C'est excellent, même si ce n'est pas trop mon style de dessin : figé, des personnages au sourire éternel, une nature américanisée. Bref, malgré le style que je n'aime pas, la BD est vraiment excellente et le scénario est intéressant, imaginatif, touchant. Bien.
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire Aquablue, c'est bien dessiné (et, contrairement à ce qui est dit plus bas, j'aime presque mieux les dessins de la dernière série), le scénario est chouette, parfois un peu facile, mais c'est vraiment agréable à lire.
Moi j'aime beaucoup.
Moi j'ai beaucoup aimé, et je trouve le dessin bon, le sénario est un bon sénario de distraction, pas de temps mort, de l'action, de l'humour, c'est pas mal : ça ne fait pas réfléchir mais ça détend !
Je ne comprends pas que l'on dise que le dessin est moche, ce n'est pas vrai, c'est cohérent, ça ne se défait pas, c'est expressif. C'est une bd qui ne demande pas une culture bd, elle se laisse lire. Le volume 4, toutefois, est très mauvais au niveau du scénario.
La suite des aventures de Jérémie, le programmeur de jeux videos, vient de paraître avec "le pays de la soif". C'est encore excellent, on rit beaucoup, aucune redondance par rapport au premier album. La scène se passe sur un camping costarmoricain, un objectif unique pour deux potes : se faire une meuf en pleine canicule. Les "sauvageons", les fumeurs de joints en prennent encore pour leur grade : en vacances ou sur la route, ce sont des beaufs comme les autres.
Si le premier album était très "parisien" (le métro, les sorties branchées, les faux cools du boulôt) et presque romantique celui-ci peint très bien l'ambiance vacances, sans jamais tomber dans l'excès "les bronzés". Le dessin y est pour beaucoup, ligne claire, couleurs unies et pétantes à la Lewis Trondheim, la candeur "Lapinot" en moins. Sattouf fait vivre ses personnages en maîtrisant l'art de la grimace, de la goutte de sueur inopportune, et du détail "qui tue". Amateurs inconditionnels d'heroïc fantasy, d'aventures épiques, passez votre chemin, l'unité de lieu, d'espace et de temps vous fera sans doute bailler. Pour les autres, bonne poilade assurée.
Mon seul regret : il faut attendre qu'un auteur soit primé pour qu'il soit distribué : j'ai eu du mal à trouver "les jolis pieds de Florence" lors de sa sortie, comme si les libraires ne pouvaient pas faire de choix eux-mêmes.
Comment ça pas de tome 2 ???
Dommage, on avait un scénario fouillé, des beaux dessins, de superbes dialogues, des personnages plus qu'intéressants, un univers magnifique... et un échec commercial ???
Et puis cette idée de cannibalisme, excellemment interprétée... Pas de gore inutile et racoleur, de réflexions malsaines ou stupides. Tout ce qui était traité l'était de main de maître (par un inconnnu qui plus est).
Et l'aventure finit après un seul tome.
On restera donc à renifler devant le tome unique, les yeux inondés de larmes... Et puis non, la vie est belle, les oiseaux chantent. Si Dieu le veut, un second tome sortira, toute la collection, et le profs de physique sera pas là demain...
Certaines des histoires de ce recueil sont très sympathiques : les deux histoires de Peyo (Johan et Pirlouit), le conte de Tillieux intitulé La Porteuse de Dinde, Un Etrange paquet, de Fournier...
D'une longueur variable (d'une à dix pages), ces récits pourraient paraître niais au XXIème siècle, de prime abord. Mais si l'on regarde de plus près, il n'en n'est rien, car les thèmes sont intemporels, et contés par des auteurs de grand talent. L'occasion de (re)découvrir des séries fantastiques !
Un album déroutant.
Commençons par le dessin. j'ai vraiment du mal avec ce type de trait, figé, impressionniste, comme plaqué en deux dimensions, sans profondeur. Ma lecture s'en trouve ralentie.
Mais cela n'empêche pas l'examen minutieux du contenu scénaristique.
Et là, c'est du grand art : une enquête policière qui bascule vers la science-fiction, le combat pour les valeurs, sur fond de conflit mondial. David B. a parsemé son récit d'un grand nombre d'éléments passionnants : le canon à rêves, les hommes de terre, le folklore guerrier, le quartier de Butcherwood à Londres, le Nisnas, l'arme des abattoirs, le nain jaune, la liste pourrait encore s'allonger...
Tout cela aurait pu faire une série d'albums très intéressants. Mais David B. a décidé de seulement les effleurer, même l'élément qui donne son nom à l'album ; peut-être est-ce mieux ainsi...
A noter que le personnage du Colonel Phillimore est une relecture (alambiquée) et un amalgame de Blake et Mortimer.
Si je n'avais pas été un peu rebuté par le graphisme de l'album, celui-ci aurait frôlé la note maximale. Mais quel vivier d'idées !
Intéressante cette série. Centrée sur Hyacinthe de Cavallère, elle nous permet de suivre ses premiers pas, avant la fondation du Donjon. Les personnages évoluent (le neuneu du tome 1 s'affirme au fil des pages), dans un sens plutôt crédible, ce qui en fait pour moi la série préférée des "Donjon" avec Zénith.
On aimerait bien savoir comment va évoluer la relation entre Hyacinthe et Alexandra... Quant au dessin, je réitère l'impression que j'ai eue en lisant Isaac le Pirate : Blain a vraiment un trait fort sympathique, très adapté aux aventures picaresques.
J'ai lu le tome 1 de Lupus avec la pression car je ne devais pas décevoir Altaïr, qui était sûre que je n'aimerais pas et donc je me devais de le lire avec sérieux pour bien apprécier l'album à sa juste valeur, et au besoin faire râler Altaïr ;).
Et ça commençait pour moi plutôt mal. Non pas parce que le dessin ne me plaisait pas (je le trouve agréable et les expressions des visages m'avaient déjà marqué dans Pilules Bleues), mais parce que je retrouvais des personnages au mental un peu artiste, un peu adolescent : deux p'tits jeunes totalement libres de glander et de tester toutes les drogues qu'ils trouvent. Ce n'est pas ma philosophie de vie et j'ai une tendance à me distancier d'une BD, quand je vois que c'est cette idée qui se dégage des personnages.
Mais en fait non. Je sais pas trop pourquoi : le dessin peut-être, la narration case par case, ou bien les textes narratifs qui nous plongent dans les pensées au fil de l'histoire du héros Lupus, ou bien l'ambiance bon enfant, tout cela a contribué à me faire plonger dans l'histoire et à m'y intéresser. Et pour une fois, de suivre deux jeunes camés dans un univers de bars et de drogues, les voir rencontrer une jeune fille complètement paumée, ne me parut pas glauque mais plein d'une étrange bonne humeur.
Puis vint la partie de pêche. Etrangement, en quelques traits de dessin, Peeters a su me faire sentir l'impression d'y être, d'être en haut de cette falaise, au dessus de cette mer acide et calme, dans cet univers immobile. Et tout le long du reste de l'album, j'étais entré dedans sans aucun effort, prêt à ressentir les émotions des personnages et du héros.
Car oui, tout est en émotion : grâce à l'auteur et à sa narration, le lecteur ressent une bonne partie de ce que les personnages ressentent. Chaque silence a sa place, chaque geste quotidien sur lequel on s'attarde permet au personnage de réfléchir et au lecteur de ressentir cette réflexion avec lui.
Et puis vient pour moi la double page la plus marquante pour moi de cet album, celle où a lieu le tir de pistolet (les lecteurs sauront de quoi je parle). On voit le héros qui regarde ailleurs, le regard captivé par un oiseau, alors que l'action a lieu juste à côté de lui et que vlan, d'un coup, il réalise. Et j'ai réalisé exactement en même temps que lui. Ce qui s'est passé à ce moment là aurait pu être raconté de plein de manières différentes, mais je crois que celle-ci réussit au maximum à faire ressentir le moment, l'émotion, et la brutalité de ce qu'il s'est produit.
Bref, malgré mes réticences, malgré le fait que je m'entête à me dire que ces personnages ne me ressemblent pas, que ce sont des glandeurs irresponsables, je me suis senti plongé dans l'univers de Lupus, absorbé par les émotions, les leurs et les miennes sur la fin de l'album.
Excellent donc.
Après lecture du tome 2 :
C'est marrant ce tome 2 m'a fait exactement la même impression en cours de lecture que le tome 1.
Le commencement ne me plaisait pas trop, une fois de plus, car j'y retrouvais le personnage principal angoissé, noir, en manque de drogue, représentant à nouveau d'un style de vie qui me déplait (et puis après Constellation, je me rends compte que Peeters fait une petite fixation sur les scènes dans les toilettes :)).
Puis ensuite, avec l'arrivée sur cette planète forestière, je suis entré dans l'ambiance et l'histoire, j'ai été envouté par la vie dans ce village de vieux coupés du monde moderne (même si j'ai trouvé un peu lourd le coup des anciens du Carzal/Larzac et compagnons d'un José Bové manchot), je suis rentré totalement dans cette "parenthèse de bonheur" comme la définit Lupus lui-même.
Et une fois de plus, il y a ce moment fort en fin d'album, un peu moins fort que pour le tome 1 mais toujours aussi empli d'émotion.
Une fois de plus, même si j'ai eu du mal à accrocher dans les premières pages, j'ai trouvé cette histoire, cette ambiance, cette narration excellente. Très fort.
Que ceux d'entre vous qui avaient oublié ces douces sensations, ces bonheurs frivoles et ces peines douloureuses que tomber amoureux implique se ruent sur ce petit bijou du comics indépendant.
Cette autobiographie, tellement sincère dans ses propos, vous rappellera sans nul doute quelques souvenirs personnels enfouis au fin fond de votre mémoire...
Craig Thompson nous relate son enfance très puritaine dans cette Amérique chrétienne de la seconde moitié du 20eme siècle, où il rencontra la superbe Raina, inaccessible en apparence, mais qui lui ressemble tellement.
C'est particulièrement touchant, très bien écrit, (et drôle, parfois ! la "bataille de pipi" entre Craig et son frère est un moment fa-bu-leux :D) et relaté avec une simplicité qui rend les différents personnages si proches de nous que les 582 pages de ce pavé s'écouleront le plus agréablement du monde.
Bien sûr, tout n'est pas rose, et la finalité peut sembler troublante... Triste peut être, aussi... Chacun le ressentira à sa manière, évidemment.
Le trait de Craig Thompson est particulièrement porteur d'émotions. Ce noir et blanc, très simple lui aussi, s'accorde à merveille à un récit très personnel, transposant avec perfection les sentiments des différents protagonistes.. Sur certaines pages, je pense même qu'un peu plus de silence aurait pu être le bienvenu tant le dessin parle de lui-même.
Une très belle découverte, pour moi, qui me suis penché sur cet ouvrage lors du passage de l'auteur en dédicace à Lyon. Je vous le conseille donc tout particulièrement. :)
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Votre vote
Aldébaran
C'est excellent, même si ce n'est pas trop mon style de dessin : figé, des personnages au sourire éternel, une nature américanisée. Bref, malgré le style que je n'aime pas, la BD est vraiment excellente et le scénario est intéressant, imaginatif, touchant. Bien.
Aquablue
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire Aquablue, c'est bien dessiné (et, contrairement à ce qui est dit plus bas, j'aime presque mieux les dessins de la dernière série), le scénario est chouette, parfois un peu facile, mais c'est vraiment agréable à lire. Moi j'aime beaucoup.
Les Ailes du Phaéton
Moi j'ai beaucoup aimé, et je trouve le dessin bon, le sénario est un bon sénario de distraction, pas de temps mort, de l'action, de l'humour, c'est pas mal : ça ne fait pas réfléchir mais ça détend ! Je ne comprends pas que l'on dise que le dessin est moche, ce n'est pas vrai, c'est cohérent, ça ne se défait pas, c'est expressif. C'est une bd qui ne demande pas une culture bd, elle se laisse lire. Le volume 4, toutefois, est très mauvais au niveau du scénario.
Les pauvres aventures de Jérémie
La suite des aventures de Jérémie, le programmeur de jeux videos, vient de paraître avec "le pays de la soif". C'est encore excellent, on rit beaucoup, aucune redondance par rapport au premier album. La scène se passe sur un camping costarmoricain, un objectif unique pour deux potes : se faire une meuf en pleine canicule. Les "sauvageons", les fumeurs de joints en prennent encore pour leur grade : en vacances ou sur la route, ce sont des beaufs comme les autres. Si le premier album était très "parisien" (le métro, les sorties branchées, les faux cools du boulôt) et presque romantique celui-ci peint très bien l'ambiance vacances, sans jamais tomber dans l'excès "les bronzés". Le dessin y est pour beaucoup, ligne claire, couleurs unies et pétantes à la Lewis Trondheim, la candeur "Lapinot" en moins. Sattouf fait vivre ses personnages en maîtrisant l'art de la grimace, de la goutte de sueur inopportune, et du détail "qui tue". Amateurs inconditionnels d'heroïc fantasy, d'aventures épiques, passez votre chemin, l'unité de lieu, d'espace et de temps vous fera sans doute bailler. Pour les autres, bonne poilade assurée. Mon seul regret : il faut attendre qu'un auteur soit primé pour qu'il soit distribué : j'ai eu du mal à trouver "les jolis pieds de Florence" lors de sa sortie, comme si les libraires ne pouvaient pas faire de choix eux-mêmes.
Elend
Comment ça pas de tome 2 ??? Dommage, on avait un scénario fouillé, des beaux dessins, de superbes dialogues, des personnages plus qu'intéressants, un univers magnifique... et un échec commercial ??? Et puis cette idée de cannibalisme, excellemment interprétée... Pas de gore inutile et racoleur, de réflexions malsaines ou stupides. Tout ce qui était traité l'était de main de maître (par un inconnnu qui plus est). Et l'aventure finit après un seul tome. On restera donc à renifler devant le tome unique, les yeux inondés de larmes... Et puis non, la vie est belle, les oiseaux chantent. Si Dieu le veut, un second tome sortira, toute la collection, et le profs de physique sera pas là demain...
Contes de Noël
Certaines des histoires de ce recueil sont très sympathiques : les deux histoires de Peyo (Johan et Pirlouit), le conte de Tillieux intitulé La Porteuse de Dinde, Un Etrange paquet, de Fournier... D'une longueur variable (d'une à dix pages), ces récits pourraient paraître niais au XXIème siècle, de prime abord. Mais si l'on regarde de plus près, il n'en n'est rien, car les thèmes sont intemporels, et contés par des auteurs de grand talent. L'occasion de (re)découvrir des séries fantastiques !
La lecture des ruines
Un album déroutant. Commençons par le dessin. j'ai vraiment du mal avec ce type de trait, figé, impressionniste, comme plaqué en deux dimensions, sans profondeur. Ma lecture s'en trouve ralentie. Mais cela n'empêche pas l'examen minutieux du contenu scénaristique. Et là, c'est du grand art : une enquête policière qui bascule vers la science-fiction, le combat pour les valeurs, sur fond de conflit mondial. David B. a parsemé son récit d'un grand nombre d'éléments passionnants : le canon à rêves, les hommes de terre, le folklore guerrier, le quartier de Butcherwood à Londres, le Nisnas, l'arme des abattoirs, le nain jaune, la liste pourrait encore s'allonger... Tout cela aurait pu faire une série d'albums très intéressants. Mais David B. a décidé de seulement les effleurer, même l'élément qui donne son nom à l'album ; peut-être est-ce mieux ainsi... A noter que le personnage du Colonel Phillimore est une relecture (alambiquée) et un amalgame de Blake et Mortimer. Si je n'avais pas été un peu rebuté par le graphisme de l'album, celui-ci aurait frôlé la note maximale. Mais quel vivier d'idées !
Donjon Potron-minet
Intéressante cette série. Centrée sur Hyacinthe de Cavallère, elle nous permet de suivre ses premiers pas, avant la fondation du Donjon. Les personnages évoluent (le neuneu du tome 1 s'affirme au fil des pages), dans un sens plutôt crédible, ce qui en fait pour moi la série préférée des "Donjon" avec Zénith. On aimerait bien savoir comment va évoluer la relation entre Hyacinthe et Alexandra... Quant au dessin, je réitère l'impression que j'ai eue en lisant Isaac le Pirate : Blain a vraiment un trait fort sympathique, très adapté aux aventures picaresques.
Lupus
J'ai lu le tome 1 de Lupus avec la pression car je ne devais pas décevoir Altaïr, qui était sûre que je n'aimerais pas et donc je me devais de le lire avec sérieux pour bien apprécier l'album à sa juste valeur, et au besoin faire râler Altaïr ;). Et ça commençait pour moi plutôt mal. Non pas parce que le dessin ne me plaisait pas (je le trouve agréable et les expressions des visages m'avaient déjà marqué dans Pilules Bleues), mais parce que je retrouvais des personnages au mental un peu artiste, un peu adolescent : deux p'tits jeunes totalement libres de glander et de tester toutes les drogues qu'ils trouvent. Ce n'est pas ma philosophie de vie et j'ai une tendance à me distancier d'une BD, quand je vois que c'est cette idée qui se dégage des personnages. Mais en fait non. Je sais pas trop pourquoi : le dessin peut-être, la narration case par case, ou bien les textes narratifs qui nous plongent dans les pensées au fil de l'histoire du héros Lupus, ou bien l'ambiance bon enfant, tout cela a contribué à me faire plonger dans l'histoire et à m'y intéresser. Et pour une fois, de suivre deux jeunes camés dans un univers de bars et de drogues, les voir rencontrer une jeune fille complètement paumée, ne me parut pas glauque mais plein d'une étrange bonne humeur. Puis vint la partie de pêche. Etrangement, en quelques traits de dessin, Peeters a su me faire sentir l'impression d'y être, d'être en haut de cette falaise, au dessus de cette mer acide et calme, dans cet univers immobile. Et tout le long du reste de l'album, j'étais entré dedans sans aucun effort, prêt à ressentir les émotions des personnages et du héros. Car oui, tout est en émotion : grâce à l'auteur et à sa narration, le lecteur ressent une bonne partie de ce que les personnages ressentent. Chaque silence a sa place, chaque geste quotidien sur lequel on s'attarde permet au personnage de réfléchir et au lecteur de ressentir cette réflexion avec lui. Et puis vient pour moi la double page la plus marquante pour moi de cet album, celle où a lieu le tir de pistolet (les lecteurs sauront de quoi je parle). On voit le héros qui regarde ailleurs, le regard captivé par un oiseau, alors que l'action a lieu juste à côté de lui et que vlan, d'un coup, il réalise. Et j'ai réalisé exactement en même temps que lui. Ce qui s'est passé à ce moment là aurait pu être raconté de plein de manières différentes, mais je crois que celle-ci réussit au maximum à faire ressentir le moment, l'émotion, et la brutalité de ce qu'il s'est produit. Bref, malgré mes réticences, malgré le fait que je m'entête à me dire que ces personnages ne me ressemblent pas, que ce sont des glandeurs irresponsables, je me suis senti plongé dans l'univers de Lupus, absorbé par les émotions, les leurs et les miennes sur la fin de l'album. Excellent donc. Après lecture du tome 2 : C'est marrant ce tome 2 m'a fait exactement la même impression en cours de lecture que le tome 1. Le commencement ne me plaisait pas trop, une fois de plus, car j'y retrouvais le personnage principal angoissé, noir, en manque de drogue, représentant à nouveau d'un style de vie qui me déplait (et puis après Constellation, je me rends compte que Peeters fait une petite fixation sur les scènes dans les toilettes :)). Puis ensuite, avec l'arrivée sur cette planète forestière, je suis entré dans l'ambiance et l'histoire, j'ai été envouté par la vie dans ce village de vieux coupés du monde moderne (même si j'ai trouvé un peu lourd le coup des anciens du Carzal/Larzac et compagnons d'un José Bové manchot), je suis rentré totalement dans cette "parenthèse de bonheur" comme la définit Lupus lui-même. Et une fois de plus, il y a ce moment fort en fin d'album, un peu moins fort que pour le tome 1 mais toujours aussi empli d'émotion. Une fois de plus, même si j'ai eu du mal à accrocher dans les premières pages, j'ai trouvé cette histoire, cette ambiance, cette narration excellente. Très fort.
Blankets - Manteau de neige
Que ceux d'entre vous qui avaient oublié ces douces sensations, ces bonheurs frivoles et ces peines douloureuses que tomber amoureux implique se ruent sur ce petit bijou du comics indépendant. Cette autobiographie, tellement sincère dans ses propos, vous rappellera sans nul doute quelques souvenirs personnels enfouis au fin fond de votre mémoire... Craig Thompson nous relate son enfance très puritaine dans cette Amérique chrétienne de la seconde moitié du 20eme siècle, où il rencontra la superbe Raina, inaccessible en apparence, mais qui lui ressemble tellement. C'est particulièrement touchant, très bien écrit, (et drôle, parfois ! la "bataille de pipi" entre Craig et son frère est un moment fa-bu-leux :D) et relaté avec une simplicité qui rend les différents personnages si proches de nous que les 582 pages de ce pavé s'écouleront le plus agréablement du monde. Bien sûr, tout n'est pas rose, et la finalité peut sembler troublante... Triste peut être, aussi... Chacun le ressentira à sa manière, évidemment. Le trait de Craig Thompson est particulièrement porteur d'émotions. Ce noir et blanc, très simple lui aussi, s'accorde à merveille à un récit très personnel, transposant avec perfection les sentiments des différents protagonistes.. Sur certaines pages, je pense même qu'un peu plus de silence aurait pu être le bienvenu tant le dessin parle de lui-même. Une très belle découverte, pour moi, qui me suis penché sur cet ouvrage lors du passage de l'auteur en dédicace à Lyon. Je vous le conseille donc tout particulièrement. :)