Une histoire marrante et muette en plusieurs chapitres d'un homme atteint d'une phobie des poissons. Il fait de sacrées têtes quand il en croise un. Il se prend tout d'abord le bec avec un chat qu'il soupçonne d'être rancunier, puis un cerf, mais aussi un ours qui tentait de ramasser des saumons. La suite de l'album vire carrément à une espèce de délire où les humains se transforment en poisson causée par on ne sait quelle mystérieuse épidémie.
C'est assez rare de lire de la bande dessinée taïwanaise. J'ai parfois du mal avec les albums muets, ici cela marche bien et la lecture est plutôt rapide.
Un avis rapide qui confortera la bonne note de cet album.
Je ne m’attendais pas vraiment à ça, enfin si pour la partie trek mais beaucoup moins à la personnalité de l’auteur, il est plutôt loin de l’aventurier que je m’imaginais. Et cette différence fait pas mal dans le résultat, du moins ça m’a agréablement surpris.
J’ai lu l’album en plusieurs fois (et je conseille de faire de même), mais à chaque fois j’étais content de reprendre la route avec l’auteur. Je trouve qu’il propose quelque chose d’assez intéressant dans le résultat.
Americana arrive à conjuguer pas mal de thématiques qui m’ont pour la plupart passionner, voyage, peinture de l’Amérique, résilience …
La partie graphique sobre et lisible accompagne parfaitement ce gros pavé. Content de l’avoir lu.
Bah tout comme Noirdésir, une lecture pas désagréable mais qui ne me marquera pas vraiment.
N’étant pas féru de foot, ce n’est pas le sujet qui m’a attiré mais bien le nom des auteurs.
Après son aventure chez les vikings, Michalak renoue avec un récit du quotidien, j’ai trouvé son trait détaillé et parfait pour le genre, j’aime bien ses têtes bien identifiables. On ajoute à ça des couleurs bien senties, ce qui donne une partie graphique solide et efficace. Les pages sont plus grandes mais ça m’a fait penser à Ma révérence dans le style. En tout cas, on avale la centaine de pages très facilement.
Kris brasse plusieurs thèmes avec cette histoire sur un ton feel good. On suit principalement notre héros passionné, mais autour de lui gravite une multitude de personnages et de sous intrigues, heureusement on n’est jamais perdu.
En fait, tout est bien fait, c’est fluide, léger mais sans doute trop pour véritablement me titiller. La toute fin m’a quand même fait sourire.
Effectivement une œuvre qui ne révolutionne pas le genre.
J'ai lu cette série parce que j'aime bien les personnages de filles délinquantes qu'on retrouve souvent dans les mangas et de ce coté là je fus bien servit. On a encore droit à des gags sur la fille super-badass qui semble capable de tout faire, mais ça me fait toujours rigoler. Parce que oui niveau scénario on est vraiment au pays des clichés pour n'importe qui habitué à consommer des œuvres venant de l'archipel nipponne: les personnages vont au festival d'été en costume traditionnel, un quiproquo va temporairement séparer les deux personnages principaux, une des filles est malade et l'autre va la soigner....manque juste un épisode où elles iraient aux sources d'eaux chaudes ou à la plage !
Mais bon malgré toute cela reste une lecture sympathique parce que c'est tout de même bien fait et les personnages sont attachantes. Il faut dire que j'aime bien le style du dessin donc cela m'a aidé à passer au travers des trois tomes sans problèmes.
Je continue mon exploration des albums scénarisés par Jim comme on continue celle de l'esprit d'un auteur et d'un homme. Avec l'album précédent, Rester jeune à tout prix, publié cinq ans avant celui-ci, je faisais le constat que l'auteur, ou en tout cas son avatar dans la BD, reflétait une véritable insécurité et instabilité. A en croire cet album suivant, cela semble avoir effectivement résulté en une déprime manifeste qui a inspiré sa nouvelle publication, co-scénarisée par Gaston.
Cette fois, exit le dessin très dynamique et vivant de Fredman qui n'aurait pas collé au sujet, ni même celui de Jim lui-même. A la place, le dessin est réalisé par Gil, qui n'a pas publié grand-chose d'autre à part cet album et quelques collectifs. Son style est assez inégal. Je suis amateur de sa ligne claire et des couleurs chaudes de Sébastien Brunet pour les scènes lumineuses. Ses personnages sont plutôt réussis, et il sait dessiner de jolies femmes. Toutefois, on note ici et là quelques faiblesses techniques, notamment des visages parfois ratés. De même, les couleurs ne fonctionnent plus pour les scènes nocturnes où l'utilisation du numérique se fait trop visible.
Côté scénario, cet album explore la déprime du quotidien en enchaînant de courtes scènes où les personnages se croisent et se répondent, entre petits diagnostics psychologiques et gags rapides. L'intention est bonne et certaines idées touchent juste, parfois amusantes, parfois plus touchantes. Mais l'ensemble reste inégal : quelques scènes fonctionnent, beaucoup tombent à plat et installent une atmosphère plus morose que réellement comique. L'humour devient en outre assez vite répétitif, avec une perte notable d'inspiration au fil des pages. Et surtout, les personnages sont relativement antipathiques, certes centrés sur eux-mêmes comme tout bon dépressif, mais également méchants avec leurs proches, ne trouvant trop souvent de réconfort que dans la critique et le rabaissement des autres. Ce n'est pas drôle et un peu malsain.
C'est une BD qui veut mêler humour et introspection mais qui oscille trop pour convaincre pleinement et rebute un peu par son choix de personnages.
Une BD étrange, adaptée d'une nouvelle que je ne connaissais pas d'une auteure que je ne connais pas non plus. C'est d'ailleurs très bien d'avoir mis une indication biographique de l'autrice d'origine. Je ne pensais pas que cette nouvelle aurait fait scandale à l'époque, et pourtant ...
La BD est une adaptation et c'est sans doute une force et une faiblesse. Je sens à travers l'adaptation tout l'aspect progressif du récit jusqu'au point final, qu'on peut deviner d'ailleurs avant qu'il n'arrive. C'est une histoire qui se déroule très lentement, presque à chaque seconde. Cette construction minutieuse, presque millimétrée, est aussi un défaut du récit puisque muet la plupart du temps, il se lit finalement vite et ne tient que par l'intérêt du final, que j'ai malheureusement senti arriver très très vite.
De fait, ce qui est le plus notable, c'est le dessin qui semble inspiré de divers artistes notamment Norman Rockwell et son fameux trait si caractéristique. C'est une sorte de peinture année 50, allant parfaitement avec le ton et donnant une atmosphère caractéristique des affiches et tableaux de cette époque. Cette idée est bien menée mais je dois avouer qu'elle fait un peu solitaire dans l'ensemble. Ce n'est pas suffisant, en tout cas à mon gout, pour m'accrocher totalement à la BD.
En fin de compte, je suis bien embêté pour noter la BD. Son idée n'est pas follement originale de nos jours, beaucoup d’œuvres ont exploré dans ce sens avec parfois plus de mordant et de réflexion. Ici ça reste en surface, mais encore une fois c'est l'adaptation d'une nouvelle datant des années 50. Dois-je saluer l'idée ou faire remarquer qu'aujourd'hui elle n'est plus si novatrice ? D'autant que la BD ne dépasse pas un cadre qui se ressent très vite, la mise en place lente d'une situation jusqu'au final explosif. Et c'est ce qui m'empêche de la recommander, puisque je ne vois pas ce qui m'intéresserait suffisamment pour l'acheter et la relire. Bref, un sentiment partagé mais pas franchement positif à son égard !
Une nouvelle bande dessinée d'Alain Ayroles, c'est toujours la fête pour un bédéphile. C'est donc tout naturellement que je me suis précipité en librairie et je n'ai pas trop été déçu ! Encore une fois, Ayroles accouche à la fois d'un bel objet et d'une histoire puissante. Les jeux de pouvoirs et de domination qu'il met en scène sont savamment mis en place avec l'art qu'on lui connaît. Ses personnages sont intelligemment écrits, et même si on est parfois dans le domaine de la caricature, il sait faire sortir les protagonistes de cette ornière. Ainsi, notre perception des personnages principaux change constamment, au fur et à mesure qu'on découvre leurs vilenies ou leur excessive naïveté. L'univers du XVIIIe siècle français est en cela très bien rendue, avec l'hypocrisie qu'on lui connaît. L'auteur menace toutefois régulièrement de réduire le siècle des Lumières à cette hypocrisie, et c'est à mon sens un peu dommage, car il bénéficie quand même d'une richesse culturelle indéniable. Certes, Ayroles la met bien en scène mais toujours à travers ce prisme de l'hypocrisie d'une élite déconnectée du vrai peuple.
D'un côté, on est contents de voir cette description d'une noblesse d'Ancien Régime, qui n'invoque le progrès, la philosophie et la culture que pour mieux se conforter dans un entre-soi détestable, à milles lieues des vertus invoquées au sein même d'une religion affichée qui ne signifie plus rien à leurs yeux, ou d'un athéisme étonnamment plus dogmatique encore que la religion qui le précéda. Heureusement, au fur et à mesure des 3 tomes parus à ce
Ce contact avec le Nouveau Monde est d'ailleurs une des grandes surprises du récit pour ma part (mais révélé dès la lecture de la 4e de couverture, puisqu'il suffit de lire le titre des deux tomes à venir pour le comprendre). Je ne m'attendais pas à ce que le récit explore le lien entre l'Ancien Régime et les colonies américaines, cela donne une ampleur inattendue au récit : on s'attendait aux Liaisons dangereuses et on se retrouve avec Le Dernier des Mohicans en plus ! Belle surprise, qui permet à Ayroles de s'amuser avec ce qu'il préfère : le récit d'une colonisation cynique où les innocents sont écrasés par les politiques et les commerçants. Même s'il n'atteint pas ici le ton épique de Les Indes fourbes, il nous offre un récit bien différent, qui étend ses ramifications petit à petit jusqu'à nous plonger dans l'Histoire, la vraie, sans qu'on s'y attende vraiment.
Le tome 2 nous plonge déjà dans l'univers dangereux des Grands Lacs avec une réussite indéniable, mais avec le tome 3, c'est la consécration ! Les différents fils narratifs y trouvent une conclusion plus que satisfaisante, y compris un fil narratif essentiel du premier tome dont on n'attendait pas la suite ici. Surtout, le récit nous immisce peu à peu dans les guerres franco-britanniques qui viennent envahir le sol canadien, vues par de multiples points de vue, ceux des colons, des soldats, mais aussi des indiens. Ce qui est fort, c'est que malgré le (très) grand nombre de points de vue, le récit conserve tout le temps sa fluidité !
Au dessin, Richard Guérineau n'a certes pas le génie de Juanjo Guarnido, mais il a néanmoins une jolie patte graphique, qui colle bien avec l'univers d'Ayroles. Manquant peut-être un peu de finesse par rapport au raffinement extrême du XVIIIe siècle français, le dessin se révèle parfaitement efficace quand il s'agit de dépeindre le grand nord canadien. Élégant, mais brutal quand il le faut, le dessin de Guérineau accompagne à point nommé les retournements de situation et autres jeux de manipulation sournoise qui ponctuent le récit.
Là aussi, on sent Guérineau très à son aise particulièrement dans un tome 3 où les conflits (plus ou moins) larvés éclatent, et où la guerre s'impose de plus en plus à des autochtones qui n'ont rien demandé. Même si ces guerres restent en toile de fond du récit, elles confèrent au tome 3 un ton plus grandiose que les précédents, peut-être un peu plus sérieux alors que paradoxalement, en même temps, les manigances du chevalier de Saint-Sauveur deviennent des ressorts plus ouvertement comiques (pour un peu, on se croirait dans du Goscinny, par moments !).
Peut-être mon seul reproche serait-il de nous avoir vendu une trilogie, avant de découvrir qu'il va y avoir un tome 4. Mais bon, vu le cliffhanger du tome 3, il est difficile de ne pas attendre le tome 4 avec la même impatience que les autres ! Un arc narratif s'est clairement refermé et ces 3 tomes pourront se lire comme une trilogie à peu près complète (sauf qu'on ignore toujours l'identité de Mme de ***, qui sera probablement au cœur des prochains volumes). L'aventure canadienne semble terminée, mais espérons que la suite de la saga soit au même niveau !
En tous cas, Le Démon des Grands Lacs clôt dignement une belle et grande trilogie, tout en ouvrant de belles perspectives pour la suite. Le chevalier de Saint-Sauveur va sûrement voir son passé ressurgir et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a plus que hâte !
Je connaissais l’expression « strange fruit », et j’avais déjà entendu la chanson de Billie Holiday, sans l’avoir vraiment retenue.
Cet album permet de resituer la composition du texte par Abel Meeropol, son interprétation par Billie Holiday, mais aussi – c’est presque parfois aussi, voire plus important – de resituer le contexte.
Deux biographies en une donc. Celle de Billie Holiday, dont la carrière a été freinée, voire en partie gâchée par la consommation d’alcool et de drogue, mais aussi le racisme sévissant aux États-Unis. Il est intéressant de voir qu’elle a mis un certain temps avant de chanter « Strange fruit », car au départ peu concernée par une chanson « politique » (la chanson dénonce les lynchages de « Nègres » dans le sud des États-Unis).
Mais c’est surtout l’occasion de connaitre Abel, resté dans l’anonymat, compositeur « engagé », dont les convictions et la rigueur morale lui coûteront une carrière brillante (avant et pendant la guerre, puis au temps du Maccarthysme, sa défense des « Nègres » étant assimilé à du communisme, et donc amenant à le blacklister).
On l’a bien compris, c’est aussi la société américaine qui est mise à nu par cette biographie bicéphale. Le parangon des libertés et de la démocratie est aussi le pays de la ségrégation et de la chasse aux sorcières du maccarthysme.
Ce dernier aspect – en plus de découvrir au détour de quelques pages certains des très grands noms du jazz – ajoute à l’intérêt purement biographique de l’album.
Mais, si le dessin est agréable, et si le sujet est intéressant, j’ai trouvé que la narration aurait pu être moins retenue, plus dynamique.
Ça reste une lecture que j’ai trouvée intéressante en tout cas.
Avis subjectif, pour un album pas très courant, et qui je pense plaira surtout aux amateurs de l’auteur. Mais aussi aux lecteurs curieux, férus de poésie – surréaliste essentiellement. Et comme je fais partie de ces deux catégories, voilà un album que j’ai grandement apprécié !
L’album est vite lu, car totalement muet. Même s’il y a un récit sous-jacent, c’est surtout une suite d’images, de rêveries, l’exploration de l’imaginaire de Moebius.
J’ai parlé d’une lecture rapide. Certes. Mais elle en appelle presque à l’infini d’autres, pour observer les détails. Car Moebius allie ici la minutie et l’épure, dans un dessin excellent, souvent hypnotique et onirique.
Giraud/Moebius a toujours aimé les déserts, les a souvent représentés, dans les Blueberry de façon réaliste, et dans pas mal d’œuvres moebiusiennes de façon plus épurée, comme c’est le cas ici. Ses visites aux États-Unis, au Mexique – et probablement l’usage de substances « exotiques » – l’ont fortement inspiré, pour donner ici quelque chose de superbe visuellement, et d’intrigant intellectuellement.
Une lecture envoûtante.
Voilà un album franchement inclassable.
Une petite curiosité qu’on ne croise pas partout. Mais cette collection Atome m’attire généralement. J’aime bien la maquette, et on peut y trouver des histoires originales.
C’est le cas ici, même si j’ai trouvé le scénario à la fois « léger » et obscur. En tout cas pas mal foutraque.
C’est ainsi que nous suivons un héros bicéphale à double personnalité, Suplex et Caltex donc, qui rêvent de devenir acteur, et croient d’ailleurs y être parvenus, dans un Hollywood futuriste où sont singés les grands studios et quelques producteurs/réalisateurs mégalomanes. Nos deux têtes doivent hélas faire face à un iconoclaste extrémiste (aux airs de gourou), qui crie sa haine des grands cinéastes, et les prend pour cible (alors qu’ils croient que tout fait partie d’un scénario et d’un film en cours de tournage).
Disons que ça se laisse lire, mais l’ensemble est très décousu, et m’a un peu perdu.
J’ai par contre bien aimé le dessin, dans un style atome intéressant, et l’usage d’une bichromie discrète.
Une petite curiosité à redécouvrir à l’occasion.
Note réelle 2,5/5.
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Ichthyophobia
Une histoire marrante et muette en plusieurs chapitres d'un homme atteint d'une phobie des poissons. Il fait de sacrées têtes quand il en croise un. Il se prend tout d'abord le bec avec un chat qu'il soupçonne d'être rancunier, puis un cerf, mais aussi un ours qui tentait de ramasser des saumons. La suite de l'album vire carrément à une espèce de délire où les humains se transforment en poisson causée par on ne sait quelle mystérieuse épidémie. C'est assez rare de lire de la bande dessinée taïwanaise. J'ai parfois du mal avec les albums muets, ici cela marche bien et la lecture est plutôt rapide.
Americana
Un avis rapide qui confortera la bonne note de cet album. Je ne m’attendais pas vraiment à ça, enfin si pour la partie trek mais beaucoup moins à la personnalité de l’auteur, il est plutôt loin de l’aventurier que je m’imaginais. Et cette différence fait pas mal dans le résultat, du moins ça m’a agréablement surpris. J’ai lu l’album en plusieurs fois (et je conseille de faire de même), mais à chaque fois j’étais content de reprendre la route avec l’auteur. Je trouve qu’il propose quelque chose d’assez intéressant dans le résultat. Americana arrive à conjuguer pas mal de thématiques qui m’ont pour la plupart passionner, voyage, peinture de l’Amérique, résilience … La partie graphique sobre et lisible accompagne parfaitement ce gros pavé. Content de l’avoir lu.
Tous Ensemble !
Bah tout comme Noirdésir, une lecture pas désagréable mais qui ne me marquera pas vraiment. N’étant pas féru de foot, ce n’est pas le sujet qui m’a attiré mais bien le nom des auteurs. Après son aventure chez les vikings, Michalak renoue avec un récit du quotidien, j’ai trouvé son trait détaillé et parfait pour le genre, j’aime bien ses têtes bien identifiables. On ajoute à ça des couleurs bien senties, ce qui donne une partie graphique solide et efficace. Les pages sont plus grandes mais ça m’a fait penser à Ma révérence dans le style. En tout cas, on avale la centaine de pages très facilement. Kris brasse plusieurs thèmes avec cette histoire sur un ton feel good. On suit principalement notre héros passionné, mais autour de lui gravite une multitude de personnages et de sous intrigues, heureusement on n’est jamais perdu. En fait, tout est bien fait, c’est fluide, léger mais sans doute trop pour véritablement me titiller. La toute fin m’a quand même fait sourire.
La Belle & la Racaille
Effectivement une œuvre qui ne révolutionne pas le genre. J'ai lu cette série parce que j'aime bien les personnages de filles délinquantes qu'on retrouve souvent dans les mangas et de ce coté là je fus bien servit. On a encore droit à des gags sur la fille super-badass qui semble capable de tout faire, mais ça me fait toujours rigoler. Parce que oui niveau scénario on est vraiment au pays des clichés pour n'importe qui habitué à consommer des œuvres venant de l'archipel nipponne: les personnages vont au festival d'été en costume traditionnel, un quiproquo va temporairement séparer les deux personnages principaux, une des filles est malade et l'autre va la soigner....manque juste un épisode où elles iraient aux sources d'eaux chaudes ou à la plage ! Mais bon malgré toute cela reste une lecture sympathique parce que c'est tout de même bien fait et les personnages sont attachantes. Il faut dire que j'aime bien le style du dessin donc cela m'a aidé à passer au travers des trois tomes sans problèmes.
Ma toute petite déprime et moi
Je continue mon exploration des albums scénarisés par Jim comme on continue celle de l'esprit d'un auteur et d'un homme. Avec l'album précédent, Rester jeune à tout prix, publié cinq ans avant celui-ci, je faisais le constat que l'auteur, ou en tout cas son avatar dans la BD, reflétait une véritable insécurité et instabilité. A en croire cet album suivant, cela semble avoir effectivement résulté en une déprime manifeste qui a inspiré sa nouvelle publication, co-scénarisée par Gaston. Cette fois, exit le dessin très dynamique et vivant de Fredman qui n'aurait pas collé au sujet, ni même celui de Jim lui-même. A la place, le dessin est réalisé par Gil, qui n'a pas publié grand-chose d'autre à part cet album et quelques collectifs. Son style est assez inégal. Je suis amateur de sa ligne claire et des couleurs chaudes de Sébastien Brunet pour les scènes lumineuses. Ses personnages sont plutôt réussis, et il sait dessiner de jolies femmes. Toutefois, on note ici et là quelques faiblesses techniques, notamment des visages parfois ratés. De même, les couleurs ne fonctionnent plus pour les scènes nocturnes où l'utilisation du numérique se fait trop visible. Côté scénario, cet album explore la déprime du quotidien en enchaînant de courtes scènes où les personnages se croisent et se répondent, entre petits diagnostics psychologiques et gags rapides. L'intention est bonne et certaines idées touchent juste, parfois amusantes, parfois plus touchantes. Mais l'ensemble reste inégal : quelques scènes fonctionnent, beaucoup tombent à plat et installent une atmosphère plus morose que réellement comique. L'humour devient en outre assez vite répétitif, avec une perte notable d'inspiration au fil des pages. Et surtout, les personnages sont relativement antipathiques, certes centrés sur eux-mêmes comme tout bon dépressif, mais également méchants avec leurs proches, ne trouvant trop souvent de réconfort que dans la critique et le rabaissement des autres. Ce n'est pas drôle et un peu malsain. C'est une BD qui veut mêler humour et introspection mais qui oscille trop pour convaincre pleinement et rebute un peu par son choix de personnages.
La Loterie
Une BD étrange, adaptée d'une nouvelle que je ne connaissais pas d'une auteure que je ne connais pas non plus. C'est d'ailleurs très bien d'avoir mis une indication biographique de l'autrice d'origine. Je ne pensais pas que cette nouvelle aurait fait scandale à l'époque, et pourtant ... La BD est une adaptation et c'est sans doute une force et une faiblesse. Je sens à travers l'adaptation tout l'aspect progressif du récit jusqu'au point final, qu'on peut deviner d'ailleurs avant qu'il n'arrive. C'est une histoire qui se déroule très lentement, presque à chaque seconde. Cette construction minutieuse, presque millimétrée, est aussi un défaut du récit puisque muet la plupart du temps, il se lit finalement vite et ne tient que par l'intérêt du final, que j'ai malheureusement senti arriver très très vite. De fait, ce qui est le plus notable, c'est le dessin qui semble inspiré de divers artistes notamment Norman Rockwell et son fameux trait si caractéristique. C'est une sorte de peinture année 50, allant parfaitement avec le ton et donnant une atmosphère caractéristique des affiches et tableaux de cette époque. Cette idée est bien menée mais je dois avouer qu'elle fait un peu solitaire dans l'ensemble. Ce n'est pas suffisant, en tout cas à mon gout, pour m'accrocher totalement à la BD. En fin de compte, je suis bien embêté pour noter la BD. Son idée n'est pas follement originale de nos jours, beaucoup d’œuvres ont exploré dans ce sens avec parfois plus de mordant et de réflexion. Ici ça reste en surface, mais encore une fois c'est l'adaptation d'une nouvelle datant des années 50. Dois-je saluer l'idée ou faire remarquer qu'aujourd'hui elle n'est plus si novatrice ? D'autant que la BD ne dépasse pas un cadre qui se ressent très vite, la mise en place lente d'une situation jusqu'au final explosif. Et c'est ce qui m'empêche de la recommander, puisque je ne vois pas ce qui m'intéresserait suffisamment pour l'acheter et la relire. Bref, un sentiment partagé mais pas franchement positif à son égard !
L'Ombre des Lumières
Une nouvelle bande dessinée d'Alain Ayroles, c'est toujours la fête pour un bédéphile. C'est donc tout naturellement que je me suis précipité en librairie et je n'ai pas trop été déçu ! Encore une fois, Ayroles accouche à la fois d'un bel objet et d'une histoire puissante. Les jeux de pouvoirs et de domination qu'il met en scène sont savamment mis en place avec l'art qu'on lui connaît. Ses personnages sont intelligemment écrits, et même si on est parfois dans le domaine de la caricature, il sait faire sortir les protagonistes de cette ornière. Ainsi, notre perception des personnages principaux change constamment, au fur et à mesure qu'on découvre leurs vilenies ou leur excessive naïveté. L'univers du XVIIIe siècle français est en cela très bien rendue, avec l'hypocrisie qu'on lui connaît. L'auteur menace toutefois régulièrement de réduire le siècle des Lumières à cette hypocrisie, et c'est à mon sens un peu dommage, car il bénéficie quand même d'une richesse culturelle indéniable. Certes, Ayroles la met bien en scène mais toujours à travers ce prisme de l'hypocrisie d'une élite déconnectée du vrai peuple. D'un côté, on est contents de voir cette description d'une noblesse d'Ancien Régime, qui n'invoque le progrès, la philosophie et la culture que pour mieux se conforter dans un entre-soi détestable, à milles lieues des vertus invoquées au sein même d'une religion affichée qui ne signifie plus rien à leurs yeux, ou d'un athéisme étonnamment plus dogmatique encore que la religion qui le précéda. Heureusement, au fur et à mesure des 3 tomes parus à ce Ce contact avec le Nouveau Monde est d'ailleurs une des grandes surprises du récit pour ma part (mais révélé dès la lecture de la 4e de couverture, puisqu'il suffit de lire le titre des deux tomes à venir pour le comprendre). Je ne m'attendais pas à ce que le récit explore le lien entre l'Ancien Régime et les colonies américaines, cela donne une ampleur inattendue au récit : on s'attendait aux Liaisons dangereuses et on se retrouve avec Le Dernier des Mohicans en plus ! Belle surprise, qui permet à Ayroles de s'amuser avec ce qu'il préfère : le récit d'une colonisation cynique où les innocents sont écrasés par les politiques et les commerçants. Même s'il n'atteint pas ici le ton épique de Les Indes fourbes, il nous offre un récit bien différent, qui étend ses ramifications petit à petit jusqu'à nous plonger dans l'Histoire, la vraie, sans qu'on s'y attende vraiment. Le tome 2 nous plonge déjà dans l'univers dangereux des Grands Lacs avec une réussite indéniable, mais avec le tome 3, c'est la consécration ! Les différents fils narratifs y trouvent une conclusion plus que satisfaisante, y compris un fil narratif essentiel du premier tome dont on n'attendait pas la suite ici. Surtout, le récit nous immisce peu à peu dans les guerres franco-britanniques qui viennent envahir le sol canadien, vues par de multiples points de vue, ceux des colons, des soldats, mais aussi des indiens. Ce qui est fort, c'est que malgré le (très) grand nombre de points de vue, le récit conserve tout le temps sa fluidité ! Au dessin, Richard Guérineau n'a certes pas le génie de Juanjo Guarnido, mais il a néanmoins une jolie patte graphique, qui colle bien avec l'univers d'Ayroles. Manquant peut-être un peu de finesse par rapport au raffinement extrême du XVIIIe siècle français, le dessin se révèle parfaitement efficace quand il s'agit de dépeindre le grand nord canadien. Élégant, mais brutal quand il le faut, le dessin de Guérineau accompagne à point nommé les retournements de situation et autres jeux de manipulation sournoise qui ponctuent le récit. Là aussi, on sent Guérineau très à son aise particulièrement dans un tome 3 où les conflits (plus ou moins) larvés éclatent, et où la guerre s'impose de plus en plus à des autochtones qui n'ont rien demandé. Même si ces guerres restent en toile de fond du récit, elles confèrent au tome 3 un ton plus grandiose que les précédents, peut-être un peu plus sérieux alors que paradoxalement, en même temps, les manigances du chevalier de Saint-Sauveur deviennent des ressorts plus ouvertement comiques (pour un peu, on se croirait dans du Goscinny, par moments !). Peut-être mon seul reproche serait-il de nous avoir vendu une trilogie, avant de découvrir qu'il va y avoir un tome 4. Mais bon, vu le cliffhanger du tome 3, il est difficile de ne pas attendre le tome 4 avec la même impatience que les autres ! Un arc narratif s'est clairement refermé et ces 3 tomes pourront se lire comme une trilogie à peu près complète (sauf qu'on ignore toujours l'identité de Mme de ***, qui sera probablement au cœur des prochains volumes). L'aventure canadienne semble terminée, mais espérons que la suite de la saga soit au même niveau ! En tous cas, Le Démon des Grands Lacs clôt dignement une belle et grande trilogie, tout en ouvrant de belles perspectives pour la suite. Le chevalier de Saint-Sauveur va sûrement voir son passé ressurgir et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a plus que hâte !
Strange Fruit - La Chanson d'Abel
Je connaissais l’expression « strange fruit », et j’avais déjà entendu la chanson de Billie Holiday, sans l’avoir vraiment retenue. Cet album permet de resituer la composition du texte par Abel Meeropol, son interprétation par Billie Holiday, mais aussi – c’est presque parfois aussi, voire plus important – de resituer le contexte. Deux biographies en une donc. Celle de Billie Holiday, dont la carrière a été freinée, voire en partie gâchée par la consommation d’alcool et de drogue, mais aussi le racisme sévissant aux États-Unis. Il est intéressant de voir qu’elle a mis un certain temps avant de chanter « Strange fruit », car au départ peu concernée par une chanson « politique » (la chanson dénonce les lynchages de « Nègres » dans le sud des États-Unis). Mais c’est surtout l’occasion de connaitre Abel, resté dans l’anonymat, compositeur « engagé », dont les convictions et la rigueur morale lui coûteront une carrière brillante (avant et pendant la guerre, puis au temps du Maccarthysme, sa défense des « Nègres » étant assimilé à du communisme, et donc amenant à le blacklister). On l’a bien compris, c’est aussi la société américaine qui est mise à nu par cette biographie bicéphale. Le parangon des libertés et de la démocratie est aussi le pays de la ségrégation et de la chasse aux sorcières du maccarthysme. Ce dernier aspect – en plus de découvrir au détour de quelques pages certains des très grands noms du jazz – ajoute à l’intérêt purement biographique de l’album. Mais, si le dessin est agréable, et si le sujet est intéressant, j’ai trouvé que la narration aurait pu être moins retenue, plus dynamique. Ça reste une lecture que j’ai trouvée intéressante en tout cas.
40 days dans le désert B
Avis subjectif, pour un album pas très courant, et qui je pense plaira surtout aux amateurs de l’auteur. Mais aussi aux lecteurs curieux, férus de poésie – surréaliste essentiellement. Et comme je fais partie de ces deux catégories, voilà un album que j’ai grandement apprécié ! L’album est vite lu, car totalement muet. Même s’il y a un récit sous-jacent, c’est surtout une suite d’images, de rêveries, l’exploration de l’imaginaire de Moebius. J’ai parlé d’une lecture rapide. Certes. Mais elle en appelle presque à l’infini d’autres, pour observer les détails. Car Moebius allie ici la minutie et l’épure, dans un dessin excellent, souvent hypnotique et onirique. Giraud/Moebius a toujours aimé les déserts, les a souvent représentés, dans les Blueberry de façon réaliste, et dans pas mal d’œuvres moebiusiennes de façon plus épurée, comme c’est le cas ici. Ses visites aux États-Unis, au Mexique – et probablement l’usage de substances « exotiques » – l’ont fortement inspiré, pour donner ici quelque chose de superbe visuellement, et d’intrigant intellectuellement. Une lecture envoûtante.
Terreur à Hollywood
Voilà un album franchement inclassable. Une petite curiosité qu’on ne croise pas partout. Mais cette collection Atome m’attire généralement. J’aime bien la maquette, et on peut y trouver des histoires originales. C’est le cas ici, même si j’ai trouvé le scénario à la fois « léger » et obscur. En tout cas pas mal foutraque. C’est ainsi que nous suivons un héros bicéphale à double personnalité, Suplex et Caltex donc, qui rêvent de devenir acteur, et croient d’ailleurs y être parvenus, dans un Hollywood futuriste où sont singés les grands studios et quelques producteurs/réalisateurs mégalomanes. Nos deux têtes doivent hélas faire face à un iconoclaste extrémiste (aux airs de gourou), qui crie sa haine des grands cinéastes, et les prend pour cible (alors qu’ils croient que tout fait partie d’un scénario et d’un film en cours de tournage). Disons que ça se laisse lire, mais l’ensemble est très décousu, et m’a un peu perdu. J’ai par contre bien aimé le dessin, dans un style atome intéressant, et l’usage d’une bichromie discrète. Une petite curiosité à redécouvrir à l’occasion. Note réelle 2,5/5.