Les derniers avis (78 avis)

Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Un général, des généraux
Un général, des généraux

Quoi qu'étant de grand talent : style reconnaissable et expressif, le style du dessinateur m'a toujours mis mal à l'aise. Pas là : l'aspect de caricature convient bien à ce sale petit vaudeville politique dont le monde ne cesse pas de subir les conséquences. Des gens, pour faire parvenir de Gaulle au pouvoir, ils ont assez alarmé le pouvoir et la population pour que les autorités se sabordent. Un général, des généraux ? Le titre est excellent, et si ce n'est pas dit dans la BD, il ressort d'un livre que le général était d'accord, et la méthode pour faire un coup d'Etat démocratique, savoir l'armée menace mais ne verse pas ou pas trop le sang et donne le pouvoir à quelqu'un en restant dans le cadre démocratique, méthode par parenthèse imitée du précédent français dans le monde…. J'ai eu la chance de trouver un livre fort intéressant chez mon bouquiniste s'il faut suivre les méandres de complots de l'époque : Résurrection, Naissance de la Ve République, un coup d'Etat démocratique de Christophe Nick. De la belle ouvrage, un chapitre historique méandreux, un chapitre sur la technique du coup d'Etat bien technique, l'alternance relance l'intérêt pour chaque aspect. Après ça, il me manquait de voir les protagonistes ! Merci à la Bibliothèque… Avec le trait du dessinateur et les couleurs assorties, on a l'impression d'être entre des images d'archives, oniriques et comiques. On a le soupçon que les généraux s'ennuient et veulent revivre leur jeunesse par l'action politique, entre l'un qui crie "les boches, on les aura", et d'autres qui parlent de Débarquement si un général s'aperçoit quand même que l'un d'eux est vraiment trop dans le remake du passé… Vraiment, un livre tentant de tout retracer ne dégage pas la même force tragi-comique qu'une BD qui s'achève judicieusement sur le fameux "je vous ai compris" avec la clique des faiseurs de roi atterrés derrière de Gaulle. Ceux qui se sont joués de la République sont eux-mêmes joués et s'en doutent, la foule l'ignore encore, ce qui divise la scène en trois, le chef, ses suivants et le peuple, et forme une fin ouverte.

04/11/2025 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Criminal - Les Acharnés
Criminal - Les Acharnés

Ce spin off de la série Criminal est un petit régal, que l'on connaisse ou pas la série mère. Ed Brubaker a concocté un scénario aux petit oignons. Il construit son histoire comme un puzzle, dont les chapitres forment les différentes pièces qui vont s'assembler progressivement. Il semblerait initialement qu'il n'y ai aucun lien entre les premiers chapitres, qui sont chacun centrés sur un personnage et une histoire différente. C'est d'abord l'histoire de Jacob, scénariste de comics, qui se retrouve à Hollywood pour bosser sur l'adaptation d'une de ses séries. Puis vient le tour d'Angie, gamine orpheline élevé par La Grogne, le gérant d'un bar louche. Les chapitres sont denses, ils prennent le temps de bien raconter les choses. C'est là qu'Ed Brubaker est fort. Ca pourrait être deux banales histoires, dans lesquelles il n'y a pas tellement d'action ni de suspens, on ne voit encore aucun recoupement possible entre les deux parties... et pourtant c'est prenant. La narration, très efficace, donne du rythme et de l'intérêt à tout ça, grâce à l'utilisation systématique de la voie off. Puis, plus on va avancer dans le récit, plus les surprises vont arriver. Des petits détails du début vont prendre de l'ampleur et du sens lors des recoupements. Ceux ci sont quand même malins et très bien amenés. On va également monter crescendo dans l'action et on aura juste ce qu'il faut de tension. De quoi ravir les amateurs de polar. Et pour ne rien gâcher, cette histoire permet de croiser intelligemment la destinée de différents personnages de la série Criminal. Du très bon boulot.

04/11/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Homme en noir
L'Homme en noir

L’Homme en noir est une bande dessinée bouleversante qui aborde avec une rare justesse un sujet aussi grave que difficile : les violences sexuelles faites aux enfants. À travers le regard de Mattéo, un petit garçon ordinaire, Giovanni Di Gregorio nous plonge dans une histoire profondément humaine, où la peur et le silence prennent forme dans une figure cauchemardesque celle de « l’homme en noir ». Ce choix narratif, de raconter le drame à travers les yeux de l’enfant, rend la lecture encore plus poignante et dérangeante, car on ressent pleinement son incompréhension et sa solitude. Le scénario est à la fois subtil et percutant. Di Gregorio ne montre jamais frontalement la violence, mais tout est suggéré avec beaucoup de pudeur et d’intelligence. C’est justement cette retenue qui rend l’histoire si forte : le lecteur comprend sans qu’on lui impose d’images choquantes. Le malaise s’installe progressivement, jusqu’à une révélation finale qui brise le cœur. Le dessin de Grégory Panaccione, avec ses tons sombres et ses jeux de lumière, accompagne parfaitement cette atmosphère lourde et émotionnelle. Son style fluide, presque silencieux, laisse une grande place à l’expression des visages et aux silences, des moments où l’on ressent toute la détresse de l’enfant. L’opposition entre les scènes de jour, plus lumineuses, et les cauchemars nocturnes est particulièrement réussie. Je mets 4/5, mais j’aurais aimé que l’histoire soit un peu plus développée, notamment sur la réaction des adultes ou les conséquences du traumatisme de Mattéo. Mais cela n’enlève rien à la puissance du récit. L’Homme en noir est une œuvre nécessaire, sensible et d’une grande humanité, qui rappelle l’importance d’être davantage attentif aux enfants. Une lecture qui marque durablement et dont on ne sort pas indemne.

04/11/2025 (modifier)
Par Vaudou
Note: 4/5
Couverture de la série Les Chevaliers d'Héliopolis
Les Chevaliers d'Héliopolis

Jodorowsky a écrit quelques bandes dessinés destinées à un public plus jeune comme les Technopères par exemple. Les Chevaliers d'Heliopolis fait partie de cette catégorie. Les aventures de notre héros/heroïne sont sages et sans complexité, on aura du mal à trouver la moindre transgression dans ce récit. Le "trouble" du héros (qui fait très ado) est surtout là pour attirer la sympathie d'un lectorat du même âge qui se poserait les mêmes questions. Reste une aventure qui se suit sans déplaisir, on a des alchimistes, un gorille mutant, les dessins de Jeremy. La vie est belle.

04/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Super Ball Girls
Super Ball Girls

Un manga barré, mais dont le scénario est pour l'instant pas très original si comme moi on a déjà lu des séries du même genre. Alors encore une fois le personnage masculin principal est un type un peu loser qui n'a pas de succès avec les femmes et dont le but ultime dans la vie est d'avoir un petite fille. Puis un jour apparait une femme et ensuite plusieurs autres qui sont toutes sexy et aiment le héros. Elles ont toutes des personnalités excentriques et elles transforment le rêve du héros en cauchemar parce qu'il doit maintenant s'occuper d'elles et elles causent toujours des problèmes. Il y a des bons gags, notamment à cause du dessin réaliste. Cela crée un décalage hilarant lorsque les personnages font des conneries alors que le style du dessin est sérieux. Les visages sont très expressifs. Il y a quand même un truc qui me dérange: les héroïnes sont des femmes sexy, mais hormis celle qui est intelligente, elles agissent comme des enfants et le héros lui-même agit comme un parent qui doit éduquer des enfants en bas âge...Disons que je trouve cela tout de même un peu malsain de voir des femmes aussi infantiliser utilisé pour du fanservice. Et puis les scènes sexy ne le sont pas trop parce que pour une raison que j'ignore les japonais aiment bien montrer les fluides corporels du corps. J'ai pas trop envie de voir un baiser remplit de bave. Le premier tome se termine sur une fin en suspense où on voit que ses filles étranges ne sont pas aussi innocentes qu'elles paraissent. Ça donne un peu envie de voir ce que le récit va développer par la suite vu que pour l'instant on est plus dans l'introduction des différents éléments du scénario.

04/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Je pense que j'en aurai pas
Je pense que j'en aurai pas

Catherine Gauthier a 37 ans. Elle n'a pas d'enfants et n'en aura sans doute jamais. Ce n'est ni tout à fait un choix, ni complètement un hasard : c'est simplement ainsi. De là naît sa réflexion sur la pression sociale poussant les femmes à devenir mères, et sur la place d'une femme sans enfant dans la société. Ce roman graphique, profondément introspectif, aborde la condition féminine avec sensibilité. L'autrice illustre son propos à travers des dessins hyperréalistes d'une grande finesse, parfois si précis qu'on les croirait photographiques, notamment dans le rendu des yeux, des lèvres ou des cheveux. Même si la narration repose surtout sur une voix off, les images soutiennent efficacement le récit, donnant à l'ensemble la cohérence d'une véritable bande dessinée plutôt que celle d'un simple livre illustré. La réflexion n'a rien de neuf. J'ai déjà croisé d'autres œuvres traitant du même sujet, sans me souvenir lesquelles. L'album explore les questions classiques de la maternité refusée ou manquée, du regard social, et de la culpabilité qui en découle. Le cas de l'autrice a ceci de particulier qu'elle n'a jamais vraiment décidé de ne pas avoir d'enfant : l'occasion ne s'est simplement pas présentée. Au fil de ses pensées, elle dresse aussi le portrait de plusieurs femmes sans enfants, chacune avec son propre rapport à ce choix ou à ce non-choix, entre regrets et motivations. L'album ne cherche pas à délivrer de message ni à trancher. Il évoque surtout le doute, la complexité des émotions et la pression, souvent silencieuse, que la société exerce sur celles qui ne deviennent pas mères. Intéressant et sincère, mais j'aurais aimé une réflexion plus approfondie et des pistes plus riches à explorer.

04/11/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 4/5
Couverture de la série Les Yeux d'Alex
Les Yeux d'Alex

Qu'il est agréable d'espérer beaucoup d'une BD et de voir son impatience récompensée ! Claire Fauvel revient avec "Les Yeux d'Alex", un roman graphique osant développer et assumer des thématiques féministes quelque peu mises de côté depuis la nécessaire vague MeToo et l'effroyable procès Pelicot : comment s'affranchir des normes de représentation du corps féminin, aborder frontalement le désir féminin, interroger l'érotisme pour le distinguer de l'habituelle pornographie glauque ; autrement dit, interroger les représentations et images normées par des millénaires de patriarcat, ou plus malicieusement citer Magritte : "ceci n'est pas une pipe". Voilà une ambition vertigineuse délicate à assumer graphiquement ! D'autant que le trait de Fauvel, moderne dans son usage de la palette graphique, est davantage rassurant que renversant : des aplats pastels, un trait rond et fin assez féminin, des proportions bouche-yeux façon manga. Aux premiers abords, il n'est pas certain que l'ambitieux propos trouve un pertinent relai dans ces chaleureuses et séduisantes illustrations. Et puis, ici et là, insidieusement, de discrètes fulgurances apparaissent : une colorisation incomplète mimant de l'aquarelle, une mise en page déstructurée, des bulles et cartouches légèrement "dézonées", une mise à nu spectaculairement figurée en contre-plongée... Le doute quant aux illustrations s’atténue et l'indulgence finit même par primer. Parce que le développement de l'intrigue est véritablement pertinent : les thématiques ajoutées renforcent chacune à leur manière le propos général, donnant de l'ampleur à un discours construit, nuancé, riche : la thématique de la beauté dans l'Art trouve ainsi un joli écho avec celle de la haine de son corps coupable d'eczéma. L'ensemble se tient parfaitement, est à la fois militant, profond et véritablement divertissant car habillé en chronique douce amère sur le quotidien et les amours d'une jeune femme d'aujourd'hui. Une jolie symbiose entre un ambitieux projet et une lecture plaisir.

04/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Batman - Gotham by Gaslight 1893
Batman - Gotham by Gaslight 1893

2.5 Gotham by Gaslight est un des DC Elseworlds (c'est à dire des histoires se passant dans des univers alternatifs où tout peut arriver) les plus connus et maintenant il y a une suite... avec de nouveaux auteurs alors que bon tant qu'à faire une suite pourquoi avec au moins le scénariste original ? Il faut dire aussi que le récit original ne m'a pas trop marqué, mais j'étais tout de même un peu curieux de voir ce que donnait la suite. On ressent l'influence des vieux pulps (notamment Lovecraft) dans le scénario et je dois dire que je ne sais pas trop quoi penser du récit. Il faut dire qu'il y a plusieurs intrigues parallèles qui donnent un récit un peu décousu. On retrouve un défaut récurrent de ce type de récits: j'ai l'impression qu'on veut mettre autant de personnages possible parce qu'en plus d'avoir des personnages tirés de Batman, il y en a aussi de Superman et il y a Wonder Woman, le premier Green Lantern et sans doute d'autres que je ne connais pas... Ça peut être amusant pour certains de voir les versions du 19ème siècle des personnages de DC Comics, mais j'aimerais bien que ça soit utilisé de façon un peu plus pertinente. Le scénario en lui-même se laisse lire, mais ne m'a pas passionné et je ne pense pas lire la suite. Le dessin est correct, mais ce genre de style me laisse indifférent.

04/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Deadpool Team-up - Le Sang du dragon
Deadpool Team-up - Le Sang du dragon

J'avoue que je savais d'avance qu'il y aurait peu de chance que j'aime cet album. En effet, Rob Liefeld est un dessinateur qui a une mauvaise réputation dans le monde des comics anglophone et j'avais envie de lire au moins un album complet de lui pour voir le résultat. Au niveau du dessin, c'est pas le pire de ce que j'ai vu de Liefeld, en tout cas c'est pas au niveau de ses dessins les plus connus et dont on se moque allégrement sur internet. On voit toutefois les limites de son talent et aussi son coté paresseux. Les personnages ont la même expression au visage peu importe ce qui se passe et ça se voir clairement qu'il utile le même dessin plusieurs fois en changeant un ou deux trucs comme la position des bras. Ça se voit le plus avec Hulk qui fait la même pose pratiquement identique quelques pages de suites. La chorégraphie des combats est atroce. Quant au scénario, c'est orienté vers l'action et même un peu trop. J'ai rien contre les histoires de super-héros qui sont du pur divertissement, mais l'intrigue n'est même pas amusante. Le nouveau perso et rien que le nom (Lady Anime !) donne l'impression que c'est fait par un vieux qui veut parler aux jeunes. Les personnages ont tendance à apparaitre de nulle part lorsqu'ils sont introduits dans le scénario. Je pense que Liefeld s'est fait plaisir en dessinant ce qui voulait en ce foutant du reste. On retrouve aussi l'humour irrévérencieux de Deadpool, mais c'est pas très drôle. Oubliable.

03/11/2025 (modifier)
Par Pierre
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Nomen Omen
Nomen Omen

Superbe série, originale, imaginative, avec des dessins très beaux et très efficaces! Les personnages sont attachants, l'histoire est pleine de surprises et on en veut encore! Le seul bémol est le fait qu'il n'y a que trois albums et on ne sait pas si il y aura une suite et fin. Sans spoiler, la fin du troisième album n'est pas la fin de l'histoire.

03/11/2025 (modifier)