J’ai lu le premier tome (seul à être disponible dans ma médiathèque), chaque histoire étant indépendante. La lecture s’est avérée plaisante, même si un peu trop convenue à mon goût.
Mais pour un jeune lectorat (je dirais d’une dizaine d’année), ça peut tout à fait convenir.
C’est un western tardif (début du XXème siècle), qui se déroule en Californie, dans le Yosemite Park.
Le Gat amène la « modernité » : Penny photographie à tout va, trouve facilement un téléphone. Mais à côté de ça l’intrigue se déroule dans des décors et avec des personnages très « western classique » : saloon, Indiens (ne ressemblant pas forcément à ceux qui vivaient dans cette région, et je ne suis pas sûr que la « ghost dance » évoquée ici ait été pratiquée là et à cette époque), vieux trappeur, sheriff dépassé – aux faux airs de Lucky Luke avec ses habits, etc. Le trappeur en question se nomme d’ailleurs John Muir : personnage authentique, à l’origine du parc Yosemite, et qui d’ailleurs s’est réellement battu contre le barrage au cœur de l’intrigue !
Car plus que de western, on pourrait presque ranger cet album dans la catégorie polar, une sorte de whodunit dans lequel notre Penny Sugar enquête – avec des moyens surprenants – pour confondre les coupables, en résolvant une énigme en usant de multiples talents appris dans un cirque (transformiste – elle change rapidement d’habits pour échapper aux méchants, se transforme en une sorte de Zorro pour enquêter la nuit – , tireuse d’élite, escaladeuse hors pair, etc). Pas mal de facilités scénaristiques donc, mais c’est rythmé, enjoué (mon principal reproche concerne l’humour, qui aurait facilement pu être davantage présent – y compris autour d’une misogynie aisée à entretenir étant donné la personnalité de Penny. Une enquêtrice qui m’a fait penser à la série Remington Steele, où une enquêtrice s’inventait un patron masculin pour « rassurer » ses clients.
Le dessin et la colorisation de Pierre Fouillet sont originaux et assez réussis (et ils se prêteraient volontiers à un humour plus marqué).
Une série tout public orientée jeunesse qui peut trouver son public en tout cas.
*******************************
MAJ après lecture du tome 2:
Nous retrouvons dans cette deuxième enquête Penny Sugar, toujours officiellement agissant au nom de son patron Angus Nyper, encore absent. On utilise les mêmes ingrédients : Penny utilise tout ce qu’elle a appris dans le cirque qui l’a formée (elle excelle au tir, est d’une grande souplesse, et ses talents de transformistes lui permettent d’agir discrètement: elle fait immanquablement penser à Zorro dans sa tenue noire de redresseuse de torts).
Là aussi un scandale écologique est au cœur de l’intrigue, et notre enquêtrice se révèle perspicace, déterminée et courageuse.
Bon, il y a quand même quelques largesses prises avec la réalité. Un domestique noir d’une grande propriété de Floride citant les idées de Freud en 1907 ou connaissant Ronsard par exemple me parait hautement improbable ! Toujours est-il qu’il est le seul à avoir démasqué la supercherie de Penny (et de m’avoir fait comprendre les liens anagrammatiques avec le nom de son patron).
Globalement la narration est encore dynamique, et le jeune public y trouvera encore son compte. C’est dommage que l’humour s’efface autant (seuls quelques jeux de mots sur les noms y contribuent), il y a matière à faire quelque chose de plus abouti dans ce domaine.
Enfin, la surprise ne joue plus sans doute, ce qui explique que j’ai trouvé cet album un chouia en deçà du précédent. Mais ça reste quand même une série jeunesse sympathique.
Une histoire qui se laisse lire sans problème, mais qui m’a laissé sur ma faim.
Le dessin est fluide, très lisible. Mais pas forcément mon truc. Un peu de Vivès dans ce trait, mais la colorisation manque de nuance. Mais bon ça passe bien quand même.
L’histoire est dynamique, on ne s’ennuie pas. Et jusqu’à la moitié du récit, ça me convenait très bien. Ce qui m’a gêné par la suite, c’est l’irruption du fantastique. Il y en a trop, et ça ne m’a pas convenu. Je pense que les auteurs auraient tout à fait pu s’en passer, pour s’en tenir à un récit d’aventure (avec un Américain confronté à une réalité qu’il préférait ignorer, celle d’enfants soldats luttant contre une dictature asiatique).
Ici, le dernier tiers, pourtant toujours aussi dynamique, n’est pas ma tasse de thé. Ça dénature trop l’intrigue, et la fait basculer dans quelque chose que j’ai clairement moins apprécié.
Deux passionnés de l'ère victorienne nous offrent le plaisir de leur collaboration dans cette série, disons, intéressante. Les dialogues et plus globalement les diverses trames sont bien menées et haletantes, j'ai été happé du début à la fin de ces quatre premiers tomes. Le dessin de Bonin, atypique, particulier est au service de ces différentes enquêtes menées dans cette Angleterre du XIXème et cet ensemble fonctionne plutôt bien.
Le trait de Bonin, unique, m'a complètement immergé dans cette ambiance de l'époque, avec ses vieux quais, ses ruelles sombres, ses ombres dansantes sur les longs murs de brique, ses pubs, une atmosphère qui personnellement m'a convaincu. J'ai néanmoins une petite réserve à propos de ses visages, il m'est arrivé à plusieurs reprises de m'interroger quant aux personnages mis en scène ; "est-ce Rupert ? Est-ce Nash ? Qui est ce gars, un inconnu ou un des protagoniste ? Cette ressemblance des visages rend le récit par moment moins claire et m'a poussé à rebrousser chemin, ce qui n'était pas déplaisant ceci dit mais je doute que ce soit un choix délibéré de notre dessinateur.
Quant au scénario des deux premiers tomes, si dans les grandes lignes et dans les dialogues on ne peut rien lui reprocher, certains détails m'ont déçus par leur manque de crédibilité. Comme une impression que l'apothéose de ce premier cycle suffisait à occulter l'explication de détails majeurs.
Je m'explique, gare aux [[spoiler]] !
[SPOILER] [[ Si j'ai précédemment affirmé que certains détails n'étaient pas expliqués, il nous est toutefois donné de comprendre certains faits, expliqués vers la fin du tome deux, alors que nos enquêteurs s'approchent peu à peu de la vérité. Nous comprenons que nos "tueurs de bijoutiers", source de l'intrigue, ne sont en réalité que deux pèquenauds préparant le "coup du siècle" à savoir dérober le trésor découvert dans le tumulus. C'est un détail majeur car c'est un des premiers événements qui donne corps au récit, il est donc primordial que lors du grand final l'explication de ces meurtres soit cohérente.
Selon moi (mais aussi selon le portait dressé par les auteurs) les "tueurs de bijoutiers" ne sont en réalité que de petits truands sans le sous, incapable de planifier un plan aussi complexe et encore moins d'abattre de sang froid trois bijoutiers. Ce sentiment est renforcé lorsqu'ils essaient de dérober le trésor sur le navire en provenance du tumulus, chargé du trésor de ce dernier. L'un des deux mécréants perd la vie, l'autre est blessé, on sent que leur larcin est bancal et pas si bien organisé. J'ai donc de la réserve quant à la crédibilité de ce passage.
Toujours dans la même veine, quand l'un des mécréants coupable de meurtres au premier degré (des bijoutiers) refait surface à la fin du récit, il avoue avec une facilité et un détachement anormal le pot aux roses. Aveux qui lui vaudront certainement la peine capitale. Qui, si ce n'est un pion au service du scénariste, donnerait sa vie aussi facilement ? Absolument personne.
Lors du meurtre de Mr Launceston, après révélation du meurtrier, il est impensable que ce dernier ait pu l'abattre de la sorte à ce moment précis. J'ai feuilleté encore et encore les pages concernés afin de trouver une explication rationnelle.. en vain.
Rebondissons sur le meurtre que je viens d'évoquer, Mr Launceston est abattu d'une flèche dans le coeur. L'arme du crime est (serait ?) un arc de plusieurs siècles, utilisé par un meurtrier dont on ne sait pas si il a les compétences requises afin d'utiliser une telle arme. Cette même arme est utilisée à deux autres reprises et fait mouche à chacune de ses utilisations. Il aurait été bienvenu d'avoir une explication rationnelle quant à ce maniement de l'arc, partir du principe que notre meurtrier sait faire et possède la matériel n'est pas suffisant car si les auteurs utilisent cette arme, c'est bien pour le parallèle avec nos deux vikings exhumés.]] [SPOILER]
Les dîtes incohérences que je viens d'évoquer ne sont pas terribles dans la lecture du récit car nous pouvons imaginer des pistes d'explications plausibles quoique parfois alambiquées. Ceci dit le récit aurait gagné en cohérence et en profondeur si Seiter avait développé ces quelques points.
Je reconnait, malgré ces quelques défauts, la puissance du récit et le final que je n'ai absolument pas soupçonné.
Pour ce qui est des tomes trois et quatre, la part de fantastique prend un part gargantuesque et lorsqu'on le comprend , le récit perd énormément de son intérêt. Il y a également une partie écrite à la façon d'un roman, certes ponctués de quelques images mais qui, selon moi, n'a rien à faire dans une bande dessinée. Récemment dans la piètre série "West Fantasy" les auteurs ont commis le même crime et ont subit les conséquences d'une critique assez brutale.
Pas de spoiler pour ce diptyque mais le scénario en plus d'être en proie au fantastique est assez décevant qui plus est dans le choix de ce final, que j'ai trouvé pathétique.
Nonobstant tous ces défauts j'ai l'envie, moins ardente qu'après la lecture des deux premiers tomes, de poursuivre la série. Les points fort sont sans aucun doute l'écriture couplé à ce dessin, une belle union malgré quelques choix douteux.
Les éditions Polystyrène ne publient que très peu de livres chaque année, mais à chaque fois ils sortent du lot, par leur format, leur découpage, leur façonnage. Ils prennent des risques, mais arrivent à publier ce qu’ils aiment, et à surprendre les lecteurs curieux. C’est en tout cas un éditeur que je suis toujours avec plaisir.
Les ayant une nouvelle fois rencontrés lors du dernier salon Quai des Bulles, je leur ai acheté cet album – l’un des rares de leur catalogue que je n’avais pas encore. Si le prix est élevé pour un album un peu minimaliste et vite lu, je suis prêt à faire un effort (tant que j’en ai les moyens !) avec ce genre d’éditeur : l’achat est ici aussi un acte de soutien à la création indépendante, les éditeurs sont quasi bénévoles, et ils prennent de gros risques éditoriaux.
L’album est un grand format à l’italienne, qui fait penser à un gros chéquier classique. Mais qui ne permet ici que de se payer la tête d’un pauvre personnage, zigouillé de façon plus ou moins originale une soixantaine de fois. Les conseils à suivre pour tuer le personnages sont parfois agrémentés de compléments loufoques (encore plus que la méthode de base).
Comme pour l’excellent Le Coup du lapin – mais sans doute encore plus ici – la lecture d’une traite peut lasser. Je pense qu’il vaut mieux picorer quelques gags par-ci par-là. L’ensemble est inégal, mais il y a suffisamment de gags cons et noirs, mais amusants, pour que la lecture – très rapide au demeurant – soit plaisante.
Une petite lecture défouloir sans prétention, mais qui m’a amusé.
Plusieurs choses m’ont poussé à lire cet album. D’abord le fait qu’il ait été publié par Fantagraphics Books (leur catalogue d’auteurs indés américains est vraiment très riche et j’y ai déjà trouvé de belles pépites). Ensuite le prix glané à Angoulême – même si les lauréats ne m’ont pas toujours convaincu.
Ce qui m’a un peu freiné, et ce qui explique que j’avise cette série avec un petit peu de retard, c’est Clowes lui-même. Je reconnais l’originalité de son œuvre, mais la plupart des albums que j’ai lus (je commence à avoir bien balayé sa production) m’ont laissé dubitatif. Je ne suis pas forcément son cœur de cible.
Et cet album confirme mes difficultés avec cet auteur.
Tout le côté graphique est intéressant. Certes, le dessin est souvent figé, mais ça participe d’un certain malaise que l’auteur cherche à montrer je pense. La colorisation, très tranchée, très marquée, accentue l’aspect un peu vieillot du contexte, assez sixties. Le papier assez fin – qui change légèrement de couleur selon les périodes – donne lui aussi une touche vintage et pop à l’album.
C’est avec l’histoire que j’ai eu plus de mal. La construction de la biographie de Monica est déstructurée. On passe d’une époque et d’un genre à l’autre : on commence par un court récit de guerre, puis alternent du roman graphique pur, du fantastique mystique/grunge, de la SF, etc. Clowes passe gentiment à la moulinette les genres forts du comics, mais il égratigne aussi certains piliers de l’american way of life : la famille, la normalité sociale. Comme souvent avec lui, beaucoup de personnages sont insatisfaits, trainent un mal-être.
Mais, à vouloir partir dans tous les sens, Clowes m’a un peu perdu, et certains passages m’ont paru un peu longuets. Et on ne s’attache pas aux personnages de Clowes, Monica en tête. Une histoire un peu hermétique, dans laquelle Clowes a sans doute glissé des éléments autobiographiques (je ne connais pas assez sa vie pour faire le tri), mais j’en suis sorti un peu déçu, n’ayant pas saisi suffisamment de choses dans les détails pour apprécier une histoire qui pourtant, visuellement, ne manque pas d’intérêt.
Note réelle 2,5/5.
Au travers de la vie de quelques protagonistes (Palestiniens, soldat anglais, Juifs ayant fui l’Europe), Alfonso Zapico nous donne à voir un moment important de l’histoire, dont l’onde de choc continue à se propager : la naissance d’Israël.
L’auteur ne prend pas parti pour un camp, à l’image de Yosef, immigré juif hongrois, qui tente coute que coute de maintenir neutralité, amitié entre tous ses amis et clients arabes, juifs. Au travers de la détérioration de la situation, de la violence qui déchire la région, Zapico montre l’absurdité de la situation, la lâcheté du Royaume-Uni, et la prise du pouvoir dans les deux camps par des extrémistes (il est intéressant au passage de rappeler que parmi les fondateurs d’Israël figurent d’authentiques terroristes). Zapico montre qu’une cohabitation pacifique aurait très bien pu se développer et perdurer, avec le couple formé entre Yechezkel (jeune violoniste juif hongrois rescapé de la Shoah) et Yaiza, une jeune arabe palestinienne.
Un roman graphique fortement imprégné d’histoire, qui met en avant personnages et idées positives et optimistes, mais qui entérine sur la fin que la paix peut n’être qu’une utopie lorsque les extrémistes de tous bords ont les coudées franches.
Will Eisner s’attaque à l’un des faux qui a la vie dure et qui résiste même alors que depuis longtemps ont été établis les faits qui lui font perdre toute réalité. Mais il faut croire que ça marche, et que l’inculture – ou l’aveuglement – de beaucoup facilitent le réemploi ad nauseam de ce genre de propagande éculée.
La narration d’Eisner – et son dessin – sont fluides, dynamiques et très clairs. On suit facilement la construction du faux, les raisons de son utilisation, et les nombreuses résurgences de ce texte qui, quand on y songe ne serait-ce qu’un instant, est d’une absurdité sans nom. Mais le complotisme (et l'antisémitisme) ne datent pas d’hier, et ont hélas de beaux jours devant eux !
Ceci dit, c’est d’abord un documentaire, simple et bien fichu, et ça n’est clairement pas un roman graphique qui cherche à passionner. La lecture est intéressante, mais pas palpitante. Mais il est hélas encore nécessaire de démonter cette idée nauséabonde sur le prétendu complot de « la juiverie internationale ».
Cette série mélange toutes les franchises de l’univers, pour peu que l’on en soit un tantinet amateur, ça a de quoi bien bien titiller.
Bref une série concept alléchante mais je rejoins l’avis du Gand A dans sa globalité. Ce n’est pas une franche réussite mais c’est pas un four non plus, on y trouve quelques ingrédients intéressants.
Précisons également que je n’avais pas de grandes attentes et que si j’apprécie beaucoup l’univers, je me perds rapidement dans les dates et les lieux. Le point mentionné par mon prédécesseur autour du raccrochement/explication aux films ne m’a donc pas gêné.
Une série qu’il faut lire impérativement dans l'ordre, les événements étant plus ou moins chronologiques et surtout on retrouve certains personnages de tome en tome.
Ça ne révolutionnera rien, la qualité graphique ou scénaristique n’est pas systématiquement au rdv. Cependant malgré cette disparité, j’ai jugé ma lecture agréable dans son ensemble.
Le tome 2 est le plus faible, j’aime bien le dessin mais la peur, la tension sont malheureusement absentes des planches (pour du Aliens c’est ballot). Le tome 4 est l’un des plus réussis, pas au niveau du dessin (l’un des pires), le récit possède un petit côté bien fun.
Sinon intro et conclusion de la série assurent le taf pour un moment de divertissement honnête.
Je viens un peu au secours de cette série qui collectionne les une étoile . 26 avis, presque tous négatifs, j'ai du mal à comprendre un tel acharnement sur une série assez bon enfant. C'est une série qui correspond à une niche temporelle celle où la tv avec un nombre de canaux assez réduits ( 6 si je me souviens bien) mais déjà supérieur aux trois chaînes historiques. C'est donc l'apparition de la télécommande qui va régenter les choix des soirées de millions de familles qui ne possédaient qu'un écran à la maison.
A l'époque, j'ai acheté volontiers une dizaine d'albums qui paraissent presque archéologiques dans l'environnement médiatique actuel.
Les gags de Ernst autour de cette famille archétype des années 90 sont d'un humour bon enfant (on retrouve un peu le même schéma familial dans la série tv SODA) . Cela me faisait d'autant plus (sou)rire que nous ne regardions que très peu la TV pendant la période scolaire. Les gags s'appuient souvent sur des anecdotes ou des émissions de l'époque complétement oubliées aujourd'hui.
Le graphisme est typique de ce genre de série gag avec une mise en couleur très standard. Un graphisme passe-partout , commercial bien maîtrisé sans audace qui est facilement reproductible sans prise de tête, ni vulgarité. Lisse mais apaisant après une sale journée.
Une série complétement has been mais qui garde pour moi un parfum de bons moments avec mes enfants.
Un album sympathique sur le monde du rugby.
Je ne suis pas fan de ce sport qui de toute façon est peu populaire en Amérique du nord, mais l'autrice a su communiquer sa passion pour ce sport. C'est un convenu de voir une héroïne qui a plein de problèmes s'épanouir après avoir trouvé une activité sportive qu'elle aime (schéma qu'on retrouve dans d'autres séries sur le sport), mais c'est bien fait et des scènes sentent le vécu. Le dessin est simple et efficace.
Je suis d'accord avec Ju sur le fait que c'est tout de même un peu trop caricatural. L’héroïne semble n'être entourée que de connards lorsqu'elle ne fait pas de rugby. Ce qui lui arrive est malheureusement sûrement le reflet de ce que vivent des femmes dans la vraie vie, notamment tout ce qui tourne autour du petit copain jaloux et égocentrique, mais par moment on dirait que l'autrice voulait que son héroïne subisse tout ce qui peut arriver de mal à une femme et à force de la voir subir des malheurs cela commence à perdre de la crédibilité. Si l'autrice voulait donner un côté féministe à son récit, elle aurait pu simplement parler du fait que le sport féminin est beaucoup moins valorisé que le sport masculin. On voit ça un peu avec les propriétaires des équipes de rugby qui traitent mieux celle des hommes et je pense que ça aurait pu être un élément du scénario qu'on aurait pu développer davantage.
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Penny Sugar
J’ai lu le premier tome (seul à être disponible dans ma médiathèque), chaque histoire étant indépendante. La lecture s’est avérée plaisante, même si un peu trop convenue à mon goût. Mais pour un jeune lectorat (je dirais d’une dizaine d’année), ça peut tout à fait convenir. C’est un western tardif (début du XXème siècle), qui se déroule en Californie, dans le Yosemite Park. Le Gat amène la « modernité » : Penny photographie à tout va, trouve facilement un téléphone. Mais à côté de ça l’intrigue se déroule dans des décors et avec des personnages très « western classique » : saloon, Indiens (ne ressemblant pas forcément à ceux qui vivaient dans cette région, et je ne suis pas sûr que la « ghost dance » évoquée ici ait été pratiquée là et à cette époque), vieux trappeur, sheriff dépassé – aux faux airs de Lucky Luke avec ses habits, etc. Le trappeur en question se nomme d’ailleurs John Muir : personnage authentique, à l’origine du parc Yosemite, et qui d’ailleurs s’est réellement battu contre le barrage au cœur de l’intrigue ! Car plus que de western, on pourrait presque ranger cet album dans la catégorie polar, une sorte de whodunit dans lequel notre Penny Sugar enquête – avec des moyens surprenants – pour confondre les coupables, en résolvant une énigme en usant de multiples talents appris dans un cirque (transformiste – elle change rapidement d’habits pour échapper aux méchants, se transforme en une sorte de Zorro pour enquêter la nuit – , tireuse d’élite, escaladeuse hors pair, etc). Pas mal de facilités scénaristiques donc, mais c’est rythmé, enjoué (mon principal reproche concerne l’humour, qui aurait facilement pu être davantage présent – y compris autour d’une misogynie aisée à entretenir étant donné la personnalité de Penny. Une enquêtrice qui m’a fait penser à la série Remington Steele, où une enquêtrice s’inventait un patron masculin pour « rassurer » ses clients. Le dessin et la colorisation de Pierre Fouillet sont originaux et assez réussis (et ils se prêteraient volontiers à un humour plus marqué). Une série tout public orientée jeunesse qui peut trouver son public en tout cas. ******************************* MAJ après lecture du tome 2: Nous retrouvons dans cette deuxième enquête Penny Sugar, toujours officiellement agissant au nom de son patron Angus Nyper, encore absent. On utilise les mêmes ingrédients : Penny utilise tout ce qu’elle a appris dans le cirque qui l’a formée (elle excelle au tir, est d’une grande souplesse, et ses talents de transformistes lui permettent d’agir discrètement: elle fait immanquablement penser à Zorro dans sa tenue noire de redresseuse de torts). Là aussi un scandale écologique est au cœur de l’intrigue, et notre enquêtrice se révèle perspicace, déterminée et courageuse. Bon, il y a quand même quelques largesses prises avec la réalité. Un domestique noir d’une grande propriété de Floride citant les idées de Freud en 1907 ou connaissant Ronsard par exemple me parait hautement improbable ! Toujours est-il qu’il est le seul à avoir démasqué la supercherie de Penny (et de m’avoir fait comprendre les liens anagrammatiques avec le nom de son patron). Globalement la narration est encore dynamique, et le jeune public y trouvera encore son compte. C’est dommage que l’humour s’efface autant (seuls quelques jeux de mots sur les noms y contribuent), il y a matière à faire quelque chose de plus abouti dans ce domaine. Enfin, la surprise ne joue plus sans doute, ce qui explique que j’ai trouvé cet album un chouia en deçà du précédent. Mais ça reste quand même une série jeunesse sympathique.
Le Divin
Une histoire qui se laisse lire sans problème, mais qui m’a laissé sur ma faim. Le dessin est fluide, très lisible. Mais pas forcément mon truc. Un peu de Vivès dans ce trait, mais la colorisation manque de nuance. Mais bon ça passe bien quand même. L’histoire est dynamique, on ne s’ennuie pas. Et jusqu’à la moitié du récit, ça me convenait très bien. Ce qui m’a gêné par la suite, c’est l’irruption du fantastique. Il y en a trop, et ça ne m’a pas convenu. Je pense que les auteurs auraient tout à fait pu s’en passer, pour s’en tenir à un récit d’aventure (avec un Américain confronté à une réalité qu’il préférait ignorer, celle d’enfants soldats luttant contre une dictature asiatique). Ici, le dernier tiers, pourtant toujours aussi dynamique, n’est pas ma tasse de thé. Ça dénature trop l’intrigue, et la fait basculer dans quelque chose que j’ai clairement moins apprécié.
Fog
Deux passionnés de l'ère victorienne nous offrent le plaisir de leur collaboration dans cette série, disons, intéressante. Les dialogues et plus globalement les diverses trames sont bien menées et haletantes, j'ai été happé du début à la fin de ces quatre premiers tomes. Le dessin de Bonin, atypique, particulier est au service de ces différentes enquêtes menées dans cette Angleterre du XIXème et cet ensemble fonctionne plutôt bien. Le trait de Bonin, unique, m'a complètement immergé dans cette ambiance de l'époque, avec ses vieux quais, ses ruelles sombres, ses ombres dansantes sur les longs murs de brique, ses pubs, une atmosphère qui personnellement m'a convaincu. J'ai néanmoins une petite réserve à propos de ses visages, il m'est arrivé à plusieurs reprises de m'interroger quant aux personnages mis en scène ; "est-ce Rupert ? Est-ce Nash ? Qui est ce gars, un inconnu ou un des protagoniste ? Cette ressemblance des visages rend le récit par moment moins claire et m'a poussé à rebrousser chemin, ce qui n'était pas déplaisant ceci dit mais je doute que ce soit un choix délibéré de notre dessinateur. Quant au scénario des deux premiers tomes, si dans les grandes lignes et dans les dialogues on ne peut rien lui reprocher, certains détails m'ont déçus par leur manque de crédibilité. Comme une impression que l'apothéose de ce premier cycle suffisait à occulter l'explication de détails majeurs. Je m'explique, gare aux [[spoiler]] ! [SPOILER] [[ Si j'ai précédemment affirmé que certains détails n'étaient pas expliqués, il nous est toutefois donné de comprendre certains faits, expliqués vers la fin du tome deux, alors que nos enquêteurs s'approchent peu à peu de la vérité. Nous comprenons que nos "tueurs de bijoutiers", source de l'intrigue, ne sont en réalité que deux pèquenauds préparant le "coup du siècle" à savoir dérober le trésor découvert dans le tumulus. C'est un détail majeur car c'est un des premiers événements qui donne corps au récit, il est donc primordial que lors du grand final l'explication de ces meurtres soit cohérente. Selon moi (mais aussi selon le portait dressé par les auteurs) les "tueurs de bijoutiers" ne sont en réalité que de petits truands sans le sous, incapable de planifier un plan aussi complexe et encore moins d'abattre de sang froid trois bijoutiers. Ce sentiment est renforcé lorsqu'ils essaient de dérober le trésor sur le navire en provenance du tumulus, chargé du trésor de ce dernier. L'un des deux mécréants perd la vie, l'autre est blessé, on sent que leur larcin est bancal et pas si bien organisé. J'ai donc de la réserve quant à la crédibilité de ce passage. Toujours dans la même veine, quand l'un des mécréants coupable de meurtres au premier degré (des bijoutiers) refait surface à la fin du récit, il avoue avec une facilité et un détachement anormal le pot aux roses. Aveux qui lui vaudront certainement la peine capitale. Qui, si ce n'est un pion au service du scénariste, donnerait sa vie aussi facilement ? Absolument personne. Lors du meurtre de Mr Launceston, après révélation du meurtrier, il est impensable que ce dernier ait pu l'abattre de la sorte à ce moment précis. J'ai feuilleté encore et encore les pages concernés afin de trouver une explication rationnelle.. en vain. Rebondissons sur le meurtre que je viens d'évoquer, Mr Launceston est abattu d'une flèche dans le coeur. L'arme du crime est (serait ?) un arc de plusieurs siècles, utilisé par un meurtrier dont on ne sait pas si il a les compétences requises afin d'utiliser une telle arme. Cette même arme est utilisée à deux autres reprises et fait mouche à chacune de ses utilisations. Il aurait été bienvenu d'avoir une explication rationnelle quant à ce maniement de l'arc, partir du principe que notre meurtrier sait faire et possède la matériel n'est pas suffisant car si les auteurs utilisent cette arme, c'est bien pour le parallèle avec nos deux vikings exhumés.]] [SPOILER] Les dîtes incohérences que je viens d'évoquer ne sont pas terribles dans la lecture du récit car nous pouvons imaginer des pistes d'explications plausibles quoique parfois alambiquées. Ceci dit le récit aurait gagné en cohérence et en profondeur si Seiter avait développé ces quelques points. Je reconnait, malgré ces quelques défauts, la puissance du récit et le final que je n'ai absolument pas soupçonné. Pour ce qui est des tomes trois et quatre, la part de fantastique prend un part gargantuesque et lorsqu'on le comprend , le récit perd énormément de son intérêt. Il y a également une partie écrite à la façon d'un roman, certes ponctués de quelques images mais qui, selon moi, n'a rien à faire dans une bande dessinée. Récemment dans la piètre série "West Fantasy" les auteurs ont commis le même crime et ont subit les conséquences d'une critique assez brutale. Pas de spoiler pour ce diptyque mais le scénario en plus d'être en proie au fantastique est assez décevant qui plus est dans le choix de ce final, que j'ai trouvé pathétique. Nonobstant tous ces défauts j'ai l'envie, moins ardente qu'après la lecture des deux premiers tomes, de poursuivre la série. Les points fort sont sans aucun doute l'écriture couplé à ce dessin, une belle union malgré quelques choix douteux.
61 façons de tuer un personnage de bande dessinée
Les éditions Polystyrène ne publient que très peu de livres chaque année, mais à chaque fois ils sortent du lot, par leur format, leur découpage, leur façonnage. Ils prennent des risques, mais arrivent à publier ce qu’ils aiment, et à surprendre les lecteurs curieux. C’est en tout cas un éditeur que je suis toujours avec plaisir. Les ayant une nouvelle fois rencontrés lors du dernier salon Quai des Bulles, je leur ai acheté cet album – l’un des rares de leur catalogue que je n’avais pas encore. Si le prix est élevé pour un album un peu minimaliste et vite lu, je suis prêt à faire un effort (tant que j’en ai les moyens !) avec ce genre d’éditeur : l’achat est ici aussi un acte de soutien à la création indépendante, les éditeurs sont quasi bénévoles, et ils prennent de gros risques éditoriaux. L’album est un grand format à l’italienne, qui fait penser à un gros chéquier classique. Mais qui ne permet ici que de se payer la tête d’un pauvre personnage, zigouillé de façon plus ou moins originale une soixantaine de fois. Les conseils à suivre pour tuer le personnages sont parfois agrémentés de compléments loufoques (encore plus que la méthode de base). Comme pour l’excellent Le Coup du lapin – mais sans doute encore plus ici – la lecture d’une traite peut lasser. Je pense qu’il vaut mieux picorer quelques gags par-ci par-là. L’ensemble est inégal, mais il y a suffisamment de gags cons et noirs, mais amusants, pour que la lecture – très rapide au demeurant – soit plaisante. Une petite lecture défouloir sans prétention, mais qui m’a amusé.
Monica
Plusieurs choses m’ont poussé à lire cet album. D’abord le fait qu’il ait été publié par Fantagraphics Books (leur catalogue d’auteurs indés américains est vraiment très riche et j’y ai déjà trouvé de belles pépites). Ensuite le prix glané à Angoulême – même si les lauréats ne m’ont pas toujours convaincu. Ce qui m’a un peu freiné, et ce qui explique que j’avise cette série avec un petit peu de retard, c’est Clowes lui-même. Je reconnais l’originalité de son œuvre, mais la plupart des albums que j’ai lus (je commence à avoir bien balayé sa production) m’ont laissé dubitatif. Je ne suis pas forcément son cœur de cible. Et cet album confirme mes difficultés avec cet auteur. Tout le côté graphique est intéressant. Certes, le dessin est souvent figé, mais ça participe d’un certain malaise que l’auteur cherche à montrer je pense. La colorisation, très tranchée, très marquée, accentue l’aspect un peu vieillot du contexte, assez sixties. Le papier assez fin – qui change légèrement de couleur selon les périodes – donne lui aussi une touche vintage et pop à l’album. C’est avec l’histoire que j’ai eu plus de mal. La construction de la biographie de Monica est déstructurée. On passe d’une époque et d’un genre à l’autre : on commence par un court récit de guerre, puis alternent du roman graphique pur, du fantastique mystique/grunge, de la SF, etc. Clowes passe gentiment à la moulinette les genres forts du comics, mais il égratigne aussi certains piliers de l’american way of life : la famille, la normalité sociale. Comme souvent avec lui, beaucoup de personnages sont insatisfaits, trainent un mal-être. Mais, à vouloir partir dans tous les sens, Clowes m’a un peu perdu, et certains passages m’ont paru un peu longuets. Et on ne s’attache pas aux personnages de Clowes, Monica en tête. Une histoire un peu hermétique, dans laquelle Clowes a sans doute glissé des éléments autobiographiques (je ne connais pas assez sa vie pour faire le tri), mais j’en suis sorti un peu déçu, n’ayant pas saisi suffisamment de choses dans les détails pour apprécier une histoire qui pourtant, visuellement, ne manque pas d’intérêt. Note réelle 2,5/5.
Café Budapest
Au travers de la vie de quelques protagonistes (Palestiniens, soldat anglais, Juifs ayant fui l’Europe), Alfonso Zapico nous donne à voir un moment important de l’histoire, dont l’onde de choc continue à se propager : la naissance d’Israël. L’auteur ne prend pas parti pour un camp, à l’image de Yosef, immigré juif hongrois, qui tente coute que coute de maintenir neutralité, amitié entre tous ses amis et clients arabes, juifs. Au travers de la détérioration de la situation, de la violence qui déchire la région, Zapico montre l’absurdité de la situation, la lâcheté du Royaume-Uni, et la prise du pouvoir dans les deux camps par des extrémistes (il est intéressant au passage de rappeler que parmi les fondateurs d’Israël figurent d’authentiques terroristes). Zapico montre qu’une cohabitation pacifique aurait très bien pu se développer et perdurer, avec le couple formé entre Yechezkel (jeune violoniste juif hongrois rescapé de la Shoah) et Yaiza, une jeune arabe palestinienne. Un roman graphique fortement imprégné d’histoire, qui met en avant personnages et idées positives et optimistes, mais qui entérine sur la fin que la paix peut n’être qu’une utopie lorsque les extrémistes de tous bords ont les coudées franches.
Le Complot
Will Eisner s’attaque à l’un des faux qui a la vie dure et qui résiste même alors que depuis longtemps ont été établis les faits qui lui font perdre toute réalité. Mais il faut croire que ça marche, et que l’inculture – ou l’aveuglement – de beaucoup facilitent le réemploi ad nauseam de ce genre de propagande éculée. La narration d’Eisner – et son dessin – sont fluides, dynamiques et très clairs. On suit facilement la construction du faux, les raisons de son utilisation, et les nombreuses résurgences de ce texte qui, quand on y songe ne serait-ce qu’un instant, est d’une absurdité sans nom. Mais le complotisme (et l'antisémitisme) ne datent pas d’hier, et ont hélas de beaux jours devant eux ! Ceci dit, c’est d’abord un documentaire, simple et bien fichu, et ça n’est clairement pas un roman graphique qui cherche à passionner. La lecture est intéressante, mais pas palpitante. Mais il est hélas encore nécessaire de démonter cette idée nauséabonde sur le prétendu complot de « la juiverie internationale ».
Le Feu et la Roche
Cette série mélange toutes les franchises de l’univers, pour peu que l’on en soit un tantinet amateur, ça a de quoi bien bien titiller. Bref une série concept alléchante mais je rejoins l’avis du Gand A dans sa globalité. Ce n’est pas une franche réussite mais c’est pas un four non plus, on y trouve quelques ingrédients intéressants. Précisons également que je n’avais pas de grandes attentes et que si j’apprécie beaucoup l’univers, je me perds rapidement dans les dates et les lieux. Le point mentionné par mon prédécesseur autour du raccrochement/explication aux films ne m’a donc pas gêné. Une série qu’il faut lire impérativement dans l'ordre, les événements étant plus ou moins chronologiques et surtout on retrouve certains personnages de tome en tome. Ça ne révolutionnera rien, la qualité graphique ou scénaristique n’est pas systématiquement au rdv. Cependant malgré cette disparité, j’ai jugé ma lecture agréable dans son ensemble. Le tome 2 est le plus faible, j’aime bien le dessin mais la peur, la tension sont malheureusement absentes des planches (pour du Aliens c’est ballot). Le tome 4 est l’un des plus réussis, pas au niveau du dessin (l’un des pires), le récit possède un petit côté bien fun. Sinon intro et conclusion de la série assurent le taf pour un moment de divertissement honnête.
Les Zappeurs
Je viens un peu au secours de cette série qui collectionne les une étoile . 26 avis, presque tous négatifs, j'ai du mal à comprendre un tel acharnement sur une série assez bon enfant. C'est une série qui correspond à une niche temporelle celle où la tv avec un nombre de canaux assez réduits ( 6 si je me souviens bien) mais déjà supérieur aux trois chaînes historiques. C'est donc l'apparition de la télécommande qui va régenter les choix des soirées de millions de familles qui ne possédaient qu'un écran à la maison. A l'époque, j'ai acheté volontiers une dizaine d'albums qui paraissent presque archéologiques dans l'environnement médiatique actuel. Les gags de Ernst autour de cette famille archétype des années 90 sont d'un humour bon enfant (on retrouve un peu le même schéma familial dans la série tv SODA) . Cela me faisait d'autant plus (sou)rire que nous ne regardions que très peu la TV pendant la période scolaire. Les gags s'appuient souvent sur des anecdotes ou des émissions de l'époque complétement oubliées aujourd'hui. Le graphisme est typique de ce genre de série gag avec une mise en couleur très standard. Un graphisme passe-partout , commercial bien maîtrisé sans audace qui est facilement reproductible sans prise de tête, ni vulgarité. Lisse mais apaisant après une sale journée. Une série complétement has been mais qui garde pour moi un parfum de bons moments avec mes enfants.
Protocole Commotion
Un album sympathique sur le monde du rugby. Je ne suis pas fan de ce sport qui de toute façon est peu populaire en Amérique du nord, mais l'autrice a su communiquer sa passion pour ce sport. C'est un convenu de voir une héroïne qui a plein de problèmes s'épanouir après avoir trouvé une activité sportive qu'elle aime (schéma qu'on retrouve dans d'autres séries sur le sport), mais c'est bien fait et des scènes sentent le vécu. Le dessin est simple et efficace. Je suis d'accord avec Ju sur le fait que c'est tout de même un peu trop caricatural. L’héroïne semble n'être entourée que de connards lorsqu'elle ne fait pas de rugby. Ce qui lui arrive est malheureusement sûrement le reflet de ce que vivent des femmes dans la vraie vie, notamment tout ce qui tourne autour du petit copain jaloux et égocentrique, mais par moment on dirait que l'autrice voulait que son héroïne subisse tout ce qui peut arriver de mal à une femme et à force de la voir subir des malheurs cela commence à perdre de la crédibilité. Si l'autrice voulait donner un côté féministe à son récit, elle aurait pu simplement parler du fait que le sport féminin est beaucoup moins valorisé que le sport masculin. On voit ça un peu avec les propriétaires des équipes de rugby qui traitent mieux celle des hommes et je pense que ça aurait pu être un élément du scénario qu'on aurait pu développer davantage.