L'Imprimerie du diable

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Une des premières chasses aux sorcières, au XVème siècle.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII La BD au féminin Nouveautés BD, comics et manga Sorcières

L'imprimerie du diable se déroule au début de la grande chasse aux sorcières qui eut lieu dès le XVème siècle, autour du livre Le marteau des sorcières, instrument central qui a permis à la justice séculaire de répandre la terreur et le chaos dans les campagnes.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Avril 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Imprimerie du diable © Les Arènes 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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23/04/2024 | Noirdésir
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Traité sous forme d’un roman graphique, cette histoire nous donne à voir l’utilisation par les autorités – ecclésiastiques en tête – de la « sorcellerie » pour maintenir leur pouvoir, et pour « ramener à leur place » les femmes, que l’Église accuse depuis longtemps d’être source de péchés. Les deux personnages principaux – présents sur la couverture – qui se sont connus – et aimés adolescents dans un village proche de la Suisse, représentent les deux catégories qui vont s’opposer. D’un côté Reine, qui perpétue la tradition et l’enseignement familial en soignant, accouchant presque tous les habitants du village grâce à ses connaissances des herbes et autres simples. De l’autre Étienne, que le curé a instruit et qui jeune a quitté le village, pour travailler dans une imprimerie et ensuite gravir les échelons et devenir un spécialistes des livres dénonçant les sorcières (comme « Le marteau des sorcières »), et par là même un des chefs de la lutte contre l’ « œuvre de Satan ». Ils vont se retrouver face à face lorsque les rancœurs villageoises vont faire fondre sur ses habitants la foudre de l’Inquisition. Le dessin et la colorisation sont vraiment très bon, fluides et dynamiques. La narration est, elle aussi, aisée et agréable à suivre. Je regrette juste quelques facilités : Reine tient un discours à la fois trop « moderne » (féministe et anachronique je trouve dans ses termes) et surprenant pour une femme qui n’a jamais lu ou suivi d’instruction. Quant aux rebondissements de la fin, je les ai trouvés parfois un peu trop brutaux et faciles. De la même manière, je suis surpris que les édiles et dirigeants ecclésiastiques tiennent un discours si cynique et exposent si clairement l’utilisation de la lutte contre les sorcières pour maintenir le troupeau des fidèles en laisse. Qu’ils le pensent certes, mais qu’ils le formulent ainsi, et si ouvertement m’a surpris. Mais bon, ça n’en reste pas moins une lecture agréable sur le plan BD, et une ouverture sur un sujet qui est revenu sur le devant de l’actualité (nombreux ont été récemment les écrits – livres, revues – consacrés à ces « sorcières », et leur « diabolisation » au profit d’intérêts pas toujours religieux). A noter le très beau travail éditorial des Arènes. Une belle mise en pages, une couverture et un dos épais et toilés avec des livres en surbrillance. Note réelle 3,5/5.

23/04/2024 (modifier)