Les derniers avis (105195 avis)

Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Trillium
Trillium

Science-fiction, voyage dans le temps et amour impossible - Il s'agit d'un récit complet en 1 tome, indépendant de tout autre. Ce tome regroupe les 8 épisodes de la minisérie initiale, initialement parus en 2013/2014, écrits, dessinés et encrés par Jeff Lemire, avec une mise en couleurs réalisée par Lemire et José Villarrubia. En 3797, Nika Temsmith est docteur en xénobiologie Elle fait partie d'une petite colonie humaine sur une planète éloignée. Elle a pour mission de récupérer des fleurs de trille (trillium) qui contiennent une molécule qu'il n'est pas possible de synthétiser, et qui est le principe actif pour l'antidote contre une épidémie mortelle et dotée de conscience qui éradique l'humanité dans l'univers. Sur cette planète Atabithi, il a été détecté une grande concentration de trillium, mais les fleurs se trouvent au sein d'une ville extraterrestre retranchée derrière une enceinte impénétrable. Nika réussit à établir un contact avec ces extraterrestres, malgré la barrière de la langue. En 1921, William Pike (surnommé Billy) est un survivant de la grande guerre. Il fait partie d'une expédition de quelques hommes (menée par son frère Clayton Pike) pour trouver un temple inca en pleine jungle amazonienne. Il est régulièrement la proie de remontée de souvenirs sanglants des champs de bataille. Le petit groupe découvre un village en pleine forêt où les habitants ont été massacrés. Billy aperçoit une pyramide inca. Jeff Lemire est un auteur canadien qui avant d'écrire des superhéros DC (par exemple Green Arrow : machine à tuer ) s'est fait connaître par ses récits personnels : Essex County: Ontario, Canada, Sweet Tooth, Monsieur Personne, Jack Joseph, soudeur sous-marin. "Trillium" est une histoire de science-fiction dans laquelle l'humanité a colonisé de nombreuses planètes en dehors du système solaire, et peut-être même au-delà de la Voie Lactée. Jeff Lemire explique lui-même que sa manière de dessiner (un peu esquissée) n'est pas compatible avec une approche descriptive minutieuse des technologies d'anticipation. Il s'attache à transcrire l'impression que donnent des vaisseaux spatiaux, des combinaisons spatiales, des armes futuriste, plutôt que s'attacher aux détails qui pourraient faire croire à l'existence de ces éléments. Cette approche graphique ne nuit pas à l'immersion parce que ces éléments d'anticipation sont cohérents tout du long du récit, avec un degré de précision suffisant pour qu'ils ne ressemblent pas à de simples de toiles de fond, ou à des costumes en papier mâché de cosplayer fauché. Il est tout juste possible de s'agacer de ces casques de combinaison dessinés au compas (sans reflet sur le verre), formant malgré tout un cercle qui ne se referme pas sur lui-même. Jeff Lemire ne cherche pas à dessiner pour faire joli, il ne réalise pas des dessins bien léchés pour une séduction maximale. Il préfère conserver une impression de spontanéité, quitte à ce que les visages soient un peu anguleux, et que les arrières plans puissent donner l'impression de manquer de finition. Rapidement le lecteur constate qu'il s'agit uniquement d'une apparence. Les découpages de chaque page relèvent d'une conception réfléchie et rigoureuse en amont, en particulier le chapitre 5. Chaque page de ce dernier se décompose en 2 moitié, la moitié supérieure étant consacrée à Nika, la moitié inférieure à William, les 2 moitié étant disposées tête-bêche (= il faut retourner l'ouvrage pour pouvoir lire la moitié inférieure), avec un bel effet circulaire. Jeff Lemire a composé son intrigue sur la base d'une épidémie menaçant la survie de la race humaine, avec une résolution en bonne en due forme. Il y a ajouté des voyages dans le temps, pour que Nika de 3797 puisse rencontrer William de 1921, avec une histoire d'amour contrarié entre ces 2 personnages. Il prend le temps de développer leur histoire personnelle réciproque, même si leur personnalité n'est pas très affirmée. Ces composantes aboutissent à une histoire riche sans être complexe, avec plusieurs axes divertissants. En cours de route, le lecteur finit par prendre conscience que l'effet miroir entre 3797 et 1921 ne se limite pas à rapprocher Nika et William. Il y a également un effet miroir sur la société de 3797 (les femmes occupent les principaux postes de responsabilité) et sur celle de 1921 (encore essentiellement patriarcale). D'épisode en épisode, Jeff Lemire déroule son intrigue savamment composée, sans jamais perdre son lecteur, avec un bon niveau de divertissement sans que les nombreuses scènes de grande ampleur ne deviennent une excuse. Toutefois, il apparaît également que l'histoire d'amour reste à l'état de passion entre 2 individus qui ne se connaissent pas, se reposant un peu trop sur les stéréotypes du genre. De la même manière, le second niveau de lecture reste à l'état embryonnaire, et se limite à ce miroir entre les 2 types de sociétés. La fin apporte une résolution satisfaisante au récit. La dernière page exige une interprétation du lecteur, sans émergence d'un sens clair, car plusieurs possibilités existent, sans qu'il soit possible de déterminer avec certitude l'intention de l'auteur.

26/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série The Black Beetle
The Black Beetle

Hommage virtuose aux pupls - Ce tome contient les 4 épisodes de la minisérie ""No way out", ainsi que le prologue "Night shift" (prépublié dans "Dark Horse comics presents"), initialement parus en 2011/2012, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Francesco Francavilla. Il contient également une introduction d'une page écrite par Darwyn Cooke, et une vingtaine de pages de bonus très édifiantes quant au processus de création. "Night shift" - Dans la ville de Colt City, le 24 janvier 1941, un petit commando de soldats nazis disposant d'hélipack arrive. Leur objectif : le musée d'histoire naturelle pour y récupérer le Lézard Creux, une relique sur laquelle est en train de travailler le docteur Antonia Howard. Sur leur chemin : Black Beetle. "No way out" - Don Pasquale Galazzo et Joe Fierro (2 parrains du crime organisé) se rencontrent dans le pub "Spencer". Black Beetle s'apprête à intervenir pour mettre un terme à leur entretien et leurs trafics. Alors qu'il s'élance vers le bâtiment, celui-ci explose, tuant tous ses occupants. Il ne lui reste qu'une seul piste pour comprendre qui a commandité cet attentat : retrouver Constantino Galazzo qui ne participait pas à ce rendez-vous d'affaires. Mais ce dernier est en prison, "The Fort", située sur une île au large de Colt City. L'introduction de Darwyn Cooke ne laisse planer aucun doute : l'objectif de Francesco Francavilla (artiste italien, dessinateur de comics tels que Zorro (VO), Batman - Sombre reflet, Panthère Noire - L'homme sans peur) est de rendre hommage aux pulps, ces récits à sensation bon marché des années 1930 ou 1940, mettant en scène un justicier souvent masqué, dispensant une justice expéditive dans les bas fonds d'une métropole corrompue où les affaires de la pègre sont florissantes. Effectivement, le lecteur repère bien vite les conventions de ce genre de récit : nazis en goguette, justicier masqué s'en prenant aux affaires louches du milieu, passage dans les égouts, combats à main nue, ennemi très singulier, costume du héros avec cape, lunette de vision nocturne et emblème du scarabée, etc. Comme l'indique Cooke, il s'agit pour Francavilla de s'approprier les conventions des pulps pour les faire siennes, et en donner sa version. Il s'agit d'un objectif artistique un peu délicat, puisqu'il faut que le créateur maîtrise assez ces conventions pour pouvoir les citer avec conviction, mais aussi assez pour pouvoir en faire quelque chose de différent. Du début à la fin, Francavilla impressionne par le niveau d'intégration de toutes les composantes du récit pour former un tout d'une grande richesse, sans être indigeste. Au fur et à mesure des séquences, le lecteur peut apprécier l'inventivité mise naturellement au service de la narration. Prise une par une, chaque composante peut se réduire à une convention stéréotypée et banale. Mais intégrée dans l'ensemble, elle apporte sa pierre à un édifice narratif haletant et savoureux. Le début de l'épisode 1 est une suite de pages, toutes plus étonnantes que la précédente. La première est une pleine page montrant Black Beetle en haut d'un immeuble, un appareil d'écoute à la main, un écouteur dans l'oreille. Les immeubles en arrière plan sont peu détaillés, il y a quelques lignes électriques vaguement esquissées, et les détails du costume de Black Beetle sont indiscernables dans l'ombre. Pourtant la posture de Black Beetle transcrit toute l'intensité de l'attention qu'il porte à ce qu'il entend. Son masque avec ses 2 gros verres rouge transmet toute l'incongruité étrange de son activité. Sa voix intérieure expose laconiquement les faits pour le lecteur. Sa silhouette se fond dans le décor, et les couleurs permettent d'installer une ambiance qui rend l'image à la fois stéréotypée, et pourtant pleine de caractère. La page suivante est consacrée à Don Pasquale Galazzo, celle d'après à Joe Fierro, sur la base d'une mise en page où les différents dessins ne sont pas séparés par des bordures mais comme fondus l'un à l'autre, avec un ou deux clichés photographiques posés par-dessus. Le lecteur a sous les yeux les dossiers de ces 2 individus, pendant que la voix intérieure de Black Beetle délivre avec concision les informations relatives à ces individus. La page d'après est un dessin pleine page, découpé en 3 par la forme des lunettes de vision de Black Beetle, permettant au lecteur de se figurer comment le regard du héros parcours la façade de l'immeuble. La page suivante est tout aussi impressionnante avec un rond central pour Black Beetle prêt à l'action, une rangée de case en haut le montrant préparant ses pistolets, une rangée de case sous le cercle où il tire, et la dernière case de la largeur de la page montrant la pluie de fléchettes. Là encore, c'est le découpage de la séquence à l'échelle de la page qui transforme un moment très classique, en une scène très vivante transcrivant à la fois la préparation du héros, et son action silencieuse et méthodique. Tout du long de ces épisodes, le lecteur est emporté par un découpage et une mise en page inventive, intelligente, où la forme devient signifiante. Alors que le dernier épisode comprend une scène d'exposition artificielle dans laquelle Black Beetle expose ce qu'il a compris à son adversaire, puis l'adversaire comble les trous de son exposé, cette séquence passe toute seule, parce que les cases sont découpées comme des pièces de puzzle emboîtées les unes dans les autres, avec la moitié de la tête de l'orateur dessinée sur la hauteur de la page de gauche, et la moitié de celle de l'auditeur sur la hauteur de celle de la page de droite. Cette mise en forme transforme 2 monologues d'exposition en une résolution visuelle du mystère. Alors que le lecteur peut apprécier le style un peu épuré de Francavilla comme évoquant les dessins parfois naïfs et bruts des comics des années 1940 (ou l'idée que le lecteur peut s'en faire), la mise en page et le découpage séquentiel transforment un exercice de style passéiste en une aventure visuelle peu commune. Francesco Francavilla raconte une histoire bien tordue de règlements de compte dans le milieu du crime organisé, dans une ville fictive de la côte Est des États-Unis, en 1941. Il recrée avec maestria l'esprit des pulps, dans une narration virtuose, surprenant le lecteur à chaque page. Même les scènes les plus rabâchées prennent une dimension ludique dans une grande fluidité. Les 20 pages de bonus permettent de se faire une idée de l'investissement de Francavilla dans sa création, et de sa rigueur. Il y a par exemple une scène de combat à main nue entre Black Beetle et une poignée de gros bras (affrontement mille fois déjà lu) qui est racontée dans une forme chorégraphiée lui apportant une crédibilité étonnante. Le lecteur découvre dans les pages bonus que Francavilla a demandé à un des ses amis pratiquant les arts martiaux de l'aider à chorégraphier ladite scène. Francavilla explique également comment il a choisi le symbole de Colt City (élément vu en passant lors d'une scène ou deux) qui porte une signification des plus macabres. Il a réussi son pari de rendre hommage aux pulps, tout en réalisant une histoire à la narration très personnelle. Par opposition à un récit comme le premier tome de Lobster Johnson (Le Prométhée de fer), le lecteur n'a jamais l'impression de lire un copie qui n'arrive pas à dépasser son modèle.

26/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Kraken (Soleil)
Kraken (Soleil)

Une lecture plaisante. Pourtant, la première moitié du récit, au rythme lent et presque convenu, m’avais fait un temps penser à une sorte de téléfilm de France télévision, avec quelques personnages presque caricaturaux, le rythme lent donc. Mais j’ai passé outre ce départ mollasson, grâce au dessin, vraiment bon, dynamique et agréable. Et aussi parce que l’histoire se densifie, sait ménager quelques effets et retournements, et donne un peu d’épaisseur à quelques personnages. La fin est par contre menée sur un rythme plus rapide – contrastant trop avec ce qui précède – ce qui fait perdre un peu de crédibilité au récit (concernant le coupable des crimes qui endeuillent le petit village de pêcheurs dans lequel prend place cette histoire qui appâte avec du fantastique mais qui reste dans un récit classique finalement).

26/04/2024 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Copenhague
Copenhague

Une BD se déroulant à Copenhague, cela devait bien finir par arriver de la part de l’inséparable duo franco-danois Pandolfo Risbjerg… D’ailleurs, on pourrait même déceler une part autobiographique dans ce récit déjanté mêlant enquête policière et romance, mais ça, c’est au lecteur qu’il appartiendra d’en juger et uniquement au lecteur… Et pour ce qui est de la déjante, le moins qu’on puisse dire, c’est que les auteurs n’ont pas fait dans la demi-mesure ! L’histoire commence en fanfare, au propre comme au figuré. Dès son arrivée dans la cité scandinave, Nana Miller, parigote un peu olé-olé (qui a décidé de partir une semaine à Copenhague en oubliant de prévenir sa fille, restée seule à la maison !), va se retrouver entrainée dans un tourbillon sonore au rythme des tambours et des trompettes lors d’une parade de soldats royaux, un événement qui va donner le la du récit… Après ce démarrage en trombe, la narration d’Anne-Caroline Pandolfo va se poursuivre sans aucun temps mort en nous entraînant dans les pas frénétiques de l’improbable duo d’enquêteurs improvisés constitué de Nana Miller et de Thyge Thygesen, un grand type totalement extravagant qui semble débouler d’une autre planète, sorte de croisement entre Pierre Richard et Jacques Tati. A l’image de ce dernier, cette histoire bien barrée va osciller entre burlesque et poésie, avec une galerie de personnages hauts en couleurs et une meute de toutous pittoresques. C’est à la fois foutraque et charmant, c’est léger et ça se mange sans fin, et si ça ne tient pas forcément au corps, ça fait tout de même du bien par les temps qui courent… Comme à son habitude, Terkel Risbjerg nous livre un dessin splendide et accompagne de façon très fusionnelle le récit de Pandolfo. Celui-ci rend bien hommage à la capitale danoise qu’il chérit sans aucun doute possible, avec des vues nocturnes et enchanteresses de la ville qui donnerait bien envie d’y traîner ses guêtres. Avec « Copenhague », les auteurs nous montrent aussi une ville sous un jour inattendu, bien loin de l’image parfaitement ordonnée que l’on pourrait avoir des mœurs danoises, en tout cas ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Celle-ci prend parfois des airs de cité méditerranéenne où la vie ressemble à un joyeux bazar, il ne manque que Léon la Terreur compléter le tableau ! Cette bande dessinée totalement « feel good », en s’inspirant du célèbre conte d’Andersen, donne voix à des sirènes bienveillantes dont on se laissera volontiers ensorceler par le chant, si tant est qu’il éloigne la laideur du monde.

26/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Frontier
Frontier

Je rejoins les très bons avis précédents sur cette BD, la première de Singelin que je lis, et qui constitue pour moi un mini coup de cœur. Je l'ai achetée suite à l'avalanche de critiques dithyrambiques que j'ai lues à son sujet et je ne le regrette aucunement ! Il est difficile de décrire la poésie qui se dégage de cette œuvre dont les thèmes sont assez variés (écologie, consumérisme, sens de la vie, amitié, etc.) mais je l'ai refermée en sentant que quelque chose s'était passé. C'est ce qui pour moi différencie une très bonne BD d'une BD sympa qui nous fait simplement passer un bon moment. Je ne reviendrai pas sur l'histoire qui a déjà été largement décrite précédemment mais sur les plus gros points forts de cette BD : - Un très bel ouvrage dans son ensemble avec ce côté métallique et fluo collant bien à l'univers de la SF ; - Un dessin magnifique qui fourmille de détails et aux très belles couleurs pastels. La rondeur et le côté enfantin des personnages tranchent d'ailleurs beaucoup avec certaines séquences assez dures de l'histoire (passage à tabac d'Alex par exemple) ; - Une histoire très poétique, sans que l'on sache forcément où elle va nous mener, même si comme le souligne Ro, on pourra critiquer par moment la bien-pensance et le côté un peu "fleur-bleue" des réactions de nos 3 héros, pourtant issus de milieux et de conditions sociales très différentes. Une BD ressourçante et inspirante devant faire partie de toute bonne bdthèque selon moi. Originalité - Histoire : 8/10 Dessin - Mise en couleurs : 9/10 NOTE GLOBALE : 17/20

26/04/2024 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série La Véritable Histoire de Saint-Nicolas
La Véritable Histoire de Saint-Nicolas

L'ambition de réveiller les consciences est inattaquable et fort appréciée. Dénoncer les violences policières, les attaques envers les migrants, les pauvres, les écolos, les idéalistes gauchistes, etc. est assez jubilatoire. L'idée de le faire via une BD quasi sans texte est tout aussi louable et beau. Je regrette à titre personnel ce détour plus assumé vers le conte moderne. Conserver un Saint-Nicolas seulement observateur des dérives de nos sociétés contemporaines ne m'aurait pas déplu. Le conte rend la dénonciation davantage punk (façon Gremlins), mais moins pertinente car plus éloignée de la réalité. Une belle idée néanmoins, pour un bel objet, un beau projet.

26/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Regarde les filles
Regarde les filles

Étrange BD que voila. Le parti-pris est assez osé, avec un protagoniste qui ne prononcera aucune parole tout au long du récit mais dont le regard conduira celui-ci. Un regard porté sur le genre féminin, l'éternel mystère de l'homme. La BD est une longue présentation de femmes, toutes celles qui traversent sa vie et marquent son regard jusqu'à la dernière, bien trouvée pour une conclusion qui fait presque plus ouverture. Le récit est assez lent, plutôt contemplatif et ne semble pas réellement se poser en critique ou développement de cette idée de base. On reste dessus et on a un développement sur les années de cette recherche d'image visuelle. Si je regrette un peu qu'on n'ait pas réellement de développement autre, je dois noter que l'auteur va jusqu'au bout de son idée ce qui est déjà appréciable. Maintenant je dois dire que je ne suis pas plus impliqué que ça dans le récit. Les formes féminines me sont agréable à l’œil, oui, mais je n'arrive pas trop à m'identifier à ce côté voyeur parfois trop intrusif à mon gout. En tout cas la BD est étonnante dans sa lecture. Intéressant, pas forcément marquant.

26/04/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Neige était sale
La Neige était sale

Une lecture qui ne laissera personne insensible. L'adaptation d'un roman dur de Georges Simenon, une postface très instructive de Fromental sur le roman et son auteur. Tu vas suivre la vie, sur une courte période, d'un jeune homme de 18 ans, Frank, pendant l'occupation "nazis" dans une ville d'Europe de l'Est. C'est l'hiver, il fait froid et la neige est le décor de cette tragédie. Frank est une ordure de la pire espèce, né d'une mère maquerelle et d'un père inconnu. Cette mini autobiographie prend aux tripes et cela on le doit à la narration : Une voix off qui tutoie le lecteur, qui l'interpelle, qui le met devant des faits dégueulasses et toi pauvre lecteur, tu ne peux rien y faire, tu subis. Et c'est là toute l'intelligence de Fromental, il m'a rendu ce monstre presque touchant dans son envie d'autodestruction, dont l'issue est inéluctable pour trouver une forme de rédemption. Le dessin d'Yslaire dans des nuances de gris est magnifique. Il est juste rehaussé de rares couleurs qui apportent un vrai plus à l'ambiance nauséabonde et feutré que dégage ce récit. Ces couleurs ont aussi un rôle narratif important, elles ne sont pas posées au hasard. En particulier ces différents roses omniprésents, dont le "cuisse de nymphe" pour les lieux de perdition. Même l'étoile jaune de Frank est rose... Et en y regardant bien, tu pourras découvrir sur de rares cases le mot SWING sur son étoile. Alors, acte solidaire ou de sabordage ? Gros coup de cœur. Un album dur, dérangeant et glauque que je recommande chaudement. Pour découvrir la signification de SWING : https://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/amis-des-juifs-les-resistants-aux-etoiles_cr_lecture54.htm

26/04/2024 (modifier)
Par Sylvaine
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série SHI
SHI

Sublimissime ! Des dessins d'une beauté à couper le souffle, un scénario où les femmes ne restent pas cantonnées dans leur rôle de victimes mais prennent leur avenir en main ainsi que celui d'autres l'aise.es pour compte. Oui, c'est violent mais n'est-ce pas à l'image de ce que vivaient les femmes à cette époque et à ce que certaines vivent encore aujourd'hui ? Moi j'attends le tome 7 avec impatience.

26/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Love hotel
Love hotel

Ouch, la lecture m'a fait vraiment tiquer. C'est dur à lire, déjà parce que le graphisme ne me convenait pas beaucoup et ensuite parce que l'histoire m'a indifféré au possible ! Quelle plaie ! J'insiste un peu trop avec Frederic Boilet, dont je tente quelques albums, mais je confirme que ce n'est définitivement pas pour moi. Il y a déjà ces têtes (notamment de la couverture) que je trouve assez impayable. De fait, la lecture est alourdie à la fois par les représentations que je n'aime pas, mais aussi par le souci du texte en japonais sous-titré, ce qui donne deux fois plus de places pour les bulles. Les cases deviennent vite chiantes à lire et je me suis retrouvé vers la page 60 à réellement considérer l'option de ne jamais le finir. Maintenant, si je n'aime pas, ce n'est pas seulement le dessin. Le scénario ne m'a absolument pas convaincu. Déjà le mec est insupportable, une vraie tête à claque qui ment et profite des autres, tout ça pour aller au Japon retrouver une lycéenne (je rappelle : MINEURE) dont il se sent amoureux. Encore une fois, je déteste être ce type mais faut bien le dire : c'est pas franchement légal, ça. Pas avec les mineures. Ajoutez ça au personnage insupportable et j'ai l'impression que la BD fait tout pour me le rendre le plus antipathique possible. Maintenant que ça a été dit, le reste de la BD est ... ben ça m'en a touché une sans faire bouger l'autre. Le type est fan du Japon et veut absolument y aller, idéalisant ce pays, sans savoir le parler et sans vraiment s'intéresser à son voyage en tant qu'étranger (sachant que le Japon n'est pas un pays où ils sont le bienvenu partout ...). Disons que sa façon d'être m'a franchement indifféré, ses considérations m'ennuient et son intrigue m'a lassé. Autant dire que je passe mon tour pour cette lecture. Franchement, je ne retire rien de bien de tout ça, et je reste surtout avec cette idée que "non d'un chien, arrêtez de fantasmer sur les adolescentes !". Peut-être qu'il s'agit simplement d'une BD d'un autre temps ...

26/04/2024 (modifier)