Les derniers avis (45 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Fantasy - Yourcenar / Alma
Fantasy - Yourcenar / Alma

3.5 Un album de fantasy intéressant vu qu'on suit l'histoire de deux personnages qui finissent par se rencontrer et chaque face de l'album met en vedette une des deux héroïnes. J'ai bien aimé comment était fait le récit parce qu'on découvre deux sociétés très différentes, Alma étant une humaine et Yourcenar une géante apparemment immortelle ou au moins qui peut vivre plusieurs siècles. Chaque récit montre une différente version des relations entre les humains et ce qu'ils prennent comme des dieux, le fait d'avoir deux histoires sert donc à quelque chose contrairement à d'autres bandes dessinées avec un gimmick qui ne sert pas à grand chose. J'ai commencé avec le coté d'Alma et je me demande si c'était une bonne idée. Le coté de Yourcenar a un scénario plus original et aussi qui prend plus de temps à lire parce que c'est plus verbeux avec plusieurs moments philosophiques alors que lorsqu'on est avec Alma il peut avoir plusieurs pages de suite avec peu ou pas de textes. Or, la fin est la même dans les deux récits. Je pense que c'est le seul problème de l'album: la fin est la même dans les deux récits alors on sait déjà le destin final des deux héroïnes après avoir fini de lire une des deux faces. Je conseille donc de commencer avec Yourcenar comme ça on ne trouve pas le temps un peu long parce qu'on sait déjà ce que signifie la prophétie qui la concerne. Sinon, le dessin et la mise en page sont très bons.

29/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Chroniques de la fruitière
Chroniques de la fruitière

J'aime le Comté, j'aime le Jura, j'aime l'agriculture raisonnée et les bonnes traditions fromagères (et crêmières comme nous l'apprend cet ouvrage), mais... je n'ai lu là qu'un simple documentaire. C'est un documentaire bien fait dans le sens où son auteur va visiter beaucoup d'endroits différents, rencontrer beaucoup de personne, aborder tous les aspects de la filière Comté, et qu'au passage il donne un bref aperçu de la région qui le produit, mais... c'est juste un documentaire... et je n'ai pas trouvé qu'il sortait tellement du lot. Le sujet est sympa, le dessin plaisant même si j'ai trouvé certains choix de couleurs un peu étranges, mais je n'ai pas été passionné. Sur la forme, ce sont des mises en scène de rencontres entre l'auteur et telle personne à tel endroit sur tel sujet : ils dialoguent, ils transmettent des infos, et l'auteur en rajoutent un peu avec du narratif ici et là. Mais rien qui m'ait captivé, et même à quelques endroits j'ai décroché avec un léger ennui. Bon documentaire, sans plus.

29/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Watchmen
Watchmen

Les histoires de superhéros sont comme tout : bonnes ou mauvaises. Mais j'ai toujours eu un problème avec leur aspect esthétique. Cette série, qui n'a rien d'interminable, me réconcilie avec l'aspect esthétique de la chose. Et la BD, c'est quand même aussi de l'image ! J'aime que chaque album se centre sur un personnage sans que cela nuise au fil conducteur d'une histoire à la K Dick vu que les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être, complexes, et qu'il est question d'un paradoxal et incertain salut du monde. Les gens qui ne sont pas des héros, l'histoire de pirates lu par un enfant dialoguant plus ou moins avec un vendeur de journaux croisant le psy d'un héros enfermé, tout s'agence parfaitement sans que nul personnage ne soit un simple rouage de l'histoire. Quelle supériorité face au Death Note ! Où il n'y a pas un tel contexte. Et surtout… Si imparfait que soit l'Etat, il existe et la société réprime les crimes. Mais qui, qui pourrait arrêter la guerre mondiale ? C'est là qu'il arrive quelque chose qu'il parait qu'il ne faut pas révéler mais qui place toute l'œuvre sous le signe du vertige, physique, politique et métaphysique. QUESTION : Que seriez-vous prêt à sacrifier pour sauver le monde ? Vous et personne d'autre, car nul ne peut le faire. En un mot comme en cent, irez-vous, irez-vous jusqu'au bout de la logique du sauveur ?

29/10/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 4/5
Couverture de la série Watership Down
Watership Down

Voilà un projet bien original : une ample histoire de survie sur une garenne de lapins sauvages, d'une précision, maturité et violence le destinant à un public adulte. La lecture s'accompagne d'une fascination perpétuelle, l'impression constante d'un décalage entre le sujet et son traitement. Bien des films d'animation, des romans et albums pour la jeunesse proposent des histoires comparables, mais tout ici est développé et revisité à l'aune de ce choix de s'adresser aux adultes, poussant le curseur au-delà de l'horizon d'attente : l'ingéniosité devient stratégie militaire, la gentille peur se transforme en terreur vis-à-vis d'une violence possiblement mortelle, la différenciation des rôles au sein de la garenne devient un assujettissement à une autocratie inégalitaire, etc. Les illustrations assument ce vertige en griffant régulièrement le pelage de nos doux lapins, faisant jaillir l'horrible sang de ces mignons doudous. Certes, j'eus aimé davantage d'audace : des jeux expressionnistes avec les ombres, des mises en pages moins esclaves du gaufrier, une couverture plus gothique, mais la précision du trait est appréciable et permet d'aisément suivre l'intrigue malgré des personnages évidemment fort semblables. Cela manque parfois un peu de rythme, d'audace donc, mais l'on ressort de cette lecture avec le sentiment d'une grande originalité, quand la raison pourrait objectivement nous certifier que cette fable animalière est relativement convenue et déjà vu. Étonnant !

29/10/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Balade mentale - Voyage dans l'infiniment grand
Balade mentale - Voyage dans l'infiniment grand

J'ai toujours été fasciné par les étoiles et la conquête spatiale, même si j'avoue avoir un piètre niveau scientifique. Et bien cet album trouve le parfait juste milieu entre vulgarisation et un niveau tout de même soutenu. C'est à l'initiative du youtuber scientifique Théo Drieu que cet album voit le jour, mis en image par l'illustratrice italienne Giulia Mammone. Son trait minimaliste mais évocateur dans les comparaison d'échelles, se drape d'une certaine poésie visuelle quand on aborde les galaxies et les confins de l'univers. C'est tellement efficace que la prise de conscience des distances qui séparent planètes, étoiles, galaxies et nébuleuses donne le tournis. On est pas prêts de sortir de notre système solaire ! Voilà en tout cas un très bon album pour tous les amoureux d'astronomie ou les curieux de l'univers qui nous englobe.

29/10/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Cézanne - Sur la route Cézanne
Cézanne - Sur la route Cézanne

Cette montagne était apaisante, rassurante… Sainte-Victoire ! - Ce tome contient une histoire complète, ne nécessitant aucune connaissance préalable sur le peintre pour l’apprécier. Son édition originale date de 2025. Il a été réalisé par Bernard Fauconnier pour le scénario, et par Alexandre Aré pour le scénario, les dessins et les couleurs. Il comprend cinquante pages de bande dessinée. Il se termine par un dossier de quatre pages intitulé Petite histoire de la route Cézanne, comprenant plusieurs parties : Une route ancienne, Un pays pour les peintres, Des peintres des écrivains, Le baptême de la route. Novembre 1987, place des Quatre Dauphins, Aix-en-Provence. Ce n’est pas simple d’arriver dans une nouvelle ville, en abandonnant et laissant tout derrière soi, pour construire une nouvelle vie ! On se sent un peu perdu dans ce grand labyrinthe de l’inconnu quand on a que onze ans. Maman avait réussi à trouver une petite maison à louer pas très cher, à la sortie d’Aix, vers le Tholonet. Manon, sa fille la trouvait vieillotte, sans âme et sans intérêt. Son appartement parisien lui manquait, avec ses grandes rues, ses grandes avenues et tout ce monde qui grouille ! Mais soudain son regard se posa au loin… Là, devant elle, quelque chose de grand, de fort et de majestueux se dressait ! Cette montagne était apaisante, rassurante… Sainte-Victoire ! Quelques jours plus tard, sa mère a réussi à l’inscrire en cours d’année au collège Mignet. Manon se sent un peu perdue, et pas trop à sa place. Certaines élèves le lui font bien comprendre : en la traitant de tête de veau, en l’enjoignant de retourner voir les rats à Paris. Il faut qu’elle prenne sur elle, qu’elle encaisse. Évitant les railleries, elle s’isole dans la cour de récréation et elle se dit que tout cela finira par s’arranger avec le temps. L’hiver s’installe doucement, la mère de Manon trouve du travail dans un hôpital, mais les horaires sont compliqués et souvent décalés. La jeune fille se retrouve souvent seule à la maison. Alors, pour s’occuper, elle s’installe dans le jardin, elle dessine, elle peint la nature et les paysages qui changent de couleur autour d’elle. Elle ne se sent pas vraiment seule : elle sait que leurs voisins veillent sur elle. Les jours passent : elle et ses voisins apprennent à se connaître. La dame s’appelle Thérèse, elle est calme, douce, très gentille avec Manon qui lui montre ses dessins. Mais la demoiselle sent quelque chose de triste, de cassé, de brisé dans la vieille dame. Et il y a son mari… Un vieux monsieur assez étrange. Une sorte d’ours qui sort de temps à autre de sa tanière. Il a le visage fermé et ne parle jamais. Chaque jour, Manon le voit partir, marcher vers la montagne, avec tout son matériel de peinture. Il disparaît toute la journée, puis quand la lumière du jour s’éteint, il rentre chez lui, toujours sans un mot. Les semaines et les mois passent, les beaux jours réapparaissent et se dessinent avec la nature. Le ciel et les arbres ont retrouvé leur éclat lumineux. Thérèse propose à Manon de l’aider à cueillir des cerises. La jeune fille monte à l’échelle et elle mange autant de cerises qu’elle n’en cueille, se faisant gentiment sermonner par la vieille dame qui lui dit qu’il n’en restera plus assez pour faire un clafoutis. Pas tout à fait une bande dessinée de plus sur Cézanne : dans un premier temps, le lecteur se rend compte que cet ouvrage se lit très facilement, écrit dans un registre tout public. Le personnage principal que suit le lecteur est âgé de onze ans, et rentre au collège dans une ville qu’elle ne connaît pas, avec une intégration difficile car les enfants du coin voient d’abord en elle une parisienne. Ensuite les dessins présentent une apparence très douce, identique au mode de réalisation de l’illustration de couverture : des traits de contour de couleur plutôt que du noir sec et tranchant, une impression de rendu de crayons de couleur, voire de pastels, des visages arrondis avec des émotions faciles à lire, de jolies couleurs vertes et lumineuses pour les paysages naturels, également très lumineux pour quelques rares scènes en intérieur. Le récit est majoritairement raconté par des dialogues, avec des phrases courtes, faciles à lire. François a l’âge d’être un grand-père et il joue le rôle de passeur bienveillant, racontant la vie de Cézanne, avec une sensibilité particulière, à la fois pour le métier de peintre, à la fois pour la région d’Aix-en-Provence, et plus particulièrement pour ce site appelée Route Cézanne. La lecture s’avère d’une grande facilité, accessible et didactique, ancrée sur le point de vue de la jeune fille. La narration visuelle est tout aussi agréable, fortement influencée par les œuvres du maître, majoritairement celles réalisées sous le soleil de Provence. Enfin… Les couleurs claires évoquent également les œuvres de Vincent van Gogh, celles d’Alfred Sisley, tout en étant foncièrement différentes. D’une certaine manière l’artiste combine les techniques picturales traditionnelles de la bande dessinée (détourage des formes avec un trait) et quelques touches impressionnistes (en particulier dans le rendu de la verdure et bien sûr dans la silhouette de la montagne Sainte-Victoire). Il combine une approche représentative et descriptive adaptée à une bande dessinée tout public, et une évocation de l’esprit de l’impressionnisme, de la démarche de rendre compte de la sensibilité de Cézanne, de la beauté de luminosité et du paysage dans cette région. Très régulièrement, le lecteur se retrouve ainsi sous le charme d’une impression, de l’évocation d’une perception en appelant aux sensations : le feuillage de l’arbre devant lequel se dresse la colonne de la fontaine de la place des Quatre Dauphins en planche un, le premier aperçu de Sainte Victoire en planche deux, la silhouette des autres enfants en arrière-plan dans la planche trois, la ribambelle de paysages accrochés au mur de la maison de Thérèse et François, la végétation verdoyante de la région en particulier le long de la route Cézanne, les tuiles de la demeure du toit des Cézanne, les toits des maisons de l’Estaque, les mouvements d’air dans un ciel bleu (du pur Van Gogh) en planche trente-huit, et bien sûr les différentes vues de Sainte Victoire, y compris après l’incendie du vingt-huit août 1989. Dans le même temps, les cases constituent une narration visuelle, proprement dite, tout aussi parlante. Le lecteur s’interroge parfois sur l’âge réel de Manon qui peut sembler plus enfantine dans certaines cases. Toutefois, la différence d’âge est bien marquée avec les retraités Thérèse et François. Les pages semblent dégager une sorte d’uniformité : le lecteur constate qu’il convient plutôt de parler d’unité, ou de cohérence. Le dessinateur découpe sagement ses planches en bande avec des cases rectangulaires… tout en faisant régulièrement usage de variations parfaitement intégrées. Par exemple : une case sans bordure de ci de là, des cases de la largeur de la page, deux cases comme fondues en une seule (planche cinq avec à gauche Manon devant la maison et à droite François déjà loin sur le chemin), une discrète case en trapèze en planche quatorze pour accentuer la violence d’un mouvement, la tête de François en insert en planche dix-neuf, des dessins enfantins en planche vingt-trois pour rendre compte de la terreur d’un cauchemar de Manon, un dessin en double page de Sainte Victoire avec des cases en insert, un paysage en format panoramique découpé en trois cases contigües avec la progression des personnages (Manon & Thomas) qui s’éloignent d’une case à l’autre, etc. Le lecteur remarque également que tout aussi discrètement l’artiste intègre les éléments de ses recherches dans l’évocation de l’époque de la vie de Cézanne, qu’il s’agisse des tenues vestimentaires ou des bâtiments, de leur décoration intérieure. Totalement sous le charme de la narration visuelle, le lecteur se laisse emmener dans cette délicieuse promenade. L’adulte chemine aisément dans cette narration à la portée de tous et… Il prend conscience que le propos des auteurs s’avère solide et qu’ils s’adressent à tout le public potentiel. François raconte la vie de Paul Cézanne (1839-1906) de manière simple et parfois elliptique à la jeune Manon, tout en intégrant de nombreux faits qui parlent aux lecteurs plus âgés. Ils mettent en scène l’amitié entre le peintre et Émile Zola (1840-1902), la rencontre avec Éléonore Alexandrine Meley (1839-1925, future Alexandrine Zola), et celle avec Hortense Fiquet (1850-1922). Il est question de l’amitié entre les deux hommes et de son terme lors de la parution de L’Œuvre (1886), quatorzième volume de la série Les Rougon-Macquart. L’adulte compatit à la situation du jeune peintre se heurtant à la volonté paternelle quant au métier à exercer par son fils, assortie de cette terrible maxime du banquier : On meurt avec du génie, et l’on mange avec de l’argent. Chaque lecteur relève les différents séjours à Paris et les rencontres avec Claude Monet (1840-1926), Berthe Morisot (1841-1895), Camille Pissarro (1830-1903), Auguste Renoir (1841-1919), Alfred Sisley (1839-1899), Gustave Caillebotte (1848-1894), Frédéric Bazille (1841-1870). Il identifie la création du salon des Refusés, sous décision de Napoléon III. Il apprécie l’anecdote relative au nom du mouvement, donné par Louis Leroy (1812-1885). Il se rend compte que dans le même temps il s’est attaché aux personnages, que ce soit la curiosité et la confiance en elle de Manon, ou la forme de résignation sous-jacente de François. Il sent son empathie prendre le dessus quand François exprime avec émotion sa déception vis-à-vis de ses propres limitations d’artiste : une horrible frustration, née de son ressenti d’être incapable de voir la lumière, les couleurs, la matière, de ne pas ressentir. Il sent aussi son cœur se serrer à l’évocation de l’incendie se déclarant au pied de Sainte-Victoire, et de la promenade faite quelques jours après dans un paysage calciné. Il en vient à planifier des vacances pour découvrir cette route Cézanne, et voir par lui-même le barrage de Bimont, le barrage Zole, le moulin de Tholonet, le château noir, et bien sûr la montagne. Une histoire tout public, dans laquelle Manon, onze ans, découvre l’art de Cézanne grâce à un voisin, lui-même peintre, et marchant dans les pas de Cézanne sur la route portant son nom. Une balade gentille et prévenante, avec de magnifiques couleurs, dans l’esprit des impressionnistes. Et aussi beaucoup plus que cela avec une biographie partielle du peintre, son amitié avec Émile Zola, la naissance du mouvement impressionniste et son importance dans l’histoire de la peinture. Sans oublier une narration visuelle sensible, belle et engageante. Une grande réussite.

29/10/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Avatar - S'adapter ou mourir
Avatar - S'adapter ou mourir

Et hop ! Encore un nouveau venu autour de la saga Avatar ! Cette fois on nous plonge un peu avant le premier film de James Cameron. Le programme Avatar n'en est qu'à ses débuts sur Pandora ; notre Dr Grace Augustine est déjà de la partie et cherche à améliorer les relations entre nos deux peuples. Pour ce faire elle veut ouvrir une école pour les enfants Na'vi. Mais une mystérieuse maladie touchant avant tout les enfants va tout remettre en cause, que ce soit l'école elle même, ou tout simplement la maigre confiance qui règne entre communautés. Si l'immersion dans la planète Pandora est toujours aussi agréable, le scénario peine quand même un peu à nous embarquer, surtout quand on connaît la suite. L'histoire est des plus classique, tout comme le dessin de Beni Lobel. Bref, plaisant, mais cet opus ravira plus certainement les aficionados de la saga qu'autre chose. (2.5/5)

29/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Les Passagers du vent
Les Passagers du vent

C'est le titre, Les passagers du vent, qui m'a attiré, sans parler des trois mâts. J'ai aimé entre autre l'histoire, les personnages, surtout féminins, et les navires bordés de vent, les gens du peuple et les dominants qui tout en entrant en résonnance avec des thématiques modernes ne tombaient pas dans le crime capital de l'anachronisme ! J'avoue que j'ai moins apprécié la suite américaine et française, sans doute parce que je me trouvais en manque d'horizon maritime. Malgré la fille petite-fille d'Isa, qui a eu le bon goût de me surprendre en n'étant pas aussi libérale que sa grand-mère, et ce n'est rien de le dire pour une esclavagiste. A ce propos, les Noirs, libres ou esclaves, ne versent pas dans la caricature, et en fait, personne, dans cette série, ce qui donne un peu d'air frais en plus de celui porté par l'aventure. A noter des couleurs véritablement belles. Je ne dirais j'espère jamais qu'il faut avoir lu une œuvre vu qu'heureusement il y en a tant d'excellentes que chacun peut trouver son bonheur dans certaines dont on peut présumer qu'elles traverseront le temps. Mais si on veut sentir le vent, enfin, au début, l'air salin et le reste, on ne sera pas déçu. Alors…

29/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Mujina into the deep
Mujina into the deep

Avec Mujina into the Deep, Inio Asano revient en force avec un manga aussi fascinant que dérangeant. On retrouve tout ce qui fait sa patte : un dessin hyper réaliste, des personnages torturés et un univers qui met mal à l’aise autant qu’il captive. L’histoire se déroule dans un Japon dystopique où certaines personnes renoncent à leurs droits pour devenir des « mujina », des exclus vivant en marge de la société. Rien que cette idée suffit à intriguer, et Asano la développe avec son regard à la fois cru et profondément humain. Ce premier tome pose les bases d’un monde dur et désenchanté, avec des personnages déjà très marquants : Ubume, la tueuse froide, Juno, la jeune fugueuse, et Terumi, un homme brisé par la vie. On sent qu’Asano veut parler d’isolement, de contrôle social, mais aussi de ce qu’il reste d’humain quand on a tout perdu. C’est parfois confus, mais c’est aussi ce qui fait son charme : on avance sans tout comprendre, happé par l’atmosphère. Je préfère prévenir : Mujina into the Deep n’est clairement pas pour tout le monde. Le manga contient plusieurs scènes érotiques explicites et de la violence, parfois assez crue. Ça rend la lecture inconfortable, mais on a l’habitude avec cet auteur. On est loin du divertissement classique : Asano explore les recoins les plus sombres de la société et de la psychologie humaine. En refermant ce premier tome, j’étais un peu sonné. C’est beau, dur, parfois dérangeant, mais surtout incroyablement sincère. Mujina into the Deep promet une œuvre aussi troublante que passionnante à condition d’être prêt à plonger dans ses profondeurs. Difficile de juger une oeuvre avec un seul tome d’une série en cours de parution, mais j’ai bien aimé ce début et j’ai hâte de lire la suite donc 4/5 pour l’instant en tout cas.

29/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Nuit des Temps
La Nuit des Temps

J'ai lu le roman quand j'étais adolescent et, malgré quelques naïvetés par rapport aux autres chefs-d'oeuvre de SF que je dévorais à l'époque, j'en gardais un bon souvenir, surtout de la première partie centrée sur l'exploration scientifique et la découverte des vestiges d'une civilisation antédiluvienne. Cette adaptation en BD, en revanche, ne m'a pas procuré les mêmes émotions. Sur le plan graphique, j'apprécie le travail en couleurs directes de Christian De Metter, mais je regrette la raideur des personnages et une certaine désuétude de l'ambiance visuelle. L'auteur a choisi de transposer le récit dans notre XXIe siècle tout en conservant des éléments typiques des années 60/70, époque de la parution du roman : ce mélange donne un résultat sans véritable époque et un peu bancal. Côté scénario, l'essentiel est bien restitué et l'intrigue tient la route, mais je n'ai pas été transporté. L'exploration scientifique du début manque d'intensité ; peut-être parce que je savais déjà à quoi m'attendre. La découverte de Gondawa ne m'a pas vraiment dépaysé, et j'y ai même retrouvé des clichés un peu kitsch de la SF ancienne, ce qui était sans doute déjà présent dans le roman, que ma mémoire avait idéalisé. La course-poursuite des deux héros, elle aussi, m'a paru convenue et parfois confuse : De Metter excelle davantage dans les ambiances lentes que dans les scènes d'action. Quant à la fin, le retournement essentiel ne pouvait évidemment plus me surprendre. Au final, j'ai trouvé cette adaptation correcte mais dispensable. Elle respecte le matériau d'origine sans réellement parvenir à en retrouver la magie. Pour découvrir cette histoire, je conseillerais sans hésiter de lire plutôt le roman.

28/10/2025 (modifier)