Les derniers avis (111648 avis)

Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Fange
La Fange

J'ai du lire l'album deux fois pour décortiquer ce qui me parle et ce qui me dégoûte . Je l'ai acheté pour soutenir les éditions Ici-même et le post-apo vu depuis l'Australie, ça m'a intriguée... Cela peut se lire comme une allégorie du capitalisme mondialisé. Son story telling si puissant vend l'exode vers le nord, comme un voyage vers la réussite alors même que toutes les informations son accessibles pour voir que la plupart des migrants seront très maltraités et n'auront comme destin, pour les plus chanceux, que le retour au bercail plus pauvre que jamais... Et dans "La fange", pour les autres... la perte de membres, la maladie, la mort. Un monde caca d'oie où tout est laid ou presque, et le dessin aux cases très remplies pourrait faire penser à Jano, mais sans cette joie colorée du déglingué, et avec un cynisme qui rappelle un peu Hitchkock par les mécanismes d'escroquerie qui ressemble un peu à ceux de l'espionnage anglais... (Drôle de rapprochement !) Par ailleurs c'est une histoire familiale, de deux frères avec une mère qui a son préféré, Lippy (pour Lipton). L'exemple type de la mauvaise mère, qui fait les mauvais choix et aime son fils uniquement parce qu'il est le reflet d'elle-même. C'est aussi l'ambiance d'une ville où le seul mode de survie et soit d'être escroc, soit d'être escroqué. Et les deux héros qui échappent à cette alternative sont ceux auxquels on s'identifie : l'autre fils Penn, ("qui a oublié d'être moche" selon sa propre constatation) et une gamine rouquine qui ne sait pas mentir. Sans ces deux personnages qui portent un regard en biais, et espèrent confusément autre chose, on ne pourrait rien sauver de cet univers... mais justement ils sont là... Ce maelström de dégoût et d'espoir finit par faire son boulot. Je me reconnais bien dans l'avis de Sloane, et je suis curieuse de voir effectivement si une suite pourrait me surprendre...

14/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Sacrées sorcières
Sacrées sorcières

En voilà une jolie surprise ! Je n’ai jamais spécialement eu envie de lire cet album, car même si j’apprécie le travail de Pénélope Bagieu, je n’étais pas particulièrement attirée par l’univers de Roal Dahl étant enfant, et en lire une adaptation à l’âge adulte ne m’intéressait pas plus que ça. Mais en le voyant en bibliothèque, je me suis laisser tenter, et je ne le regrette pas du tout. Je n’ai pas lâché l’album du début à la fin : tout d’abord, j’ai beaucoup apprécié les personnages, en particulier la relation entre ce petit garçon et sa grand-mère. Ensuite, j’ai apprécié l’intrigue, qui m’a semblé peu convenue pour une histoire a priori destinée aux enfants (en particulier la fin), rendant la lecture intéressante pour des adultes. Le récit est prenant, bien rythmé, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt les différentes péripéties. Enfin, il y a le dessin de Pénélope Bagieu dont j’aime beaucoup l’expressivité et qui participe à rendre la lecture fluide et agréable. En résumé, c’est un album très réussi, que je surnote peut-être un peu mais j’arrondis à la note supérieure car j’ai été très agréablement surprise.

14/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Cache-cache bâton
Cache-cache bâton

Lepage a souvent mis beaucoup de lui dans ses excellents documentaires (clairement la partie de son œuvre que je préfère). Mais ici le côté autobiographique est central – tout en n’épuisant pas les thématiques de l’album. Lepage a pris le temps, pour écrire et réaliser l’album, mais aussi en multipliant les entretiens avec ses parents et tous ceux qui ont partagé leur expérience de vie « en communauté », tout en développant les questionnements qui ont nourri cette expérience (autour de l’engagement chrétien, des réformes au sein de l’Église, etc.). Dans la seconde partie, Emmanuel Lepage met en avant sa propre expérience, les quatre années passées dans cette « copropriété » très particulière, qui ont, tout autant que les discussions ultérieures avec ses parents, nourri sa propre imagination et son œuvre. Comme d’habitude avec Lepage, le dessin est franchement excellent. Très plaisant, fluide. C’est d’autant plus important que l’album est souvent très personnel, et que le texte est dense, ce qui peut éventuellement rebuter – ou tout le moins rendre la lecture un petit peu laborieuse (j’ai à plusieurs reprises dû revenir en arrière pour mieux resituer tel ou tel personnage évoqué). Mais ça reste un album original et intéressant. Note réelle 3,5/5.

14/07/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Abîme de l'oubli
L'Abîme de l'oubli

La Guerre d’Espagne s’est officiellement finie en 1939. Mais la dictature franquiste a continué à éliminer des dizaines de milliers de personnes dans les années qui ont suivi. Anciens Républicains, simples sympathisants de gauche, voire même victimes de dénonciations fantaisistes ont été arrêtés, jugés de façon expéditive (quelques minutes, sans pouvoir s’expliquer ou se défendre), puis, après une attente plus ou moins longue en prison, fusillés à la chaine, leurs cadavres étant ensuite jetés dans des fosses communes, leurs proches ne pouvant honorer leur mémoire : ils « disparaissent ». Plusieurs dizaines d’années après la mort de Franco en 1975, et le retour de la « démocratie », nombreux sont les enfants de ces victimes du franquisme qui cherchent à savoir ce que sont devenus leurs proches, et si, une fois localisés, ils pourront les faire enterrer dignement. Si une loi a bien été votée en ce sens, beaucoup d’élus de droite, voire de nostalgiques du régime empêchent son application. Il faut dire que, le temps ayant passé, et les franquistes ayant tout fait pour qu’aucune trace de ces exécutions et de leurs victimes ne restent, il est souvent difficile – même avec des prélèvements d’ADN – de rétablir l’identité des restes sortis des fosses sous forme d’ossements. Roca et Terrasa ont rencontré plusieurs de ceux qui cherchent à identifier les restes de membres de leur famille, dans la région de Valence, ont suivi une campagne de fouille de fosses (digne d’un chantier archéologique !). L’album est aussi l’occasion de recueillir des témoignages, et de retracer l’histoire de ces exécutions, tout en donnant corps à des victimes d’une répression aveugle et cynique. Certains passages sont bouleversants, lorsque des gens ordinaires sont condamnés et exécutés, que leurs familles se battent pour connaitre leur sort. Au cœur des témoignages, un homme, miraculeusement sauvé des exécutions et « condamné » à devenir le croque-mort des exécutés (« Tu veux bouffer ? Va donc enterrer les tiens »). Au péril de sa vie, il va pendant longtemps essayer de donner des informations aux familles, faire quelques gestes pour le respect des corps : sans lui, aucun corps n’aurait pu être reconnu. Un petit bout d’humanité dans un cimetière, au milieu des exécutions. La narration prend son temps, mais elle est fluide et le sujet est intéressant. Et le dessin de Roca, simple et agréable, concourt à une lecture plaisante. Entre documentaire et moment d’Histoire (avec quelques rappels des origines – grecques entre autres – de nos habitudes en matière de sépulture), les auteurs mêlent très bien douleurs intimes et histoire de l’Espagne contemporaine.

14/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Photographes de guerre
Photographes de guerre

Cet album est à mi-chemin entre le documentaire et le roman graphique historique. Nous suivons deux photographes de guerre allemands, qui ont fui l’Allemagne nazie (l’un est juif, les deux sont très « à gauche ») et qui se retrouve à Barcelone en 1936, initialement pour couvrir les Jeux olympiques « parallèles » (aux Jeux nazis officiels de Berlin), mais qui vont se trouver pris dans la tourmente de la guerre civile espagnole, dans le camp républicain. Parfois sur les mêmes lieux que Capa, ces deux photographes vont être les témoins de la défaite progressive des Républicains (et de la démocratie), mais aussi de l’épuration mise en œuvre par les Communistes affiliés à l’URSS de Staline, qui éliminent dans leur propre camp anarchistes, trotskistes, dirigeants du POUM (voir à ce propos l’excellent « Hommage à la Catalogne » d’Orwell !). Réfugiés ensuite en France, ils subissent l’internement (car Allemands !), puis tentent d’échapper aux persécutions pétainistes et nazies. Bref, on a là deux témoins engagés, au cœur de ce basculement de l’Europe dans l’horreur (ils sont aussi témoins de la trahison des démocraties). Le sujet est intéressant, et la narration est fluide et agréable, aérée. Elle l’est d’autant plus que le dessin de Titwane l’est lui aussi. La lecture est donc plaisante, permet de revivre de l’intérieur certains événements historiques, tout en découvrant (c’est mon cas) deux hommes au cœur d’un drame collectif. La bibliographie finale confirme que les auteurs se sont solidement documentés – et ça se voit.

14/07/2025 (modifier)
Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série Alfred Jodocus Couac
Alfred Jodocus Couac

Une fable animalière destinée au jeune public. Alfred est un canard altermondialiste qui privilégie l’altruisme, le sens de l’amitié et qui ne manque pas de courage pour affronter le roi (un lion bien entendu) et les puissants et leur faire rendre justice. La narration gentille passera peu la barrière de l’âge, mais j’ai trouvé que finalement, l’histoire est assez agréable à lire et le petit message politique est plutôt bienvenu. À l’origine personnage de théâtre jeunesse né de l’imagination d’un auteur néerlandais, il a eu ensuite de nombreuses aventures en dessin animé néerlando-japonais, traduites et diffusées dans plusieurs pays, dont la France et le Québec. Le dessin rond traduit d’ailleurs ce format animé. L’adaptation en bd comporte plusieurs volumes en néerlandais. L’édition en français semble avoir été abandonnée après le premier tome, alors que sur la dernière page, Alfred nous invite à découvrir la suite de ses aventures. Manque de succès commercial dans nos contrées j’imagine. Dommage. À noter : en 1991, Herman van Veen a remporté le « Goldene Kamera Award » pour sa série animée.

14/07/2025 (modifier)
Couverture de la série All of us are dead
All of us are dead

J’ai découvert All of Us Are Dead via la série Netflix, que j’avais trouvée prenante. En lisant le webtoon original, j’ai retrouvé une ambiance encore plus brute et directe. Les dessins, soyons honnêtes, ne sont pas incroyables, mais le scénario tient bien la route, avec un bon rythme et une tension constante. Une lecture efficace pour ceux qui aiment les récits de survie sans filtre.

14/07/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Inhumain
Inhumain

Une série que j'ai trouvé franchement décevante, il faut dire que le duo d'auteurs a souvent fait des séries que je trouve moyennes ou bof. Le premier tome est tout de même un peu correct avec tout de même des défauts. Les personnages sont un peu fades et j'ai eu de la difficulté à me rappeler qui est qui tellement je me foutais d'eux, l'intrigue est un peu trop longue et aussi c'est le genre de récit avec un mystère qui me passionne un peu, mais après avoir lu la fin je n'ai pas envie de le relire un jour. L'idée d'un peuple amical, mais cannibale reste tout de même pas mal et ça se laisse lire. J'aurais mis la note moyenne, mais il y a le tome 2 qui est pire. Ce tome 2 a un scénario prévisible et vraiment ennuyeux à lire. J'ai fini par feuilleter l'album et parfois je lisais une page qui semblait vaguement intéressante. Je n'ai pas aimé le coté politique, pas nécessairement pour les idées vécues, mais par le fait que le comportement des personnages est prévisible et hystérique. Cela me rappelle les moins bons albums de Valérian avec ces messages politiques mal amenés. Une déception pour moi vu les bons avis sur le site.

13/07/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Un sombre manteau
Un sombre manteau

2.5 Un récit qui ne m'a pas trop marqué. J'aime bien les récits qui se passent à la campagne pour l'ambiance qui s'y dégage, mais ici je me suis un peu ennuyé. Déjà, je ne suis pas un grand fan du dessin ou plutôt des couleurs qui rendent le tout fade et peu agréable à regarder. Le scénario manque un peu de rythme. Il y a quelques scènes qui sortent du lot et c'est tout. Ce qui m'a un peu embêté est que j'ai surtout eu l'impression de ne voir qu'une suite de clichés du genre le prêtre rétrograde bien méchant ou le médecin arrogant qui ne veut pas écouter l'opinion de la femme qui soigne les gens à l'aide de plantes. Le côté fantastique de l'album est un peu déroutant, j'ai cru pendant un moment que l'héroïne était une vraie sorcière avec des vrais pouvoirs magiques et que c'est pour ça qu'elle se cachait. On est loin d'un Comès !

13/07/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 2/5
Couverture de la série Le Casse - Diamond
Le Casse - Diamond

Alors là, quelle déception ! Je me faisais une joie de lire une histoire de braquage écrite par Christophe Bec. Le cadre sibérien, la couverture somptueuse, le concept de la série, rien ne me paraissait propice à rater un tel récit. Et pourtant... En fait, Bec ne raconte pas une histoire de casse. Le braquage doit prendre 5-6 pages à la fin, et se déroule à un rythme qui évoque plus un accouplement d'huîtres qu'une course contre la montre. Tout le récit se déroule à ce rythme, et on ne sait pas à quel moment on est censés accrocher... Les deux tiers de l'intrigue sont utilisés pour essayer de donner de l'épaisseur aux personnages, sauf que les dialogues sont d'une banalité terrifiante, tout comme les flashbacks, qui sont en plus totalement inutiles. C'est d'autant plus dommage que, même s'il manque de personnalité, le dessin de Teague est plutôt efficace et élégant. Mais bon, on n'est jamais immergé dans l'univers du récit, la faute à une mise en scène sans âme, et au rythme lénifiant. Quant au twist final, je l'ai trouvé sans intérêt, voire limite incohérent. Finalement, la seule vraiment bonne idée du récit est spoilée par la couverture, chapeau, les gars.

13/07/2025 (modifier)