Les derniers avis (107 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série 13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter
13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter

3.5 Un bon polar quoique je pense que cet album s'adresse surtout aux amateurs du genre. En effet, la structure du récit manque d'originalité et les personnages sont un peu clichés. Je peux facilement imaginer un lecteur dont le polar n'est pas le genre de prédilection s'ennuyer ferme ou du moins prendre moins de plaisir à la lecture que moi qui aime bien les polars. Le scénario est jouissif avec des dialogues souvent savoureux. Bon je suis conscient des défauts du scénario. Il y a quand même des facilités et des ficelles un peu grosses quoique cela ne m’ait pas trop dérangé. Il y a seulement la fin que j'ai trouvée décevante. Je m'attendais à quelque chose de plus marquant. Le dessin est pas mal.

25/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Etunwan - Celui-qui-regarde
Etunwan - Celui-qui-regarde

Voilà un album que j’ai lu assez vite (il y a peu de texte et d’action), mais avec grand plaisir. Le travail graphique de Thierry Murat est original, sans doute clivant, je ne sais pas. Il y a certes quelque chose de frustrant à le voir utiliser ce rendu un peu minimaliste, aux tons sépia et vieillots, les superbes paysages décrits par le héros (et on imagine aisément qu’ils l’étaient !) sont peut-être escamotés. Mais par contre ce rendu colle parfaitement au ton employé, contemplatif, plein de nostalgie et de regrets. Cela colle aussi et surtout aux photographies de l’époque, où le sépia dominait. Car le personnage principal, Joseph, est photographe. Dans les années 1860, il participe à une expédition d’exploration (avec d’autres scientifiques) dans les grandes plaines jusqu’aux Rocheuses, et est littéralement envoûté par les paysages et les quelques Indiens qu’il rencontre. Quelques années plus tard, il revient, seul cette fois, pour mener un travail de recueil photographique : cela va confirmer sa passion pour le monde amérindien (ici semble-t-il des Lakotas ou des Cheyennes) – il va aussi rencontrer l’amour, lui qui pourtant est marié et père de famille « à l’Est ». De retour chez lui, il va jusqu’à la fin de sa vie trainer regrets et frustrations. Par rapport à l’Indienne laissée derrière lui. Mais aussi par rapport à son œuvre photographique, qui n’a pas eu l’exposition dont il rêvait. Plus j’avançais dans l’album, plus je me disais que Murat avait utilisé comme modèle pour Joseph le grand photographe E. S. Curtis, dont les centaines de photos ont magnifié le monde amérindien en voie de disparition (j’ai depuis longtemps été ébloui par ses photos), même si Curtis a réalisé le rêve de Joseph quelques années plus tard (à la fin du XIXème siècle et au début du XXème). Et puis Murat a finalement lié les deux photographes (sa création Joseph et l’immense Curtis) en fin d’album. Mais je suis sûr que c’est Curtis qui a donné à Murat l’idée de cette histoire. Une histoire à la narration agréable. Le rythme est lent, contemplatif. Et le monde amérindien est montré – de façon parcellaire certes – sans les déformations qui vont caricaturer ses actions et sa pensée dans beaucoup de westerns. Murat s’est documenté, et n’est pas loin de ressentir les mêmes attirances que Joseph pour cette façon simple et franche de vivre, sans artifice. J’ajoute que les nombreuses citations littéraires qui émaillent le récit (Les fleurs du Mal de Baudelaire, mais aussi les poèmes de Blake, ou les écrits de Thoreau) ne sont pas étrangères au charme de cette lecture – elles me touchent en tout cas. Une chouette lecture.

25/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Batman - Curse of the White Knight
Batman - Curse of the White Knight

Cette suite des aventures du chevalier blanc est plutôt bien réussie, pourquoi "Plutôt" ? Question du scénario et de la mise en scène, on reste dans l'âme du 1er récit, avec toutes ses qualités que j'ai déjà citées dans mon avis précédent. Par contre l'intrigue de celui-ci est tout bonnement incroyable, du jamais vu dans l'univers de Batman, on est dans les origines des origines de la famille "Wayne" un peu comme dans La cours et nuit des hiboux. L'auteur prend toujours un malin plaisir à malmener sévèrement ses personnages, cependant je trouve des faiblesses dans l'écriture de notre antagoniste principal, celui-ci est plutôt quelconque sans grand charisme, un peu trop dans le cliché américain ... Ce qui me déplaît le plus, c'est que l'auteur utilise en abondance les armes à feu pour nos héros comme pour nos ennemis, que je pense plutôt contradictoire, pour exemple l'épée de feu aurait été largement suffisante pour le méchant de l'histoire. Pour finir, le combat final manque sa face épique, malheureusement trop vite expédiée, j'aurai voulu bien plus de cases extraordinaires pour conclure en beauté. Tout de même, White Knight est à mon humble avis mieux réussi que cette suite, c'est juste du favoritisme.

25/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Delta Blues Café
Delta Blues Café

Une BD rendant hommage au Blues du Delta, celui de Robert Johnson et des nombreux musiciens noirs des abords du Mississippi. Sauf que cela ne se déroule pas dans les années 1920 ou 30 mais dans les années 90 pour se focaliser davantage sur l'héritage de ces derniers. Laupo Grangé vient de jouer le rôle de Robert Johnson dans un film et connait plus ou moins son sujet, mais nettement moins que le professeur Gordon Kyle Moore, sommité en la matière et connu pour avoir écumé la région à la recherche de toutes les pistes 78 tours des anciens enregistrements de Blues. Sauf que celui-ci est devenu un vieil homme borné et acariâtre auquel Laup n'a d'autre choix que de s'accrocher pour approfondir sa passion naissante... pour le Blues mais aussi pour la charmante jeune femme qu'il a vu évoluer à ses côtés. Cet album aborde le blues du delta par un angle intéressant. Déjà le fait que cela se déroule presque de nos jours et non pas dans le Sud profond et raciste du début du XXe siècle. Il s'agit en effet de suivre un érudit en la matière pour avoir à travers lui un aperçu d'ensemble de la somme des musiciens qui ont marqué cette musique et leur époque. Et l'intrigue se devait aussi de faire en sorte que ce personnage ait lui-même vécu cette époque dans sa jeunesse. Mais il y a aussi un traitement original dans l'esprit. Déjà il y a ce discours sur le fait que le blues se doit d'être coloré et non pas en noir et blanc comme ces vieux films ou ces photos anciennes, et la BD offre justement de belles couleurs, chaudes et lumineuses, pour rappeler la vie qui se dégage du blues. De fait, le graphisme est joyeux et engageant, très loin des quelques albums sombres et souvent en noir et blanc que j'ai lus auparavant sur le blues de Robert Johnson. Et puis il y a ces deux histoires d'amour, celle du vieil homme pour un amour disparu il y a bien des années, et celle du jeune héros pour un romance qu'il essaie de mettre en place. Il en résulte un sentiment d'optimisme et de joie de vivre, bonheur de profiter du moment et d'une bonne musique qui relie les gens entre eux. Un petit côté Bagdad Café d'ailleurs, notamment sur la conclusion de l'album. Il m'a manqué une petite étincelle ou un peu plus de développement du scénario pour être complètement charmé, mais j'ai quand même beaucoup aimé ma lecture.

25/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Basilicò
Basilicò

J’ai découvert l’auteur avec Sirocco (très bel album au passage), son œuvre précédente Basilicò a été ajoutée dans la foulée dans la liste bd à lire. Je dois avouer, à mon entame de lecture, une petite déception pour le graphisme qui ne sera pas aussi majestueux que son aîné. La gestion des couleurs n'est pas encore à pleine maturité, toutefois ça reste très agréable à l’œil. Au niveau de l’histoire, l’auteur renoue avec la fresque familiale italienne, ces personnages sont tous très attachants. Une marque de fabrique qui fonctionne toujours. Voilà, j’en dis pas plus mais encore un album bien sympa à son actif, je ne peux que conseiller ce voyage en Italie.

25/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Goldorak
Goldorak

Je suis loin d’être un féru absolu de Goldorak, en gros je n’avais pas le droit à ses aventures sur petit écran, ma nostalgie du personnage vient des jouets et des jeux de cours d’école. Malgré ça, je trouve cet album plutôt très bon, on sent vraiment l’investissement et l’amour des différents auteurs sur le projet. Mieux même, il arrive à magnifier le personnage en proposant une suite bien moins manichéenne que la version de base. A mes yeux, ils apportent une vrai et belle plus value. L’intrigue de Dorison est efficace et plutôt bien vue, nous nous trouvons bien des années après le dernier combat remporté contre l’empire Vega. Les différents héros ont vieilli et ont eu une trajectoire de vie surprenante, leur personnalité sera plus adulte, voir désabusée pour certain. Alors attention, c’est toujours grands enfants niveaux péripéties, mais le récit est agréable et astucieux, le scénariste arrive à dépoussiérer/moderniser la mythologie tout en la respectant. Je m’attendais tellement à un truc pas terrible sur ce point que la surprise n’en fut que plus belle. Niveau graphisme, ils sont plusieurs à se partager la tâche et on sent les passionnés, c’est archi efficace, fluide, lisible et artificiel sans l’être (je me comprends avec cette formulation). Chacun soigne sa partie. Le dossier graphique est très sympa, en plus d’être intéressant sur les partis pris et choix narratif. Non vraiment du bon boulot que la genèse de l’album vient entériner, une chouette histoire. Pari réussi pour les auteurs, je ne vois pas comment ils auraient pu faire mieux.

25/03/2024 (modifier)
Couverture de la série La Vie secrète des arbres
La Vie secrète des arbres

C'est un livre merveilleux, passionnant et même drôle. J'y ai appris beaucoup et découvert un tas de choses extraordinaires et étonnantes. Une véritable promenade de santé. On prend vraiment conscience de l'importance de protéger la nature et les arbres, en particulier. Cette BD devrait être une lecture obligatoire dans chaque école pour faire comprendre, de manière ludique et captivante, l'enjeu crucial de prendre soin de nos forêts.?

25/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Le Petit derrière de l'Histoire
Le Petit derrière de l'Histoire

Ayant croisé à plusieurs reprises Katia Even, j'avais entendu parler de son projet en financement participatif. Séduit par l'idée, j'y ai participé, et au bout de quelques mois j'ai reçu mon exemplaire, accompagné de quelques goodies sympathiques. Et c'est donc avec curiosité que je l'ai lu, confortablement installé. Première constatation : l'objet est beau, élégant, soigné. Katia Even a soigné son lectorat, qui avait largement financé le projet. Ensuite le principe est simple : Marie, ingénieure de son état, se retrouve propulsée dans le temps, à des moments cruciaux pour l'histoire scientifique, sur lesquels elle peut influencer, notamment par le biais du coït. Plutôt concernée par le sujet, elle en prend son parti, en espérant rapidement pouvoir rentrer chez elle, ou du moins rejoindre son petit ami attitré, qui manœuvre la machine à remonter le temps. Dans cette histoire, qui m'a rappelé la (vieille) série télé Code Quantum sur le principe, il ne faut pas chercher de cohérence scientifique, mais plutôt une histoire rigolote, sur un postulat pseudo-scientifique, avec un brin de fond culturel. En effet l'autrice propose dans les bonus quelques précisions sur les hommes illustres croisés, ainsi que leurs inventions ou découvertes. Il faut savoir tout de même que Katia Even aime bien les récits érotiques, mais ressentait de la frustration, la plupart des récits coquins qu'elle pouvait lire ne comportant pas tout à fait ce qu'elle y cherchait. Elle a donc décidé d'écrire et de dessiner elle-même ce qu'elle voulait y trouver, à savoir des récits légers, truffés de clins d'œil et de références, avec le consentement présent à chaque rapport. Le récit en lui-même est sympathique, suffisamment enlevé pour qu'on ne s'ennuie pas (chacun des passages de Marie dans une époque précise dure en général une planche, correspondant, je suppose, à quelques minutes. Cette "durée" augmente au fil des volumes, et nous avons des séquences beaucoup plus longues dans le tome 3, par exemple. Les dialogues, essentiellement assurés par l'héroïne, contiennent quelques fulgurances, tout en jouant sur de nombreux jeux de mots coquins, sans être vulgaires. Graphiquement, c'est un peu le même topo : tout en rondeurs, avec un style SD (super-deformed) privilégié, on est devant une BD "mignonne". A noter les très bon boulot de Marina Duclos aux couleurs, qui est systématiquement créditée sur la couverture, avant même le nom de Katia Even. Dans le tome 2 Katia Even fait évoluer son concept en faisant voyager également Ben, celui qui est à l'origine des soucis de Marie, et en incluant des femmes scientifiques "oubliées" dans les "hommes" des draps/bras desquels la jeune femme se retrouve. ET les deux voyageurs commencent à entrevoir la trame dont est tissé le temps. Le tome 3 continue sur le même fuseau, si j'ose écrire, et le tome s'achève sur un gros cliffhanger. On passe un bon petit moment gentiment coquin, avec un peu de culture, ce qui ne fait pas de mal. A noter à la fin de chaque album des illustrations faites par des amis de Katia Even, tous des auteurs professionnels, reprenant Marie dans diverses situations.

22/11/2020 (MAJ le 24/03/2024) (modifier)
Couverture de la série Batman - Année Un (Year One)
Batman - Année Un (Year One)

Encore une chouette découverte grâce à la collection Nomad de l’éditeur. Année Un, comme son nom l’indique, retrace la première année de notre héros en tant que justicier, mais pas que, nous découvrirons également l’arrivée de Jim Gordon à Gotham en tant que lieutenant, un parallèle très intéressant. Pas d’énormes surprises sur leurs parcours respectifs, cependant ça s’avère très efficace et plutôt bien fait. L’album se lit relativement vite mais l’univers est bien exploité et l’histoire d’une belle densité. On apercevra quelques grands noms Catwoman, Dent … mais ils auront un rôle mineur, la star de l’album, en sus de notre justicier, est bien Gordon, c’est la meilleure version lue de ce personnage. Le graphisme de Mazzucchelli ne fait pas son âge et accompagne parfaitement le récit. Ça m’a amusé de voir que j’avais déjà croisé ce dessinateur avec Asterios Polyp au style bien différent, je n’avais pas fait le rapprochement durant ma lecture. Un bon bon tome de Batman, pas des plus surprenants mais solide dans sa réalisation, j’avais un peu peur de tomber sur un truc un poil trop vintage mais j’ai trouvé l’album intemporel à bien des niveaux. Un petit classique. Cerise sur le gâteau, la version Nomad contient une histoire bonus « À la vie à la mort », cette dernière est tout simplement géniale !! Je la connaissais déjà via Batman/Catwoman (excellent album encore non référencé) mais je trouve que l’on touche à l’excellence avec ces quelques pages, une synthèse pertinente et émouvante de la relation Bat/Cat.

24/03/2024 (modifier)
Par Titanick
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Vertige - 10 ans d'enquêtes sur la crise écologique et climatique
Vertige - 10 ans d'enquêtes sur la crise écologique et climatique

L’excellente Revue Dessinée édite régulièrement des albums d’enquêtes approfondies. Dans le cas présent, il s’agit d’un album compilation d’articles parus dans la revue pour l’anniversaire des dix ans. Dix ans donc d’investigations sur des sujets variés qui touchent les limites de notre planète et ce que nous en faisons. Pour qui connaît la ligne éditoriale de cette revue, on ne s’étonnera pas du sérieux de ces enquêtes dessinées. Les chapitres sur les scandales des algues vertes, du chlordécone, ou des pétroliers comme Total sont abondamment documentés, tous les faits rapportés sont datés et vérifiables, un journalisme d’investigation rempart et contre pouvoir des lobbys et politiques du profit, à défendre fermement par les temps qui courent. D’autres, tout aussi nécessaires et éclairants, sont plus des constats scientifiques (‘Suivez le guide’ sur la fonte des glaciers, ou celle du pergélisol ‘Un dégel glaçant’), et un état des lieux de dysfonctionnements de politiques, greenwashing en tête, je pense aux expertises sur les conservations de la biodiversité (‘Le choix du Koala’) et à l’analyse des mesures de compensation carbone (‘Nature à tout prix’) par exemple… et bien d’autres, aussi glaçants. Bref, de l’utile, du nécessaire, de l’indispensable, qui apporte une pierre de plus dans l’information du citoyen. Une information saine et essentielle dont ma seule crainte est qu’elle ne touche que les convaincus. À lire, et, pour me faire mentir, surtout à faire lire, à partager, le plus possible, y compris avec les moins motivés... J’ai oublié de parler de la partie graphique. Chaque sujet est bien illustré et donne envie de lire. Bon, il est vrai que pour un ouvrage collectif, sans doute que chacun trouvera des dessins plus à son goût que d’autres. Car même si ce n’est pas le plus important, ça aide aussi à faire passer le message.

24/03/2024 (modifier)