Les derniers avis (112238 avis)

Couverture de la série L'Homme du Sertão (La Macumba du Gringo)
L'Homme du Sertão (La Macumba du Gringo)

Cette production m'apparait bien dans la ligne de Hugo Pratt de cette époque. On y retrouve son vif intérêt pour la défense des peuples opprimés ainsi qu'un goût prononcé pour les croyances surnaturelles. Ici l'auteur ne fait pas dans la dentelle, viols, meurtres et vengeances parcourent le récit comme si Pratt voulait nous affranchir d'une vision romantique des luttes de libération populaire. La lecture est prenante même si il est parfois difficile d'identifier les différents personnages à l'exception de la pauvre Sataniah. Le dessin est centré sur l'expressivité des personnages presque sans extérieurs avec des fonds de cases uniformes. Cela me donne l'impression d'une tragédie théâtrale grecque. Une lecture pour les fans de Pratt afin d'approfondir la connaissance de son œuvre.

16/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Jane Eyre
Jane Eyre

Je n'ai pas lu le roman de Charlotte Brontë et ce manga m'a permis de combler en partie cette lacune. En effet j'ai découvert un récit très plaisant à travers un texte riche. Depuis que je lis cette collection je m'aperçois que les auteurs adaptent les œuvres d'une façon convaincante en respectant souvent bien l'esprit du roman. Ici encore les auteurs nous proposent une vraie lecture avec un texte au vocabulaire recherché qui met en valeur la richesse et la modernité du roman de Charlotte Brontë. J'ai été très touché par le personnage de Jane Eyre et sa pensée sur l'indépendance de la femme à contre courant d'une époque victorienne bien rigide dans ce domaine. Le rythme n'est pas rapide mais sans ennui. L'adaptation prend le temps d'approfondir la psychologie de Jane et de Rochester au sein d'une société aux conventions immobiles. Ma seule réserve tient au graphisme des deux principaux personnages. Jane est dessinée à la mode manga comme une gamine de douze ans voire moins parfois. Rochester est lui dessiné comme un BG de 25 ans ce qui est tout le contraire du personnage laid et plus âgé dans la version originale. C'est dommage parce que le reste du graphisme est assez séduisant dans les extérieurs. Je garde une note élevée malgré cette forte réserve graphique à cause de la qualité de la lecture texte que j'y ai trouvée.

16/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Interlude
Interlude

Je ne connaissais pas du tout cet épisode de la Seconde Guerre mondiale . Pourtant l'historique de cette guerre a été visité de fond en comble. Ainsi Céline Pieters et Célia Ducajou ont su trouver un sujet original sur la fabrication et l'envoi de 2500 Steinway pour soutenir le moral des GI's sur les différents fronts. Au sein d'une fiction qu'elles situent dans les durs combats Ardennais les autrices abordent plusieurs thématiques parfois douloureuses comme la réalité de la sexualité des soldats "amis" et les nombreux viols commis. Les deux autrices interrogent sur une question qui fut première lors du confinement à savoir si une activité non vitale peut être essentielle ou pas pour les hommes. Le récit est fluide et la lecture est ouverte à un large public dès le collège. Le dossier en fin d'ouvrage enrichit et crédibilise la fiction grâce à de belles photos d'archives et un texte explicatif très accessible. Le graphisme propose une narration visuelle simple, fluide et dynamique. La mise en couleur différencie les temps de guerre avec l'utilisation d'un vert olive froid qui contraste avec les couleurs chaudes liées aux épisodes musicaux. Une belle lecture pour tous sur un sujet original.

16/09/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Gifted
Gifted

Une série policière pour les jeunes sympathiques à défaut d'être mémorable. En effet, si comme moi on a déjà lu des mangas avec des jeunes enquêteurs, on est en terrain connu: des meurtres bien planifiés avec des coupables qui semblent avoir des alibis en béton, parfois le coupable a une bonne raison de faire ce qu'il a fait pour ajouter du drame, les personnages principaux sont jeunes pour plaire aux lecteurs (et ici en plus ce sont deux beaux garçons vu que c'est un shojo et il faut plaire aux lectrices).....La grosse nouveauté est qu'un des protagonistes a un pouvoir surnaturel qui lui permet de découvrir qui est le coupable. De fait, on sait souvent qui est le coupable d'avance et on voit surtout comment les deux enquêteurs trouvent des preuves pour épingler le coupable. Le gars avec ce pouvoir a aussi un passé trouble, ce qui donne une trame narrative qui court sur plusieurs volumes afin de fidéliser un lectorat qui voudrait savoir le fin mot de cette histoire. En gros, c'est un peu cliché, mais c'est bien fait et j'ai trouvé que c'était divertissant. Le dessin est agréable.

15/09/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Vierges - La folle histoire de la virginité
Vierges - La folle histoire de la virginité

La comparaison avec Lou Lubie est justifiée car cela se ressemble à la fois sur la façon de raconter son sujet saupoudrée d'humour et sur le dessin pas tape à l'oeil et efficace. Et de sujet il s'agit ici de virginité, féminine principalement. On apprend des choses intéressantes sur les hymens, mais j'ai trouvé le fait de voir des vulves un peu partout dans notre société un poquito capillo-tractée. Dans la Vierge et son étole, vraiment ? Bien que la religion régisse une bonne part de la sexualité au fil des siècles. Une bande dessinée documentaire et documentée qu'il convient de lire néanmoins.

15/09/2025 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série Colville
Colville

Les éditions Revival ont plutôt de très bons choix dans leur sélection. Colville est une histoire auto-éditée à la base puis reprise et complétée des années plus tard par Steven Gilbert, un canadien fan de comics dont les inspirations type C. Burns ou D. Clowes semblent émerger ici. C'est un polar qui se situe dans une petite ville, Colville, comme il en existe tant. Une histoire d'argent qui tourne mal. On pourrait dire qu'on a déjà vu/lu de nombreuses fois des choses similaires dans le genre slasher mais il faut avouer que l'auteur a une patte, sur le dessin, les silences. J'ai été un poil déçu de la fin.

15/09/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Environnement toxique
Environnement toxique

Un album lu il y a quelques temps que je n'avais pas avisé. Je m'attendais à un plaidoyer écologique et en réalité cela s'avère être un récit de vie d'une jeune femme évoluant dans un travail au milieu d'hommes au Canada. Un boulot assez rude mais cela paie bien. Le titre porte donc un double sens. Le milieu étant décrit comme fort machiste on s'attend presque "naturellement" à ce qui survient au bout d'un certain nombre de pages. Mais je dirai que c'est raconté de manière assez banale et détachée. C'est presque comme si elle excusait cet homme de son comportement, conditionné qu'il est par cet univers gris, où le risque d'être blessé ou de mourir est très présent. Une sorte d'univers carcéral à ciel ouvert et librement consenti en échange d'argent. Un gros pavé qui n'est pas forcément très digeste.

15/09/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Elliot au collège
Elliot au collège

Théo Grosjean joue sans doute de son propre ressenti de collégien dans cette série. Ayant commis L'homme le plus flippé du monde, on peut se dire que le gamin qui vit avec une boule d'anxiété comme ami imaginaire est possiblement une réalité de son enfance. L'idée de cette série est bonne car chaque tome est portée sur une classe. Dans le premier tome, Elliot débarque au collège en 6ème, c'est le changement d'amis etc. Il repère vite les stars et les losers. Il se lie d'amitié avec Hari dont un des talents est de faire du beatbox. C'est souvent drôle, les planches se suivent dans une continuité mais chacune peut presque se lire en tant que telle comme un gag avec une chute à chaque fois. Dans le même esprit cela rappelle les premiers ouvrages de Riad Sattouf. Bien qu'ici Eliott soit d'une autre époque, celle des réseaux sociaux entre autres.

15/09/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Les Vacances chez pépé-mémé
Les Vacances chez pépé-mémé

J'aime bien ce que fait M. Bouzard d'ordinaire. Ici je ne dirai pas que c'est raté mais ça manque de gags plus percutants. Le thème de départ est une bonne idée, les 2 gamins de l'auteur sont envoyés de temps en temps chez les grands-parents campagnards et on a le droit aux clichés sur la rusticité, les toilettes au fond du jardin, les animaux qu'on tue etc. C'est surtout l'occasion de bien rigoler sur les enfants traumatisés. Mais surtout cela tombe dans la vulgarité avec un voisin impotent qui hurle qu'il a envie de baiser, et ce gag revient plusieurs fois. 2,5/5.

15/09/2025 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
Couverture de la série Deux Roméo sous un arbre
Deux Roméo sous un arbre

Un bon 3,5 pour cette histoire de Frédéric Pontarolo. Un nom qui fleure bon l'Italie et c'est d'ailleurs un premier thème abordé par l'auteur, dont j'aime bien le travail depuis Naciré et les machines, dans ce qui est sans doute son album le plus personnel. Fils d'immigrés transalpins né en 1970 dans un petit village lorrain entouré d'industries, tout le voisinage se connait. On va à la pêche, on fait des conneries avec les copains. Un jour une petite soeur rejoint la famille et c'est l'objet d'un second thème plutôt vers la fin, une histoire d'attouchements par un cousin un peu plus âgé et pas très futé ; cela en présence de Frédéric qui ne réagit pas, sidéré par cet acte et encore des années après ce souvenir le hante, surtout qu'il lui arrive de recroiser le cousin en question. En tout cas si la famille n'était pas au courant, maintenant elle sait. Plusieurs anecdotes se mélangent alternant bons moments et d'autres bien plus tristes, comme une sorte de mémoire familiale laissée à sa propre descendance. Tout cela, l'auteur le raconte à l'occasion de la mort de son père, pas toujours très affectif et la mère n'a pas très bien tourné non plus. L'album est l'occasion de revivre des souvenirs culturels similaires pour ceux qui sont à peu près de cette génération. Un dessin très bon, une histoire forte ; un exutoire sans doute.

15/09/2025 (modifier)