Attention, manga pour lecteurs courageux !
Car s'il est vrai que ces deux tomes, d'un manga que je considère déjà comme culte, regorgent d'originalité aussi bien narrative que scénaristique, force est de constater qu'il faut faire un réel effort pour apprécier cette bande dessinée à sa juste valeur.
En effet, l'ensemble est vraiment très déroutant au premier abord. Transitions pratiquement inexistantes, saut en avant et en arrière dans la trame chronologique de l'histoire sans indication exacte, phylactères non reliés aux personnages, qui rendent les dialogues très indigestes à première vue parfois... Rien n'est simple à la première lecture...
Alors bien sûr, on en sort un peu énervé.. énervé de ne pas avoir tout compris, énervé d'avoir dépensé ses maigres deniers dans une série qui, au final, n'est pas si terrible, et beaucoup trop difficile d'accès.. et comme on est courageux, et que l'on croit au potentiel de la série, on tente une relecture, ne serait ce que pour se rassurer, se dire que l'on n'est pas si bête, que ces tomes sont mal écrits et illisibles, pas vrai ?
Tout faux ! Car tout s'éclaire alors, et tout ce qui semblait si lourd et indigeste, d'un coup, coule de source.
FLCL EST UN CHEF D'OEUVRE !
Typiquement, le type de série qui demande un certain effort pour être apprécié à sa juste valeur. Oui mais alors, quelle claque !
Passons sur le scénario complètement bizarre et original, vraiment bien foutu, drôle, pour nous attarder sur le réel point fort de l'album : le dessin !
Car derrière ce trait minimaliste se cache certaines cases qui tiennent du chef d'oeuvre. C'est bien simple, je suis complètement sous le charme. C'est mignon, les personnages sont expressifs au possible, et l'auteur utilise son trait avec une grande intelligence pour servir la narration.
FLCL (Fuli Culi, Furi Kuri, les prononciations changent suivant les pays) fait parti de ces ouvrages underground, un peu difficiles d'accès, mais qui nous apportent le meilleur de ce que l'on peut attendre de ce genre de séries. Blame m'a séduit pour la même raison...
Du grand art, tout simplement !
Que ceux qui trouvent déjà Boilet trop nombriliste cliquent ailleurs, cette bd n’est pas pour eux. Baudoin signe avec « Terrains vagues » un album dont le sujet principal est tout simplement lui. Et il ne lésine pas sur les moyens. Sans aucune pudeur il examine sa peur de l’existence, son goût pour l’éternel éphémère, le devenir permanent. Incapable d’aimer car sans doute trop égocentrique, il se laisse porter d’une relation à l’autre, blessant les femmes qui se sont trop attachées à lui. Mais comme rien n’est simple, Baudoin ne se contente pas de nous raconter ça simplement. Comme il le dit à un ami, il aime écrire des récits indéfinis, incertains. Aussi vain que cela puisse paraître, il veut capter quelque chose de ces « fragments d’histoire avec des courts-circuits partout » que sont nos vies. Du coup, dans ses histoires, passé et présent se mélangent, considérations générales et sensations fugaces s’entremêlent. Le dessin se veut vif, comme croqué dans l’instant même, avec la spontanéité du moment. Baudoin fait de la bd comme d’autres écrivent ou filment, avec l’entrain du moment. C’est fragile, c’est ténu mais c’est beau et émouvant. J’ai eu l’impression de découvrir dans sa version réussie, le livre qu’il avait raté récemment avec « Les yeux dans le mur » qui était, à mon sens, trop froid, trop travaillé et trop vide car trop intellectualisé. Ici, on est plutôt en face d’un trop plein de vie, ça déborde de toutes les cases… et c’est beau à vivre.
LA série culte de ma petite enfance, la seule que je relis encore avec un réel plaisir, sans lassitude alors que je les connais par coeur. De loin la meilleure série de Peyo à mon avis ! (faut dire que Johan est plus glamour que le grand Schtroumpf, ça aide ^_^)
Raaaah la guerre des sept fontaines, l'anneau des castellac !
Cultissime.
Sans nul doute, cette BD a sa place au panthéon des meilleures BD. Mes mots ne sont pas assez élogieux pour décrire cette petite perle car pour ma part, rares sont les BDs qui m'ont autant impressionné. Dès la première page, j'ai été subjugué par le dessin. Elle rompt avec les habituelles conventions graphiques et apporte de ce fait un réel renouveau à la bande dessinée. Un vrai électrochoc. Outre l'aspect graphique, l’histoire dépeint adroitement la complexité du processus de dépravation de l'âme humaine offrant de ce fait une richesse appréciable au scénario. Résultat : une BD de qualité à lire absolument…
Que dire si ce n'est que c'est un peu mon coup de cœur. J'ai adoré cette bande dessinée et c'est par son intermédiaire que je me suis intéressé au petit monde de la BD. Mon analyse sera donc loin d'être objective. Toutefois, je tiens à souligner que ce qui m'a séduit dans cette BD, c'est la magie qui ressort du mélange subtil d'un dessin magnifique (digne de Turf) d'avec un scénario fin et plein de rebondissements. Qui plus est, les personnages sont attachants. Le château et les dédales du palais sont remarquablement bien faits. Bref, je le recommande tout comme une bande dessinée que je trouve assez proche à savoir La Nef des Fous....
Il ne fait aucun doute que cette série va très prochainement faire partie des séries cultes de la BD. Car Larcenet réussit à nous émouvoir, à nous confronter à notre vécu quotidien et aux nombreuses questions qui l'accompagne. Le mieux, c'est qu'il traite de vrais problèmes de société mais avec humour et légèreté. C'est un peu comme si on sortait d'un cours de philo mais avec l'esprit léger et détendu...Loin de se prendre au sérieux, il nous confronte aux questions de la vie, de la mort, du train train quotidien, de l'engagement...Bref, c'est vraiment une BD d'exception.
Pour moi, Alack Sinner fait partie intégrante des chefs d’œuvre de la Bande dessinée. Tant au niveau graphique que du scénario, elle réussit à séduire.
Au niveau dessin, on est dans un monde en noir et blanc digne des plus belles planches de Hugo Pratt et de Comès et qui dégage une atmosphère toute particulière qui s'accorde avec merveille au texte. Tantôt les dessins sont brutaux et à d'autres moments plus harmonieux suivant les intrigues. Cela permet vraiment un dialogue entre le scénario et le dessin qui permet aux émotions d'être d'autant mieux ressenties.
Qui plus est, à travers ces histoires ordinaires d'un détective privé qui ne sait pas vraiment où il en est, Munoz arrive à bien recréer l'ambiance qui devait régner dans les années 70 dans les bas quartiers de New York.
Outre cet aspect, il dépeint avec finesse la psychologie des hommes vivant à la fois avec leurs regrets, et leurs espoirs. Une ambiance toutefois triste, lorsqu’on se retourne et qu'on s'aperçoit qu'on n'a pas fait tout ce qu'on voulait faire. Et puis il y a l'amour et la différence entre les cultures. Comment faire pour harmoniser tout cela, ne vaut-il pas mieux fuir... A lire absolument...
Quel premier album! "Vague à l'âme" est une BD sublime qui, par certains côtés, me rappelle un peu les bouquins d'Isabelle Déthan, pour les côtés intimiste, familial et nostalgique. La narration est légère et subtile, en parfait accord avec le dessin: rarement le binôme dessin/scénario m'aura autant séduit. L'ensemble est extrêmement émouvant et en même temps formidablement gai: Mardon rend un vibrant hommage à son grand-père et à la vie. Superbe.
En tant que « Moore-maniac » je ne suis peut-être pas le plus indiqué pour critiquer avec objectivité une œuvre du « maître », mais je ne peux décemment pas ne pas réagir aux avis négatifs qui sont ici (et laisser une série moorienne sans une moyenne minimum de 4 / 5, c’est, aaaargh, sacrilège !!).
Pourquoi Tom Strong, série qui peut paraître futile et déplacée dans l’œuvre du grand Alan, mérite la considération la plus soutenue de tout bédéphile qui se respecte ?
Au premier degré, Tom Strong relate les aventures palpitantes d’une sorte de super-héros confronté aux aventures les plus diverses. Sous le trait élégant et très abouti de Chris Sprouse, les péripéties narrées sont un régal pour l’imaginaire :
- affrontement d’ennemis les plus variés comme l’homme modulaire ou des conquérants aztèques venus d’une réalité parallèle où ceux sont eux qui ont colonisé la planète,
- voyages dans des contrées incroyables, tel ce séjour sur la pangée, ce continent unique et initial
- inventions les plus diverses (appareils à traverser les murs, etc…)
- et plein d’autres friandises à se mettre sous la dent
Rien que l’originalité et le traitement parfait (comme toujours chez Alan Moore) de ces histoires suffisent à séduire.
Mais Tom Strong, c’est plus que ça. Car il y un réel soucis de second degré permanent chez Alan Moore.
Tom Strong est une parodie : une parodie des pulps d’aventures des années 30-40, en particulier, pour les connaisseurs, ceux de Doc Savage – L’homme de bronze (pour la forme on peut préciser que Doc Savage a été adapté au cinéma dans un film considéré par les spécialistes comme le nanar absolu, à voir absolument).
Son héros centenaire permet à Moore de jouer non seulement avec les époques, mais aussi avec le style de narration propre à chacune (ou même différents dessinateurs interviennent). Et c’est un bonheur à chaque fois.
Mais le style léger de la parodie peut aussi se révéler grave, car quand Alan Moore fait intervenir Ingrid Weiss et ses « svastika girls », émanations eugéniques tout de cuir vêtues de l’Allemagne Nazi, ce n’est pas sans dessein. A travers son héros et les dérives que peut représenter l’image d’un « être supérieur », ce n’est ni plus ni moins au mythe du « sur-homme » (et la façon dont il été mal digéré par les dignitaires nazis) qu’il s’attaque…
(bon, un jour j’écrirais un article entier sur l’intervention du fascisme et le nazisme dans l’œuvre d’Alan Moore, mais aujourd’hui, j’vais vous laisser tranquille)
Bref, lisez Tom Strong, et laisser vous guider par le génie de son auteur qui encore une fois ne nous déçoit pas.
Dire que Brunschwig est fort serait un euphémisme. Son scénar est génial, tant sur le fond que dans la forme. Son histoire mêle brillament réflexions sur l'auto-défense, le fascisme, la corruption, la folie, le don de soi, pour poser une question finalement pas si éloignée de celle de "Watchmen": la fin justifie t-elle tout? Son scénar est prenant et intelligent, rehaussé de plus par un auteur qui maîtrise sa narration comme personne. Mélangeant les personnages et les sous-histoires, les flash back (parfois très long) à la réalité, il donne tellement de substance à ses personnages qu'on progresse dans notre compréhension de ceux-ci à mesure que l'on progresse dans la compréhension de l'intrigue. Brunschwig est arrivé à pondre un polar psychologique et social comme je n'en ai jamais vu.
Chacun des 5 tomes apporte sa pierre à l'édifice: si le premier, par sa violence crue et le dernier, par sa fin sans compromis, sortent du lot, les autres, énormément centrés sur Providence, sont également d'une qualité évidente, laissant le temps au temps et plongeant dans le passé des personnages.
Je suis beaucoup moins convaincu par les dessins même si c'est la mise en couleur qui me gène le plus et qui finalement, empèche d'apprécier vraiment ces derniers. Un détail par rapport à l'excellence de cette série.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
FLCL
Attention, manga pour lecteurs courageux ! Car s'il est vrai que ces deux tomes, d'un manga que je considère déjà comme culte, regorgent d'originalité aussi bien narrative que scénaristique, force est de constater qu'il faut faire un réel effort pour apprécier cette bande dessinée à sa juste valeur. En effet, l'ensemble est vraiment très déroutant au premier abord. Transitions pratiquement inexistantes, saut en avant et en arrière dans la trame chronologique de l'histoire sans indication exacte, phylactères non reliés aux personnages, qui rendent les dialogues très indigestes à première vue parfois... Rien n'est simple à la première lecture... Alors bien sûr, on en sort un peu énervé.. énervé de ne pas avoir tout compris, énervé d'avoir dépensé ses maigres deniers dans une série qui, au final, n'est pas si terrible, et beaucoup trop difficile d'accès.. et comme on est courageux, et que l'on croit au potentiel de la série, on tente une relecture, ne serait ce que pour se rassurer, se dire que l'on n'est pas si bête, que ces tomes sont mal écrits et illisibles, pas vrai ? Tout faux ! Car tout s'éclaire alors, et tout ce qui semblait si lourd et indigeste, d'un coup, coule de source. FLCL EST UN CHEF D'OEUVRE ! Typiquement, le type de série qui demande un certain effort pour être apprécié à sa juste valeur. Oui mais alors, quelle claque ! Passons sur le scénario complètement bizarre et original, vraiment bien foutu, drôle, pour nous attarder sur le réel point fort de l'album : le dessin ! Car derrière ce trait minimaliste se cache certaines cases qui tiennent du chef d'oeuvre. C'est bien simple, je suis complètement sous le charme. C'est mignon, les personnages sont expressifs au possible, et l'auteur utilise son trait avec une grande intelligence pour servir la narration. FLCL (Fuli Culi, Furi Kuri, les prononciations changent suivant les pays) fait parti de ces ouvrages underground, un peu difficiles d'accès, mais qui nous apportent le meilleur de ce que l'on peut attendre de ce genre de séries. Blame m'a séduit pour la même raison... Du grand art, tout simplement !
Terrains vagues
Que ceux qui trouvent déjà Boilet trop nombriliste cliquent ailleurs, cette bd n’est pas pour eux. Baudoin signe avec « Terrains vagues » un album dont le sujet principal est tout simplement lui. Et il ne lésine pas sur les moyens. Sans aucune pudeur il examine sa peur de l’existence, son goût pour l’éternel éphémère, le devenir permanent. Incapable d’aimer car sans doute trop égocentrique, il se laisse porter d’une relation à l’autre, blessant les femmes qui se sont trop attachées à lui. Mais comme rien n’est simple, Baudoin ne se contente pas de nous raconter ça simplement. Comme il le dit à un ami, il aime écrire des récits indéfinis, incertains. Aussi vain que cela puisse paraître, il veut capter quelque chose de ces « fragments d’histoire avec des courts-circuits partout » que sont nos vies. Du coup, dans ses histoires, passé et présent se mélangent, considérations générales et sensations fugaces s’entremêlent. Le dessin se veut vif, comme croqué dans l’instant même, avec la spontanéité du moment. Baudoin fait de la bd comme d’autres écrivent ou filment, avec l’entrain du moment. C’est fragile, c’est ténu mais c’est beau et émouvant. J’ai eu l’impression de découvrir dans sa version réussie, le livre qu’il avait raté récemment avec « Les yeux dans le mur » qui était, à mon sens, trop froid, trop travaillé et trop vide car trop intellectualisé. Ici, on est plutôt en face d’un trop plein de vie, ça déborde de toutes les cases… et c’est beau à vivre.
Johan et Pirlouit
LA série culte de ma petite enfance, la seule que je relis encore avec un réel plaisir, sans lassitude alors que je les connais par coeur. De loin la meilleure série de Peyo à mon avis ! (faut dire que Johan est plus glamour que le grand Schtroumpf, ça aide ^_^) Raaaah la guerre des sept fontaines, l'anneau des castellac ! Cultissime.
Docteur Jekyll & Mister Hyde
Sans nul doute, cette BD a sa place au panthéon des meilleures BD. Mes mots ne sont pas assez élogieux pour décrire cette petite perle car pour ma part, rares sont les BDs qui m'ont autant impressionné. Dès la première page, j'ai été subjugué par le dessin. Elle rompt avec les habituelles conventions graphiques et apporte de ce fait un réel renouveau à la bande dessinée. Un vrai électrochoc. Outre l'aspect graphique, l’histoire dépeint adroitement la complexité du processus de dépravation de l'âme humaine offrant de ce fait une richesse appréciable au scénario. Résultat : une BD de qualité à lire absolument…
Monsieur Noir
Que dire si ce n'est que c'est un peu mon coup de cœur. J'ai adoré cette bande dessinée et c'est par son intermédiaire que je me suis intéressé au petit monde de la BD. Mon analyse sera donc loin d'être objective. Toutefois, je tiens à souligner que ce qui m'a séduit dans cette BD, c'est la magie qui ressort du mélange subtil d'un dessin magnifique (digne de Turf) d'avec un scénario fin et plein de rebondissements. Qui plus est, les personnages sont attachants. Le château et les dédales du palais sont remarquablement bien faits. Bref, je le recommande tout comme une bande dessinée que je trouve assez proche à savoir La Nef des Fous....
Le combat ordinaire
Il ne fait aucun doute que cette série va très prochainement faire partie des séries cultes de la BD. Car Larcenet réussit à nous émouvoir, à nous confronter à notre vécu quotidien et aux nombreuses questions qui l'accompagne. Le mieux, c'est qu'il traite de vrais problèmes de société mais avec humour et légèreté. C'est un peu comme si on sortait d'un cours de philo mais avec l'esprit léger et détendu...Loin de se prendre au sérieux, il nous confronte aux questions de la vie, de la mort, du train train quotidien, de l'engagement...Bref, c'est vraiment une BD d'exception.
Alack Sinner
Pour moi, Alack Sinner fait partie intégrante des chefs d’œuvre de la Bande dessinée. Tant au niveau graphique que du scénario, elle réussit à séduire. Au niveau dessin, on est dans un monde en noir et blanc digne des plus belles planches de Hugo Pratt et de Comès et qui dégage une atmosphère toute particulière qui s'accorde avec merveille au texte. Tantôt les dessins sont brutaux et à d'autres moments plus harmonieux suivant les intrigues. Cela permet vraiment un dialogue entre le scénario et le dessin qui permet aux émotions d'être d'autant mieux ressenties. Qui plus est, à travers ces histoires ordinaires d'un détective privé qui ne sait pas vraiment où il en est, Munoz arrive à bien recréer l'ambiance qui devait régner dans les années 70 dans les bas quartiers de New York. Outre cet aspect, il dépeint avec finesse la psychologie des hommes vivant à la fois avec leurs regrets, et leurs espoirs. Une ambiance toutefois triste, lorsqu’on se retourne et qu'on s'aperçoit qu'on n'a pas fait tout ce qu'on voulait faire. Et puis il y a l'amour et la différence entre les cultures. Comment faire pour harmoniser tout cela, ne vaut-il pas mieux fuir... A lire absolument...
Vagues à l'âme
Quel premier album! "Vague à l'âme" est une BD sublime qui, par certains côtés, me rappelle un peu les bouquins d'Isabelle Déthan, pour les côtés intimiste, familial et nostalgique. La narration est légère et subtile, en parfait accord avec le dessin: rarement le binôme dessin/scénario m'aura autant séduit. L'ensemble est extrêmement émouvant et en même temps formidablement gai: Mardon rend un vibrant hommage à son grand-père et à la vie. Superbe.
Tom Strong
En tant que « Moore-maniac » je ne suis peut-être pas le plus indiqué pour critiquer avec objectivité une œuvre du « maître », mais je ne peux décemment pas ne pas réagir aux avis négatifs qui sont ici (et laisser une série moorienne sans une moyenne minimum de 4 / 5, c’est, aaaargh, sacrilège !!). Pourquoi Tom Strong, série qui peut paraître futile et déplacée dans l’œuvre du grand Alan, mérite la considération la plus soutenue de tout bédéphile qui se respecte ? Au premier degré, Tom Strong relate les aventures palpitantes d’une sorte de super-héros confronté aux aventures les plus diverses. Sous le trait élégant et très abouti de Chris Sprouse, les péripéties narrées sont un régal pour l’imaginaire : - affrontement d’ennemis les plus variés comme l’homme modulaire ou des conquérants aztèques venus d’une réalité parallèle où ceux sont eux qui ont colonisé la planète, - voyages dans des contrées incroyables, tel ce séjour sur la pangée, ce continent unique et initial - inventions les plus diverses (appareils à traverser les murs, etc…) - et plein d’autres friandises à se mettre sous la dent Rien que l’originalité et le traitement parfait (comme toujours chez Alan Moore) de ces histoires suffisent à séduire. Mais Tom Strong, c’est plus que ça. Car il y un réel soucis de second degré permanent chez Alan Moore. Tom Strong est une parodie : une parodie des pulps d’aventures des années 30-40, en particulier, pour les connaisseurs, ceux de Doc Savage – L’homme de bronze (pour la forme on peut préciser que Doc Savage a été adapté au cinéma dans un film considéré par les spécialistes comme le nanar absolu, à voir absolument). Son héros centenaire permet à Moore de jouer non seulement avec les époques, mais aussi avec le style de narration propre à chacune (ou même différents dessinateurs interviennent). Et c’est un bonheur à chaque fois. Mais le style léger de la parodie peut aussi se révéler grave, car quand Alan Moore fait intervenir Ingrid Weiss et ses « svastika girls », émanations eugéniques tout de cuir vêtues de l’Allemagne Nazi, ce n’est pas sans dessein. A travers son héros et les dérives que peut représenter l’image d’un « être supérieur », ce n’est ni plus ni moins au mythe du « sur-homme » (et la façon dont il été mal digéré par les dignitaires nazis) qu’il s’attaque… (bon, un jour j’écrirais un article entier sur l’intervention du fascisme et le nazisme dans l’œuvre d’Alan Moore, mais aujourd’hui, j’vais vous laisser tranquille) Bref, lisez Tom Strong, et laisser vous guider par le génie de son auteur qui encore une fois ne nous déçoit pas.
Le Pouvoir des innocents
Dire que Brunschwig est fort serait un euphémisme. Son scénar est génial, tant sur le fond que dans la forme. Son histoire mêle brillament réflexions sur l'auto-défense, le fascisme, la corruption, la folie, le don de soi, pour poser une question finalement pas si éloignée de celle de "Watchmen": la fin justifie t-elle tout? Son scénar est prenant et intelligent, rehaussé de plus par un auteur qui maîtrise sa narration comme personne. Mélangeant les personnages et les sous-histoires, les flash back (parfois très long) à la réalité, il donne tellement de substance à ses personnages qu'on progresse dans notre compréhension de ceux-ci à mesure que l'on progresse dans la compréhension de l'intrigue. Brunschwig est arrivé à pondre un polar psychologique et social comme je n'en ai jamais vu. Chacun des 5 tomes apporte sa pierre à l'édifice: si le premier, par sa violence crue et le dernier, par sa fin sans compromis, sortent du lot, les autres, énormément centrés sur Providence, sont également d'une qualité évidente, laissant le temps au temps et plongeant dans le passé des personnages. Je suis beaucoup moins convaincu par les dessins même si c'est la mise en couleur qui me gène le plus et qui finalement, empèche d'apprécier vraiment ces derniers. Un détail par rapport à l'excellence de cette série.