Vraiment spécial, ce manga... et déroutant !
En fait, la structure me fait penser à celle de Spirale dans la forme : un ensemble de petites histoires et d'aventures que rencontre un groupe de personnages, qui s'inscrivent dans un thème général (ici, l'espace du XXIeme siècle).
En fait, je trouve ce manga... reposant. Pourtant, l'intrigue est assez active, les éléments s'enchaînent bien, mais j'ai ressenti une sorte de plénitude à la lecture de cette BD, c'est assez particulier.
Les différents personnages sont très travaillés (je trouve que Fi est carrément craquante :)), leur psychologie est très développée.
On s'attache vite à ces différents "éboueurs de l'espace" au futur improbable, et qui poursuivent un rêve qui leur est propre.
Les différentes petites histoires sont millimétrées et très bien pensées, souvent originales. La fin du premier tome est particulièrement prenante... mais chut :)
Le dessin est vraiment atypique. Très kitch dans les visages, simples et ronds, ce style "ligne claire" (si si, un peu quand même !) donne beaucoup de charme à la série. Toutefois, je trouve que les personnages, très simples parfois, ne s'intègrent pas bien aux décors qui eux sont très précis.
Une série à découvrir, en tout cas, une très bonne surprise !
Attention, chef d’œuvre en voie de disparition ! Il semblerait que ce manga, publié en trois tomes, soit retiré du catalogue Tonkam fin août 2003. Publié en 1996, il n’a apparemment pas été réédité depuis, vous aurez donc peut-être quelques difficultés à le trouver…
Évidemment, le manga c’est encore pour certains de la baston et du cul. Évidemment aussi en cette période assez faste d’ouverture au manga, le manga c’est une culture et un domaine très analogue à la bd franco-belge. Le truc, c’est que les mangas publiés en France restent finalement cantonnés à quelques domaines assez ciblés, et qu’assez peu sortent de ces sentiers plus ou moins battus.
«Amer Béton» est donc (à ma connaissance, hein) le premier, et peut-être le seul, manga «underground» traduit en français… Enfin je ne suis sûr de rien, mais regardez un peu ce dessin, ça a tout de l’underground.
Quoi qu’il en soit, ce même dessin aura probablement tendance à rebuter de prime abord : objets et décors gentiment fantaisistes, perspective approximative, expressions plus que caricaturales, et surtout il est assez moche, particulièrement au niveau des visages. Pour couronner le tout, le tome 1 a été un peu bâclé, et la résolution du scanner étant insuffisante, on a droit à un magnifique effet de pixellisation (qui fort heureusement disparaît par la suite).
Alors bon, on se dit quand même que ce serait bête de louper un truc qui va disparaître, qu’au moins ça semble bien atypique, et que si «tellement» de gens bien informés en disent du bien sur certains sites, c’est que peut-être finalement ça ne sera pas si mal… On commence à lire le tome 1, c’est un peu bizarre, on ne comprend pas tout (un môme coiffé d’une tête de lion qui parle à la troisième personne, un autre perché sur un poteau électrique…), et puis au fil des pages on se retrouve à découvrir une histoire qui ressemble à une guerre des gangs, avec des flics, des gangsters, d’autres gangsters, une ville, et au milieu de tout ça, Blanko et Noiro (les deux héros), deux sales mômes qui tabassent et vivent dans une voiture, qui sont de vraies terreurs et qui composent le gang dit des chats.
Blanko est un peu incomplet du côté intellectuel, Noiro est incomplet d’ailleurs, vous le découvrirez si vous lisez cette série. Noiro veille sur Blanko et le protège. Car le bordel va s’installer sur la ville… Guerre des gangs, lutte pour la ville que les chats considéraient jusqu’alors comme leur appartenant, étrange yakuza qui crée un parc d’attraction et veut tout dominer…
Difficile de résumer, car «Amer Béton» c’est une foule de choses !
C’est de la brutalité urbaine, avec ces deux mômes et les bastons qu’ils provoquent. C’est des acrobaties improbables à n’en plus finir. Des jeux de pouvoir à la pelle. Mais c’est plus, bien plus que cela.
«Amer béton» c’est aussi la question de l’identité : nous faisons ce que nous faisons parce que nous sommes qui nous sommes ; agir autrement revient à ne plus exister. C’est une vision proche de la mythologie scandinave : on sait que Ragnarok va arriver et que nous serons défaits, mais en attendant on a un destin à accomplir, et on le fera. De même que dans «Le seigneur des anneaux», c’est le changement et la résistance au changement, l’annonce d’une nouvelle ère, la disparition d’une ancienne et toutes les luttes que cela suppose. C’est de la folie, du rêve, de l’onirisme, des visions devenues réalité et une réalité parfois fuyante.
«Amer Béton», c’est des symboles en veux-tu en voilà ! Des chats, des rats, des tortues, qui participent à la signification, quelques scènes absolument stupéfiantes de symbolisme et pourtant d’une limpidité absolue. C’est des oppositions en chaîne : Blanco / Noiro, Jour / Nuit, Chokola / Vanille, etc. C’est un graphisme fouillé où les trames se font rares, très très expressif et qu’on en vient à adorer. C’est un découpage des scènes dynamique, qui alterne parfois par chapitre, parfois par page. C’est quelque chose que quand on plonge dedans on est aspiré.
«Amer Béton» c’est de la poésie urbaine, c’est un chef d’œuvre et il disparaît bientôt. Courez le chercher pendant qu’il en est encore temps !
Un album noir, dans lequel les maigres espoirs des personnages sont broyés d’un seul coup, avec une brutalité qui laisse pantois. Loin de l’optimisme et de la légèreté de sa série enfantine « Ludo », Pierre Bailly donne ici dans la beauté glaciale et sombre. Jouant d’un merveilleux contraste entre couleurs froides et chaudes, il offre un album d’une beauté graphique envoûtante et troublante.
Le scénario de Lapière est sans doute l’un des plus noirs que ce scénariste très éclectique ait jamais écrit. Personnellement, je ne croyais pas le scénariste de « Ludo » ou de « Tif et Tondu » capable d’autant de cruauté envers ses personnages. Il nous avait déjà fait part de sa verve « romanesque » dans des œuvres comme « Un peu de fumée bleue » mais il y avait toujours cette lueur d’espoir auquel les personnages pouvaient se raccrocher… Ici, l’album débouche sur le néant le plus absolu… Aux risques de ne pas être apprécié par la plupart des lecteurs, Lapière a osé et c’est tant mieux.
Ah, ça c'est un peu spécial. Pas réellement de l'humour, pas vraiment des gags, pas une histoire à proprement parler même si on pourra noter une gradation au fil des pages, "Le boxeur" peut laisser un peu perplexe.
Pour ma part, je trouve le dessin de l'auteur carrément trop meugnon, joli tout rond tout adorable, alors forcément ça aide à apprécier l'ensemble.
Maintenant, chaque planche (je n'ose dire "gag") prise indépendamment des autres n'est pas drôle (sauf par son dessin vraiment trognon), et l'effet comique nécessairement répétitif de par l'idée même de l'album.
Sauf si vous aussi vous adorez ce dessin, je ne vous recommenderai pas la lecture de cet album.
Les gags sont relativement originaux et changent de ce qu'on peut voir dans la bd classique destinée aux enfants, ils font assez souvent mouche. Les dessins, qui intègrent parfois des images créées informatiquement, sont très spéciaux et font du bien aux noeunoeuils. Le tout restant tout de même très convenu, mais c'est pas mal comparé à d'autres séries issues du magazine tchô.
Moi, j'aime bien Dusk.
Question d'ambiance, sûrement, de conditions de lecture... En tout cas, cette série m'a fait oublier la réalité l'espace d'un instant, en imprégnant les lieux d'une atmosphère lourde, noire, parfaite pour un récit policier assez original, bien pensé.
Les différents personnages ont fait l'objet d'un travail de personnalisation de qualité, permettant à chacun d'entre eux de révéler sa véritable nature au fur et à mesure du récit. Rien de vraiment manichéen ici donc, ils ont tous leurs forces et leurs faiblesses, rendant l'histoire beaucoup plus humaines que dans bon nombre d'autres scénarii policiers.
Les différents one-shot de cette série sont bien conçus, sans réel temps mort, bien rythmés.
On pénètre petit à petit dans une enquête qui semble un peu dépasser les enquêteurs du "bureau" à première vue, et le scénariste arrive à nous surprendre parfois par ses retournements de situations.
Le dessin quant à lui, est assez inégal, et tout en couleurs directes. Parfois d'une grande précision, parfois proche du pâté, on ne reconnaît pas toujours les personnages au premier coup d'oeil (cf tom, du tome 1, où cela est flagrant). Toutefois, cette atmosphère lourde si propice à ce type de récits est avant tout instaurée par ce style graphique hors norme, et ce découpage particulier.
N'attendez pas de dynamisme et autres effets de style, c'est tout de même assez statique par la méthode employée, évidemment...
Moi, j'aime bien Dusk.
Encore une nouvelle série de Corbeyran, et encore un excellent premier album
Les dessins de Barbay sont vraiment superbes, pour un premier album c’est impressionnant. Graphiquement rien à redire : dessins et couleurs sont magnifiques, et installent une bonne ambiance qui collent bien avec l’intrigue de l’album.
Pour le scénar ce n'est qu’un premier tome mais on est tout de suite dans l’intrigue pas de temps mort pour présenter les différents persos, on les découvre pas à pas au fil des pages. C’est encore une fois de la part de Corbeyran très bien fait, très agréable à lire et à suivre rien à redire sur cet album, la suite, vite!
Avoir la possibilité de changer le futur est un rêve que beaucoup d'entre nous partagent. Imaginer un monde meilleur peut paraître utopique mais on se consolera en se disant que cette vision deviendra peut-être, un jour, réalité.
Des Lendemains sans nuage aborde ce thème avec beaucoup de réussite.
Le scénariste Fabien Vehlmann (Green Manor) développe son sujet avec maestria. L'histoire, en elle-même, est découpée en chapitre et chacun de ceux-ci nous fait avancer un peu plus dans l'histoire.
En résumé: Nolan Ska, ingénieur de son époque réussi à créer une machine à remonter le temps. Il va profiter de son invention pour changer le passé du despote qui gouverne le monde.
La façon dont la trame du récit est présentée est assez original même si celle-ci peut paraître un peu déconcertante quand on s'y attend pas.
Ceci-dit la sauce prend bien et on suit le stratagème de ce savant avec beaucoup d'intérêt.
L'album est dessiné à deux mains et plus précisément par Bruno Gazzotti (Soda) et Ralph Meyer (Berceuse Assassine).
Le résultat est plutôt sympa. Par exemple, j'ai beaucoup aimé les publicités qui ouvrent les différents chapitres.
Sinon le dessin en lui-même est agréable bien que le découpage soit assez classique. Les personnages ont des visages sympathiques et les couleurs de Bernard Devillers sont plaisantes. Bon, c'est vrai que celles-ci sont un peu ternes mais je pense que cela renforce le coté dramatique de l'histoire.
Voilà donc un one-shot de S-F très bien écrit sur un sujet qui n'est peut-être pas nouveau mais qui est, selon moi, toujours intéressant à suivre !
Comment définir ce conte qui, illustré de manière originale (surtout la mise en couleur), présente une histoire toute mignonette mais selon moi pas un poil inintéressante. C'est court, c'est gentil mais ça s'oublie. A conseiller aux plus jeunes.
Poouaaf, je n'ai lu que le tome 1 et il me suffit bien, j'ai pas du tout ri ni même souri, c'est très ennuyant et surtout ce que je n'aime pas, c'est le super héros qui est plus fort que tout le monde.
Ensuite le dessin n'est pas super beau, surtout que des fois on ne comprend pas ce qui est dessiné.
Peut-être par folie, je lirai la suite, mais pour l'instant évitons ça d’au moins 20 mètres.
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Planètes
Vraiment spécial, ce manga... et déroutant ! En fait, la structure me fait penser à celle de Spirale dans la forme : un ensemble de petites histoires et d'aventures que rencontre un groupe de personnages, qui s'inscrivent dans un thème général (ici, l'espace du XXIeme siècle). En fait, je trouve ce manga... reposant. Pourtant, l'intrigue est assez active, les éléments s'enchaînent bien, mais j'ai ressenti une sorte de plénitude à la lecture de cette BD, c'est assez particulier. Les différents personnages sont très travaillés (je trouve que Fi est carrément craquante :)), leur psychologie est très développée. On s'attache vite à ces différents "éboueurs de l'espace" au futur improbable, et qui poursuivent un rêve qui leur est propre. Les différentes petites histoires sont millimétrées et très bien pensées, souvent originales. La fin du premier tome est particulièrement prenante... mais chut :) Le dessin est vraiment atypique. Très kitch dans les visages, simples et ronds, ce style "ligne claire" (si si, un peu quand même !) donne beaucoup de charme à la série. Toutefois, je trouve que les personnages, très simples parfois, ne s'intègrent pas bien aux décors qui eux sont très précis. Une série à découvrir, en tout cas, une très bonne surprise !
Amer Béton
Attention, chef d’œuvre en voie de disparition ! Il semblerait que ce manga, publié en trois tomes, soit retiré du catalogue Tonkam fin août 2003. Publié en 1996, il n’a apparemment pas été réédité depuis, vous aurez donc peut-être quelques difficultés à le trouver… Évidemment, le manga c’est encore pour certains de la baston et du cul. Évidemment aussi en cette période assez faste d’ouverture au manga, le manga c’est une culture et un domaine très analogue à la bd franco-belge. Le truc, c’est que les mangas publiés en France restent finalement cantonnés à quelques domaines assez ciblés, et qu’assez peu sortent de ces sentiers plus ou moins battus. «Amer Béton» est donc (à ma connaissance, hein) le premier, et peut-être le seul, manga «underground» traduit en français… Enfin je ne suis sûr de rien, mais regardez un peu ce dessin, ça a tout de l’underground. Quoi qu’il en soit, ce même dessin aura probablement tendance à rebuter de prime abord : objets et décors gentiment fantaisistes, perspective approximative, expressions plus que caricaturales, et surtout il est assez moche, particulièrement au niveau des visages. Pour couronner le tout, le tome 1 a été un peu bâclé, et la résolution du scanner étant insuffisante, on a droit à un magnifique effet de pixellisation (qui fort heureusement disparaît par la suite). Alors bon, on se dit quand même que ce serait bête de louper un truc qui va disparaître, qu’au moins ça semble bien atypique, et que si «tellement» de gens bien informés en disent du bien sur certains sites, c’est que peut-être finalement ça ne sera pas si mal… On commence à lire le tome 1, c’est un peu bizarre, on ne comprend pas tout (un môme coiffé d’une tête de lion qui parle à la troisième personne, un autre perché sur un poteau électrique…), et puis au fil des pages on se retrouve à découvrir une histoire qui ressemble à une guerre des gangs, avec des flics, des gangsters, d’autres gangsters, une ville, et au milieu de tout ça, Blanko et Noiro (les deux héros), deux sales mômes qui tabassent et vivent dans une voiture, qui sont de vraies terreurs et qui composent le gang dit des chats. Blanko est un peu incomplet du côté intellectuel, Noiro est incomplet d’ailleurs, vous le découvrirez si vous lisez cette série. Noiro veille sur Blanko et le protège. Car le bordel va s’installer sur la ville… Guerre des gangs, lutte pour la ville que les chats considéraient jusqu’alors comme leur appartenant, étrange yakuza qui crée un parc d’attraction et veut tout dominer… Difficile de résumer, car «Amer Béton» c’est une foule de choses ! C’est de la brutalité urbaine, avec ces deux mômes et les bastons qu’ils provoquent. C’est des acrobaties improbables à n’en plus finir. Des jeux de pouvoir à la pelle. Mais c’est plus, bien plus que cela. «Amer béton» c’est aussi la question de l’identité : nous faisons ce que nous faisons parce que nous sommes qui nous sommes ; agir autrement revient à ne plus exister. C’est une vision proche de la mythologie scandinave : on sait que Ragnarok va arriver et que nous serons défaits, mais en attendant on a un destin à accomplir, et on le fera. De même que dans «Le seigneur des anneaux», c’est le changement et la résistance au changement, l’annonce d’une nouvelle ère, la disparition d’une ancienne et toutes les luttes que cela suppose. C’est de la folie, du rêve, de l’onirisme, des visions devenues réalité et une réalité parfois fuyante. «Amer Béton», c’est des symboles en veux-tu en voilà ! Des chats, des rats, des tortues, qui participent à la signification, quelques scènes absolument stupéfiantes de symbolisme et pourtant d’une limpidité absolue. C’est des oppositions en chaîne : Blanco / Noiro, Jour / Nuit, Chokola / Vanille, etc. C’est un graphisme fouillé où les trames se font rares, très très expressif et qu’on en vient à adorer. C’est un découpage des scènes dynamique, qui alterne parfois par chapitre, parfois par page. C’est quelque chose que quand on plonge dedans on est aspiré. «Amer Béton» c’est de la poésie urbaine, c’est un chef d’œuvre et il disparaît bientôt. Courez le chercher pendant qu’il en est encore temps !
Agadamgorodok
Un album noir, dans lequel les maigres espoirs des personnages sont broyés d’un seul coup, avec une brutalité qui laisse pantois. Loin de l’optimisme et de la légèreté de sa série enfantine « Ludo », Pierre Bailly donne ici dans la beauté glaciale et sombre. Jouant d’un merveilleux contraste entre couleurs froides et chaudes, il offre un album d’une beauté graphique envoûtante et troublante. Le scénario de Lapière est sans doute l’un des plus noirs que ce scénariste très éclectique ait jamais écrit. Personnellement, je ne croyais pas le scénariste de « Ludo » ou de « Tif et Tondu » capable d’autant de cruauté envers ses personnages. Il nous avait déjà fait part de sa verve « romanesque » dans des œuvres comme « Un peu de fumée bleue » mais il y avait toujours cette lueur d’espoir auquel les personnages pouvaient se raccrocher… Ici, l’album débouche sur le néant le plus absolu… Aux risques de ne pas être apprécié par la plupart des lecteurs, Lapière a osé et c’est tant mieux.
Le Boxeur
Ah, ça c'est un peu spécial. Pas réellement de l'humour, pas vraiment des gags, pas une histoire à proprement parler même si on pourra noter une gradation au fil des pages, "Le boxeur" peut laisser un peu perplexe. Pour ma part, je trouve le dessin de l'auteur carrément trop meugnon, joli tout rond tout adorable, alors forcément ça aide à apprécier l'ensemble. Maintenant, chaque planche (je n'ose dire "gag") prise indépendamment des autres n'est pas drôle (sauf par son dessin vraiment trognon), et l'effet comique nécessairement répétitif de par l'idée même de l'album. Sauf si vous aussi vous adorez ce dessin, je ne vous recommenderai pas la lecture de cet album.
Raghnarok
Les gags sont relativement originaux et changent de ce qu'on peut voir dans la bd classique destinée aux enfants, ils font assez souvent mouche. Les dessins, qui intègrent parfois des images créées informatiquement, sont très spéciaux et font du bien aux noeunoeuils. Le tout restant tout de même très convenu, mais c'est pas mal comparé à d'autres séries issues du magazine tchô.
Dusk
Moi, j'aime bien Dusk. Question d'ambiance, sûrement, de conditions de lecture... En tout cas, cette série m'a fait oublier la réalité l'espace d'un instant, en imprégnant les lieux d'une atmosphère lourde, noire, parfaite pour un récit policier assez original, bien pensé. Les différents personnages ont fait l'objet d'un travail de personnalisation de qualité, permettant à chacun d'entre eux de révéler sa véritable nature au fur et à mesure du récit. Rien de vraiment manichéen ici donc, ils ont tous leurs forces et leurs faiblesses, rendant l'histoire beaucoup plus humaines que dans bon nombre d'autres scénarii policiers. Les différents one-shot de cette série sont bien conçus, sans réel temps mort, bien rythmés. On pénètre petit à petit dans une enquête qui semble un peu dépasser les enquêteurs du "bureau" à première vue, et le scénariste arrive à nous surprendre parfois par ses retournements de situations. Le dessin quant à lui, est assez inégal, et tout en couleurs directes. Parfois d'une grande précision, parfois proche du pâté, on ne reconnaît pas toujours les personnages au premier coup d'oeil (cf tom, du tome 1, où cela est flagrant). Toutefois, cette atmosphère lourde si propice à ce type de récits est avant tout instaurée par ce style graphique hors norme, et ce découpage particulier. N'attendez pas de dynamisme et autres effets de style, c'est tout de même assez statique par la méthode employée, évidemment... Moi, j'aime bien Dusk.
Archipel
Encore une nouvelle série de Corbeyran, et encore un excellent premier album Les dessins de Barbay sont vraiment superbes, pour un premier album c’est impressionnant. Graphiquement rien à redire : dessins et couleurs sont magnifiques, et installent une bonne ambiance qui collent bien avec l’intrigue de l’album. Pour le scénar ce n'est qu’un premier tome mais on est tout de suite dans l’intrigue pas de temps mort pour présenter les différents persos, on les découvre pas à pas au fil des pages. C’est encore une fois de la part de Corbeyran très bien fait, très agréable à lire et à suivre rien à redire sur cet album, la suite, vite!
Des lendemains sans nuage
Avoir la possibilité de changer le futur est un rêve que beaucoup d'entre nous partagent. Imaginer un monde meilleur peut paraître utopique mais on se consolera en se disant que cette vision deviendra peut-être, un jour, réalité. Des Lendemains sans nuage aborde ce thème avec beaucoup de réussite. Le scénariste Fabien Vehlmann (Green Manor) développe son sujet avec maestria. L'histoire, en elle-même, est découpée en chapitre et chacun de ceux-ci nous fait avancer un peu plus dans l'histoire. En résumé: Nolan Ska, ingénieur de son époque réussi à créer une machine à remonter le temps. Il va profiter de son invention pour changer le passé du despote qui gouverne le monde. La façon dont la trame du récit est présentée est assez original même si celle-ci peut paraître un peu déconcertante quand on s'y attend pas. Ceci-dit la sauce prend bien et on suit le stratagème de ce savant avec beaucoup d'intérêt. L'album est dessiné à deux mains et plus précisément par Bruno Gazzotti (Soda) et Ralph Meyer (Berceuse Assassine). Le résultat est plutôt sympa. Par exemple, j'ai beaucoup aimé les publicités qui ouvrent les différents chapitres. Sinon le dessin en lui-même est agréable bien que le découpage soit assez classique. Les personnages ont des visages sympathiques et les couleurs de Bernard Devillers sont plaisantes. Bon, c'est vrai que celles-ci sont un peu ternes mais je pense que cela renforce le coté dramatique de l'histoire. Voilà donc un one-shot de S-F très bien écrit sur un sujet qui n'est peut-être pas nouveau mais qui est, selon moi, toujours intéressant à suivre !
Les Aventures d'Irial
Comment définir ce conte qui, illustré de manière originale (surtout la mise en couleur), présente une histoire toute mignonette mais selon moi pas un poil inintéressante. C'est court, c'est gentil mais ça s'oublie. A conseiller aux plus jeunes.
Yongbi
Poouaaf, je n'ai lu que le tome 1 et il me suffit bien, j'ai pas du tout ri ni même souri, c'est très ennuyant et surtout ce que je n'aime pas, c'est le super héros qui est plus fort que tout le monde. Ensuite le dessin n'est pas super beau, surtout que des fois on ne comprend pas ce qui est dessiné. Peut-être par folie, je lirai la suite, mais pour l'instant évitons ça d’au moins 20 mètres.