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Je sors un peu déçu de ma lecture de l'oeuvre de Nicolas Wild.
L'auteur à un vrai talent pour conter des histoires originales, exotiques et qui s'inscrivent dans une actualité qui nous touche au quotidien.
Son dessin est fluide, dynamique et met en valeur les expressions et sentiments de ses personnages presque toujours inspirés de personnes réelles.
J'ajoute un récit parfois très intéressant sur les bases (assez succinctes) du zoroastrisme, de l'histoire des Persis et quelques fragments de l'histoire contemporaine de l'Iran islamique.
Nicolas Wild aime à se mettre en scène parfois dans l'auto-dérision avec un humour bien agréable.
Que du bon me direz-vous, mais si je reconnais toutes ces qualités, je n'ai pas du tout accroché au personnage de Cyrus qui est la base du récit.
Je lis et comprends Cyrus comme un fils à papa bourré de thunes acquises sous la monarchie du Shah comme fils gâté d'un grand propriétaire terrien.
Le voilà au MIT (sûrement pas avec son salaire de placier dans un théâtre) avec une action revendicatrice pseudo communiste peu risquée car quand cela sent le moisi un billet d'avion le conduit avenue Foch (n'est pas Mohamed Ali qui veut).
Toute la suite est à l'avenant avec champagne, résidence à Genève ou soirée aux ambassades. C'est le résultat de la sueur des paysans iraniens des années 60 qui paye cela.
Je ne sais pas si Nicolas Wild a voulu faire une critique du régime des Mollahs mais pour moi c'est raté. Je les trouve même plutôt sympas dans le livre.
Cyrus est déserteur, fils d'un proche du Shah, blasphémateur en pays d'Islam et provocateur impénitent, bien des services secrets auraient été plus expéditifs surtout comme ancien membre du Tudeh. Il récupère même une grande partie de sa fortune. Cool
Je trouve la construction du livre mal équilibrée. La partie voyage (limite club entre-soi) m'a ennuyé par moment et est trop longue à mon goût. J'ai quand même bondi quand on fait parler un chauffeur de taxi qui présente le Shah comme "un saint homme". p26. Je pense que les familles qui ont eu affaires à la SAVAK pensent autrement.
De même la fin expéditive sur le procès laisse la porte ouverte à de nombreuses questions.
Une lecture intéressante et plaisante mais aussi assez superficielle en regard des sujets abordés.
Marie Madeleine Madac Miremont, c'est un peu la Bécassine de Machy...;. des machins et des machines... :-) C'est bon enfant, bien pensé, finement maitrisé concernant la traduction de l'anglais au français... :-) La suite nous parle des Vory v zakone, une mafia georgienne, qui a fait l'actualité en Alsace, en vrai !!... :-)
J'ai l'impression que les histoires de gangsters mettant en vedette des personnes âgées sont en train de devenir un genre.
Cette série est pas mal avec cet ancien de la légion étrangère qui va se retrouver au fil des événements dans une guerre entre deux bandes rivales. J'ai bien aimé comment il y a des ordures et des gens un peu plus sympathiques dans les deux camps, disons ce qui m'a le plus intéressé dans le scénario s'est les différentes relations que notre vieux héros entretiens entre les différents criminels. Le seul point faible que j'ai trouvé est que certains passages sont un peu confus, il faut dire que plusieurs protagonistes de cette histoire sont des fins manipulateurs alors c'est un peu dur de s'y retrouver. L'humour fonctionne bien et il y a pas trop de scènes d'actions.
J'ai bien aimé le dessin que je trouve très dynamique et expressif. J'aime bien les couleurs ici. C'est typiquement le genre de dessin comique-réaliste qui me donne envie de lire une bande dessinée.
Il y a des moments comme ça où une nouvelle change totalement l’état d’esprit, bon comme mauvais, grave comme futile. Je viens d’apprendre la sortie du 3ème tome (et conclusion) de cette série que j’affectionne tant, après 14 ans d’absence ... Autant vous dire que je suis en grande joie, je n’y croyais plus du tout, je la pensais abandonnée. Bref la good news du jour !!
Je l’ai découverte dans feu la collection 32, j’ai tout de suite accroché.
Je trouve la partie graphique sans fioritures et très agréable, Jérôme Jouvray possède un trait simple, moderne et efficace qui me convient parfaitement. Le dessin est magnifié par de très belles couleurs, malgré les ambiances sombres je les trouvent chaleureuses, je ne connais pas la technique mais j’aime. Un grand plaisir à parcourir les pages.
Au scénario, Stéphane Presle que je ne connaissais pas, nous propose un récit sous forme de fable, inspiré de la guerre froide et de la course à la bombe. C’est tout sauf linéaire, il y a énormément de personnages, et choses rares ils sont tous réussis et intéressants. La narration est fluide, on passe de l’un à l’autre facilement.
Franchement du tout bon à ce jour, maintenant j’espère juste une fin en apothéose et absurde, en adéquation avec le plaisir éprouvé durant mes nombreuses lectures. Quoiqu’il en soit, après Sasmira, Prophet … bien content de voir arriver une conclusion, j’ai encore bon espoir pour L’éducation des assassins :)
Pas toujours évident de trouver une accroche pour un avis, si je devais définir ce comics en un mot : Génialissime !
Je déambulais dans ma librairie préférée et soudain mon œil gauche fût attiré par une jolie couverture, puis par un nom d'un des auteurs, celui de Ram V. Et là, ça fait tilt, mais oui il a scénarisé These Savage Shores. Hop, dans le panier.
La naissance d'un petit Darius va provoquer une restructuration chez les dieux et Mort se voit congédiée et envoyée sur Terre en simple mortelle dans le corps de Laila Starr, tout juste décédée, car ce petit garçon va découvrir le secret de la vie éternelle et ainsi mettre notre grande faucheuse au chômage.
Ram V a concocté une merveille de conte philosophique et poétique sur la place dans notre monde de la vie et la mort.
La narration est fluide et toute en sensibilité. Des personnages attachants qui vont évoluer durant le récit car chaque chapitre fait un bon de quelques années dans le futur, après chacunes des morts de Laila.
On visite l'Inde, de Bombay à une plage de Goa, ainsi que son folklore fantastique.
Un conte contemplatif qui n'oublie pas de nous faire réfléchir, où l'émotion transpire, sans oublier la petite touche d'humour.
De la poésie.
Je découvre Filipe Andrade, il a un talent fou. Un grand format qui permet d'admirer toutes ses superbes planches qui défilent sous mes yeux et la colorisation "flashy" dans les tons roses, mauves et bleus apportent cette ambiance singulière d'une Inde mystérieuse.
J'ai pris une claque tellement c'est beau.
Un petit mot pour le traducteur, il a fait un super boulot.
Pas culte, enfin pas encore, mais ce comics mérite 5 étoiles et un énorme coup de cœur.
"Je veux arriver à la fin
Avec des cicatrices à montrer
Traces des décisions difficiles prises
Par un cœur imprudent"
Cicatrices - Akur Puri
Comme d’habitude dans cette belle collection, la maquette est jolie, le dessin itou et on a là un album intéressant. Qui s’adresse peut-être aux plus jeunes (malgré certaines séquences et quelques textes peut-être un peu durs à saisir pour eux), mais qui peut aussi contenter des lecteurs plus âgés.
Car, par-delà l’habillage, ce conte brasse quelques idées fortes. Nous sommes en Scandinavie, dans des paysages à la fois beaux et rudes, dans une des marches du peuplement humain, alors que le christianisme lutte pour éradiquer pensée et imaginaire nordique – trolls en tête.
Le personnage principal est une sorte de chien, Buck (je ne sais pas si Demont a choisi ce nom en souvenir du chien de « L’appel de la forêt » de London, mais il y a quelques parallèles – comme la frontière tenue entre sauvagerie et « civilisation »). Mais un chien franchement atypique, puisque portant toujours sur lui sa cabane, ce qui le transforme en une sorte de tortue canine improbable.
L’histoire se laisse lire agréablement et rapidement (peu de texte), et sait garder un certain mystère (trop accentué parfois, certaines planches étant un peu difficile à déchiffrer car trop sombres).
A découvrir en tout cas.
Note réelle 3,5/5.
Une nouvelle – énième diront les blasés (dont je suis parfois) – série post-apocalyptique. Il faut donc que les auteurs se démarquent de la flopée de séries ayant déjà passablement défriché le terrain du genre.
Je dois dire qu’ils y parviennent en partie.
D’abord sur l’aspect proprement graphique. On a là un mixe entre du comics pur et dur et une esthétiques japonisante proche du studio Ghibli (Miyazaki bien sûr, mais aussi Takahata – dont le superbe « Tombeau des lucioles » jouait lui aussi, comme ici, sur une fratrie tentant de résister au désastre, envers et contre tout, la grande sœur essayant de cacher à son jeune frère la dure réalité). Quelques accointances avec « La route » de Cormac Mc Carthy (d’ailleurs, dans les premières pages, des personnages arrivent devant un hôtel nommé « Cormac’s », alors qu’un personnage demande « comment est la route ? »)
Je ne suis pas forcément fan de cet aspect graphique, mais il est efficace et possède de réelles qualités – que certains apprécieront sans doute davantage que moi. Je regrette aussi que, comme souvent dans ce type d'histoire, il existe un décalage entre le temps relativement court écoulé entre notre époque et la "catastrophe" et les mutations et/ou changements, qui me paraissent ici trop importants alors que l'histoire se déroule en 2084.
Je ne sais pas vers quoi les auteurs vont faire dévier la série dans les albums suivants – j’espère juste que le fantastique et une esthétique de super-héros (entrevue dans les dernières pages) ne s’inviteront pas trop (affaire de goûts personnels).
Mais, en l’état, c’est un album agréable à lire, qui alterne passages très violents avec d’autres presque poétiques (couleurs et images).
A noter que les auteurs ont glissé dans l’album une série de QR codes menant vers des musiques composées spécialement pour cet album – je n’ai pas été vérifier.
Je ressors mitigé de ma lecture.
Je ne suis pas convaincu par le déroulement des évènements, je trouve que l’ensemble manque de crédibilité, même si on accepte les prémices intrigantes de l’histoire, avec cette ville mystérieuse où personne ne meurt ou ne vieillit. Je n’ai tout simplement pas cru en cette bourgade complètement isolées qui arrivent à survivre pendant des décennies et convaincre le monde extérieur que tout est normal. Pas cru en ce juge autoritaire et sa milice, qui empêche les gens d’aller et venir librement. Et je trouve que les évènements du deuxième tome (encore non paru en français au moment où j’écris ces lignes) versent encore plus dans l’invraisemblable et le ridicule. J’ai aussi eu du mal avec la violence omniprésente… violence gratuite, puisque les différents protagonistes s’en remettent toujours, les blessures par balle se referment, les têtes coupées repoussent.
Bon, je mets quand même 3/5 (de justesse) parce que je reconnais un talent narratif aux auteurs. L’histoire est prenante, et j’ai avalé les 2 tomes assez rapidement. Mais disons que je ne suis pas pressé de découvrir la suite.
Ma copine a pu m'emprunter cette BD à la bibliothèque de sa fac, et j'en suis bien content parce que le sujet m'intéressait beaucoup, avec les nombreux débats autour du nucléaire qui sont plus présents aujourd'hui entre anti et pro. Des débats animés qu'il me semble important d'avoir, au vu de ce qui est produit par le nucléaire en compensation de notre énergie.
Davodeau parle ici de l'industrie nucléaire mais surtout de la façon dont l'homme occupe son environnement. En traversant à pied une partie de la France, partant de cette grotte aux peintures si anciennes, on traverse une France rurale, propice aux réflexions introspectives et aux discussions qu'il a eu avec divers protagonistes de la question. Et effectivement, le nucléaire en prend pour son grade (même s'il avoue ne pas avoir interrogé des pro-nucléaires, estimant que leur avis est déjà largement assez diffusé). Ce que je retiens surtout de tout cela, c'est que dans le débat pro et anti-nucléaire, très rarement le véritable problème est abordé : la question de notre dépendance à l'énergie et la décroissance. Ces idées anti-capitalistes sont exposées dans la BD et me semblent les plus pertinentes quant à la question de notre utilisation de l'énergie. Faut-il continuer de produire autant d'énergie ou au contraire chercher à en utiliser le moins possible ? Dans ce genre d'idée, le nucléaire devient alors inutile, pour peu que l'on fasse l'effort de s'en passer.
Parce que, mine de rien, la question des déchets nucléaires ne semble largement pas réglée, loin s'en faut. C'est bien beau de les enterrer (en espérant qu'ils n'explosent pas dans l'intervalle) et d'attendre 100.000 ans qu'ils soient inoffensifs, mais je pense que l'on s'en fiche bien de ce qu'il va advenir de tout cela après nous. Une sorte de pensée qui refoule le tout dans un avenir lointain, loin de nous, qui ne nous concerne plus. Une pensée qui me semble bien aller avec cette idée de capitalisme, où l'avenir n'est qu'incertain et le présent essentiel, à conserver et à maintenir. Ce n'est pas sans me rappeler les mots de l'économiste Keynes qui disait "A long terme, on est tous mort".
Bref, la BD explore le temps d'une marche longue la France profonde et la façon dont nous occupons ce sol, en l'utilisant pour enfouir les déchets les plus dangereux jamais crée par l'homme. C'est une très bonne BD, rythmée par des pas lents, avec des dialogues prenants et saisissants (la façon dont sont traités les opposants dans le dernier dialogue ...), le tout enrobé dans une volonté claire mais pas moralisatrice d'exposer ce qu'il se passe réellement. Et je comprends bien mieux la réflexion qu'ont les anti-nucléaires sur ce sujet. Un des nombreux sujets pour lesquels il va falloir se battre dans les prochaines années. Parce que c'est important de prendre conscience de ces sujets cruciaux pour nos avenirs.
C'est un vrai plaisir de relire les oeuvres de jeunesse de monsieur Bilal. Personnellement c'est un bain de jouvence qui me rajeunit de (censuré) décennies.
Bien sûr les couleurs ont pris de l'âge (elles aussi) mais je les trouve très agréables et piles dans l'esprit des histoires contées.
Probablement que les différents intervenants à leurs corps défendants ne diront pas grand-chose aux jeunes lecteurs mais cela a gardé tout son humour noir, grinçant et toute sa modernité.
Qui avons nous en Guest Stars : Leonid l'envahisseur de l'Afghanistan, Jimmy le planteur de cacahuètes, Henry le prix Nobel de la paix controversé et surtout notre grand chasseur national de diamants, de pays pauvre.
Un vrai petit pamphlet anticolonialiste, antimilitariste qui n'a rien perdu de son actualité (je vous laisse le choix de nouveaux prénoms). Tout cela est très habilement habillé dans des histoires de SF qui se suffisent à elles-mêmes.
J'aime beaucoup les premiers traits de Bilal. Ils sont peut-être plus classiques que ses dessins ultérieurs mais je les trouve moins froids et on distingue facilement les personnages.
Une très bonne lecture d'une oeuvre qui n'a pas vieilli.
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Ainsi se tut Zarathoustra
Je sors un peu déçu de ma lecture de l'oeuvre de Nicolas Wild. L'auteur à un vrai talent pour conter des histoires originales, exotiques et qui s'inscrivent dans une actualité qui nous touche au quotidien. Son dessin est fluide, dynamique et met en valeur les expressions et sentiments de ses personnages presque toujours inspirés de personnes réelles. J'ajoute un récit parfois très intéressant sur les bases (assez succinctes) du zoroastrisme, de l'histoire des Persis et quelques fragments de l'histoire contemporaine de l'Iran islamique. Nicolas Wild aime à se mettre en scène parfois dans l'auto-dérision avec un humour bien agréable. Que du bon me direz-vous, mais si je reconnais toutes ces qualités, je n'ai pas du tout accroché au personnage de Cyrus qui est la base du récit. Je lis et comprends Cyrus comme un fils à papa bourré de thunes acquises sous la monarchie du Shah comme fils gâté d'un grand propriétaire terrien. Le voilà au MIT (sûrement pas avec son salaire de placier dans un théâtre) avec une action revendicatrice pseudo communiste peu risquée car quand cela sent le moisi un billet d'avion le conduit avenue Foch (n'est pas Mohamed Ali qui veut). Toute la suite est à l'avenant avec champagne, résidence à Genève ou soirée aux ambassades. C'est le résultat de la sueur des paysans iraniens des années 60 qui paye cela. Je ne sais pas si Nicolas Wild a voulu faire une critique du régime des Mollahs mais pour moi c'est raté. Je les trouve même plutôt sympas dans le livre. Cyrus est déserteur, fils d'un proche du Shah, blasphémateur en pays d'Islam et provocateur impénitent, bien des services secrets auraient été plus expéditifs surtout comme ancien membre du Tudeh. Il récupère même une grande partie de sa fortune. Cool Je trouve la construction du livre mal équilibrée. La partie voyage (limite club entre-soi) m'a ennuyé par moment et est trop longue à mon goût. J'ai quand même bondi quand on fait parler un chauffeur de taxi qui présente le Shah comme "un saint homme". p26. Je pense que les familles qui ont eu affaires à la SAVAK pensent autrement. De même la fin expéditive sur le procès laisse la porte ouverte à de nombreuses questions. Une lecture intéressante et plaisante mais aussi assez superficielle en regard des sujets abordés.
Un peu de tarte aux épinards
Marie Madeleine Madac Miremont, c'est un peu la Bécassine de Machy...;. des machins et des machines... :-) C'est bon enfant, bien pensé, finement maitrisé concernant la traduction de l'anglais au français... :-) La suite nous parle des Vory v zakone, une mafia georgienne, qui a fait l'actualité en Alsace, en vrai !!... :-)
Monsieur Vadim
J'ai l'impression que les histoires de gangsters mettant en vedette des personnes âgées sont en train de devenir un genre. Cette série est pas mal avec cet ancien de la légion étrangère qui va se retrouver au fil des événements dans une guerre entre deux bandes rivales. J'ai bien aimé comment il y a des ordures et des gens un peu plus sympathiques dans les deux camps, disons ce qui m'a le plus intéressé dans le scénario s'est les différentes relations que notre vieux héros entretiens entre les différents criminels. Le seul point faible que j'ai trouvé est que certains passages sont un peu confus, il faut dire que plusieurs protagonistes de cette histoire sont des fins manipulateurs alors c'est un peu dur de s'y retrouver. L'humour fonctionne bien et il y a pas trop de scènes d'actions. J'ai bien aimé le dessin que je trouve très dynamique et expressif. J'aime bien les couleurs ici. C'est typiquement le genre de dessin comique-réaliste qui me donne envie de lire une bande dessinée.
L'Idole dans la bombe
Il y a des moments comme ça où une nouvelle change totalement l’état d’esprit, bon comme mauvais, grave comme futile. Je viens d’apprendre la sortie du 3ème tome (et conclusion) de cette série que j’affectionne tant, après 14 ans d’absence ... Autant vous dire que je suis en grande joie, je n’y croyais plus du tout, je la pensais abandonnée. Bref la good news du jour !! Je l’ai découverte dans feu la collection 32, j’ai tout de suite accroché. Je trouve la partie graphique sans fioritures et très agréable, Jérôme Jouvray possède un trait simple, moderne et efficace qui me convient parfaitement. Le dessin est magnifié par de très belles couleurs, malgré les ambiances sombres je les trouvent chaleureuses, je ne connais pas la technique mais j’aime. Un grand plaisir à parcourir les pages. Au scénario, Stéphane Presle que je ne connaissais pas, nous propose un récit sous forme de fable, inspiré de la guerre froide et de la course à la bombe. C’est tout sauf linéaire, il y a énormément de personnages, et choses rares ils sont tous réussis et intéressants. La narration est fluide, on passe de l’un à l’autre facilement. Franchement du tout bon à ce jour, maintenant j’espère juste une fin en apothéose et absurde, en adéquation avec le plaisir éprouvé durant mes nombreuses lectures. Quoiqu’il en soit, après Sasmira, Prophet … bien content de voir arriver une conclusion, j’ai encore bon espoir pour L’éducation des assassins :)
Toutes les morts de Laila Starr
Pas toujours évident de trouver une accroche pour un avis, si je devais définir ce comics en un mot : Génialissime ! Je déambulais dans ma librairie préférée et soudain mon œil gauche fût attiré par une jolie couverture, puis par un nom d'un des auteurs, celui de Ram V. Et là, ça fait tilt, mais oui il a scénarisé These Savage Shores. Hop, dans le panier. La naissance d'un petit Darius va provoquer une restructuration chez les dieux et Mort se voit congédiée et envoyée sur Terre en simple mortelle dans le corps de Laila Starr, tout juste décédée, car ce petit garçon va découvrir le secret de la vie éternelle et ainsi mettre notre grande faucheuse au chômage. Ram V a concocté une merveille de conte philosophique et poétique sur la place dans notre monde de la vie et la mort. La narration est fluide et toute en sensibilité. Des personnages attachants qui vont évoluer durant le récit car chaque chapitre fait un bon de quelques années dans le futur, après chacunes des morts de Laila. On visite l'Inde, de Bombay à une plage de Goa, ainsi que son folklore fantastique. Un conte contemplatif qui n'oublie pas de nous faire réfléchir, où l'émotion transpire, sans oublier la petite touche d'humour. De la poésie. Je découvre Filipe Andrade, il a un talent fou. Un grand format qui permet d'admirer toutes ses superbes planches qui défilent sous mes yeux et la colorisation "flashy" dans les tons roses, mauves et bleus apportent cette ambiance singulière d'une Inde mystérieuse. J'ai pris une claque tellement c'est beau. Un petit mot pour le traducteur, il a fait un super boulot. Pas culte, enfin pas encore, mais ce comics mérite 5 étoiles et un énorme coup de cœur. "Je veux arriver à la fin Avec des cicatrices à montrer Traces des décisions difficiles prises Par un cœur imprudent" Cicatrices - Akur Puri
Buck - La nuit des Trolls
Comme d’habitude dans cette belle collection, la maquette est jolie, le dessin itou et on a là un album intéressant. Qui s’adresse peut-être aux plus jeunes (malgré certaines séquences et quelques textes peut-être un peu durs à saisir pour eux), mais qui peut aussi contenter des lecteurs plus âgés. Car, par-delà l’habillage, ce conte brasse quelques idées fortes. Nous sommes en Scandinavie, dans des paysages à la fois beaux et rudes, dans une des marches du peuplement humain, alors que le christianisme lutte pour éradiquer pensée et imaginaire nordique – trolls en tête. Le personnage principal est une sorte de chien, Buck (je ne sais pas si Demont a choisi ce nom en souvenir du chien de « L’appel de la forêt » de London, mais il y a quelques parallèles – comme la frontière tenue entre sauvagerie et « civilisation »). Mais un chien franchement atypique, puisque portant toujours sur lui sa cabane, ce qui le transforme en une sorte de tortue canine improbable. L’histoire se laisse lire agréablement et rapidement (peu de texte), et sait garder un certain mystère (trop accentué parfois, certaines planches étant un peu difficile à déchiffrer car trop sombres). A découvrir en tout cas. Note réelle 3,5/5.
We live
Une nouvelle – énième diront les blasés (dont je suis parfois) – série post-apocalyptique. Il faut donc que les auteurs se démarquent de la flopée de séries ayant déjà passablement défriché le terrain du genre. Je dois dire qu’ils y parviennent en partie. D’abord sur l’aspect proprement graphique. On a là un mixe entre du comics pur et dur et une esthétiques japonisante proche du studio Ghibli (Miyazaki bien sûr, mais aussi Takahata – dont le superbe « Tombeau des lucioles » jouait lui aussi, comme ici, sur une fratrie tentant de résister au désastre, envers et contre tout, la grande sœur essayant de cacher à son jeune frère la dure réalité). Quelques accointances avec « La route » de Cormac Mc Carthy (d’ailleurs, dans les premières pages, des personnages arrivent devant un hôtel nommé « Cormac’s », alors qu’un personnage demande « comment est la route ? ») Je ne suis pas forcément fan de cet aspect graphique, mais il est efficace et possède de réelles qualités – que certains apprécieront sans doute davantage que moi. Je regrette aussi que, comme souvent dans ce type d'histoire, il existe un décalage entre le temps relativement court écoulé entre notre époque et la "catastrophe" et les mutations et/ou changements, qui me paraissent ici trop importants alors que l'histoire se déroule en 2084. Je ne sais pas vers quoi les auteurs vont faire dévier la série dans les albums suivants – j’espère juste que le fantastique et une esthétique de super-héros (entrevue dans les dernières pages) ne s’inviteront pas trop (affaire de goûts personnels). Mais, en l’état, c’est un album agréable à lire, qui alterne passages très violents avec d’autres presque poétiques (couleurs et images). A noter que les auteurs ont glissé dans l’album une série de QR codes menant vers des musiques composées spécialement pour cet album – je n’ai pas été vérifier.
Stillwater
Je ressors mitigé de ma lecture. Je ne suis pas convaincu par le déroulement des évènements, je trouve que l’ensemble manque de crédibilité, même si on accepte les prémices intrigantes de l’histoire, avec cette ville mystérieuse où personne ne meurt ou ne vieillit. Je n’ai tout simplement pas cru en cette bourgade complètement isolées qui arrivent à survivre pendant des décennies et convaincre le monde extérieur que tout est normal. Pas cru en ce juge autoritaire et sa milice, qui empêche les gens d’aller et venir librement. Et je trouve que les évènements du deuxième tome (encore non paru en français au moment où j’écris ces lignes) versent encore plus dans l’invraisemblable et le ridicule. J’ai aussi eu du mal avec la violence omniprésente… violence gratuite, puisque les différents protagonistes s’en remettent toujours, les blessures par balle se referment, les têtes coupées repoussent. Bon, je mets quand même 3/5 (de justesse) parce que je reconnais un talent narratif aux auteurs. L’histoire est prenante, et j’ai avalé les 2 tomes assez rapidement. Mais disons que je ne suis pas pressé de découvrir la suite.
Le Droit du sol
Ma copine a pu m'emprunter cette BD à la bibliothèque de sa fac, et j'en suis bien content parce que le sujet m'intéressait beaucoup, avec les nombreux débats autour du nucléaire qui sont plus présents aujourd'hui entre anti et pro. Des débats animés qu'il me semble important d'avoir, au vu de ce qui est produit par le nucléaire en compensation de notre énergie. Davodeau parle ici de l'industrie nucléaire mais surtout de la façon dont l'homme occupe son environnement. En traversant à pied une partie de la France, partant de cette grotte aux peintures si anciennes, on traverse une France rurale, propice aux réflexions introspectives et aux discussions qu'il a eu avec divers protagonistes de la question. Et effectivement, le nucléaire en prend pour son grade (même s'il avoue ne pas avoir interrogé des pro-nucléaires, estimant que leur avis est déjà largement assez diffusé). Ce que je retiens surtout de tout cela, c'est que dans le débat pro et anti-nucléaire, très rarement le véritable problème est abordé : la question de notre dépendance à l'énergie et la décroissance. Ces idées anti-capitalistes sont exposées dans la BD et me semblent les plus pertinentes quant à la question de notre utilisation de l'énergie. Faut-il continuer de produire autant d'énergie ou au contraire chercher à en utiliser le moins possible ? Dans ce genre d'idée, le nucléaire devient alors inutile, pour peu que l'on fasse l'effort de s'en passer. Parce que, mine de rien, la question des déchets nucléaires ne semble largement pas réglée, loin s'en faut. C'est bien beau de les enterrer (en espérant qu'ils n'explosent pas dans l'intervalle) et d'attendre 100.000 ans qu'ils soient inoffensifs, mais je pense que l'on s'en fiche bien de ce qu'il va advenir de tout cela après nous. Une sorte de pensée qui refoule le tout dans un avenir lointain, loin de nous, qui ne nous concerne plus. Une pensée qui me semble bien aller avec cette idée de capitalisme, où l'avenir n'est qu'incertain et le présent essentiel, à conserver et à maintenir. Ce n'est pas sans me rappeler les mots de l'économiste Keynes qui disait "A long terme, on est tous mort". Bref, la BD explore le temps d'une marche longue la France profonde et la façon dont nous occupons ce sol, en l'utilisant pour enfouir les déchets les plus dangereux jamais crée par l'homme. C'est une très bonne BD, rythmée par des pas lents, avec des dialogues prenants et saisissants (la façon dont sont traités les opposants dans le dernier dialogue ...), le tout enrobé dans une volonté claire mais pas moralisatrice d'exposer ce qu'il se passe réellement. Et je comprends bien mieux la réflexion qu'ont les anti-nucléaires sur ce sujet. Un des nombreux sujets pour lesquels il va falloir se battre dans les prochaines années. Parce que c'est important de prendre conscience de ces sujets cruciaux pour nos avenirs.
Mémoires d'outre-espace
C'est un vrai plaisir de relire les oeuvres de jeunesse de monsieur Bilal. Personnellement c'est un bain de jouvence qui me rajeunit de (censuré) décennies. Bien sûr les couleurs ont pris de l'âge (elles aussi) mais je les trouve très agréables et piles dans l'esprit des histoires contées. Probablement que les différents intervenants à leurs corps défendants ne diront pas grand-chose aux jeunes lecteurs mais cela a gardé tout son humour noir, grinçant et toute sa modernité. Qui avons nous en Guest Stars : Leonid l'envahisseur de l'Afghanistan, Jimmy le planteur de cacahuètes, Henry le prix Nobel de la paix controversé et surtout notre grand chasseur national de diamants, de pays pauvre. Un vrai petit pamphlet anticolonialiste, antimilitariste qui n'a rien perdu de son actualité (je vous laisse le choix de nouveaux prénoms). Tout cela est très habilement habillé dans des histoires de SF qui se suffisent à elles-mêmes. J'aime beaucoup les premiers traits de Bilal. Ils sont peut-être plus classiques que ses dessins ultérieurs mais je les trouve moins froids et on distingue facilement les personnages. Une très bonne lecture d'une oeuvre qui n'a pas vieilli.