J’ai vraiment passé un bon moment avec Wolverine – Snikt !. Oui, le scénario est léger et clairement pas très développé, mais je trouve que beaucoup d’avis que j’ai pu lire sont franchement trop sévères. On sait à quoi s’attendre avec Nihei : ce n’est pas un auteur qui mise sur les dialogues ou la complexité narrative, mais sur l’ambiance, le rythme et la puissance visuelle.
Et de ce côté-là, j’ai été servi. J’ai trouvé les illustrations splendides : les décors démesurés, les environnements métalliques et post-apocalyptiques, cette sensation d’immensité et de solitude… tout ça crée une atmosphère qui m’a vraiment accroché. Wolverine est presque une silhouette mythique qui avance dans un monde en ruine, et j’ai adoré cette approche.
Ça se lit très vite, ça ne raconte pas mille choses, mais ça fonctionne. Pour moi, c’est un one-shot à savourer pour son univers, son style et son énergie visuelle, plus que pour son intrigue. Et dans ce cadre-là, je trouve que c’est une réussite.
C'était le commencement d'une mode a l'époque, je crois. Les sagas, les fantasy... Beaucoup de jeunes ont découvert la bd avec ces produits pour le commerce et la consommation facile. J'ai lu les premiers Thorgal en 1982/83. Van Hamme commençait ses soap operas interminables... et j'avais déjà un problème avec le dessin de Rosinski. Je n'ai jamais aimé les proportions anatomiques tête-corps: est-ce réalisme, caricature ou autre chose? J'ai lu tous les albums, quand-même. Ma note serait plus sévère s'il n'y avait pas eu Kriss de Valnor.
Quand j’ai ouvert Enfer glacé, j’ai tout de suite senti que ce n’était pas un simple récit de plus pour Matt Murdock/Daredevil, c’est un vrai « retour d’âge », un monde brisé, un héros usé, et pourtant prêt à se relever pour ce qu’il croit juste. Dans cette version, Murdock a vieilli, a perdu ses pouvoirs, mais l’horreur d’une explosion dans le métro et les événements qui s’ensuivent le forcent à redevenir le justicier. L’ambiance, le ton, le désespoir sous-jacent, c’est sombre, très sombre.
Ce qui m’a plu, c’est justement cette vibe « old man » / « dernier acte » : ça m’a évoqué des œuvres comme Old Man Logan, Old Man Hawkeye, ou Old Man Quill, ce héros fatigué, passablement cabossé par la vie, qui malgré tout porte encore sur ses épaules le poids d’un devoir moral. Dans Enfer glacé, on sent ce combat intérieur : Murdock n’est plus dans la fleur de l’âge, il doute, il saigne, mais il reste Daredevil.
Le découpage des cases, la narration, le rythme, m’ont fait penser à The Dark Knight Returns (de Frank Miller). On retrouve ce style de « gravité visuelle », cette tension permanente, cette idée qu’un héros d’un autre âge peut redevenir l’incarnation brute de la justice, mais à un prix. Ici, c’est plus crasseux, plus urbain, plus désespéré c’est un « Old Man Murdock ».
Concernant l’objet livre : c’est agréable qu’il existe en plusieurs formats, il y a la version standard « 100% Marvel » pour les plus classiques, mais aussi l’édition « Marvel Prestige » avec dos toilé, grand format, papier mat, un peu plus luxueuse, plus sympa pour contempler les planches. La version Prestige offre en outre 32 pages bonus : scripts, croquis, making-of, ça ajoute clairement un gros plus pour qui veut entrer dans le processus créatif. Et il y a deux magnifiques couvertures variantes : l’une signée par Gabriele Dell’Otto (édition exclusive librairie spécialisée Pulp’s), l’autre par Mathieu Bablet (édition spéciale Panini).
En résumé : j’ai bien aimé, c’est un bon comics, Enfer glacé m’a marqué. On sent un vrai parti pris, un ton mature, un Daredevil brisé mais humain, un récit qui ne fait pas de concessions. Si tu aimes les récits noirs, durs, qui prennent le temps de donner du poids à chaque case, c’est clairement un indispensable. Et si tu es collectionneur, foncer sur l’édition Prestige avec l’une des couvertures variantes ou régulières, c’est clairement un très bel objet.
Le scénario de cet album ne m'a pas trop convaincu.
Un serbe qui a passé les dernières années en dehors du pays revient au début des années 1990 et il va découvrir petit à petit comment la situation et les mentalités ont bien changé. Ses amis l'en emmené à la chasse, mais ce n'est pas le genre de chasse à lequel il pensait et je pense que n'importe qui ayant des connaissances en histoire va vite comprendre ce qui se passe.
J'ai vite trouvé le récit un peu confus. Ce n'est pas toujours facile à suivre, l'ethnie des personnages n'étant pas souvent claire par exemple. C'est peut-être fait exprès pour qu'on s'identifie au personnage principal, un expatrié qui ne semble pas trop avoir suivit l'actualité politique de sa patrie. En tout cas, je n'ai pas trop aimé lire l'album sans avoir été certain de bien comprendre certains passages. Le dessin n'est pas très attirant et ne dégage pas beaucoup d'émotions. Ce qui n'aide pas trop est que j'ai déjà lu des bandes dessinés sur les troubles dans l'ex-Yougoslavie qui étaient bien mieux. Cette BD n'apporte rien de nouveau et je me suis ennuyé.
Peut-être que d'autres lecteurs vont mieux accrocher que moi.
2.5
La scénariste raconte son périple dans des pays africains pour voir les résultats de l'ambitieux projet de la grande muraille verte, une initiative pour combattre le réchauffement climatique et la désertification.
Je ne savais rien sur ce projet et je trouvais cela intéressant de le découvrir, mais malheureusement ce n'est pas raconté de manière passionnante. La narration manque de fluidité et le dessin n'est pas dynamique, deux qualités qui me semblent essentielles dans un documentaire qui contient autant d'informations. D'ailleurs, on apprend tellement de choses que j'ai un peu peur d'en avoir oublié la moitié, lorsqu'une nouvelle information rentrait dans ma tête, une autre en sortait !
Le pire selon moi est qu'il y a beaucoup de textes en dehors des cases. Ça me rappelait les débuts de la bande dessinée française lorsque les bulles n'existaient pas et qu'on avait droit à du texte narratif en-dessous des images. J'ai toujours trouvé ce procédé indigeste à lire et je ne vais pas changer d'idée maintenant. Il y a des séquences d'art séquentiel, mais aussi d'autres où le dessin est pratiquement facultatif au point où faire un bouquin aurait été mieux.
En gros, l'album parle d'un projet important, mais c'est pas raconté de manière captivante.
L’argentin Ignacio Noé a développé une œuvre un peu inégale, mais globalement intéressante et originale, que ce soit pour les scénarios et pour le dessin de ses séries « érotiques » (voire pornographiques).
Cette série est l’une de ses meilleures du genre, avec Exposition.
D’abord parce que son dessin, au trait semi caricatural, est vraiment chouette. Agréable – que ce soit en général ou pour les scènes de sexe – et surtout qui accompagne très bien le ton insufflé par Noé à ses petites histoires.
On est en effet là dans la gaudriole caricaturale, qui joue sur un certain humour pour dépasser la simple fornication. La plupart des histoires sont bâties sur un canevas identique – qui varie bien sûr dans les détails.
A savoir notre « accordeur » appelé à la rescousse pour « soigner » un ou des pianos, puis une ou des scènes orgiaques, présentées sur le ton de l’exagération (bruits surjoués, positions, « vitesse d’exécution » elles aussi surjouées, et enfin une petite chute amusante. Si le deuxième tome montre un certain essoufflement (j’ai préféré le premier), l’ensemble est agréable à lire, souvent amusant dans sa conclusion, absurde ou décalée, notre accordeur décampant souvent sans avoir vraiment « accordé » quoi que ce soit – si ce n’est moult caresses et dons de sperme.
Les amateurs de l’auteur apprécieront sans doute ces deux tomes.
A noter que les éditions Dynamite viennent de sortir une belle intégrale, reprenant, outre les tomes de « L’accordeur », les albums La Diète (Illusions coquines), Exposition, Le Couvent infernal, le tout agrémenté de trois histoires courtes inédites d’une dizaine de pages chacune, une sorte d’intégrale de l’œuvre érotique de l’auteur.
Note réelle 3,5/5.
Beau comme la découverte du Mouvement de la Terre. Ce n'est pas historiquement exact ? Mais cela donne certaines bases, le désir d'en savoir plus et fait rêver. Surtout, on redécouvre l'étrangeté que cela a été que de comprendre que le sol n'est pas plus fixe qu'un navire sous nos pieds ! Ce qu'il a l'air d'être… En plus d'autres enjeux de représentation du monde y sont liés. Le pouvoir peut être redistribué à l'occasion d'une nouvelle manière de voir. Et puis, redécouvrir la découverte du mouvement de la Terre par nos ancêtres nous réinterprète notre passé sous un jour exotique par les yeux des Japonais, ce qui n'est pas désagréable… Bref, que de décentrements ! Vraiment plaisant.
Je ne vais pas être tendre, mais bon, lorsqu'on n'aime pas...
J'ai traversé ce Koh-Lanta, saison Aimée De Jongh, sans la moindre passion.
Ne connaissant pas le roman dont la BD s'inspire, j'ai découvert qu'il s'agissait d'un crash d'avion sur une île déserte, où à ma grande surprise les seuls survivants sont des enfants (et pas une seule fille !).
Il va donc être question de survie, et celle-ci me laisse perplexe pour un récit qui se veut réaliste. Ils n'ont pas trop l'air de souffrir de la faim, arbres fruitiers à volonté et sangliers chassés à la lance !?
Il va être aussi question de tensions, elles sont le fruit des règles qui sont mises en place et qui vont scinder les survivants en deux groupes. D'un côté ceux qui veulent une société structurée et de l'autre, ceux qui laissent leur instinct animal prendre le dessus. Et c'est cette scission avec d'un côté la civilisation et de l'autre la barbarie qui aurait dû me happer, mais qui hélas m'a laissé finalement sur le bord du chemin. Je reconnais néanmoins quelques rares passages réussis, ceux avec la tête de sanglier sur le pieu.
Un scénario dont le socle est bancal, dont l'enchaînement des événements manque de liant, dont la transition de l'enfance à l'âge adulte est peu convaincante et dont les personnages m'ont laissé indifférent.
En conclusion, je n'ai jamais cru à cette histoire.
Je ne suis pas non plus sous le charme du dessin d'Aimée De Jongh, je le trouve très classique dans son genre.
De nombreux personnages se ressemblent et ne se reconnaissent que grâce à la couleur des cheveux où à la présence de tâches de rousseur.
Une adaptation boiteuse.
Note réelle : 2,5.
Je suis d’accord avec Mac Arthur pour dire que cet album est original et possède de réelles qualités. Mais j’ai été constamment désarçonné par le récit, et ne suis en fait jamais complètement rentré dedans. Cette gêne explique ma note, reflet d’un plaisir de lecture qui n’a pas été au rendez-vous (mais c’est affaire de goût, et je suis sûr que d’autres apprécierons davantage cette histoire, et la manière dont elle est narrée).
Deux êtres isolés sur une île déserte, qui se rencontrent, se rapprochent (seule la femme parle, l’homme reste muet et ne fait que lui faire découvrir la nature environnante – et lui redonner foi en un amour charnel), alors que la femme monologue beaucoup, nous livrant ses réflexions sur son couple, dialoguant à distance avec son mari – qui ne peut évidemment pas l’entendre. Ça se laisse lire, mais Marie Spénale ne m’a pas rendu facile et intelligible son histoire.
Quant au dessin, il est lui aussi assez spéciale. Habillé de couleurs pétantes, assez psychédéliques, il est à la fois simple et poétique, jouant sur des formes évoquées, comme si l’on caressait les choses et les idées pour se resourcer, à l’instar de nos deux Robinson.
Je suis hélas resté à côté de ce récit.
Note réelle 2,5/5.
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Soli Deo Gloria
Superbe scénario et dessin intéressant avec des moments de pure émotion. J'ai vraiment beaucoup aimé.
Wolverine - Snikt !
J’ai vraiment passé un bon moment avec Wolverine – Snikt !. Oui, le scénario est léger et clairement pas très développé, mais je trouve que beaucoup d’avis que j’ai pu lire sont franchement trop sévères. On sait à quoi s’attendre avec Nihei : ce n’est pas un auteur qui mise sur les dialogues ou la complexité narrative, mais sur l’ambiance, le rythme et la puissance visuelle. Et de ce côté-là, j’ai été servi. J’ai trouvé les illustrations splendides : les décors démesurés, les environnements métalliques et post-apocalyptiques, cette sensation d’immensité et de solitude… tout ça crée une atmosphère qui m’a vraiment accroché. Wolverine est presque une silhouette mythique qui avance dans un monde en ruine, et j’ai adoré cette approche. Ça se lit très vite, ça ne raconte pas mille choses, mais ça fonctionne. Pour moi, c’est un one-shot à savourer pour son univers, son style et son énergie visuelle, plus que pour son intrigue. Et dans ce cadre-là, je trouve que c’est une réussite.
Thorgal
C'était le commencement d'une mode a l'époque, je crois. Les sagas, les fantasy... Beaucoup de jeunes ont découvert la bd avec ces produits pour le commerce et la consommation facile. J'ai lu les premiers Thorgal en 1982/83. Van Hamme commençait ses soap operas interminables... et j'avais déjà un problème avec le dessin de Rosinski. Je n'ai jamais aimé les proportions anatomiques tête-corps: est-ce réalisme, caricature ou autre chose? J'ai lu tous les albums, quand-même. Ma note serait plus sévère s'il n'y avait pas eu Kriss de Valnor.
Daredevil : Enfer glacé
Quand j’ai ouvert Enfer glacé, j’ai tout de suite senti que ce n’était pas un simple récit de plus pour Matt Murdock/Daredevil, c’est un vrai « retour d’âge », un monde brisé, un héros usé, et pourtant prêt à se relever pour ce qu’il croit juste. Dans cette version, Murdock a vieilli, a perdu ses pouvoirs, mais l’horreur d’une explosion dans le métro et les événements qui s’ensuivent le forcent à redevenir le justicier. L’ambiance, le ton, le désespoir sous-jacent, c’est sombre, très sombre. Ce qui m’a plu, c’est justement cette vibe « old man » / « dernier acte » : ça m’a évoqué des œuvres comme Old Man Logan, Old Man Hawkeye, ou Old Man Quill, ce héros fatigué, passablement cabossé par la vie, qui malgré tout porte encore sur ses épaules le poids d’un devoir moral. Dans Enfer glacé, on sent ce combat intérieur : Murdock n’est plus dans la fleur de l’âge, il doute, il saigne, mais il reste Daredevil. Le découpage des cases, la narration, le rythme, m’ont fait penser à The Dark Knight Returns (de Frank Miller). On retrouve ce style de « gravité visuelle », cette tension permanente, cette idée qu’un héros d’un autre âge peut redevenir l’incarnation brute de la justice, mais à un prix. Ici, c’est plus crasseux, plus urbain, plus désespéré c’est un « Old Man Murdock ». Concernant l’objet livre : c’est agréable qu’il existe en plusieurs formats, il y a la version standard « 100% Marvel » pour les plus classiques, mais aussi l’édition « Marvel Prestige » avec dos toilé, grand format, papier mat, un peu plus luxueuse, plus sympa pour contempler les planches. La version Prestige offre en outre 32 pages bonus : scripts, croquis, making-of, ça ajoute clairement un gros plus pour qui veut entrer dans le processus créatif. Et il y a deux magnifiques couvertures variantes : l’une signée par Gabriele Dell’Otto (édition exclusive librairie spécialisée Pulp’s), l’autre par Mathieu Bablet (édition spéciale Panini). En résumé : j’ai bien aimé, c’est un bon comics, Enfer glacé m’a marqué. On sent un vrai parti pris, un ton mature, un Daredevil brisé mais humain, un récit qui ne fait pas de concessions. Si tu aimes les récits noirs, durs, qui prennent le temps de donner du poids à chaque case, c’est clairement un indispensable. Et si tu es collectionneur, foncer sur l’édition Prestige avec l’une des couvertures variantes ou régulières, c’est clairement un très bel objet.
Jours de chasse
Le scénario de cet album ne m'a pas trop convaincu. Un serbe qui a passé les dernières années en dehors du pays revient au début des années 1990 et il va découvrir petit à petit comment la situation et les mentalités ont bien changé. Ses amis l'en emmené à la chasse, mais ce n'est pas le genre de chasse à lequel il pensait et je pense que n'importe qui ayant des connaissances en histoire va vite comprendre ce qui se passe. J'ai vite trouvé le récit un peu confus. Ce n'est pas toujours facile à suivre, l'ethnie des personnages n'étant pas souvent claire par exemple. C'est peut-être fait exprès pour qu'on s'identifie au personnage principal, un expatrié qui ne semble pas trop avoir suivit l'actualité politique de sa patrie. En tout cas, je n'ai pas trop aimé lire l'album sans avoir été certain de bien comprendre certains passages. Le dessin n'est pas très attirant et ne dégage pas beaucoup d'émotions. Ce qui n'aide pas trop est que j'ai déjà lu des bandes dessinés sur les troubles dans l'ex-Yougoslavie qui étaient bien mieux. Cette BD n'apporte rien de nouveau et je me suis ennuyé. Peut-être que d'autres lecteurs vont mieux accrocher que moi.
Dadji
2.5 La scénariste raconte son périple dans des pays africains pour voir les résultats de l'ambitieux projet de la grande muraille verte, une initiative pour combattre le réchauffement climatique et la désertification. Je ne savais rien sur ce projet et je trouvais cela intéressant de le découvrir, mais malheureusement ce n'est pas raconté de manière passionnante. La narration manque de fluidité et le dessin n'est pas dynamique, deux qualités qui me semblent essentielles dans un documentaire qui contient autant d'informations. D'ailleurs, on apprend tellement de choses que j'ai un peu peur d'en avoir oublié la moitié, lorsqu'une nouvelle information rentrait dans ma tête, une autre en sortait ! Le pire selon moi est qu'il y a beaucoup de textes en dehors des cases. Ça me rappelait les débuts de la bande dessinée française lorsque les bulles n'existaient pas et qu'on avait droit à du texte narratif en-dessous des images. J'ai toujours trouvé ce procédé indigeste à lire et je ne vais pas changer d'idée maintenant. Il y a des séquences d'art séquentiel, mais aussi d'autres où le dessin est pratiquement facultatif au point où faire un bouquin aurait été mieux. En gros, l'album parle d'un projet important, mais c'est pas raconté de manière captivante.
L'Accordeur
L’argentin Ignacio Noé a développé une œuvre un peu inégale, mais globalement intéressante et originale, que ce soit pour les scénarios et pour le dessin de ses séries « érotiques » (voire pornographiques). Cette série est l’une de ses meilleures du genre, avec Exposition. D’abord parce que son dessin, au trait semi caricatural, est vraiment chouette. Agréable – que ce soit en général ou pour les scènes de sexe – et surtout qui accompagne très bien le ton insufflé par Noé à ses petites histoires. On est en effet là dans la gaudriole caricaturale, qui joue sur un certain humour pour dépasser la simple fornication. La plupart des histoires sont bâties sur un canevas identique – qui varie bien sûr dans les détails. A savoir notre « accordeur » appelé à la rescousse pour « soigner » un ou des pianos, puis une ou des scènes orgiaques, présentées sur le ton de l’exagération (bruits surjoués, positions, « vitesse d’exécution » elles aussi surjouées, et enfin une petite chute amusante. Si le deuxième tome montre un certain essoufflement (j’ai préféré le premier), l’ensemble est agréable à lire, souvent amusant dans sa conclusion, absurde ou décalée, notre accordeur décampant souvent sans avoir vraiment « accordé » quoi que ce soit – si ce n’est moult caresses et dons de sperme. Les amateurs de l’auteur apprécieront sans doute ces deux tomes. A noter que les éditions Dynamite viennent de sortir une belle intégrale, reprenant, outre les tomes de « L’accordeur », les albums La Diète (Illusions coquines), Exposition, Le Couvent infernal, le tout agrémenté de trois histoires courtes inédites d’une dizaine de pages chacune, une sorte d’intégrale de l’œuvre érotique de l’auteur. Note réelle 3,5/5.
Du Mouvement de la Terre
Beau comme la découverte du Mouvement de la Terre. Ce n'est pas historiquement exact ? Mais cela donne certaines bases, le désir d'en savoir plus et fait rêver. Surtout, on redécouvre l'étrangeté que cela a été que de comprendre que le sol n'est pas plus fixe qu'un navire sous nos pieds ! Ce qu'il a l'air d'être… En plus d'autres enjeux de représentation du monde y sont liés. Le pouvoir peut être redistribué à l'occasion d'une nouvelle manière de voir. Et puis, redécouvrir la découverte du mouvement de la Terre par nos ancêtres nous réinterprète notre passé sous un jour exotique par les yeux des Japonais, ce qui n'est pas désagréable… Bref, que de décentrements ! Vraiment plaisant.
Sa Majesté des Mouches
Je ne vais pas être tendre, mais bon, lorsqu'on n'aime pas... J'ai traversé ce Koh-Lanta, saison Aimée De Jongh, sans la moindre passion. Ne connaissant pas le roman dont la BD s'inspire, j'ai découvert qu'il s'agissait d'un crash d'avion sur une île déserte, où à ma grande surprise les seuls survivants sont des enfants (et pas une seule fille !). Il va donc être question de survie, et celle-ci me laisse perplexe pour un récit qui se veut réaliste. Ils n'ont pas trop l'air de souffrir de la faim, arbres fruitiers à volonté et sangliers chassés à la lance !? Il va être aussi question de tensions, elles sont le fruit des règles qui sont mises en place et qui vont scinder les survivants en deux groupes. D'un côté ceux qui veulent une société structurée et de l'autre, ceux qui laissent leur instinct animal prendre le dessus. Et c'est cette scission avec d'un côté la civilisation et de l'autre la barbarie qui aurait dû me happer, mais qui hélas m'a laissé finalement sur le bord du chemin. Je reconnais néanmoins quelques rares passages réussis, ceux avec la tête de sanglier sur le pieu. Un scénario dont le socle est bancal, dont l'enchaînement des événements manque de liant, dont la transition de l'enfance à l'âge adulte est peu convaincante et dont les personnages m'ont laissé indifférent. En conclusion, je n'ai jamais cru à cette histoire. Je ne suis pas non plus sous le charme du dessin d'Aimée De Jongh, je le trouve très classique dans son genre. De nombreux personnages se ressemblent et ne se reconnaissent que grâce à la couleur des cheveux où à la présence de tâches de rousseur. Une adaptation boiteuse. Note réelle : 2,5.
Il y a longtemps que je t'aime
Je suis d’accord avec Mac Arthur pour dire que cet album est original et possède de réelles qualités. Mais j’ai été constamment désarçonné par le récit, et ne suis en fait jamais complètement rentré dedans. Cette gêne explique ma note, reflet d’un plaisir de lecture qui n’a pas été au rendez-vous (mais c’est affaire de goût, et je suis sûr que d’autres apprécierons davantage cette histoire, et la manière dont elle est narrée). Deux êtres isolés sur une île déserte, qui se rencontrent, se rapprochent (seule la femme parle, l’homme reste muet et ne fait que lui faire découvrir la nature environnante – et lui redonner foi en un amour charnel), alors que la femme monologue beaucoup, nous livrant ses réflexions sur son couple, dialoguant à distance avec son mari – qui ne peut évidemment pas l’entendre. Ça se laisse lire, mais Marie Spénale ne m’a pas rendu facile et intelligible son histoire. Quant au dessin, il est lui aussi assez spéciale. Habillé de couleurs pétantes, assez psychédéliques, il est à la fois simple et poétique, jouant sur des formes évoquées, comme si l’on caressait les choses et les idées pour se resourcer, à l’instar de nos deux Robinson. Je suis hélas resté à côté de ce récit. Note réelle 2,5/5.