Oui, bon, "Tanguy et Laverdure", c'est sympa mais sans plus, quoi. Je les relis sans trop de déplaisir, mais le style de narration et les histoires ont assez mal vieilli, je trouve. Ceci étant dit, les histoires d'avions, ça donne pas mal l'impression que quand on en a lu une, on les a toutes lues.
Le personnage de Tanguy est totalement insipide (beau, sérieux, avec juste le caractère qu'il faut pour être un héros noble et vaillant). Quant au personnage de Laverdure, c'est le bon copain gaffeur typique des héros créés par Charlier.
Ce qui est amusant dans les premiers épisodes, c'est ce côté patriotique de la série. Les Français sont les gentils, et même si certains leur en veulent pour des raisons qui sont les leurs, on peut pas leur en vouloir car la France sait pardonner à ses ennemis.
Puis le ton change avec le changement d'éditeur (à partir de "La mystérieuse escadre delta"), quand nos deux héros quittent l'armée pour devenir des sortes de barbouzes volantes. Alors que les scénarios auraient dû s'en trouver modernisés et moins manichéens, je trouve qu'ils deviennent ennuyeux, fouillis et parfois inutilement complexes. Ce n'est plus la même âme et ça ne me donne plus envie de lire. Ça devient trop sérieux, d'une certaine manière. Le scénariste s'y croit trop.
Après la parution du premier tome j'hésitais un peu à mettre 4 étoiles parce qu'après l'excellentissime Le Tueur, Matz proposait ici quelque chose de beaucoup plus classique, dans la forme comme dans le fond.
Cependant, la relecture du premier tome suivi du second a été un vrai panard. "Du plomb dans la tête" est un très bon thriller aux dialogues plus que savoureux (quoique la discussion des deux tueurs sur l'intérêt de se payer des pompes à $2000 rappelle furieusement Vince et Jules dans "Pulp Fiction"), à l'humour délicieusement noir et au scénario en béton armé, ce que confirme un deuxième tome absolument trépidant. Malgré son côté un peu classique donc, ce polar est plus que recommendable et ne devrait pas tarder à trouver une place de choix dans vos bibliothèques, elle dépasse de quelques coudées la majorité du genre.
Quelle super série de SF!
Au départ, le titre de la série m'avait un peu fait peur, car je n'aime pas plus que ça les récits de guerre. Mais comme c'était de la SF, j'ai quand même jeté un oeil, comme ça, à tout hasard. Grand bien m'en a pris. Il s'agit d'après moi de la plus belle fresque de SF jamais réalisée en BD.
Tout d'abord, on sent que le travail est fignolé. Rien n'est laissé au hasard. On a vraiment l'impression que l'auteur, même en y passant plus longtemps, n'aurait pas pu faire mieux. Les dessins de couvertures, de véritables oeuvres d'art, le petit flashback au début de chaque tome, sur chacun des héros, qui retrouve son sens plus tard, jusqu'à la première page, avant même la page de présentation, qui est particulièrement soignée, tout est etudié dans ces BDs. Bravo à Bajram pour son professionnalisme. Un exemple à suivre.
Côté scénario, c'est aussi du haut vol, avec une petite baisse, me semble t'il, sur les deux derniers tomes. Mais bon, on avait atteint un tel niveau sur les tomes 3 et 4, que la conclusion de l'histoire en patit sans doute un peu.
A lire, à relire, à faire lire.
Vilà (écrivain principalement de SF cyberpunk mais il a également écrit "Sang Futur", livre de chevet de la vague punk de 1977) s'attaque ici au scénario de bande dessinée. C'est une vraie réussite.
La trame est peut-être un peu oportuniste et n'est pas la plus novatrice de l'année, mais l'ensemble est excellemment mené et cohérent. L'univers est planté comme rarement il l'est dans les BD cyber-punk et entoure une histoire claire et prenante qui utilise parfaitement l'environnement extérieur; on n'a pas cette désagréable impression que le monde créé n'est là que pour le folklore, il fait partie intégrante de l'intrigue et de son intérêt.
Le dessin est très manga tendance (à rapprocher de HK, je dirais) et d'une qualité évidente pour qui aime ce genre de graphisme. Je le trouve personnellement très réussi (avec une recherche assez poussée sur tout ce qui est design et architecture), de même que la mise en couleurs où les différents cadrages qui, sans être tape à l'oeil, sont d'une redoutable efficacité.
Un mot enfin sur la couverture pour partie en relief, absolument superbe, mais dont la qualité vous échappera malheureusement ici.
Probablement le plus mauvais Davodeau que j'aie lu.
Voilà pourquoi : son histoire sent le réchauffé, avec son beauf un peu trop neuneu et ses gauchistes trop typés. on n'arrive pas vraiment à accrocher à cette histoire, sans rythme, sans intérêt réel... Quant au dessin, j'ai un peu de mal avec le style graphique de Davodeau (fade, inconstant), ce qui n'arrange pas vraiment mon avis.
Davodeau est décidément un auteur atypique, difficile à mettre dans une case, sinon celle du "drame social".
Nous avons ici une affaire de meurtre qui n'aura pas lieu, avec une intéressante variation sur les motivations du tueur, les habitudes des habitants d'une petite ville qui vont voir leur gare fermée, des retournements de situation assez bien menés. Le dessin de Davodeau n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais on ne peut que remarquer le démarquage de ses histoires par rapport au commun de la production actuelle.
Je n'ai lu que le tome 1.
Je dois dire que les auteurs typés "jeunesse" ne m'attirent pas de prime abord. Mais à la suite des avis écrits ici et des conversations que j'ai pu avoir avec des gens intéressants (Patrick en particulier), j'ai été intrigué.
Puis surpris, car je ne m'attendais pas à une histoire sur l'enfance dans l'univers des corons. Un sujet très difficile, que Jean-Luc Loyer a décidé de traiter au travers du regard de l'enfant qu'il était alors. Un univers plein de couleurs, malgré l'horizon bouché, au propre comme au figuré, peuplé de créatures inquiétantes, de plaisirs simples, de sentiments troublants.
Un ouvrage très touchant.
Alors oui, c'est clair, j'ai été impressionné par le dessin de Darrow. Je n'ai jamais vu ça en bande dessinée! Il enchaîne des cases immenses qui fourmillent de détails en arrivant à maintenir un rythme constant dans cette histoire de course poursuite qui en a bien besoin. Car le rythme, c'est finalement la seule chose que je retiens de cette histoire (avec le dessin donc). Je suis loin d'être allergique à l'action pure et dure, à l'humour noir et au massacre gratuit, mais là j'ai trouvé l'ensemble un peu vain. Plus de 100 pages à écraser des gens, à massacrer le chaland et à se bastonner avec une mamie, j'ai trouvé ça longuet. Au moins Miller va t-il au bout de son idée (comme Lemerre) mais il y va sans moi. Je suis assez étonné qu'on puisse considérer ce diptyque comme culte, je le reconnais.
Je comprends assez ceux qui comparent le "Dark Knight" à "Watchmen" : les deux nous montrent des héros crépusculaires un peu border line, soutenus par certains et villipendés par d'autres qui ne comprennent pas que des gars en bas résille se mettent au-dessus des lois. A ces deux niveaux, "Batman Dark Knight" n'a pas à rougir de la comparaison : le thème de la vieillesse et du souvenir glorieux de ce que l'on a été est abordé magistralement. De même, on retrouve un Batman dénoncé par une partie de la population et pourchassé par la police (chose déjà vue à l'aube de sa carrière dans le "Batman - Année 1" de Frank Miller); plus que ses actions, c'est le sentiment de folie qu'il suscite auprès des criminels (qui ne seraient là que parce qu'il existe) et, plus encore, de certains admirateurs qui en arrivent à des solutions souvent extrêmes contre de simples voleurs de poules.
Si cette BD est peut-être moins ambitieuse que celle d'Alan Moore (peu d'intrigues mélangées, un déroulement quasi-linéaire...), je trouve qu'on gagne en fluidité grâce à cette plus grande simplicité. Le dessin est brut de décoffrage mais se fond à merveille dans cet univers très noir et pessimiste. La fin se termine en apocalypse, le Dark Knight affrontant le surhomme Superman, à la botte du président, seul moyen pour lui de sauver des vies sans soulever la vindicte populaire. Cet affrontement physique des plus détonnants est donc également l'affrontement de deux convictions et on ne peut pas dire que la plus politiquement correcte en sorte grand vainqueur. La moinde des choses lorsque l'on s'appelle Miller et que l'on termine un chef d'oeuvre.
Bof bof. L'humour de cette BD ne m'a carrément pas touché. Le personnage de Sri Raoul, le petit gamin adepte de doctrine bouddhiste ne m'a pas intéressé déjà à la base, pas plus que ses nombreuses réflexions par rapport à la vie moderne et à son entourage. Alors de le voir avec son frère simple d'esprit faire subir à celui-ci (parfois par accident évidemment) des sévices qui en principe devraient réveiller ma fibre d'humour noir, eh bien ça n'a pas marché du tout. Idem quand c'est le chat de la maison qui trinque.
Voilà une série en principe humoristique qui ne m'a fait ni rire ni sourire.
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Tanguy et Laverdure
Oui, bon, "Tanguy et Laverdure", c'est sympa mais sans plus, quoi. Je les relis sans trop de déplaisir, mais le style de narration et les histoires ont assez mal vieilli, je trouve. Ceci étant dit, les histoires d'avions, ça donne pas mal l'impression que quand on en a lu une, on les a toutes lues. Le personnage de Tanguy est totalement insipide (beau, sérieux, avec juste le caractère qu'il faut pour être un héros noble et vaillant). Quant au personnage de Laverdure, c'est le bon copain gaffeur typique des héros créés par Charlier. Ce qui est amusant dans les premiers épisodes, c'est ce côté patriotique de la série. Les Français sont les gentils, et même si certains leur en veulent pour des raisons qui sont les leurs, on peut pas leur en vouloir car la France sait pardonner à ses ennemis. Puis le ton change avec le changement d'éditeur (à partir de "La mystérieuse escadre delta"), quand nos deux héros quittent l'armée pour devenir des sortes de barbouzes volantes. Alors que les scénarios auraient dû s'en trouver modernisés et moins manichéens, je trouve qu'ils deviennent ennuyeux, fouillis et parfois inutilement complexes. Ce n'est plus la même âme et ça ne me donne plus envie de lire. Ça devient trop sérieux, d'une certaine manière. Le scénariste s'y croit trop.
Du plomb dans la tête
Après la parution du premier tome j'hésitais un peu à mettre 4 étoiles parce qu'après l'excellentissime Le Tueur, Matz proposait ici quelque chose de beaucoup plus classique, dans la forme comme dans le fond. Cependant, la relecture du premier tome suivi du second a été un vrai panard. "Du plomb dans la tête" est un très bon thriller aux dialogues plus que savoureux (quoique la discussion des deux tueurs sur l'intérêt de se payer des pompes à $2000 rappelle furieusement Vince et Jules dans "Pulp Fiction"), à l'humour délicieusement noir et au scénario en béton armé, ce que confirme un deuxième tome absolument trépidant. Malgré son côté un peu classique donc, ce polar est plus que recommendable et ne devrait pas tarder à trouver une place de choix dans vos bibliothèques, elle dépasse de quelques coudées la majorité du genre.
Universal War One
Quelle super série de SF! Au départ, le titre de la série m'avait un peu fait peur, car je n'aime pas plus que ça les récits de guerre. Mais comme c'était de la SF, j'ai quand même jeté un oeil, comme ça, à tout hasard. Grand bien m'en a pris. Il s'agit d'après moi de la plus belle fresque de SF jamais réalisée en BD. Tout d'abord, on sent que le travail est fignolé. Rien n'est laissé au hasard. On a vraiment l'impression que l'auteur, même en y passant plus longtemps, n'aurait pas pu faire mieux. Les dessins de couvertures, de véritables oeuvres d'art, le petit flashback au début de chaque tome, sur chacun des héros, qui retrouve son sens plus tard, jusqu'à la première page, avant même la page de présentation, qui est particulièrement soignée, tout est etudié dans ces BDs. Bravo à Bajram pour son professionnalisme. Un exemple à suivre. Côté scénario, c'est aussi du haut vol, avec une petite baisse, me semble t'il, sur les deux derniers tomes. Mais bon, on avait atteint un tel niveau sur les tomes 3 et 4, que la conclusion de l'histoire en patit sans doute un peu. A lire, à relire, à faire lire.
Neurotrans
Vilà (écrivain principalement de SF cyberpunk mais il a également écrit "Sang Futur", livre de chevet de la vague punk de 1977) s'attaque ici au scénario de bande dessinée. C'est une vraie réussite. La trame est peut-être un peu oportuniste et n'est pas la plus novatrice de l'année, mais l'ensemble est excellemment mené et cohérent. L'univers est planté comme rarement il l'est dans les BD cyber-punk et entoure une histoire claire et prenante qui utilise parfaitement l'environnement extérieur; on n'a pas cette désagréable impression que le monde créé n'est là que pour le folklore, il fait partie intégrante de l'intrigue et de son intérêt. Le dessin est très manga tendance (à rapprocher de HK, je dirais) et d'une qualité évidente pour qui aime ce genre de graphisme. Je le trouve personnellement très réussi (avec une recherche assez poussée sur tout ce qui est design et architecture), de même que la mise en couleurs où les différents cadrages qui, sans être tape à l'oeil, sont d'une redoutable efficacité. Un mot enfin sur la couverture pour partie en relief, absolument superbe, mais dont la qualité vous échappera malheureusement ici.
La gloire d'Albert
Probablement le plus mauvais Davodeau que j'aie lu. Voilà pourquoi : son histoire sent le réchauffé, avec son beauf un peu trop neuneu et ses gauchistes trop typés. on n'arrive pas vraiment à accrocher à cette histoire, sans rythme, sans intérêt réel... Quant au dessin, j'ai un peu de mal avec le style graphique de Davodeau (fade, inconstant), ce qui n'arrange pas vraiment mon avis.
Le réflexe de survie
Davodeau est décidément un auteur atypique, difficile à mettre dans une case, sinon celle du "drame social". Nous avons ici une affaire de meurtre qui n'aura pas lieu, avec une intéressante variation sur les motivations du tueur, les habitudes des habitants d'une petite ville qui vont voir leur gare fermée, des retournements de situation assez bien menés. Le dessin de Davodeau n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais on ne peut que remarquer le démarquage de ses histoires par rapport au commun de la production actuelle.
Les Mangeurs de Cailloux
Je n'ai lu que le tome 1. Je dois dire que les auteurs typés "jeunesse" ne m'attirent pas de prime abord. Mais à la suite des avis écrits ici et des conversations que j'ai pu avoir avec des gens intéressants (Patrick en particulier), j'ai été intrigué. Puis surpris, car je ne m'attendais pas à une histoire sur l'enfance dans l'univers des corons. Un sujet très difficile, que Jean-Luc Loyer a décidé de traiter au travers du regard de l'enfant qu'il était alors. Un univers plein de couleurs, malgré l'horizon bouché, au propre comme au figuré, peuplé de créatures inquiétantes, de plaisirs simples, de sentiments troublants. Un ouvrage très touchant.
Hard Boiled
Alors oui, c'est clair, j'ai été impressionné par le dessin de Darrow. Je n'ai jamais vu ça en bande dessinée! Il enchaîne des cases immenses qui fourmillent de détails en arrivant à maintenir un rythme constant dans cette histoire de course poursuite qui en a bien besoin. Car le rythme, c'est finalement la seule chose que je retiens de cette histoire (avec le dessin donc). Je suis loin d'être allergique à l'action pure et dure, à l'humour noir et au massacre gratuit, mais là j'ai trouvé l'ensemble un peu vain. Plus de 100 pages à écraser des gens, à massacrer le chaland et à se bastonner avec une mamie, j'ai trouvé ça longuet. Au moins Miller va t-il au bout de son idée (comme Lemerre) mais il y va sans moi. Je suis assez étonné qu'on puisse considérer ce diptyque comme culte, je le reconnais.
Batman - The Dark Knight returns
Je comprends assez ceux qui comparent le "Dark Knight" à "Watchmen" : les deux nous montrent des héros crépusculaires un peu border line, soutenus par certains et villipendés par d'autres qui ne comprennent pas que des gars en bas résille se mettent au-dessus des lois. A ces deux niveaux, "Batman Dark Knight" n'a pas à rougir de la comparaison : le thème de la vieillesse et du souvenir glorieux de ce que l'on a été est abordé magistralement. De même, on retrouve un Batman dénoncé par une partie de la population et pourchassé par la police (chose déjà vue à l'aube de sa carrière dans le "Batman - Année 1" de Frank Miller); plus que ses actions, c'est le sentiment de folie qu'il suscite auprès des criminels (qui ne seraient là que parce qu'il existe) et, plus encore, de certains admirateurs qui en arrivent à des solutions souvent extrêmes contre de simples voleurs de poules. Si cette BD est peut-être moins ambitieuse que celle d'Alan Moore (peu d'intrigues mélangées, un déroulement quasi-linéaire...), je trouve qu'on gagne en fluidité grâce à cette plus grande simplicité. Le dessin est brut de décoffrage mais se fond à merveille dans cet univers très noir et pessimiste. La fin se termine en apocalypse, le Dark Knight affrontant le surhomme Superman, à la botte du président, seul moyen pour lui de sauver des vies sans soulever la vindicte populaire. Cet affrontement physique des plus détonnants est donc également l'affrontement de deux convictions et on ne peut pas dire que la plus politiquement correcte en sorte grand vainqueur. La moinde des choses lorsque l'on s'appelle Miller et que l'on termine un chef d'oeuvre.
Sri-Raoul le petit yogi
Bof bof. L'humour de cette BD ne m'a carrément pas touché. Le personnage de Sri Raoul, le petit gamin adepte de doctrine bouddhiste ne m'a pas intéressé déjà à la base, pas plus que ses nombreuses réflexions par rapport à la vie moderne et à son entourage. Alors de le voir avec son frère simple d'esprit faire subir à celui-ci (parfois par accident évidemment) des sévices qui en principe devraient réveiller ma fibre d'humour noir, eh bien ça n'a pas marché du tout. Idem quand c'est le chat de la maison qui trinque. Voilà une série en principe humoristique qui ne m'a fait ni rire ni sourire.