3/5 parce que je suis liégeois. Sans ça, je pense que ma note serait descendue d'un cran. Oui mais voilà, cet album nous propose une balade lovecraftienne dans un Liège 'miroir' peuplé de créatures effrayantes n'ayant pour but que d'envahir notre belle planète via une passerelle située en cité ardente.
Le récit est bien allumé. L'auteur exploite parfaitement la ville de Liège, nous en faisant découvrir (ou redécouvrir) certains quartiers en parfaite adéquation avec cette vision lovecraftienne déjà énoncée. Il apporte également un second degré bienvenu avec quelques dialogues très liégeois, que ce soit dans leur tournure de phrase ou grâce à l'emploi du wallon. Le ton oscille ainsi constamment entre la farce et l'horreur et de ce point de vue, c'est quand même assez bien maîtrisé.
Au niveau des choix graphiques, c'est assez particulier. Dish maitrise assez mal la morphologie de ses personnages mais parvient à créer un récit d'ambiance doté d'une esthétique très personnelle. Son style est plus proche de celui d'un graffeur que d'un dessinateur de bandes dessinées. Par contre, son découpage est très classique, très sage (malgré l'emploi régulier de grandes illustrations pleine page) et favorise donc une lecture aisée de l'ensemble.
Au final, si on est prêt à accepter certaines maladresses, à s'amuser du régionalisme de l'œuvre, et à faire montre d'indulgence vis-à-vis d'un scénario somme toute assez prévisible, bah on dira que c'est pas mal. Un vrai objet de curiosité en tous les cas pour les Liégeois (et pour tous ceux qui connaissent un peu la ville).
Ce récit nous relate les événements qui précipiteront la fin du château de Logne.
Les auteurs optent pour un récit hybride, qui mêle la réalité historique à une romance fictive de peu d'intérêt. les faits historiques nous sont relatés avec clarté même si cela manque parfois de naturel. Au fil du récit on voit ainsi les manœuvres terroristes de François 1er (qui soutient Robert II de la Mark dans sa tentative de prise de Liège et de déstabilisation de Charles-Quint) se heurter à la puissance de feu de son ennemi. Une puissance de feu qui scellera le destin du château-fort. Le contexte historique est bien retranscrit, les 'Lognards' (occupants du château de Logne) nous sont présentés comme des pillards sans honneur (ce qui a d'ailleurs valu à ce terme de 'Lognard' de devenir un synonyme de pillard ou de brigand dans la région) et François 1er ne sort certainement pas grandi de cet exposé.
Le volet romanesque est malheureusement très fade. La romance qui va lier un Lognard à une jeune paysanne est trop prévisible et trop improbable pour me passionner. Son seul intérêt est d'offrir aux auteurs des opportunités soit pour aborder tel ou tel événement soit pour illustrer tel ou tel bâtiment historique.
Au niveau du dessin, Michel Pierret nous propose un travail tout à fait correct avec quelques belles illustrations d'architectures d'époque, mais il faut sans doute être un régional pour en savourer toutes les subtilités. On voit ainsi partiellement le système de défense de la porte principale du château mais je crains qu'il ne faille être un habitué des lieux pour visualiser certaines de ses composantes au travers de dessins trop généralistes.
Parce que j'aime ce château et son histoire (intimement liée à celle de l'abbaye de Stavelot), j'ai lu ce récit sans déplaisir... mais ça reste quand même très léger et trop régionaliste pour intéresser d'autres lecteurs que ceux férus d'histoire médiévale et de patrimoine (belge dans le cas présent).
Objectivement, entre le 'bof' et le 'pas mal' mais j'opte par affection pour le 'pas mal'.
13e adaptation des nouvelles de Liu Cixin. On retrouve des thématiques déjà vues dans les tomes précédents : le changement climatique et l'avenir pas très reluisant de la Terre. Le début est prometteur, mais une nouvelle fois le développement est décevant.
Dans le futur, suite à un flash au niveau du soleil, la Terre a connu une terrible catastrophe climatique et n'est plus habitable. Une dizaine de navettes sont envoyées dans l'espace en quête d'un nouvel astre pouvant permettre la survie de l'humanité. Pas forcément hyper original, mais en tout cas bien mis en situation. Le dernier membre d'équipage vivant discute avec l'IA à bord de la navette, ce procédé nous permet de comprendre les tenants et les aboutissants de la mission. Le retour sur Terre, bredouille, s'annonce peu joyeux d'autant que la planète semble en piteux état.
Le moins que l'on puisse dire c'est que ce qu'il va découvrir est inattendu et original... mais pas vraiment à mon goût. Il existe une population de survivants : des humains qui ont été réduits à la taille de poussières et qui habitent dans des bulles. Les 50 pages suivantes se résument en une discussion entre les deux parties pour expliquer comment ce peuple a été créé et quel est son mode de vie aujourd'hui. Scénaristiquement c'est déjà étrange et discutable d'avoir basé tout le développement du récit sur un dialogue entre notre astronaute et des "minipouss". Ils ne se racontent au final pas grand chose d'intéressant.
Mais en plus, quelle autre idée étrange d'en avoir fait une population enfantine qui chantent des contines à longueur de pages et qui s'extasient d'un rien ? Et surtout quel parti pris graphique risqué. Ces mini-humains évoluent dans un univers manga, rempli de fluo et de couleur flashy. Le mix avec le dessin réaliste qui gravite autour est très étrange, et ne parait pas hyper opportun.
Derrière tout ça, une nouvelle fois, il y a un message sur notre mode de vie, les préoccupations sur le devenir de notre planète, des dégâts liés aux changements de climat. Mais cela reste trop en toile de fond, ces messages sont abordés un peu superficiellement dans ce récit, et surtout les défauts décrits ci-dessus gâchent un peu tout ça.
Une entame de série qui m’a plutôt charmé, je suis sorti agréablement surpris et ravi de ma lecture . Je ne mets que pas mal mais si la suite est du même tonneau (et pas trop longue) j’augmenterai ma note.
Je n’attendais pas Desberg dans ce registre, malgré des ingrédients déjà vu ici ou là (les cinq conteurs de Bagdad, la collection 7 …), j’ai trouvé le tout frais et original.
La trame narrative (voix off, nombreux flash-back…) ne m’a pas du tout gêné bien au contraire. J’ai adoré l’univers proposé, c’est composé de personnages hétéroclites et attachants, qui sont loin d’être fades (hormis peut être le chevalier). J’aime leur côté « sombre » et la douche froide qui s’ensuit lorsqu’ils pensent arriver au bout de leur quête.
Les dessins et couleurs d’Alexander Utkin, que je découvre, accompagnent magnifiquement le récit, c’est bien construit et détaillé. Un peu réticent au début, ça m’a finalement vite conquis.
J’ai vraiment passé un super moment, ma seule déception vient de ne pas connaître la suite derechef tellement j’étais happé.
Une lecture sympathique, que j’ai bien aimée.
L’histoire nous entraine à la suite d’une quinzaine de personnages dans les rues de Lyon au cours d’une nuit. Les personnages sont tous plus ou moins typés, différents et indépendants les uns des autres (mais tous finalement plutôt crédibles). Et il n’y a rien d’extraordinaire dans cette histoire.
Mais voilà, le tout justifie et bonifie les parties. J’ai bien aimé déjà l’ambiance générale, l’utilisation de la nuit comme catalyseur et accélérateur des interactions. J’ai aussi bien aimé le rythme donné par Ozanam à son intrigue, toujours rapide, et parfois très rapide. On ne s’ennuie jamais en tout cas.
La construction polyphonique pimente l’histoire, donne du sens et de la crédibilité à des passages qui, isolés, auraient peut-être paru fragiles.
Une bonne lecture détente en tout cas, agréable.
Un crime (en fait deux) et ses conséquences. Nous commençons par l’exécution d’un condamné. Et puis, en trois chapitres qui livrent chacun le point de vue d’un protagoniste différent, l’histoire se complexifie, tout en donnant des clés de lecture et de compréhension.
J’ai bien aimé la narration, finalement simple et intéressante. Ce n’est pas très rythmé, certes, mais on ne s’ennuie pas. Comme l’inspecteur, on cherche à trouver, à comprendre.
Le dessin n’est pas forcément mon truc, mais il accompagne bien le récit. Comme lui il est fluide.
Comme Ro par contre, je n’ai pas saisi l’intérêt du court épilogue (pas compris le truc des comprimés entre autres).
Mais ça reste un album agréable à lire.
Un titre qui interpelle.
Un pavé qui fait découvrir un pan de la vie de Patricia Higsmith, celui de ses débuts, celui où elle officiait en tant que scénariste dans le monde du comics avant sa reconnaissance en tant qu'écrivaine.
Comme le mentionne Ellis Grace dans son introduction, elle ne veut pas mettre sous silence les nombreux défauts de Patricia Higsmith, elle était antisémite, raciste, misogyne et d'un caractère exécrable. Mais plutôt un portrait réaliste de cette femme de caractère qui fume, boit, jure et a pour meilleur ami son chat. Et c'est réussi, j'ai même ressenti une certaine affection pour cette femme au tempérament bien trempé, elle peut être attachante, émouvante et odieuse. Un personnage complexe qui ira jusqu'à se faire soigner pour être dans les normes d'une société d'une autre époque. Sa maladie ? Son homosexualité !
Une mini biographie captivante qui met en exergue le tiraillement d'une femme, assumer ou renier son homosexualité et sa ténacité pour réussir à faire publier son sulfureux roman Carol.
Je trouve la partie graphique bien en adéquation avec les années 1950, un dessin sobre, lisible et expressif (il retranscrit à merveille les émotions de Patricia).
Un autre point fort : la mise en page, elle permet d'être au plus près du personnage, de rentrer dans son intimité.
J'ai aimé la colorisation dans les tons ocres, gris et marrons.
Une lecture instructive et plus que recommandable.
Avant toutes choses, un conseil : si vous ne connaissez pas encore l’histoire, ne lisez pas la préface avant de commencer votre lecture. En effet, dans celle-ci Didier Convard vous en dévoile beaucoup trop sur le roman, ce qui risque bien de gâcher une partie de votre plaisir.
Ce bémol mis à part, j’ai bien aimé cette adaptation d’un roman de Kipling. Comme d’habitude avec ce romancier, l’accent est mis sur les travers humains. Ici le duo central est constitué de deux aventuriers au sens moral plutôt discutable. Ils n’en sont pas moins touchants par leurs ambitions de prime abord plutôt farfelues, ainsi que par l’amitié qui les lie.
L’exotisme est au rendez-vous puisque nous nous retrouvons en Asie (Inde et alentours) et le dessin de Rémi Torregrossa en reconstitue bien l’ambiance. Les couleurs sont franches, les cases grouillent régulièrement de vie, les costumes permettent autant d’illustrer l’époque que le contexte que les contrastes entre populations.
L’adaptation est agréable à lire. On ne sent pas spécialement de coupures, le rythme est bon, les personnages sont bien typés et les principales péripéties du roman me semblent être bel et bien présentes dans ce script.
Au final, voici un récit d’aventure à la fois exotique et d’époque et pourtant toujours d’actualité tant Kipling a l’art de parler de l’âme humaine. Pas un chef-d’œuvre mais une lecture bien agréable.
J'avoue : j'attendais bien plus de ce début de série. J'espérais un début de saga où l'on entre comme dans du beurre, genre Alim le tanneur ou l'indépassable Quête de l'Oiseau du Temps.
Marécage, c'est avant tout un très joli dessin, genre de mélange entre Loisel et Duchazeau, et une mise en couleurs des plus réussies : elle est surprenante et donne à l'ensemble une atmosphère fantastique très originale. Accessoirement, l’univers emprunte à Miyazaki (Princesse Mononoké), et bien entendu à la Quête de l’oiseau du temps… D'où sans doute les attentes que je nourrissais à son égard.
Malheureusement, le scénario est quant à lui assez poussif. Est-ce le fait d'un début de série un peu longue à mettre en place ? Peut-être ! Mais au-delà de ce manque de mordant, il y a des lacunes, des raccourcis rendant difficilement compréhensible les motifs des personnages, et ce qui nourrit le fond de leurs actions. Ca manque de cases… De plus, les situations semblent compliquées à appréhender, trop. Trop compliqué, inutilement à mon sens. Bref ! Trop de flou, au point qu’on ne sait plus très bien pourquoi tout ce cirque… Dommage, ça plombe un peu la lecture qui manque clairement de fluidité.
J'ai un faible pour les séries qui viennent de pays où c'est un vrai parcours du combattant de créer, d'autant plus une série BD.
Madagascar m'impressionne par sa richesse créative. La série de Clerc et Pelayo m'a donné un vrai moment de détente agréable. Je connaissais déjà Franco Clerc que j'avais apprécié dans Les Mystères de Tana.
Cette série policière est bourrée d'humour et d'autodérision. Les auteurs nous conduisent dans un clin d'oeil qui ne se prend pas au sérieux dans une quasi parodie des experts de Miami. Les codes sont respectés: un crime abject sur une plage de rêve, un environnement hostile, un "expert" incorruptible, une naïade blonde et envoûtante et une bonne fausse piste.
Mais ici les pirogues remplacent les yachts et Ny Ravo n'a que son embompoint et son bon sens a opposé aux forces hostiles à sa mission.
Les auteurs reviennent sur deux thématiques très présentes en Afrique la modernité vs les traditions et l'intégrité vs la corruption. La prouesse des auteurs est de traiter ces sujets sensibles avec beaucoup de doigté et d'humour sans donner de leçon de morale propre à satisfaire les vazahas ( les Blancs).
Si le scénario est assez linéaire , il se lit bien avec même une certaine curiosité pour l'ambiance et les traditions de ce coin de la Grande Île.
De plus j'ai bien apprécié le graphisme de Pelayo avec ses "gueules" en mode semi caricatural qui dégagent de formidables expressions d'un comique à la Bernard Blier.
J'ai trouvé la mise en couleur vraiment très réussie. Cela procure un confort de lecture qui nous conduirait presque sous les tamariniers.
Une lecture de détente et de dépaysement très agréable.
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L'Abîme
3/5 parce que je suis liégeois. Sans ça, je pense que ma note serait descendue d'un cran. Oui mais voilà, cet album nous propose une balade lovecraftienne dans un Liège 'miroir' peuplé de créatures effrayantes n'ayant pour but que d'envahir notre belle planète via une passerelle située en cité ardente. Le récit est bien allumé. L'auteur exploite parfaitement la ville de Liège, nous en faisant découvrir (ou redécouvrir) certains quartiers en parfaite adéquation avec cette vision lovecraftienne déjà énoncée. Il apporte également un second degré bienvenu avec quelques dialogues très liégeois, que ce soit dans leur tournure de phrase ou grâce à l'emploi du wallon. Le ton oscille ainsi constamment entre la farce et l'horreur et de ce point de vue, c'est quand même assez bien maîtrisé. Au niveau des choix graphiques, c'est assez particulier. Dish maitrise assez mal la morphologie de ses personnages mais parvient à créer un récit d'ambiance doté d'une esthétique très personnelle. Son style est plus proche de celui d'un graffeur que d'un dessinateur de bandes dessinées. Par contre, son découpage est très classique, très sage (malgré l'emploi régulier de grandes illustrations pleine page) et favorise donc une lecture aisée de l'ensemble. Au final, si on est prêt à accepter certaines maladresses, à s'amuser du régionalisme de l'œuvre, et à faire montre d'indulgence vis-à-vis d'un scénario somme toute assez prévisible, bah on dira que c'est pas mal. Un vrai objet de curiosité en tous les cas pour les Liégeois (et pour tous ceux qui connaissent un peu la ville).
Les Cendres de Logne
Ce récit nous relate les événements qui précipiteront la fin du château de Logne. Les auteurs optent pour un récit hybride, qui mêle la réalité historique à une romance fictive de peu d'intérêt. les faits historiques nous sont relatés avec clarté même si cela manque parfois de naturel. Au fil du récit on voit ainsi les manœuvres terroristes de François 1er (qui soutient Robert II de la Mark dans sa tentative de prise de Liège et de déstabilisation de Charles-Quint) se heurter à la puissance de feu de son ennemi. Une puissance de feu qui scellera le destin du château-fort. Le contexte historique est bien retranscrit, les 'Lognards' (occupants du château de Logne) nous sont présentés comme des pillards sans honneur (ce qui a d'ailleurs valu à ce terme de 'Lognard' de devenir un synonyme de pillard ou de brigand dans la région) et François 1er ne sort certainement pas grandi de cet exposé. Le volet romanesque est malheureusement très fade. La romance qui va lier un Lognard à une jeune paysanne est trop prévisible et trop improbable pour me passionner. Son seul intérêt est d'offrir aux auteurs des opportunités soit pour aborder tel ou tel événement soit pour illustrer tel ou tel bâtiment historique. Au niveau du dessin, Michel Pierret nous propose un travail tout à fait correct avec quelques belles illustrations d'architectures d'époque, mais il faut sans doute être un régional pour en savourer toutes les subtilités. On voit ainsi partiellement le système de défense de la porte principale du château mais je crains qu'il ne faille être un habitué des lieux pour visualiser certaines de ses composantes au travers de dessins trop généralistes. Parce que j'aime ce château et son histoire (intimement liée à celle de l'abbaye de Stavelot), j'ai lu ce récit sans déplaisir... mais ça reste quand même très léger et trop régionaliste pour intéresser d'autres lecteurs que ceux férus d'histoire médiévale et de patrimoine (belge dans le cas présent). Objectivement, entre le 'bof' et le 'pas mal' mais j'opte par affection pour le 'pas mal'.
L'Humanité invisible
13e adaptation des nouvelles de Liu Cixin. On retrouve des thématiques déjà vues dans les tomes précédents : le changement climatique et l'avenir pas très reluisant de la Terre. Le début est prometteur, mais une nouvelle fois le développement est décevant. Dans le futur, suite à un flash au niveau du soleil, la Terre a connu une terrible catastrophe climatique et n'est plus habitable. Une dizaine de navettes sont envoyées dans l'espace en quête d'un nouvel astre pouvant permettre la survie de l'humanité. Pas forcément hyper original, mais en tout cas bien mis en situation. Le dernier membre d'équipage vivant discute avec l'IA à bord de la navette, ce procédé nous permet de comprendre les tenants et les aboutissants de la mission. Le retour sur Terre, bredouille, s'annonce peu joyeux d'autant que la planète semble en piteux état. Le moins que l'on puisse dire c'est que ce qu'il va découvrir est inattendu et original... mais pas vraiment à mon goût. Il existe une population de survivants : des humains qui ont été réduits à la taille de poussières et qui habitent dans des bulles. Les 50 pages suivantes se résument en une discussion entre les deux parties pour expliquer comment ce peuple a été créé et quel est son mode de vie aujourd'hui. Scénaristiquement c'est déjà étrange et discutable d'avoir basé tout le développement du récit sur un dialogue entre notre astronaute et des "minipouss". Ils ne se racontent au final pas grand chose d'intéressant. Mais en plus, quelle autre idée étrange d'en avoir fait une population enfantine qui chantent des contines à longueur de pages et qui s'extasient d'un rien ? Et surtout quel parti pris graphique risqué. Ces mini-humains évoluent dans un univers manga, rempli de fluo et de couleur flashy. Le mix avec le dessin réaliste qui gravite autour est très étrange, et ne parait pas hyper opportun. Derrière tout ça, une nouvelle fois, il y a un message sur notre mode de vie, les préoccupations sur le devenir de notre planète, des dégâts liés aux changements de climat. Mais cela reste trop en toile de fond, ces messages sont abordés un peu superficiellement dans ce récit, et surtout les défauts décrits ci-dessus gâchent un peu tout ça.
The Ex-People
Une entame de série qui m’a plutôt charmé, je suis sorti agréablement surpris et ravi de ma lecture . Je ne mets que pas mal mais si la suite est du même tonneau (et pas trop longue) j’augmenterai ma note. Je n’attendais pas Desberg dans ce registre, malgré des ingrédients déjà vu ici ou là (les cinq conteurs de Bagdad, la collection 7 …), j’ai trouvé le tout frais et original. La trame narrative (voix off, nombreux flash-back…) ne m’a pas du tout gêné bien au contraire. J’ai adoré l’univers proposé, c’est composé de personnages hétéroclites et attachants, qui sont loin d’être fades (hormis peut être le chevalier). J’aime leur côté « sombre » et la douche froide qui s’ensuit lorsqu’ils pensent arriver au bout de leur quête. Les dessins et couleurs d’Alexander Utkin, que je découvre, accompagnent magnifiquement le récit, c’est bien construit et détaillé. Un peu réticent au début, ça m’a finalement vite conquis. J’ai vraiment passé un super moment, ma seule déception vient de ne pas connaître la suite derechef tellement j’étais happé.
We are the Night
Une lecture sympathique, que j’ai bien aimée. L’histoire nous entraine à la suite d’une quinzaine de personnages dans les rues de Lyon au cours d’une nuit. Les personnages sont tous plus ou moins typés, différents et indépendants les uns des autres (mais tous finalement plutôt crédibles). Et il n’y a rien d’extraordinaire dans cette histoire. Mais voilà, le tout justifie et bonifie les parties. J’ai bien aimé déjà l’ambiance générale, l’utilisation de la nuit comme catalyseur et accélérateur des interactions. J’ai aussi bien aimé le rythme donné par Ozanam à son intrigue, toujours rapide, et parfois très rapide. On ne s’ennuie jamais en tout cas. La construction polyphonique pimente l’histoire, donne du sens et de la crédibilité à des passages qui, isolés, auraient peut-être paru fragiles. Une bonne lecture détente en tout cas, agréable.
Chicagoland
Un crime (en fait deux) et ses conséquences. Nous commençons par l’exécution d’un condamné. Et puis, en trois chapitres qui livrent chacun le point de vue d’un protagoniste différent, l’histoire se complexifie, tout en donnant des clés de lecture et de compréhension. J’ai bien aimé la narration, finalement simple et intéressante. Ce n’est pas très rythmé, certes, mais on ne s’ennuie pas. Comme l’inspecteur, on cherche à trouver, à comprendre. Le dessin n’est pas forcément mon truc, mais il accompagne bien le récit. Comme lui il est fluide. Comme Ro par contre, je n’ai pas saisi l’intérêt du court épilogue (pas compris le truc des comprimés entre autres). Mais ça reste un album agréable à lire.
Tombée d'une autre planète - D'après les aventures indécentes de Patricia Highsmith
Un titre qui interpelle. Un pavé qui fait découvrir un pan de la vie de Patricia Higsmith, celui de ses débuts, celui où elle officiait en tant que scénariste dans le monde du comics avant sa reconnaissance en tant qu'écrivaine. Comme le mentionne Ellis Grace dans son introduction, elle ne veut pas mettre sous silence les nombreux défauts de Patricia Higsmith, elle était antisémite, raciste, misogyne et d'un caractère exécrable. Mais plutôt un portrait réaliste de cette femme de caractère qui fume, boit, jure et a pour meilleur ami son chat. Et c'est réussi, j'ai même ressenti une certaine affection pour cette femme au tempérament bien trempé, elle peut être attachante, émouvante et odieuse. Un personnage complexe qui ira jusqu'à se faire soigner pour être dans les normes d'une société d'une autre époque. Sa maladie ? Son homosexualité ! Une mini biographie captivante qui met en exergue le tiraillement d'une femme, assumer ou renier son homosexualité et sa ténacité pour réussir à faire publier son sulfureux roman Carol. Je trouve la partie graphique bien en adéquation avec les années 1950, un dessin sobre, lisible et expressif (il retranscrit à merveille les émotions de Patricia). Un autre point fort : la mise en page, elle permet d'être au plus près du personnage, de rentrer dans son intimité. J'ai aimé la colorisation dans les tons ocres, gris et marrons. Une lecture instructive et plus que recommandable.
L'Homme qui voulut être roi
Avant toutes choses, un conseil : si vous ne connaissez pas encore l’histoire, ne lisez pas la préface avant de commencer votre lecture. En effet, dans celle-ci Didier Convard vous en dévoile beaucoup trop sur le roman, ce qui risque bien de gâcher une partie de votre plaisir. Ce bémol mis à part, j’ai bien aimé cette adaptation d’un roman de Kipling. Comme d’habitude avec ce romancier, l’accent est mis sur les travers humains. Ici le duo central est constitué de deux aventuriers au sens moral plutôt discutable. Ils n’en sont pas moins touchants par leurs ambitions de prime abord plutôt farfelues, ainsi que par l’amitié qui les lie. L’exotisme est au rendez-vous puisque nous nous retrouvons en Asie (Inde et alentours) et le dessin de Rémi Torregrossa en reconstitue bien l’ambiance. Les couleurs sont franches, les cases grouillent régulièrement de vie, les costumes permettent autant d’illustrer l’époque que le contexte que les contrastes entre populations. L’adaptation est agréable à lire. On ne sent pas spécialement de coupures, le rythme est bon, les personnages sont bien typés et les principales péripéties du roman me semblent être bel et bien présentes dans ce script. Au final, voici un récit d’aventure à la fois exotique et d’époque et pourtant toujours d’actualité tant Kipling a l’art de parler de l’âme humaine. Pas un chef-d’œuvre mais une lecture bien agréable.
Marécage
J'avoue : j'attendais bien plus de ce début de série. J'espérais un début de saga où l'on entre comme dans du beurre, genre Alim le tanneur ou l'indépassable Quête de l'Oiseau du Temps. Marécage, c'est avant tout un très joli dessin, genre de mélange entre Loisel et Duchazeau, et une mise en couleurs des plus réussies : elle est surprenante et donne à l'ensemble une atmosphère fantastique très originale. Accessoirement, l’univers emprunte à Miyazaki (Princesse Mononoké), et bien entendu à la Quête de l’oiseau du temps… D'où sans doute les attentes que je nourrissais à son égard. Malheureusement, le scénario est quant à lui assez poussif. Est-ce le fait d'un début de série un peu longue à mettre en place ? Peut-être ! Mais au-delà de ce manque de mordant, il y a des lacunes, des raccourcis rendant difficilement compréhensible les motifs des personnages, et ce qui nourrit le fond de leurs actions. Ca manque de cases… De plus, les situations semblent compliquées à appréhender, trop. Trop compliqué, inutilement à mon sens. Bref ! Trop de flou, au point qu’on ne sait plus très bien pourquoi tout ce cirque… Dommage, ça plombe un peu la lecture qui manque clairement de fluidité.
Haza'Lahy
J'ai un faible pour les séries qui viennent de pays où c'est un vrai parcours du combattant de créer, d'autant plus une série BD. Madagascar m'impressionne par sa richesse créative. La série de Clerc et Pelayo m'a donné un vrai moment de détente agréable. Je connaissais déjà Franco Clerc que j'avais apprécié dans Les Mystères de Tana. Cette série policière est bourrée d'humour et d'autodérision. Les auteurs nous conduisent dans un clin d'oeil qui ne se prend pas au sérieux dans une quasi parodie des experts de Miami. Les codes sont respectés: un crime abject sur une plage de rêve, un environnement hostile, un "expert" incorruptible, une naïade blonde et envoûtante et une bonne fausse piste. Mais ici les pirogues remplacent les yachts et Ny Ravo n'a que son embompoint et son bon sens a opposé aux forces hostiles à sa mission. Les auteurs reviennent sur deux thématiques très présentes en Afrique la modernité vs les traditions et l'intégrité vs la corruption. La prouesse des auteurs est de traiter ces sujets sensibles avec beaucoup de doigté et d'humour sans donner de leçon de morale propre à satisfaire les vazahas ( les Blancs). Si le scénario est assez linéaire , il se lit bien avec même une certaine curiosité pour l'ambiance et les traditions de ce coin de la Grande Île. De plus j'ai bien apprécié le graphisme de Pelayo avec ses "gueules" en mode semi caricatural qui dégagent de formidables expressions d'un comique à la Bernard Blier. J'ai trouvé la mise en couleur vraiment très réussie. Cela procure un confort de lecture qui nous conduirait presque sous les tamariniers. Une lecture de détente et de dépaysement très agréable.