Les derniers avis (79 avis)

Couverture de la série Ghost Kid
Ghost Kid

Un western de qualité, porté par un récit d’aventure volontairement lent et apaisé. La quête de paternité se double d’une réflexion sur le sens et la fin de vie, traitée avec douceur et retenue. La narration reste linéaire, classique, mais cohérente avec le ton crépusculaire de l’ensemble. Le dessin, expressif et atypique pour le genre western, détonne au premier abord mais s’impose progressivement. Il apporte une sensibilité particulière au récit et renforce sa dimension humaine plutôt que spectaculaire. Une lecture maîtrisée, plus introspective que épique.

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série George Best - Twist and Shoot
George Best - Twist and Shoot

Twist and Shoot fonctionne très bien, même pour un lecteur trop jeune pour avoir connu George Best en direct. Le récit parvient à restituer avec justesse la trajectoire d’un footballeur hors norme, sans tomber dans l'éloge pure. La dualité est au cœur de l’album : un joueur génial, incandescent sur le terrain, face à un homme profondément fragile, timide, mais projeté malgré lui au centre de l’attention médiatique. Le scénario insiste moins sur l’exploit sportif que sur l’équilibre précaire entre talent, passion du jeu et autodestruction. Best apparaît constamment tiraillé entre discipline et tentations, porté par son génie mais jamais réellement protégé de lui-même. Cette approche donne au récit une portée universelle : au-delà du football, c’est le portrait d’un individu dépassé par ce que son talent provoque autour de lui. Graphiquement, la mise en scène privilégie l’énergie, le mouvement et l’émotion plutôt que le réalisme strict. Le dessin accompagne efficacement le propos, tout comme le contexte social : une Angleterre encore très conservatrice, mais en pleine mutation culturelle. L’album raconte ainsi autant une vie qu’une époque, et aborde avec sobriété des thèmes sociaux qui dépassent largement le cadre sportif.

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Gagner la Guerre
Gagner la Guerre

On ressent immédiatement l’origine littéraire du récit, tant l’univers est dense, précis et solidement charpenté. La bande dessinée parvient pourtant à rester parfaitement lisible et efficace, en condensant un matériau narratif vaste sans donner l’impression de survol ou de simplification excessive. Le scénario est rigoureux, dur et frontal, mais toujours au service de l’intrigue et de sa cohérence politique. Le personnage principal s’impose progressivement : on s’y attache sans jamais le glorifier. Sa part sombre demeure constante, évitant toute lecture manichéenne et renforçant la crédibilité morale du récit. Cette ambiguïté est l’un des grands atouts de l’œuvre, qui assume pleinement une vision cynique du pouvoir et des rapports humains. Graphiquement, le dessin est précis, soigné et lisible. Il accompagne parfaitement la violence du propos sans la surjouer, apportant une vraie solidité visuelle à un récit déjà très dense. Une adaptation convaincante, exigeante, qui fonctionne pleinement même sans avoir lu le roman d’origine.

20/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Genre Queer
Genre Queer

Bon, je vais tenter de faire l'avis le plus neutre possible. C'est assez difficile, vu qu'il s'agit d'une BD autobiographique sur un sujet sensible et que ce que je peux directement en dire, c'est avant tout que je ne me sens pas concerné par celui-ci. Ma critique doit être scindée en deux parties, puisqu'il y aura mon avis et un avis plus généraliste. Et je garde ce dernier pour la fin. Parce que ma perception de la BD est la suivante : sympa mais trop long. C'est une autobiographie totalement honnête, complète sur les questions de genre qu'a vécu Maia Kobabe et toutes les difficultés qu'ille a vécu. On verra son enfance, son adolescence, toutes les phases de questionnements de sa vie jusqu'à l'âge adulte. Et si j'ai apprécié la première partie (globalement jusqu'au départ à la fac), je dois bien avouer que la suite est lassante. Les questionnements sont redondants, les problématiques reviennent et il n'y a pas vraiment de fin ou d'achèvement. Ce qui donne un aspect brouillon à l'ensemble, une sorte de pot-pourri de tout ce qu'ille a vécue sans vraiment de clarté ou de fil conducteur. Ce qui est dommage, puisque j'étais assez peu intéressé par ce qu'il se passait une fois la moitié du livre. Niveau dessin c'est assez classique, doux à l’œil mais pas spécialement marquant. Les décors ne sont pratiquement pas présent, ce sont de grands aplats de couleurs qui forment le fond, tandis que les cases se déroulent avec beaucoup de texte. Pas le plus beau à voir, mais très clair et lisible. Voila pour mon avis personnel, qui essaye d'être le plus honnête sur mon ressenti de lecture qui reste dans le mouais, intéressé mais pas convaincu. Maintenant, qu'en est-il pour un avis plus généraliste ? Eh bien que cette BD devrait être partagé en grand nombre pour faire vivre et découvrir de l'intérieur la question de genre que subissent les enfants queer. En le voyant de l'intérieur, peut-être que plus de gens comprendront les souffrances entrainées par ces questions, les problématiques qu'elles posent et les questions qu'elles soulèvent. Je ne suis pas concerné par ces questions que je vois de loin parce que je m'y intéresse, mais je n'ai aucun doute que cette BD parlera profondément à des personnes directement concernées. Et cela, je crois que c'est ce qui compte vraiment. Mon avis n'est pas intéressant ici, il faut plutôt se demander ce qui est important. Et la santé mentale de beaucoup de gens peut dépendre de telles lectures qui permettent de comprendre, mais surtout de constater qu'on est pas seul avec ses questions. Je terminerais donc sur cet avis : une BD à partager au grand nombre, qui touchera ceux qu'elle doit toucher, et qui n'est pas déplaisante pour les autres. Donc à faire lire !

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Freaks' Squeele - Funérailles
Freaks' Squeele - Funérailles

Gros coup de cœur. La série dérivée dépasse clairement la proposition initiale par sa maîtrise graphique et narrative. Les couleurs sont remarquables, le dessin gagne en précision, en lisibilité et en impact, avec une identité visuelle forte et cohérente qui installe immédiatement une ambiance sombre mais jamais gratuite. L’univers, plus dark, se révèle surtout plus profond. Le monde déployé est fascinant, dense, et l’intrigue s’épaissit progressivement à chaque tome sans rupture ni dispersion. Le scénario est nettement plus lisible que celui de la série principale, tout en conservant une structure suffisamment riche pour éviter toute simplification excessive. L’humour reste présent, plus discret mais parfaitement dosé, et surtout au service des personnages. L’attachement fonctionne pleinement : les protagonistes portent le récit avec une vraie épaisseur émotionnelle. Une série plus mature, plus aboutie, qui capitalise sur les forces de Freaks’ Squeele tout en les affinant.

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Freaks' Squeele
Freaks' Squeele

Série à l’univers singulier, volontairement déroutant, qui assume un scénario non linéaire et parfois confus sans que cela nuise réellement à la lecture. La narration se perd par moments, mais ce flottement fait partie intégrante de l’expérience : l’enjeu n’est pas la trajectoire globale, mais ce qui se construit autour des personnages et des thèmes. La grande force de la série réside précisément dans ses protagonistes. Attachants, excessifs, profondément humains malgré le cadre loufoque, ils portent le récit bien plus que l’intrigue elle-même. L’humour est omniprésent, souvent frontal, mais soutenu par une vraie profondeur thématique et un travail de fond sur l’identité, la marginalité et le regard porté sur la norme. Graphiquement et éditorialement, l’univers est très dense : abondance de contexte, contenus additionnels, enrichissements périphériques. On s’y laisse progressivement absorber. À noter que les séries dérivées prolongent et affinent cet univers avec une efficacité parfois supérieure à la série principale.

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Fidji
Fidji

Fidji propose un récit solide et maîtrisé sur le doute, la fuite en avant et l’amitié masculine. Le road-trip sert de structure efficace pour faire émerger les tensions, les non-dits et une violence latente, contrebalancée par une réelle douceur. Le scénario progresse avec retenue et installe une atmosphère de plus en plus chargée émotionnellement. Le personnage principal est profondément humain, parfois difficile à comprendre, ce qui renforce la crédibilité du récit. Le dessin, cru, précis et très dynamique, accompagne parfaitement cette ambivalence. La fin reconfigure la lecture de l’ensemble et donne une profondeur nouvelle aux pages précédentes.

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Excalibur - Chroniques
Excalibur - Chroniques

Cette série propose une relecture sérieuse et appliquée de la légende arthurienne, avec un récit dense qui prend le temps de poser son univers et ses enjeux. Le scénario est solide, bien construit, mais peine à réellement captiver sur la durée. L’ensemble reste intéressant à suivre sans jamais atteindre un niveau d’implication émotionnelle marquant. Le dessin se montre plaisant et maîtrisé, avec une recherche artistique évidente. Toutefois, malgré cette qualité formelle, il peine à installer une atmosphère forte ou véritablement immersive. L’univers est crédible, respectueux de la légende de Bretagne, mais reste plus illustratif que réellement habité. Au final, il s’agit d’une bonne série, agréable et cohérente, qui séduira les amateurs de mythes arthuriens traités avec sérieux. Elle manque cependant d’un souffle ou d’une identité suffisamment forte pour s’imposer comme un cycle de bande dessinée majeur.

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Elric (Glénat)
Elric (Glénat)

Très belle série, portée avant tout par une proposition graphique impressionnante. Le dessin est extrêmement précis, dense, presque foisonnant, avec une recherche manifeste sur les décors, les architectures, les palais décadents, les navires et surtout les démons. Les mises en scène sanglantes sont particulièrement réussies : le gore et l’hémoglobine ne sont jamais gratuits et servent pleinement l’atmosphère tragique et violente du récit. L’utilisation des couleurs et des nuances accompagne intelligemment les variations de ton et de rythme. Le scénario reste relativement classique dans sa structure, mais l’intérêt se situe ailleurs. La construction des personnages, et en particulier d’Elric, apporte une vraie profondeur émotionnelle. On perçoit une forme d’humanité là où l’univers, le contexte et les choix imposés au héros ne laissent théoriquement aucune place à la compassion ou au doute. Cette tension permanente donne du poids au récit et renforce son aspect sombre et fataliste. La série s’adresse clairement à un public amateur de fantasy dark : ambiance glauque, dessin envoûtant, thématiques sombres, violence assumée, hémoglobine et une part de nudité. Une œuvre exigeante mais visuellement marquante, dont la force principale réside dans sa direction artistique et sa capacité à rendre fascinant un univers profondément cruel.

20/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Et l'île s'embrasa
Et l'île s'embrasa

En fin d’album, une mise au point d’un historien, et un entretien avec l’auteur permettent de mieux connaitre le contexte, l’histoire de la région, mais aussi le processus créatif de l’auteur. Cela complète très bien l’album. Cela permet aussi de mieux comprendre le récit qui, je dois bien l’avouer, m’est resté parfois obscur. En effet, la narration est un peu décousue, voire brouillonne. Et le traitement graphique (malgré ses belles qualités) ne fait qu’accentuer cette relative difficulté à suivre le récit, les protagonistes. Graphiquement c’est très original, puisque l’auteur use de gravures pour le récit et la présentation des personnages. Le rendu est donc attrayant – mais aussi, je l’ai dit, parfois difficile à déchiffrer. Reste que cet album m’a appris pas mal de chose sur porto Rico (je n’en connaissais pas grand-chose il faut dire), sur l’action des États-Unis dans ce qui, présenté parfois comme le futur 51ème État de l’Union, n’est en fait ni plus ni moins qu’une colonie. Et le contexte de la guerre froide dans lequel se déroule le récit ne fait qu’exacerber la violence et l’intransigeance du « soutien » américain au pouvoir portoricain face aux révoltés. Un album intéressant, visuellement original et attractif, mais qui m’a quand même quelque peu laissé sur ma faim.

20/12/2025 (modifier)