Le background de ce monde futuriste est bien vu, sans être d'une originalité folle. Crise écologique, surpopulation, problème d'énergie, etc... c'est lentement mais surement la voie que nous prenons. C'est ici bien mis en scène et bien utilisé sans non plus nous offrir un monde trop apocalyptique. Visuellement c'est également bien sympa, le trait est dynamique et les décors détaillés. L'ambiance générale est plaisante et aide à se plonger dans le récit.
C'est dans ce contexte bien planté que nous allons suivre une enquête 2.0. Notre héros s'infiltre dans un immeuble sensé abriter un tueur qu'il va tacher de découvrir. On se laisse volontiers prendre au jeu, histoire de découvrir qui sont le meurtrier et son commanditaire. Pour cela il va falloir composer avec pas mal d'IA et autres technologies multiples et comprendre (ou fermer les yeux) sur quelques explications, pas toujours limpide, à base de virus, de prompts mal programmés et de systèmes robotisés récalcitrants.
Le format "une enquête bouclée en un tome" impose un certain rythme à l'histoire. Ca avance vite et bien, on ne perd pas de temps en fausses pistes inutiles. C'est appréciable, mais il faut composer avec cette petite touche de vernis un peu technico-futuriste disséminé dans les explications. Un bon moment de lecture malgré tout.
L’intrigue est rythmée et remplie d’action, mais parfois, j’ai trouvé que tout allait trop vite, sans laisser le temps d’apprécier certains moments. Les missions s’enchaînent sans vraiment de lien fort, ce qui donne une impression de petites aventures indépendantes. C’est amusant, mais j’aurais aimé un fil conducteur plus développé.
Le thème principal est la science, qui est omniprésente. J’ai aimé voir comment l’histoire mélange la technologie et l’action. Il y a aussi beaucoup d’humour, ce qui apporte une touche légère à l’ensemble. Par contre, certaines blagues sont répétitives et j’aurais apprécié un peu plus de profondeur dans les réflexions scientifiques ou philosophiques. C’est un récit énergique, mais qui reste assez simple dans son message.
Atomic Robo est un héros amusant, avec un ton sarcastique qui fonctionne bien. Cependant, je l’ai trouvé parfois un peu trop invincible, ce qui enlève une part de suspense. Les autres personnages sont là pour accompagner l’histoire, mais aucun ne ressort vraiment. J’aurais aimé des personnages secondaires plus développés, avec des personnalités plus marquées.
Le style graphique est efficace pour ce type de récit, avec un côté comics très assumé. Les scènes d’action sont bien illustrées, mais certains dessins m’ont semblé un peu rigides. Les décors sont présents, mais souvent assez simples, sans trop de détails. Ce n’est pas un visuel désagréable, mais ce n’est pas non plus ce qui m’a le plus marqué.
En résumé, j’ai trouvé cette BD amusante et dynamique, avec des idées intéressantes, mais elle manque parfois de profondeur et de surprise. Un bon moment de lecture, sans être inoubliable.
J’ai beaucoup aimé “Stranger Things: Tales from Hawkins”, que je note 4/5. Ce comics de quatre épisodes propose des histoires indépendantes qui se déroulent dans l’univers de la série, et j’ai trouvé qu’elles capturent très bien l’ambiance étrange, nostalgique et mystérieuse de Hawkins.
Chaque numéro explore un angle différent : entre tension dans les bois, enquête avec Murray, romance adolescente et rivalité entre fermiers, ce qui rend l’ensemble vraiment agréable à lire, sans jamais être répétitif.
Même si ces récits n’apportent rien de crucial à l’histoire principale de Stranger Things, ils complètent très bien l’univers pour les fans curieux.
Ce n’est pas indispensable, mais c’est une lecture immersive, bien rythmée, avec de beaux dessins et une vraie fidélité à l’esprit de la série. Je recommande à tous ceux qui aiment Hawkins et veulent s’y replonger autrement !
« Paul », sucrerie pop aux couleurs psychédéliques concoctée par Hervé Bourhis, nous replonge avec bonheur dans ces « late sixties » où le champ des possibles était incroyablement vaste, où les utopies fleurissaient en harmonie avec l’effervescence artistique et musicale de l’époque, propulsées par un vent de liberté inédit.
Si la narration débute au moment de la séparation des Beatles, en 1969, pour s’achever dans les années 75-76, au moment où les Wings étaient alors au sommet de leur gloire, il faut bien l’avouer, ces derniers, avec le recul, ont bien moins marqué l’histoire de la musique que les mythiques Fab Four de Liverpool. Et d’ailleurs, qui se souvient que Mc Cartney avait connu une période de flottement, avec alcoolisme et grosse déprime à la clé, dès lors que le groupe avait splitté. A cette même époque, une rumeur circulait même à propos de sa mort trois ans avant, suite à quoi il aurait été remplacé par un sosie au sein des Beatles ! Tout cela, Hervé Bourhis l’évoque et le dessine de façon rythmée dans cet album aux couleurs très « seventies ».
Et c’est un bel hommage que rend ici Bourhis au songwriter le plus talentueux et le plus influent de sa génération (avec son compère John Lennon), et qui réhabilite aussi les Wings, passés quelque peu dans l’oubli malgré les pépites que sont, selon l’auteur, « Band on the run » et « Ram ». Ce groupe fut pour McCartney une véritable « résurrection », selon les termes mêmes de John Lennon qui était revenu le voir une fois la période de brouille terminée, même si pour la renaissance des Beatles, le point de non retour avait été franchi depuis longtemps. La narration est à la première personne, celle de l’ami Paul, révélant à quel point Hervé Bourhis s’est identifié, sans en être forcément conscient, à cette personnalité dont le nom est toujours resté associé aux Beatles. Lui aussi, après avoir failli être emporté par la maladie (A ce titre, on peut lire son autobiographie Mon infractus), a connu une sorte de renaissance.
Parmi d’autres anecdotes, en plus de celles énoncées plus haut et tombées dans l’oubli pour une grande partie du public, on découvre comment l’ex-Beatles s’est reconstruit, on suit son redémarrage à zéro assez hallucinant avec ses Wings, soulignant par la même occasion une certaine modestie qui prouve que l’homme était davantage passionné par la musique que préoccupé par sa propre notoriété. Ce qui par la suite s’est révélé porteur, puisque son talent de compositeur était resté intact a l’a ainsi mené au succès. Etonnante aussi cette rencontre improbable avec une super star de la scène africaine, Fela. McCartney était venu au Nigéria pour y enregistrer « Band on the run », espérant y puiser une énergie différente. Là encore, le séjour fut marqué par quelques déboires, qui virent l’ex-Fab Four hospitalisé aux urgences suite à un malaise lié à sa consommation excessive de cigarettes.
Le dessin d’Hervé Bourhis est extrêmement vivant et graphiquement très riche avec ses couleurs fluo-psyché. Comme il le dit lui-même dans l’interview à la fin de l’ouvrage, ce grand fan des Beatles (qui avait déjà publié en 2010 Le Petit Livre des Beatles) s’est réellement surpassé par rapport à ses productions précédentes plus minimalistes, ayant mis un an et demi à le réaliser.
S’il fallait une preuve qu’un auteur peut exceller autant dans la narration que dans le dessin, « Paul » en est une. Richement documenté, l’ouvrage révèle des facettes méconnues de « Macca » mais aussi des autres membres des Beatles, ainsi qu’un aperçu de la réalité du show-biz dans ces années-là. Au final, tous les ingrédients semblent avoir été réunis pour faire de cet album une bulle de nostalgie totalement immersive et jouissive, donnant envie de se plonger dans la discographie de cet artiste.
La jolie comédie romantique que voilà ! Elle me fait penser à Malgré tout de Lafebre, une des réussites du genre de ces dernières années : même fraîcheur, même légèreté, même usage respectueux des codes du genre. Le film "Coup de foudre à Notting Hill" s'invite également via la thématique de la célébrité.
"Première Dame" accentue l'exubérance des codes du genre en surjouant l'extravagance des situations : l'homme de cette rencontre n'est pas une simple célébrité mais un Président de la République en exercice, le regard de la maman sur la non-réussite de son fils gagne en saveur du fait de la véritable position sociale du rejeton... y compris via des clins d’œil à des événements véridiques ici caricaturés (la claque de Bayrou, la sortie en scooter d'Hollande...).
L'ironie s'invite donc dans cette comédie romantique, permettant à l'ensemble de gagner en légèreté, au détriment évidemment de la richesse de l'ensemble, ce qui n'est pas néanmoins sans discourir sur la place démesurée du discours médiatique et de sa représentation, possiblement en contradiction avec les actes politiques censés en découler.
Ce n'est pas brillant, mais indiscutablement frais et sympathique, quand bien même, cela revalide à tort le lieu commun selon lequel des convictions politiques solidement ancrées peuvent s’accommoder de bien des situations. Les gens dépolitisés sont bien naïfs et incapables d'imaginer les implications de nos passions. Il faut dire que moult personnalités politiques faussement investies leur ont donné bien des fois raison.
Le principal mérite de cet album est de remettre en lumière une scandaleuse tragédie, la déportation de plusieurs dizaines d’enfants juifs (et de certains de leurs éducateurs) dans les derniers mois de l’occupation. Un des derniers crimes majeurs commandité par Klaus Barbie.
L’album est assez factuel (en conclusion, un petit dossier photographique complète le récit), et tous les faits et protagonistes sont présentés, y compris le procès de Barbie, une quarantaine d’années plus tard, pour les parties concernant cette tragédie. Le travail de recherche se voit, c’est vraiment très complet. C’est aussi une façon de montrer que beaucoup n’étaient pas d’accord avec les exactions nazies et pétainistes (tout en montrant la scandaleuse faconde mensongère de types comme Zemmour, qui affirme débilement que Pétain a protégé les juifs français). En particulier un bel hommage est rendu à Sabine Zlatin, qui a échappé par miracle à la rafle, et n’a eu de cesse ensuite de tout faire pour que cela ne tombe pas dans l’oubli, jusqu’au procès de Barbie en 1987.
La narration est assez classique, l’aspect « romancé » s’effaçant derrière les faits bruts – et brutaux. Ça ne m’a pas trop gêné. Par contre, si le dessin est globalement lisible, je ne l’ai pas trouvé vraiment à mon goût. Pas mal d’imprécisions, un trait un peu grossier parfois. Mais bon, l’essentiel est ailleurs.
De récentes lectures (Le Cas David Zimmerman, Peau d'Homme) m'ont amené à souhaiter redécouvrir ce ténébreux "Mauvais genre" immanquablement à l'esprit lorsque l'on envisage une BD sur la thématique du genre.
Ce qui me marque à la seconde lecture, est moins la thématique et le point de vue sur celle-ci, que la manière de conduire l'intrigue. Aussi bien le suspense autour du procès et sa gestion en pointillés via prolepses successives (flashforwards), la manière habile d'amener la thématique du genre via le traumatisme de la guerre (le travestissement comme nécessité puis son acceptation progressive par la curiosité puis fascination envers ce monde de la nuit grisant), que la manière d'interroger le regard contemporain sur le genre à partir du regard porté par la justice française durant l'après-guerre via notamment la belle ironie autour du langage employé pour l'évoquer ou décrire, tout s'imbrique joliment pour véritablement façonner un scénario riche, dynamique et pertinent, fluide, clair et intrigant : une structure globale véritablement réussie.
Avec pour conséquence de décliner tout militantisme au profit d'une fiction solide et plus si moderne ; ce qui plaira probablement à davantage de lecteurs.
Un mélange audacieux entre folklore japonais et univers Marvel, porté par un style graphique très manga. Kid Venom propose un concept original et visuellement réussi, même si le scénario reste encore un peu creux. Prometteur, surtout pour un public ado ou fan de shonen.
Petite déception à la lecture de cet album ; sans doute en attendais-je un peu trop... J'avais adoré l'adaptation de Loisel de Peter Pan avec son côté sombre et cruel, ici j'ai eu l'impression de me retrouver lu cul entre deux chaises...
En effet, Munuera s'empare de façon réussie de ce préquel de Barrie, jouant justement de ce côté féérique ou les Ombres rodent et ne sont jamais très loin, mais malgré cette belle évocation je n'ai pas réussi à me faire happer par cette histoire. J'ai eu l'impression d'en rester un lointain spectateur, tapi à la lisière de ces deux mondes, comme si j'étais devenu trop adulte pour y croire. Pourtant de ce côté là, j'en suis loin...
Bref, j'ai quand même passé un bon moment de lecture grâce au travail graphique remarquable de l'auteur, mais je reste un brin déçu par une histoire dont j'attendais beaucoup et qui n'aura pas réussi à me transporter.
Une lecture sympathique.
J’aime bien le dessin et la colorisation de Cyril Bonin, avec son trait reconnaissable, très fin, moderne, sur des tons verts et cuivrés agréables. Un rendu moderne plaisant.
Il adapte ici un roman que je ne connais pas. L’histoire se laisse lire, même si elle un petit air de déjà-vu. En lisant l’album, j’ai immédiatement pensé au film de Pollack « nos plus belles années » dans lequel un homme et une femme vivent une histoire d’amour hachée et bouleversée par le Maccarthysme, comme c’est le cas ici (même si c’est le frère de Sara et non celui qu’elle aime, Jack, qui en est victime (mais cela à une incidence décisive sur leurs relations).
La narration est fluide, agréable, mais l’intrigue manque un peu de rebondissements, d’aspérités, voire de surprises. Tous les personnages donnent l’impression d’être écrasés par l’Histoire et leur destin, et du coup, subissent une voie qui semble tracée d’avance, et ne surprend donc pas assez le lecteur.
Mais bon, ça reste quand même, par-delà le travail graphique de Bonin que j’aime toujours autant, un bon roman graphique. Sans doute trop classique.
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Metropolia
Le background de ce monde futuriste est bien vu, sans être d'une originalité folle. Crise écologique, surpopulation, problème d'énergie, etc... c'est lentement mais surement la voie que nous prenons. C'est ici bien mis en scène et bien utilisé sans non plus nous offrir un monde trop apocalyptique. Visuellement c'est également bien sympa, le trait est dynamique et les décors détaillés. L'ambiance générale est plaisante et aide à se plonger dans le récit. C'est dans ce contexte bien planté que nous allons suivre une enquête 2.0. Notre héros s'infiltre dans un immeuble sensé abriter un tueur qu'il va tacher de découvrir. On se laisse volontiers prendre au jeu, histoire de découvrir qui sont le meurtrier et son commanditaire. Pour cela il va falloir composer avec pas mal d'IA et autres technologies multiples et comprendre (ou fermer les yeux) sur quelques explications, pas toujours limpide, à base de virus, de prompts mal programmés et de systèmes robotisés récalcitrants. Le format "une enquête bouclée en un tome" impose un certain rythme à l'histoire. Ca avance vite et bien, on ne perd pas de temps en fausses pistes inutiles. C'est appréciable, mais il faut composer avec cette petite touche de vernis un peu technico-futuriste disséminé dans les explications. Un bon moment de lecture malgré tout.
Atomic Robo
L’intrigue est rythmée et remplie d’action, mais parfois, j’ai trouvé que tout allait trop vite, sans laisser le temps d’apprécier certains moments. Les missions s’enchaînent sans vraiment de lien fort, ce qui donne une impression de petites aventures indépendantes. C’est amusant, mais j’aurais aimé un fil conducteur plus développé. Le thème principal est la science, qui est omniprésente. J’ai aimé voir comment l’histoire mélange la technologie et l’action. Il y a aussi beaucoup d’humour, ce qui apporte une touche légère à l’ensemble. Par contre, certaines blagues sont répétitives et j’aurais apprécié un peu plus de profondeur dans les réflexions scientifiques ou philosophiques. C’est un récit énergique, mais qui reste assez simple dans son message. Atomic Robo est un héros amusant, avec un ton sarcastique qui fonctionne bien. Cependant, je l’ai trouvé parfois un peu trop invincible, ce qui enlève une part de suspense. Les autres personnages sont là pour accompagner l’histoire, mais aucun ne ressort vraiment. J’aurais aimé des personnages secondaires plus développés, avec des personnalités plus marquées. Le style graphique est efficace pour ce type de récit, avec un côté comics très assumé. Les scènes d’action sont bien illustrées, mais certains dessins m’ont semblé un peu rigides. Les décors sont présents, mais souvent assez simples, sans trop de détails. Ce n’est pas un visuel désagréable, mais ce n’est pas non plus ce qui m’a le plus marqué. En résumé, j’ai trouvé cette BD amusante et dynamique, avec des idées intéressantes, mais elle manque parfois de profondeur et de surprise. Un bon moment de lecture, sans être inoubliable.
Stranger Things - Tales from Hawkins
J’ai beaucoup aimé “Stranger Things: Tales from Hawkins”, que je note 4/5. Ce comics de quatre épisodes propose des histoires indépendantes qui se déroulent dans l’univers de la série, et j’ai trouvé qu’elles capturent très bien l’ambiance étrange, nostalgique et mystérieuse de Hawkins. Chaque numéro explore un angle différent : entre tension dans les bois, enquête avec Murray, romance adolescente et rivalité entre fermiers, ce qui rend l’ensemble vraiment agréable à lire, sans jamais être répétitif. Même si ces récits n’apportent rien de crucial à l’histoire principale de Stranger Things, ils complètent très bien l’univers pour les fans curieux. Ce n’est pas indispensable, mais c’est une lecture immersive, bien rythmée, avec de beaux dessins et une vraie fidélité à l’esprit de la série. Je recommande à tous ceux qui aiment Hawkins et veulent s’y replonger autrement !
Paul
« Paul », sucrerie pop aux couleurs psychédéliques concoctée par Hervé Bourhis, nous replonge avec bonheur dans ces « late sixties » où le champ des possibles était incroyablement vaste, où les utopies fleurissaient en harmonie avec l’effervescence artistique et musicale de l’époque, propulsées par un vent de liberté inédit. Si la narration débute au moment de la séparation des Beatles, en 1969, pour s’achever dans les années 75-76, au moment où les Wings étaient alors au sommet de leur gloire, il faut bien l’avouer, ces derniers, avec le recul, ont bien moins marqué l’histoire de la musique que les mythiques Fab Four de Liverpool. Et d’ailleurs, qui se souvient que Mc Cartney avait connu une période de flottement, avec alcoolisme et grosse déprime à la clé, dès lors que le groupe avait splitté. A cette même époque, une rumeur circulait même à propos de sa mort trois ans avant, suite à quoi il aurait été remplacé par un sosie au sein des Beatles ! Tout cela, Hervé Bourhis l’évoque et le dessine de façon rythmée dans cet album aux couleurs très « seventies ». Et c’est un bel hommage que rend ici Bourhis au songwriter le plus talentueux et le plus influent de sa génération (avec son compère John Lennon), et qui réhabilite aussi les Wings, passés quelque peu dans l’oubli malgré les pépites que sont, selon l’auteur, « Band on the run » et « Ram ». Ce groupe fut pour McCartney une véritable « résurrection », selon les termes mêmes de John Lennon qui était revenu le voir une fois la période de brouille terminée, même si pour la renaissance des Beatles, le point de non retour avait été franchi depuis longtemps. La narration est à la première personne, celle de l’ami Paul, révélant à quel point Hervé Bourhis s’est identifié, sans en être forcément conscient, à cette personnalité dont le nom est toujours resté associé aux Beatles. Lui aussi, après avoir failli être emporté par la maladie (A ce titre, on peut lire son autobiographie Mon infractus), a connu une sorte de renaissance. Parmi d’autres anecdotes, en plus de celles énoncées plus haut et tombées dans l’oubli pour une grande partie du public, on découvre comment l’ex-Beatles s’est reconstruit, on suit son redémarrage à zéro assez hallucinant avec ses Wings, soulignant par la même occasion une certaine modestie qui prouve que l’homme était davantage passionné par la musique que préoccupé par sa propre notoriété. Ce qui par la suite s’est révélé porteur, puisque son talent de compositeur était resté intact a l’a ainsi mené au succès. Etonnante aussi cette rencontre improbable avec une super star de la scène africaine, Fela. McCartney était venu au Nigéria pour y enregistrer « Band on the run », espérant y puiser une énergie différente. Là encore, le séjour fut marqué par quelques déboires, qui virent l’ex-Fab Four hospitalisé aux urgences suite à un malaise lié à sa consommation excessive de cigarettes. Le dessin d’Hervé Bourhis est extrêmement vivant et graphiquement très riche avec ses couleurs fluo-psyché. Comme il le dit lui-même dans l’interview à la fin de l’ouvrage, ce grand fan des Beatles (qui avait déjà publié en 2010 Le Petit Livre des Beatles) s’est réellement surpassé par rapport à ses productions précédentes plus minimalistes, ayant mis un an et demi à le réaliser. S’il fallait une preuve qu’un auteur peut exceller autant dans la narration que dans le dessin, « Paul » en est une. Richement documenté, l’ouvrage révèle des facettes méconnues de « Macca » mais aussi des autres membres des Beatles, ainsi qu’un aperçu de la réalité du show-biz dans ces années-là. Au final, tous les ingrédients semblent avoir été réunis pour faire de cet album une bulle de nostalgie totalement immersive et jouissive, donnant envie de se plonger dans la discographie de cet artiste.
Première Dame
La jolie comédie romantique que voilà ! Elle me fait penser à Malgré tout de Lafebre, une des réussites du genre de ces dernières années : même fraîcheur, même légèreté, même usage respectueux des codes du genre. Le film "Coup de foudre à Notting Hill" s'invite également via la thématique de la célébrité. "Première Dame" accentue l'exubérance des codes du genre en surjouant l'extravagance des situations : l'homme de cette rencontre n'est pas une simple célébrité mais un Président de la République en exercice, le regard de la maman sur la non-réussite de son fils gagne en saveur du fait de la véritable position sociale du rejeton... y compris via des clins d’œil à des événements véridiques ici caricaturés (la claque de Bayrou, la sortie en scooter d'Hollande...). L'ironie s'invite donc dans cette comédie romantique, permettant à l'ensemble de gagner en légèreté, au détriment évidemment de la richesse de l'ensemble, ce qui n'est pas néanmoins sans discourir sur la place démesurée du discours médiatique et de sa représentation, possiblement en contradiction avec les actes politiques censés en découler. Ce n'est pas brillant, mais indiscutablement frais et sympathique, quand bien même, cela revalide à tort le lieu commun selon lequel des convictions politiques solidement ancrées peuvent s’accommoder de bien des situations. Les gens dépolitisés sont bien naïfs et incapables d'imaginer les implications de nos passions. Il faut dire que moult personnalités politiques faussement investies leur ont donné bien des fois raison.
La Rafle d'Izieu
Le principal mérite de cet album est de remettre en lumière une scandaleuse tragédie, la déportation de plusieurs dizaines d’enfants juifs (et de certains de leurs éducateurs) dans les derniers mois de l’occupation. Un des derniers crimes majeurs commandité par Klaus Barbie. L’album est assez factuel (en conclusion, un petit dossier photographique complète le récit), et tous les faits et protagonistes sont présentés, y compris le procès de Barbie, une quarantaine d’années plus tard, pour les parties concernant cette tragédie. Le travail de recherche se voit, c’est vraiment très complet. C’est aussi une façon de montrer que beaucoup n’étaient pas d’accord avec les exactions nazies et pétainistes (tout en montrant la scandaleuse faconde mensongère de types comme Zemmour, qui affirme débilement que Pétain a protégé les juifs français). En particulier un bel hommage est rendu à Sabine Zlatin, qui a échappé par miracle à la rafle, et n’a eu de cesse ensuite de tout faire pour que cela ne tombe pas dans l’oubli, jusqu’au procès de Barbie en 1987. La narration est assez classique, l’aspect « romancé » s’effaçant derrière les faits bruts – et brutaux. Ça ne m’a pas trop gêné. Par contre, si le dessin est globalement lisible, je ne l’ai pas trouvé vraiment à mon goût. Pas mal d’imprécisions, un trait un peu grossier parfois. Mais bon, l’essentiel est ailleurs.
Mauvais genre
De récentes lectures (Le Cas David Zimmerman, Peau d'Homme) m'ont amené à souhaiter redécouvrir ce ténébreux "Mauvais genre" immanquablement à l'esprit lorsque l'on envisage une BD sur la thématique du genre. Ce qui me marque à la seconde lecture, est moins la thématique et le point de vue sur celle-ci, que la manière de conduire l'intrigue. Aussi bien le suspense autour du procès et sa gestion en pointillés via prolepses successives (flashforwards), la manière habile d'amener la thématique du genre via le traumatisme de la guerre (le travestissement comme nécessité puis son acceptation progressive par la curiosité puis fascination envers ce monde de la nuit grisant), que la manière d'interroger le regard contemporain sur le genre à partir du regard porté par la justice française durant l'après-guerre via notamment la belle ironie autour du langage employé pour l'évoquer ou décrire, tout s'imbrique joliment pour véritablement façonner un scénario riche, dynamique et pertinent, fluide, clair et intrigant : une structure globale véritablement réussie. Avec pour conséquence de décliner tout militantisme au profit d'une fiction solide et plus si moderne ; ce qui plaira probablement à davantage de lecteurs.
Kid Venom - Les origines
Un mélange audacieux entre folklore japonais et univers Marvel, porté par un style graphique très manga. Kid Venom propose un concept original et visuellement réussi, même si le scénario reste encore un peu creux. Prometteur, surtout pour un public ado ou fan de shonen.
Peter Pan de Kensington
Petite déception à la lecture de cet album ; sans doute en attendais-je un peu trop... J'avais adoré l'adaptation de Loisel de Peter Pan avec son côté sombre et cruel, ici j'ai eu l'impression de me retrouver lu cul entre deux chaises... En effet, Munuera s'empare de façon réussie de ce préquel de Barrie, jouant justement de ce côté féérique ou les Ombres rodent et ne sont jamais très loin, mais malgré cette belle évocation je n'ai pas réussi à me faire happer par cette histoire. J'ai eu l'impression d'en rester un lointain spectateur, tapi à la lisière de ces deux mondes, comme si j'étais devenu trop adulte pour y croire. Pourtant de ce côté là, j'en suis loin... Bref, j'ai quand même passé un bon moment de lecture grâce au travail graphique remarquable de l'auteur, mais je reste un brin déçu par une histoire dont j'attendais beaucoup et qui n'aura pas réussi à me transporter.
La Poursuite du bonheur
Une lecture sympathique. J’aime bien le dessin et la colorisation de Cyril Bonin, avec son trait reconnaissable, très fin, moderne, sur des tons verts et cuivrés agréables. Un rendu moderne plaisant. Il adapte ici un roman que je ne connais pas. L’histoire se laisse lire, même si elle un petit air de déjà-vu. En lisant l’album, j’ai immédiatement pensé au film de Pollack « nos plus belles années » dans lequel un homme et une femme vivent une histoire d’amour hachée et bouleversée par le Maccarthysme, comme c’est le cas ici (même si c’est le frère de Sara et non celui qu’elle aime, Jack, qui en est victime (mais cela à une incidence décisive sur leurs relations). La narration est fluide, agréable, mais l’intrigue manque un peu de rebondissements, d’aspérités, voire de surprises. Tous les personnages donnent l’impression d’être écrasés par l’Histoire et leur destin, et du coup, subissent une voie qui semble tracée d’avance, et ne surprend donc pas assez le lecteur. Mais bon, ça reste quand même, par-delà le travail graphique de Bonin que j’aime toujours autant, un bon roman graphique. Sans doute trop classique.