Les derniers avis (105193 avis)

Couverture de la série Kraken (Soleil)
Kraken (Soleil)

Une lecture plaisante. Pourtant, la première moitié du récit, au rythme lent et presque convenu, m’avais fait un temps penser à une sorte de téléfilm de France télévision, avec quelques personnages presque caricaturaux, le rythme lent donc. Mais j’ai passé outre ce départ mollasson, grâce au dessin, vraiment bon, dynamique et agréable. Et aussi parce que l’histoire se densifie, sait ménager quelques effets et retournements, et donne un peu d’épaisseur à quelques personnages. La fin est par contre menée sur un rythme plus rapide – contrastant trop avec ce qui précède – ce qui fait perdre un peu de crédibilité au récit (concernant le coupable des crimes qui endeuillent le petit village de pêcheurs dans lequel prend place cette histoire qui appâte avec du fantastique mais qui reste dans un récit classique finalement).

26/04/2024 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Copenhague
Copenhague

Une BD se déroulant à Copenhague, cela devait bien finir par arriver de la part de l’inséparable duo franco-danois Pandolfo Risbjerg… D’ailleurs, on pourrait même déceler une part autobiographique dans ce récit déjanté mêlant enquête policière et romance, mais ça, c’est au lecteur qu’il appartiendra d’en juger et uniquement au lecteur… Et pour ce qui est de la déjante, le moins qu’on puisse dire, c’est que les auteurs n’ont pas fait dans la demi-mesure ! L’histoire commence en fanfare, au propre comme au figuré. Dès son arrivée dans la cité scandinave, Nana Miller, parigote un peu olé-olé (qui a décidé de partir une semaine à Copenhague en oubliant de prévenir sa fille, restée seule à la maison !), va se retrouver entrainée dans un tourbillon sonore au rythme des tambours et des trompettes lors d’une parade de soldats royaux, un événement qui va donner le la du récit… Après ce démarrage en trombe, la narration d’Anne-Caroline Pandolfo va se poursuivre sans aucun temps mort en nous entraînant dans les pas frénétiques de l’improbable duo d’enquêteurs improvisés constitué de Nana Miller et de Thyge Thygesen, un grand type totalement extravagant qui semble débouler d’une autre planète, sorte de croisement entre Pierre Richard et Jacques Tati. A l’image de ce dernier, cette histoire bien barrée va osciller entre burlesque et poésie, avec une galerie de personnages hauts en couleurs et une meute de toutous pittoresques. C’est à la fois foutraque et charmant, c’est léger et ça se mange sans fin, et si ça ne tient pas forcément au corps, ça fait tout de même du bien par les temps qui courent… Comme à son habitude, Terkel Risbjerg nous livre un dessin splendide et accompagne de façon très fusionnelle le récit de Pandolfo. Celui-ci rend bien hommage à la capitale danoise qu’il chérit sans aucun doute possible, avec des vues nocturnes et enchanteresses de la ville qui donnerait bien envie d’y traîner ses guêtres. Avec « Copenhague », les auteurs nous montrent aussi une ville sous un jour inattendu, bien loin de l’image parfaitement ordonnée que l’on pourrait avoir des mœurs danoises, en tout cas ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Celle-ci prend parfois des airs de cité méditerranéenne où la vie ressemble à un joyeux bazar, il ne manque que Léon la Terreur compléter le tableau ! Cette bande dessinée totalement « feel good », en s’inspirant du célèbre conte d’Andersen, donne voix à des sirènes bienveillantes dont on se laissera volontiers ensorceler par le chant, si tant est qu’il éloigne la laideur du monde.

26/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Frontier
Frontier

Je rejoins les très bons avis précédents sur cette BD, la première de Singelin que je lis, et qui constitue pour moi un mini coup de cœur. Je l'ai achetée suite à l'avalanche de critiques dithyrambiques que j'ai lues à son sujet et je ne le regrette aucunement ! Il est difficile de décrire la poésie qui se dégage de cette œuvre dont les thèmes sont assez variés (écologie, consumérisme, sens de la vie, amitié, etc.) mais je l'ai refermée en sentant que quelque chose s'était passé. C'est ce qui pour moi différencie une très bonne BD d'une BD sympa qui nous fait simplement passer un bon moment. Je ne reviendrai pas sur l'histoire qui a déjà été largement décrite précédemment mais sur les plus gros points forts de cette BD : - Un très bel ouvrage dans son ensemble avec ce côté métallique et fluo collant bien à l'univers de la SF ; - Un dessin magnifique qui fourmille de détails et aux très belles couleurs pastels. La rondeur et le côté enfantin des personnages tranchent d'ailleurs beaucoup avec certaines séquences assez dures de l'histoire (passage à tabac d'Alex par exemple) ; - Une histoire très poétique, sans que l'on sache forcément où elle va nous mener, même si comme le souligne Ro, on pourra critiquer par moment la bien-pensance et le côté un peu "fleur-bleue" des réactions de nos 3 héros, pourtant issus de milieux et de conditions sociales très différentes. Une BD ressourçante et inspirante devant faire partie de toute bonne bdthèque selon moi. Originalité - Histoire : 8/10 Dessin - Mise en couleurs : 9/10 NOTE GLOBALE : 17/20

26/04/2024 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série La Véritable Histoire de Saint-Nicolas
La Véritable Histoire de Saint-Nicolas

L'ambition de réveiller les consciences est inattaquable et fort appréciée. Dénoncer les violences policières, les attaques envers les migrants, les pauvres, les écolos, les idéalistes gauchistes, etc. est assez jubilatoire. L'idée de le faire via une BD quasi sans texte est tout aussi louable et beau. Je regrette à titre personnel ce détour plus assumé vers le conte moderne. Conserver un Saint-Nicolas seulement observateur des dérives de nos sociétés contemporaines ne m'aurait pas déplu. Le conte rend la dénonciation davantage punk (façon Gremlins), mais moins pertinente car plus éloignée de la réalité. Une belle idée néanmoins, pour un bel objet, un beau projet.

26/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Regarde les filles
Regarde les filles

Étrange BD que voila. Le parti-pris est assez osé, avec un protagoniste qui ne prononcera aucune parole tout au long du récit mais dont le regard conduira celui-ci. Un regard porté sur le genre féminin, l'éternel mystère de l'homme. La BD est une longue présentation de femmes, toutes celles qui traversent sa vie et marquent son regard jusqu'à la dernière, bien trouvée pour une conclusion qui fait presque plus ouverture. Le récit est assez lent, plutôt contemplatif et ne semble pas réellement se poser en critique ou développement de cette idée de base. On reste dessus et on a un développement sur les années de cette recherche d'image visuelle. Si je regrette un peu qu'on n'ait pas réellement de développement autre, je dois noter que l'auteur va jusqu'au bout de son idée ce qui est déjà appréciable. Maintenant je dois dire que je ne suis pas plus impliqué que ça dans le récit. Les formes féminines me sont agréable à l’œil, oui, mais je n'arrive pas trop à m'identifier à ce côté voyeur parfois trop intrusif à mon gout. En tout cas la BD est étonnante dans sa lecture. Intéressant, pas forcément marquant.

26/04/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Neige était sale
La Neige était sale

Une lecture qui ne laissera personne insensible. L'adaptation d'un roman dur de Georges Simenon, une postface très instructive de Fromental sur le roman et son auteur. Tu vas suivre la vie, sur une courte période, d'un jeune homme de 18 ans, Frank, pendant l'occupation "nazis" dans une ville d'Europe de l'Est. C'est l'hiver, il fait froid et la neige est le décor de cette tragédie. Frank est une ordure de la pire espèce, né d'une mère maquerelle et d'un père inconnu. Cette mini autobiographie prend aux tripes et cela on le doit à la narration : Une voix off qui tutoie le lecteur, qui l'interpelle, qui le met devant des faits dégueulasses et toi pauvre lecteur, tu ne peux rien y faire, tu subis. Et c'est là toute l'intelligence de Fromental, il m'a rendu ce monstre presque touchant dans son envie d'autodestruction, dont l'issue est inéluctable pour trouver une forme de rédemption. Le dessin d'Yslaire dans des nuances de gris est magnifique. Il est juste rehaussé de rares couleurs qui apportent un vrai plus à l'ambiance nauséabonde et feutré que dégage ce récit. Ces couleurs ont aussi un rôle narratif important, elles ne sont pas posées au hasard. En particulier ces différents roses omniprésents, dont le "cuisse de nymphe" pour les lieux de perdition. Même l'étoile jaune de Frank est rose... Et en y regardant bien, tu pourras découvrir sur de rares cases le mot SWING sur son étoile. Alors, acte solidaire ou de sabordage ? Gros coup de cœur. Un album dur, dérangeant et glauque que je recommande chaudement. Pour découvrir la signification de SWING : https://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/amis-des-juifs-les-resistants-aux-etoiles_cr_lecture54.htm

26/04/2024 (modifier)
Par Sylvaine
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série SHI
SHI

Sublimissime ! Des dessins d'une beauté à couper le souffle, un scénario où les femmes ne restent pas cantonnées dans leur rôle de victimes mais prennent leur avenir en main ainsi que celui d'autres l'aise.es pour compte. Oui, c'est violent mais n'est-ce pas à l'image de ce que vivaient les femmes à cette époque et à ce que certaines vivent encore aujourd'hui ? Moi j'attends le tome 7 avec impatience.

26/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Love hotel
Love hotel

Ouch, la lecture m'a fait vraiment tiquer. C'est dur à lire, déjà parce que le graphisme ne me convenait pas beaucoup et ensuite parce que l'histoire m'a indifféré au possible ! Quelle plaie ! J'insiste un peu trop avec Frederic Boilet, dont je tente quelques albums, mais je confirme que ce n'est définitivement pas pour moi. Il y a déjà ces têtes (notamment de la couverture) que je trouve assez impayable. De fait, la lecture est alourdie à la fois par les représentations que je n'aime pas, mais aussi par le souci du texte en japonais sous-titré, ce qui donne deux fois plus de places pour les bulles. Les cases deviennent vite chiantes à lire et je me suis retrouvé vers la page 60 à réellement considérer l'option de ne jamais le finir. Maintenant, si je n'aime pas, ce n'est pas seulement le dessin. Le scénario ne m'a absolument pas convaincu. Déjà le mec est insupportable, une vraie tête à claque qui ment et profite des autres, tout ça pour aller au Japon retrouver une lycéenne (je rappelle : MINEURE) dont il se sent amoureux. Encore une fois, je déteste être ce type mais faut bien le dire : c'est pas franchement légal, ça. Pas avec les mineures. Ajoutez ça au personnage insupportable et j'ai l'impression que la BD fait tout pour me le rendre le plus antipathique possible. Maintenant que ça a été dit, le reste de la BD est ... ben ça m'en a touché une sans faire bouger l'autre. Le type est fan du Japon et veut absolument y aller, idéalisant ce pays, sans savoir le parler et sans vraiment s'intéresser à son voyage en tant qu'étranger (sachant que le Japon n'est pas un pays où ils sont le bienvenu partout ...). Disons que sa façon d'être m'a franchement indifféré, ses considérations m'ennuient et son intrigue m'a lassé. Autant dire que je passe mon tour pour cette lecture. Franchement, je ne retire rien de bien de tout ça, et je reste surtout avec cette idée que "non d'un chien, arrêtez de fantasmer sur les adolescentes !". Peut-être qu'il s'agit simplement d'une BD d'un autre temps ...

26/04/2024 (modifier)
Par Jeannette
Note: 4/5
Couverture de la série La Maison brûlée d'Arcambal
La Maison brûlée d'Arcambal

Voilà une petite bande dessinée sans prétention qui m’a bien plu. Sans prétention ? En fait, je n’en suis pas si sûre car elle semble avoir comme ambition d'enseigner ou de rappeler les vertus de nos démocraties. Cela est fait de manière très indirecte en évoquant un drame local qui s’est passé dans un petit village du Sud-Ouest il y a près de quatre-vingts ans. Mais ce drame local, qui a valeur d’exemple universel, est présenté d’une manière originale par une double mise en abyme : l’origine de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences et, surtout, le fait de rattacher ce fait historique à notre présent en utilisant des enfants d’aujourd’hui à qui tout cela est raconté. J’ai découvert cette bande dessinée par hasard lors d’un festival BD. Ce qui m’avait attirée était son côté «histoire locale». En effet, selon le 4ème de couverture, l’album relate un drame perpétré par les nazis en 1944 dans un village du Lot. Je m’attendais donc à découvrir un simple fait divers tragique remontant à cette époque lointaine qu’est la Seconde Guerre mondiale, ce qui aurait intéressé la passionnée d’Histoire que je suis. En fait, les auteurs n’ont pas limité leur histoire à ce simple drame mais l’ont intégrée, en quelques pages, à la guerre 39-45 et l’ont reliée, comme je le disais en introduction, à notre époque en utilisant des écoliers actuels à qui on explique cette histoire. Tout cela d’une manière très pédagogique et jamais ennuyeuse. Il est à noter qu’une des victimes du drame de 1944 est encore vivante, ce qui renforce encore le lien entre le passé et le présent. Cette histoire est, hélas, universelle dans son propos. Elle mériterait sans doute d’être lue par pas mal de jeunes (et de moins jeunes) pour qui la guerre est plus un jeu vidéo qu’une réalité – comme le dit le maire du village dans la préface. Dans la BD, le récit du drame fait évoluer le regard que les jeunes écoliers portent sur la guerre et leurs conditions de vie actuelles. Pour paraphraser Canarde dans son avis sur la BD « Le fantôme arménien », je dirais que « c'est une BD qui devrait avoir sa place dans toutes les bibliothèques municipales » et y ajouterais même les écoles. Mais, contrairement à cette magnifique BD sur le génocide arménien qui est un témoignage s’adressant plutôt à un public adulte, « la maison brûlée d’Arcambal » est davantage tous publics tant par la présence d’écoliers, par son propos très didactique que par sa brièveté. Le dessin est assez sobre mais fort plaisant avec de superbes pages en sépia et le scénario ne laisse aucun temps mort. Je recommande donc ce one shot qui est à la fois instructif, émouvant et agréable à lire. Il permettra à tout un chacun d’apprendre ou de réviser une partie de l’histoire du XXème siècle et de mieux comprendre l’enchaînement de certains faits historiques en une trentaine de pages seulement. Les événements récents en Ukraine nous rappellent que ce genre de drame reste – hélas – d’actualité.

26/04/2024 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Lobster Paradise
Lobster Paradise

De Edo Brenes j’avais déjà beaucoup aimé le récent Aparthotel Deluxe, et nouvelle bonne pioche avec « Lobster Paradise » aux éditions Ici même. Sur le fond, il ne s’agit « que » d’un énième roman graphique, qui nous raconte le quotidien d’un adolescent comme tant d’autres : l’école, les potes, les filles… Mais l’auteur a ancré son histoire dans un contexte intéressant, à savoir la période de guerre civile au Costa Rica en 1947 et 1948, alors qu’une recrudescence de homards bousculait l’économie locale d’un petit village côtier. La première moitié du récit est assez lancinante, mais les évènements s’emballent dans la deuxième partie, que j’ai trouvée passionnante. J’ai trouvé le personnage central attachant, et la fin a réussi à m’émouvoir. La réalisation est excellente. La narration est fluide et réussie (même si je note un phylactère rattaché au mauvais personnage en page 2, m’enfin), et le dessin est élégant, même si je regrette le manque de couleurs (surtout que la couverture est magnifique, et que la première page nous vante la verdure du coin). J’ai en tout cas passé un excellent moment de lecture en compagnie de Henri. Un coup de cœur.

26/04/2024 (modifier)