Les derniers avis (38558 avis)

Par Don Lope
Note: 5/5
Couverture de la série Cuervos
Cuervos

Je suis assez surpris par les notes assez moyennes que récolte "Cuervos", dont le titre est un hommage au grand Carlos Saura, car j'ai été personnellement envoûté par cette série et particulièrement le premier tome dont la force m'a rappelé "Los Olvidados" ou le premier opus de Juan Solo. Certes, le dessin n'est pas toujours à mon goût mais il bénéficie par contre de cadrages souvent exceptionnels. La couleur ne m'a pas choqué plus que ça; elle ne mérite pas de louanges mais elle n'est pas ratée au point d'être ainsi villipendée. On est souvent dans des teintes lavandes qui renforcent le côté crépusculaire de cette histoire. Ce qui fait donc de cette série une lecture extraordinaire, c'est le scénario, absolument magistral. L'ensemble est d'une dureté incroyable mais à l'image d'"Amours chiennes" auquel le tome 2 rend hommage, on ne tombe jamais dans le misérabilisme. Il y a même quelques touches d'espoir qui parcourent la vie excessivement dure de ces gamins des rues, quoiqu'elles s'évanouissent souvent aussi vite qu'elles sont apparues. On y suit les traces de Joan, gamin intelligent dont la vie basculera le jour où il acceptera son premier contrat, la confrontation entre Joan et ce dernier restant le passage inoubliable du premier tome. Une de ces scènes qui vous laissent sans voix et vous marquent durablement. Le tome 2 nous fait découvrir Joan 10 ans plus tard. Peut-être moins puissant que le premier (et encore, vu la fin, ça se discute), il n'est pourtant pas dénué de qualité. La personnalité de Joan s'étoffe (ainsi que sa schizophrénie) et on suit progressivement sa montée dans "l'échelle sociale". Ses relations conflictuelles avec sa mère l'améneront définitivement au point de non-retour; Joan à le monde à ses pieds à la fin de ce second tome puisqu'il a perdu tout ce qu'il pouvait perdre sur Terre. Le tome 3 nous montre l'ascension politique de Joan, à mesure qu'il prend la main sur tous les cartels. Nettement moins poignant et plus politique que les deux premiers, ce tome montre la transformation du gamin en trentenaire redoutable qui s'apprête à faire main basse sur un pays. On perd un peu de la puissance des premiers tomes, notamment par des cadrages trop osés et un découpage trop cinématographique de Durand mais le récit reste d'intérêt avant le dernier tome où l'on attend une chute (ou une rédemption?) à la mesure du personnage, devenu limite mégalo. Le 4ème et dernier tome clot magnifiquement la série. On y voit un Joan vieillissant et on y découvre sa famille, aussi vile et sans scrupule que lui. La fin est brutale, en droite de ligne avec son existence entière ; il ne pouvait en être autrement. Entre grandeur et décadence, un tome qui termine remarquablement une vie de trahison et de chienlit. Une série d'une très grande force, à ne surtout pas manquer.

12/11/2003 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 4/5
Couverture de la série Le Fléau des Dieux
Le Fléau des Dieux

Je me suis fait offrir cette bd pour mon anniversaire récemment... Et je dois dire que j'ai été agréablement surpris, même si je pensais qu'elle serait de qualité, je l'ai trouvée assez excellente... Que ce soit au niveau du scénario, de l'originalité ou des dessins sompteux et bien mis en couleurs. Le mythe d'Attila le Hun revisité et transposé dans une époque futuriste, un univers qui me rapelle "l'empire" de Warhammer 40.000, à la mode de l'empire romain et qui rejette toute évolution technologique dès lors que l'orbis est à son apogée. Du très bon space opera et un scénario original, bien trouvé et qui nous emmène loin et nous fait rêver. Raaaaah cet Attila, il en aura fait couler de l'encre, lui qui cuisait ses steaks sur la selle de son cheval (c'était l'anecdote débile du jour par Gaendoul ^^) A noter que l'intégrale des tomes est disponibles aux éditions Soleil (ben oui, normal quoi), bref, 3-en-1... "La fin du 3ème tome m'a rappelé la fin de la planète des singe". Oui c'est vrai que c'est à peu près le même type de réaction... :) Assez bluffante pour une fin, je dois avouer. :)

11/11/2003 (modifier)
Par Zeitgeist
Note: 5/5
Couverture de la série La Ligue des Gentlemen Extraordinaires
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

League of Extraordinary Gentlemen vol II L'autre côté du pont, Mister Hyde contre des Tabourets qui sont les humains ? Whatever on earth possessed you To make this bold decision I guess you don't need me While whispering those words I cried like a baby Hoping you would care Ces paroles tirées de la chanson Saturnine de The Gathering me paraissent être adéquates pour le dénouement de ce deuxième volet de la LoEG aux projecteurs fixés sur Mina Murray et Mister Hyde. Ce n'est pas très étonnant en fait, puisque ce sont sans doute les moins humains des extraordinaires gentlemen. D'ailleurs tout tourne autour de la notion d'humanité dans cette nouvelle épopée. Ce n'est donc vraiment pas un hasard si Alan Moore se permet le luxe de reprendre à son compte la Guerre des Mondes de HG Wells (et aussi une autre de ses oeuvres d'ailleurs). Des extra-terrestres qui se comportent justement comme l'espèce humaine lorsqu'il s'agit de conquérir un territoire (et donc, démystification de toutes les guerres coloniales anciennes ou récentes, suivez-mon regard). Moore en profite également pour montrer le côté déshumanisant de la guerre et qu'il n'y a ni bon ni méchant dans ce genre de situation, que ce soit avec la cause de l'invasion (avec un joli clin d'oeil à Burroughs par l'intermédiaire d'un certain John Carter Warlord of Mars), ou le dénouement du conflit qui tout en suivant la conclusion d'HG Wells (d'ailleurs c'est sans doute la meilleure adaption de ses romans que HG Wells aurait pu souhaiter), montre aussi que l'histoire est écrite par les vainqueurs. Mais pour en revenir à Mister Jekyll et Mina Murray, ce sont peut-être les seuls vrais humains du récit (Nemo étant un peu trop désabusé et cynique, et Griffin un aigri revanchard), avec ce bon vieux Quatermain, ceux qui malgré tout arrivent à avoir des sentiments ou pour le moins de la compassion et qui savent ce que la souffrance veut dire. Mais bon la grande force d'Alan Moore a toujours été d'aborder des problèmes conflexes sous le couvert d'un récit d'une grande fluidité. C'est encore le cas ici où les réflexions d'Alan Moore n'empêchent pas des scènes de batailles hallucinantes dans des paysages dantesques ou des combats de titans dans l'intimité d'une bibliothèque, tout cela grâce au trait gargantuesque, nerveux, démésuré, caricatural, monstreux mais parfois délicat de Kevin O'Neill toujours aussi en forme, notamment lors de la scène d'ouverture de la saga sur la planète Mars qui rappellera bien des souvenirs aux lecteurs de "Watchmen". Et puis il y a les couleurs parfois réalistes parfois totalement décalées (voir le vert de la forêt l'épisode 4 ou le rouge roccoco de la Tamise) de Digmaliw. Enfin il y a ce formidable dénouement, rempli d'un puissant pathos qui aurait perdu sa connotation péjorative. Ouais, quoiqu'on en dise Moore reste le Magicien des comics-books par excellence.

11/11/2003 (modifier)
Par Erta
Note: 4/5
Couverture de la série Elle
Elle

Je l'ai adorée, "Elle". Les mots et les images sont combinés de façon douce et harmonieuse sur un sujet effroyable et boulversant (39-45). Il y a beaucoup de séquences visuelles qui rendent la lecture fluide mais peut-être un peu trop rapide. Je trouve le trait et la mise en couleur très beaux. Le dessin se rapproche du style BD japonaise, mais la technique narrative est plutôt "européenne". L'alchimie est vraiment réussie. L'intrigue est présente et je me pose bcp de questions à l'issue de ce T1 (j'ai quand même ma petite idée sur l'histoire de Michèle...) Vivement le T2!!!

11/11/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série El Borbah (Defective stories)
El Borbah (Defective stories)

Burns... Certainement une des plus belles découvertes que j'ai pu faire en matière de BD ces derniers mois, lorsque Cornélius a traduit Big Baby. El borbah ce sont des dialogues qui font mouche (mais j'aimerai quand même bien voir la VO, ce doit être encore plus vrai), un héros hors du commun et des histoires qui font frémir. Sans oublier un dessin qui se pose là et qui fait plus que soutenir ces histoires. Au petit musée des horreurs Charles Burns est un véritable artiste : ses noirs et blancs, ses dégradés de gris et ses ombres superbes portent admirablement bien ces histoires. Avec trois fois rien, Burns fait basculer un quotidien banal dans un conte noir où l'absurde le dispute à l'horreur. Mais c'est fait avec élégance, tact et une réelle économie de moyens. Sans fard, sans maquillage ni poudre aux yeux, sans rien d'autre que son énorme talent, Burns est vraiment un grand...

10/11/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série Hellboy
Hellboy

Mike Mignola a vraiment eu le nez creux lorsqu'il a décidé de créer son petit diablotin à lui, son petit démon personnel, ce Hellboy à nul autre pareil... Et si les histoires sont d'une qualité irrégulière, l'ensemble des 6 volumes traduits par Delcourt offre une vision homogène des aventures de cet enquêteur paranormal. D'une manière générale on ne peut certes pas crier au génie sur les scénarii développés par Mignola : c'est souvent très basique et maintes fois vu et revu : les méchants démons contre les gentils démons, les méchantes sorcières contre les gentilles sorcières, c'est un combat que nous ressortent chaque mois des dizaines d'auteurs de romans, de BD ou des scénaristes. Mais Mignola ne commet pas de faute de goût, à défaut de se montrer original ou de renouveler le genre, il se montre efficace et convaincant, à l'image de son héros superbement mis en image. Car c'est là le point le plus louable de Hellboy : son dessin superbe. Les couleurs sont franches, les ombres bien senties, les alternances bien choisies. Mignola se régale et nous régale avec des planches réellement superbes, complètement dans l'esprit comics tout en offrant une vision en marge qui va s'inspirer des créations plus littéraires et qui lorgnent du côté du fantastique. Alors après oui c'est un peu toujours pareil et on aime ou on n'aime pas, en tous les cas je trouve ça superbe ;)

10/11/2003 (modifier)
Par JBT900
Note: 4/5
Couverture de la série Carnets de Joann Sfar
Carnets de Joann Sfar

Harmonica
Une sacrée belle découverte que la lecture de ce premier tome des carnets de Sfar ! Je me suis fait violence pour le lire, quelques jours après la sortie du tome 4, je lis le tome 1 : on ne peut pas dire que j'ai sauté sur le concept. Et quel bonheur ! Vous en voulez de la BD écrite avec le coeur, les tripes, vous en voulez une oeuvre pleine de tendresse et d'amour? Loin de tout nombrilisme pour auteurs pédants, ce premier tome est une fontaine de jouvence, la porte d'entrée vers le monde d'un homme amoureux de la vie, de sa famille, de son métier, de ses amis. C'est un bel hymne à la vie qui revigore et qui explose. Comme un feu d'artifice ça part dans tous les sens, autant au niveau des dessins que du texte. C'est le fouillis, le bordel, le caca même parfois. Mais à qui voudra bien ôter ses oeillières, Sfar promet un beau voyage vers les contrées de son imaginaire, vers les limbes de son monde et de sa vie. Constater qu'il y a encore de grands enfants qui savent toujours rêver et nous faire rêver, c'est une sacrée bonne nouvelle et il faut se ruer sur ces carnets !
Ukulélé
Lu après Parapluie, Ukulélé m'a moins emballé que les deux premiers carnets de Jojo. 430 pages de carnets, ça va bien mais forcément c'est très inégal et sur certaines pages j'ai vraiment décroché. Sur une telle longueur et un tel volume il est forcé que l'auteur en arrive à se répéter, l'exercice même du genre donnant matière à un telle dérive. Néanmoins certaines pages restent délicieuses et rattrapent vraiment le reste... L'état d'esprit de Sfar pendant ces carnets est très présent, on sent bien quelles sont ses préoccupations et pour tout amateur de son oeuvre, la lecture de Ukulélé demeure un très bon moment.
Parapluie
Suite des carnets de Sfar avec la même recette légèrement augmentée de quelques pages en sus. L'émotion est toujours au rendez-vous, notamment lorsque Sfar nous parle de sa fille et de sa femme et surtout lorsqu'il les dessine avec un amour infini qui transparaît derrière tous les traits de son dessin. Un peu moins de musique que dans "Harmonica", un peu plus de tout le reste : l'amitié, la création, la religion, et la pluie... La foutue pluie parisienne. En lisant ces carnets, on comprend davantage des oeuvres telles que "Le chat du rabbin" ou "Pascin". Et on comprend peut-être un peu plus pourquoi parfois Sfar peut apparaître arrogant, hautain. Les grandes discussions qui ont opposé le mouvement que les journalistes ont appelé "nouvelle BD" et la traditionnelle BD franco belge, les idées de Sfar sur le dessin, sur l'art en général. On comprend un peu plus ce qui l'anime et si ces carnets ne sont pas une tentative de dire "Désolé mais je suis comme ça", c'est à coup sûr une façon de dire "Que ça vous plaise ou non, je suis comme ça". Et Sfar n'apparaît pas aussi sûr ni fier de lui. Il apparaît comme un homme simple, avec ses doutes et ses questions.

10/11/2003 (modifier)
Par EXJulien
Note: 4/5
Couverture de la série Mayam
Mayam

Tiens, j'en suis le premier étonné mais c'est plutot sympa comme premier tome! Après les premières pages, j'avais le vilain pressentiment d'être tombé sur un xième space-opéra bien lourdingue. Hé bien non. La narration est très réussie, moins pesante que dans "L'étoile du désert", la voix off (ou le narrateur, ou appellez ça come vous voulez) est très bien utilisée. Au pire peut on lui reprocher de parfois caricaturer le personnage principal. De plus, l'ambiance - le décors surtout - à mi chemin entre le "point central" de Valerian et le bled perdu dans lequel commence "la mine de l'allemand perdu" est plutôt réussie. NB : Les dessins sont vraiment très bons. Si le look des personnages est passe-partout, les décors n'augurent que du bien quant à l'évolution du dessinateur. Je lirai la suite. ......................... Et bien ca reste tres bien! Un bon mélange de space opera - western sans prétention mais de très bonne facture. A lire.

10/11/2003 (modifier)
Par marone
Note: 4/5
Couverture de la série Tosca
Tosca

Un bon polar/thriller dont le premier cycle s'achève avec la sortie du 3ème tome. Le couple Desberg/Vallès a bien fonctionné pour nous livrer cette série haletante et pleine de rebondissements. En revanche j'ai du mal à imaginer une suite à ce cycle (sa couverture chez les Tosca est tombée, il s'est enfui en Suisse avec potentiellement plein de pognon...). J'espère que les auteurs maintiendront la qualité des premiers albums.

10/11/2003 (modifier)
Par Kikid
Note: 4/5
Couverture de la série La Quête de l'Oiseau du Temps
La Quête de l'Oiseau du Temps

Voilà une série que je découvre bien tard ! J'avais acheté le 1er tome il y a plus d'un an, mais il ne m'avait pas beaucoup plu, alors j'avais laissé de côté cette série... Mais bon je me suis finalement pris la suite, et je dois dire que ca pète bien ! L'histoire est géniale (à part la fin du 1er cycle que j'ai pas trop aimée) et les personnages sont très attachants. Quant aux dessins, les deux premiers tomes sont... vraiment pas terribles (pour ne pas dire dégueus) mais après ca devient carrément beau ! Bref de la très bonne heroïc fantasy, j'aurais dû m'y mettre plus tôt ! (un 4/5 a tendance 5/5)

10/11/2003 (modifier)