Une histoire insolite, un monde étrange. Akarus est une ville dont on ne peut s’échapper ; une ville qui protège ses habitants en les isolant du monde extérieur, réputé hostile. Pyrho, au passé mystérieux mais sans doute assez lourd, est chargé de brûler les métastases qui défigurent les façades de la ville.
Mais, très vite, il se retrouve mêlé à une sordide histoire de tueur en série qui s’attaque à des jeunes femmes.
On est plongé dans un univers de S-F que je qualifierais d’éthéré, faute de mieux. L’enquête criminelle qui sert de fil rouge à l’intrigue, trouve dans le second tome une conclusion inattendue
Dommage que la belle émotion qui se dégage dans ce tome, notamment dans la scène sur le banc -vraiment très touchante- soit noyée dans des flots de froideur sophistiquée.
J’attribue à cette série un 3/5 un peu généreux, en raison de la grande qualité du dessin, même si ce n’est pas vraiment un graphisme qui me touche. En effet, le scénario ne me paraît pas d’une inventivité débordante. Peut-être aussi que la formule du diptyque ne s’y prêtait pas vraiment. J’aurais aimé en apprendre davantage sur les circonstances de la fondation d’Akarus.
Parler de Dieu avec humour ?... Fallait oser. C'est (un peu) fait.
Voilà donc Dieu devant un mur d'écrans où il suit la vie d'humains qui ont des problèmes.
Et ces humains n'arrivant pas à s'en sortir seuls, il leur faut une aide divine.
Dieu va alors faire appel une équipe où j'ai retrouvé tant Mozart que Al Capone.
Un bon album. Sans plus.
Cela aurait pu -c'est vrai- être "lourd" ou graveleux ; mais j'ai lu des histoires qui mêlent -parfois habilement- drôleté et tendresse.
Bon, ça ne va pas révolutionner l'humour, mais j'ai quand même passé un moment de détente avec un album sans autre prétention que celle de divertir.
Et comme écrit ci-dessus : c'est (un peu) fait.
Spécial... et pas mal !...
Corbeyran est arrivé à me surprendre. C'est vrai que c'est un créateur plus que prolixe ; mais passer de l'univers des Stryges à celui d'une foraine qui exploite un manège sur un parking de supermarché, ça m'a étonné !...
J'ai eu ici affaire à un drame social... Une sorte de "nouveau terrain de jeu" pour cet auteur ?... En tout cas, cela lui réussit.
"Belle" histoire pour un bien bon album qui se déroule en deux temps. De l'action ?... je n'en n'ai quasi pas trouvé. Et pourtant, je suis resté vraiment accroché ; plongé que j'étais dans la vie de souffrance de cette femme.
Un album intense, très bien illustré par le talentueux Berlion (le cadet des Soupetard), dont la frisqueté du trait est à l'opposé de la dureté du postulat.
Ma cote perso : 3,5/5..
The Filth est la première BD surréaliste que je lis, du surréalisme à part entière.
Imaginez que Philip K. Dick et Salvador Dali s'associent pour créer une oeuvre de science-fiction et vous aurez une idée très proche de ce à quoi ressemble The Filth.
C'est le genre d'oeuvre qu'on ne peut pas résumer, le genre d'oeuvre qu'on ne peut pas noter car soit on est stupéfait et admiratif devant son contenu soit on déteste.
"Quel beau ramassis de conneries !"
"Quel incroyable recueil d'idées géniales !"
"Quelle horreur provocante et gerbante !"
"Quel chef-d'oeuvre de l'imagination débridée et hors de toute norme !"
Autant de réactions qu'on peut avoir en même temps à la lecture de cet album.
Présentons les faits : il n'y a pas de fait.
Greg Feely est un minable, la quarantaine dégarnie, célibataire qui passe sa vie entre son chat neurasthénique et ses branlettes devant des pornos.
Mais Greg Feely n'est qu'une para-personnalité, la vie dans laquelle l'agent Ned Slade passe ses instants de repos.
Et Ned Slade est un agent de la Main.
La Main est une organisation qui a pris vie dans la Faille, quelque part entre le Stylo, les Doigts et l'Encre.
La Main gère les troubles qui apparaissent dans le monde réel, le monde imaginaire ou le monde virtuel en 2D des comics et autres oeuvres littéraires.
Les nettoyeurs de la Main suppriment les anti-personnes, des hommes ou des femmes qui sont allés au-delà des normes du monde qui les entourent, des créatures qui ont amené le chaos ou l'horreur autour d'eux.
Mais où est le monde réel ? Qu'est-ce que la réalité ? Ned est-il Greg ou Greg est-il Ned ? Qu'est-ce que la Main et pourquoi ?
Aussi bien visuellement que scénaristiquement, The Filth est un chaos éclatant et imaginatif. Le dessin fin et maîtrisé de Chris Weston fourmille de détails incongrus, de paysages grotesques et oniriques, de personnages improbables, tout en gardant un semblant de réalité en permanence. Le scénario évolue entre toutes ces réalités ou apparences, passant d'une narration lente et morose à une orgie d'horreur et de violence. Le lecteur est ballotté d'une ambiance à une autre, d'un monde à un autre, d'une intrigue complexe à un déchaînement d'action.
Vraiment une oeuvre hors-norme.
Grant Morrisson va assez loin dans le trash, tout en gardant toujours un aspect propre sur soi et respectueux. Imaginez un méchant qui meurt noyé dans sa propre urine, un autre écrasé sous un flot de spermatozoïdes géants, un capitaine de navire ou le président des USA torturés d'une manière assez inimaginable... Et le tout parait presque normal tant le multivers de The Filth est à la fois impensable, onirique et crédible.
Une vraie oeuvre de folie insidieuse. Schizophrénie de l'oeuvre et de son personnage principal, délire de drogué, hallucination collective, fantasme onirique et bas instincts. Le tout est pourtant organisé et mis en place sous la forme d'une vraie intrigue ou d'une suite de sous-intrigues qui se tiennent totalement.
Seule l'explication du background dans son ensemble reste complètement opaque et incompréhensible : bien malin qui comprendra ce qu'est la Main, dans quels mondes elle évolue, ou si tout cela n'est qu'un délire de folie furieuse de Greg Feely lui-même.
Bourré d'idées, innovant, choquant, à la fois facile à comprendre et incompréhensible, c'est un OVNI du monde de la BD qui plaira énormément à certains et déplaira fondamentalement à d'autres.
En ce qui me concerne, j'ai été assez fasciné par le contenu, la folie et l'innovation de ce récit dans sa forme et son contenu. Mais je ne suis pas amateur de son aspect trash ou insidieusement violent par moments. Et je ne suis pas non plus amateur de récits qui donnent l'impression de masquer une explication complexe et grandiose mais qui au final démontrent que l'auteur n'a pas plus d'explication que vous à cet univers qu'il a inventé, ou à ces univers qu'il a mélangés.
Bref, c'est une BD à lire pour tous les amateurs de BD en quête d'une frappante nouveauté, mais je reste circonspect sur l'intérêt de son achat d'autant plus que malgré le nombre conséquent de pages (314), ce n'est pas donné.
Une série d’espionnage de plus… oui mais qui a quand même le mérite de paraître plutôt bien partie.
Cette histoire à tiroirs se déroule sur 4 semaines avec un tome par semaine. L’idée de départ est peu originale avec la dernière enquête d’un agent qui se trouve à deux doigts de la retraite, mais je dois dire que le déroulement est très dynamique et assez prenant pour un début de bonne qualité qui peut inaugurer une bonne série dans le genre. Le scénario a l’air assez complexe et essaie par certains côtés de s’inspirer de l’actualité. Si les auteurs restent cohérents sans tomber dans la facilité, je pense que l’on en reparlera.
Les dessins sont bons et réalistes et changent totalement de ce que les auteurs ont fait auparavant car plutôt axés fantasy et SF.
Un bémol tout de même puisque je trouve que la colorisation trop criarde gâche un peu le dessin. J’ai eu l’occasion de voir quelques planches en noir et blanc qui auraient mérité d’être publiés en l’état.
Sinon mon avis reste dans l’ensemble positif avec un bon 3,5 en attendant la suite.
Une œuvre confectionnée par deux histoires à priori indépendantes qui se rejoignent dans le final.
L’histoire débute par la découverte d’un univers dans lequel un homme, seul, vit en symbiose avec une machine jusqu’au jour où une apparition féminine viendra chambouler cette relation et apporter le doute… Je ne préfère pas en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir de lecture, mais juste dire que le parallèle imaginé pour raconter cette histoire est très intéressant.
Côté dessin, la couverture est magnifique et pour le reste, je suis client de ce genre de trait un peu rock’n’roll (désolé, j’ai pas trouvé mieux…)
Une œuvre un peu décalée par rapport à ce que l’on peut voir actuellement, mais plutôt réussie.
3,5 pour ce one shot.
Si vous aimez les investigations de politique-fiction, vous allez être servis !...
Que voilà une série solidement documentée, et construite avec rigorisme.
J'avoue que j'ai quand même relu les quatre premiers tomes (un peu comme pour des Blueberry) pour comprendre la première histoire. Les quatre premiers opus sont en effet les épisodes d'un même récit.
Et vu le nombre de personnages, des ramifications de l'intrigue je conseille fortement cette (re)lecture. A défaut de quoi -tout comme moi- il y a de quoi "se perdre en route".
Une très bonne série : réaliste, crédible, réellement captivante.
Un petit coup de coeur pour le tome 5, où je me suis amusé à reconnaître différents quartiers de Bruxelles fidèlement reconstitués.
Cote perso : 3,5/5.
Contrairement à certains, je ne connaissais pas Azpiri, ne lisant pas de bds érotiques.
C’est dans une librairie que j’ai trouvé cet album en occas. Pas franchement amateur de SF, ce sont les dessins qui m’ont incité à en faire l’acquisition. Et c’est vrai que toute la force de la bd réside dans ce graphisme d’exception ! C’est à tomber par terre . . . la mise en couleur y est aussi pour beaucoup dans la réussite visuelle des planches.
Côté récit, Azpiri nous narre des histoires courtes qui sont une sorte de mise en garde de ce que demain pourrait être si nous ne changeons pas notre comportement. Autant le dire de suite : c’est récits sont franchement moyens. En fait, la brièveté de ces derniers ne nous donne pas le temps de réellement s’y plonger. De plus, le message porté par la narration est plutôt convenu et déjà traité à moult reprises et avec plus de réussite. Mais heureusement, la lecture n’en est pas pour autant laborieuse.
Bref, de quoi passer un petit moment de lecture en regardant de beaux dessins qui occultent la faiblesse des scénarii.
Une gentille histoire pleine de bons sentiments.
Je comprends l'avis de Cassidy ci-dessous qui reproche à cette histoire d'être un concentré de lieux communs, d'émotions faciles, un peu mielleux comme un téléfilm de piètre qualité. Oui, le couple des parents qui se disputent est assez caricatural (d'ailleurs, c'est bien la mère qui est la plus reprochable présentée ainsi, comme une vraie mégère), oui le coup du gentil clodo que les méchants policiers harcèlent mais qui est gentil avec les enfants est assez classique. Et pourtant j'ai été charmé par ce petit récit. Les émotions sont simples mais souvent touchantes. Le récit est sans grande surprise mais attachant.
Mon seul reproche irait à la vitesse à laquelle il se lit. La narration est tellement aérée qu'on passe les pages très rapidement et qu'on termine l'album en cinq minutes, ce qui fait un peu léger pour plus de 120 pages et un prix de 12 euros.
Mais bon, ça reste un récit plein de gentilles émotions, alors pourquoi ne pas l'acheter ou au moins le lire ?
Vous réunissez deux passionnés du western : Swolfs (Durango) et Marc-Renier.
Vous secouez le tout, et vous obtenez ainsi "Black Hills", une oeuvre ayant pour cadre les vastes plaines de l'Ouest américain du siècle dernier.
Le postulat de départ ?... Surprenant !.. Et j'aime beaucoup: un photographe français dont la mission consiste à "témoigner en images des anciennes coutumes, avant que ce beau folklore ne disparaisse". Son chapeau-boule et ses lunettes rondes vont vraiment dénoter dans l'univers rude des pionniers d'alors.
Oui mais voilà : les fiers Peaux-Rouges sont maintenant parqués dans des camps sordides, où la seule alternative se résume à la résignation, à la dépendance... ou à la révolte.
Quatre albums -pour l'instant- pour un premier cycle de bonne facture.
A l'instar de Giraud (Blueberry), Marc-Renier assure de plus en plus scénarios et dessin. Et j'ai bien l'impression qu'il va s'affirmer comme une des valeurs sûres du réalisme en BD. Vous verrez !
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Akarus
Une histoire insolite, un monde étrange. Akarus est une ville dont on ne peut s’échapper ; une ville qui protège ses habitants en les isolant du monde extérieur, réputé hostile. Pyrho, au passé mystérieux mais sans doute assez lourd, est chargé de brûler les métastases qui défigurent les façades de la ville. Mais, très vite, il se retrouve mêlé à une sordide histoire de tueur en série qui s’attaque à des jeunes femmes. On est plongé dans un univers de S-F que je qualifierais d’éthéré, faute de mieux. L’enquête criminelle qui sert de fil rouge à l’intrigue, trouve dans le second tome une conclusion inattendue Dommage que la belle émotion qui se dégage dans ce tome, notamment dans la scène sur le banc -vraiment très touchante- soit noyée dans des flots de froideur sophistiquée. J’attribue à cette série un 3/5 un peu généreux, en raison de la grande qualité du dessin, même si ce n’est pas vraiment un graphisme qui me touche. En effet, le scénario ne me paraît pas d’une inventivité débordante. Peut-être aussi que la formule du diptyque ne s’y prêtait pas vraiment. J’aurais aimé en apprendre davantage sur les circonstances de la fondation d’Akarus.
Dieu n'a pas réponse à tout
Parler de Dieu avec humour ?... Fallait oser. C'est (un peu) fait. Voilà donc Dieu devant un mur d'écrans où il suit la vie d'humains qui ont des problèmes. Et ces humains n'arrivant pas à s'en sortir seuls, il leur faut une aide divine. Dieu va alors faire appel une équipe où j'ai retrouvé tant Mozart que Al Capone. Un bon album. Sans plus. Cela aurait pu -c'est vrai- être "lourd" ou graveleux ; mais j'ai lu des histoires qui mêlent -parfois habilement- drôleté et tendresse. Bon, ça ne va pas révolutionner l'humour, mais j'ai quand même passé un moment de détente avec un album sans autre prétention que celle de divertir. Et comme écrit ci-dessus : c'est (un peu) fait.
Rosangella
Spécial... et pas mal !... Corbeyran est arrivé à me surprendre. C'est vrai que c'est un créateur plus que prolixe ; mais passer de l'univers des Stryges à celui d'une foraine qui exploite un manège sur un parking de supermarché, ça m'a étonné !... J'ai eu ici affaire à un drame social... Une sorte de "nouveau terrain de jeu" pour cet auteur ?... En tout cas, cela lui réussit. "Belle" histoire pour un bien bon album qui se déroule en deux temps. De l'action ?... je n'en n'ai quasi pas trouvé. Et pourtant, je suis resté vraiment accroché ; plongé que j'étais dans la vie de souffrance de cette femme. Un album intense, très bien illustré par le talentueux Berlion (le cadet des Soupetard), dont la frisqueté du trait est à l'opposé de la dureté du postulat. Ma cote perso : 3,5/5..
The Filth
The Filth est la première BD surréaliste que je lis, du surréalisme à part entière. Imaginez que Philip K. Dick et Salvador Dali s'associent pour créer une oeuvre de science-fiction et vous aurez une idée très proche de ce à quoi ressemble The Filth. C'est le genre d'oeuvre qu'on ne peut pas résumer, le genre d'oeuvre qu'on ne peut pas noter car soit on est stupéfait et admiratif devant son contenu soit on déteste. "Quel beau ramassis de conneries !" "Quel incroyable recueil d'idées géniales !" "Quelle horreur provocante et gerbante !" "Quel chef-d'oeuvre de l'imagination débridée et hors de toute norme !" Autant de réactions qu'on peut avoir en même temps à la lecture de cet album. Présentons les faits : il n'y a pas de fait. Greg Feely est un minable, la quarantaine dégarnie, célibataire qui passe sa vie entre son chat neurasthénique et ses branlettes devant des pornos. Mais Greg Feely n'est qu'une para-personnalité, la vie dans laquelle l'agent Ned Slade passe ses instants de repos. Et Ned Slade est un agent de la Main. La Main est une organisation qui a pris vie dans la Faille, quelque part entre le Stylo, les Doigts et l'Encre. La Main gère les troubles qui apparaissent dans le monde réel, le monde imaginaire ou le monde virtuel en 2D des comics et autres oeuvres littéraires. Les nettoyeurs de la Main suppriment les anti-personnes, des hommes ou des femmes qui sont allés au-delà des normes du monde qui les entourent, des créatures qui ont amené le chaos ou l'horreur autour d'eux. Mais où est le monde réel ? Qu'est-ce que la réalité ? Ned est-il Greg ou Greg est-il Ned ? Qu'est-ce que la Main et pourquoi ? Aussi bien visuellement que scénaristiquement, The Filth est un chaos éclatant et imaginatif. Le dessin fin et maîtrisé de Chris Weston fourmille de détails incongrus, de paysages grotesques et oniriques, de personnages improbables, tout en gardant un semblant de réalité en permanence. Le scénario évolue entre toutes ces réalités ou apparences, passant d'une narration lente et morose à une orgie d'horreur et de violence. Le lecteur est ballotté d'une ambiance à une autre, d'un monde à un autre, d'une intrigue complexe à un déchaînement d'action. Vraiment une oeuvre hors-norme. Grant Morrisson va assez loin dans le trash, tout en gardant toujours un aspect propre sur soi et respectueux. Imaginez un méchant qui meurt noyé dans sa propre urine, un autre écrasé sous un flot de spermatozoïdes géants, un capitaine de navire ou le président des USA torturés d'une manière assez inimaginable... Et le tout parait presque normal tant le multivers de The Filth est à la fois impensable, onirique et crédible. Une vraie oeuvre de folie insidieuse. Schizophrénie de l'oeuvre et de son personnage principal, délire de drogué, hallucination collective, fantasme onirique et bas instincts. Le tout est pourtant organisé et mis en place sous la forme d'une vraie intrigue ou d'une suite de sous-intrigues qui se tiennent totalement. Seule l'explication du background dans son ensemble reste complètement opaque et incompréhensible : bien malin qui comprendra ce qu'est la Main, dans quels mondes elle évolue, ou si tout cela n'est qu'un délire de folie furieuse de Greg Feely lui-même. Bourré d'idées, innovant, choquant, à la fois facile à comprendre et incompréhensible, c'est un OVNI du monde de la BD qui plaira énormément à certains et déplaira fondamentalement à d'autres. En ce qui me concerne, j'ai été assez fasciné par le contenu, la folie et l'innovation de ce récit dans sa forme et son contenu. Mais je ne suis pas amateur de son aspect trash ou insidieusement violent par moments. Et je ne suis pas non plus amateur de récits qui donnent l'impression de masquer une explication complexe et grandiose mais qui au final démontrent que l'auteur n'a pas plus d'explication que vous à cet univers qu'il a inventé, ou à ces univers qu'il a mélangés. Bref, c'est une BD à lire pour tous les amateurs de BD en quête d'une frappante nouveauté, mais je reste circonspect sur l'intérêt de son achat d'autant plus que malgré le nombre conséquent de pages (314), ce n'est pas donné.
Oukase
Une série d’espionnage de plus… oui mais qui a quand même le mérite de paraître plutôt bien partie. Cette histoire à tiroirs se déroule sur 4 semaines avec un tome par semaine. L’idée de départ est peu originale avec la dernière enquête d’un agent qui se trouve à deux doigts de la retraite, mais je dois dire que le déroulement est très dynamique et assez prenant pour un début de bonne qualité qui peut inaugurer une bonne série dans le genre. Le scénario a l’air assez complexe et essaie par certains côtés de s’inspirer de l’actualité. Si les auteurs restent cohérents sans tomber dans la facilité, je pense que l’on en reparlera. Les dessins sont bons et réalistes et changent totalement de ce que les auteurs ont fait auparavant car plutôt axés fantasy et SF. Un bémol tout de même puisque je trouve que la colorisation trop criarde gâche un peu le dessin. J’ai eu l’occasion de voir quelques planches en noir et blanc qui auraient mérité d’être publiés en l’état. Sinon mon avis reste dans l’ensemble positif avec un bon 3,5 en attendant la suite.
La Promesse
Une œuvre confectionnée par deux histoires à priori indépendantes qui se rejoignent dans le final. L’histoire débute par la découverte d’un univers dans lequel un homme, seul, vit en symbiose avec une machine jusqu’au jour où une apparition féminine viendra chambouler cette relation et apporter le doute… Je ne préfère pas en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir de lecture, mais juste dire que le parallèle imaginé pour raconter cette histoire est très intéressant. Côté dessin, la couverture est magnifique et pour le reste, je suis client de ce genre de trait un peu rock’n’roll (désolé, j’ai pas trouvé mieux…) Une œuvre un peu décalée par rapport à ce que l’on peut voir actuellement, mais plutôt réussie. 3,5 pour ce one shot.
Les coulisses du pouvoir
Si vous aimez les investigations de politique-fiction, vous allez être servis !... Que voilà une série solidement documentée, et construite avec rigorisme. J'avoue que j'ai quand même relu les quatre premiers tomes (un peu comme pour des Blueberry) pour comprendre la première histoire. Les quatre premiers opus sont en effet les épisodes d'un même récit. Et vu le nombre de personnages, des ramifications de l'intrigue je conseille fortement cette (re)lecture. A défaut de quoi -tout comme moi- il y a de quoi "se perdre en route". Une très bonne série : réaliste, crédible, réellement captivante. Un petit coup de coeur pour le tome 5, où je me suis amusé à reconnaître différents quartiers de Bruxelles fidèlement reconstitués. Cote perso : 3,5/5.
Les Colonisateurs
Contrairement à certains, je ne connaissais pas Azpiri, ne lisant pas de bds érotiques. C’est dans une librairie que j’ai trouvé cet album en occas. Pas franchement amateur de SF, ce sont les dessins qui m’ont incité à en faire l’acquisition. Et c’est vrai que toute la force de la bd réside dans ce graphisme d’exception ! C’est à tomber par terre . . . la mise en couleur y est aussi pour beaucoup dans la réussite visuelle des planches. Côté récit, Azpiri nous narre des histoires courtes qui sont une sorte de mise en garde de ce que demain pourrait être si nous ne changeons pas notre comportement. Autant le dire de suite : c’est récits sont franchement moyens. En fait, la brièveté de ces derniers ne nous donne pas le temps de réellement s’y plonger. De plus, le message porté par la narration est plutôt convenu et déjà traité à moult reprises et avec plus de réussite. Mais heureusement, la lecture n’en est pas pour autant laborieuse. Bref, de quoi passer un petit moment de lecture en regardant de beaux dessins qui occultent la faiblesse des scénarii.
Un îlot de bonheur
Une gentille histoire pleine de bons sentiments. Je comprends l'avis de Cassidy ci-dessous qui reproche à cette histoire d'être un concentré de lieux communs, d'émotions faciles, un peu mielleux comme un téléfilm de piètre qualité. Oui, le couple des parents qui se disputent est assez caricatural (d'ailleurs, c'est bien la mère qui est la plus reprochable présentée ainsi, comme une vraie mégère), oui le coup du gentil clodo que les méchants policiers harcèlent mais qui est gentil avec les enfants est assez classique. Et pourtant j'ai été charmé par ce petit récit. Les émotions sont simples mais souvent touchantes. Le récit est sans grande surprise mais attachant. Mon seul reproche irait à la vitesse à laquelle il se lit. La narration est tellement aérée qu'on passe les pages très rapidement et qu'on termine l'album en cinq minutes, ce qui fait un peu léger pour plus de 120 pages et un prix de 12 euros. Mais bon, ça reste un récit plein de gentilles émotions, alors pourquoi ne pas l'acheter ou au moins le lire ?
Black Hills
Vous réunissez deux passionnés du western : Swolfs (Durango) et Marc-Renier. Vous secouez le tout, et vous obtenez ainsi "Black Hills", une oeuvre ayant pour cadre les vastes plaines de l'Ouest américain du siècle dernier. Le postulat de départ ?... Surprenant !.. Et j'aime beaucoup: un photographe français dont la mission consiste à "témoigner en images des anciennes coutumes, avant que ce beau folklore ne disparaisse". Son chapeau-boule et ses lunettes rondes vont vraiment dénoter dans l'univers rude des pionniers d'alors. Oui mais voilà : les fiers Peaux-Rouges sont maintenant parqués dans des camps sordides, où la seule alternative se résume à la résignation, à la dépendance... ou à la révolte. Quatre albums -pour l'instant- pour un premier cycle de bonne facture. A l'instar de Giraud (Blueberry), Marc-Renier assure de plus en plus scénarios et dessin. Et j'ai bien l'impression qu'il va s'affirmer comme une des valeurs sûres du réalisme en BD. Vous verrez !