Les derniers avis (111604 avis)

Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Dragon & Caméléon
Dragon & Caméléon

Une nouvelle série qui met en scène l'univers -impitoyable- de l'industrie du manga au Japon. Avec cette fois-ci un argument fantastique, puisqu'un mangaka célèbre et un de ses "extras" échangent leurs corps à la suite d'une chute dans un escalier. On n'en saura pas plus sur les raisons de ce transfert à l'issue de ce premier tome, mais l'essentiel est ailleurs : la façon dont les deux hommes vont investir leurs nouveaux statuts, l'un pour "rester" au sommet, l'autre pour lui tailler des croupières en attendant mieux. Et c'est plutôt prenant, même si on n'est que dans la tête du "dragon", le sensei obligé de faire des extras pour exister en attendant mieux. Le "caméléon", lui, qui n'a comme seul talent que d'imiter graphiquement à la perfection les autres, et en particulier le "dragon". Car celui-ci, en plus d'avoir les dents qui rayent le parquet, cache une zone d'ombre qui est juste effleurée vers la fin de ce premier tome, et cela rajoute une couche d'originalité et de frisson dans cette histoire d'échange de corps. Il y a aussi la dimension de satire -toute relative- du monde de l'édition manga au Japon, avec un aperçu des relations entre auteurs et assistants, mais aussi entre auteurs et éditeurs. De plus les chapitres sont entrecoupés de petits bonus à ce sujet, narrés par différents personnages du manga. Intéressant. Le dessin de Ryo Ishiyama est vraiment bon, sans être exceptionnel. Attendons la suite pour en savoir plus, mais c'est vraiment sympa, en attendant.

08/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Les Ombres de Thulé
Les Ombres de Thulé

Il y a plusieurs siècles, les géants de Thulé ont confié au peuple picte la mission de protéger l'humanité du retour des hirudinées, de sombres créatures venues d'ailleurs qui pourraient ravager la Terre. Bien des générations plus tard, les pictes, déjà affaiblis par les Gaëls, doivent faire face à une nouvelle menace : les légions romaines, menées par une sorcière carthaginoise décidée à briser le sceau protecteur pour libérer les monstres. Les Ombres de Thulé s'inscrit pleinement dans la tradition de la Sword & Sorcery, dans la lignée d'un Conan le Cimmérien de Robert E. Howard, avec une touche moderne incluant des entités qui ne dépareraient pas dans l'univers de Lovecraft. On y retrouve tous les ingrédients du genre : guerriers farouches, sorciers et sorcières impitoyables, rituels anciens, peuples mythiques comme les Hyperboréens ou les Atlantes, le tout transposé à l'époque de l'invasion romaine du nord de la Grande-Bretagne. L'ajout d'éléments de mythologie celtique évoque également le Sláine de Pat Mills. L'album offre un vrai plaisir de lecture, porté par une narration dynamique. La première partie, rapide et dense, installe les enjeux et développe jusqu'au bout les manipulations de la sorcière, tandis que la seconde se concentre sur une lutte acharnée pour empêcher la destruction du monde. Graphiquement, c'est une réussite. Le dessin, très généreux, propose de vastes décors, des personnages expressifs et des créatures spectaculaires. On sent l'implication totale du dessinateur, qui livre un travail impressionnant. Dommage que la couverture trop basique dans sa mise en scène ne rende pas tellement hommage à la qualité visuelle du contenu. Certes, l'intrigue reste simple, axée avant tout sur l'action et le suspense, mais cette simplicité est assumée et efficace. Les rebondissements fonctionnent, l'univers est riche, et l'ensemble parvient à captiver sans temps mort. Même si certains ressorts sont trop classiques, j'ai envie de saluer cette BD au-delà de la moyenne, pour sa sincérité et son efficacité. Elle va droit au but, en respectant les codes des récits de Sword & Sorcery et de Dark Fantasy, tout en y injectant une dose d'horreur cosmique.

08/07/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 2/5
Couverture de la série Wounded
Wounded

Mêler Jack l'éventreur et le genre du western, pourquoi pas ? Après tout, c'est vrai que le Far West aurait pu être un terrain fabuleux pour le trop célèbre psychopathe... Seulement, que font Damien Marie et Loïc Malnati de leur sujet ? Honnêtement, pas grand-chose... Le scénario n'est pas foncièrement mauvais, mais j'ai trouvé que le dessin de Malnati, épais et parfois approximatif, atténuait beaucoup la portée du récit. Et que dire de la colorisation, qui ternit encore plus l'ensemble ? Tout est grisâtre, et on a du mal à ressentir le moindre attachement pour cet univers graphique assez peu attrayant, il faut le dire. Le récit est donc parfois sympathique, souvent ennuyeux, et surtout assez racoleur avec les visions du personnages de très mauvais goût. Tout cela serait sans doute passé si les qualités graphiques de l'album avaient permis de rehausser le tout. En l'état, je me suis bien ennuyé pendant la lecture de cet album, et n'ai pas réussi à ressentir l'intérêt qu'avaient eu les auteurs à concevoir ce récit. Dommage, je pense que le potentiel était là.

08/07/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 2/5
Couverture de la série Poussière d'os
Poussière d'os

Pioché un peu aléatoirement en bibliothèque, j'avoue n'avoir pas été très séduit par ce Poussière d'os. J'aime assez les univers post-apocalyptiques habituellement, mais d'une part, celui-ci a du mal à sortir du lot, et d'autre part, je trouve son écriture un peu légère. Il y a de bonnes idées (l'IA qui reprend contact avec une ancienne connaissance), mais souvent, je trouve que c'est assez banal, ça se lit assez vite et sans passion. Pas de quoi dire que c'est vraiment mauvais, mais dans la profusion d'oeuvres qui sort chaque jour, ça ne surnage pas vraiment au-dessus du lot. Oui, il y a une tonalité gore assez marquée, mais aujourd'hui, ça devient relativement conventionnel (même si la bestiole qui vole les visages, c'est quand même pas mal dans le genre), oui, le dessin est assez élégant, mais je ne sais pas, il me manque quelque chose pour atteindre vraiment la moyenne. Sans dire que je me suis ennuyé, à la fin, quand j'ai refermé le volume, je me suis demandé à moi-même : "Et donc ? Qu'est-ce que ça m'a apporté ?" Parfois, l'absence de réponses est aussi significative que la réponse elle-même...

08/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Détour par Epsilon
Détour par Epsilon

Sur une Terre postapocalyptique où les humains sains vivent dans des cités fortifiées, la jeune Tom a été exilée, enceinte, de sa ville. Elle n'a pour tout bagage qu'un sac à dos contenant du matériel de survie et une carte indiquant la route vers une autre cité en bord de mer. Livrée à elle-même, mais accompagnée d'une étrange petite fille muette, elle va traverser les étendues sauvages d'un monde dévasté où rôdent les pourris, des humains que la maladie a déformés et rendus aussi idiots que dangereux. Par chance, elle croisera la route d'un homme sain comme elle, qui décidera de la protéger dans cet environnement hostile. C'est une histoire assez classique dans son genre. Beaucoup de déjà-vu pour qui a lu d'autres récits postapo. Les seules vraies particularités sont, d'une part, que l'héroïne est enceinte, et d'autre part, le mystère qui entoure son exil et la nature de la fillette qui l'accompagne. Pour cette dernière, on devine assez vite sa nature, sans vraiment comprendre ses motivations ni ce qui a poussé l'autrice à l'intégrer au récit. Quant à l'exil, on n'en saura jamais la raison. Le premier tome suit donc une pérégrination vers l'Est avec deux seuls personnages centraux. Le second tome, lui, se pose dans une communauté humaine dirigée, comme si souvent dans ce genre de récits, par un personnage autoritaire aux intentions discutables. Je n'en dis pas plus, mais il faut reconnaître que rien ne vient vraiment bousculer cette intrigue assez convenue. L'histoire se clôt au bout du second tome, avec une fin qui laisse quelques questions ouvertes, mais qui reste globalement satisfaisante. Côté dessin, c'est léger, sans être remarquable, mais suffisamment bien fait pour assurer une narration fluide et agréable. Bref, ça se lit comme un bon divertissement au rythme prenant, mais ça ne marquera ni par son originalité ni par sa profondeur.

08/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Chants du Chaos
Les Chants du Chaos

La série ne m'intéressait vraiment pas plus que ça, mais j'avoue qu'après avoir lu tant d'avis sur le site la descendant en flèche j'ai été intriguée. Le défaut qui semblait revenir le plus souvent concernant cette œuvre était visiblement l'emploi d'expression anachroniques et bien trop "parlées", vulgaires pourrait-on même dire. C'est ce point, justement, qui a attiré mon attention, car le sujet du ton et du vocabulaire des dialogues dans la fiction m'intéressent particulièrement et que la pertinence (ou non) du langage grossier dans une œuvre cherchant à insuffler des émotions est un sujet que je trouve sincèrement fascinant. L'emploi d'expression vulgaires est loin (très loin) d'être un défaut à mes yeux et privilégier une prose sentant bon notre parlé contemporain peut toujours être une bonne façon de donner du peps à un échange voire de créer des répliques d'une justesse touchante (et même souvent très belles). Hey, de nombreux-ses parolier-e-s se sont même spécialisé-e dans l'écriture de dialogues maniant habilement la construction de phrases complètes et de vulgarité bien sentie. Je me sens obligée de vous parler de cela en ouverture d'avis car je pensais sincèrement avoir à faire ici à des gens réfractaires par simple principe à l'emploi de langages anachroniques et/ou vulgaire dans la fantaisie, chose que je trouverais donc un peu absurde et malvenue puisque un rejet catégorisé et absolu comme celui-ci fermerait la porte à bon nombre de possibilités narratives. Cependant, sans rejoindre les reproches bien sévères de mes précesseur-euse-s, je comprend d'où vient le rejet dans le cas présent. Ce n'est pas tant un défaut de langage anachronique ou d'expressions vulgaires, c'est surtout que le ton des dialogues semble continuellement avoir le cul entre deux chaises. Les dialogues ne semblent jamais vraiment savoir choisir entre dialogues révérencieux et familiers, soutenus et simples. Rien de bien grave en réalité, les dialogues servent leur office sans être affligeant, mais il n'en sont pas non plus extraordinaires. C'est le constat avec lequel je termine la lecture de ce premier album d'ailleurs : bon, efficace, mais pas non plus extraordinaire. L'œuvre a des qualités, à commencer par son dessin et ses couleurs magnifiques, et le scénario, à base de créatures sanguinaires et mystérieuses tuant sans distinction les habitants d'un territoire enfermé dans une gigantesque enceinte, n'est pas mauvais. Je n'ai pourtant pas vraiment accroché à l'histoire que veut raconter cette série, alors que les histoires de mystère, de fantastique, d'éveil à la sexualité (particulièrement, comme ici, homosexuelle) me plaisent normalement. L'œuvre n'est pas mauvaise, je ne vais pas lui rentrer dans le lard comme les avis précédents, mais ne pas la trouver mauvaise ne signifie pas que je vais la trouver excellente pour autant. Les idées de bases sont bonnes, l'exécution m'a laissée sur ma faim. Il y a une bonne histoire qui sommeille là-dedans, j'aurais aimé la lire, sincèrement. Le résultat est bon mais aurait pu facilement être mieux. Rien n'est perdu cependant, il ne s'agit là que du début de l'histoire, la suite a toutes les chances de pouvoir s'améliorer, surtout que, encore une fois, la prémisse et le graphisme sont très bons. A voir ce que la suite donnera (pas sûre cependant de poursuivre l'aventure). (Note réelle 2,5)

08/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Replay - Mémoires d'une famille
Replay - Mémoires d'une famille

Un grand-père ayant combattu pour l'Autriche durant la Première Guerre mondiale, d'abord sur le front russe puis sur le front italien, avant de devoir fuir le nazisme vingt ans plus tard pour s'exiler à Cuba, laissant temporairement le reste de sa famille en Europe. Un père ayant vécu enfant avec sa tante, réfugiée juive comme lui, sous l'Occupation en France. Et lui-même, Jordan Mechner, ayant grandi à New York et Los Angeles avant de s'installer dans le sud de la France, qui compile ici les souvenirs de ses parents et les siens propres, lui qui est surtout connu pour être le créateur du jeu vidéo Prince of Persia et de ses suites. Autant dire qu'il avait beaucoup de choses à raconter, et cela aurait pu tenir en plusieurs romans graphiques. Il a pourtant fait le choix de tout regrouper dans un seul récit familial. Était-ce judicieux ? D'une certaine manière, oui. Cela permet de tout raconter à la fois, sans enfermer le lecteur dans un unique récit sur la vie en Autriche au début du XXe siècle, ou sur le nazisme et l'Occupation, ou sur la création de jeux vidéo, ou encore sur la vie personnelle du narrateur. Il raconte tout en parallèle dans un gros album de plus de 300 pages, qu'il dessine lui-même. Mais ce choix a aussi ses limites, car il y mélange tout. Chaque récit suit à peu près une chronologie propre, mais ils s'intercalent les uns avec les autres, par blocs de deux pages en moyenne, et l'on saute régulièrement de l'un à l'autre de façon abrupte. Il y a aussi énormément de personnages, de noms, à chaque époque, ce qui rend parfois la lecture confuse, malgré un arbre généalogique en début d'album. On peut vite s'y perdre, confondre les figures, ou ne plus savoir à qui l'auteur fait référence. Ces sauts d'une époque à l'autre donnent l'impression d'une narration hachée. Cela empêche de s'attacher pleinement à l'un ou l'autre des parcours de vie. Et c'est dommage, car chacun de ces récits aurait mérité plus d'espace. On lit rarement des témoignages sur les habitants de l'ancienne Autriche-Hongrie, et encore moins sur leur vécu de la Première Guerre mondiale. On connaît le nazisme et la Shoah, bien sûr, mais plus rarement à travers les yeux d'un gamin réfugié avec sa jeune tante, débrouillarde et pleine de ressources. Et enfin, parce que Prince of Persia sur Atari ST a marqué mon enfance, j'étais curieux d'en apprendre davantage sur sa création et sur son auteur, aussi à l'origine de Karateka et qui collaborera plus tard avec Ubisoft pour sortir Les Sables du Temps. Hélas, cette partie reste un peu survolée : malgré de nombreux passages, on ne suit jamais vraiment le développement complet d'un de ces jeux, de son début à sa fin. J'ai donc trouvé cette lecture intéressante, et on sent bien que l'auteur avait énormément de choses à dire. Mais la structure narrative aurait, à mon avis, gagné à être différente, pour mieux transmettre les émotions, favoriser l'attachement aux personnages et éviter de perdre le fil entre les époques et les récits.

08/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Downlands
Downlands

J’ai été un peu moins enthousiasmé que mes prédécesseurs par cet album, mais je lui reconnais des qualités. Et ma lecture – poussive au départ – s’est finalement révélée plaisante. En effet au départ j’ai été dérouté par le côté graphique, mais aussi par une intrigue qui semblait décousue. Mais je me suis finalement – et assez rapidement – fait aux deux. Si la colorisation n’est a priori pas mon truc, car trop froide et informatique, elle accompagne bien le travail graphique de l’auteur (que je découvre ici). Un travail graphique qui relève presque plus de l’illustration, ou de certains cartoons des années 1950, avec des personnages anguleux et statiques, décors et personnages donnant parfois l’impression d’être des collages sur un fond de vieux papier peint. Quant à l’intrigue, l’auteur semble s’être inspiré de pas mal de légendes du sud de l’Angleterre (ce qu’il confirme dans un petit dossier final), qui lui ont permis de traiter de façon un peu originale des thèmes assez classiques : les fantômes, la mort et le deuil. Un traitement très vaguement polar, une sorte d’histoire d’une rue et de ses drames (présentés en début d’album par une galerie de portraits, des articles de presse), l’auteur amène gentiment du mystère un peu désuet. Une lecture sympathique.

08/07/2025 (modifier)
Couverture de la série West Fantasy
West Fantasy

J'adore l'univers proposé dans cette série, j'adorerais un JDR dans cet univers. J'aime l'originalité des quelques pages à lire dans chaque album, les dessins, les couleurs sont vraiment immersifs et léchés. J'aime le côté Game of Thrones où il ne faut pas trop s'attacher aux personnages qui ont souvent un destin tragique (spoilers alert). Le lien entre les albums est subtil et on sent que l'histoire n'en est qu'à ses débuts, il y a un véritable potentiel narratif pour peu que certains personnages perdurent... Comme Yaretsi par exemple. Bref je conseille cette série.

08/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Fauve de Corleone
Le Fauve de Corleone

J’attendais quelque chose de plus fouillé et dynamique, mais cet album reste quand même bien fichu, pour nous présenter la vie et « l’œuvre » d’un des pires dirigeants de la mafia, Salvatore « Toto » Riina, devenu tristement célèbre lors de l’assassinat spectaculaire du juge Falcone, qu’il avait commandité. C’est un récit « clinique », sans trop de fioriture ni de parties « romancées », qui présente rapidement les conditions dans lesquelles le jeune Toto a basculé dans la violence extrême, pour ensuite gravir tous les échelons le menant au « sommet » d’une des grandes familles mafieuses. Le récit est forcément construit autour d’une accumulation d’assassinats, mais je trouve que si le mafieux est mis à jour, le personnage lui-même – et le système mafieux aussi en fait – reste un peu trop à mon goût en retrait. Reste que Morvan montre bien la froideur absolue de ces hommes qui tuent sans scrupules et pratiquent la politique la plus violente pour se maintenir au sommet, éliminant collègues frileux ou critiques, policiers, journaliste et magistrats trop intègres ou fouineurs. La complicité de milieux politiques et policiers est un peu laissé de côté ici, ce qui explique, en plus du côté un peu « sec » du récit, mon petit bémol. Le dessin et la colorisation de Percio accompagne bien ce récit. Un trait épais, gras, charbonneux, raccord avec une biographie noire d’un sale type, duquel ne sort aucun des aspects héroïques qui parfois permettent à un salaud d’avoir une belle face à montrer.

08/07/2025 (modifier)