Le scénario : un policier médiévalo-ésotérique passionnant, qui, à mon sens, n'est pas aussi lent que certains avis le disent. Un suspense est construit, des indices nous sont donnés (personnages, lieux, objets) ; du temps est offert au lecteur pour émettre des hypothèses (qui sont donc ces sept mystérieux moines à la face cachés ? quels sont leurs pouvoirs et leur origine ?), et ce n'est absolument pas du temps au cours duquel on s'ennuie, car :
1/ l'oeil est ravi par le dessin et la couleur, en permanence,
2/ que diantre, il y a de l'action ! et qui rebondit !
Bien sûr, il y a des fausses pistes, de faux indices ! Mais ils donnent de l'intérêt à l'intrigue ! A lire absolument !
L'intégrale est très convenable, alors que l'éditeur Soleil ne fait pas toujours beaucoup d'efforts avec ses intégrales.
C'est une superbe série que nous livre là Frank Le Gall avec les aventures de Théodore Poussin, un anti héros employé d'une compagnie de navigation à Dunkerque, qui se sent trop à l'étroit dans son costume d'employé modèle et qui décide de partir dans les colonies du sud est asiatique à la recherche de son oncle. On découvrira à l'issue du premier cycle constitué des six premiers albums que son oncle est en fait bien plus que le simple parent qu'il pensait être.
Tout au long de ces pérégrinations coloniales, Théodore Poussin croisera invariablement la route d'un certain Monsieur Novembre, un individu fort mystérieux, qui parait tout à fait haïssable au premier abord, mais dont la personnalité est en fait bien plus complexe.
Cette série est en réalité composée d'autres personnages récurrents qui se croisent, disparaissent pour réapparaitre au moment où l'on s'y attendait le moins ce qui rend au final es aventures de Théodore Poussin très cohérentes.
Les six derniers albums ne constituent pas un cycle cohérent mais on y trouve au moins deux albums tout à fait remarquable.
"La vallée des Roses", écrite dans un style superbe raconte l'enfance de Théodore Poussin. Les couleurs d'une qualité fabuleuse sont tout à fait différentes de celles des autres albums. On croirait un album de Frank Pe comme Zoo, y compris au niveau du dessin.
"La terrasse des audiences" se déroule sur deux albums avec des dialogues sans images comme on en trouverait dans n'importe quel Roman et qui sont régulièrement insérées au milieu de l'histoire, ce qui souligne l'écriture souvent très littéraire de la série.
L'album évoque pour la première fois la vie sentimentale du héros. Le dernier album de la série "Jalousie" sellera l'échec du seul amour de Théodore Poussin et renvoie celui ci à sa solitude. Le dernier album date de 2005. Etait ce le dernier de la série? Je l'ignore. Cela serait vraiment dommage.
Un western réussi. En un tome plutôt dense les scénaristes arrivent à nous intéresser à une histoire portant sur un trafic de 500 fusils entre un gringo et des autochtones mexicains. On y trouve un héros solitaire charismatique, une nana journaliste sexy (la touche charme pas du tout réaliste à l'époque mais il faut bien faire plaisir au lecteur masculin, d'ailleurs la galerie est pleine de cases illustrant la belle...) et un ami tenancier d'une "cantina" qui se fait buter.
Tout part d'un sentiment de vengeance. L'atmosphère que certains vont comparer à l'ambiance des films de Leone est très bien rendue, les dessins et ses couleurs sont de toute beauté, les personnages ont tous une "gueule".
En conclusion, un album qui se lit bien avec des rebondissements qu'on ne voit pas venir, dommage qu'il n'y ait pas eu d'autres épisodes... ou pas si on considère qu'il n'est pas facile d'écrire des scénarios de western qui sortent un tant soit peu de l'ordinaire reproché par beaucoup.
La lecture de ce conte allégorique à l'imagerie très "Disney" m'a laissé perplexe. En effet, rien dans le dessin plutôt naïf ne semble conduire à une fin si "noire" sans mauvais jeux de mots.
Personnellement, je ne comprends pas pourquoi notre petite héroïne qui a certes grandi bascule aussi vite vers le mal en détruisant le symbole de son innocence. On aurait dû ressentir une évolution conduisant vers ce choix. Mais, non. Alors, je suis un peu déçu de ne pas avoir saisi.
Cette BD ne sert pas à merveille le message pessimiste de son auteur : c'est le moins qu'on puisse dire. Le reste me semble d'une grande platitude et les personnages inodores. Une fois la certitude qu'en gros "il ne se passera rien" acquise, on peut accepter de se laisser accompagner à cette frêle échappée libre. Cependant, tout est question d'humeur. Pour autant, la lecture de ce conte aux airs "d'Alice aux pays des merveilles" demeure très plaisante.
Je me promets néanmoins de relire l’intégrale que je possède sur cette œuvre afin de trouver qu’est-ce qui m’a échappé au point que certains lecteurs n’hésitaient pas à mettre culte. C’est pourtant l’un de mes scénaristes préférés et cela aurait dû faciliter une appréciation réellement positive. J’ai un peu regretté après coup mon achat après avoir lu les critiques dithyrambiques. Mais bon, c’est plutôt rare que je sois en inadéquation totale avec le sentiment collectif quand j'achète une bd. Cela arrive parfois et cela reste toujours résiduel.
La relecture a bien eu lieu près de 2 ans et demi après. Elle paraissait nécessaire pour comprendre les mécanismes subtils où il est question de plaire à l'entourage pour accaparer le pouvoir. J'ai commencé à saisir des détails et des réflexions qui laissaient devenir le changement qui allait s'opérer chez cette pauvre petite fille. Finalement, je trouve que l'oeuvre est aboutie et je conseille désormais l'achat mais avec prudence car cela ne plaira pas forcément à tout le monde.
Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 3.5/5 - Note Globale: 3.5/5
Cette histoire vraie nous fait découvrir la vie de Louis Cyr, homme du 19ème siècle dont les exploits lui valurent une renommée internationale et dont certains records sont toujours inégalés.
Cette histoire est le récit de sa vie, faite par cet homme à sa fille avant de prendre sa retraite pour problèmes de santé.
Toujours humble, il franchit les étapes l'amenant au titre de l'homme le plus fort du monde.
En parallèle, on découvre sa vie de famille, importante dans sa carrière.
Ce récit ressemble à un conte mais est tiré d'une vraie histoire.
La lecture est plaisante, rythmé et magnifiquement mise en image avec des dessins peints aux tons souvent sépias.
Cette très belle BD allie la forme et le fond et devrait plaire aux têtes blondes ainsi qu'à leurs parents.
Une œuvre très sombre, découverte partiellement il y a bientôt 20 ans en version animée, dans le club Dorothée. De part son côté glauque et cruel, cette dernière a d'ailleurs été déprogrammée assez rapidement pour ne jamais revenir sur les ondes. Elle n'est d'ailleurs sortie à nouveau que récemment en DVD, et tout dernièrement dans un très beau coffret DVD.
Pour reparler du Manga, c'est l'une des œuvres maîtresses du Shojo de l'auteure, avec La rose de Versailles/Lady Oscar, auteur qui est à la base de la naissance du shojo moderne (qui a malheureusement dérivé depuis sur du shojo gnangnan comme on en est abreuvé depuis plus de 10 ans).
C'est l'histoire d'une jeune fille qui débarque dans un pensionnat pour jeunes filles, et qui écrit quotidiennement à son "frère" sa vie aux côtés d'autres jeunes filles tourmentées, suicidaires, voire complètement folles, jeunes filles qui deviendront pour certaines ses amies, voire un peu plus.
Très cher frère est au final une histoire cruelle, magistralement dessinée par Riyoko Ikeda. En fait, en dessin shojo, il n'y a guère que 3 types de dessin que je trouve absolument magnifiques, tous de la "vieille" école : Riyoko Ikeda, Yumiko Igarashi (Candy, Georgie) et Clamp.
Ce titre ne vaut toujours pas à mes yeux La rose de Versailles, même si elle s'en approche dans les scènes dramatiques, mais elle donne un aperçu du grand talent de cette auteure, et de la réelle naissance du manga tragique pour jeunes filles adultes (il est en effet à la frontière de la BD pour fille et pour adulte).
À noter que l'édition française en un seul tome est une pure merveille éditoriale.
La petite édition de 2000 faite par Futuropolis et Gallimard est très belle.
Je suis étonné de lire qu'il s'agit d'une réédition d'une BD sortie il y a plus de 30 ans maintenant.
En effet, je ne trouve pas qu'elle ait pris une ride. Il y a évidemment le dessin intemporel de Tardi mais surtout le scénario bien pensé et sans compromis.
Cette espèce de péplum traite de sujets encore et toujours d'actualité.
Certes la forme est osée : c'est gore voir trash par moments, mais c'est assumé et en corrélation avec le contexte historique. Le fond en est forcément amplifié.
La logique de ce conte politique et social est imparable.
C'est du beau travail. Toutes les BD ne garderont pas un tel intérêt après 30 ans.
Je viens de relire les trois premiers tomes et de lire ce "fameux tome 4" qui clôture la série/le cycle. Et je dois bien le reconnaître : je trouve cette série très bonne (d'où ma note)...
Au niveau de l'histoire, cela part assez pépère et classique dans les deux premiers tomes et puis... le tome trois arrive : 10 ans plus tard. On sort des conventions et on se retrouve avec une partie des héros, de nouveaux protagonistes et pratiquement un nouvel univers. Bref, je fus fort surpris, mais de manière agréable...
Et puis arrive le tome de clôture, qui, souvent, me laisse sur ma faim, me déçoit ou me laisse un goût de trop peu. Mais, ici, point de tout cela ? Que nenni ! L'histoire est toujours aussi prenante et non-conventionnelle, les questions posées sont résolues, le fin est une vraie fin qui laisse la porte ouverte à un autre cycle sans que celui-ci ne soit nécessaire et surtout, la fin n'est pas aussi "gnan gnan" et prévisible que je n'aurais pu le penser. Seul point d'ombre : cela va un peu trop vite dans ce tome (on sent que le tome 5 n'aurait pas été de trop)...
Au niveau du graphisme, on remarque aussi une scission entre les deux premiers tomes et les deux suivants. J'ai même eu l'impression qu'il ne s'agissait pas de la même dessinatrice...
Mais les dessins du tome 3 ne m'ont pas déplu : ils sont juste "plus adulte".
Par contre, point noir dans le 4 : il y a une vraie baisse de niveau (que ce soit au niveau des décors ou, surtout, au niveau des visages des protagonistes...). Comme si la dessinatrice était pressée d'en finir.
Donc, une très bonne série à conseiller sans modération, même si on sent que le tome 4 remplace un tome 4 suivi d'un tome 5... C'est d'ailleurs pour cela que je ne mets pas 5 étoiles, mais quand même un coup de coeur...
J'hésitais un peu entre 3 et 4 étoiles. Finalement ce sera 4 étoiles puisque cet album traite avec originalité de cette sombre période.
L'histoire s'inscrit dans la période tristement célèbre de l'accession au pouvoir d'Hitler. Loin de nous rabâcher sempiternellement cette période surexploitée, les auteurs ont fait le choix de nous raconter la petite histoire, celle de Fred, orphelin abandonné de tous excepté de prostituées. C'est ainsi que le bordel deviendra son foyer.
Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce one-shot, c'est le ton de l'histoire. Alternant dialogues crus et monologues poétiques, le propos n'est jamais barbant. De même, la narration est très fluide et l'histoire se laisse lire sans déplaisir. Ce qui m'a surpris, en bien, c'est que les auteurs ont choisi de passer l'Histoire au second plan pour s'attarder sur la vie de Fred. De ce fait, l'album se rapproche à mon avis plus du roman graphique que du genre historique.
Donc une jolie histoire à lire.
Ah ouais, c'est marrant !
Pourtant, c'est très cru, avec des scènes de sexe très très explicites, mais cet aspect se laisse complètement oublier devant le naturel et la qualité de l'humour.
On sent que Zep s'est fait plaisir à dessiner cet album, mettant en scène des personnages très différents à chaque nouvelle scène.
Et c'est drôle. Certes, je n'ai pas toujours ri. Quelques gags ne m'ont pas trop séduit, probablement parce qu'ils présentaient des scènes qui ne se rapportaient pas trop à ma vie privée ou à mes goûts. Mais la grand majorité des autres m'ont vraiment fait rire, à haute voix même. Et c'est clair que, sans arrêt, j'avais envie de montrer tel ou tel gag à ma moitié car je savais que ça la ferait rire également.
Excellent cocktail de sexe et d'humour, c'est quelque chose de vraiment rare.
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Les Druides
Le scénario : un policier médiévalo-ésotérique passionnant, qui, à mon sens, n'est pas aussi lent que certains avis le disent. Un suspense est construit, des indices nous sont donnés (personnages, lieux, objets) ; du temps est offert au lecteur pour émettre des hypothèses (qui sont donc ces sept mystérieux moines à la face cachés ? quels sont leurs pouvoirs et leur origine ?), et ce n'est absolument pas du temps au cours duquel on s'ennuie, car : 1/ l'oeil est ravi par le dessin et la couleur, en permanence, 2/ que diantre, il y a de l'action ! et qui rebondit ! Bien sûr, il y a des fausses pistes, de faux indices ! Mais ils donnent de l'intérêt à l'intrigue ! A lire absolument ! L'intégrale est très convenable, alors que l'éditeur Soleil ne fait pas toujours beaucoup d'efforts avec ses intégrales.
Théodore Poussin
C'est une superbe série que nous livre là Frank Le Gall avec les aventures de Théodore Poussin, un anti héros employé d'une compagnie de navigation à Dunkerque, qui se sent trop à l'étroit dans son costume d'employé modèle et qui décide de partir dans les colonies du sud est asiatique à la recherche de son oncle. On découvrira à l'issue du premier cycle constitué des six premiers albums que son oncle est en fait bien plus que le simple parent qu'il pensait être. Tout au long de ces pérégrinations coloniales, Théodore Poussin croisera invariablement la route d'un certain Monsieur Novembre, un individu fort mystérieux, qui parait tout à fait haïssable au premier abord, mais dont la personnalité est en fait bien plus complexe. Cette série est en réalité composée d'autres personnages récurrents qui se croisent, disparaissent pour réapparaitre au moment où l'on s'y attendait le moins ce qui rend au final es aventures de Théodore Poussin très cohérentes. Les six derniers albums ne constituent pas un cycle cohérent mais on y trouve au moins deux albums tout à fait remarquable. "La vallée des Roses", écrite dans un style superbe raconte l'enfance de Théodore Poussin. Les couleurs d'une qualité fabuleuse sont tout à fait différentes de celles des autres albums. On croirait un album de Frank Pe comme Zoo, y compris au niveau du dessin. "La terrasse des audiences" se déroule sur deux albums avec des dialogues sans images comme on en trouverait dans n'importe quel Roman et qui sont régulièrement insérées au milieu de l'histoire, ce qui souligne l'écriture souvent très littéraire de la série. L'album évoque pour la première fois la vie sentimentale du héros. Le dernier album de la série "Jalousie" sellera l'échec du seul amour de Théodore Poussin et renvoie celui ci à sa solitude. Le dernier album date de 2005. Etait ce le dernier de la série? Je l'ignore. Cela serait vraiment dommage.
Wayne Redlake - 500 Fusils
Un western réussi. En un tome plutôt dense les scénaristes arrivent à nous intéresser à une histoire portant sur un trafic de 500 fusils entre un gringo et des autochtones mexicains. On y trouve un héros solitaire charismatique, une nana journaliste sexy (la touche charme pas du tout réaliste à l'époque mais il faut bien faire plaisir au lecteur masculin, d'ailleurs la galerie est pleine de cases illustrant la belle...) et un ami tenancier d'une "cantina" qui se fait buter. Tout part d'un sentiment de vengeance. L'atmosphère que certains vont comparer à l'ambiance des films de Leone est très bien rendue, les dessins et ses couleurs sont de toute beauté, les personnages ont tous une "gueule". En conclusion, un album qui se lit bien avec des rebondissements qu'on ne voit pas venir, dommage qu'il n'y ait pas eu d'autres épisodes... ou pas si on considère qu'il n'est pas facile d'écrire des scénarios de western qui sortent un tant soit peu de l'ordinaire reproché par beaucoup.
Monsieur Noir
La lecture de ce conte allégorique à l'imagerie très "Disney" m'a laissé perplexe. En effet, rien dans le dessin plutôt naïf ne semble conduire à une fin si "noire" sans mauvais jeux de mots. Personnellement, je ne comprends pas pourquoi notre petite héroïne qui a certes grandi bascule aussi vite vers le mal en détruisant le symbole de son innocence. On aurait dû ressentir une évolution conduisant vers ce choix. Mais, non. Alors, je suis un peu déçu de ne pas avoir saisi. Cette BD ne sert pas à merveille le message pessimiste de son auteur : c'est le moins qu'on puisse dire. Le reste me semble d'une grande platitude et les personnages inodores. Une fois la certitude qu'en gros "il ne se passera rien" acquise, on peut accepter de se laisser accompagner à cette frêle échappée libre. Cependant, tout est question d'humeur. Pour autant, la lecture de ce conte aux airs "d'Alice aux pays des merveilles" demeure très plaisante. Je me promets néanmoins de relire l’intégrale que je possède sur cette œuvre afin de trouver qu’est-ce qui m’a échappé au point que certains lecteurs n’hésitaient pas à mettre culte. C’est pourtant l’un de mes scénaristes préférés et cela aurait dû faciliter une appréciation réellement positive. J’ai un peu regretté après coup mon achat après avoir lu les critiques dithyrambiques. Mais bon, c’est plutôt rare que je sois en inadéquation totale avec le sentiment collectif quand j'achète une bd. Cela arrive parfois et cela reste toujours résiduel. La relecture a bien eu lieu près de 2 ans et demi après. Elle paraissait nécessaire pour comprendre les mécanismes subtils où il est question de plaire à l'entourage pour accaparer le pouvoir. J'ai commencé à saisir des détails et des réflexions qui laissaient devenir le changement qui allait s'opérer chez cette pauvre petite fille. Finalement, je trouve que l'oeuvre est aboutie et je conseille désormais l'achat mais avec prudence car cela ne plaira pas forcément à tout le monde. Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 3.5/5 - Note Globale: 3.5/5
L'Homme le plus fort du monde
Cette histoire vraie nous fait découvrir la vie de Louis Cyr, homme du 19ème siècle dont les exploits lui valurent une renommée internationale et dont certains records sont toujours inégalés. Cette histoire est le récit de sa vie, faite par cet homme à sa fille avant de prendre sa retraite pour problèmes de santé. Toujours humble, il franchit les étapes l'amenant au titre de l'homme le plus fort du monde. En parallèle, on découvre sa vie de famille, importante dans sa carrière. Ce récit ressemble à un conte mais est tiré d'une vraie histoire. La lecture est plaisante, rythmé et magnifiquement mise en image avec des dessins peints aux tons souvent sépias. Cette très belle BD allie la forme et le fond et devrait plaire aux têtes blondes ainsi qu'à leurs parents.
Très cher frère
Une œuvre très sombre, découverte partiellement il y a bientôt 20 ans en version animée, dans le club Dorothée. De part son côté glauque et cruel, cette dernière a d'ailleurs été déprogrammée assez rapidement pour ne jamais revenir sur les ondes. Elle n'est d'ailleurs sortie à nouveau que récemment en DVD, et tout dernièrement dans un très beau coffret DVD. Pour reparler du Manga, c'est l'une des œuvres maîtresses du Shojo de l'auteure, avec La rose de Versailles/Lady Oscar, auteur qui est à la base de la naissance du shojo moderne (qui a malheureusement dérivé depuis sur du shojo gnangnan comme on en est abreuvé depuis plus de 10 ans). C'est l'histoire d'une jeune fille qui débarque dans un pensionnat pour jeunes filles, et qui écrit quotidiennement à son "frère" sa vie aux côtés d'autres jeunes filles tourmentées, suicidaires, voire complètement folles, jeunes filles qui deviendront pour certaines ses amies, voire un peu plus. Très cher frère est au final une histoire cruelle, magistralement dessinée par Riyoko Ikeda. En fait, en dessin shojo, il n'y a guère que 3 types de dessin que je trouve absolument magnifiques, tous de la "vieille" école : Riyoko Ikeda, Yumiko Igarashi (Candy, Georgie) et Clamp. Ce titre ne vaut toujours pas à mes yeux La rose de Versailles, même si elle s'en approche dans les scènes dramatiques, mais elle donne un aperçu du grand talent de cette auteure, et de la réelle naissance du manga tragique pour jeunes filles adultes (il est en effet à la frontière de la BD pour fille et pour adulte). À noter que l'édition française en un seul tome est une pure merveille éditoriale.
Polonius
La petite édition de 2000 faite par Futuropolis et Gallimard est très belle. Je suis étonné de lire qu'il s'agit d'une réédition d'une BD sortie il y a plus de 30 ans maintenant. En effet, je ne trouve pas qu'elle ait pris une ride. Il y a évidemment le dessin intemporel de Tardi mais surtout le scénario bien pensé et sans compromis. Cette espèce de péplum traite de sujets encore et toujours d'actualité. Certes la forme est osée : c'est gore voir trash par moments, mais c'est assumé et en corrélation avec le contexte historique. Le fond en est forcément amplifié. La logique de ce conte politique et social est imparable. C'est du beau travail. Toutes les BD ne garderont pas un tel intérêt après 30 ans.
Alim le tanneur
Je viens de relire les trois premiers tomes et de lire ce "fameux tome 4" qui clôture la série/le cycle. Et je dois bien le reconnaître : je trouve cette série très bonne (d'où ma note)... Au niveau de l'histoire, cela part assez pépère et classique dans les deux premiers tomes et puis... le tome trois arrive : 10 ans plus tard. On sort des conventions et on se retrouve avec une partie des héros, de nouveaux protagonistes et pratiquement un nouvel univers. Bref, je fus fort surpris, mais de manière agréable... Et puis arrive le tome de clôture, qui, souvent, me laisse sur ma faim, me déçoit ou me laisse un goût de trop peu. Mais, ici, point de tout cela ? Que nenni ! L'histoire est toujours aussi prenante et non-conventionnelle, les questions posées sont résolues, le fin est une vraie fin qui laisse la porte ouverte à un autre cycle sans que celui-ci ne soit nécessaire et surtout, la fin n'est pas aussi "gnan gnan" et prévisible que je n'aurais pu le penser. Seul point d'ombre : cela va un peu trop vite dans ce tome (on sent que le tome 5 n'aurait pas été de trop)... Au niveau du graphisme, on remarque aussi une scission entre les deux premiers tomes et les deux suivants. J'ai même eu l'impression qu'il ne s'agissait pas de la même dessinatrice... Mais les dessins du tome 3 ne m'ont pas déplu : ils sont juste "plus adulte". Par contre, point noir dans le 4 : il y a une vraie baisse de niveau (que ce soit au niveau des décors ou, surtout, au niveau des visages des protagonistes...). Comme si la dessinatrice était pressée d'en finir. Donc, une très bonne série à conseiller sans modération, même si on sent que le tome 4 remplace un tome 4 suivi d'un tome 5... C'est d'ailleurs pour cela que je ne mets pas 5 étoiles, mais quand même un coup de coeur...
La 27e lettre
J'hésitais un peu entre 3 et 4 étoiles. Finalement ce sera 4 étoiles puisque cet album traite avec originalité de cette sombre période. L'histoire s'inscrit dans la période tristement célèbre de l'accession au pouvoir d'Hitler. Loin de nous rabâcher sempiternellement cette période surexploitée, les auteurs ont fait le choix de nous raconter la petite histoire, celle de Fred, orphelin abandonné de tous excepté de prostituées. C'est ainsi que le bordel deviendra son foyer. Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce one-shot, c'est le ton de l'histoire. Alternant dialogues crus et monologues poétiques, le propos n'est jamais barbant. De même, la narration est très fluide et l'histoire se laisse lire sans déplaisir. Ce qui m'a surpris, en bien, c'est que les auteurs ont choisi de passer l'Histoire au second plan pour s'attarder sur la vie de Fred. De ce fait, l'album se rapproche à mon avis plus du roman graphique que du genre historique. Donc une jolie histoire à lire.
Happy Sex
Ah ouais, c'est marrant ! Pourtant, c'est très cru, avec des scènes de sexe très très explicites, mais cet aspect se laisse complètement oublier devant le naturel et la qualité de l'humour. On sent que Zep s'est fait plaisir à dessiner cet album, mettant en scène des personnages très différents à chaque nouvelle scène. Et c'est drôle. Certes, je n'ai pas toujours ri. Quelques gags ne m'ont pas trop séduit, probablement parce qu'ils présentaient des scènes qui ne se rapportaient pas trop à ma vie privée ou à mes goûts. Mais la grand majorité des autres m'ont vraiment fait rire, à haute voix même. Et c'est clair que, sans arrêt, j'avais envie de montrer tel ou tel gag à ma moitié car je savais que ça la ferait rire également. Excellent cocktail de sexe et d'humour, c'est quelque chose de vraiment rare.