Un petit OVNI que cette BD (un comble quand on parle de SF, me direz vous) où Cailleteau et Vatine s'essaient à la parodie du genre qui va les rendre célèbres avec Aquablue.
Les aventures de Stan Pulsar, archétype du héros 'à l'américaine', musclé, beau gosse, meilleur pilote de toute la flotte terrienne et un peu con sur les bords, ne sont certes pas un monument de finesse scénaristique mais se laissent lire très agréablement.
Dans le dessin de Vatine se trouvent les prémices de ses futures grandes oeuvres, tandis que les histoires de Cailleteau sont efficaces et bien cadencées.
On appréciera la petite (mais c'est toujours agréable) touche d'érotisme que les auteurs ont ajouté à leur mélange et que l'on ne retrouve plus dans leurs autres oeuvres.
A lire pour se détendre et passer un bon moment, sans plus.
Adapté d'un roman de Martin Page, cet album nous montre un drôle de cheminement, celui d'Antoine, garçon trop intelligent qui décide de régresser pour enfin vivre heureux...
Un drôle de cheminement en effet, puisqu'il tentera aussi de se suicider, tout cela sans succès. Au cours de ses aventures, il croisera divers personnages, dont une drôlatique momie qui tente en permanence de se suicider. C'est frais, sympathique, et le sujet, noir, du suicide est traité de façon assez légère. Le dessin de Witko, semi-réaliste, apporte une touche d'humour à ce conte un peu noir.
Si le style de Reutimann fait penser à celui de Blain, dès la page 6, grâce aux couleurs employées, le dessinateur a su s'éloigner de son confrère. Lorsque j'ai lu cette bd, j'ai tout de suite pensé aux films de capes et d'épées : ce village de province, c'est celui de "la tulipe noire", le héros c'est Jean Marais ou encore Gérard Philippe dans "Fanfan la tulipe", bref si vous aimez ce genre de film, ce livre est pour vous : de l'action, de l'humour, des rebondissements.
Plusieurs trames dans ce premier opus (qui en comptera 3, d'après ce que m'avait dit Reutimann à Angoulême en janvier dernier) : l'histoire de Valbert, imprégné des idées de Rousseau sur l'éducation des enfants, et libertin sur les bords ; celle de Théodore Boukal, auteur de "Mazarinades" contre le régime et celle d'un sombre complot melant le Clergé et la noblesse.
Un très bon volume de présentation dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde.
Première série que je lis d'Andreae, hé ben en tout cas c'est drôlement beau!! Les couleurs, le dessin servent bien l'univers de fêtes déjantées du 1 et des grands espaces du 2.
Ca fait penser à La Nef c'est sûr et même à Horologium, les humains, les machines, la séquestration de gens dans un grand espace...
Dommage que les ficelles soient plus connues dans le second tome, ce n'est qu'une idée faite avec la lecture, et j'espère qu'Andreae nous surprendra encore par la suite.
Une bonne ptite série, qui pourrait prendre encore de l'envergure dans l'avenir, à suivre c'est certain.
Vous vous souvenez du film "American Beauty" ? Ce fameux long métrage où un père de famille se met à avoir marre de la vie et qui se détruit lui-même au fil des ans. C'est un peu le même refrain que j'ai ressenti à la lecture de cet ouvrage.
Bien entendu, le décor change et c’est en Iran que l'histoire se déroule. Nasser Ali Khan est un père d'une famille de 3 enfants, il est musicien et n'aime pas sa femme. Le jour où cette dernière lui casse son instrument de musique et faute d'en trouver un d'aussi bonne qualité, il se décide à ne plus manger ni boire pour mourir... Marjane Satrapi nous raconte les 8 derniers jours de sa vie et nous fait partager les derniers instants que se remémore Nasser Ali Khan. C'est ainsi qu'on apprendra comment il en est venu à l'envie de mettre fin à ses jours...
Le scénario de cette bédé est entièrement concentré sur ce personnage. Peu importe que ça se passe en Iran, les évènements auxquels est confronté Nasser Ali Khan aurait bien pu se dérouler dans n'importe quel pays étant donné la similitude entre les religions et les règles qui y régissent. Je suis à la fois peiné par la déception amoureuse de Nasser Ali et dérouté par l'égoïsme dont il a fait preuve envers ses enfants. Petite remarque en passant : je suis très étonné qu'un homme puisse mourir en seulement 8 jours ! Avis aux amateurs !
Je n'aime pas particulièrement le dessin de Marjane Satrapi mais je reconnais qu'il est extrêmement lisible. A mon sens, la grande force de "Poulet aux prunes" réside dans la neutralité des propos de l'auteur et la mise en avant de son scénario.
Alors pourquoi je ne conseille pas l’achat de cette bédé ? Peut-être parce que je trouve le dessin et la mise en page de Marjane trop simples (cadrages classiques pas du tout cinématographiques) ou pas assez expressif (très peu de gros plans sur les visages) à mon goût. Personnellement, cette bédé ne m’a pas autant marqué que ça bien que l’histoire soit réelle.
Malgré un thème archi-connu, le premier tome de cette série m’a accroché. « Tatanka » est le nom d’une association qui lutte contre la violence sur les animaux. Le récit débute par une intervention de nuit de quelques membres de ce groupe dans une animalerie. Le but de ce groupe consiste à délivrer des animaux destinés à des expériences de laboratoire. Mais ceux-ci vont être surpris de ne découvrir aucun animal, l’armée les ayant fait « évacuer » sous peu…mais pour quelle raison ? A partir de cette trame, l’histoire va devenir de plus en plus malsaine. Cette bédé manque beaucoup d’originalité mais le dessin de Séjourné arrive à nous faire oublier ce défaut. Néanmoins, je reconnais que le scénario est parfaitement rodé. Le dessinateur a un trait vraiment remarquable et ses cadrages sont très pertinents. La mise en page est excellente, le tout se lit sans heurt grâce à la grande fluidité de la narration. Il y a dans cette façon de raconter quelque chose qui me fait dire que cette bédé aurait pu faire un bon film. Cependant, je trouve que la mise en couleurs de certaines planches utilise un peu trop des tons vives. Les personnages ne sont pas vraiment attachants ni même antipathiques, ils ont ce côté qui me fait dire qu’ils sont finalement proches de la réalité. « Morsure » est finalement un album qui possède un excellent graphisme mais qui souffre d’un scénario trop peu original pour rendre cette bédé plus que prometteuse. Le deuxième tome me sera décisif pour savoir si je dois posséder cette série ou non.
J'avais beaucoup aimé Broderies, de Marjane Satrapi. Authenticité et humour étaient au rendez-vous. C'est encore le cas de cet album, primé à Angoulême. Satrapi arrive encore à nous surprendre. Puisant son inspiration dans son histoire familiale (qui semble très riche), elle nous livre un album sympathique et inattendu. Prenant comme point de départ le drame (un peu absurde) de cet homme qui, ne pouvant plus jouer du tar, décide de mourir. Mais pas trop vite, et il arrive à réagir à ce qui se passe autour de lui, alors qu'on eût pu craindre qu'il s'en désintéressât complètement. Les situations comiques surviennent au milieu du processus, et Nasser Ali ne peut pas mourir comme il le souhaite.
Cela donne un espèce de conte à la fois grave et léger, très agréable à lire, mais sans plus.
J'ai acheté cette bd suite aux avis dithyrambiques de bdthèque. Hé bien, je suis déçu. Certes pas par les dessins, grandioses, et le découpage à la Bendis, très réussi, mais par le scénario, qui aurait pu être sympa, mais qui finalement n'est qu'une ènième reprise du thème parano de l'attaque de l'humanité par le reste de l'univers. On ne peut pas dire que ça brille par son originalité, sauf bien sûr par la personalité et les méthodes de l'héroïne.
Bon bref, 3/5 c'est peut être un peu sévère, mais cette bd est vraiment surévaluée à mon goût.
Il y a de ces BD pour lesquelles j'ai un avis assez sévère et (A)mère fait partie de celles-là…
Raphaël Terrier vient de recevoir le prix des lycéens picards pour un premier album BD, est-ce mérité ou pas ? telle n’est pas la question…Toujours est-il que cela a éveillé ma curiosité.
L’histoire en elle-même m’a accroché et ému, il ne pouvait pas en être autrement quand on sait que Raphaël y raconte sa jeunesse et le calvaire de sa famille, suite au fléau dont est victime sa mère… L’histoire est celle d’un enfant qui voit sa maman s’enfoncer dans l’alcool et tous les conséquences dramatiques qui en découlent.
Cette autobiographie est servie par un dessin très épuré qui retransmet parfaitement les sentiments de l’auteur. Il y a dans ce trait et dans sa façon d’aborder son histoire beaucoup de délicatesse et de finesse. Mais le gros problème, c’est que je n’ai pas eu l’impression de lire une BD. Certes, je reconnais que les dessins desservent parfaitement les propos de l’auteur mais j’ai eu la nette impression qu’ils illustrent un peu trop les commentaires de Raphaël Terrier… La page mise en exemple dans la galerie de ce site est assez représentative de ce que j’ai ressenti sur ce livre.
Reste que (A)mère est un formidable cri d’amour de Raphaël Terrier pour sa mère…
Je n'ai lu que le premier tome de cette série mais je trouve qu'il peut très bien se lire comme un One-Shot.
Le dessin a bien quelques défauts : les personnages font assez figés car le dessinateur a l'air de mieux s'y entendre pour les illustrations et les belles images que la BD dynamique, et on peut également lui reprocher une certaine faiblesse dans les perspectives qui donnent parfois un peu de mal à juger de la profondeur de certaines scènes et objets. Mais malgré cela, j'aime beaucoup, voire j'adore par bien des moments ! Le trait est fin et élégant, les décors beaux, et surtout la colorisation est formidable ! J'adore ces teintes de marrons, de gris, de jaunes, de rouille. C'est beau et vraiment bien colorisé.
Quant à l'histoire, je m'attendais à une histoire sombre dans un décor de cité-usine rouillée au gouvernement totalitaire, un récit à la Brazil. Mais loin de toute noirceur, il y a une large part d'espoir et d'humour dans cette BD. Les dialogues sont fins, l'humour est dispensé avec parcimonie et pourrait même passer inaperçu s'il ne donnait pas une véritable fraîcheur et profondeur à cette série qui aurait pu être terne sans cela. L'histoire mêle décor claustrophobique, régime totalitaire, poésie, évasion, amitié et amour dans un melting-pot tout en finesse et en plaisir de lecture.
J'ai été charmé par cette BD.
Après lecture des tomes 2 et 3, je me vois forcer de baisser ma note de 4/5 à 3/5.
La série conserve les qualités qui font son charme : des personnages assez attachants, un univers à la fois kafkaien et poétique, des couleurs que j'aime vraiment beaucoup, un peu d'humour et pas mal d'idées.
Mais le tout manque hélas de maîtrise.
De maîtrise en matière de dessin car même si je l'aime bien, il reste techniquement très améliorable, certaines scènes assez amateurs contrastant avec d'autres très jolies. Je crains que, sans les belles couleurs, les défauts du trait n'aient été encore plus visibles.
Et de maîtrise en matière de narration car le scénario se révèle décousu et confus passé le premier tome. De nombreuses idées et personnages aparaissent comme autant de voies scénaristiques qui ne mènent finalement nulle part. Le récit saute souvent du coq à l'âne. Et la conclusion du récit, même si elle se tient et est assez jolie, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe après un récit qui semblait partir dans une toute autre direction.
La lecture n'en reste pas moins sympathique et j'ai une petite affection pour cette série, mais je ne peux la considérer comme vraiment achevée et aboutie.
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Stan Pulsar - L'As des astres
Un petit OVNI que cette BD (un comble quand on parle de SF, me direz vous) où Cailleteau et Vatine s'essaient à la parodie du genre qui va les rendre célèbres avec Aquablue. Les aventures de Stan Pulsar, archétype du héros 'à l'américaine', musclé, beau gosse, meilleur pilote de toute la flotte terrienne et un peu con sur les bords, ne sont certes pas un monument de finesse scénaristique mais se laissent lire très agréablement. Dans le dessin de Vatine se trouvent les prémices de ses futures grandes oeuvres, tandis que les histoires de Cailleteau sont efficaces et bien cadencées. On appréciera la petite (mais c'est toujours agréable) touche d'érotisme que les auteurs ont ajouté à leur mélange et que l'on ne retrouve plus dans leurs autres oeuvres. A lire pour se détendre et passer un bon moment, sans plus.
Comment je suis devenu stupide
Adapté d'un roman de Martin Page, cet album nous montre un drôle de cheminement, celui d'Antoine, garçon trop intelligent qui décide de régresser pour enfin vivre heureux... Un drôle de cheminement en effet, puisqu'il tentera aussi de se suicider, tout cela sans succès. Au cours de ses aventures, il croisera divers personnages, dont une drôlatique momie qui tente en permanence de se suicider. C'est frais, sympathique, et le sujet, noir, du suicide est traité de façon assez légère. Le dessin de Witko, semi-réaliste, apporte une touche d'humour à ce conte un peu noir.
Valbert
Si le style de Reutimann fait penser à celui de Blain, dès la page 6, grâce aux couleurs employées, le dessinateur a su s'éloigner de son confrère. Lorsque j'ai lu cette bd, j'ai tout de suite pensé aux films de capes et d'épées : ce village de province, c'est celui de "la tulipe noire", le héros c'est Jean Marais ou encore Gérard Philippe dans "Fanfan la tulipe", bref si vous aimez ce genre de film, ce livre est pour vous : de l'action, de l'humour, des rebondissements. Plusieurs trames dans ce premier opus (qui en comptera 3, d'après ce que m'avait dit Reutimann à Angoulême en janvier dernier) : l'histoire de Valbert, imprégné des idées de Rousseau sur l'éducation des enfants, et libertin sur les bords ; celle de Théodore Boukal, auteur de "Mazarinades" contre le régime et celle d'un sombre complot melant le Clergé et la noblesse. Un très bon volume de présentation dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde.
Terre mécanique
Première série que je lis d'Andreae, hé ben en tout cas c'est drôlement beau!! Les couleurs, le dessin servent bien l'univers de fêtes déjantées du 1 et des grands espaces du 2. Ca fait penser à La Nef c'est sûr et même à Horologium, les humains, les machines, la séquestration de gens dans un grand espace... Dommage que les ficelles soient plus connues dans le second tome, ce n'est qu'une idée faite avec la lecture, et j'espère qu'Andreae nous surprendra encore par la suite. Une bonne ptite série, qui pourrait prendre encore de l'envergure dans l'avenir, à suivre c'est certain.
Poulet aux Prunes
Vous vous souvenez du film "American Beauty" ? Ce fameux long métrage où un père de famille se met à avoir marre de la vie et qui se détruit lui-même au fil des ans. C'est un peu le même refrain que j'ai ressenti à la lecture de cet ouvrage. Bien entendu, le décor change et c’est en Iran que l'histoire se déroule. Nasser Ali Khan est un père d'une famille de 3 enfants, il est musicien et n'aime pas sa femme. Le jour où cette dernière lui casse son instrument de musique et faute d'en trouver un d'aussi bonne qualité, il se décide à ne plus manger ni boire pour mourir... Marjane Satrapi nous raconte les 8 derniers jours de sa vie et nous fait partager les derniers instants que se remémore Nasser Ali Khan. C'est ainsi qu'on apprendra comment il en est venu à l'envie de mettre fin à ses jours... Le scénario de cette bédé est entièrement concentré sur ce personnage. Peu importe que ça se passe en Iran, les évènements auxquels est confronté Nasser Ali Khan aurait bien pu se dérouler dans n'importe quel pays étant donné la similitude entre les religions et les règles qui y régissent. Je suis à la fois peiné par la déception amoureuse de Nasser Ali et dérouté par l'égoïsme dont il a fait preuve envers ses enfants. Petite remarque en passant : je suis très étonné qu'un homme puisse mourir en seulement 8 jours ! Avis aux amateurs ! Je n'aime pas particulièrement le dessin de Marjane Satrapi mais je reconnais qu'il est extrêmement lisible. A mon sens, la grande force de "Poulet aux prunes" réside dans la neutralité des propos de l'auteur et la mise en avant de son scénario. Alors pourquoi je ne conseille pas l’achat de cette bédé ? Peut-être parce que je trouve le dessin et la mise en page de Marjane trop simples (cadrages classiques pas du tout cinématographiques) ou pas assez expressif (très peu de gros plans sur les visages) à mon goût. Personnellement, cette bédé ne m’a pas autant marqué que ça bien que l’histoire soit réelle.
Tatanka
Malgré un thème archi-connu, le premier tome de cette série m’a accroché. « Tatanka » est le nom d’une association qui lutte contre la violence sur les animaux. Le récit débute par une intervention de nuit de quelques membres de ce groupe dans une animalerie. Le but de ce groupe consiste à délivrer des animaux destinés à des expériences de laboratoire. Mais ceux-ci vont être surpris de ne découvrir aucun animal, l’armée les ayant fait « évacuer » sous peu…mais pour quelle raison ? A partir de cette trame, l’histoire va devenir de plus en plus malsaine. Cette bédé manque beaucoup d’originalité mais le dessin de Séjourné arrive à nous faire oublier ce défaut. Néanmoins, je reconnais que le scénario est parfaitement rodé. Le dessinateur a un trait vraiment remarquable et ses cadrages sont très pertinents. La mise en page est excellente, le tout se lit sans heurt grâce à la grande fluidité de la narration. Il y a dans cette façon de raconter quelque chose qui me fait dire que cette bédé aurait pu faire un bon film. Cependant, je trouve que la mise en couleurs de certaines planches utilise un peu trop des tons vives. Les personnages ne sont pas vraiment attachants ni même antipathiques, ils ont ce côté qui me fait dire qu’ils sont finalement proches de la réalité. « Morsure » est finalement un album qui possède un excellent graphisme mais qui souffre d’un scénario trop peu original pour rendre cette bédé plus que prometteuse. Le deuxième tome me sera décisif pour savoir si je dois posséder cette série ou non.
Poulet aux Prunes
J'avais beaucoup aimé Broderies, de Marjane Satrapi. Authenticité et humour étaient au rendez-vous. C'est encore le cas de cet album, primé à Angoulême. Satrapi arrive encore à nous surprendre. Puisant son inspiration dans son histoire familiale (qui semble très riche), elle nous livre un album sympathique et inattendu. Prenant comme point de départ le drame (un peu absurde) de cet homme qui, ne pouvant plus jouer du tar, décide de mourir. Mais pas trop vite, et il arrive à réagir à ce qui se passe autour de lui, alors qu'on eût pu craindre qu'il s'en désintéressât complètement. Les situations comiques surviennent au milieu du processus, et Nasser Ali ne peut pas mourir comme il le souhaite. Cela donne un espèce de conte à la fois grave et léger, très agréable à lire, mais sans plus.
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
J'ai acheté cette bd suite aux avis dithyrambiques de bdthèque. Hé bien, je suis déçu. Certes pas par les dessins, grandioses, et le découpage à la Bendis, très réussi, mais par le scénario, qui aurait pu être sympa, mais qui finalement n'est qu'une ènième reprise du thème parano de l'attaque de l'humanité par le reste de l'univers. On ne peut pas dire que ça brille par son originalité, sauf bien sûr par la personalité et les méthodes de l'héroïne. Bon bref, 3/5 c'est peut être un peu sévère, mais cette bd est vraiment surévaluée à mon goût.
(A)mère
Il y a de ces BD pour lesquelles j'ai un avis assez sévère et (A)mère fait partie de celles-là… Raphaël Terrier vient de recevoir le prix des lycéens picards pour un premier album BD, est-ce mérité ou pas ? telle n’est pas la question…Toujours est-il que cela a éveillé ma curiosité. L’histoire en elle-même m’a accroché et ému, il ne pouvait pas en être autrement quand on sait que Raphaël y raconte sa jeunesse et le calvaire de sa famille, suite au fléau dont est victime sa mère… L’histoire est celle d’un enfant qui voit sa maman s’enfoncer dans l’alcool et tous les conséquences dramatiques qui en découlent. Cette autobiographie est servie par un dessin très épuré qui retransmet parfaitement les sentiments de l’auteur. Il y a dans ce trait et dans sa façon d’aborder son histoire beaucoup de délicatesse et de finesse. Mais le gros problème, c’est que je n’ai pas eu l’impression de lire une BD. Certes, je reconnais que les dessins desservent parfaitement les propos de l’auteur mais j’ai eu la nette impression qu’ils illustrent un peu trop les commentaires de Raphaël Terrier… La page mise en exemple dans la galerie de ce site est assez représentative de ce que j’ai ressenti sur ce livre. Reste que (A)mère est un formidable cri d’amour de Raphaël Terrier pour sa mère…
Naciré et les machines
Je n'ai lu que le premier tome de cette série mais je trouve qu'il peut très bien se lire comme un One-Shot. Le dessin a bien quelques défauts : les personnages font assez figés car le dessinateur a l'air de mieux s'y entendre pour les illustrations et les belles images que la BD dynamique, et on peut également lui reprocher une certaine faiblesse dans les perspectives qui donnent parfois un peu de mal à juger de la profondeur de certaines scènes et objets. Mais malgré cela, j'aime beaucoup, voire j'adore par bien des moments ! Le trait est fin et élégant, les décors beaux, et surtout la colorisation est formidable ! J'adore ces teintes de marrons, de gris, de jaunes, de rouille. C'est beau et vraiment bien colorisé. Quant à l'histoire, je m'attendais à une histoire sombre dans un décor de cité-usine rouillée au gouvernement totalitaire, un récit à la Brazil. Mais loin de toute noirceur, il y a une large part d'espoir et d'humour dans cette BD. Les dialogues sont fins, l'humour est dispensé avec parcimonie et pourrait même passer inaperçu s'il ne donnait pas une véritable fraîcheur et profondeur à cette série qui aurait pu être terne sans cela. L'histoire mêle décor claustrophobique, régime totalitaire, poésie, évasion, amitié et amour dans un melting-pot tout en finesse et en plaisir de lecture. J'ai été charmé par cette BD. Après lecture des tomes 2 et 3, je me vois forcer de baisser ma note de 4/5 à 3/5. La série conserve les qualités qui font son charme : des personnages assez attachants, un univers à la fois kafkaien et poétique, des couleurs que j'aime vraiment beaucoup, un peu d'humour et pas mal d'idées. Mais le tout manque hélas de maîtrise. De maîtrise en matière de dessin car même si je l'aime bien, il reste techniquement très améliorable, certaines scènes assez amateurs contrastant avec d'autres très jolies. Je crains que, sans les belles couleurs, les défauts du trait n'aient été encore plus visibles. Et de maîtrise en matière de narration car le scénario se révèle décousu et confus passé le premier tome. De nombreuses idées et personnages aparaissent comme autant de voies scénaristiques qui ne mènent finalement nulle part. Le récit saute souvent du coq à l'âne. Et la conclusion du récit, même si elle se tient et est assez jolie, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe après un récit qui semblait partir dans une toute autre direction. La lecture n'en reste pas moins sympathique et j'ai une petite affection pour cette série, mais je ne peux la considérer comme vraiment achevée et aboutie.