Linge sale, amour et céréales est un recueil de gags et de courtes saynètes centrés sur la vie de couple et la vie de famille. Chaque page adopte une mise en scène différente, avec rarement des personnages récurrents. L'humour y est pince-sans-rire, parfois flirtant avec l'absurde, mais surtout empreint d'un cynisme désabusé qui frôle souvent le rire jaune. À travers des scènes tantôt réalistes, tantôt métaphoriques, l'auteur scrute les travers des relations humaines avec un regard acide, presque fataliste. On y croise des protagonistes variés : des couples ordinaires, des playmobils, un cow-boy solitaire ou encore des robots aux comportements étrangement humains. L'ensemble oscille entre comédie grinçante et petites fables au ton doux-amer, pas toujours pensées pour faire rire.
Ce que j'ai retenu surtout, c'est la voix singulière de l'auteur. Son style graphique, simple mais expressif, se met parfaitement au service d'un ton d'une grande cohérence : un humour noir, souvent amer, qui ne cherche pas à plaire à tout prix. L'album m'a parfois mis mal à l'aise, avec ce sentiment diffus d'un désenchantement profond, comme si l'amour, les liens familiaux, et peut-être même l'humain en général, étaient voués à l'échec. En refermant le livre, je ne savais pas vraiment si j'avais lu un ouvrage strictement humoristique ou le reflet d'une douleur intime. L'auteur évoque en postface une rupture après vingt ans de vie commune, ce qui donne un éclairage possible, mais difficile à interpréter avec certitude dans un cadre aussi ironique. Toujours est-il que cette lecture m'a légèrement dérouté : je n'ai pas totalement adhéré, pas tout le temps ri, mais j'en garde l'image d'un album singulier, personnel, et bien plus mordant que la moyenne.
Lou Lubie est une auteure intéressante, qui publie sur des thèmes assez variés. Elle a déjà traité – de façon autobiographique – dans Goupil ou face de certaines particularités psychologiques et des réactions engendrées sur l’entourage de celui qui en « souffre ».
Je ne sais pas s’il y a ici quelque chose d’autobiographique, mais Lubie parvient à traiter son sujet de façon globalement fluide et solide. C’est un travail documenté qui ne devient jamais rébarbatif, tout en présentant assez clairement et de façon quasi exhaustive tout ce qui tourne autour de la thématique et des problématiques des surdoués.
Une lecture intéressante donc, mais qui ne m’a pourtant pas emballé plus que ça.
Le choix des visages des deux personnages principaux (un poisson dans un bocal pour Rayan une tête de piaf (toute ronde et noire) pour Birdo est déroutant, amusant un temps, mais je ne sais pas si c’est une si bonne idée au final. Sans doute quelque chose de plus réaliste, ou simplement animalier comme les autres personnages, aurait, sur la durée, davantage convenu. Je pense même que des personnages réalistes m’auraient encore plus convenu.
Surtout, si tout le côté scientifique est bien amené, l’intrigue elle-même n’est qu’un simple prétexte, et manque d’intérêt, se laissant lise, sans plus. L’intérêt est ailleurs, certes, mais le plaisir de lecture s’en est trouvé un peu amoindri.
Un diptyque qui se laisse lire sans problème, mais qui m’a clairement moins captivé que certains de mes prédécesseurs.
Le dessin est très lisible, un trait classique. Mais le rendu fait plus que son âge, et je l’ai trouvé presque trop léché, avec une colorisation un peu froide. Globalement réussi, mais pas forcément mon truc.
Concernant l’intrigue, elle se laisse lire, mais il y a des longueurs. Je veux bien que Grenson prenne son temps pour installer une ambiance et des personnages, mais là, certains passages auraient mérité d’être écourtés.
Deux histoires s’entremêlent, toutes deux avec comme guide un jeune américain. Son traumatisme familial, qui ressurgit de façon plus claire sur la fin (mais on devine bien en amont la teneur de cette douleur) n’est pas trop intéressant, et parasite parfois inutilement le récit principal, celui dans lequel notre jeune américain – suite à diverses circonstances – se retrouve sur le 38ème parallèle pour rencontrer un Américain vivant en Corée du Nord depuis les années 1950.
Cette partie de l’histoire – elle aussi douloureuse – est la plus intéressante et aurait dû monopoliser le récit. Elle permet à Grenson de traiter de façon détournée certains aspects de la guerre de Corée, et de la séparation du pays – et de certaines familles – en deux. Il y a quelque chose de fou et de romanesque dans le sacrifice enduré par Ted Summer.
Cet album n'est pas classé jeunesse dans ma bibliothèque. Ainsi ma première réaction rejoint les avis précédent; Le récit très soft est calibré à hauteur d'un-e enfant de 8-10 ans dans son approche douce et sans aspérité malgré une thématique lourde. Par contre ma lecture adulte aurait aimé savoir comment le papa resté seul à Tokyo a pu se débrouiller avec une enfant de 5 ans et l'impact sur la psychologie de la petite Sakura. La question du père n'est pas travaillée. L'autrice préfère s'orienter sur une relation grand-mère maternelle-Sakura à travers un récit très mélancolique et contemplatif. Cette relation sert presque de prétexte pour nous faire un inventaire du Japon traditionnel à travers sa cuisine, sa spiritualité ou son rapport à la nature. Ce côté découverte devrait séduire les jeunes lecteurs. Cela manque un peu de profondeur psychologique pour une lecture adulte. Ainsi l'autrice ne s'appesantit pas sur les traumatismes de la jeune fille.
De même le graphisme fait très scolaire. J'ai eu du mal avec le choix de l'autrice d'alterner la couleur et le N&B sans raison très évidente ( ainsi la couleur du feux de signalisation lors de l'accident mortel).
Cela reste une lecture sympathique que l'on peut choisir d'orienter sur le deuil ou sur la découverte d'une autre culture. C'est accessible à un très large public.
2.5
Une série qui m'a franchement déçu.
J'avais bien aimé le premier tome qui utilisait le thème de l'immortalité de manière intéressante et qui l'utilise de manière assez crédible. Le rythme était bon avec le héros qui découvre la vérité rapidement. Contrairement à Alix, la violence ne m'a pas dérangé parce que malheureusement les États-Unis deviennent une société de plus en plus violente avec des millions de fous des armes et si on ajoute que les personnages sont devenus désensibilisés parce que personne ne meurt, tout de ce coté me semble malheureusement crédible.
Puis vient le deuxième tome, je trouvais le scénario toujours captivant, mais petit à petit je trouvais que les péripéties devenaient trop spectaculaires pour que je les accepte comme crédibles et plus j'avançais dans le récit, plus je trouvais que le scénario commençait à être rempli de facilités. Le tome 3 est le moins bon des trois tomes avec un rythme devenu trop rapide et les défauts du deuxième tome se sont accentué. La fin est bâclée, mais de toute façon j'en avais plus grand chose à foutre.
Je mets 4/5 pour le premier tome, 3/5 pour le deuxième et 2/5 pour le dernier. Je mets la note moyenne, mais c'est clairement pas un indispensable.
Rien de transcendant dans ce triptyque, mais il se laisse lire.
Du polar/thriller qui utilise les soubresauts récents de l’Irak, pour enrober les magouilles de groupes industriels ayant frayé avec la dictature. Ça semble crédible – et ça n’a sans doute hélas pas changé, si ce n’est de pays.
Le déroulé de l’enquête de notre avocat est un peu linéaire, mais les amateurs du genre y trouveront leur compte. Sans trop de surprises, un honnête travail bien fait, rythmé, avec suffisamment d’à-côtés pour rendre l’intrigue principale attrayante.
Reste que le personnage de l’avocat est quand même un peu « too much » avec son passé d’apprenti terroriste aux côtés d’Action Directe (et le personnage du journaliste fouille merde qui le poursuit depuis le début fournit une fausse piste finalement très décevante et manquant de crédibilité). Un avocat dont les passages dans l’Irak en ébullition sont quand même bourrés de facilités.
Enfin, si le dessin est lisible et pas désagréable, il manque lui aussi de personnalité, et se révèle assez inégal (certains visages changent, des gros plans soignés sont accompagnés de détails moins précis, etc.).
A emprunter à l’occasion. Une lecture détente sans prétention, pas mal faite, pas inoubliable.
Note réelle 2,5/5.
Je ne suis pas un gros fan de la série Comanche que je trouve correcte sans plus, mais au vu des avis positifs j'avais quand même envie de lire l'album et je ne fus pas déçu parce que je ne m’attendais pas à trouver l'album extraordinaire.
On est donc dans un western de type crépusculaire même si cela se passe des décennies après le far west parce que c'est l'ambiance qui se dégage de l'album. Le rythme est lent et Red Dust est un vieux désabusé qui vit dans un monde qui n'a plus besoin de types comme lui ou de ses vieux amis (enfin ceux encore en vie). On retrouve à peu près tous les clichés de ce type de récit, mais c'est bien fait. Il y a des références aux albums les plus marquants de la série quoique le récit est assez indépendant pour qu'un lecteur lambda qui n'a jamais lu la série originale puisse se retrouver sans aucun problème.
Le dessin est correct quoique je ne sois pas très fan des décors qui souvent semblent être des photos qu'on a dessiné par-dessus. Je préfère le style de Hermann, mais je suis tout de même content que l'auteur ait gardé son style personnel au lieu d'essayer de singer Hermann parce que cela montre que cet album est particulier et différent de la série-mère.
Je me rends compte que je n'ai pas noté cette BD que j'avais emprunté à la bibliothèque quand mes enfants étaient encore au collège.
J'avais beaucoup aimé cette lecture/ parenthèse, je m'étais bien identifiée à cette expérience de pensée : et si je me retrouvais sur un banc en ville sans plus me rappeler qui je suis ni où j'habite.
Le dessin de Penelope Bagieux est ici réellement au service du scénario et aide à se représenter une vie citadine, impersonnelle, ni trop ceci, ni trop cela.
Mais il m'a semblé que l'exploration de ce fantasme commun avait plus de chance de toucher à 35 ans qu'à 50... il faudrait que je le relise...
Ce coup de cœur est plutôt un agréable souvenir, vieux de 15 ans, avant ma première participation à BDthèque...
Malgré un excellent moment de lecture je suis resté circonspect sur de nombreux épisodes du récit. Incontestablement P.H.Gomont possède l'art de rendre ses récits très dynamiques autour d'une tension dramatique hors norme. L'équilibre entre le texte et le graphisme qui joue sur une succession rapide d'effets humoristiques, dramatiques, émotionnels rend le/la lecteur-trice captif-ve dès les premières pages. La construction du récit est d'une grande habileté . En commençant par la mort de Gabriel, l'auteur fait de son récit une sorte de dernier hommage lors d'un deuil où la mort du personnage adoucit ses défauts. Cette mort initiale dans le récit humanise le personnage à tel point que cela pourrait le rendre touchant voire attachant pour certains. Ce n'est pas mon cas et je partage l'avis de Pol sur le personnage pour lequel je n'ai aucune empathie. Je pense même que certains défauts du personnage ont été sous-évalués. Ainsi sans mettre en doute la réalité du jugement JAF , je me demande comment cela a pu être possible. Je connais cette procédure qui est assez longue ( à peu près un an) , qui demande une équité d'accès aux pièces à charge avant le procès ( les lettres) alors que le père présente des paramètres forts ( alcool, passé trouble) de mise en danger des enfants. Ensuite je n'ai pas beaucoup plus d'empathie pour Mathilde et Simon qui trahissent leur mère et leur jeune frère pour un miroir aux alouettes. Seul Louk pourtant personnage secondaire m'a donné un rayon d'humanité dans ce triste tableau. "Gabriel est venu et s'est servi", loin des préoccupations du pays comme le furent les deux ados.
Pour conclure avec un récit pourtant très bien ficelé avec beaucoup de rythme, je me suis senti étranger à cet excès de sentimentalisme final à coup de "Mon petit papa". Cette vision appartient au vécu de l'auteur soit, mais ma propre expérience m'en éloigne tellement que je suis réellement sorti du récit à ce moment clé.
Le graphisme est quasi parfait avec des trouvailles ( certaines bulles) que l'on retrouve dans d'autres albums de l'auteur qui donnent beaucoup de corps et de densité au récit.
Une belle lecture à laquelle on peut difficilement rester neutre quand on est père de famille. J'apprécie ses nombreuses qualités mais je m'en suis détaché sur certains points très personnels.
Cet album à la pagination élevée (384) offre une plongée dans la vie de Sébastien, l'auteur. Un matin il se réveille avec une douleur atroce à la jambe, ce qui va sérieusement l'handicaper. Et ça va aller de mal en pis. Ce récit nous entraine alors dans une quête initiatique où l'esprit influence le corps. Au gré de ses rêves, séances de méditation, et autres expériences shamaniques, l'auteur va se laisser guider par ces médecines de l'esprit, car la médecine traditionnelle n'a pas pu lui venir en aide.
Heureusement on n'assiste pas à 380 pages de méditation transcendantale, ni à un long plaidoyer en faveur de ce type de soin. L'album prend le temps de présenter le personnage, son parcours et son quotidien entre France et Japon. Il nous relate aussi ses aventures amoureuses. Le rythme est lent et posé, l'histoire prend vraiment son temps. Du coup cette longue présentation est bien agréable à lire, on s'attache plus que volontiers au personnage et c'est avec curiosité qu'on suit ses histoires de coeurs et ses hésitations professionnelles.
Plus l'histoire avance et plus son problème de jambe devient prédominant. Le dernier tiers de l'album, sans doute la partie la plus importante pour l'auteur est elle vraiment focus sur la partie spiritualité et introspection. Pas inintéressant au début cette partie devient un peu répétitive au fil des pages et souffre de quelques longueurs.
Le dessin lui est plein de charme et de sensibilité, il sert parfaitement le propos de l'auteur.
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Linge sale, amour et céréales
Linge sale, amour et céréales est un recueil de gags et de courtes saynètes centrés sur la vie de couple et la vie de famille. Chaque page adopte une mise en scène différente, avec rarement des personnages récurrents. L'humour y est pince-sans-rire, parfois flirtant avec l'absurde, mais surtout empreint d'un cynisme désabusé qui frôle souvent le rire jaune. À travers des scènes tantôt réalistes, tantôt métaphoriques, l'auteur scrute les travers des relations humaines avec un regard acide, presque fataliste. On y croise des protagonistes variés : des couples ordinaires, des playmobils, un cow-boy solitaire ou encore des robots aux comportements étrangement humains. L'ensemble oscille entre comédie grinçante et petites fables au ton doux-amer, pas toujours pensées pour faire rire. Ce que j'ai retenu surtout, c'est la voix singulière de l'auteur. Son style graphique, simple mais expressif, se met parfaitement au service d'un ton d'une grande cohérence : un humour noir, souvent amer, qui ne cherche pas à plaire à tout prix. L'album m'a parfois mis mal à l'aise, avec ce sentiment diffus d'un désenchantement profond, comme si l'amour, les liens familiaux, et peut-être même l'humain en général, étaient voués à l'échec. En refermant le livre, je ne savais pas vraiment si j'avais lu un ouvrage strictement humoristique ou le reflet d'une douleur intime. L'auteur évoque en postface une rupture après vingt ans de vie commune, ce qui donne un éclairage possible, mais difficile à interpréter avec certitude dans un cadre aussi ironique. Toujours est-il que cette lecture m'a légèrement dérouté : je n'ai pas totalement adhéré, pas tout le temps ri, mais j'en garde l'image d'un album singulier, personnel, et bien plus mordant que la moyenne.
Comme un oiseau dans un bocal - Portraits de surdoués
Lou Lubie est une auteure intéressante, qui publie sur des thèmes assez variés. Elle a déjà traité – de façon autobiographique – dans Goupil ou face de certaines particularités psychologiques et des réactions engendrées sur l’entourage de celui qui en « souffre ». Je ne sais pas s’il y a ici quelque chose d’autobiographique, mais Lubie parvient à traiter son sujet de façon globalement fluide et solide. C’est un travail documenté qui ne devient jamais rébarbatif, tout en présentant assez clairement et de façon quasi exhaustive tout ce qui tourne autour de la thématique et des problématiques des surdoués. Une lecture intéressante donc, mais qui ne m’a pourtant pas emballé plus que ça. Le choix des visages des deux personnages principaux (un poisson dans un bocal pour Rayan une tête de piaf (toute ronde et noire) pour Birdo est déroutant, amusant un temps, mais je ne sais pas si c’est une si bonne idée au final. Sans doute quelque chose de plus réaliste, ou simplement animalier comme les autres personnages, aurait, sur la durée, davantage convenu. Je pense même que des personnages réalistes m’auraient encore plus convenu. Surtout, si tout le côté scientifique est bien amené, l’intrigue elle-même n’est qu’un simple prétexte, et manque d’intérêt, se laissant lise, sans plus. L’intérêt est ailleurs, certes, mais le plaisir de lecture s’en est trouvé un peu amoindri.
La Douceur de l'Enfer
Un diptyque qui se laisse lire sans problème, mais qui m’a clairement moins captivé que certains de mes prédécesseurs. Le dessin est très lisible, un trait classique. Mais le rendu fait plus que son âge, et je l’ai trouvé presque trop léché, avec une colorisation un peu froide. Globalement réussi, mais pas forcément mon truc. Concernant l’intrigue, elle se laisse lire, mais il y a des longueurs. Je veux bien que Grenson prenne son temps pour installer une ambiance et des personnages, mais là, certains passages auraient mérité d’être écourtés. Deux histoires s’entremêlent, toutes deux avec comme guide un jeune américain. Son traumatisme familial, qui ressurgit de façon plus claire sur la fin (mais on devine bien en amont la teneur de cette douleur) n’est pas trop intéressant, et parasite parfois inutilement le récit principal, celui dans lequel notre jeune américain – suite à diverses circonstances – se retrouve sur le 38ème parallèle pour rencontrer un Américain vivant en Corée du Nord depuis les années 1950. Cette partie de l’histoire – elle aussi douloureuse – est la plus intéressante et aurait dû monopoliser le récit. Elle permet à Grenson de traiter de façon détournée certains aspects de la guerre de Corée, et de la séparation du pays – et de certaines familles – en deux. Il y a quelque chose de fou et de romanesque dans le sacrifice enduré par Ted Summer.
Le Printemps de Sakura
Cet album n'est pas classé jeunesse dans ma bibliothèque. Ainsi ma première réaction rejoint les avis précédent; Le récit très soft est calibré à hauteur d'un-e enfant de 8-10 ans dans son approche douce et sans aspérité malgré une thématique lourde. Par contre ma lecture adulte aurait aimé savoir comment le papa resté seul à Tokyo a pu se débrouiller avec une enfant de 5 ans et l'impact sur la psychologie de la petite Sakura. La question du père n'est pas travaillée. L'autrice préfère s'orienter sur une relation grand-mère maternelle-Sakura à travers un récit très mélancolique et contemplatif. Cette relation sert presque de prétexte pour nous faire un inventaire du Japon traditionnel à travers sa cuisine, sa spiritualité ou son rapport à la nature. Ce côté découverte devrait séduire les jeunes lecteurs. Cela manque un peu de profondeur psychologique pour une lecture adulte. Ainsi l'autrice ne s'appesantit pas sur les traumatismes de la jeune fille. De même le graphisme fait très scolaire. J'ai eu du mal avec le choix de l'autrice d'alterner la couleur et le N&B sans raison très évidente ( ainsi la couleur du feux de signalisation lors de l'accident mortel). Cela reste une lecture sympathique que l'on peut choisir d'orienter sur le deuil ou sur la découverte d'une autre culture. C'est accessible à un très large public.
Stillwater
2.5 Une série qui m'a franchement déçu. J'avais bien aimé le premier tome qui utilisait le thème de l'immortalité de manière intéressante et qui l'utilise de manière assez crédible. Le rythme était bon avec le héros qui découvre la vérité rapidement. Contrairement à Alix, la violence ne m'a pas dérangé parce que malheureusement les États-Unis deviennent une société de plus en plus violente avec des millions de fous des armes et si on ajoute que les personnages sont devenus désensibilisés parce que personne ne meurt, tout de ce coté me semble malheureusement crédible. Puis vient le deuxième tome, je trouvais le scénario toujours captivant, mais petit à petit je trouvais que les péripéties devenaient trop spectaculaires pour que je les accepte comme crédibles et plus j'avançais dans le récit, plus je trouvais que le scénario commençait à être rempli de facilités. Le tome 3 est le moins bon des trois tomes avec un rythme devenu trop rapide et les défauts du deuxième tome se sont accentué. La fin est bâclée, mais de toute façon j'en avais plus grand chose à foutre. Je mets 4/5 pour le premier tome, 3/5 pour le deuxième et 2/5 pour le dernier. Je mets la note moyenne, mais c'est clairement pas un indispensable.
L'Avocat
Rien de transcendant dans ce triptyque, mais il se laisse lire. Du polar/thriller qui utilise les soubresauts récents de l’Irak, pour enrober les magouilles de groupes industriels ayant frayé avec la dictature. Ça semble crédible – et ça n’a sans doute hélas pas changé, si ce n’est de pays. Le déroulé de l’enquête de notre avocat est un peu linéaire, mais les amateurs du genre y trouveront leur compte. Sans trop de surprises, un honnête travail bien fait, rythmé, avec suffisamment d’à-côtés pour rendre l’intrigue principale attrayante. Reste que le personnage de l’avocat est quand même un peu « too much » avec son passé d’apprenti terroriste aux côtés d’Action Directe (et le personnage du journaliste fouille merde qui le poursuit depuis le début fournit une fausse piste finalement très décevante et manquant de crédibilité). Un avocat dont les passages dans l’Irak en ébullition sont quand même bourrés de facilités. Enfin, si le dessin est lisible et pas désagréable, il manque lui aussi de personnalité, et se révèle assez inégal (certains visages changent, des gros plans soignés sont accompagnés de détails moins précis, etc.). A emprunter à l’occasion. Une lecture détente sans prétention, pas mal faite, pas inoubliable. Note réelle 2,5/5.
Revoir Comanche
Je ne suis pas un gros fan de la série Comanche que je trouve correcte sans plus, mais au vu des avis positifs j'avais quand même envie de lire l'album et je ne fus pas déçu parce que je ne m’attendais pas à trouver l'album extraordinaire. On est donc dans un western de type crépusculaire même si cela se passe des décennies après le far west parce que c'est l'ambiance qui se dégage de l'album. Le rythme est lent et Red Dust est un vieux désabusé qui vit dans un monde qui n'a plus besoin de types comme lui ou de ses vieux amis (enfin ceux encore en vie). On retrouve à peu près tous les clichés de ce type de récit, mais c'est bien fait. Il y a des références aux albums les plus marquants de la série quoique le récit est assez indépendant pour qu'un lecteur lambda qui n'a jamais lu la série originale puisse se retrouver sans aucun problème. Le dessin est correct quoique je ne sois pas très fan des décors qui souvent semblent être des photos qu'on a dessiné par-dessus. Je préfère le style de Hermann, mais je suis tout de même content que l'auteur ait gardé son style personnel au lieu d'essayer de singer Hermann parce que cela montre que cet album est particulier et différent de la série-mère.
La Page blanche
Je me rends compte que je n'ai pas noté cette BD que j'avais emprunté à la bibliothèque quand mes enfants étaient encore au collège. J'avais beaucoup aimé cette lecture/ parenthèse, je m'étais bien identifiée à cette expérience de pensée : et si je me retrouvais sur un banc en ville sans plus me rappeler qui je suis ni où j'habite. Le dessin de Penelope Bagieux est ici réellement au service du scénario et aide à se représenter une vie citadine, impersonnelle, ni trop ceci, ni trop cela. Mais il m'a semblé que l'exploration de ce fantasme commun avait plus de chance de toucher à 35 ans qu'à 50... il faudrait que je le relise... Ce coup de cœur est plutôt un agréable souvenir, vieux de 15 ans, avant ma première participation à BDthèque...
Malaterre
Malgré un excellent moment de lecture je suis resté circonspect sur de nombreux épisodes du récit. Incontestablement P.H.Gomont possède l'art de rendre ses récits très dynamiques autour d'une tension dramatique hors norme. L'équilibre entre le texte et le graphisme qui joue sur une succession rapide d'effets humoristiques, dramatiques, émotionnels rend le/la lecteur-trice captif-ve dès les premières pages. La construction du récit est d'une grande habileté . En commençant par la mort de Gabriel, l'auteur fait de son récit une sorte de dernier hommage lors d'un deuil où la mort du personnage adoucit ses défauts. Cette mort initiale dans le récit humanise le personnage à tel point que cela pourrait le rendre touchant voire attachant pour certains. Ce n'est pas mon cas et je partage l'avis de Pol sur le personnage pour lequel je n'ai aucune empathie. Je pense même que certains défauts du personnage ont été sous-évalués. Ainsi sans mettre en doute la réalité du jugement JAF , je me demande comment cela a pu être possible. Je connais cette procédure qui est assez longue ( à peu près un an) , qui demande une équité d'accès aux pièces à charge avant le procès ( les lettres) alors que le père présente des paramètres forts ( alcool, passé trouble) de mise en danger des enfants. Ensuite je n'ai pas beaucoup plus d'empathie pour Mathilde et Simon qui trahissent leur mère et leur jeune frère pour un miroir aux alouettes. Seul Louk pourtant personnage secondaire m'a donné un rayon d'humanité dans ce triste tableau. "Gabriel est venu et s'est servi", loin des préoccupations du pays comme le furent les deux ados. Pour conclure avec un récit pourtant très bien ficelé avec beaucoup de rythme, je me suis senti étranger à cet excès de sentimentalisme final à coup de "Mon petit papa". Cette vision appartient au vécu de l'auteur soit, mais ma propre expérience m'en éloigne tellement que je suis réellement sorti du récit à ce moment clé. Le graphisme est quasi parfait avec des trouvailles ( certaines bulles) que l'on retrouve dans d'autres albums de l'auteur qui donnent beaucoup de corps et de densité au récit. Une belle lecture à laquelle on peut difficilement rester neutre quand on est père de famille. J'apprécie ses nombreuses qualités mais je m'en suis détaché sur certains points très personnels.
Les Sanctuaires
Cet album à la pagination élevée (384) offre une plongée dans la vie de Sébastien, l'auteur. Un matin il se réveille avec une douleur atroce à la jambe, ce qui va sérieusement l'handicaper. Et ça va aller de mal en pis. Ce récit nous entraine alors dans une quête initiatique où l'esprit influence le corps. Au gré de ses rêves, séances de méditation, et autres expériences shamaniques, l'auteur va se laisser guider par ces médecines de l'esprit, car la médecine traditionnelle n'a pas pu lui venir en aide. Heureusement on n'assiste pas à 380 pages de méditation transcendantale, ni à un long plaidoyer en faveur de ce type de soin. L'album prend le temps de présenter le personnage, son parcours et son quotidien entre France et Japon. Il nous relate aussi ses aventures amoureuses. Le rythme est lent et posé, l'histoire prend vraiment son temps. Du coup cette longue présentation est bien agréable à lire, on s'attache plus que volontiers au personnage et c'est avec curiosité qu'on suit ses histoires de coeurs et ses hésitations professionnelles. Plus l'histoire avance et plus son problème de jambe devient prédominant. Le dernier tiers de l'album, sans doute la partie la plus importante pour l'auteur est elle vraiment focus sur la partie spiritualité et introspection. Pas inintéressant au début cette partie devient un peu répétitive au fil des pages et souffre de quelques longueurs. Le dessin lui est plein de charme et de sensibilité, il sert parfaitement le propos de l'auteur.