Un manga assez étonnant parce qu'il traite de son sujet, une femme qui pense que son mari la trompe, de manière réaliste.
On voit donc suivre les interrogations de la pauvre héroïne qui ne sait pas quoi faire. Au travers de son histoire et celle de son mari, on va aussi voir des problèmes d'autres couples...En effet, la vie n'est pas facile dans ce Japon qui aime bien mettre les gens dans des cases bien définis et c'est dur d'être femme au foyer (quoique l'héroïne a un travail à temps partiel, n'ayant pas encore d'enfants) ou employé dans une grande entreprise. Le ton est réaliste ou du moins tout semble crédible. Le scénario n'est pas aussi cousue du fil blanc qu'il semble au premier abord et il y a des bonnes surprises. L'héroïne est attachante.
Malgré tout, je trouve qu'il y a des défauts dans le scénario. Le pire étant qu'après avoir vu le point de vue de l'héroïne pendant plusieurs tomes, on va voir la version des faits du point de vue du mari pendant 2 tomes et on apprend rien de vraiment nouveau après toutes les grosses révélations du tome 4. Il y a quelques moments sympas, mais globalement j'ai eu l'impression que je perdais mon temps et que cela ralentissait inutilement le scénario. Il y a aussi le personnage de l'étudiant qui travaille avec l'héroïne que je trouve assez énervant. En fait, j'ai trouvé que c'était une bonne série dramatique, mais pas au point de trouver cela passionnant à lire.
Quant au dessin, c'est typique le genre de dessin qu'on retrouve dans ce genre de mangas pour femmes (quoique c'est paru dans un appli qui ne semble pas destiné a un seul sexe). C'est pas mal et ça va bien pour ce type de récit.
Je vais sans doute faire un peu débat avec cet avis, je suis en plein dans les BD pas lues jusqu’au bout. Enfin pour être exact, c’est la moitié du milieu que j’ai largement survolée, me contentant du fin mot de l’histoire après un début qui m’a fait sentir que ce n’était pas pour moi.
Précisons qu’excepté la chanson (que de nombreux camarades chantaient à tue tête) je ne connais absolument rien de ce héros, du coup zéro nostalgie.
J’ai donc démarré ma lecture avec une certaine curiosité bienveillante, d’autant à la vue du nom du scénariste. Malheureusement et ce malgré tout le savoir faire des auteurs, impossible d’accrocher aux design des personnages, bien trop enfantin ou démodé à mes yeux. J’ai vraiment coincé sur ce détail ce qui me fait dire que l’aspect nostalgique doit être très important dans le ressenti.
Dommage car je sens les auteurs investis pour cette relecture. Je ne suis pas fan du trait et couleur mais le dessinateur arrive à moderniser le rendu animé 80. De même pour Runberg, si l’univers m’apparaît un peu niais, l’histoire l’est un peu moins, il donne un peu de relief au personnage de Capitaine Flam (émotion et histoire) et explore des thématiques plus récentes : ia, génétique, religion …
Ceux qui ont grandi avec ce héros se régaleront bien plus, le résultat (bien qu’un peu moindre) est dans la veine de Goldorak. Respectueux mais perso je vais retourner à Orbital.
Étrange BD, touchante et singulière par son honnêteté dans le rapport qu'une femme entretient avec elle-même et son corps suite à un accouchement.
Cette BD est sur le post-partum, cette dépression qui intervient suite à l'accouchement et touche beaucoup de femmes qui ont du mal à se reconnaitre suite à un évènement aussi violent (parfois traumatique). J'avais déjà eu quelques échos de ce que ça a pu être pour certaines, et je suis surpris que ce soit la première fois que je le vois en BD. C'est bien raconté et parfois chargé en émotion, notamment les moments où la protagoniste se sent détachée de tout jusqu'à avoir envie d'une remplaçante pour son enfant. C'est dur mais réaliste dans le ton, non voyeuriste et sans artifices sur le ressenti.
La BD est cependant un peu limitée, comme souvent dans ce genre de BD "témoignage". J'emploie ce terme volontairement, bien que la BD ne soit ni biographique ni auto-biographique, puisque les deux autrices se sont inspirées de leurs propres vies pour la BD. Et je trouve que de fait, ça limite à ce "simple" témoignage de l'intérieur sans ajout externe (des données autour de ce post-partum, des considérations biologiques, les moyens de s'en sortir...) J'aurais bien aimé que soit un peu plus creusée la situation que juste l'histoire de cette femme, histoire touchante par ailleurs.
Le dessin qui l'accompagne m'a clairement fait penser à du Pénélope Bagieu, notamment dans les yeux des personnages et la souplesse du trait, mais je trouve qu'il colle bien au récit notamment dans l'aspect reportage personnel. En fait ça m'évoque des blogs-bd des années 2010, avec cet aspect intimiste.
En fin de compte, je suis partagé sur ma note. D'un côté j'ai clairement bien aimé ma lecture, qui était intéressante et qui est touchante, mais d'un autre côté j'ai un aspect de pas-assez, un sentiment de manque dans le traitement. Peut-être parce que j'ai pas mal creusé le sujet des relations parents-enfants lorsque ça se passe mal, mais la BD se limite à un témoignage qui est suffisant en soi, mais qui ne déborde pas de ce cadre. 3.5 en gros !
Vraiment très bon ... Je lis et relis cette aventure,tous les 4,ou 5 ans depuis sa sortie complète. Depuis 1998 je suis un admirateur du travail de Damour, Pécau, mais aussi de l'équipe d'origine des 1ers albums ... Scénario, encrage, dialogues, mise en pages et dessins ... Tout est beau, et très bien ficelé... J'adore, ainsi que la 15aine de personnes à qui j'ai passé la série.. 17/20, (les 3 derniers un peu moins 14/20).
De toutes les adaptations du récit culte de Mary Shelley que j'ai lues, c'est probablement la plus belle.
Georges Bess a un coup de crayon remarquable, évoquant les styles de nombreux grands maîtres tout en conservant un trait très personnel, à la fois précis et organique. Ses planches sont un véritable plaisir pour les yeux : soignées, inventives, et traversées d'un imaginaire visuel riche qui dépasse la simple illustration fidèle du texte. Ses décors comme ses personnages sont travaillés avec une élégance constante. C'est magnifique, tout simplement.
Mais le problème, pour moi, vient du récit lui-même. Frankenstein m'a toujours ennuyé. Cette adaptation me paraît très fidèle et complète, mais l'histoire, aussi riche soit-elle en réflexions sur la vie, la morale et la nature humaine, ne parvient pas à me captiver. Victor Frankenstein, figure tragique, orgueilleuse et finalement bien plus détestable que sa créature, incarne parfaitement le thème de la démesure, mais le déroulement du récit me semble lent, monotone, étiré. Je ne me sens jamais vraiment impliqué ni ému par son parcours.
La lassitude que j'éprouve ne vient donc pas de l'adaptation de Bess, qui est magistrale, mais bien du texte d'origine. Aussi somptueux que soit le dessin, il ne suffit pas, pour moi, à ranimer l'intérêt pour une histoire dont la lenteur m'endort plus qu'elle ne me fascine.
C'est la nouvelle série des "Créations originales" de Disney proposée par Glénat. Tout d'abord j'ai eu un doute que ce soit la même collection car le dos perd son beau toilage et son petit logo pour revenir à une forme plus classique. C'est peut être par souci d'économie car l'album est moins cher. En ce qui concerne le fond c'est Jul qui est aux manettes scénaristiques. Probablement plus habitué à l'humour caustique, l'auteur revient à un humour bien plus classique qui ne choquera pas le lectorat habituel des Mickey, jeunes ou moins jeunes. Le récit se focalise d'ailleurs sur le fossé générationnel créé dans certaines familles par l'apparition des nouvelles technologies. Perso j'ai apprécié le comique simple de situations dans lesquelles je me suis souvent retrouvé comme vieux dinosaure. Jul n'invente rien mais donne un bon rythme à son récit qui aurait eu facilement sa place dans un Mickey Parade à l'ancienne.
Le côté classique de l'album est renforcé par le graphisme de Nicolas Keramidas, un habitué de la collection. Les personnages sont conformes à leur image. C'est sans fantaisie mais précis et dynamique. C'est une lecture qui plaira probablement au plus grand nombre des amateurs de Picsou et sa famille.
Je m'amuse toujours en lisant une histoire de Picsou déjà pour elle même et ensuite pour les prouesses réalisées par les auteurs pour rendre un milliardaire acariâtre très sympathique.
Une lecture détente sympathique pour tout public. Un bon 3
J'avais découvert l'extraordinaire parcours d'Helen Keller dans un roman pour la jeunesse que m'avait conseillé ma fille. J'avais été vraiment touché par ce récit qui développait une émotion bien plus forte que dans le série de Joseph Lambert. Je pense que l'œuvre de Lambert s'adresse avant tout à un public US qui connait déjà bien l'histoire d'Helen. Cela explique probablement pourquoi le centre de gravité du récit est déplacé vers Annie Sullivan et sa personnalité très complexe. C'est bien la personnalité de la jeune immigrée irlandaise qui est mise en avant par l'auteur d'une façon très travaillée. Les séquences alternent empathie ( les flashback dans le terrible asile de Tewksbury à Boston) et antipathie avec une méthode éducative violente et une absence de compromis. Cette complexité du caractère de Sullivan est bien mise en avant par son rapport à l'autorité qu''elle ne supporte pas pour elle-même mais qu'elle impose avec brutalité à la jeune Helen. En outre j'ai apprécié que Lambert développe deux autres points. Le premier point va de soi en montrant la formidable richesse du cerveau humain à travers les apprentissages d'Helen. Le second point est moins évident pour un public non américain. L'auteur souligne souvent l'appartenance sociale et culturelle opposées d'Helen et d'Annie. Vingt ans à peine après la guerre de Sécession les Keller sont Sudistes, le papa fut capitaine des Gris et reprend souvent Annie sur l'inconvenance de ses actes dans la culture locale. Annnie est Nordiste, immigrée et orpheline. La rencontre improbable de ces deux êtres exceptionnels a eu un avenir d'une richesse insoupçonnée . C'est comme si l'auteur voulait montrer que l'union de ces deux parties pouvait conduire au dépassement de soi comme une sorte de "miracle".
On peut faire la fine bouche sur un graphisme minimaliste , parfois assez repoussant et qui ne met pas en valeur les personnages. J'ai lu cet excès de froideur comme une volonté de laisser l'émotion naturelle du récit seulement en arrière plan d'une lecture plus réflective.
Je comprends que certains lecteurs ou lectrices aient pu être déroutés voire rebutés mais perso j'y ai trouvé une réelle richesse humaine.
Je finis ma lecture de cette série assez partagé sur mon ressenti. Pour commencer je trouve le graphisme d'Alexis vraiment bon. Comme tout le monde l'a souligné , Alexis renvoie au graphisme de Blueberry pour accentuer l'effet de contraste dans la déconstruction du mythe western. Hormis de très rares cases Alexis reste mesuré et soft dans ses illustrations des textes de Lauzier. Cela me convient car je ne suis pas spécialement adepte de la surenchère voyeuriste dans des situations provenant de la réalité.
J'aime bien l'humour caustique de Lauzier dans ses tableaux cyniques du microcosme parisien. Ici je suis plus sceptique. En premier lieu, Lauzier n'invente rien dans la déconstruction du mythe. Le cinéma US est déjà passé depuis quelques années avec par exemple "La Horde Sauvage"(1969) et surtout le cultissime "Soldat bleu" (1970). Ensuite faire rire sur des viols, des lynchages racistes ou des décapitations d'enfants otages même au deuxième ou au nième degré ce n'est pas vraiment mon truc. Je trouve cela limite malsain car cela pourrait nourrir une réalité dangereuse.
Pour revenir à la forme j'ai l'impression que Lauzier s'épuise assez vite une fois ses deux trois premières horreurs énoncées.
In fine cette série a-t-elle eu un réel impact sur le genre ? Je n'en suis pas sûr.
Cette série des années 70 visite une thématique très peu utilisée. Vidal et Clavé envoient leur photographe québécois en Turquie. Law Breaker est un personnage ambigu qui aurait pu croiser la route de Corto sur le chemin des causes perdues. Après les Péons du Yucatan avec un certain succès Law atterrit dans un bordel turc très cosmopolite. Vidal construit un scénario sombre et semble-t-il documenté sur un des premiers pogroms contre les Arméniens vivant en Turquie. Le récit est bien construit même si le personnage de Law a peu d'influence et ne sert de prétexte pour rappeler une aube d'heures sombres sur l'Europe à la diplomatie vacillante. Je trouve que Vidal, à vouloir faire de son personnage un être complexe, le rend surtout assez antipathique malgré ses bons sentiments.
Je possède la version N&B qui convient parfaitement à l'esprit du récit. Le trait de Clavé est très détaillé parfois trop ce qui provoque quelques surcharges dans les cases. Comme le texte est abondant cela crée une lourdeur dans la lecture de certaines cases.
La façon est datée mais cela reste un récit de fiction historique intéressant.
Quatre éditions avec couverture alternative : une classique, une Cultura, une FNAC et une Canal BD, partout placée en tête de gondole avec des bouquins qui dégueulent de partout, Silent Jenny est THE album de fin d’année que libraires et éditeur veulent nous faire acheter. C’est pas du niveau d’un Astérix bien sûr mais il y a du gros matraquage publicitaire autour de cette sortie.
Alors moi je n’ai pas vraiment suivi le parcours de Mathieu Bablet. J’avais détesté La Belle Mort, un de mes premiers avis sur ce site il y a 13 ans, puis plus rien durant longtemps. J’ai été séduit par son affiche hommage à l’univers de Zelda réalisée dans le cadre d’une collaboration Caurettes Editions – Geekart.com, je passe devant tous les jours et il m’arrive encore d’admirer certains aspects. Et puis dernièrement son Shin Zero en tant que scénariste avec son pote Guillaume Singelin, que j’ai trouvé plutôt bon. Alors pourquoi pas Silent Jenny, laisse-toi tenter me suis-je dis.
(Longue inspiration) Je ne sais pas sûr de quoi en penser de façon générale, honnêtement. Alors c’est beau, à part les personnages qui ont des physiques dégueulaaaaaasses ; pour le reste c’est hyper captivant. Il y a une finesse dans les détails, les couleurs sont variées, Mathieu Bablet nous régale là-dessus, c’est aussi pour ça que je l’ai acheté, immense respect pour le dessinateur.
Je n’y ai pas vu du Miyazaki comme d’autres, moi ça m’a plutôt fait penser à un mix Alain Damasio (Horde du Contrevent) – Christopher Priest (Le Monde inverti) pour le côté recherche du mouvement perpétuel, contrées désertiques, arides, la rudesse du climat et de la vie, le sentiment de désolation permanent, de se battre contre des moulins à vent. Avec un gros nappage de Robert Silverberg (Les Monades urbaines) avec cette philosophie de vie à base d’inepties écolo-bolchéviques (« ce qui est à nous est à vous… car la propriété privée n’existe pas » énorme soupir…). Heureusement à un moment donnée les enfants de cette crasseuse colonie de baba cool geignard, une fois devenus des adolescents ; décident d’envoyer bouler Mèrepère, Jenny et toute cette bande de dingos hippies (on y est capitaine du navire au tour par tour), pour partir fonder leur propre monade qui ne sera pas basée sur des valeurs obscurantistes et dégénérées comme celles du Cherche-Midi. Ouf, après plus de 200 pages de lecture, enfin une autre perspective.
Il y a des tentatives d’humour un peu inoffensif aussi où ça tape sur la méchante méga-corporation qui a tout raflé : La Pyrrhocorp, qui est une sorte d’enfer administratif et bureaucratique supra-mondiale, qui sous couvert de pseudo recherches scientifiques pour reverdir la planète n’est en réalité qu’une immense machine à brasser de l’air et de la paperasse. Les employés agissent comme des fonctionnaires qui attendent l’aval de leur N+1 pour faire mumuse avec la Deathstar, ça cause de la bouffe de la cantine, etc. Bref c’est la maison des fous dans Astérix, on a tous vu la réf’ du laisser-passer A38 ;) . Pas trop compris l’intérêt des mange-cailloux, hormis que c’étaient des espèces de gitans voleurs de cuivre qui font chier tout le monde.
Voilà, oui et puis bon il y a Jenny, une meuf dépressive et suicidaire sur 280 pages et qui est un peu chiante on va pas se le cacher. On a envie de la secouer. Voilà, et à la fin tout le monde se prend une grosse faciale par une abeille géante. Merci, c'est tout.
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One Half of a Married Couple
Un manga assez étonnant parce qu'il traite de son sujet, une femme qui pense que son mari la trompe, de manière réaliste. On voit donc suivre les interrogations de la pauvre héroïne qui ne sait pas quoi faire. Au travers de son histoire et celle de son mari, on va aussi voir des problèmes d'autres couples...En effet, la vie n'est pas facile dans ce Japon qui aime bien mettre les gens dans des cases bien définis et c'est dur d'être femme au foyer (quoique l'héroïne a un travail à temps partiel, n'ayant pas encore d'enfants) ou employé dans une grande entreprise. Le ton est réaliste ou du moins tout semble crédible. Le scénario n'est pas aussi cousue du fil blanc qu'il semble au premier abord et il y a des bonnes surprises. L'héroïne est attachante. Malgré tout, je trouve qu'il y a des défauts dans le scénario. Le pire étant qu'après avoir vu le point de vue de l'héroïne pendant plusieurs tomes, on va voir la version des faits du point de vue du mari pendant 2 tomes et on apprend rien de vraiment nouveau après toutes les grosses révélations du tome 4. Il y a quelques moments sympas, mais globalement j'ai eu l'impression que je perdais mon temps et que cela ralentissait inutilement le scénario. Il y a aussi le personnage de l'étudiant qui travaille avec l'héroïne que je trouve assez énervant. En fait, j'ai trouvé que c'était une bonne série dramatique, mais pas au point de trouver cela passionnant à lire. Quant au dessin, c'est typique le genre de dessin qu'on retrouve dans ce genre de mangas pour femmes (quoique c'est paru dans un appli qui ne semble pas destiné a un seul sexe). C'est pas mal et ça va bien pour ce type de récit.
Capitaine Flam - L'Empereur éternel
Je vais sans doute faire un peu débat avec cet avis, je suis en plein dans les BD pas lues jusqu’au bout. Enfin pour être exact, c’est la moitié du milieu que j’ai largement survolée, me contentant du fin mot de l’histoire après un début qui m’a fait sentir que ce n’était pas pour moi. Précisons qu’excepté la chanson (que de nombreux camarades chantaient à tue tête) je ne connais absolument rien de ce héros, du coup zéro nostalgie. J’ai donc démarré ma lecture avec une certaine curiosité bienveillante, d’autant à la vue du nom du scénariste. Malheureusement et ce malgré tout le savoir faire des auteurs, impossible d’accrocher aux design des personnages, bien trop enfantin ou démodé à mes yeux. J’ai vraiment coincé sur ce détail ce qui me fait dire que l’aspect nostalgique doit être très important dans le ressenti. Dommage car je sens les auteurs investis pour cette relecture. Je ne suis pas fan du trait et couleur mais le dessinateur arrive à moderniser le rendu animé 80. De même pour Runberg, si l’univers m’apparaît un peu niais, l’histoire l’est un peu moins, il donne un peu de relief au personnage de Capitaine Flam (émotion et histoire) et explore des thématiques plus récentes : ia, génétique, religion … Ceux qui ont grandi avec ce héros se régaleront bien plus, le résultat (bien qu’un peu moindre) est dans la veine de Goldorak. Respectueux mais perso je vais retourner à Orbital.
La Remplaçante
Étrange BD, touchante et singulière par son honnêteté dans le rapport qu'une femme entretient avec elle-même et son corps suite à un accouchement. Cette BD est sur le post-partum, cette dépression qui intervient suite à l'accouchement et touche beaucoup de femmes qui ont du mal à se reconnaitre suite à un évènement aussi violent (parfois traumatique). J'avais déjà eu quelques échos de ce que ça a pu être pour certaines, et je suis surpris que ce soit la première fois que je le vois en BD. C'est bien raconté et parfois chargé en émotion, notamment les moments où la protagoniste se sent détachée de tout jusqu'à avoir envie d'une remplaçante pour son enfant. C'est dur mais réaliste dans le ton, non voyeuriste et sans artifices sur le ressenti. La BD est cependant un peu limitée, comme souvent dans ce genre de BD "témoignage". J'emploie ce terme volontairement, bien que la BD ne soit ni biographique ni auto-biographique, puisque les deux autrices se sont inspirées de leurs propres vies pour la BD. Et je trouve que de fait, ça limite à ce "simple" témoignage de l'intérieur sans ajout externe (des données autour de ce post-partum, des considérations biologiques, les moyens de s'en sortir...) J'aurais bien aimé que soit un peu plus creusée la situation que juste l'histoire de cette femme, histoire touchante par ailleurs. Le dessin qui l'accompagne m'a clairement fait penser à du Pénélope Bagieu, notamment dans les yeux des personnages et la souplesse du trait, mais je trouve qu'il colle bien au récit notamment dans l'aspect reportage personnel. En fait ça m'évoque des blogs-bd des années 2010, avec cet aspect intimiste. En fin de compte, je suis partagé sur ma note. D'un côté j'ai clairement bien aimé ma lecture, qui était intéressante et qui est touchante, mais d'un autre côté j'ai un aspect de pas-assez, un sentiment de manque dans le traitement. Peut-être parce que j'ai pas mal creusé le sujet des relations parents-enfants lorsque ça se passe mal, mais la BD se limite à un témoignage qui est suffisant en soi, mais qui ne déborde pas de ce cadre. 3.5 en gros !
Nash
Vraiment très bon ... Je lis et relis cette aventure,tous les 4,ou 5 ans depuis sa sortie complète. Depuis 1998 je suis un admirateur du travail de Damour, Pécau, mais aussi de l'équipe d'origine des 1ers albums ... Scénario, encrage, dialogues, mise en pages et dessins ... Tout est beau, et très bien ficelé... J'adore, ainsi que la 15aine de personnes à qui j'ai passé la série.. 17/20, (les 3 derniers un peu moins 14/20).
Frankenstein (Bess)
De toutes les adaptations du récit culte de Mary Shelley que j'ai lues, c'est probablement la plus belle. Georges Bess a un coup de crayon remarquable, évoquant les styles de nombreux grands maîtres tout en conservant un trait très personnel, à la fois précis et organique. Ses planches sont un véritable plaisir pour les yeux : soignées, inventives, et traversées d'un imaginaire visuel riche qui dépasse la simple illustration fidèle du texte. Ses décors comme ses personnages sont travaillés avec une élégance constante. C'est magnifique, tout simplement. Mais le problème, pour moi, vient du récit lui-même. Frankenstein m'a toujours ennuyé. Cette adaptation me paraît très fidèle et complète, mais l'histoire, aussi riche soit-elle en réflexions sur la vie, la morale et la nature humaine, ne parvient pas à me captiver. Victor Frankenstein, figure tragique, orgueilleuse et finalement bien plus détestable que sa créature, incarne parfaitement le thème de la démesure, mais le déroulement du récit me semble lent, monotone, étiré. Je ne me sens jamais vraiment impliqué ni ému par son parcours. La lassitude que j'éprouve ne vient donc pas de l'adaptation de Bess, qui est magistrale, mais bien du texte d'origine. Aussi somptueux que soit le dessin, il ne suffit pas, pour moi, à ranimer l'intérêt pour une histoire dont la lenteur m'endort plus qu'elle ne me fascine.
Picsou et les Bit-coincoins
C'est la nouvelle série des "Créations originales" de Disney proposée par Glénat. Tout d'abord j'ai eu un doute que ce soit la même collection car le dos perd son beau toilage et son petit logo pour revenir à une forme plus classique. C'est peut être par souci d'économie car l'album est moins cher. En ce qui concerne le fond c'est Jul qui est aux manettes scénaristiques. Probablement plus habitué à l'humour caustique, l'auteur revient à un humour bien plus classique qui ne choquera pas le lectorat habituel des Mickey, jeunes ou moins jeunes. Le récit se focalise d'ailleurs sur le fossé générationnel créé dans certaines familles par l'apparition des nouvelles technologies. Perso j'ai apprécié le comique simple de situations dans lesquelles je me suis souvent retrouvé comme vieux dinosaure. Jul n'invente rien mais donne un bon rythme à son récit qui aurait eu facilement sa place dans un Mickey Parade à l'ancienne. Le côté classique de l'album est renforcé par le graphisme de Nicolas Keramidas, un habitué de la collection. Les personnages sont conformes à leur image. C'est sans fantaisie mais précis et dynamique. C'est une lecture qui plaira probablement au plus grand nombre des amateurs de Picsou et sa famille. Je m'amuse toujours en lisant une histoire de Picsou déjà pour elle même et ensuite pour les prouesses réalisées par les auteurs pour rendre un milliardaire acariâtre très sympathique. Une lecture détente sympathique pour tout public. Un bon 3
Annie Sullivan & Helen Keller
J'avais découvert l'extraordinaire parcours d'Helen Keller dans un roman pour la jeunesse que m'avait conseillé ma fille. J'avais été vraiment touché par ce récit qui développait une émotion bien plus forte que dans le série de Joseph Lambert. Je pense que l'œuvre de Lambert s'adresse avant tout à un public US qui connait déjà bien l'histoire d'Helen. Cela explique probablement pourquoi le centre de gravité du récit est déplacé vers Annie Sullivan et sa personnalité très complexe. C'est bien la personnalité de la jeune immigrée irlandaise qui est mise en avant par l'auteur d'une façon très travaillée. Les séquences alternent empathie ( les flashback dans le terrible asile de Tewksbury à Boston) et antipathie avec une méthode éducative violente et une absence de compromis. Cette complexité du caractère de Sullivan est bien mise en avant par son rapport à l'autorité qu''elle ne supporte pas pour elle-même mais qu'elle impose avec brutalité à la jeune Helen. En outre j'ai apprécié que Lambert développe deux autres points. Le premier point va de soi en montrant la formidable richesse du cerveau humain à travers les apprentissages d'Helen. Le second point est moins évident pour un public non américain. L'auteur souligne souvent l'appartenance sociale et culturelle opposées d'Helen et d'Annie. Vingt ans à peine après la guerre de Sécession les Keller sont Sudistes, le papa fut capitaine des Gris et reprend souvent Annie sur l'inconvenance de ses actes dans la culture locale. Annnie est Nordiste, immigrée et orpheline. La rencontre improbable de ces deux êtres exceptionnels a eu un avenir d'une richesse insoupçonnée . C'est comme si l'auteur voulait montrer que l'union de ces deux parties pouvait conduire au dépassement de soi comme une sorte de "miracle". On peut faire la fine bouche sur un graphisme minimaliste , parfois assez repoussant et qui ne met pas en valeur les personnages. J'ai lu cet excès de froideur comme une volonté de laisser l'émotion naturelle du récit seulement en arrière plan d'une lecture plus réflective. Je comprends que certains lecteurs ou lectrices aient pu être déroutés voire rebutés mais perso j'y ai trouvé une réelle richesse humaine.
Al Crane
Je finis ma lecture de cette série assez partagé sur mon ressenti. Pour commencer je trouve le graphisme d'Alexis vraiment bon. Comme tout le monde l'a souligné , Alexis renvoie au graphisme de Blueberry pour accentuer l'effet de contraste dans la déconstruction du mythe western. Hormis de très rares cases Alexis reste mesuré et soft dans ses illustrations des textes de Lauzier. Cela me convient car je ne suis pas spécialement adepte de la surenchère voyeuriste dans des situations provenant de la réalité. J'aime bien l'humour caustique de Lauzier dans ses tableaux cyniques du microcosme parisien. Ici je suis plus sceptique. En premier lieu, Lauzier n'invente rien dans la déconstruction du mythe. Le cinéma US est déjà passé depuis quelques années avec par exemple "La Horde Sauvage"(1969) et surtout le cultissime "Soldat bleu" (1970). Ensuite faire rire sur des viols, des lynchages racistes ou des décapitations d'enfants otages même au deuxième ou au nième degré ce n'est pas vraiment mon truc. Je trouve cela limite malsain car cela pourrait nourrir une réalité dangereuse. Pour revenir à la forme j'ai l'impression que Lauzier s'épuise assez vite une fois ses deux trois premières horreurs énoncées. In fine cette série a-t-elle eu un réel impact sur le genre ? Je n'en suis pas sûr.
Sang d'Arménie (L'Île aux chiens)
Cette série des années 70 visite une thématique très peu utilisée. Vidal et Clavé envoient leur photographe québécois en Turquie. Law Breaker est un personnage ambigu qui aurait pu croiser la route de Corto sur le chemin des causes perdues. Après les Péons du Yucatan avec un certain succès Law atterrit dans un bordel turc très cosmopolite. Vidal construit un scénario sombre et semble-t-il documenté sur un des premiers pogroms contre les Arméniens vivant en Turquie. Le récit est bien construit même si le personnage de Law a peu d'influence et ne sert de prétexte pour rappeler une aube d'heures sombres sur l'Europe à la diplomatie vacillante. Je trouve que Vidal, à vouloir faire de son personnage un être complexe, le rend surtout assez antipathique malgré ses bons sentiments. Je possède la version N&B qui convient parfaitement à l'esprit du récit. Le trait de Clavé est très détaillé parfois trop ce qui provoque quelques surcharges dans les cases. Comme le texte est abondant cela crée une lourdeur dans la lecture de certaines cases. La façon est datée mais cela reste un récit de fiction historique intéressant.
Silent Jenny
Quatre éditions avec couverture alternative : une classique, une Cultura, une FNAC et une Canal BD, partout placée en tête de gondole avec des bouquins qui dégueulent de partout, Silent Jenny est THE album de fin d’année que libraires et éditeur veulent nous faire acheter. C’est pas du niveau d’un Astérix bien sûr mais il y a du gros matraquage publicitaire autour de cette sortie. Alors moi je n’ai pas vraiment suivi le parcours de Mathieu Bablet. J’avais détesté La Belle Mort, un de mes premiers avis sur ce site il y a 13 ans, puis plus rien durant longtemps. J’ai été séduit par son affiche hommage à l’univers de Zelda réalisée dans le cadre d’une collaboration Caurettes Editions – Geekart.com, je passe devant tous les jours et il m’arrive encore d’admirer certains aspects. Et puis dernièrement son Shin Zero en tant que scénariste avec son pote Guillaume Singelin, que j’ai trouvé plutôt bon. Alors pourquoi pas Silent Jenny, laisse-toi tenter me suis-je dis. (Longue inspiration) Je ne sais pas sûr de quoi en penser de façon générale, honnêtement. Alors c’est beau, à part les personnages qui ont des physiques dégueulaaaaaasses ; pour le reste c’est hyper captivant. Il y a une finesse dans les détails, les couleurs sont variées, Mathieu Bablet nous régale là-dessus, c’est aussi pour ça que je l’ai acheté, immense respect pour le dessinateur. Je n’y ai pas vu du Miyazaki comme d’autres, moi ça m’a plutôt fait penser à un mix Alain Damasio (Horde du Contrevent) – Christopher Priest (Le Monde inverti) pour le côté recherche du mouvement perpétuel, contrées désertiques, arides, la rudesse du climat et de la vie, le sentiment de désolation permanent, de se battre contre des moulins à vent. Avec un gros nappage de Robert Silverberg (Les Monades urbaines) avec cette philosophie de vie à base d’inepties écolo-bolchéviques (« ce qui est à nous est à vous… car la propriété privée n’existe pas » énorme soupir…). Heureusement à un moment donnée les enfants de cette crasseuse colonie de baba cool geignard, une fois devenus des adolescents ; décident d’envoyer bouler Mèrepère, Jenny et toute cette bande de dingos hippies (on y est capitaine du navire au tour par tour), pour partir fonder leur propre monade qui ne sera pas basée sur des valeurs obscurantistes et dégénérées comme celles du Cherche-Midi. Ouf, après plus de 200 pages de lecture, enfin une autre perspective. Il y a des tentatives d’humour un peu inoffensif aussi où ça tape sur la méchante méga-corporation qui a tout raflé : La Pyrrhocorp, qui est une sorte d’enfer administratif et bureaucratique supra-mondiale, qui sous couvert de pseudo recherches scientifiques pour reverdir la planète n’est en réalité qu’une immense machine à brasser de l’air et de la paperasse. Les employés agissent comme des fonctionnaires qui attendent l’aval de leur N+1 pour faire mumuse avec la Deathstar, ça cause de la bouffe de la cantine, etc. Bref c’est la maison des fous dans Astérix, on a tous vu la réf’ du laisser-passer A38 ;) . Pas trop compris l’intérêt des mange-cailloux, hormis que c’étaient des espèces de gitans voleurs de cuivre qui font chier tout le monde. Voilà, oui et puis bon il y a Jenny, une meuf dépressive et suicidaire sur 280 pages et qui est un peu chiante on va pas se le cacher. On a envie de la secouer. Voilà, et à la fin tout le monde se prend une grosse faciale par une abeille géante. Merci, c'est tout.