C'EST Batman ! Il porte cape, cagoule aux oreilles pointues et -surtout- une chauve-souris aux ailes déployées en logo sur la poitrine. L'auteur est inconnu. J'ai déjà présenté ce périodique à divers collectionneurs "pointus". Je peux vous assurer qu'à chaque fois je leur vois un oeil s'aggrandir de surprise... puis de convoitise !... (va falloir que je m'achète un scan pour mettre "ça" sur le site. Ca va en attirer quelques-uns !...)
C'est avec ces anciennes aventures des Fantastic Four que je découvre pour la première fois l'oeuvre originelle de Stan Lee et Jack Kirby. J'étais en effet curieux de voir par moi-même ce que valaient les comics de ceux qui sont devenus des légendes et références en matière de comics. Et j'ai découvert ainsi des histoires et un dessin de qualité, qui ne manquent pas d'intérêt compte tenu de leur date de publication originelle (1962), mais qui ont tout de même vieilli et ne sont plus vraiment à même de passionner un lecteur tel que moi.
Le dessin de Kirby est une référence du style comics super-héros classique, ce même style qui inspirera les tableaux Pop Art de Roy Liechtenstein. Mentons volontaires, corps d'athlètes, poses dynamiques, c'est un style assez désuet mais très réussi pour l'époque. Et il ne fait nul doute qu'il a fait école tant on l'a retrouvé ensuite dans toutes les oeuvres comics ou BD plus récentes. Cependant, dans ces anciennes histoires des FF, je trouve qu'il manque encore un peu de maîtrise, voire qu'il n'est pas très beau par moments. Bref, ce n'est pas tout à fait mon genre même si certaines planches me paraissent aujourd'hui encore excellentes et originales.
Quant au scénario, il apparaît lui aussi assez désuet. Les histoires sont très originales mais... pour l'époque.
En effet, la première intrigue avec les Inhumains dispose de personnages originaux mais pour le reste, ça me parait une revisite assez cliché du mythe de l'Atlantide.
La seconde intrigue, avec Galaktus, est bonne, notamment grâce à l'idée du personnage du Surfer d'Argent, mais c'est devenu un tel classique que je préfère nettement son "remake" avec Moebius au dessin. Le personnage de Galaktus manque en effet nettement de majesté et d'inhumanité comparé avec ses versions plus récentes.
Quant aux intrigues suivantes, elles sont plaisantes mais tout comme les premières, elles sont assez premier degré : vive l'amitié, vive la franchise, vive les bons et tant pis pour les méchants. Seul un peu d'humour, notamment dans la narration, vient donner une petite touche de modernisme à ces récits qui pour le reste ressemblent beaucoup à des classiques de l'aventure/science-fiction.
Au final, il y a pas mal de bonnes choses, de bonnes idées dans ces vieux récits des Fantastic Four, mais le traitement est devenu désuet et un peu trop naïf pour intéresser le lecteur moderne autrement que par curiosité et par désir de parfaire sa culture des classiques du comics.
Cet album est prétexte à un petit mélange fantastique et aventure plutôt réussi. La machine Corbeyranienne est bien huilée. Espérons juste que ce ne soit pas seulement la série de plus pour ce très (trop ?) prolifique scénariste. Côté dessin, je suis moins séduit, j’éprouve un peu de mal face à ce trait fin allié à une mise en couleur hétérogène tout de même un peu spéciale (un ordinateur chercherait-il à mimer grossièrement une mise en couleur directe ?)…
Voilà une série qu’on aurait vue sans peine chez Delcourt. C’est au Lombard que ça se passe, dans la collection « Portail », la porte grand ouverte sur le catalogue et les plates bandes des autres éditeurs, pourrait-on dire. Enfin, ne médisons pas, pour l’instant la collection Portail propose des titres intéressants, on est encore loin de la bidesque collection « Fictions » de Dargaud.
"Le cycle d’Ostruce" ne brille pas par son originalité mais s’impose tout de même comme un coup d’essai franchement réussi. Nicolas Pona et Christophe Dubois sont des débutants et cela ne se sent pas trop. Le dessin de Christophe Dubois aurait sans doute cassé la baraque s’il était arrivé au milieu des années 80. Aujourd’hui, un simple feuilletage de l’album vous évoquera Loisel, Qwak, Thierry Robin, Jean-Baptiste Andreae…
Côté scénario, la transposition de la révolution russe et de la guerre civile qui s’en suivit sur fond fantasy, ne brille pas non plus par son originalité intrinsèque - personnellement, les transpositions à tout crin commencent à me lasser franchement – MAIS, y’a le petit je ne sais quoi chez les personnages qui me plait. On rentre facilement dans le scénario sans se prendre la tête, il y a un bon dosage de l’action et les dialogues ne sont pas en reste. Difficile de dire pour l’instant si on a affaire à une très bonne série ou à un titre juste sympa, mais c’est à suivre.
Je ne suis pas un fan de l’équipe liégeoise Warnauts-Raives, même si j’admets qu’en vingt ans de carrière, ils nous ont déjà procuré quelques albums dignes d’intérêt et surtout de caractère.
« Fleurs d’ébène » ne devrait pas déplaire à leurs aficionados : le dessin et les couleurs sont plus réussies que jamais et il plane sur tout l’album une ambiance blues un peu suave qui lui donne du corps. J’ai trouvé ça un peu léger tout de même sur le plan de la dramaturgie pure. Je sais bien que les deux compères ne sont pas adeptes du suspense et de l’action à tout crin, et qu’ils préfèrent cultiver une ambiance, mais sur le plan de l’enquête policière, un tout petit peu plus de suspense et de surprise auraient été bienvenues.
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P'tit Cosmonaute
Je ne pensais pas aimer cette BD quand je l'ai négligemment entamée. Je croyais entamer une petite BD pour enfants surfant sur une quelconque vague SF avec des petits aliens gentils et un ptit cosmonaute irascible et énervant. Mais je fus surpris de véritablement m'amuser à la lecture de ce récit. Car il y a vraiment 2 niveaux de lectures, l'un pour les enfants, peut-être âgés une dizaine d'années vu la simplicité de l'intrigue, l'autre pour les adultes du fait d'une abondance presque extravagante de jeux de mots et clins d'oeil. Ces jeux de mots sont faciles, presque trop gros pour être honnêtes, mais ils sont tellement "cons" qu'ils m'ont vraiment fait rire à plusieurs reprises. L'intrigue prend vite la forme d'une suite de petites scénettes où tout est artificiellement construit pour amener le gag. Il ne faut pas chercher un scénario complexe, il ne faut pas craindre la lourdeur du jeu de mot et de certains passages aux clins d'oeil un peu trop insistants (sur Star Wars au début par exemple), mais je dois dire que les rires que m'a apportés cette BD m'ont vraiment réjoui. Seul le côté énervant et rebutant du P'tit Cosmonaute et de son esprit borné en lui-même a un peu réduit ma bonne humeur. Un dessin correct, frais et dynamique, un humour un peu lourdingue mais souvent hilarant. Dommage que le scénario soit un peu trop basique pour que je pense la relire avant un moment. Mais si vous avez un petit garçon, vous pouvez facilement trouver l'excuse de lui faire lire cette BD tandis que vous profiterez des jeux de mots.
Billy Wild
Personnellement j'adore les dessins, noir et blanc, que je qualifie de tout ou rien, noir, ou blanc, pas de gris, on ne fait pas dans la demi-mesure... Quant au scénario, que dire ? Simpliste ? Pas très épais ? Oui, c'est sûr, mais quand même bien. Même si l'on se doute quand même de la manière dont ça va finir, on se laisse volontiers embarquer dans cette histoire, et on la lit avec plaisir...
Une par une
" Si les amours mortes laissent des traces, celles à venir creusent le sillon de l'envie..." Joli, non ?... A l'image des petits satyres et nymphettes qui lutinent sur la couverture (jolie, d'ailleurs), Nina butine les sentiments, explore le désir de l'autre dans sa version la plus charnelle. Suite de moments volés, cet album m'a emmené au plus profond de l'intime, instillant un soupçon d'érotisme dans ces scènes de la vie quotidienne. A moins que ce ne soit l'inverse... Je me suis laissé mener, sans peine, à suivre ce point de vue féminin et frivole. Le côté "brut" du travail -au pinceau et au lavis- offre une aspect authentique, agréable, proche du carnet intime. Vite lu la première fois, l'ouvrage m'a dévoilé ses charmes lors d'une relecture. 48 pages de petits bonheurs... Il n'en faut pas beaucoup pour se sentir bien... Ma cote réelle : 3,5/5
Iriacynthe
Nous sommes à l'aube du 20ème siècle. La campagne est belle. L'herbe et les arbres verdoient, non encore pollués par la technologie. Les eaux des rivières sont limpides et transparentes ("on pourrait en boire", disait-on alors). La magie et le rêve ont encore leur place... Tout comme Iriacynthe... C'est tout simple. Et tout simplement beau... Servais met ici son trait réaliste au service d'une histoire faite de poésie et de merveilleux. Son graphisme est pointilleux, sensible aussi, comme les gravures ou eaux-fortes du 19ème siècle. Servais ?... c'est aussi un grand conteur. Il aime mettre en scène la nature, sa région (la Gaume, près du Luxembourg). Et c'est vrai que de "ce côté là", sa région n'a pas encore subi les affronts du monde moderne. Ouvrez l'album, plongez dans un univers merveilleux où la nature est encore telle qu'on peut la rêver : pure. Un livre qui fait du bien au coeur et à l'esprit. Un moment de plaisir. Un vrai... Ma cote : 3,5/5
Carnet de voyage (Un américain en balade)
Craig Thompson débarque un jour en France pour assurer la promotion de "Blankets". Il a toujours son cahier de croquis sous le bras et dessine tout ce qu'il voit et croise. Son trait est souple, capable de s'adapter à toutes les situations ou d'évoquer les émotions qu'il ressent. Il est ainsi à l'origine de cet insolite carnet de voyage. En le parcourant, j'ai suivi ses pérégrinations au jour le jour, agrémentées de ses pensées, tantôt sombres (il vit un chagrin d'amour), tantôt joviales et souvent étonnées. Thompson ne se contente pas non plus d'alterner interviews et épuisantes séances de dédicaces. Il en profite également pour voir des amis dessinateurs, aller à la rencontre des gens et découvrir -tant qu'on y est- le Maroc et l'Espagne. De subtiles touches impressionnistes et teintées d'humour m'ont ici permis de mieux connaître ce personnage, un des "meneurs" de la nouvelle BD américaine. Mais, sincèrement, cet "album" ne m'a pas apporté grand chose.
Batman (Archives DC)
J'ai passé un peu de temps à visionner ce qui a déjà été avisé sur Batman. J'ai ressenti comme un léger manque car je n'y ai pas trouvé grand chose sur ses "jeunes années". Batman?... au départ, il a été créé pour concurrencer Superman, "lancé" -lui- en Juin 1938. C'est dans "Detective Comics" n° 27 de Mai 1939 que notre justicier masqué va faire son apparition. Il sera rejoint par Robin dans le n° 38 de Mai 1940. Batman ?... je l'aime vraiment bien car, à l'inverse des autres super héros, il ne possède aucun pouvoir. Il ne combat ses nombreux adversaires qu'à l'aide de son intelligence, son courage, sa force, son inventivité... tout en faisant montre d'une certaine humanité dans son comportement. Heureusement quand même, il se dotera de gadgets perfectionnés ; allant de sa Batmobile au Batplane en passant par le Batgyro... sans oublier son laboratoire secret dans la Batcave. Ses adversaires ?... des "mauvais de mauvais" ; une magnifique galerie de sales gueules que j'ai vraiment appréciées ; dont ressortent néanmoins The Joker, The Penguin, The Clayface et autres traumatisés... sans oublier Catwoman !... Qui plus est, Batman bénéficiera parfois de sorte d'auxiliaires telles Batgirl, Bat-Amazon. Il fera même équipe avec Superman et -curieusement- Sgt. Rock ! Ses débuts ?... il "vivotera" jusqu'en 1943 où le succès frappe alors à sa porte (Jerry Robinson est au dessin). Et c'est sous la forme de strips journaliers qu'on le retrouve dans divers quotidiens US. Il aura pourtant des hauts et des bas. Trop de dessinateurs qui se succèdent ?... moins de tonus dans ses récits ?... trop de comparses dans ses aventures ?... Il faudra attendre 1969 pour lui découvrir une sorte de "seconde vie". Frank Miller est alors au dessin. Il va mettre en scène un personnage plus mûr, plus âgé, en proie au doute. Et là, les lecteurs en redemandent... Ce n'est -personnellement- qu'en 1989 qu'il "éclate" pour de bon, grâce au film réalisé par Tim Burton ; oeuvre qui reçoit un succès mondial. La "Batmania" est lancée. Elle ne s'arrêtera plus... Batman ?... tout comme d'autres super héros, il fera l'objet de films, séries télévisées (dès 1940), albums, récits complets, disques, jouets, figurines, panoplies, jeux, journaux etc... En France ?... Dès 1940, il apparaît dans des récits complets ("Les grandes aventures" -sous le nom de "Justicier"). On le retrouvera ensuite -dès 1946- dans l'hebdo Tarzan ; en 1947 dans "L'Astucieux" etc... Batman ?... un héros curieux à plus d'un titre. Un personnage qui me fait -un peu- penser à Darth Vador... mais du côté de la Justice (en héros habillé de noir : très surprenant à l'époque). Un personnage qui -pour moi- aura deux vies : celle d'avant 1969 et l'autre ; où il apparaît plus âgé, en proie au doute, aux questions... ce qui ne l'en rend que plus humain. Et c'est ce que j'aime en lui. Les albums : 2 albums qui forment le début -j'espère- d'une belle intégrale ; laquelle reprend les années 1964 à 1965 ; deux épais volumes de 240 et 210 pages chacun. On y découvre des histoires un peu "fofolles", aux couleurs basiques, mises en scène par un collectif (scénaristes/dessinateurs) d'alors. D'où ma cote de "3" seulement. Une bonne base, je pense, pour mieux connaître ce personnage. Une vraie curiosité : Sans vouloir me vanter, je possède quelque chose d'une extrême rareté. Batman ne sera -officiellement- édité dans des périodiques français que dès 1946. Je possède pourtant le dernier numéro de "Hurrah !" (un hebdo) édité avant-guerre : à savoir le n° 264 du 23 Juin 1940 (quelques feuillets jaunis pourtant côtés 140 Euro !). Au bas d'une page : un simple strip en 8 petites cases : "Le Masque Rouge". C'EST Batman ! Il porte cape, cagoule aux oreilles pointues et -surtout- une chauve-souris aux ailes déployées en logo sur la poitrine. L'auteur est inconnu. J'ai déjà présenté ce périodique à divers collectionneurs "pointus". Je peux vous assurer qu'à chaque fois je leur vois un oeil s'aggrandir de surprise... puis de convoitise !... (va falloir que je m'achète un scan pour mettre "ça" sur le site. Ca va en attirer quelques-uns !...)
Fantastic Four - L'intégrale
C'est avec ces anciennes aventures des Fantastic Four que je découvre pour la première fois l'oeuvre originelle de Stan Lee et Jack Kirby. J'étais en effet curieux de voir par moi-même ce que valaient les comics de ceux qui sont devenus des légendes et références en matière de comics. Et j'ai découvert ainsi des histoires et un dessin de qualité, qui ne manquent pas d'intérêt compte tenu de leur date de publication originelle (1962), mais qui ont tout de même vieilli et ne sont plus vraiment à même de passionner un lecteur tel que moi. Le dessin de Kirby est une référence du style comics super-héros classique, ce même style qui inspirera les tableaux Pop Art de Roy Liechtenstein. Mentons volontaires, corps d'athlètes, poses dynamiques, c'est un style assez désuet mais très réussi pour l'époque. Et il ne fait nul doute qu'il a fait école tant on l'a retrouvé ensuite dans toutes les oeuvres comics ou BD plus récentes. Cependant, dans ces anciennes histoires des FF, je trouve qu'il manque encore un peu de maîtrise, voire qu'il n'est pas très beau par moments. Bref, ce n'est pas tout à fait mon genre même si certaines planches me paraissent aujourd'hui encore excellentes et originales. Quant au scénario, il apparaît lui aussi assez désuet. Les histoires sont très originales mais... pour l'époque. En effet, la première intrigue avec les Inhumains dispose de personnages originaux mais pour le reste, ça me parait une revisite assez cliché du mythe de l'Atlantide. La seconde intrigue, avec Galaktus, est bonne, notamment grâce à l'idée du personnage du Surfer d'Argent, mais c'est devenu un tel classique que je préfère nettement son "remake" avec Moebius au dessin. Le personnage de Galaktus manque en effet nettement de majesté et d'inhumanité comparé avec ses versions plus récentes. Quant aux intrigues suivantes, elles sont plaisantes mais tout comme les premières, elles sont assez premier degré : vive l'amitié, vive la franchise, vive les bons et tant pis pour les méchants. Seul un peu d'humour, notamment dans la narration, vient donner une petite touche de modernisme à ces récits qui pour le reste ressemblent beaucoup à des classiques de l'aventure/science-fiction. Au final, il y a pas mal de bonnes choses, de bonnes idées dans ces vieux récits des Fantastic Four, mais le traitement est devenu désuet et un peu trop naïf pour intéresser le lecteur moderne autrement que par curiosité et par désir de parfaire sa culture des classiques du comics.
Nelson Lobster
Cet album est prétexte à un petit mélange fantastique et aventure plutôt réussi. La machine Corbeyranienne est bien huilée. Espérons juste que ce ne soit pas seulement la série de plus pour ce très (trop ?) prolifique scénariste. Côté dessin, je suis moins séduit, j’éprouve un peu de mal face à ce trait fin allié à une mise en couleur hétérogène tout de même un peu spéciale (un ordinateur chercherait-il à mimer grossièrement une mise en couleur directe ?)…
Le Cycle d'Ostruce
Voilà une série qu’on aurait vue sans peine chez Delcourt. C’est au Lombard que ça se passe, dans la collection « Portail », la porte grand ouverte sur le catalogue et les plates bandes des autres éditeurs, pourrait-on dire. Enfin, ne médisons pas, pour l’instant la collection Portail propose des titres intéressants, on est encore loin de la bidesque collection « Fictions » de Dargaud. "Le cycle d’Ostruce" ne brille pas par son originalité mais s’impose tout de même comme un coup d’essai franchement réussi. Nicolas Pona et Christophe Dubois sont des débutants et cela ne se sent pas trop. Le dessin de Christophe Dubois aurait sans doute cassé la baraque s’il était arrivé au milieu des années 80. Aujourd’hui, un simple feuilletage de l’album vous évoquera Loisel, Qwak, Thierry Robin, Jean-Baptiste Andreae… Côté scénario, la transposition de la révolution russe et de la guerre civile qui s’en suivit sur fond fantasy, ne brille pas non plus par son originalité intrinsèque - personnellement, les transpositions à tout crin commencent à me lasser franchement – MAIS, y’a le petit je ne sais quoi chez les personnages qui me plait. On rentre facilement dans le scénario sans se prendre la tête, il y a un bon dosage de l’action et les dialogues ne sont pas en reste. Difficile de dire pour l’instant si on a affaire à une très bonne série ou à un titre juste sympa, mais c’est à suivre.
Fleurs d'ébène
Je ne suis pas un fan de l’équipe liégeoise Warnauts-Raives, même si j’admets qu’en vingt ans de carrière, ils nous ont déjà procuré quelques albums dignes d’intérêt et surtout de caractère. « Fleurs d’ébène » ne devrait pas déplaire à leurs aficionados : le dessin et les couleurs sont plus réussies que jamais et il plane sur tout l’album une ambiance blues un peu suave qui lui donne du corps. J’ai trouvé ça un peu léger tout de même sur le plan de la dramaturgie pure. Je sais bien que les deux compères ne sont pas adeptes du suspense et de l’action à tout crin, et qu’ils préfèrent cultiver une ambiance, mais sur le plan de l’enquête policière, un tout petit peu plus de suspense et de surprise auraient été bienvenues.