Les derniers avis (80 avis)

Couverture de la série Green Witch Village
Green Witch Village

L’intrigue n’a sans doute rien d’extraordinaire, et le lecteur est prié d’avaler quelques couleuvres (et d’attendre en vain des explications concernant l’origine de la menace qui fait fortement monter la tension). Mais, ceci étant dit, on ne peut que reconnaitre à Trondheim – encore une fois ! – qu’il est un bon manieur de mots et qu’il sait concocter de petites histoires très lisibles. Ici il s’amuse avec pas mal de clichés de l’Amérique des années 1950, l’ambiance guerre froide, une inspiration comics Us de l’époque (il y ajoute même l’intervention de Nazis revanchards !). Il s’est fait plaisir, et c’est globalement communicatif. Surtout qu’il est bien accompagné dans son projet avec Biancarelli, qui reconstitue bien les décors d’époque, et se glisse tout aussi bien dans la peau d’un dessinateur de comics ou de strips des années 1950, le trait étant à peine modernisé. Je note juste quelques menus défauts de perspectives, mais bon, ne chipotons pas, le rendu est plutôt agréable. Une lecture détente plaisante, on passe un moment agréable, malgré une histoire brinquebalante, usant de quelques facilités (que l’on accepte facilement en fait), et une fin un peu brusque et sans réponse rationnelle (mais cela était-il possible, ou souhaitable ?). Note réelle 3,5/5.

07/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Revoir Comanche
Revoir Comanche

Un album étrange. Qui peut éventuellement être lu sans connaître la série dont il se présente comme une suite et conclusion, plusieurs décennies après que nous ayons quitté le ranch 666. Même si connaître l’histoire d’origine, et surtout les liens qui unissaient les protagonistes, aide à mieux saisir certains passages. Surtout à mieux saisir l’aspect crépusculaire du récit. Un aspect crépusculaire revendiqué, qui saute aux yeux, déjà dans le dessin de Romain Renard, que j’ai trouvé ici très beau. J’ai juste été un temps gêné par un traitement différent pour les personnages (un trait réaliste classique) et pour certains décors (aux airs de photos retravaillées, probablement retraités à l’informatique), les personnages paraissant parfois ancrés artificiellement aux décors. Mais cette remarque est mineure, le rendu est franchement chouette. Et très sombre : la nuit beaucoup, les nuages de poussière du Dust Bowl. Et le récit lui-même. Un récit centré sur Red Dust, le vrai héros de la série d’origine, même si, une fois de plus, Comanche lui grille la politesse sur le titre. Un Red Dust vieillard, embarqué dans une fuite en avant par une jeune femme énigmatique, dans un retour vers le passé, vers le ranch où se trouverait Comanche. Quelques dialogues, la rencontre du Cheyenne Tache de Lune jouent à fond la nostalgie, le monde finissant (des vieux types jouant leur dernier tour avant de quitter la scène). Au cours du périple qui ramène Red au 666, vers une Comanche avec laquelle il n’a jamais eu qu’une relation platonique pleine de tensions, Renard développe quelques à-côtés historiques et sociaux : la misère des Amérindiens dans les réserves, le désespoir des fermiers ruinés par la crise de 1929 et les vent fous du Dust Bowl (voir la scène de la rencontre avec cette famille qui est prête à vendre son dernier enfant vivant pour quelques dollars…). Finalement la série d’origine aurait presque pu ne pas avoir existé (même si…). Et la fin au 666 est un peu trop « facile » et expédiée. Mais globalement la lecture est plaisante à lire, très agréable à regarder. Un récit qui joue essentiellement sur l’ambiance, l’atmosphère pour signer la fin d’un monde, celui de l’Ouest sauvage qu’emporte avec lui Red Dust. C’est aussi un hommage de Renard à Hermann : Red Dust affirme d’ailleurs en fin d’album que le nom de son père était Hermann…

07/12/2025 (modifier)
Par Vaudou
Note: 3/5
Couverture de la série Adèle Blanc-Sec
Adèle Blanc-Sec

Je viens à peine de découvrir les aventures d'Adèle Blanc-Sec avec la lecture des trois premiers tomes, honte à moi. Le succès et la reconnaissance de cette série est un petit miracle car le style est très particulier, que ce soit dans le dessin (c'est Tardi donc on aime ou on déteste) ou dans la narration. Nestor Burma du même auteur est beaucoup plus accessible par exemple. C'est très loufoque et troisième degré, avec un humour burlesque et un peu élitiste réservé aux adultes. La bd qui s'en rapproche le plus pour moi est un autre ovni publié bien plus tard de l'autre côté de l'Atlantique, Madman de Allreed. Même légèreté, intrusion du fantastique, ton absurde ou cocasse, avec plein de références un peu intellos. Le tome 1 est assez brouillon au niveau de l'intrigue et cela s'améliore ensuite. A chaque tome, il y a des références aux épisodes précédents, et à la fin, un teasing du prochain volume. C'est un peu pénible, on se sent obligé d'avoir lu tout ce qui précède et ce qui va paraître. Pas un coup de foudre, même si on voit bien qu'on a affaire à l'œuvre atypique d'un auteur sans concession.

07/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Dans la tête de Sherlock Holmes
Dans la tête de Sherlock Holmes

J’ai découvert Dans la tête de Sherlock Holmes grâce au coffret qui réunit les deux premiers tomes, accompagné des tickets en version physique. Rien que l’objet en lui-même m’a donné envie de me plonger dans l’univers : le coffret est beau, soigné, et les petits éléments supplémentaires renforcent vraiment l’immersion. Même sans encore avoir lu Le cauchemar du Loch Leathan, j’ai tout de suite senti que j’allais entrer dans un projet éditorial qui ne fait pas les choses à moitié. Dès les premières pages, j’ai compris que cette série n’avait rien d’une simple adaptation de Sherlock Holmes. Ce que j’ai adoré, c’est la manière dont les auteurs nous font littéralement entrer dans la tête du détective. Je n’ai pas seulement suivi une enquête ; j’ai eu l’impression de visualiser son raisonnement, ses associations d’idées, ses intuitions. Les pages se transforment en espace mental, et j’ai trouvé ça à la fois original, intelligent et terriblement immersif. Graphiquement, j’ai été bluffé. Les planches sont inventives, parfois foisonnantes, parfois presque labyrinthiques, mais toujours cohérentes avec l’idée de nous montrer le fonctionnement interne de Sherlock. J’aime les BD qui essaient de nouvelles choses, et ici, chaque détail compte. J’ai passé du temps à observer les cases, à revenir en arrière, à apprécier les trouvailles visuelles. On sent un vrai travail artistique derrière chaque page, et ça m’a accroché du début à la fin. Si je mets 4/5 au lieu de 5/5, c’est parce que parfois, justement, la lecture demande beaucoup d’attention. Ce n’est pas une BD que l’on feuillette distraitement. Certaines pages sont tellement riches que j’ai dû m’arrêter plusieurs fois pour être sûr de ne rien manquer. Ça m’a plu, mais je peux comprendre que ça puisse freiner certains lecteurs. Et même si l’enquête est bien menée, ce n’est pas la partie qui m’a le plus marqué : ce sont vraiment l’ambiance, la créativité et la plongée dans le mental de Sherlock qui font la force de ce diptyque. Au final, j’ai passé un excellent moment. Ce coffret m’a permis de découvrir une BD à la fois élégante, inventive et intelligente, qui se distingue des autres adaptations du personnage. Je suis vraiment content de m’y être intéressé, et je recommande sans hésiter

06/12/2025 (modifier)
Par kanibal
Note: 2/5
Couverture de la série Delgadito
Delgadito

Je mets 2 étoiles à la série pas pour son histoire, mais pour la partie technique, le dessin assez rigide, les couleurs plutôt moches, mais c'est la mise en scène qui pêche le plus, l'agencement des cases est très mauvais. Du moment où je lis un ouvrage et je me pose la question "c'est quelle case que je dois lire ?" "Merde c'était pas celle là!", tous ces petits désagréments finissent par nuire au bon déroulé de l'histoire, et c'est vraiment dommage, car scénaristiquement ce qui nous est conté n'est pas dénué d'intérêt, à savoir les conflits opposant les Apaches et la cavalerie Étasunienne, on y retrouve les grands noms de résistance apache Victorio, Cochise etc.. mais la partie graphique joue en sa défaveur.

06/12/2025 (modifier)
Par Brodeck
Note: 4/5
Couverture de la série Moonlight Express
Moonlight Express

Quelle belle histoire, que ce Moonlight express ! J'ai acquis cet album avec un ex-libris qui me fera désormais entendre les notes du Clair de lune de Larry Adler à chaque fois que mes yeux se poseront sur cette villa au bord de la plage. Image judicieuse qui illustre parfaitement cette romance mâtinée de polar : un homme un peu gauche, dont la raideur trahit le passé militaire, semble hésiter, un bouquet à la main. Une petite silhouette sur le balcon, d'un geste amical, l'invite à renouer les fils du passé et prolonger l'histoire qui s'était brutalement interrompue un soir d'hiver dans un Berlin plongé en pleine guerre froide. Si ce n'est pas encore fait, je vous recommande de découvrir cette bd très cinématographique qui a la grâce et le charme des films des années 50. J'avais beaucoup aimé Diabolik du même duo, je ressors enchanté de ma lecture de Moonlight, les pistes audio sont un vrai plus et accompagnent parfaitement le dessin magnifique de Clerisse. Chaque case est un ravissement et j'ai suivi avec un grand plaisir l'histoire de ce trio, Norman, Clarisse et Jay qui prennent vie au fil des pages, gagnent en épaisseur et rappellent l'élégance, la pétillance, la droiture morale des personnages des plus belles heures du cinéma hollywoodien.

06/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Les Filles en colère aiment les garçons sensibles
Les Filles en colère aiment les garçons sensibles

Une bonne petite BD de romance adolescente. En feuilletant la BD je savais directement que c'était un comics, tant le dessin m'a paru typé nord-américain. Il fait très bien le travail en accentuant clairement les gros plans, tout en jouant sur les visages, les émotions et les regards. Le seul défaut que j'y vois c'est le tic d'ombrer le dessous des yeux en permanence, qui donne souvent l'impression que Alix a le rouge qui monte aux joues. La BD en elle-même est une comédie romantique adolescente, avec une jeune femme hockeyeuse et un jeune homme bisexuel -mais qui ne définit pas sa sexualité-, qui se rencontrent et qui vont entamer une relation. La BD passe par différentes étapes, avec notamment la représentation de la violence des lycées envers les personnes un peu différentes, en faisant démonstration que l'entraide et l'amitié aident à passer ces étapes difficiles. De même, chacun des deux protagonistes a un rapport spécifique avec sa mère, seul parent à la maison dans les deux cas. La BD aborde ainsi plusieurs thématiques et se permet de traiter de façon large l'histoire d'amour qui est ainsi pas la seule traitée dans cette histoire. C'est plutôt bien fait et la BD se termine sur une conclusion qui en vaut une autre, arrêtant l'histoire après un développement conséquent et sans final en grande pompe. C'est simple, efficace, bien menée. Une BD qui plaira sans doute bien aux plus jeunes, elle a de belles qualités en terme d'histoire d'amour !

06/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Ce que les corbeaux nous laissent
Ce que les corbeaux nous laissent

Un album qui s’adresse à un public large, même si certains aspects me le feraient davantage conseiller à des adolescents. La lecture est globalement rapide et plaisante, même si j’en suis sorti quelque peu sur ma faim. Le travail graphique de Sophie Leullier (dont c’est semble-t-il le premier album publié) est agréable, fluide. Mais ça n’est pas vraiment ma came. Son trait et la colorisation adoucissent un peu trop à mon goût un récit qui baigne pourtant dans une belle et triste noirceur. Et certains visages, l’expression de certaines émotions ont un rendu un peu trop simplifié et un peu trop marqué « jeunesse ». Concernant l’intrigue, elle s’inscrit dans un moyen-âge de l’Europe du Nord-Ouest, à l’heure où l’Empire carolingien n’exerçant plus son contrôle, les violences s’exacerbent. C’est aussi un moment et un lieu de brassage de populations. L’auteure en profite pour brasser aussi les influences (dans les modes de vie, les noms, etc.). Une femme viking élevant seule, à l’écart, ses deux fils, est attaquée, son fils aîné tué. Cet évènement va conditionner le reste de la vie de cette femme et de son fils, tous les deux obsédés par ce meurtre, mais avec des réactions différentes : le fils ne pense qu’à venger son frère en retrouvant les coupables, tandis que la mère cherche à le rejoindre au royaume des morts pour le faire revenir. Ce qui me fait dire – en sus du dessin – que cet album est à recommander avant tout à des adolescents, c’est la fin heureuse et presque édifiante, montrant – certes de façon pas trop lourdingue – que la violence et la vengeance ne sont pas une solution. Pour les reste, c’est un album qui se laisse lire, y compris par un adulte, malgré ce que j’ai pu écrire plus haut.

06/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Navigateurs
Les Navigateurs

Le fantastique n’est pas a priori mon genre préféré, et je suis souvent circonspect concernant son utilisation pour dynamiser une histoire. Mais ici j’ai trouvé l’intrigue suffisamment prenante pour que cette lecture soit plus que plaisante. Lehman parvient à nous faire entrer dans son histoire facilement, à nous faire accepter peu à peu ces mystères, ce monde à la fois parallèle et ancien, autour d’un vieux Paris où seules quelques terres émergeaient. J’ai aussi accepté sans être frustré outre mesure que toutes les clés ne nous soient pas livrées, que certaines questions soient restées sans réponse. Quant au dessin de De Caneva, il accompagne très bien le récit. Son travail en Noir et Blanc, avec diverses nuances de gris, m’a fait penser à celui de Tanabe sur ses adaptations de Lovecraft. Un univers qui a quelques accointances avec celui développé ici par Lehman, en moins noir et horrible. Une lecture agréable.

06/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série La Bombe
La Bombe

Triplement captivant par le sujet, ce qu'on y apprend et l'image ! De la première à la dernière case, on ne peut que tourner les pages, en adaptant le rythme au flux d'informations et à l'émotion. Ce n'est pas que j'aime la bombe, mais coup de cœur pour cette explosion narrative !

06/12/2025 (modifier)