Un mega coup de coeur pour cette BD !
Je me suis fait transporter dans cette histoire et cet univers qui est un savant mélange entre Miyazaki et Jules Verne : La conquête de l'espace à la fin du 19ème siècle et qui s’appuie sur la théorie de l'éther (théorie que j'avoue ne pas connaître).
Alex Alice qui fait de la couleur directe, c'est vraiment splendide, c'est à tomber. Chaque page est un régal, la mise en page est top, les décors et les engins sont extra.
J'arrête les superlatifs, je pense que c'est assez clair.
Vivement le tome 2 pour avoir la suite et fin de cette formidable aventure.
L'auteur raconte comment il a vécu ses années collège avec Jeffrey Dahmer, un type qu'on a tous envie d'avoir comme pote. Bon, Dahmer n'était pas vraiment l'ami de l'auteur, il était surtout le type qui faisait des trucs bizarres que les étudiants trouvaient marrant.
J'ai lu cet album d'un trait tellement c'était intéressant. J'ai bien aimé apprendre la jeunesse de Dahmer, un tueur en série que je connaissais, mais pas trop (en gros, tout ce que je savais c'était son cannibalisme). Dahmer fait un peu pitié dans certaines scènes et heureusement l'auteur ne tombe pas dans le mélo facile du genre "Dahmer était une pauvre victime de la société".
Les notes à la fin sont un excellent bonus qui permet d'approfondir le sujet. Cela fait aussi réfléchir. Imaginez que vous appreniez qu'un de vos anciens camarades de classe est devenu un tueur en série.
Après relecture, j'aime de plus en plus cet album et je passe donc à la note maximal
Ca commence comme une enquête sur un adultère dans une petite ville des Etats Unis. Ça tourne au vrai bon drame familial, impliquant une centrale nucléaire, un industriel fabriquant de bonbons anti-radiation, le tout dans les vrombissements des voitures américaines, le claquement des planches à roulettes, la lumière de motels sordides et l’éclat des flingues de la pègre.
Une histoire très bien ficelée où le personnel et le professionnel vont se trouver intimement liés. C'est la suite des aventures de Sally Sallinger dont je n'avais pas lu le premier tome.
L’image est vraiment originale. Des traits, visiblement aux feutres noirs, très expressifs et peu nuancés cernent des visages adroitement stylisés. Des bouches et des nez pleins de personnalité. Les couleurs assez surprenantes donnent forme à un éclairage surexposé. Jamais de dégradé : les aplats de couleurs sont interrompus par des blancs francs, sans doute ménagés à l’aide d’un logiciel. Cette technique abrupte se marie très bien avec des dialogues extrêmement justes.
Un exemple d’explications tendues dans une voiture entre conjoints me revient en mémoire où les mots employés, le souffle des phrases sent vraiment le vécu.
Sally, avec sa bouche douloureuse, ses sourcils blasés, désespérément plats, son brushing roux vaguement démodé, agace un peu au début, mais finit par devenir plus qu’attachante. Son amant au look d’indien imposant est très réussi aussi, son visage bonhomme est délimité par quelques rides profondes vraiment bien choisies.
Bref, tant au niveau du dessin que du scénario et des dialogues, c’est un sans faute qui vous remue. Une histoire complexe avec des personnages consistants dans un décor aux limites entre l’imaginaire et le banal (une petite ville américaine mais vue par le prisme de mystérieux bonbons hallucinatoires…).
S'il y a bien une série qui m'a fait découvrir la nouvelle vague bd (celle qui débute dans les années 90), c'est bien Lanfeust de Troy, qui peut être considéré comme la matrice du succès de la maison d'édition Soleil. Pour tout dire, avant que mes mains ne se posent sur ce petit phénomène d'édition ma culture bd se bornait grosso modo aux ultraclassiques (Astérix, Tintin, les Schtroumpfs, Spirou, Lucky Luke, Blake et Mortimer...) et aux séries à succès de Van Hamme (le tryptique Thorgal-XIII-Largo Winch). Mais Lanfeust a tout changé.
Cette série a bercé mon adolescence, au même titre par exemple que Harry Potter. Je me souviens encore quand, chaque semaine lorsque ma mère me refilait mon argent de poche, je cavalais jusqu'à en perdre mon souffle vers la Fnac près de chez moi pour m'acheter un des tomes de la saga. En tenir un dans mes mains à cette époque me procurait un émerveillement comparable à celui de l'archéologue qui tiendrait entre ses doigts le Saint-Graal tant recherché.
Alors oui, c'est sûr, si j'analyse Lanfeust de Troy avec mon regard critique et adulte d'aujourd'hui, comme le font quelques rabat-joie dans les commentaires précédents, les défauts sautent au yeux. L'humour un peu lourdaud, d'abord, mais pas seulement. L'intrigue aussi, qui, si on reste objectif, ne révolutionne pas franchement le genre. Mais quand même, si l'on se donne la peine de regarder les choses sous un autre angle, Lanfeust de Troy c'est tout autre chose. Le souffle épique, la sensation de grande aventure, les paysages saisissants, les affrontements dantesques, les second rôles tous attachants (aaah Hébus!! Héééébus !), la magie et son système complexe, l'explosion d'hémoglobine... tous ces atouts forment à mes yeux les ingrédients d'une oeuvre immense, cohérente et passionnante, qui m'aura offert un grand plaisir de lecture comme rarement j'en ai ressenti dans mes années collège. Une saga culte, donc, incontournable, qui sied mieux à un lectorat jeune mais qui peut tout à fait plaire à des adultes vaccinés de tout sectarisme.
Ça c'est une vraie claque !
Il y a déjà quelques mois que je feuilletais ce gros livre et que je le reposais, remettant sa lecture à plus tard malgré les critiques élogieuses dont il bénéficie. Le dessin un peu raide, entre réalisme et caricature ne me plaît toujours pas, et puis tout de même : presque 400 pages…
Mais quand je m'y suis plongé, pas moyen de lâcher ce long récit.
Et je souscris aux nombreux avis de lecteurs enthousiastes : Joe Sacco est un grand Monsieur.
Il nous offre un récit d’une rare clarté sur l’histoire de la bande de Gaza entre la fin des années 1940 et le début des années 2000. L'histoire est généralement écrite par les vainqueurs et celle de Gaza n’échappe pas à la règle. Or, les Palestiniens sont du côté des perdants. C’est peut-être pour cela qu’ils se construisent une histoire souvent déformée par l’amertume, la haine et le désir de revanche.
Sacco s’attache à démêler les faits contradictoires qui lui sont présentés pour s’intéresser à des événements presque oubliés, y compris par les Palestiniens eux-mêmes. À l’automne 1956, durant la crise de Suez, en marge de l’histoire, l’armée israélienne envahit la bande de Gaza et tue quelques centaines de civils Palestiniens. Loin de la presse et de la grande histoire qui s’écrit en Égypte, ces morts passent quasiment inaperçus et sont vite oubliés au fil des nombreux conflits ultérieurs. Cinquante ans plus tard, dans un climat de guerre civile, Sacco part à la rencontre des témoins survivants pour reconstituer les faits.
L’auteur ne s’en cache pas : il se bat contre lui-même pour ne pas prendre parti et rester objectif. Même s’il privilégie le point de vue palestinien, il s’efforce toujours de vérifier ses sources, de croiser les témoignages et de les confronter à ceux des Israéliens quand c’est possible. Son honnêteté est touchante et admirable.
C’est autant dans la description de sa démarche d’enquêteur que dans la reconstitution des événements de 1956 que Sacco se montre génial. Jamais je n’ai autant compris toute la difficulté qu'il y a à reconstituer un événement passé avec la rigueur du journaliste et de l’historien. La quête des témoins dans des villes en ruines, les témoignages contradictoires de vieillards capricieux, amnésiques ou affabulateurs, les quasi-vérités ou les faux mensonges sont autant d’obstacles qu’il doit affronter au cours de sa longue enquête.
Au final, on sent tout ce que la transcription en bande dessinée des massacres de l’année 1956 lui a coûté de travail et d’efforts. Sacco n’est ni vraiment journaliste, ni vraiment historien, mais il parvient finalement à rendre compte des faits avec plus de force et d’efficacité que ne l’auraient fait ces deux professions.
Reportage, livre d’histoire, discours militant, réflexion sur le métier de journaliste, essai sur le rapport entre histoire et mémoire… Gaza 1956, en marge de l’histoire est tout cela à la fois et bien plus encore. Sa portée didactique dépasse largement le sujet traité.
Une bande dessinée atypique dont la lecture me semble indispensable.
Je poste mon avis après la lecture de « Six saisons sur Ilo » et d’« Aïeïa d’Aldaal », et j’ai un peu feuilleté le 1er tome.
Ce que j’ai remarqué en premier sur cette série c’est le nombre de pages. Environ une centaine pour chaque album, ce qui n’est pas forcément signe d’une bonne bd mais vu le prix, un poil plus élevé que la moyenne, je me suis dit que ça partait bien.
Et justement, le dessin est d’une très grande qualité, Bourgeon a inventé un univers qui n’a rien à envier à StarWars ou d’autres grands récits de science-fiction et il fait preuve de beaucoup d’imagination pour dessiner ses décors très diversifiés. La lecture pour un seul livre m’a pris des heures tant je me suis attardé sur chaque case. Le coloriage est de même niveau avec beaucoup de dégradés, une très grande variété de couleurs, vraiment superbe. Si c’est le pied d’admirer la faune dessinée par Bourgeon, il n’en est pas de même pour les personnages. C’est en effet le seul hic que j’ai à reprocher au dessinateur, il maîtrise très bien les corps (les personnages étant essentiellement féminins ET sexy, cela rend la lecture encore plus agréable) mais les têtes sont juste affreusement laides. Ils ont tous des têtes de tarés consanguins, homme ou femme se ressemblent (et du coup c’est moins sexy). Et il n’y a pas que moi que cela a dérangé à la lecture des autres commentaires.
Si le dessin est de qualité c’est en partie grâce à une histoire qui le sert parfaitement. Chaque album décrit une longue aventure de Cyann, si bien qu’entre le début et la fin de la bd, il s’est passé énormément de choses, de changements de lieu, de climat, de nouvelles rencontres, ce qui offre la possibilité à Bourgeon d’exprimer toute son imagination. Le scénario, lui, n’est pas très fin et parle essentiellement de cul et de complot dont on a parfois du mal à comprendre l’intrigue. Parce que, si l’auteur nous embarque dans son univers visuel, il en va de même pour tout le reste, les personnages ont leur propre langue (donc des mots dont on ne comprend pas toujours la définition) et les auteurs ne nous en disent pas plus sur les règles qui régissent cet univers. En gros, c’est à nous de nous immerger dans le décor. C’est pour ça que je conseil de ne pas faire comme moi et de commencer par la lecture de « La source et la sonde », le tome 1.
Mais en conclusion, je dirais que c’est une des meilleures séries que j’ai pu lire, le plaisir ne vient pas vraiment de l’intrigue, il faut juste se laisser transporter par la beauté des dessins et ça passe tout seul.
MISE A JOUR 03/10/2014
Le tome 5 m'avait très déçu, le tome 6 et dernier ma réconcilié avec la série. On retrouve le charme et les ambiances exotiques des deux premiers albums, chose qu'on avait un peu perdu par la suite. La qualité graphique est au rendez-vous par rapport au tome 5 qui a un goût fade et d'inachevé. Certes on est très loin de Six saisons sur Ilo et La Source et la Sonde mais on en demandait pas tant à François Bourgeon.
L'histoire est très complexe et demande une relecture à chaque nouvel album et une fois parvenu à la fin du tome 6 on se dit "quelle épopée !" Ça a pris du temps mais c'était grandiose.
Cela vaut bien une rehausse de la note et un classement dans la catégorie des œuvres cultes. Après 21 ans d'attentes c'est bien la moindre des choses. Tchao Cyann !
Merveilleux!
Un scénario qui tient la route jusqu'au bout (ce qui est notable... hélas), et qui prend même de plus en plus de consistance au fil des albums.
Une profondeur inattendue sous les airs naïfs du départ.
De belles illustrations.
Superbe!
Illustrations exceptionnelles de Bastide.
Cette anti-chronologie est particulièrement plaisante et bien menée.
Le mystère des Sambre prend de la consistance.
"Si vous avez aimé UW1, vous aimerez UW2."
Il est bien sûr un peu tôt pour savoir si cette série sera à la hauteur du premier opus. Ce qui est certain, c'est qu'elle en prend le chemin. La prise en main par rapport à UW1 est bien faite, on peut lire ces 2 tomes sans avoir approché UW1. Ça n'est pas optimal, mais c'est bien résumé et expliqué.
La continuité et la cohérence avec la série initiale est complète (on n'en demandait pas moins). Les personnages sont construits et attachants, le scénario semble en béton armé, et j'apprécie les dessins.
Si j'avais un reproche, ça serait, hum, peut-être une continuité un peu proche avec la série initiale (le fameux wormhole), mais c'est vraiment osé de dire ça après seulement 2 tomes.
Bref, vivement le T3 !
Waouw, quel pied ! Luc Brunschwig a vraiment bien fait de ne pas lâcher l’affaire et de reprendre plus de 10 ans après son scénario d’Urban Games et de l’étoffer pour notre plus grand bonheur. J’avais déjà beaucoup apprécié le premier tome, mais j’ai dévoré le deuxième.
L’histoire pour moi est originale (mais je ne suis pas une grande spécialiste en science-fiction). Luc Brunschwig et Roberto Ricci ont créé un monde imaginaire dans lequel je rentre sans aucun problème. Les personnages sont attachants et on suit avec intérêt le parcours de ce bon gros nounours un peu naïf qui débarque de sa campagne pour faire partie des Urban Interceptors et de ce gamin qui n’attend qu’une chose, pouvoir senfuir pour découvrir la ville et se retrouve finalement totalement perdu. Je me suis tellement attachée aux personnages que j’avoue que la fin du deuxième tome m’a mis les larmes aux yeux… mais je n’en dirai pas plus.
Et que dire des dessins de Roberto Ricci ? Contrairement à Telenk0, je trouve les couvertures sublimes et c’est celle du tome 1 qui m’a donné envie en premier d’ouvrir l’album. Le dessin est très fouillé, il fourmille de détails (quel bonheur d’essayer de reconnaître tous ces personnages costumés) mais est néanmoins très clair. Les couleurs sont magnifiques et participent bien à l’atmosphère qui se dégage du dessin, un peu sombre (tout n’est pas rose à Monplaisir)… sauf quand on accède au « Nirvana », second niveau de loisirs de Monplaisir réservé aux personnes plus aisées financièrement, où tout s’illumine subitement.
Bref, un petit bijou qui mérite pour moi un « culte » sans aucun problème. On verra si la suite tient les promesses des deux premiers tomes… En tout cas, j’ai hâte !!!
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Après lecture du tome 3, ma note reste la même. Avant de lire le troisième, j'ai relu les deux premiers et la fin du deuxième tome m'a fait le même effet que la première fois, alors que l'effet de surprise n'était plus là. Du tout bon ! Et le troisième ne m'a absolument pas déçu. Le dessin de Roberto Ricci est toujours aussi bon et pour ce qui est du scénario, je n'ai qu'une seule envie... connaitre la suite !!!!
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Le Château des étoiles
Un mega coup de coeur pour cette BD ! Je me suis fait transporter dans cette histoire et cet univers qui est un savant mélange entre Miyazaki et Jules Verne : La conquête de l'espace à la fin du 19ème siècle et qui s’appuie sur la théorie de l'éther (théorie que j'avoue ne pas connaître). Alex Alice qui fait de la couleur directe, c'est vraiment splendide, c'est à tomber. Chaque page est un régal, la mise en page est top, les décors et les engins sont extra. J'arrête les superlatifs, je pense que c'est assez clair. Vivement le tome 2 pour avoir la suite et fin de cette formidable aventure.
Mon ami Dahmer
L'auteur raconte comment il a vécu ses années collège avec Jeffrey Dahmer, un type qu'on a tous envie d'avoir comme pote. Bon, Dahmer n'était pas vraiment l'ami de l'auteur, il était surtout le type qui faisait des trucs bizarres que les étudiants trouvaient marrant. J'ai lu cet album d'un trait tellement c'était intéressant. J'ai bien aimé apprendre la jeunesse de Dahmer, un tueur en série que je connaissais, mais pas trop (en gros, tout ce que je savais c'était son cannibalisme). Dahmer fait un peu pitié dans certaines scènes et heureusement l'auteur ne tombe pas dans le mélo facile du genre "Dahmer était une pauvre victime de la société". Les notes à la fin sont un excellent bonus qui permet d'approfondir le sujet. Cela fait aussi réfléchir. Imaginez que vous appreniez qu'un de vos anciens camarades de classe est devenu un tueur en série. Après relecture, j'aime de plus en plus cet album et je passe donc à la note maximal
Bonbons atomiques
Ca commence comme une enquête sur un adultère dans une petite ville des Etats Unis. Ça tourne au vrai bon drame familial, impliquant une centrale nucléaire, un industriel fabriquant de bonbons anti-radiation, le tout dans les vrombissements des voitures américaines, le claquement des planches à roulettes, la lumière de motels sordides et l’éclat des flingues de la pègre. Une histoire très bien ficelée où le personnel et le professionnel vont se trouver intimement liés. C'est la suite des aventures de Sally Sallinger dont je n'avais pas lu le premier tome. L’image est vraiment originale. Des traits, visiblement aux feutres noirs, très expressifs et peu nuancés cernent des visages adroitement stylisés. Des bouches et des nez pleins de personnalité. Les couleurs assez surprenantes donnent forme à un éclairage surexposé. Jamais de dégradé : les aplats de couleurs sont interrompus par des blancs francs, sans doute ménagés à l’aide d’un logiciel. Cette technique abrupte se marie très bien avec des dialogues extrêmement justes. Un exemple d’explications tendues dans une voiture entre conjoints me revient en mémoire où les mots employés, le souffle des phrases sent vraiment le vécu. Sally, avec sa bouche douloureuse, ses sourcils blasés, désespérément plats, son brushing roux vaguement démodé, agace un peu au début, mais finit par devenir plus qu’attachante. Son amant au look d’indien imposant est très réussi aussi, son visage bonhomme est délimité par quelques rides profondes vraiment bien choisies. Bref, tant au niveau du dessin que du scénario et des dialogues, c’est un sans faute qui vous remue. Une histoire complexe avec des personnages consistants dans un décor aux limites entre l’imaginaire et le banal (une petite ville américaine mais vue par le prisme de mystérieux bonbons hallucinatoires…).
Lanfeust de Troy
S'il y a bien une série qui m'a fait découvrir la nouvelle vague bd (celle qui débute dans les années 90), c'est bien Lanfeust de Troy, qui peut être considéré comme la matrice du succès de la maison d'édition Soleil. Pour tout dire, avant que mes mains ne se posent sur ce petit phénomène d'édition ma culture bd se bornait grosso modo aux ultraclassiques (Astérix, Tintin, les Schtroumpfs, Spirou, Lucky Luke, Blake et Mortimer...) et aux séries à succès de Van Hamme (le tryptique Thorgal-XIII-Largo Winch). Mais Lanfeust a tout changé. Cette série a bercé mon adolescence, au même titre par exemple que Harry Potter. Je me souviens encore quand, chaque semaine lorsque ma mère me refilait mon argent de poche, je cavalais jusqu'à en perdre mon souffle vers la Fnac près de chez moi pour m'acheter un des tomes de la saga. En tenir un dans mes mains à cette époque me procurait un émerveillement comparable à celui de l'archéologue qui tiendrait entre ses doigts le Saint-Graal tant recherché. Alors oui, c'est sûr, si j'analyse Lanfeust de Troy avec mon regard critique et adulte d'aujourd'hui, comme le font quelques rabat-joie dans les commentaires précédents, les défauts sautent au yeux. L'humour un peu lourdaud, d'abord, mais pas seulement. L'intrigue aussi, qui, si on reste objectif, ne révolutionne pas franchement le genre. Mais quand même, si l'on se donne la peine de regarder les choses sous un autre angle, Lanfeust de Troy c'est tout autre chose. Le souffle épique, la sensation de grande aventure, les paysages saisissants, les affrontements dantesques, les second rôles tous attachants (aaah Hébus!! Héééébus !), la magie et son système complexe, l'explosion d'hémoglobine... tous ces atouts forment à mes yeux les ingrédients d'une oeuvre immense, cohérente et passionnante, qui m'aura offert un grand plaisir de lecture comme rarement j'en ai ressenti dans mes années collège. Une saga culte, donc, incontournable, qui sied mieux à un lectorat jeune mais qui peut tout à fait plaire à des adultes vaccinés de tout sectarisme.
Gaza 1956 - En marge de l'histoire
Ça c'est une vraie claque ! Il y a déjà quelques mois que je feuilletais ce gros livre et que je le reposais, remettant sa lecture à plus tard malgré les critiques élogieuses dont il bénéficie. Le dessin un peu raide, entre réalisme et caricature ne me plaît toujours pas, et puis tout de même : presque 400 pages… Mais quand je m'y suis plongé, pas moyen de lâcher ce long récit. Et je souscris aux nombreux avis de lecteurs enthousiastes : Joe Sacco est un grand Monsieur. Il nous offre un récit d’une rare clarté sur l’histoire de la bande de Gaza entre la fin des années 1940 et le début des années 2000. L'histoire est généralement écrite par les vainqueurs et celle de Gaza n’échappe pas à la règle. Or, les Palestiniens sont du côté des perdants. C’est peut-être pour cela qu’ils se construisent une histoire souvent déformée par l’amertume, la haine et le désir de revanche. Sacco s’attache à démêler les faits contradictoires qui lui sont présentés pour s’intéresser à des événements presque oubliés, y compris par les Palestiniens eux-mêmes. À l’automne 1956, durant la crise de Suez, en marge de l’histoire, l’armée israélienne envahit la bande de Gaza et tue quelques centaines de civils Palestiniens. Loin de la presse et de la grande histoire qui s’écrit en Égypte, ces morts passent quasiment inaperçus et sont vite oubliés au fil des nombreux conflits ultérieurs. Cinquante ans plus tard, dans un climat de guerre civile, Sacco part à la rencontre des témoins survivants pour reconstituer les faits. L’auteur ne s’en cache pas : il se bat contre lui-même pour ne pas prendre parti et rester objectif. Même s’il privilégie le point de vue palestinien, il s’efforce toujours de vérifier ses sources, de croiser les témoignages et de les confronter à ceux des Israéliens quand c’est possible. Son honnêteté est touchante et admirable. C’est autant dans la description de sa démarche d’enquêteur que dans la reconstitution des événements de 1956 que Sacco se montre génial. Jamais je n’ai autant compris toute la difficulté qu'il y a à reconstituer un événement passé avec la rigueur du journaliste et de l’historien. La quête des témoins dans des villes en ruines, les témoignages contradictoires de vieillards capricieux, amnésiques ou affabulateurs, les quasi-vérités ou les faux mensonges sont autant d’obstacles qu’il doit affronter au cours de sa longue enquête. Au final, on sent tout ce que la transcription en bande dessinée des massacres de l’année 1956 lui a coûté de travail et d’efforts. Sacco n’est ni vraiment journaliste, ni vraiment historien, mais il parvient finalement à rendre compte des faits avec plus de force et d’efficacité que ne l’auraient fait ces deux professions. Reportage, livre d’histoire, discours militant, réflexion sur le métier de journaliste, essai sur le rapport entre histoire et mémoire… Gaza 1956, en marge de l’histoire est tout cela à la fois et bien plus encore. Sa portée didactique dépasse largement le sujet traité. Une bande dessinée atypique dont la lecture me semble indispensable.
Le Cycle de Cyann
Je poste mon avis après la lecture de « Six saisons sur Ilo » et d’« Aïeïa d’Aldaal », et j’ai un peu feuilleté le 1er tome. Ce que j’ai remarqué en premier sur cette série c’est le nombre de pages. Environ une centaine pour chaque album, ce qui n’est pas forcément signe d’une bonne bd mais vu le prix, un poil plus élevé que la moyenne, je me suis dit que ça partait bien. Et justement, le dessin est d’une très grande qualité, Bourgeon a inventé un univers qui n’a rien à envier à StarWars ou d’autres grands récits de science-fiction et il fait preuve de beaucoup d’imagination pour dessiner ses décors très diversifiés. La lecture pour un seul livre m’a pris des heures tant je me suis attardé sur chaque case. Le coloriage est de même niveau avec beaucoup de dégradés, une très grande variété de couleurs, vraiment superbe. Si c’est le pied d’admirer la faune dessinée par Bourgeon, il n’en est pas de même pour les personnages. C’est en effet le seul hic que j’ai à reprocher au dessinateur, il maîtrise très bien les corps (les personnages étant essentiellement féminins ET sexy, cela rend la lecture encore plus agréable) mais les têtes sont juste affreusement laides. Ils ont tous des têtes de tarés consanguins, homme ou femme se ressemblent (et du coup c’est moins sexy). Et il n’y a pas que moi que cela a dérangé à la lecture des autres commentaires. Si le dessin est de qualité c’est en partie grâce à une histoire qui le sert parfaitement. Chaque album décrit une longue aventure de Cyann, si bien qu’entre le début et la fin de la bd, il s’est passé énormément de choses, de changements de lieu, de climat, de nouvelles rencontres, ce qui offre la possibilité à Bourgeon d’exprimer toute son imagination. Le scénario, lui, n’est pas très fin et parle essentiellement de cul et de complot dont on a parfois du mal à comprendre l’intrigue. Parce que, si l’auteur nous embarque dans son univers visuel, il en va de même pour tout le reste, les personnages ont leur propre langue (donc des mots dont on ne comprend pas toujours la définition) et les auteurs ne nous en disent pas plus sur les règles qui régissent cet univers. En gros, c’est à nous de nous immerger dans le décor. C’est pour ça que je conseil de ne pas faire comme moi et de commencer par la lecture de « La source et la sonde », le tome 1. Mais en conclusion, je dirais que c’est une des meilleures séries que j’ai pu lire, le plaisir ne vient pas vraiment de l’intrigue, il faut juste se laisser transporter par la beauté des dessins et ça passe tout seul. MISE A JOUR 03/10/2014 Le tome 5 m'avait très déçu, le tome 6 et dernier ma réconcilié avec la série. On retrouve le charme et les ambiances exotiques des deux premiers albums, chose qu'on avait un peu perdu par la suite. La qualité graphique est au rendez-vous par rapport au tome 5 qui a un goût fade et d'inachevé. Certes on est très loin de Six saisons sur Ilo et La Source et la Sonde mais on en demandait pas tant à François Bourgeon. L'histoire est très complexe et demande une relecture à chaque nouvel album et une fois parvenu à la fin du tome 6 on se dit "quelle épopée !" Ça a pris du temps mais c'était grandiose. Cela vaut bien une rehausse de la note et un classement dans la catégorie des œuvres cultes. Après 21 ans d'attentes c'est bien la moindre des choses. Tchao Cyann !
Alim le tanneur
Merveilleux! Un scénario qui tient la route jusqu'au bout (ce qui est notable... hélas), et qui prend même de plus en plus de consistance au fil des albums. Une profondeur inattendue sous les airs naïfs du départ. De belles illustrations.
La Guerre des Sambre - Hugo & Iris
Superbe! Illustrations exceptionnelles de Bastide. Cette anti-chronologie est particulièrement plaisante et bien menée. Le mystère des Sambre prend de la consistance.
Universal War Two
"Si vous avez aimé UW1, vous aimerez UW2." Il est bien sûr un peu tôt pour savoir si cette série sera à la hauteur du premier opus. Ce qui est certain, c'est qu'elle en prend le chemin. La prise en main par rapport à UW1 est bien faite, on peut lire ces 2 tomes sans avoir approché UW1. Ça n'est pas optimal, mais c'est bien résumé et expliqué. La continuité et la cohérence avec la série initiale est complète (on n'en demandait pas moins). Les personnages sont construits et attachants, le scénario semble en béton armé, et j'apprécie les dessins. Si j'avais un reproche, ça serait, hum, peut-être une continuité un peu proche avec la série initiale (le fameux wormhole), mais c'est vraiment osé de dire ça après seulement 2 tomes. Bref, vivement le T3 !
Urban
Waouw, quel pied ! Luc Brunschwig a vraiment bien fait de ne pas lâcher l’affaire et de reprendre plus de 10 ans après son scénario d’Urban Games et de l’étoffer pour notre plus grand bonheur. J’avais déjà beaucoup apprécié le premier tome, mais j’ai dévoré le deuxième. L’histoire pour moi est originale (mais je ne suis pas une grande spécialiste en science-fiction). Luc Brunschwig et Roberto Ricci ont créé un monde imaginaire dans lequel je rentre sans aucun problème. Les personnages sont attachants et on suit avec intérêt le parcours de ce bon gros nounours un peu naïf qui débarque de sa campagne pour faire partie des Urban Interceptors et de ce gamin qui n’attend qu’une chose, pouvoir senfuir pour découvrir la ville et se retrouve finalement totalement perdu. Je me suis tellement attachée aux personnages que j’avoue que la fin du deuxième tome m’a mis les larmes aux yeux… mais je n’en dirai pas plus. Et que dire des dessins de Roberto Ricci ? Contrairement à Telenk0, je trouve les couvertures sublimes et c’est celle du tome 1 qui m’a donné envie en premier d’ouvrir l’album. Le dessin est très fouillé, il fourmille de détails (quel bonheur d’essayer de reconnaître tous ces personnages costumés) mais est néanmoins très clair. Les couleurs sont magnifiques et participent bien à l’atmosphère qui se dégage du dessin, un peu sombre (tout n’est pas rose à Monplaisir)… sauf quand on accède au « Nirvana », second niveau de loisirs de Monplaisir réservé aux personnes plus aisées financièrement, où tout s’illumine subitement. Bref, un petit bijou qui mérite pour moi un « culte » sans aucun problème. On verra si la suite tient les promesses des deux premiers tomes… En tout cas, j’ai hâte !!! ------ Après lecture du tome 3, ma note reste la même. Avant de lire le troisième, j'ai relu les deux premiers et la fin du deuxième tome m'a fait le même effet que la première fois, alors que l'effet de surprise n'était plus là. Du tout bon ! Et le troisième ne m'a absolument pas déçu. Le dessin de Roberto Ricci est toujours aussi bon et pour ce qui est du scénario, je n'ai qu'une seule envie... connaitre la suite !!!!