Les derniers avis (29 avis)

Couverture de la série Poltron Minet
Poltron Minet

J’en attendais pas grand chose mais je dois dire que ce premier tome m’a tout simplement plus qu’emballé. Une chouette découverte comme je les aime. Sous un aspect de prime abord bien typé jeunesse, le récit a su me contenter pleinement et m’a agréablement surpris sur bien des points. Une belle prouesse de la part des auteurs, c’est vraiment axé tout public. Chacun y trouvera son compte. Le dessin et couleurs toutes mignonnes satisferont tout le monde, un style lisible et léger pour un rendu chatoyant à l’œil. En plus c’est animé par des personnages forts attachants et il y a de nombreux second rôle. Quant à l’histoire, sur un postulât relativement classique (le chaton abandonné qui veux retrouver sa jeune maîtresse), les péripéties n’ont eu de cesse de me surprendre positivement. C’est bien amené et ça n’oublie pas de développer quelques thématiques intéressantes, le tout est fluide et sans lourdeur. En vrai, j’ai dévoré l’album, je suis tout de suite rentré dedans et la fin m’a fait un petit pincement au coeur, preuve que je me suis bien attaché à notre minet, j’ai hâte de découvrir la suite. Rien de révolutionnaire mais si vous recherchez une BD universelle au ton léger, Poltron minet est fait pour vous. Du bel ouvrage.

30/05/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série 13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter
13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter

Jonathan Lassiter, petit employé d'assurances, voit sa vie détruite le jour où sa fiancée le quitte et où il est viré de son boulot. Désespéré, il rencontre un homme distingué dans un bar qui s'intéresse à son cas et décide de l'emmener avec lui dans une drôle d'équipée à travers la ville, de soirées mondaines en clubs sélects quoique mal famés. Quel est l'objectif mystérieux derrière les actes de cet étrange bienfaiteur ? Qui est-il vraiment ? Jonathan doit-il se méfier ou se laisser entraîner puisqu'il n'a de toute façon plus rien à perdre ? Mêlant ode à la vie et ambiance polar, ce one-shot est aussi une forme d'hommage au 9e art puisqu'il reprend plusieurs codes des films noirs, sans parler de la ressemblance manifeste entre Monsieur Edward et l'acteur David Niven. Le dessin est sobre, plutôt élégant. Les couleurs sont très désaturées, presque grises à l'exception de touches de de rouge. Leur aspect informatique est assez visible, ce qui a tendance à aplatir un peu les décors. L'histoire est bien rythmée et on s'y laisse facilement prendre, poussé par la curiosité à découvrir les vraies motivations de Monsieur Edward et ce qu'il va arriver au pauvre Jonathan. L'ambiance des Etats-Unis des années 60 ressort plutôt bien. Quand l'énigme est finalement dévoilée, elle tient la route mais peut légèrement décevoir pour qui s'attendait à plus d'originalité ou davantage d'émotions. A noter aussi un peu de facilité dans sa résolution. Mais il n'en reste pas moins une lecture divertissante et bien menée.

30/05/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Réseau Comète - La Ligne d'évasion des pilotes alliés
Le Réseau Comète - La Ligne d'évasion des pilotes alliés

Une BD témoignage historique rendant hommage au réseau établi entre la Belgique et l'Espagne et ayant permis durant la Seconde Guerre Mondiale le sauvetage et l'exfiltration de plus de 800 pilotes alliés dont les avions avaient été abattus lors de leur missions contre l'armée Nazie. L'album prend la forme d'un documentaire rigoureux entrecoupé de discussions plus humaines entre le scénariste et la dernière survivante encore en vie de ce fameux réseau. Cette organisation résistante avait pour base principale le Pays basque puisque le passage le plus complexe de son parcours consistait à traverser les Pyrénées. Or il se trouve que la survivante en question est elle-même basque, de même que le dessinateur Iñaki Holgado ; du coup, le récit se centre plus particulièrement sur cette région et cette étape dans le parcours d'évasion des pilotes. C'est une bonne BD historique. Le dessin est de belle qualité, soigné et agréable, de même que la mise en couleurs. La mise en scène est claire et, malgré quelques sauts dans le temps et l'espace, elle est très compréhensible. J'ai complètement découvert ce réseau d'exfiltration et j'ai été surpris de réaliser à quel point il était organisé alors qu'il semble avoir été initié par une jeune femme belge qui n'avait sans doute pas tous les moyens logistiques et informatifs pour mettre cela en place facilement. J'ai pu découvrir avec plaisir son efficacité mais aussi regretter sa fragilité tant il a coûté en vies humaines parmi ceux qui s'étaient investi dedans, même s'il a su renaître après avoir été durement touché. On notera au passage la bienveillance de la majorité des français dans cette affaire, car à hormis un traitre à un moment donné, tous les contrôleurs de train et autres douaniers rencontrés semblent favorables à l'action des résistants et au respect des pilotes alliés. Et à noter aussi la manœuvre d'infiltration réussie des services d'anti-espionnage allemands qui montre à quel point l'affaire était compliquée et dangereuse pour les courageux femmes et hommes qui se sont lancés dans ce combat de l'intérieur contre l'occupant. Instructif et bien raconté, même si j'aurais aimé en apprendre davantage sur la construction elle-même du réseau, la logistique pour obtenir les faux papiers, laissez-passer et autres billets de train, et sur comment les membres du réseau réussissaient à communiquer entre eux entre la Belgique, la France et l'Espagne.

30/05/2023 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Clocki
Clocki

Sous ses airs enfantins et désuets (la couverture parle pour elle-même), il serait malvenu d'offrir Clocki à un enfant en s'imaginant que ce joli réveil tout rond dont les aiguilles forment la moustache lui serait destiné. Il n'en est effectivement rien et Mathias Martinez offre une fable étonnante pour une première bande dessinée qui louche davantage du côté du Pinocchio de Winshluss ou de Rose Profond de Michel Pirus et Dionnet pour le dessin et peut-être également pour le fond. Sans atteindre la maestria graphique des livres précités, le style de Martinez est plutôt étonnant ou détonnant. Pour sur, il ne laissera personne indifférent avec ce coté naïf et désuet mais perturbant en trois couleurs dont un orange persistant. Clocki raconte l'histoire d'une mascotte d'un parc d'attractions à succès et se découpe en 4 chapitres bien distincts qui pourraient s'apparenter à l'ascension, la gloire de ce lieu de divertissement prisé puis sa déchéance et sa chute. Le tout possède un charme certain appuyé par une voix off constante et finalement peu de phylactères. Les histoires sont plutôt captivantes comme d'autant d'étapes de la vie du parc avec une certaine noirceur dans les propos. Le parc s'avère plutôt effrayant et monstrueux lorsqu'on en devine les ficelles avec un aspect fondant dans les dessins et on serait tenté de refermer le tout en le rebaptisant "Glauqui" mais il reste toujours une certaine lueur d'espoir dans la destinée des différents protagonistes dont les histoires se suivent sans réellement se rencontrer. En effet le véritable "héros" c'est bien évidemment ce parc où les sourires s'effacent pour laisser place à des drames plus personnels comme la solitude, la trahison ou le temps qui passent... Clocki est réellement efficace dans ce qu'il dénonce, on peut y voir un parallèle entre le parc Mirapolis ou Big Bang Schtroumpf qui ont connu des ascensions équivoques. Ces petites fables sont remarquables et font de cet ouvrage un périple étonnant et plutôt mélancolique. Avec un style graphique plus appuyé et un peu plus d'audace, on ne passait pas loin du chef d’œuvre mais pour un premièr essai, le travail de Mathias Martinez est surprenant et laisse supposer de jolies choses à venir dans un registre indépendant. Dans tous les cas, l'univers de Clocki me restera longtemps en mémoire.

30/05/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Le Grand Vide
Le Grand Vide

Léa Murawiec est une jeune autrice et disons que cela se voit en lisant cet album. J'ai bien aimé le dessin que je trouve expressif et dynamique. C'est le genre de style qui me donne envie de lire une BD ! J'ai toutefois trouvé qu'il y avait un peu trop de scènes contemplatives composées de plans de la ville. Ça va bien une fois, mais après on dirait que l'autrice voulait absolument épater la galerie en montrant à quel point elle sait bien dessiner. Le scénario est agréable à lire avec une bonne idée de départ qui satirise bien le besoin d'attention du monde moderne. L'idée qu'on meurt si on n’a pas assez de présence est bien pensée et l'autrice utilise bien le concept. L'évolution psychologique de l'héroïne se fait de manière naturelle même si le récit perd de son originalité une fois que l'héroïne devient une célébrité superficielle qui abandonne famille et amis pour une vie au final sans intérêt. En plus, c'est traité de manière un peu superficielle, mais ce n'est pas trop. Ce qui m'a surtout dérangé c'est la fin qui est trop ouverte à mon goût et aussi un peu incompréhensible. J'ai eu l'impression que c'était la fin d'une première partie et qu'il y avait une suite alors que c'est un one-shot. Cela se voit que l'autrice a un certain talent et qu'elle doit faire un peu de travail pour améliorer certaines choses dans son travail.

30/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Thrace (Tabou)
Thrace (Tabou)

Comme ils l’ont déjà fait à plusieurs reprises récemment, les éditions Graph Zeppelin et Tabou publient cette série en parallèle, les premiers dans une version soft (signée Trifogli, voir Thrace), les seconds dans une version enrichie d’une quinzaine de pages plus érotiques (signée Trif comme pour toutes ses séries érotiques). J’avais lu il y a peu la version Graph Zeppelin, que j’avais plutôt appréciée, et je n’ai donc pas eu de surprise en lisant l’histoire. Dans l’Italie du Ier siècle, nous suivons l’existence de deux jeunes gens de condition différente, mais élevés ensemble (et unis par des liens d’amour forts), Adriana la patricienne et Cleio l’esclave gaulois. Le père d’Adriana décédant, celle-ci se trouve obligée de rejoindre Rome et un oncle (le salaud de l’histoire), qui la marie après lui avoir fait croire en mentant à la mort de Cléio. Bien évidemment les routes des deux jeunes gens sont appelées à se recroiser. En attendant, Adriana intègre la haute société romaine, alors que Cleio devient gladiateur. Comme pour la version Graph Zeppelin, j’ai trouvé la narration fluide, Trif prend le temps d’exposer intrigue et personnages. Les scènes érotiques (rien de véritablement hard ici, Trif est resté très soft) s’intègrent bien à l’histoire d’origine, et n’alourdissent pas le récit, qui reste très agréable. Et ce d’autant plus que le dessin de Trif et la colorisation de Celestini sont vraiment chouettes. Voilà en tout cas une série historique mâtinée d’érotisme très plaisante et recommandable ! Note réelle 3,5/5.

29/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Bertille & Bertille
Bertille & Bertille

Un polar bien ancré dans l’histoire des années 1920, une touche de fantastique comme fil rouge (ou boule rouge en fait !) : j’ai trouvé cette lecture très agréable. Pourtant, comme Mac Arthur, je reconnais que Stalner n’a pas créé quelque chose de révolutionnaire, avec ses deux personnages principaux que tout semble opposer (un vieux flic bourru qui n’aime pas qu’on lui fasse à l’envers et une très jeune aristocrate émancipée et énervante), mais dont on devine rapidement qu’ils vont finir par bien s’entendre. De la même manière l’intrigue purement politico-policière sent le déjà-vu. Mais voilà, avec quelques ingrédients simples et sans faire de folie, Stalner a su développer une histoire des plus plaisantes. La narration est très fluide et agréable, les dialogues sont bien construits (le flic s’en sort mieux dans ce domaine d’ailleurs). Ce qui bonifie clairement l’ensemble, c’est tout d’abord le dessin, que j’ai trouvé chouette. Et surtout la colorisation, très grisâtre, avec de petites touches de rouge de plus en plus présentes : le rendu est vraiment très sympathique. Ensuite, la présence du fantastique, avec cette boule venue d’on ne sait où, donne des petites touches absurdes, parfois loufoques – y compris lorsqu’elle semble annoncer un drame. Je n’ai personnellement pas été frustré de ne pas en savoir plus sur elle. De toute façon, je pense qu’une « explication », un retour du rationnel, auraient été forcément décevants, je préfère rester sur cette fin, qui laisse le mystère et un peu de poésie flotter dans l’air, comme dans la dernière case. D’autres albums peuvent être envisageables. Je ne sais si c’est une bonne idée, la magie, l’équilibre fragile de celui-ci risquant de ne pas résister à des redites. En tout cas si une suite parait, j’irais certainement vérifier si j’ai eu tort de la craindre. Un album surprenant et fort recommandable en tout cas.

29/05/2023 (modifier)
Couverture de la série Sam Bracken
Sam Bracken

Je me retrouve entièrement dans l’avis de Mac Arthur, en particulier dans sa critique de la multitude de hasards heureux, de facilités scénaristiques et de capacités improbables du héros qui permettent à un avocat brillant de se sortir de situations scabreuses. Il n’a en effet presque qu’à claquer des doigts pour avoir à disposition les sommes d’argent nécessaires, les amis doués en tout (fabriquer des explosifs en quelques heures, hacker les grandes banques et les réseaux mafieux, être des champions de kendo, capables de manier les armes à feu et éliminer des meutes de tueurs, etc.). Le pompon est sans doute la jeune avocate, collègue de Bracken qui, sous prétexte que son père a il y a longtemps géré une petite compagnie aérienne, arrive à piloter un hydravion, à lui faire faire du rase-motte sur le toit d’une voiture… Tout ça dans les deux premiers tomes. Mais ces « circonstances heureuses » continuent ensuite dans le troisième tome (l’infirmier d’un cargo ayant fait ses classes durant la guerre du Vietnam extrait au débotté miraculeusement une balle dans la tête d’une femme, le simple comptable faisant la nique à trois tueurs et courant plus vite qu’eux avec une femme sur son dos…). Il faut dire que Bracken a franchement tous les talents : avocat brillant, il sait se servir de toutes les armes, n’a pas froid aux yeux, est un expert en cuisine, beau gosse (gros succès auprès des femmes bien sûr). Il ne manifeste par contre pas trop d’empathie lorsqu’il apprend la mort de plusieurs proches dans le troisième tome. Pour apprécier ce genre de série, il faut donc être prêt à avaler pas mal de couleuvres. Mais les amateurs de Largo Winch ou de Wayne Shelton (deux séries assez proches sur bien des points de « Sam Bracken ») y trouveront sans doute leur compte. Car le point fort de ces albums, c’est qu’on a là de la BD popcorn, hyper rythmé (un chouia moins dans le troisième tome), on ne s’ennuie pas. L’action prime totalement. Aux dépens de pas mal de crédibilité donc. Mais aussi de la psychologie des personnages. Bracken lui-même, indépendamment de la crédibilité de son personnage et de ses actions, est assez terne. On ne s’attache pas à lui, qui semble monolithique, sûr de lui, sans le second degré ou l’humour qui font souvent avaler de grosses pilules dans les James Bond avec Sean Connery par exemple. Les deux premiers tomes forment un cycle qui peut tout à fait se suffire à lui-même. La suite est dispensable. Bracken se débrouille un peu plus seul, dans une quête qui ressemble à certains aspects de XIII. Surtout que le deuxième cycle est inachevé avec ce seul album paru, la série ayant été semble-t-il abandonnée. Bref, à réserver aux amateurs des séries citées en début d’avis (qui y trouveront sans doute davantage leur compte), pour une lecture sans prise de tête ni trop de réflexion. C’est relativement bien fait dans le genre (le dessin réaliste convient très bien, sans être original). C’est juste que ce genre n’est pas forcément ma tasse de thé. Note réelle 2,5/5.

29/05/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série La Sensationnelle She-Hulk
La Sensationnelle She-Hulk

John Byrne est sans aucun doute l'auteur qui a eu le plus d'influence sur le personnage de She-Hulk. Non seulement il l'a utilisé comme membre remplaçant dans les Quatre Fantastiques, mais lorsqu'il sera en charge de la seconde série de She-Hulk, il va en faire un personnage comique qui brise le quatrième mur et c'est une particularité que d'autres auteurs ont utilisée par la suite. Cet omnibus regroupe tous les épisodes que John Byrne a écrits et dessinés à la fin des années 80-début des années 90. Il est à noter que John Byrne s'était disputé avec son éditrice et a quitté la série avant de revenir, ce qui explique pourquoi on passe du numéro 8 à 31. Ce sont donc des histoires de super-héros légères et comiques et en plus produites à une époque où les comics de super-héros devenaient plus sombres et violents. C'est sympathique à lire quoique je ne pense pas que ça soit un indispensable comme plusieurs lecteurs de comics l'affirment. L'humour m'a fait sourire, mais je n'ai jamais ri aux grands éclats. Et à force de voir She Hulk se plaindre de la qualité du scénario, cela donne l'impression que Byrne utilise l'humour pour excuser des défauts. C'est tout de même amusant de le voir s'amuser avec le médium car il va vraiment faire n'importe quoi (des pages blanches, des pin-up qui prennent plus d'espaces que les cases racontant le récit en cours). J'ai été surpris de voir autant de pages avec peu de cases et de textes, ça se lit vite pour un comics de cette période où il y avait encore des scénaristes qui mettaient plein de textes à chaque page. Le point fort des récits est que Byrne s'amuse en faisant revenir les personnages les plus bizarres et/ou débiles créés par Marvel et ils sont souvent obscurs. Je pense d'ailleurs que pour apprécier ces récits, il faut connaitre un peu les comics et son industrie pour comprendre toutes les références et aussi n'avoir pas peur du coté ridicule des super-héros. Si vous aimez les trucs plus sérieux, vous allez vite vous ennuyez. Quant au dessin, c'est du John Byrne en grande forme.

29/05/2023 (modifier)