Les derniers avis (111585 avis)

Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Et soudain le futur
Et soudain le futur

Le véritable défi de cet ouvrage, qui aborde le thème de la décroissance, autre défi sociétal voire utopie irréalisable avec nos yeux de 2025, consistait à produire un documentaire pédagogique allié à une fiction crédible, se situant dans un avenir proche et avec des personnages consistants. Mathieu Burniat n’a donc pas ménagé sa peine, et qui plus est, il lui fallait éviter de tomber dans la facilité en recourant par exemple au registre post-apocalyptique. Alors bien sûr, l’idée, si originale soit-elle, d’avoir choisie l’île de la Cité, en plein cœur de Paris, pour évoquer une expérience grandeur nature d’une société décroissante, n’en est pas moins saugrenue. Mais il faut voir cela comme un parti pris, non dépourvu d’humour au demeurant, que le lecteur se doit d’accepter afin d’entrer pleinement dans la narration. Bien sûr, il sera très facile d’en critiquer le pitch (on ne sait d’ailleurs pas vraiment si on a demandé l’avis des habitants de la micro-île pour participer à l’expérience, ni celui de ceux qui occupaient l’île avant sa mise en place et comment on les a relogés). Bref, il faudra accepter cette dinguerie idyllique en faisant un petit effort d’imagination. Certes, on peut déjà deviner les sourires moqueurs en voyant ce quartier typiquement parisien garnis de jardins potagers, à deux pas de Notre-Dame, désormais utilisée pour les assemblées générales de la communauté, ou en découvrant le Tribunal de commerce transformé en atelier de réparation et de recyclage d’objets divers. Mathieu Burniat s’est efforcé d’anticiper les moqueries prévisibles en prenant le contre-pied. Tout d’abord, celui qui est vraisemblablement son double dans le récit (Carl Mermot, dessinateur-reporter en mission commandée sur l'île de la Cité), est confronté à l’angoisse de la page blanche et n’a pas été fichu de produire quelque chose de valable en l’espace de six ans, alors que l’échéance du projet approche… parce que oui, le sujet n’est pas forcément enthousiasmant pour tout le monde et qu’il ne faut pas ennuyer les gens ! De plus, pour que l’expérience soit concluante, toutes les sensibilités politiques doivent cohabiter, y compris ces « Cornucopiens » qui s’accrochent au mythe de la croissance éternelle ! Ceux-ci fournissent à Burniat l’occasion d’exposer les arguments des uns et des autres, ne se limitant pas au simple exercice pédagogique à sens unique, et en cela, l’ouvrage est plutôt pertinent. De plus, il sait faire preuve d’une certaine (auto-)dérision en exposant les petites contradictions de ceux qui prêchent la bonne parole, Carl Mermot compris, victime d’une rechute coca-colaesque. L’ouvrage, tout en déconstruisant le mirage de la « corne d’abondance » chère au capitalisme toujours en vigueur et plus agressif que jamais, fournit un argumentaire plausible et propose des pistes à ceux qui envisagent de tourner le dos à leurs habitudes consuméristes pour adopter un mode de vie décroissant. Le dessin à l’aquarelle de Dominique Mermoux, proche de l’esquisse et sans effets de manche, colle plutôt bien au propos. La mise en page est dynamique, à l’image de la narration portant la patte de Burniat, lequel nous a habitués à des ouvrages très énergiques. « Et soudain le futur », en évitant l’écueil du pensum écolo assommant, livre un plaidoyer pour un monde viable pour les générations futures, en évitant culpabilité et anxiété. Sur un mode non dénué d’humour, il fournit les arguments pour permettre à chacun de se responsabiliser, pour faire en sorte que la décroissance infuse les consciences — et pas seulement celles de « bobos parisiens déconnectés » —, qu’elle ne soit pas subie mais acceptée par l’ensemble des citoyens. Pour cela, les auteurs ont tenté de montrer qu’elle ne devait pas être vue comme une épreuve mais qu’elle pouvait au contraire être conduite de manière positive et sereine, que nous avions beaucoup plus à y gagner. Telle était la mission de leur confrère imaginaire, Carl, dont la « mission était de réenchanter le futur ». Bien sûr, ceux qui sont totalement accros au consumérisme (par exemple, en changeant de smartphone tous les trois mois) risquent de souffrir en lisant cette bande dessinée, mais ils seront peut-être un peu mieux préparés à l’« effondrement » d’un système (avec toutes les nuances que comporte cette expression), désormais devenu inéluctable.

06/07/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série The Nice House by the Sea
The Nice House by the Sea

Avant toute chose, je vous conseille de replonger dans The Nice House on the lake pour ne pas perdre pied avec ce second cycle "The Nice House by the Sea" par les mêmes auteurs. Dans ce premier tome, on a un copier-coller du cycle un, avec la présentation des dix personnes dans le premier chapitre, sauf qu'ici il n'y a pas de Walter, celui-ci est remplacé par un autre extraterrestre caché sous l'enveloppe humaine de Max. Alors que Walter avait fait le choix de regrouper les personnes auxquels il tenait énormément, Max, elle, a suivi le cahier des charges, c'est à dire choisir des pontes de chaque discipline humaine. Dès le second chapitre on va passer à la vitesse supérieure, une narration qui nous balade de la maison au bord de mer à celle au bord du lac et du présent au passé, et découvrir que Max n'est pas une inconnue pour les occupants de la maison du lac, qu'il existe une passerelle entre les deux maisons, mais surtout qu'il y a compétition entre les maisons. A la fin, il n'en restera qu'une pour représenter l'humanité. Une intrigue palpitante centrée sur les rapports humains. Un huis-clos qui fait monter la tension au fil des planches, qui ne sera pas avare de surprises et qui donne une nouvelle dimension à cet univers post-apocalyptique où les spéculations vont animer ce récit plus gore que le précédent. Je mets en garde, c'est aussi verbeux que sur l'arc précédent. Je suis toujours sous le charme du dessin d'Alvaro Martinez et des couleurs de Jordie Bellaire. C'est sombre et les contours peu nets apportent un plus indéniable à ce récit fantastique. Et la mise en page non académique enfonce le clou. Du très bon boulot. Hâte de lire la suite.

06/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Lison
Lison

Lison, ce sont des albums au format à l'italienne qu'on range facilement parmi les livres illustrés jeunesse, notamment grâce à un dessin très simple, en ligne claire avec de grands aplats de couleur. Pourtant, ce sont bel et bien des BD. Mieux encore, il s'agit de strips comiques : des gags en 4 cases, une par page dans les albums originaux, puis réunis chacun sur une seule page dans l'intégrale sortie en 2021. Lison est une petite fille de 3 ou 4 ans, l'âge de la maternelle, où l'on commence à être un enfant et plus un bébé. Elle adopte parfois un ton étonnamment mature, presque blasé, mais ses réactions trahissent régulièrement sa condition de toute petite fille. C'est ce léger décalage, à la fois drôle et fidèle aux comportements classiques des enfants de son âge, qui rend les scènes savoureuses. Tout repose sur la simplicité, l'épure du texte, ce qui rend la lecture parfaitement accessible aux jeunes, voire très jeunes lecteurs, accompagnés de leurs parents ou pas. Et en même temps, l'humour fonctionne très bien : en tant qu'adulte, j'ai souvent ri. C'est fin, bien vu, moquant gentiment aussi bien les attitudes des enfants que les réactions des adultes, avec un regard tendre et amusé sur le monde tel que le perçoivent les petits. Ce n'est pas toujours hilarant, mais ça l'est souvent, et ce fut pour moi une excellente surprise. Une très bonne série pour les tout-petits, que leurs parents prendront plaisir à leur faire découvrir.

06/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Pionniers du Nouveau Monde
Les Pionniers du Nouveau Monde

C’est la lecture récente de la dernière publication du duo Charles, Au coeur du désert, qui m’a fait penser à aviser cette série, que j’avais lue plutôt avec grand plaisir pour les premiers albums, pour m’en détacher un peu par la suite vers la fin des années 1990. Après le premier cycle de six albums, le récit m’avait moins intéressé. Le fil rouge de la guerre disparu, des passages en Europe moins intéressants, des histoires d’amours et des relations entre multiples personnages qui s’étirent. Et un dessin qui change quelque peu : j’y avais trouvé moins d’intérêt (alors que les lieux et la période m’intéressent a priori). Reste donc ce premier cycle, qui est plutôt une réussite. Commencé chez Deligne, il prend par la suite tout naturellement sa place dans la collection Vécu de Glénat. En effet, il colle parfaitement à son « cahier des charges » : le travail de recherche est visible, et personnages et événements historiques sont très bien utilisés. La guerre de sept ans sert de décor et ravive continuellement les tensions. Le sort des Acadiens déportés est lui aussi bien conté. Enfin, la vie des coureurs des bois et les relations avec les diverses tribus indiennes (qui m’avaient passionné sur une période légèrement postérieure dans les romans de Fenimore Cooper), même si elle n’est ici pas au centre, sont aussi un plus pour le récit. Décors (sous-bois, forts, villes, vêtements) sont bien restitués, et permettent de crédibiliser l’intrigue. Le récit est relativement rythmé donc, et s’articule autour de plusieurs personnages qui se croisent, s’aiment, se haïssent. Toute cette partie (y compris le complot liant nos héros au sort de Québec), inventée par Jean-François Charles, s’imbrique bien dans la grande Histoire. Surtout, il a su nous proposer des personnages attachants, crédibles, qui ne sont jamais des super héros ni des personnages monolithiques. Voir Benjamin, le héros principal, loin d’être un modèle, et souvent ballotté par les événements. Certes, il y a bien quelques facilités (les principaux personnages sont increvables), mais on les accepte facilement ici. Marie Schirley fait une bien belle méchante (elle est un peu plus consistante que Louise, même si cette dernière montre aussi un fort caractère), et elle attise pas mal de flammes (à l’image de sa chevelure rousse). Mais je n’ai pas été convaincu par son revirement, elle qui paraissait ne jurer que par les mondanités et les salons, la voir devenir une aventurière, sans arrêt sur les routes, fait un peu artificiel. Dessin et colorisation sont flamboyants, mais trop brouillons sur le premier tome. Mais ils deviennent plus nets et précis par la suite. Un trait agréable, dans la lignée là aussi de ce que proposaient les auteurs de la collection Vécu. J’avais par contre été décontenancé par le changement après le premier cycle. Un premier cycle très recommandable, la suite s’étirant trop et perdant un peu de son unité. Mais ça reste quand même une des belles séries de la collection Vécu. Note réelle 3,5/5.

06/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Thorgal Saga - De givre et de feu
Thorgal Saga - De givre et de feu

Pro et pas foncièrement désagréable cet album cependant je le trouve un peu vain. Je ne trouve pas ce que j’attends de ce type de collection (principalement de l’audace et de la surprise). D’ailleurs à mes yeux, c’est même le tome le plus faible, bien trop linéaire et fidèle à la mythologie « Thorgalienne », ça manque d’appétence. Ici une aventure plutôt lambda de notre héros, ça explore un peu l’univers des différents mondes autour de Midgard mais sans emporter véritablement. Ça se traîne et en manque de péripéties pour le nombre de pages, la fin n’est pas folle … Heureusement les auteurs déploient un certain savoir faire pour ne pas rendre la lecture totalement ennuyante. J’ai juste eu l’impression de lire le tome 43 où est la plus-value de la collection ?? Je suis un peu dur dans mes propos (que ma note viendra un peu contrebalancer) mais hormis avec la vision de R. Recht, les nouvelles versions par … ont de plus en plus de mal à me convaincre. Je veux de la parodie, de l’innovation ou simplement sortir des pas de notre héros et explorer d’autres sentiers, pourquoi pas lorgner vers la sf avec ses ancêtres ou approfondir le Jolan adulte de la couronne d’Ogotaï ?

05/07/2025 (modifier)
Couverture de la série La Nostalgie de Dieu
La Nostalgie de Dieu

Bon. Bon bon. Je suis mitigée. D'un côté, je trouve l'idée de base simple mais intelligente : Dieu se remet à communiquer avec les humains mais se révèle être un être abject et profondément misanthrope. Il y a là un potentiel énorme, pour un propos sur le libre arbitre et l'utilisation de la figure divine et des religions dans les pires actes humains, mais également pour des échanges pleins de sarcasmes, d'humour noir (voire cynique) et des punchlines à la chaîne. Et le résultat est... bon. Il est bon car l'on retrouve effectivement le développement d'une pensée autour de la figure divine, la foi et le libre arbitre (surtout dans le deuxième tome centré sur la psychologie de Dieu), mais malheureusement l'humour noir est ici en dent de scie. Je me sens obligée de préciser que je suis friande d'humour noir et de punchline cinglantes, mais là tout ne m'a pas paru être vraiment de l'humour noir. Rire sur des sujets graves ou polémiques est possible, je ne pense sincèrement pas qu'il existe un seul sujet qui serait tabou, mais ce que beaucoup de gens semblent oublier, c'est qu'il y a une question très importante qu'il faut toujours garder dans la fiction (particulièrement humoristique) : qu'est-ce qui différencie ce que disent les personnages de ce que pense (et véhicule par son œuvre) l'auteur-ice ? Que Dieu soit ici un connard absolu, que toutes les hypocrisies de l'humanité soient pointées du doigt, que les personnages disent des horreurs n'est pas un problème, du tout, mais qu'est-ce que l'auteur veut nous dire par-là ? Il m'est apparu clair que plusieurs pensées... limites, dirons-nous, étaient défendues dans cette série. La misogynie, par exemple, mentionnée directement dans l'album, n'est jamais remise en question. Dieu lâche des horreurs sur les femmes (horreurs classiques du style "elles sont vénales", "elles sont connes et faibles" et "vas-y comme c'est dur d'en trouver une vierge de nos jours") mais jamais la moindre de ses remarques n'est remise en cause. Pire, quand l'homme avec qui il tape la réplique pointe du doigt ce défaut l'autre grand-barbu lui assène une réponse cinglante et il se retrouve alors à devoir valider la pensée arrieriste tout penaud. J'ai pris le sexisme pour exemple mais il y a eu la même chose lors de deux/trois échanges sur d'autres minorités classiques du genre, comme la communauté juive ou la communauté homosexuelle. Et c'est bien con parce que des bons exemples d'humour noir sont bien présents ici, soit en pointant effectivement du doigt l'horreur derrière certaines pensées (ou leurs réponses), soit en offrant de vraies perles de réflexion au détour d'une rhétorique cruelle. Du coup je sors mitigée de ma lecture. Il y a du bon là-dedans, vraiment. Il y a notamment des répliques très marquantes qu'il m'arrive de ressortir. Pourtant j'ai tout de même du mal à apprécier ces bons passages quand le reste autour est en réalité bien négligé, cherche vraisemblablement plus à insulter/railler qu'à vraiment faire de l'humour qui tape là où ça fait mal et/ou pousse à la réflexion. La nuance peut être subtile, je sais, mais je maintiens tout de même qu'il y a tout un monde entre l'humour qui remet en cause l'ordre établi et les convictions populaires et "l’humour" qui ne cherche qu'à prendre de haut et rire de ce que l'on juge comme inférieur (ce qui est particulièrement con quand on aborde comme ici le sujet d'un créateur divin et de sa relation avec ses créations).

05/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Vivre en macronie
Vivre en macronie

Je n’ai lu que le tome 4, dégotté dans une boite à livres, mais ces recueils de strips/gags peuvent se lire indépendamment les uns des autres, et surtout un seul album m’a amplement suffi pour me faire une idée : ça n’est pas ma came. Comme l’indique le titre, Allan Barte se propose de nous dresser une sorte de résumé des années de pouvoir d’Emmanuel Macron. Chaque album est ainsi bâti sur le même « plan », à savoir une suite de gags d’une planche rappelant une déclaration, ou une décision de Macron ou de l’un des ministres des gouvernements qu’il a nommés, le tout de façon chronologique. A chaque fois, c’est pour en dénoncer par l’humour ou l’absurdité la teneur, son hypocrisie, l’accentuation des inégalités, la mise en danger de la démocratie, etc. Sur le fond je suis le plus souvent d’accord avec la vision de Barte – malgré l’absence de nuance – et rappeler les violences policières, économiques qui se font de plus en plus fortes, le côté bling bling et prétentieux de l’Élyséen ne peut pas faire de mal. Mais voilà, pour les faits, et leur mise en perspective, la lecture régulière du Canard enchaîné et/ou du Monde diplomatique me suffit. Reste donc l’humour. Et c’est là que le bât blesse. Car c’est moins percutant que la quasi-totalité des dessins du Canard enchaîné, c’est même souvent poussif à ce niveau, cela manque de peps et de surprise. Et du coup, ni brûlot ni même défouloir de potache (comme Luz avait pu le faire à propos de Mégret par exemple dans l’excellent Les Mégret Gèrent la Ville), cette série m’a déçu. Le dessin est minimaliste (les personnages ne sont pas toujours ressemblants aux originaux, décors absents, etc.), la colorisation informatique est globalement sans intérêt. Mais sur ce type de recueil de strips, ça n’a pas vraiment d’importance. C’est juste qu’ici ça accentue le ressenti décevant pour moi. Du coup, hop, voilà un album qui va retourner illico dans la boite où je l’ai trouvé.

05/07/2025 (modifier)
Par Montane
Note: 4/5
Couverture de la série Champignac
Champignac

Le comte de champignac chez Franquin était un personnage totalement farfelu, fantaisiste à souhait. Dans cette série, il prend beaucoup plus d’épaisseur . Il est également plus jeune et on lui découvre une vie sentimentale. J’espère que cette plongée dans la psyché du Comte va se poursuivre avec le nouvel opus et 4e tome de la serie. Belle ré interprétation de ce personnage phare de la bd franco belge en tous cas. Les amateurs du champignac de Franquin seront sûrement désarçonnés. Ici le personnage est projeté de plein pied dans la réalité de la seconde guerre mondiale où les scientifiques sont courtisés par les deux camps afin de faire pencher la guerre de leur côté. Je trouve le dessin d’Etien de grande qualité, particulièrement travaillé. Les qualités qu’il avait laissé entrevoir dans la suite de « la quété de l’oiseau du temps » se confirment

05/07/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Oeil des Dobermans
L'Oeil des Dobermans

L’introduction de la série est amusante – en tout cas intéressante – puisque le héros, Arno Ixks (je ne sais ce que ce nom improbable cache…) sauve un jeune caporal durant la boucherie de la Première Guerre mondiale. Ce caporal, c’est Hitler… Ensuite, vingt ans plus tard, ça bifurque en lorgnant furieusement sur « Indiana Jones » (le héros est un archéologue, qui côtoie – en les haïssant et les combattant – des Nazis, dont Hitler donc, qui le convoque pour mener une expédition, les Nazis et Hitler se lançant dans une quête ésotérique et fantasmatique (retrouver les origines de la race aryenne en Asie). Ce premier album est aussi l’occasion de montrer l’horreur du régime nazi qui se met en place, Ixks cherchant à sauver des camps certains de ses étudiants juifs. Un premier album intéressant donc, mais la suite m’a déçu. Disons que l’intérêt déclinait au fil des tomes, le dernier me laissant franchement sur ma faim. Les dialogues sont souvent trop importants, certains passages sont ennuyeux. Et la quête m’a laissé de côté, surtout à partir du moment où ça se passe au Tibet. Le personnage de Palden – ainsi que son histoire personnelle et se quasi super pouvoirs – manque trop de crédibilité, et les relations amoureuses compliquées et brèves avec Ixks tout autant. Quant à la vingtaine de pages où elle se balade quasi nue (en altitude au Tibet !), ça fait quand même un peu prétexte… Le dernier tome est aussi bâclé, tout sur la fin étant improbable. Quant au dessin, il fait le travail, même s’il n’est pas exempt de défauts et qu’il garde quelques inégalités (sur certains visages – celui d’Hitler par exemple). Le changement de coloristes dans le dernier tome donne un rendu plus léché, mais elle lisse trop les détails des visages. Bref, une série qui m’a globalement laissé sur ma faim, l’intérêt entrevu au début faiblissant, alors que trop d’invraisemblances ne passaient pas.

05/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Pavillon Noir
Pavillon Noir

Une série qui se laisse lire, mais qui n’est pas vraiment très originale, sur un créneau (histoire de pirates) pas mal encombré. Le premier tome jouait énormément sur un humour un peu bourrin, gras (et un peu lassant au bout d’un moment), et pas mal de bastons. Du classique pour Soleil (tendance Lanfeust). Par la suite, l’humour s’estompe de plus en plus (sans disparaitre), pour revenir à de l’aventure plus classique – les bastons et autres coups bas persistant. Autre constante Soleil, les bombasses qui se chamaillent, en n’hésitant pas à exhiber leurs formes… Les petites touches de fantastique ne m’ont pas convaincu, mais l’intrigue n’en abuse pas trop, et c’est tant mieux. Le dessin n’est pas ma tasse de thé, mais il fait globalement le travail – même si je l’ai trouvé clairement moins bon dans le dernier tome, où certaines cases sont vraiment bâclées (c’est en tout cas plus inégal dans ce tome). Un récit de pirates, qui peut s’emprunter, mais il n’est clairement pas dans les meilleurs du genre. Note réelle 2,5/5.

05/07/2025 (modifier)