Au départ, l'auteur a subi une rupture. Il n'en veut pas à l'autre, il se dit que l'amour n'est pas pour lui et se tourne donc vers le sexe tarifié. Il ne faut pas oublier que c'est ce qui lui donne la conviction de s'adonner à ce point à aller voir des prostituées, voire même de les noter et de faire une œuvre à partir d'elle. Ce socle explique tout : il est en général entendu que l'amour est ce qu'il y a de suprême, mais quid des rejetés, doivent-ils espérer et mendier l'amour à l'infini ? L'auteur dit non et paie le sexe.
Il ne s'interroge pas sur les éventuelles contraintes subies par les prostituées dont il semble qu'elles sont libres. Le dessin est pile ce qu'il faut pour exprimer ce détachement. On s'attache à la démarche par curiosité, on n'a empathie ni pour le micheton et les amis à qui il raconte son aventure ni pour les prostituées. Mais les réflexions du bonhomme et de ceux qu'il rencontre sont intéressantes. Si l'auteur a raison de cacher la tête des prostituées pour garantir leur anonymat, cela peut les réifier pour le lecteur. Je ne sais pas comment l'auteur aurait pu trouver un meilleur moyen visuel, mais j'y vois un manque. Cela et quelques autres petits problèmes m'empêchent d'attribuer la note maximum !
Je découvre l'auteure avec cet album. Il se laisse lire, il y a des passages amusants, mais j'en suis sorti avec un avis mitigé.
Disons qu'un album me suffit (il y a visiblement matière à en publier d'autres). Au bout d'un moment c'est un peu lassant, car le sujet (l'adolescence et ses petits drames, ses questionnements) à déjà été pas mal traité.
L'ensemble se présente comme le journal intime d'une adolescente - sa frangine jouant le rôle de chieuse qui veut faire comme et avec sa grande sœur.
Le ton est naturel, colle bien à ce qu'on imagine d'un journal intime d'une adolescente. Mais le texte est souvent envahissant, occupant parfois la grande majorité des cases.
Le dessin lui-même relève de l'underground, c'est lisible, même si le style de Barry n'est pas forcément ma came. Quasiment aucun décors, c'est centré sur les deux frangines, parfois simplement leur buste voire leur visage, on est parfois à la limite de la BD.
Lisible donc, mais aussi facilement oubliable je le crains.
Je ne sais pas trop quoi penser de cet one-shot qui se révèle bien particulier.
Un couple français fait un échange de maison avec un couple australien. Dès qu'ils débarquent on sent que quelques ne va pas et que le propriétaire de la maison est louche. Petit à petit, on va voir que ce propriétaire est bien mystérieux et semble avoir une obsession… J'ai cru au début à un thriller un peu banal, mais au résultat correct jusqu'à ce qu'on a les révélations sur le pourquoi des agissements de ce monsieur Douglas. J'avoue que ce moment m'a bien surpris parce que je pensais que le scénario était plus conventionnel alors qu'il y a une grosse surprise qui change tout le scénario !
Cela dit, j'ai été à demi-convaincu parce que si le scénario est bien fait, il ne m'a pas passionné non plus. Il faut dire aussi qu'on tombe un peu dans de la spiritualité qui ne m'attire pas trop et les personnages m'ont laissé un peu indifférent. Au final, ça se laisse lire, mais ça ne m'a pas marqué plus que ça. Le dessin est correct.
3.5
J'avoue que je ne connaissais pas Eadweard Muybridge ou du moins de nom, je pense avoir vu au quelques fois ses photographies sans retenir son nom. Delisle fait une biographie très intéressante et très éducative sur la vie de ce photographe et aussi tout ce qui se passait autour des nouvelles inventions en matière de photographies et ensuite du cinéma.
J'avoue que même si j'ai bien aimé ma lecture, j'ai trouvé qu'il y avait tout de même quelques longueurs. Delisle parle aussi d'autres sujets ce qui ne me dérange pas lorsque c'est en liens avec le travail de Muybridge comme ce que faisait les autres photographes à l'époque pour améliorer la technique, mais parfois cela me semblait un peu inutile du genre 'le docteur que Muybridge a consulté sera considéré plus tard comme le criminel Jack l'Éventreur'. Ce sont la plupart du temps des petits détails qui ne durent que quelques cases, mais à force d'avoir ce type d'anecdote, cela fini par alourdir un peu le récit.
Malgré tout, cela reste un bon one-shot si on s'intéresse à l'histoire de la technologie. C'est vraiment passionnant de voir tous les efforts et les erreurs avant d'apparaisse ce qui de nos jours est banal.
La lecture des 3 premiers tomes en 2005 m’avait profondément marqué, au point d’allouer la note maximum. Quelle merveille, quelle créativité, si vous pensez que Léo avec ses mondes d’Aldébaran est un maître en la matière, vous allez halluciner en lisant Cyann.
Je relis aujourd’hui l’intégrale de la série à l’occasion de la sortie du 6ème et dernier tome, et je ressors plutôt satisfait de ma lecture.
Le premier tome met tout en place, et est un peu difficile à suivre, surtout la 1ère moitié. On est bombardé de termes obscurs, la situation politique et sociale nous est décrite un peu brusquement, et on patauge allégrement… Mais une fois que tous les éléments sont en place, quel bonheur, quelle richesse !
Le second tome s’éloigne des thèmes sédentaires du premier, et nous fait voyager dans une variété de décors époustouflants. Certes le scénario tourne à la bête « course poursuite », mais ça reste quand même très intéressant à suivre.
Les tomes 3, 4 et 5 permettent à Cyan d’utiliser le réseau de portes pour voyager dans l’espace mais aussi le temps, ce qui donne lieu à des aventures variées et prenantes, mais parfois un peu difficiles à suivre (notamment dans le cinquième tome). Le sixième tome remet tout en place et conclut l’histoire de manière satisfaisante.
Une chouette aventure, même si je dois avouer avoir parfois eu un peu de mal avec la personnalité je-m’en-foutiste et vulgaire de Cyan.
J'ai découvert cet album dans sa réédition à prix mesuré mais au format plus petit. J'étais bien curieux de découvrir une des premières œuvres de l'auteure malheureusement j'en suis sorti plutôt déçu.
Rien à dire sur la partie graphique, son trait me plaît beaucoup et le n&b lui sied bien, on ajoute à ça une narration douce pour qu'on arrive au bout sans trop de soucis.
Je serai plus critique sur l'histoire. Si le début m'a intrigué, le personnage principal m'a rapidement énervé et du coup ça l'a fout mal niveau émotions.
En fait, j'ai du grave décroché en cours de route ne comprenant plus grand chose à ce que l'auteure souhaitait mettre en place. Ok pour le deuil, le parallèle avec l'oiseau mais la jeune fille je cherche encore.
Malgré une bonne réalisation, je ressors très mitigé de ma lecture, pas clair dans les intentions et trop autocentré sur notre héros.
2,5 mais le bof l'emporte.
Un diptyque qui démarre mieux qu'il ne finit.
La mise en place est très sympa, l'univers intéressant, la partie graphique suit ... et puis arrive malheureusement un 2eme tome qui ne va pas au bout des promesses. Forcément, ça ternit bien le ressenti final. Dommage.
Lecture sympa de médiathèque tout de même, ça reste honnête mais il y avait tellement matière à mieux faire.
Je retiendrai un background qui me plaît mais sacrifié dans les enjeux et avec un méchant bien ridicule (du moins bien loupé dans ses motivations). Tout ça manque de profondeur mais ça reste pas foncièrement désagréable à lire.
« Sur la piste… » c’est un peu la réaction de Dargaud aux éditions Grand Angle et sa série des « Go West... » conceptualisé par Tiburce Oger. C’est comme cela que je le perçoit, tout comme Oxymore Édition pioche ses idées chez Soleil ou Drakoo et vice-versa. En tout cas sur le principe c’est un peu la même recette : on convoque une ribambelle d’auteurs reconnus pour leur approche du western, quelques histoires sympatoches, et voilà ! Sauf que Dargaud a un avantage pas négligeable : plutôt qu’une série originale, on sort des tiroirs LA série emblématique du western franco-belge, j’ai nommé : Blueberry. Et puis, quelle brochette d’artistes ! Il y a du beau monde sur « Go West... » aussi, mais là sur un one shot je n’ai jamais vu son pareil. Jugez plutôt : Lauffray, Bertail, Gastine, Marini, Meyer, Perriot, Rouge, Toulhoat, etc. On va se régaler déjà ça pour moi c’était la garantie !
Alors, inconvénient ou non, je n’ai, je dois le confesser, jamais lu Blueberry. Seulement vu l’immonde adaptation ciné signé Jan Kounen. Sur certaines histoires c’est un petit peu incommode car un scénariste peu caler son récit au milieu d’un cycle de la série originale, et même si c’est à chaque fois bien expliqué, bien encadré, et qu’on n’est jamais vraiment perdu, j’aurai préféré lire uniquement des histoires avec un début et une fin. Il y en a, et de très bonnes, mais elles ne constituent pas la majorité d’entre elles. J’en ai aussi relevé 3 ou 4, on ne dira pas lesquelles, que je jugerai comme anecdotiques et sans intérêt (en général elles ne dépassent pas les 4 planches…).
Bon sinon visuellement avec les auteurs que j’ai cité plus haut, on s’éclate bien, c’est du bonbon pour les yeux, donc les 120 pages on ne les voit pas défiler. En plus ça permet à des gens comme moi de se familiariser avec le personnage, ses aventures, ses drames, sa vie en somme. Je n’irai peut être pas jusqu’à me plonger dans la série créée par Charlier et Giraux mais je comprends beaucoup mieux le pourquoi du comment du succès.
Un incontournable de cette fin d’année.
Trash, politiquement incorrect et humour noir se mêlent dans les gags de ces deux personnages, un chien et un chat à la filiation évidente avec Pif et Hercule. Dans le premier tome, ce sont deux médecins atroces, absolument dépourvus de morale, enchaînant les blagues qui piétinent méthodiquement tout ce que la civilisation humaine s'est efforcée de considérer comme un minimum de décence. Tout est assumé : pas de leçon, pas de contre-morale, pas de bienveillance cachée sous l'humour noir, juste deux personnages qui traversent le pire de l'humain comme si de rien n'était. Dans le second tome, on prend les mêmes et on recommence en les plaçant cette fois dans le rôle variable de soldats ou de policiers.
Je ne suis pas amateur d'humour trash et de vulgarité, mais j'avoue avoir ri quelques fois avec cette série. Ces recueils de strips ne sont finalement ni aussi dangereux ni aussi transgressifs qu'ils pourraient le laisser craindre, mais ils restent suffisamment vachards pour provoquer un plaisir un peu honteux. Le côté provocateur est très assumé, n'hésitant pas à plonger dans le racisme primaire, le sexisme ou la pure immoralité. On hésite régulièrement entre l'éclat de rire et le léger malaise. Si l'on excepte l'histoire longue introduite au milieu du premier tome, les gags en trois cases imposent le rythme sec des comic strips qui colle bien à ces punchlines glaciales. Le graphisme va dans le même sens, avec son trait volontairement bancal et presque brouillon, tendance underground, donnant à ces héros des airs d'abrutis filiformes qui débitent l'inhumain avec un calme désarmant, ce qui rappelle un peu l'esprit de Ruppert et Mulot. Tout est fait pour associer l'humour grinçant au sentiment de malaise léger.
Certains strips sont très drôles par leur sécheresse, d'autres sont plus poussifs, d'autres encore tirent tellement sur la corde trash que ça devient plus bête que méchant. Toutefois, malgré une certaine variété des situations, les gags finissent par tourner un peu en rond et plus les pages se déroulent, plus il devient rare de rire autant qu'au départ. En ce sens, le second tome m'a moins enthousiasmé que le premier. L'épisode plus long (Satin au Congo) inclus dans le premier tome casse aussi le rythme et ressemble à un ajout moins convaincant greffé après coup à l'album.
J'ai trouvé ça plus drôle et plus inventif que je l'imaginais et j'ai passé un plutôt bon moment, même si l'enthousiasme s'est étiolé au fil de ma lecture et de l'évaporation de l'inspiration des auteurs. Ce n'est pas révolutionnaire et j'ai lu plus choquant comme BD, mais c'est un défouloir sympa si on aime l'humour grinçant et la provocation gratuite.
Je suis désolé de ne pas mettre plus mais je trouve que cette BD rate ce qu'elle veut faire et c'est franchement dommage. Yatuu explore avec son humour et son dessin habituel l'entrée au collège, la difficulté pour une jeune femme de juste exister (trop masculine d'apparence), les moqueries permanentes, les brimades etc ...
Cependant je dois bien dire que la problématique est que la BD est rarement drôle, les situations sont traités de manière beaucoup trop accélérées et certains détails semblent trop importants (le rôle de sa mère, par exemple) mais auraient mérités d'avoir plus de développement. Globalement l'idée est de développer la difficulté que représente le collège pour des gens ordinaires, l'humiliation et la violence de ce système. Je suis parfaitement d'accord, mais je dirais que le récit manque de consistance. Les intentions sont claires, mais pas assez travaillées et je note également qu'il manque une vraie direction dans le propos, une finalité. C'est d'autant plus dommage que la fin propose quelque chose, une ouverture vers ce que la BD aurait pu être, mais qu'elle n'est jamais au final. Il y aurait eu matière à faire un vrai commentaire sur la violence du collège et la mal-être qu'il provoque, sur la normalisation qu'il impose, autant dans les genres que dans les attitudes.
Je ne peux pas vraiment vous recommander cette BD, d'autant que Yatuu a plus réussi d'autres BD avec des sujets similaires. Celle-ci est mineure dans la production et je vous recommanderais plutôt les autres !
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Vingt-trois prostituées
Au départ, l'auteur a subi une rupture. Il n'en veut pas à l'autre, il se dit que l'amour n'est pas pour lui et se tourne donc vers le sexe tarifié. Il ne faut pas oublier que c'est ce qui lui donne la conviction de s'adonner à ce point à aller voir des prostituées, voire même de les noter et de faire une œuvre à partir d'elle. Ce socle explique tout : il est en général entendu que l'amour est ce qu'il y a de suprême, mais quid des rejetés, doivent-ils espérer et mendier l'amour à l'infini ? L'auteur dit non et paie le sexe. Il ne s'interroge pas sur les éventuelles contraintes subies par les prostituées dont il semble qu'elles sont libres. Le dessin est pile ce qu'il faut pour exprimer ce détachement. On s'attache à la démarche par curiosité, on n'a empathie ni pour le micheton et les amis à qui il raconte son aventure ni pour les prostituées. Mais les réflexions du bonhomme et de ceux qu'il rencontre sont intéressantes. Si l'auteur a raison de cacher la tête des prostituées pour garantir leur anonymat, cela peut les réifier pour le lecteur. Je ne sais pas comment l'auteur aurait pu trouver un meilleur moyen visuel, mais j'y vois un manque. Cela et quelques autres petits problèmes m'empêchent d'attribuer la note maximum !
Come over come over
Je découvre l'auteure avec cet album. Il se laisse lire, il y a des passages amusants, mais j'en suis sorti avec un avis mitigé. Disons qu'un album me suffit (il y a visiblement matière à en publier d'autres). Au bout d'un moment c'est un peu lassant, car le sujet (l'adolescence et ses petits drames, ses questionnements) à déjà été pas mal traité. L'ensemble se présente comme le journal intime d'une adolescente - sa frangine jouant le rôle de chieuse qui veut faire comme et avec sa grande sœur. Le ton est naturel, colle bien à ce qu'on imagine d'un journal intime d'une adolescente. Mais le texte est souvent envahissant, occupant parfois la grande majorité des cases. Le dessin lui-même relève de l'underground, c'est lisible, même si le style de Barry n'est pas forcément ma came. Quasiment aucun décors, c'est centré sur les deux frangines, parfois simplement leur buste voire leur visage, on est parfois à la limite de la BD. Lisible donc, mais aussi facilement oubliable je le crains.
Home exchange
Je ne sais pas trop quoi penser de cet one-shot qui se révèle bien particulier. Un couple français fait un échange de maison avec un couple australien. Dès qu'ils débarquent on sent que quelques ne va pas et que le propriétaire de la maison est louche. Petit à petit, on va voir que ce propriétaire est bien mystérieux et semble avoir une obsession… J'ai cru au début à un thriller un peu banal, mais au résultat correct jusqu'à ce qu'on a les révélations sur le pourquoi des agissements de ce monsieur Douglas. J'avoue que ce moment m'a bien surpris parce que je pensais que le scénario était plus conventionnel alors qu'il y a une grosse surprise qui change tout le scénario ! Cela dit, j'ai été à demi-convaincu parce que si le scénario est bien fait, il ne m'a pas passionné non plus. Il faut dire aussi qu'on tombe un peu dans de la spiritualité qui ne m'attire pas trop et les personnages m'ont laissé un peu indifférent. Au final, ça se laisse lire, mais ça ne m'a pas marqué plus que ça. Le dessin est correct.
Pour une fraction de seconde - La vie mouvementée d'Eadweard Muybridge
3.5 J'avoue que je ne connaissais pas Eadweard Muybridge ou du moins de nom, je pense avoir vu au quelques fois ses photographies sans retenir son nom. Delisle fait une biographie très intéressante et très éducative sur la vie de ce photographe et aussi tout ce qui se passait autour des nouvelles inventions en matière de photographies et ensuite du cinéma. J'avoue que même si j'ai bien aimé ma lecture, j'ai trouvé qu'il y avait tout de même quelques longueurs. Delisle parle aussi d'autres sujets ce qui ne me dérange pas lorsque c'est en liens avec le travail de Muybridge comme ce que faisait les autres photographes à l'époque pour améliorer la technique, mais parfois cela me semblait un peu inutile du genre 'le docteur que Muybridge a consulté sera considéré plus tard comme le criminel Jack l'Éventreur'. Ce sont la plupart du temps des petits détails qui ne durent que quelques cases, mais à force d'avoir ce type d'anecdote, cela fini par alourdir un peu le récit. Malgré tout, cela reste un bon one-shot si on s'intéresse à l'histoire de la technologie. C'est vraiment passionnant de voir tous les efforts et les erreurs avant d'apparaisse ce qui de nos jours est banal.
Le Cycle de Cyann
La lecture des 3 premiers tomes en 2005 m’avait profondément marqué, au point d’allouer la note maximum. Quelle merveille, quelle créativité, si vous pensez que Léo avec ses mondes d’Aldébaran est un maître en la matière, vous allez halluciner en lisant Cyann. Je relis aujourd’hui l’intégrale de la série à l’occasion de la sortie du 6ème et dernier tome, et je ressors plutôt satisfait de ma lecture. Le premier tome met tout en place, et est un peu difficile à suivre, surtout la 1ère moitié. On est bombardé de termes obscurs, la situation politique et sociale nous est décrite un peu brusquement, et on patauge allégrement… Mais une fois que tous les éléments sont en place, quel bonheur, quelle richesse ! Le second tome s’éloigne des thèmes sédentaires du premier, et nous fait voyager dans une variété de décors époustouflants. Certes le scénario tourne à la bête « course poursuite », mais ça reste quand même très intéressant à suivre. Les tomes 3, 4 et 5 permettent à Cyan d’utiliser le réseau de portes pour voyager dans l’espace mais aussi le temps, ce qui donne lieu à des aventures variées et prenantes, mais parfois un peu difficiles à suivre (notamment dans le cinquième tome). Le sixième tome remet tout en place et conclut l’histoire de manière satisfaisante. Une chouette aventure, même si je dois avouer avoir parfois eu un peu de mal avec la personnalité je-m’en-foutiste et vulgaire de Cyan.
Le Retour de la Bondrée
J'ai découvert cet album dans sa réédition à prix mesuré mais au format plus petit. J'étais bien curieux de découvrir une des premières œuvres de l'auteure malheureusement j'en suis sorti plutôt déçu. Rien à dire sur la partie graphique, son trait me plaît beaucoup et le n&b lui sied bien, on ajoute à ça une narration douce pour qu'on arrive au bout sans trop de soucis. Je serai plus critique sur l'histoire. Si le début m'a intrigué, le personnage principal m'a rapidement énervé et du coup ça l'a fout mal niveau émotions. En fait, j'ai du grave décroché en cours de route ne comprenant plus grand chose à ce que l'auteure souhaitait mettre en place. Ok pour le deuil, le parallèle avec l'oiseau mais la jeune fille je cherche encore. Malgré une bonne réalisation, je ressors très mitigé de ma lecture, pas clair dans les intentions et trop autocentré sur notre héros. 2,5 mais le bof l'emporte.
Air - Sous un ciel moins gris
Un diptyque qui démarre mieux qu'il ne finit. La mise en place est très sympa, l'univers intéressant, la partie graphique suit ... et puis arrive malheureusement un 2eme tome qui ne va pas au bout des promesses. Forcément, ça ternit bien le ressenti final. Dommage. Lecture sympa de médiathèque tout de même, ça reste honnête mais il y avait tellement matière à mieux faire. Je retiendrai un background qui me plaît mais sacrifié dans les enjeux et avec un méchant bien ridicule (du moins bien loupé dans ses motivations). Tout ça manque de profondeur mais ça reste pas foncièrement désagréable à lire.
Sur la piste de Blueberry
« Sur la piste… » c’est un peu la réaction de Dargaud aux éditions Grand Angle et sa série des « Go West... » conceptualisé par Tiburce Oger. C’est comme cela que je le perçoit, tout comme Oxymore Édition pioche ses idées chez Soleil ou Drakoo et vice-versa. En tout cas sur le principe c’est un peu la même recette : on convoque une ribambelle d’auteurs reconnus pour leur approche du western, quelques histoires sympatoches, et voilà ! Sauf que Dargaud a un avantage pas négligeable : plutôt qu’une série originale, on sort des tiroirs LA série emblématique du western franco-belge, j’ai nommé : Blueberry. Et puis, quelle brochette d’artistes ! Il y a du beau monde sur « Go West... » aussi, mais là sur un one shot je n’ai jamais vu son pareil. Jugez plutôt : Lauffray, Bertail, Gastine, Marini, Meyer, Perriot, Rouge, Toulhoat, etc. On va se régaler déjà ça pour moi c’était la garantie ! Alors, inconvénient ou non, je n’ai, je dois le confesser, jamais lu Blueberry. Seulement vu l’immonde adaptation ciné signé Jan Kounen. Sur certaines histoires c’est un petit peu incommode car un scénariste peu caler son récit au milieu d’un cycle de la série originale, et même si c’est à chaque fois bien expliqué, bien encadré, et qu’on n’est jamais vraiment perdu, j’aurai préféré lire uniquement des histoires avec un début et une fin. Il y en a, et de très bonnes, mais elles ne constituent pas la majorité d’entre elles. J’en ai aussi relevé 3 ou 4, on ne dira pas lesquelles, que je jugerai comme anecdotiques et sans intérêt (en général elles ne dépassent pas les 4 planches…). Bon sinon visuellement avec les auteurs que j’ai cité plus haut, on s’éclate bien, c’est du bonbon pour les yeux, donc les 120 pages on ne les voit pas défiler. En plus ça permet à des gens comme moi de se familiariser avec le personnage, ses aventures, ses drames, sa vie en somme. Je n’irai peut être pas jusqu’à me plonger dans la série créée par Charlier et Giraux mais je comprends beaucoup mieux le pourquoi du comment du succès. Un incontournable de cette fin d’année.
Paf & Hencule
Trash, politiquement incorrect et humour noir se mêlent dans les gags de ces deux personnages, un chien et un chat à la filiation évidente avec Pif et Hercule. Dans le premier tome, ce sont deux médecins atroces, absolument dépourvus de morale, enchaînant les blagues qui piétinent méthodiquement tout ce que la civilisation humaine s'est efforcée de considérer comme un minimum de décence. Tout est assumé : pas de leçon, pas de contre-morale, pas de bienveillance cachée sous l'humour noir, juste deux personnages qui traversent le pire de l'humain comme si de rien n'était. Dans le second tome, on prend les mêmes et on recommence en les plaçant cette fois dans le rôle variable de soldats ou de policiers. Je ne suis pas amateur d'humour trash et de vulgarité, mais j'avoue avoir ri quelques fois avec cette série. Ces recueils de strips ne sont finalement ni aussi dangereux ni aussi transgressifs qu'ils pourraient le laisser craindre, mais ils restent suffisamment vachards pour provoquer un plaisir un peu honteux. Le côté provocateur est très assumé, n'hésitant pas à plonger dans le racisme primaire, le sexisme ou la pure immoralité. On hésite régulièrement entre l'éclat de rire et le léger malaise. Si l'on excepte l'histoire longue introduite au milieu du premier tome, les gags en trois cases imposent le rythme sec des comic strips qui colle bien à ces punchlines glaciales. Le graphisme va dans le même sens, avec son trait volontairement bancal et presque brouillon, tendance underground, donnant à ces héros des airs d'abrutis filiformes qui débitent l'inhumain avec un calme désarmant, ce qui rappelle un peu l'esprit de Ruppert et Mulot. Tout est fait pour associer l'humour grinçant au sentiment de malaise léger. Certains strips sont très drôles par leur sécheresse, d'autres sont plus poussifs, d'autres encore tirent tellement sur la corde trash que ça devient plus bête que méchant. Toutefois, malgré une certaine variété des situations, les gags finissent par tourner un peu en rond et plus les pages se déroulent, plus il devient rare de rire autant qu'au départ. En ce sens, le second tome m'a moins enthousiasmé que le premier. L'épisode plus long (Satin au Congo) inclus dans le premier tome casse aussi le rythme et ressemble à un ajout moins convaincant greffé après coup à l'album. J'ai trouvé ça plus drôle et plus inventif que je l'imaginais et j'ai passé un plutôt bon moment, même si l'enthousiasme s'est étiolé au fil de ma lecture et de l'évaporation de l'inspiration des auteurs. Ce n'est pas révolutionnaire et j'ai lu plus choquant comme BD, mais c'est un défouloir sympa si on aime l'humour grinçant et la provocation gratuite.
Sasha
Je suis désolé de ne pas mettre plus mais je trouve que cette BD rate ce qu'elle veut faire et c'est franchement dommage. Yatuu explore avec son humour et son dessin habituel l'entrée au collège, la difficulté pour une jeune femme de juste exister (trop masculine d'apparence), les moqueries permanentes, les brimades etc ... Cependant je dois bien dire que la problématique est que la BD est rarement drôle, les situations sont traités de manière beaucoup trop accélérées et certains détails semblent trop importants (le rôle de sa mère, par exemple) mais auraient mérités d'avoir plus de développement. Globalement l'idée est de développer la difficulté que représente le collège pour des gens ordinaires, l'humiliation et la violence de ce système. Je suis parfaitement d'accord, mais je dirais que le récit manque de consistance. Les intentions sont claires, mais pas assez travaillées et je note également qu'il manque une vraie direction dans le propos, une finalité. C'est d'autant plus dommage que la fin propose quelque chose, une ouverture vers ce que la BD aurait pu être, mais qu'elle n'est jamais au final. Il y aurait eu matière à faire un vrai commentaire sur la violence du collège et la mal-être qu'il provoque, sur la normalisation qu'il impose, autant dans les genres que dans les attitudes. Je ne peux pas vraiment vous recommander cette BD, d'autant que Yatuu a plus réussi d'autres BD avec des sujets similaires. Celle-ci est mineure dans la production et je vous recommanderais plutôt les autres !