Voilà bien LA série où la tendance au mysticisme et à la quête initiatique de Jodorowsky passe le mieux pour moi contrairement à de nombreuses autres séries où ça m'agace plus que de mesure.
Bess a un dessin excellent qui donne des planches vraiment bonnes. Il est très doué pour représenter des décors et personnages asiatiques de type indien ou tibétain. Seule la colorisation est un peu moyenne à mes yeux : je préfère nettement le noir et blanc de Leela et Krishna du même dessinateur.
Quant au scénario, je le répète, c'est précisément une quête initiatique et ésotérique comme l'affectionne Jodorowsky, mais traitée ici avec un certain brio et un réel intérêt. Si ce n'était la fin qui part un petit peu en délire mystique "à la Jodo", l'histoire est vraiment bonne et prenante.
Une bonne série, parmi les meilleures de Jodorowsky.
Voilà typiquement le type de tome 1 qui m’agace. Cet album n’est pas mauvais, loin de là, mais pour l’instant, il est très difficile de le juger. Ce n’est qu’un début et un début plutôt pauvre en évènements, je trouve. Un album plein de mystères, certes, mais sans la moindre trace de réponses, agaçant aussi car il laisse la sensation d’avoir affaire à certains moments à du remplissage alors que l’intrigue principale et son intérêt pour elle s’effiloche… Et puis qu’est-ce que c’est que cette fin de tome ? Y’avait rien de plus prégnant ? Shu va à la bibliothèque… Pas très emballant…
Deux dessinateurs ont bossés sur cet album : Jung, le plus connu, a fait la mise en scène et le story-board, Illona a dessiné les planches finales. Le résultat est loin d’être déplaisant, mais manque par moment de maturité et d’homogénéité, est-ce du à la répartition des tâches ? Je ne suis pas dessinateur, mais je ne pense pas que de devoir travailler sur la mise en scène et les cadrages d’un autre soit très passionnant pour un auteur… Illona s’est également occupée des couleurs qui apportent une vraie sensualité aux planches.
J’attends donc la suite avant de donner un jugement définitif sur cette série, un très bon deuxième tome pourrait inverser mon impression très mitigée.
Une série d'aventure pure et dure dans un décor historique de marins de la flotte Anglaise : guère originale...
Le dessin de Vance y est très moyen. Il use et abuse d'artifices pour pouvoir dessinner le moins possible de décors : brumes permanentes, pluies battantes, etc... Tant et si bien qu'hormis quelques vues de bateaux ou de bâtiments douloureusement dessinées et livrées avec une extrême parcimonie, on n'a presque droit dans cette série qu'à une suite de visages qui se regardent, qui se parlent... La galerie que vous pouvez voir sur BDT n'est vraiment pas représentative des albums car seules semblent avoir été extraites des images travaillées et assez maîtrisées, alors que sur la quasi totalité du reste, ce ne sont que des images sans décor avec des visages ou des corps aux expressions figées et au style désuet.
Quant au scénario, j'ai assez accroché au tout début car c'était de l'aventure un peu militaire très classique mais assez bien faite. Mais très vite, par un manque flagrant d'originalité, l'interêt est retombé pour moi. Les histoires font désuettes, clichés, les personnages sont caricaturaux et sans personnalité, comme si la série datait d'il y a plusieurs décennies.
Ca se laisse lire pour les premiers tomes mais j'ai vraiment perdu l'interêt de ma lecture dans les tomes suivants.
En voyant la couverture du premier tome de cette série, je m'imaginais une banale histoire de pirates de l'espace ou autres science-fictionneries d'action pour adolescents. J'étais franchement loin du compte : ça n'a RIEN à voir !
Cette série est très difficile à appréhender. Il m'a fallu lire l'intégrale consciencieusement pour réussir à me faire un avis, mais c'est véritablement le genre de série qui doit se lire, se re-lire et s'étudier pour vraiment se comprendre dans son intégralité. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs que Andreas a écrit un prologue pour le troisième et dernier tome de la série, car Kaarib est bien une série "qui se réfléchit" à la manière des oeuvres d'Andreas.
Cette série a des qualités énormes à mes yeux :
- son ORIGINALITE ! Le monde imaginé par les auteurs est incroyable d'originalité. On croit tout d'abord être dans un décor de Caraïbes et de pirates, mais ce n'est qu'une des nombreuses trames de fond auxquels se mélangeront vite des atlantes, de voyageurs interdimensionnels, des cannibales à masques, des anglais dirigés par des phonographes-humains, une vague vivante, la pythie grecque et ses mignons, des... Un formidable univers de Carnaval qui s'achève sur une allégorie du mythe de la Caverne de Platon. Totalement innovant, captivant, avec une réelle ambiance.
- ses dessins qui, sans être formidables en eux-mêmes, collent extrêmement bien à l'histoire et ne sont pas mal du tout.
- son humour très présent même dans les moments les plus tragédiques : le cannibale Bu est excellent.
- l'intelligence et surtout l'ORIGINALITE de son scénario (ai-je déjà dit que c'était original ?)
La série présente néanmoins un défaut majeur qui rebuteront plus d'un lecteur. Ce défaut c'est que le récit est vraiment hermétique ! A la fin du tome 1, on a vu plein de choses se passer, on cerne un peu les personnages, mais on n'a pas compris grand chose de l'intrigue globale. Et alors qu'on croit que le tome 2 expliquera cela, il m'a personnellement encore plus embrouillé, ajoutant encore énormément de composantes au récit, de complexité, rendant encore plus mystérieux les personnages même qu'on avait cru cerner dans le premier tome. Le tome 3 apporte heureusement une texture à l'ensemble du récit, permettant d'en comprendre une large partie mais laissant encore de grandes plages de mystère. Et surtout la fin est très abrupte, laissant le lecteur crier son besoin d'en savoir plus, de savoir ce qu'il va se passer tout de suite après. C'est une fin ouverte, laissant le lecteur mettre en place lui-même les pièces d'un puzzle mêlant aventure, symbolisme, mysticisme et... mystère.
Cependant, n'est pas Andreas qui veut, et autant les oeuvres d'Andreas peuvent se comprendre totalement quand on y réfléchit bien car tous les indices sont présents et s'emboitent à la perfection, autant Kaarib garde un peu trop ses secrets et restera incompris pour nombre de lecteurs, dont moi-même qui n'aie qu'une idée floue de la finalité de tout ça.
Mais cette incompréhension est compensée pour moi par un sentiment de beauté et de poésie dans ce monde imaginaire et dans cette intrigue alambiquée. Malgré cet hermétisme, je me suis laissé bercé par ce scénario incroyablement original, ses personnages consistants et troubles à la fois, son ambiance de folie, d'aventure, de fantastique et de mystère, son final ouvert et ajoutant encore à la profondeur du récit, son humour assez fin, et plein d'autres choses.
Cette série ne plaira sûrement pas à n'importe qui et laissera sur le carreau un lecteur s'attendant à une simple histoire d'aventure-action, mais elle a su me séduire.
BD réservée à un public très averti ! En effet, moi-même qui connaissait Durandur par ma lecture de Gilles Hamesh (que je n'avais pas aimé), j'ai failli refermer très rapidement l'album quand je l'ai feuilleté et que j'ai vu à quel point c'était gore, choquant, glauque !
Le dessin est sombre, réaliste, étouffant, sinistre. Les scènes de cul y sont légions, glauques, sans aucune censure, repoussante bien souvent. Le gore y est souvent roi, avec force tripes et autres giclures de sang et d'autres liquides naturels. Et le tout sous un aspect sérieux, obscur, sinistre, dérangeant.
Mais c'est après lecture, une lecture où je croyais m'arrêter très vite au départ, que j'ai découvert les qualités de cette BD.
Il y a dans cet album un véritable humour, un humour un peu à la Goossens, utilisant un support visuel sérieux et "pince-sans-rire" d'une certaine manière pour nous offrir quelques perles d'humour absurde, de politiquement incorrect et d'originalité.
Durandur encule tout le monde est à la fois un coup de pied dans les couilles balancé à tous les tabous et à ceux qui les entretiennent, mais aussi un bouquin d'humour vraiment original, allant à fond dans le politiquement incorrect et jouant là-dessus pour être d'autant plus drôle. Les personnages de ces histoires courtes savent souvent qu'ils ne sont que des personnages, le lecteur de la BD est directement interpellé, il est pris par surprise (par derrière ?) et c'est vrai que ça marche parfois franchement bien.
Je n'ai guère aimé les premières histoires de cette BD mais j'ai été assez éclaté de rire sur la plupart des dernières. L'aspect sinistre du dessin ainsi que l'horreur des scènes glauques de torture et de sexe malsain contrastent fortement avec la lueur d'originalité et de drôlerie des récits.
Une tranche de rigolade réservée à ceux qui sauront passer outre leurs préjugés, leurs tabous et le dégoût de certaines scènes sciemment utilisées pour déstabiliser le lecteur. Un OVNI de la BD en ce qui me concerne, mais pour public averti, je le répète.
Un graphisme intéressant que je trouve à mi-chemin entre le trait de De Crécy et le style manga : amusant. Les couleurs aussi sont originales, parfois un peu "pizza étalée par terre" mais globalement sympathiques.
Et l'histoire est toute simple mais mignonne et aussi souvent rigolote. En lisant cet album, je m'imaginais très bien le lire à ma fille quand elle aurait 4-5 ans. Car oui, le public cible me semble quand même assez jeune même si un adulte lit cette BD avec le sourire et sans déplaisir.
C'est joli, c'est mignon, c'est amusant, c'est vite lu mais c'est sympa à lire.
N’étant pas fort versé dans les bds ayant pour thème l’horreur, c’est donc avec un regard neuf que j’ai entamé la lecture de "100 âmes". Mon impression ? Pas mal, pas mal du tout même !
Le récit est dense et tient bien la route, le découpage est dynamique et la narration adaptée au style de la bd avec frissons (légers mais présents quand même !) et suspens au rendez-vous. De plus, la dernière planche laisse augurer une suite prometteuse. Et les planches, je les trouve très réussies malgré que je ne sois pas fan de la couleur informatisée. Le trait reste discret et se marie bien avec les couleurs, celles-ci étant utilisées de manière judicieuse et sans excès. Le rendu des planches est donc homogène et agréable à l’oeil et reste en parfaite adéquation avec le récit.
Bref, sans doute décevant ou peu original pour les amateurs du genre mais moi j’ai bien apprécié.
J'aime beaucoup Davodeau et habituellement, son travail, quel que soit le thème abordé. Sauf que là, les syndicats chez les bouseux, ça m'a un peu gonflée.
J'aurais dû jeter un oeil plutôt que d'acheter les yeux fermés, je n'ai pas trop vu l'intérêt du point de vue de la BD et du point de vue Histoire. C'est trop anecdotique pour être une brique de l'Histoire ; franchement, je crois qu'en roman ou biographie, ça ne serait jamais paru. C'est peu intéressant pour les gens qui ne vivent pas dans le coin, ou qui ne font pas partie de la famille.
Du point de vue BD, ça n'apporte rien non plus. Davodeau fait de beaux dessins, ok, là il dessine des gens qui racontent, des façades d'usine ou d'église, bref, on se passe du dessin, il n'apporte rien à l'histoire. Ce qui est dommage vu que c'est une BD, et, arrêtez-moi si je me trompe, la BD c'est à la fois du dessin et une histoire.
Fans de Davodeau et syndicalistes, assurez-vous que ça vous plaira avant d'acheter.
Vraiment excellent. Le scénario mérite largement son 5/5. Il nous propose une histoire de Jack l'éventreur extrêmement bien conçue et plausible dans laquelle on retrouve une peinture d'époque de l'Angleterre victorienne, éléphant man, la franc-maçonnerie, de la mythologie et de la religion, éventuellement de la folie et de l'histoire. Tout cela est si bien agencé et documenté, que l'on se demande où finit la vérité et où commence la fiction. Une histoire comme je les aime.
Le point négatif qui fait tomber ma note est le dessin. Non pas qu'il ne soit pas bon, il est tout à fait adapté à cette oeuvre dans sa noirceur. Mais il est vraiment trop imprécis, et cette imprécision diminue beaucoup sa lisibilité et le plaisir de lecture.
Cela ne suffit pourtant pas à gâcher la qualité de cette oeuvre.
Davodeau est vraiment un auteur à part dans la bande dessinée actuelle. A l'aise dans l'action, le thriller, il décide de s'intéresser aux vrais problèmes de fond, à l'évolution de notre société.
Ici, il raconte l'histoire militante de ses parents (eh oui), nés et vivant encore dans les Mauges, une petite région dans le sud-ouest du Maine-et-Loire (à l'est de Nantes, pour ceux qui ont la flemme de regarder une carte). Une région un peu tranquille, engoncée dans l'après-guerre dans sa tradition catholique, mais aussi remarquable par la grande concentration d'usines (fabrication de chaussures, en particulier).
Mais peu à peu, par le biais de l'action des J.O.C. (jeunesse Ouvrières Chrétiennes) et J.O.C.F (le pendant féminin), les ouvriers vont s'organiser, se syndiquer (imaginez ça dans une région profondément catholique !!) pour améliorer leurs conditions de travail. Les parents de Davodeau, sans être des têtes de proue, traverseront cette époque en prenant part à beaucoup d'actions militantes (naissance de la CFDT, associations de consommateurs, puis naissance du PS...). Ils donneront à leurs enfants une éducation classique, où la religion tient une grande part, même si pour eux cela ne signifiait plus grand-chose.
Alors, encore une fois, la justesse et l'exactitude avec lesquelles Davodeau raconte force le respect, on reste admiratifs devant les bons sentiments et l'honnêteté avec lesquelles ses parents ont agi. L'auteur en profite pour brosser un -rapide-portrait de la France sociale de ces années. On remarque que le livre s'arrête à l'élection de François Mitterrand à la présidence en 1981. Cet arrêt pourrait soulever pas mal de questions, car on imagine que ses parents ont continué à militer après cet événement majeur...
Je ne dirai rien sur le plan politique, mais j'aimerais bien savoir, par exemple, ce qu'il se passe dans les Mauges après 1981... Davodeau n'évoque qu'un ou deux événements, certes symboliques et forts, mais c'est un peu léger.
Moi j'aime bien Davodeau. Parce que c'est un homme qui s'intéresse à son époque, à la façon dont elle est née, et même s'il a un regard un poil bienveillant sur les personnages (réels) qu'il évoque, il effectue un travail impressionnant d'investigation, de compilation et de synthèse.
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Le Lama blanc
Voilà bien LA série où la tendance au mysticisme et à la quête initiatique de Jodorowsky passe le mieux pour moi contrairement à de nombreuses autres séries où ça m'agace plus que de mesure. Bess a un dessin excellent qui donne des planches vraiment bonnes. Il est très doué pour représenter des décors et personnages asiatiques de type indien ou tibétain. Seule la colorisation est un peu moyenne à mes yeux : je préfère nettement le noir et blanc de Leela et Krishna du même dessinateur. Quant au scénario, je le répète, c'est précisément une quête initiatique et ésotérique comme l'affectionne Jodorowsky, mais traitée ici avec un certain brio et un réel intérêt. Si ce n'était la fin qui part un petit peu en délire mystique "à la Jodo", l'histoire est vraiment bonne et prenante. Une bonne série, parmi les meilleures de Jodorowsky.
La Danseuse du temps
Voilà typiquement le type de tome 1 qui m’agace. Cet album n’est pas mauvais, loin de là, mais pour l’instant, il est très difficile de le juger. Ce n’est qu’un début et un début plutôt pauvre en évènements, je trouve. Un album plein de mystères, certes, mais sans la moindre trace de réponses, agaçant aussi car il laisse la sensation d’avoir affaire à certains moments à du remplissage alors que l’intrigue principale et son intérêt pour elle s’effiloche… Et puis qu’est-ce que c’est que cette fin de tome ? Y’avait rien de plus prégnant ? Shu va à la bibliothèque… Pas très emballant… Deux dessinateurs ont bossés sur cet album : Jung, le plus connu, a fait la mise en scène et le story-board, Illona a dessiné les planches finales. Le résultat est loin d’être déplaisant, mais manque par moment de maturité et d’homogénéité, est-ce du à la répartition des tâches ? Je ne suis pas dessinateur, mais je ne pense pas que de devoir travailler sur la mise en scène et les cadrages d’un autre soit très passionnant pour un auteur… Illona s’est également occupée des couleurs qui apportent une vraie sensualité aux planches. J’attends donc la suite avant de donner un jugement définitif sur cette série, un très bon deuxième tome pourrait inverser mon impression très mitigée.
Bruce J. Hawker
Une série d'aventure pure et dure dans un décor historique de marins de la flotte Anglaise : guère originale... Le dessin de Vance y est très moyen. Il use et abuse d'artifices pour pouvoir dessinner le moins possible de décors : brumes permanentes, pluies battantes, etc... Tant et si bien qu'hormis quelques vues de bateaux ou de bâtiments douloureusement dessinées et livrées avec une extrême parcimonie, on n'a presque droit dans cette série qu'à une suite de visages qui se regardent, qui se parlent... La galerie que vous pouvez voir sur BDT n'est vraiment pas représentative des albums car seules semblent avoir été extraites des images travaillées et assez maîtrisées, alors que sur la quasi totalité du reste, ce ne sont que des images sans décor avec des visages ou des corps aux expressions figées et au style désuet. Quant au scénario, j'ai assez accroché au tout début car c'était de l'aventure un peu militaire très classique mais assez bien faite. Mais très vite, par un manque flagrant d'originalité, l'interêt est retombé pour moi. Les histoires font désuettes, clichés, les personnages sont caricaturaux et sans personnalité, comme si la série datait d'il y a plusieurs décennies. Ca se laisse lire pour les premiers tomes mais j'ai vraiment perdu l'interêt de ma lecture dans les tomes suivants.
Kaarib
En voyant la couverture du premier tome de cette série, je m'imaginais une banale histoire de pirates de l'espace ou autres science-fictionneries d'action pour adolescents. J'étais franchement loin du compte : ça n'a RIEN à voir ! Cette série est très difficile à appréhender. Il m'a fallu lire l'intégrale consciencieusement pour réussir à me faire un avis, mais c'est véritablement le genre de série qui doit se lire, se re-lire et s'étudier pour vraiment se comprendre dans son intégralité. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs que Andreas a écrit un prologue pour le troisième et dernier tome de la série, car Kaarib est bien une série "qui se réfléchit" à la manière des oeuvres d'Andreas. Cette série a des qualités énormes à mes yeux : - son ORIGINALITE ! Le monde imaginé par les auteurs est incroyable d'originalité. On croit tout d'abord être dans un décor de Caraïbes et de pirates, mais ce n'est qu'une des nombreuses trames de fond auxquels se mélangeront vite des atlantes, de voyageurs interdimensionnels, des cannibales à masques, des anglais dirigés par des phonographes-humains, une vague vivante, la pythie grecque et ses mignons, des... Un formidable univers de Carnaval qui s'achève sur une allégorie du mythe de la Caverne de Platon. Totalement innovant, captivant, avec une réelle ambiance. - ses dessins qui, sans être formidables en eux-mêmes, collent extrêmement bien à l'histoire et ne sont pas mal du tout. - son humour très présent même dans les moments les plus tragédiques : le cannibale Bu est excellent. - l'intelligence et surtout l'ORIGINALITE de son scénario (ai-je déjà dit que c'était original ?) La série présente néanmoins un défaut majeur qui rebuteront plus d'un lecteur. Ce défaut c'est que le récit est vraiment hermétique ! A la fin du tome 1, on a vu plein de choses se passer, on cerne un peu les personnages, mais on n'a pas compris grand chose de l'intrigue globale. Et alors qu'on croit que le tome 2 expliquera cela, il m'a personnellement encore plus embrouillé, ajoutant encore énormément de composantes au récit, de complexité, rendant encore plus mystérieux les personnages même qu'on avait cru cerner dans le premier tome. Le tome 3 apporte heureusement une texture à l'ensemble du récit, permettant d'en comprendre une large partie mais laissant encore de grandes plages de mystère. Et surtout la fin est très abrupte, laissant le lecteur crier son besoin d'en savoir plus, de savoir ce qu'il va se passer tout de suite après. C'est une fin ouverte, laissant le lecteur mettre en place lui-même les pièces d'un puzzle mêlant aventure, symbolisme, mysticisme et... mystère. Cependant, n'est pas Andreas qui veut, et autant les oeuvres d'Andreas peuvent se comprendre totalement quand on y réfléchit bien car tous les indices sont présents et s'emboitent à la perfection, autant Kaarib garde un peu trop ses secrets et restera incompris pour nombre de lecteurs, dont moi-même qui n'aie qu'une idée floue de la finalité de tout ça. Mais cette incompréhension est compensée pour moi par un sentiment de beauté et de poésie dans ce monde imaginaire et dans cette intrigue alambiquée. Malgré cet hermétisme, je me suis laissé bercé par ce scénario incroyablement original, ses personnages consistants et troubles à la fois, son ambiance de folie, d'aventure, de fantastique et de mystère, son final ouvert et ajoutant encore à la profondeur du récit, son humour assez fin, et plein d'autres choses. Cette série ne plaira sûrement pas à n'importe qui et laissera sur le carreau un lecteur s'attendant à une simple histoire d'aventure-action, mais elle a su me séduire.
Durandur
BD réservée à un public très averti ! En effet, moi-même qui connaissait Durandur par ma lecture de Gilles Hamesh (que je n'avais pas aimé), j'ai failli refermer très rapidement l'album quand je l'ai feuilleté et que j'ai vu à quel point c'était gore, choquant, glauque ! Le dessin est sombre, réaliste, étouffant, sinistre. Les scènes de cul y sont légions, glauques, sans aucune censure, repoussante bien souvent. Le gore y est souvent roi, avec force tripes et autres giclures de sang et d'autres liquides naturels. Et le tout sous un aspect sérieux, obscur, sinistre, dérangeant. Mais c'est après lecture, une lecture où je croyais m'arrêter très vite au départ, que j'ai découvert les qualités de cette BD. Il y a dans cet album un véritable humour, un humour un peu à la Goossens, utilisant un support visuel sérieux et "pince-sans-rire" d'une certaine manière pour nous offrir quelques perles d'humour absurde, de politiquement incorrect et d'originalité. Durandur encule tout le monde est à la fois un coup de pied dans les couilles balancé à tous les tabous et à ceux qui les entretiennent, mais aussi un bouquin d'humour vraiment original, allant à fond dans le politiquement incorrect et jouant là-dessus pour être d'autant plus drôle. Les personnages de ces histoires courtes savent souvent qu'ils ne sont que des personnages, le lecteur de la BD est directement interpellé, il est pris par surprise (par derrière ?) et c'est vrai que ça marche parfois franchement bien. Je n'ai guère aimé les premières histoires de cette BD mais j'ai été assez éclaté de rire sur la plupart des dernières. L'aspect sinistre du dessin ainsi que l'horreur des scènes glauques de torture et de sexe malsain contrastent fortement avec la lueur d'originalité et de drôlerie des récits. Une tranche de rigolade réservée à ceux qui sauront passer outre leurs préjugés, leurs tabous et le dégoût de certaines scènes sciemment utilisées pour déstabiliser le lecteur. Un OVNI de la BD en ce qui me concerne, mais pour public averti, je le répète.
Hyper l'hippo
Un graphisme intéressant que je trouve à mi-chemin entre le trait de De Crécy et le style manga : amusant. Les couleurs aussi sont originales, parfois un peu "pizza étalée par terre" mais globalement sympathiques. Et l'histoire est toute simple mais mignonne et aussi souvent rigolote. En lisant cet album, je m'imaginais très bien le lire à ma fille quand elle aurait 4-5 ans. Car oui, le public cible me semble quand même assez jeune même si un adulte lit cette BD avec le sourire et sans déplaisir. C'est joli, c'est mignon, c'est amusant, c'est vite lu mais c'est sympa à lire.
100 âmes
N’étant pas fort versé dans les bds ayant pour thème l’horreur, c’est donc avec un regard neuf que j’ai entamé la lecture de "100 âmes". Mon impression ? Pas mal, pas mal du tout même ! Le récit est dense et tient bien la route, le découpage est dynamique et la narration adaptée au style de la bd avec frissons (légers mais présents quand même !) et suspens au rendez-vous. De plus, la dernière planche laisse augurer une suite prometteuse. Et les planches, je les trouve très réussies malgré que je ne sois pas fan de la couleur informatisée. Le trait reste discret et se marie bien avec les couleurs, celles-ci étant utilisées de manière judicieuse et sans excès. Le rendu des planches est donc homogène et agréable à l’oeil et reste en parfaite adéquation avec le récit. Bref, sans doute décevant ou peu original pour les amateurs du genre mais moi j’ai bien apprécié.
Les Mauvaises Gens
J'aime beaucoup Davodeau et habituellement, son travail, quel que soit le thème abordé. Sauf que là, les syndicats chez les bouseux, ça m'a un peu gonflée. J'aurais dû jeter un oeil plutôt que d'acheter les yeux fermés, je n'ai pas trop vu l'intérêt du point de vue de la BD et du point de vue Histoire. C'est trop anecdotique pour être une brique de l'Histoire ; franchement, je crois qu'en roman ou biographie, ça ne serait jamais paru. C'est peu intéressant pour les gens qui ne vivent pas dans le coin, ou qui ne font pas partie de la famille. Du point de vue BD, ça n'apporte rien non plus. Davodeau fait de beaux dessins, ok, là il dessine des gens qui racontent, des façades d'usine ou d'église, bref, on se passe du dessin, il n'apporte rien à l'histoire. Ce qui est dommage vu que c'est une BD, et, arrêtez-moi si je me trompe, la BD c'est à la fois du dessin et une histoire. Fans de Davodeau et syndicalistes, assurez-vous que ça vous plaira avant d'acheter.
From Hell
Vraiment excellent. Le scénario mérite largement son 5/5. Il nous propose une histoire de Jack l'éventreur extrêmement bien conçue et plausible dans laquelle on retrouve une peinture d'époque de l'Angleterre victorienne, éléphant man, la franc-maçonnerie, de la mythologie et de la religion, éventuellement de la folie et de l'histoire. Tout cela est si bien agencé et documenté, que l'on se demande où finit la vérité et où commence la fiction. Une histoire comme je les aime. Le point négatif qui fait tomber ma note est le dessin. Non pas qu'il ne soit pas bon, il est tout à fait adapté à cette oeuvre dans sa noirceur. Mais il est vraiment trop imprécis, et cette imprécision diminue beaucoup sa lisibilité et le plaisir de lecture. Cela ne suffit pourtant pas à gâcher la qualité de cette oeuvre.
Les Mauvaises Gens
Davodeau est vraiment un auteur à part dans la bande dessinée actuelle. A l'aise dans l'action, le thriller, il décide de s'intéresser aux vrais problèmes de fond, à l'évolution de notre société. Ici, il raconte l'histoire militante de ses parents (eh oui), nés et vivant encore dans les Mauges, une petite région dans le sud-ouest du Maine-et-Loire (à l'est de Nantes, pour ceux qui ont la flemme de regarder une carte). Une région un peu tranquille, engoncée dans l'après-guerre dans sa tradition catholique, mais aussi remarquable par la grande concentration d'usines (fabrication de chaussures, en particulier). Mais peu à peu, par le biais de l'action des J.O.C. (jeunesse Ouvrières Chrétiennes) et J.O.C.F (le pendant féminin), les ouvriers vont s'organiser, se syndiquer (imaginez ça dans une région profondément catholique !!) pour améliorer leurs conditions de travail. Les parents de Davodeau, sans être des têtes de proue, traverseront cette époque en prenant part à beaucoup d'actions militantes (naissance de la CFDT, associations de consommateurs, puis naissance du PS...). Ils donneront à leurs enfants une éducation classique, où la religion tient une grande part, même si pour eux cela ne signifiait plus grand-chose. Alors, encore une fois, la justesse et l'exactitude avec lesquelles Davodeau raconte force le respect, on reste admiratifs devant les bons sentiments et l'honnêteté avec lesquelles ses parents ont agi. L'auteur en profite pour brosser un -rapide-portrait de la France sociale de ces années. On remarque que le livre s'arrête à l'élection de François Mitterrand à la présidence en 1981. Cet arrêt pourrait soulever pas mal de questions, car on imagine que ses parents ont continué à militer après cet événement majeur... Je ne dirai rien sur le plan politique, mais j'aimerais bien savoir, par exemple, ce qu'il se passe dans les Mauges après 1981... Davodeau n'évoque qu'un ou deux événements, certes symboliques et forts, mais c'est un peu léger. Moi j'aime bien Davodeau. Parce que c'est un homme qui s'intéresse à son époque, à la façon dont elle est née, et même s'il a un regard un poil bienveillant sur les personnages (réels) qu'il évoque, il effectue un travail impressionnant d'investigation, de compilation et de synthèse.