Les derniers avis (39381 avis)

Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Addiction
Addiction

C'est vrai que les addictions sont partout autour de nous. Qui n'a pas eu dans ses relations une cleptomane, une mytho, un gros joueur de casino, un alcoolo, un drogué ou une accro au sexe ou au boulot ? Elles sont parfois inavouables et même parfois bien respectée par la société qui s'en accommode comme un phénomène de mode. Pour reprendre plus sincèrement ma phrase du début, elles peuvent même être en nous sous une forme anodine ou une autre. Pour autant, certaines de ces dépendances peuvent conduire aux pires extrémités. Il peut arriver des malheurs en tous genre quand on perd le contrôle de sa vie. C'est l'histoire de ces destins croisés dont certains peuvent faire mal au coeur. On ne sait jamais ce qui peut arriver également à un passionné de bd. Cela fait peur et c'est tragique. Les situations de chassé-croisé sont assez rapides avec des transitions parfois réfléchies. Cependant, cela manque de profondeur au profit d'un sensationnalisme de mise. Pour autant, le mécanisme de l'addiction est plutôt intéressant à suivre. Un récit chorale assez surprenant surtout à la fin.

16/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Le Guide Mondial des Records
Le Guide Mondial des Records

Pour une fois, je ne jouerai plus au lecteur blasé. Je salue ici la performance des auteurs à avoir su créer une histoire très originale à partir lu livre mondial des records. C'est toute la philosophie de la performance qui est décortiquée pour en tirer une sorte de leçon de morale. Bien entendu, c'est le culte de la performance d'une société de la gagne qui est visé. Il faut dire qu'à l'image de la couverture, je croyais que j'allais lire une bd d'humour et c'est bien plus que cela. Par ailleurs, le dessinateur a parfaitement assuré pour faire en sorte que cela soit très agréable à la lecture tout en étant également parfois assez profond dans la réflexion. Alors, comme je suis plutôt bon public malgré mes notes assassines, je mets 4 étoiles surtout pour l'originalité et la mise en scène. Il ne faut pas bouder son plaisir quand c'est bon. Bref, un album très sympathique.

16/09/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série La Longue Marche des éléphants
La Longue Marche des éléphants

3.5 J'ai emprunté cet album juste en regardant la couverture et en voyant les noms des auteurs sur la couverture. Je fus donc surpris par son contenu. Moi qui m'attendais à un récit de fiction (avec peut-être de l'absurde vu que Dumontheuil est un des auteurs), je me suis retrouvé avec un album documentaire dont le sujet est les éléphants du Laos. Autrefois, cet animal peuplait ce pays et aujourd'hui il est en voie de disparition. L'album est divisé en deux parties, une pour chaque auteur. J'ai bien aimé lire cet album qui est un mélange de documentaire et de carnets de voyage vu que les auteurs parlent à la fois de ce qu'ils ont vu et qu'ils donnent des informations générales sur les éléphants. Vu que j'aime bien cet animal, cela a été un plaisir fou d'en apprendre plus sur eux et je pense que je les aime encore plus après la lecture de cet album. Le ton des deux auteurs est différent. La partie de Dumontheuil m'a fait un peu penser aux autobiographies à la manière que ce que fait Trondheim avec comme grosse différence que l'auteur ne se met pas trop en avant. C'est la partie que j'ai le mieux aimé, mais j'ai aussi apprécié le travail de Troubs dont le ton est plus sérieux et poétique.

15/09/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série L'Échappée
L'Échappée

Contrairement à mes deux précédents collègues j'ai bien aimé cette histoire d'un homme qui un jour décide de tout laisser tomber, de partir. Il faut malgré tout une certaine dose de caractère voire même une dose certaine pour oser tout laisser tomber de la sorte. Chacun appréhendera ce récit en fonction de son rapport au monde et surtout à sa vie. Qu'est-ce que cela nous montre ? A mon sens le fait que quoi que l'on fasse il ne sert à rien de vouloir aller contre le destin, l'homme serait immanquablement contraint de se comporter en rapport avec un chemin tout tracé. Ici notre héros quitte une routine pour finalement tomber sur une autre société elle aussi pétrie de codes qui n'est pas sans rappeler un certain village où le héros n'était pas un numéro. Quant au retour à la vie sauvage que d'aucuns idéalisent l'on voit ici qu'elle possède sous des dehors idylliques ses propres limites. Même si cela se lit vite je trouve que les choses sont bien pensées, elles amènent à réfléchir de manière intelligente sur le sens de la vie ce que l'on veut y mettre et pourquoi. En tout état de cause un album malin, à lire.

15/09/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Pawnee
Pawnee

Il semble y avoir un consensus en rapport aux BDs de Prugne : un dessin magnifique, mais des histoires un peu légères. Pas de discussion possible sur le dessin. Dans Pawnee, l’auteur s’est surpassé, et les planches sont un véritable régal pour les yeux. Des couleurs aquarelles magnifiques transcendent un dessin précis et maitrisé. Un carnet de croquis en fin d’album enfonce le clou et propose de nombreuses illustrations toutes aussi belles les unes que les autres. Quant à l’histoire, cela dépendra de vos gouts et de vos attentes. Moi, j’aime bien ce genre d’aventures, les grands espaces, les fusillades, les courses poursuites, les indiens… ce n’est pas très recherché, certes, ni terriblement original, mais les multiples destins sont habillement racontés, les déboires des protagonistes m’ont tenu en haleine, et j’ai trouvé le dénouement beau et satisfaisant. Et puis l’auteur s’est clairement bien documenté, et campe son intrigue dans un contexte historique intéressant. Une chouette aventure, bien dans le ton des autres albums de cet auteur.

15/09/2017 (modifier)
Par jujub
Note: 4/5
Couverture de la série Le Voyageur
Le Voyageur

Chaque chapitre de cette BD évoque une rencontre de cet étrange voyageur qui parcourt les Etats Unis en auto-stop et semble immortel malgré lui. D'où vient-il ? Quel est son but ? On comprend vite que le récit comporte de nombreuses ellipses et que l'imagination du lecteur sera mise à contribution pour comprendre les non dits de l'histoire. Si le premier épisode se déroule dans les années 50, les autres se situent dans un futur proche qui apparaît de plus en plus inquiétant. J'ai beaucoup aimé cette BD. Le dessin et le scénario contribuent à installer une atmosphère à la fois étrange et anxiogène . Le récit est très fluide et ce one shot se dévore d'une traite.

14/09/2017 (modifier)
Couverture de la série Betty Boob
Betty Boob

Virevoltant, étonnant, amusant, touchant, séduisant, généreux, audacieux, talentueux, original. Je ne sais quel superlatif utiliser pour qualifier cet album tant tous ceux qui précèdent peuvent lui convenir sans totalement le cerner. Différent ? Oui, clairement ! Car les auteures partent d’un thème que l’on imaginerait bien plus vite traité à la manière d’un roman graphique réaliste avec des larmes, des vérités, des phylactères grands comme le monde et remplis des réflexions des acteurs, des petites notes scientifiques… mais le traitent à la manière d’un film muet de la belle époque, burlesque, sur-joué bien comme il faut, tendre et drôle à la fois. Et ça marche incroyablement bien ! Pourquoi ? Tout d’abord pour une question de rythme. Comme je disais, cet album est virevoltant et le dessin de Julie Rocheleau explose de dynamisme et d’émotion. Ce trait, graphique et séduisant, envoûte le regard du lecteur. A titre personnel, j’ai été happé, hypnotisé, fasciné. Mais cette fascination n’aurait été que temporaire si le récit en lui-même n’avait tenu la route. Et là encore le découpage est excellent. L’exercice délicat de la narration muette est parfaitement maîtrisé. Le message passe, les sentiments se partagent, les scènes burlesques gardent une rare élégance. Oui, mais le fond ? Me direz-vous. Ce récit nous parle du cancer du sein et de son impact sur l’image de la femme. Comment il est ressenti, accepté dans notre société, tellement basée sur le paraître. Un sujet sérieux s’il en est. Et très bien traité dans cette comédie burlesque, en fait. Cette approche différente, inattendue, dédramatise le sujet mais force le lecteur à réfléchir sur son propre regard, sa propre vision de la féminité et son acceptation de la différence. Donc voilà ! Cet album n’a l’air de rien, là, comme ça, et le lecteur distrait pourrait même croire qu’il s’agit d’une biographie imaginaire de Betty Boop. Il passerait alors à côté d’une petite perle burlesque et touchante, intelligente et vive, drôle et belle. Bon ! J’arrête là avec mes superlatifs. Lisez-le et puis c’est tout. On en reparlera après si vous voulez.

14/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Ayako
Ayako

Je continue de poursuivre ma quête de tous les Tezuka publiés en France, et Ayako était dans les premiers que je voulais lire. Et c'est bien ce que je pensais : Tezuka reste un incroyable génie. Ce manga est dans la lignée de tous ses prédécesseurs : dessins mignons sur les personnages, hyper réaliste sur les décors, histoire bien sombre et très humaine, dénonciation des facettes les plus sombres de l'humanité, peinture de mœurs et réflexions philosophiques. On ne dirait pas comme ça, mais le bougre arrive à nous mélanger tout ça dans une histoire du Japon d'après guerre qui tient la route, mais qui est aussi très référencée. Je ne connais que très peu l'histoire du Japon, mais là je dois reconnaître que j'ai beaucoup apprécié ma découverte. Tezuka prend à prétexte les réformes agricoles pour démontrer encore une fois, toute l'imbécillité de l'être humain. Parce qu'ici, l'humanité en prend sacrément pour son grade. Tout le monde a sa part d'ombre, souvent très sombre, et au final chacun n'aura que ce qu'il mérite. C'est d'ailleurs une fin très dure, mais le manga ne prétend pas montrer quelque chose de très gentil. Comme souvent avec les lectures de Tezuka, je trouve qu'il a une vision sombre de l'être humain (connaissant l’histoire du bonhomme, c'est normal) mais qui est curieusement presque optimiste. Et c'est ça qui fait la force de Ayako. La tragédie ne se finit pas bien, mais presque. Il y a comme une note d'espoir final, et ça fait du bien. Surtout après toute la noirceur du propos. C'est le genre de manga que j'affectionne, et j'apprécie de plus en plus le travail époustouflant de Tezuka, qui mérite décidément son surnom de "Dieu du manga". Un manga mature, adulte, sombre et violent, à ne pas mettre entre toutes les mains.

14/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série A Silent voice
A Silent voice

Bon sang, ce que c'est bien fait ! J'ai moi-même une amie sourde (disons très malentendante plutôt), et cette BD m'a fait l'effet d'une claque sur la condition qu'elle peut avoir. En effet, si l'idée est bien de considérer un garçon qui s'en veut de ce qu'il a fait, la BD est avant tout un excellent regard sur le handicap et ce qu'il apporte ou enlève, à celui ou celle qui le subit, mais également aux autres. La série développe cela très bien, par des petites touches que j'ai trouvé bien senties, aussi bien au niveau des caractères des personnages que des situations. Entre la famille, les connaissances, les camarades et les gens de manière générale, il y a une superbe mise en relation de tout cela avec l'héroïne et sa surdité. Je ne m'attarderais pas sur le dessin, que j'ai trouvé efficace et clair sans que je ne note quelque chose de particulièrement exceptionnel, mais j'ai surtout adoré la façon dont elle met en image certaines situations. Le meilleur exemple est pour moi le chapitre où l'on voit du point de vue de l'héroïne sourde et que le texte est coupé, quasiment illisible. Une très bonne transcription de ce qu'on peut éprouver, et qui fait bien ressentir tout le côté "handicapant". Bon, j'aurais bien deux trois défauts à rajouter, notamment sur certains personnages un peu trop stéréotypés, mais j'ai aimé la façon dont l'auteur arrive à utiliser son propos de base pour ensuite développer sur nos faiblesses à tous. Quoi de mieux que d'utiliser un sourd pour parler de manque de communication, et surtout d'écoute ? J'ai bien des raisons d'aimer cette série, mais c'est surtout par valeur personnelle, et parce que je crois que je comprends un peu mieux ce que vis une amie, que j'ai l'envie de vous le préconiser. Et puis, pour une fois que ça finit bien sans mariage ...

13/09/2017 (modifier)
Couverture de la série Le Procès
Le Procès

Peu de dialogues dans cet album, qui se lit assez vite donc, mais qui, malgré la froideur du thème, se révèle aussi agréable à lire. C’est une adaptation de l’œuvre de Kafka. Une bonne adaptation. En effet, on est d’emblée placé, en même temps que monsieur K, dans un univers absurde – qui flirte parfois avec le loufoque, pour tout aussitôt basculer vers une sorte de fantastique angoissant. K ne sait pas qui l’accuse, de quoi il est accusé, où et comment se défendre, et son imagination échafaude des hypothèses, des antidotes à un poison qui agit de manière lancinante : il est forcément coupable ! Les décors, que ce soit les décors urbains ou les intérieurs, font la part belle à une géométrie labyrinthique, elle aussi manquant de sens, dans laquelle K se perd. La partie graphique est vraiment réussie. Bref, voilà un album tout à fait recommandable pour les amoureux de l’univers kafkaïen (dont les Julius de MAM se sont un peu inspirés). Note réelle 3,5/5.

13/09/2017 (modifier)