Les derniers avis (73 avis)

Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Slava
Slava

Je vais faire court, difficile de passer après le superbe avis de Josq. Pierre-Henry Gomont nous propose une histoire au background diablement intéressant, à savoir la période qui a immédiatement suivi l’effondrement du bloc soviétique. Intéressant car extrêmement instructif et plus pertinent que jamais aujourd’hui, pour quiconque essaye de comprendre un peu l’ogre Russe. Intéressant pour moi plus personnellement aussi : étant franco-bulgare, j’ai passé pas mal de temps derrière le rideau de fer, puis vu (et partiellement compris) la transition vers le capitalisme de mes propres yeux. Il greffe sur ce background une histoire enjouée, des personnages hauts en couleurs, et un humour vraiment efficace (j’adore ces phylactères qui contiennent une unique image). J’ai en tout cas passé un excellent moment de lecture. Le rythme est maintenu sur les 3 tomes, et la fin est parfaite, et très émouvante. Un excellent triptyque, que je recommande chaudement.

09/01/2023 (MAJ le 14/09/2025) (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Autopsie
Autopsie

Il faut que je vous avoue un truc. Quand j’étais jeune il y a un métier qui m’intéressait plus que tout quand d’autres veulent être vétérinaire ou pompier, c’était … médecin légiste ! Vous comprendrez donc aisément qu’avec la série « Autopsie » publiée chez Oxymore je n’avais aucune appréhension à plonger avec délectation dans ces trois albums qui allaient m’arracher les tripes avec une élégance sadique et une précision de boucher méticuleux. Dès les premières pages, on est saisi à la gorge par une ambiance où le sang coule à flots et où l’horreur n’est jamais gratuite, mais chirurgicale, presque artistique. Les auteurs – car c’est bien un travail d’équarrisseurs inspirés – transforment chaque planche en une table d’autopsie visuelle, où les corps ne sont plus que des toiles de chair déchirée, et les âmes, des lambeaux de folie exposés à l’air libre. Oxymore, en tant que maison d’édition, a su rassembler des talents – Mourad est de retour ! - qui manient l’épouvante comme d’autres manient le pinceau avec une maîtrise glaçante et un sens du détail qui frôle l’obsession malade. Les trois albums sont des plongées dans l’abjection, où la psyché humaine est disséquée sans pitié. Pas de monstres surnaturels ici, ou si peu ! le vrai cauchemar, c’est l’homme lui-même, ses pulsions inavouables, ses délires meurtriers, ses corps brisés et ses esprits en décomposition. Chaque histoire est une lame qui tourne dans la plaie, explorant la folie, la culpabilité et la déchéance avec une froideur clinique qui rend le tout d’autant plus insupportable. Que c’est bon ! Et puis, il y a le dessin. Un trait nerveux, organique, qui semble respirer la pourriture. Les visages se déforment sous le poids de la terreur, les corps s’ouvrent comme des fleurs vénéneuses, et chaque ombre cache une menace prête à exploser. Les planches sont saturées d’une tension malsaine, où le noir avale la lumière, où le rouge – celui du sang, bien sûr – éclabousse les pages comme une malédiction. Les auteurs jouent avec les cadrages déstabilisants, les perspectives tordues, et une précision anatomique qui donne l’impression de toucher du doigt les entrailles encore chaudes de leurs personnages. Autopsie n’est pas une lecture, c’est une vivisection. On en ressort sonné, nauséeux, mais fasciné, comme après avoir assisté à une opération à cœur ouvert… sans anesthésie. La série ne cherche pas à vous faire sursauter. Non non , elle s’infiltre sous votre peau, s’installe dans vos cauchemars, et y pourrit à petit feu. En bref, si vous aimez que vos BD vous laissent des cicatrices, si vous cherchez une œuvre qui dépasse les limites du support pour vous hanter longtemps après, cette série est votre prochain supplice. Brutal. Génial. Inoubliable. Et surtout, à ne pas mettre entre toutes les mains.

14/09/2025 (modifier)
Par Blatte147
Note: 4/5
Couverture de la série Rita - Sauvée des eaux
Rita - Sauvée des eaux

Eh bien... Eh bien, "Rita" est une très bonne bande dessinée ! Le dessin ne m'a pas du tout mis en confiance, avec un gros, gros aspect "blog", qui pourrait en repousser plus d'un. Pourtant je trouve ce dessin plutôt bon, il est assez simple sans pour autant être bâclé, les décors sont plutôt bons, les couleurs sont maîtrisées. Malgré tout, je peux complètement comprendre l'avis de certains, à qui le dessin ne plaît pas. Mais alors de quoi parle ce livre ? Et bien malgré ses aspects gentillets, "Rita" est un pur drame. Sophie Legoubin-Caupeil (disons juste Sophie) nous raconte sa quête en Inde, pour retrouver la femme que son père a sauvé de la noyade, en y laissant la vie. Sophie nous raconte sa vie compliquée après la mort de son père, sa rencontre avec la femme, ses difficultés à la trouver, avec (je suis surpris de la dire) beaucoup d'émotions, ce livre est peut-être ma meilleure surprise de l'année. Seule bémol (qui de toute façon n'aurait pas pu être arrangé, le livre étant une autobio) le dénouement est un petit peu expédié, et laisse sur sa faim. À part ça, "Rita" est une réussite, qui je le redis, m'a très très agréablement surpris

14/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Juif arabe
Le Juif arabe

Rien d’hyper original ni de très détaillé dans la narration. Et pourtant, j’ai bien aimé cet album. La construction est un peu hachée par le découpage qui alterne flash-backs et passages contemporains, chacun d’une page la plupart du temps. J’ai été un peu désarçonné au départ, mais je m’y suis rapidement fait, et ces allers-retours finissent en fait par faire sens et capter/captiver le lecteur. Au travers d’un récit en partie autobiographique, Hanuka arrive à mêler histoire familiale et histoire du sionisme et des débuts d’Israël. C’est assez équilibré, jamais manichéen, bien au contraire. Et c’est aussi fluide. Par petites touches, on est accroché. On pourrait chipoter en regrettant qu’il n’y ait pas de rupture de rythme, mais le mélange des périodes aide à limiter le côté trop « linéaire » et ronronnant. Un album sympathique.

13/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Voyage des Pères - L'Exode selon Yona
Le Voyage des Pères - L'Exode selon Yona

J’étais resté sur une bonne impression de ma lecture – qui remonte maintenant à quelques années – du « Voyage des pères ». Une bonne impression confirmée par ce préquel, dont la lecture est vraiment plaisante. Le vieil athée que je suis s’accommode très bien de l’arrière-plan biblique – qu’on peut tout à fait ne prendre que comme décor, comme une base « culturelle » triturée par Ratte. Car le récit est a priori bien ancré dans des passages célèbres de la Bible, au moment où, sous la conduite de Moïse, les Juifs auraient fuit l’Égypte, après que leur dieu ait menacé le pharaon avec ses « plaies ». Voilà pour le décor. Mais en fait tout tourne autour d’un personnage, Yona, riche égyptien, conseiller du pharaon qui, pour avoir des enfants, se voit contraint d’épouser une énième femme, cette fois-ci méprisée car juive, Libi (par ailleurs jeune adolescente qui n’a pas sa langue dans sa poche et ne s’en laisse pas conter). Yona va se trouver embarqué dans la lutte entre Juifs et le pharaon. Ce qui fait le sel de l’histoire, c’est la narration, très aérée (ça se lit très vite car il y a finalement peu de texte) et dynamique. Et surtout l’humour. Avec comme point fort le personnage ambivalent de Yona, tour à tour hâbleur et dominateur avec les « faibles » (ses femmes, ses serviteurs, les Juifs, etc.) et flagorneur, obséquieux ou dépassé avec les « forts » (pharaon, Libi). J’aurais bien vu Louis de Funès incarner le personnage dans une adaptation ! Les dialogues, très « contemporains » dans les tournures et les mots employés, donnent un décalage amusant. Et le dessin de Ratte accompagne très bien ce récit. Très chouette, avec de belles planches de décors, il est lui aussi dynamique, rondouillard, expressif, et les gesticulations de Yona sont assez drôles. La colorisation de Lavialle est elle aussi réussie. Seul le dernier tome m’a paru un chouia en deçà, un peu moins caustique, comme si un essoufflement pointait (ça commençait un peu dans le précédent). Mais ça reste globalement une lecture plaisante, amusante, et recommandable. Note réelle 3,5/5.

13/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Detroit : Become Human -Tokyo Stories
Detroit : Become Human -Tokyo Stories

J’ai vraiment apprécié Detroit: Become Human – Tokyo Stories. En tant que fan du jeu vidéo original, j’étais curieux de voir comment l’univers serait adapté en manga, et j’ai été agréablement surpris. Le fait de déplacer l’action au Japon apporte une nouvelle perspective sur les tensions entre humains et androïdes, et le dessin rend bien l’atmosphère à la fois froide et émotive du monde de Detroit. J’ai trouvé les thèmes de la discrimination et de la conscience artificielle toujours aussi percutants, même si le format manga ne permet pas de développer les personnages et les intrigues aussi profondément que dans le jeu. Malgré ce léger manque, c’est une lecture captivante que je recommande aux amateurs du jeu ou à ceux qui aiment les récits de science-fiction avec une dimension morale.

13/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Carnets de Cerise
Les Carnets de Cerise

L'une de mes séries "Jeunesse" préférée que j'ai lue et relue le soir avec ma fille et mon fils avant de s'endormir. Un succès ô combien mérité. Je suis d'ailleurs surpris de n'être que le 10ème avis du site. Les carnets de Cerise, c'est tout d'abord une esthétique très léchée et proche de la perfection pour le public cible. Des couvertures magnifiques en vernis différencié et un dessin très expressif et dynamique avec des couleurs chatoyantes. Une mise en page ingénieuse et permettant de casser la linéarité du récit associant planches classiques et extraits des carnets de Cerise (sortes de journaux intimes) mêlant textes, dessins, photos, recettes, etc. L'histoire de départ fait écho à pas mal d'entre nous je pense. Motivés par le journal de Mickey et autres Mickey détective, je me rappelle quand plus jeune, avec mes copains d'enfance, je tentais de percer les mystères de la vieille dame de mon village que l'on soupçonnait d'être une sorcière ! On suit donc ici Cerise, une écolière de CM2 passionnée de livres, et ses deux amies Line et Erika, qui mènent différentes enquêtes sur des personnes de son village. Si chaque tome fait l'objet d'une enquête à part entière et donc d'une histoire indépendante des autres, on en apprend un peu plus sur le passé de Cerise au fil des tomes et certains personnages rencontrés se retrouvent également dans les tomes suivants. Le tome 1 introduit le personnage de Cerise, de sa maman et de ses amies. L'histoire, centrée sur un vieil homme énigmatique recouvert de peinture s'enfonçant dans la forêt, est l'une des plus originale de la série selon moi. Le deuxième tome est quant à lui consacré au mystère d'une vieille dame empruntant le même livre à la bibliothèque municipale chaque mois depuis des décennies. Le troisième tome marque l'entrée de Cerise au collège et est centrée sur l'histoire d'une nouvelle amie dont le métier est restauratrice de livre et dont le passé va faire écho à celui de Cerise. Le quatrième tome est peut-être celui qui m'a le moins plus du premier cycle, avec une enquête estivale moins captivante, basée sur un jeu d'énigmes dans un manoir. Enfin, le cinquième tome constitue le dénouement final du premier cycle permettant d'en savoir plus sur le passé de Cerise et de mieux comprendre les réactions qu'elle a eues dans les tomes précédents. Bien que quelques ficelles de scénarios soient un peu grossières et parfois peu crédibles (la découverte des trésors qui n'ont pas bougé depuis des décennies dans des maisons ou locaux habités par exemple) et les histoires pleines de bons sentiments, cette série est une franche réussite pour le public visé (enfants et jeunes ados) et permet d'aborder certains sujets avec ses enfants tels que l'amitié, le mensonge, les relations mère-fille, l'absence d'un être cher,... Elle aura même réussi a extirper une larmounette à notre famille dans le tome 5. Le véritable amour que voue l'auteur pour les livres se ressent à chaque tome, passion que l'on retrouve d'ailleurs chez Cerise qui veut devenir romancière. Durant la plupart des tomes, les auteurs glissent également de manière ingénieuse quelques messages à destination du jeune public : constitution d'un livre, protection de l'environnement, etc. Suite à la décision des auteurs de relancer la série en 2024 après 7 années sans parution, un 6ème tome a vu le jour marquant une petite rupture avec le principe initial des enquêtes de Cerise. Le tome 6 constitue ainsi une sorte de carnet de voyage relatant les péripéties de Cerise et de sa nouvelle famille recomposée lors de son tour du monde annoncé en fin de tome 5. Je ne spolierai toutefois pas la fin de ce dernier tome mais il est fort probable que la série va se poursuivre au vu de la fin... Après sa lecture, bien que toujours agréable, je regrette tout de même que les auteurs ne se soient pas arrêtés à la fin du cinquième tome car la série prend une tournure un peu plus banale sur la vie d'une famille recomposée (plus d'enquête de Cerise). Un 5* tout de même, rien que pour le premier cycle, que je trouve magnifique et très cohérent. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation, mise en page) : 9,5/10 NOTE GLOBALE : 18/20

12/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Petit conte léguminesque (ou comment le colosse de Rhodes a été construit)
Petit conte léguminesque (ou comment le colosse de Rhodes a été construit)

Un petit conte antique rigolo, une lecture très agréable en tout cas. Les auteurs nous plongent d’emblée dans la vie d’une cité antique, tout en nous présentant les causes de la construction du Colosse de Rhodes. Mais la particularité, c’est que la narration glisse pas mal d’humour. Je dois même dire que j’en attendais – en tout cas j’en espérais – davantage, quelque chose d’encore plus loufoque, déjanté. Le début invitait à ce type de délire. Du coup, je suis un peu frustré, car l’humour faiblit un peu sur la fin. Le dessin, un trait gras, charbonneux, est lui aussi agréable, et accompagne très bien ce récit original. Au final, un album qui mérite d’être redécouvert, original et agréable. Il aurait été encore meilleur sans cette baisse de rythme et d’humour dans le dernier tiers. Mais j’arrondis aux 4 étoiles pour cette fraicheur et cette originalité du récit (note réelle 3,5/5).

12/09/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Elite à la portée de tous
L'Elite à la portée de tous

Une nouvelle aventure scientifique du Professeur Fignoteau, de M. Marmouset et de Mlle Anne ? Pour s'en réjouir il faudra en avoir quelque chose à faire. Et c'est bien le problème : que faire de trois personnages inconnus aux bataillons ? Que faire lorsque l'on est soi-même un personnage inconnu, n'existant que dans une histoire si peu engageante ? Eh bien on se retrousse les manches et on essai d'échapper à sa condition ! Ici il n'est pas tant question de suivre les aventures de nos trois chercheur-euse-s mais plutôt de suivre leur recherche d'aventure. Ou, pour être plus précise, leur recherche d'enjeux narratifs pour maintenir l'attention du lectorat et s'assurer le succès (et ainsi même l'existence dans l'inconscient collectif). Qu'il s'agisse de changements graphiques, de genres ou même de rôles, rien ne nous sera épargner. Le trio s'essaiera même à quelques bassesses comme des retournements tirés par les cheveux ou encore quelques cases d'un érotisme tout relatif. Le choc pour le choc, l'imprévisibilité narrative, tout ça ne garde en réalité l'attention du lectorat que de manière bien trop éphémère et la quête de notre trio se révèlera bien plus ardue qu'au premier abord. Si vous pensiez à mon résumé que Lécroart s'essayait ici à une forme narrative bien trop classique lorsque comparée aux autres œuvres centrées sur ce trio, détrompez-vous, l'auteur s'amuse ici, comme souvent, avec des doubles sens de lectures, avec les codes narratifs propre au médium de la bande-dessinée. Le moment le plus notable étant par ailleurs un passage très amusant avec un grand maître de l'art du manga, proposant une lecture d'apparence confuse mais en réalité surprenamment bien construite. C'est bien simple, pour son discours poussé et on ne peut plus intéressant des codes narratifs propres au neuvième art, pour ses diverses expérimentations et défis au sein d'une seule et même œuvre, je considère cet album comme le meilleur de Lécroart. Il y aurait tant de choses à dire, tant de retours et d'avis ne serait-ce que sur le discours sur la fiction elle-même que tient cet album, mais j'ai peur de me retrouver à écrire un roman si je me lance pleinement dedans. Je me contenterais simplement de vous inviter à lire l'album, ne serait-ce que pour découvrir l'auteur s'il vous était jusque là inconnu.

12/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Cercle vicieux
Cercle vicieux

Dans ma tête, lorsqu'on me parle d'auteur-ice-s spécialisé-e-s dans les récits à contraintes et les œuvres ambitieuses jouant et explorant à fond les potentiels narratifs et créatifs de leur medium artistique, je pense immédiatement à Lécroart. Et lorsque je pense à Lécroart, la première œuvre qui me vient en tête est celle-ci. Sans doute parce que c'est la première de l'auteur que j'ai lue, lorsqu'adolescente je pillais la bibliothèque de mon père, sans doute aussi parce qu'elle m'a fait pleinement prendre conscience que briser les codes n'était pas qu'un passe-temps enfantin, que des artistes se le permettait, que le défi et l'amusement créatif étaient des formes d'art à part entière. Quoi qu'il en soit, cet album est une œuvre qui m'a marquée. D'une histoire au premier abord tout ce qu'il y a de plus banale, centrée sur trois scientifiques récurrents des créations de l'auteur, Lécroart réalise ici un joli défi : créer un palindrome bédéesque narrativement cohérent. Chaque case, du début jusqu'à la fin (et de la fin jusqu'au début) est compréhensible dans les deux sens. Certes, le sens narratif évolue avec le sens de lecture (l'un nous proposant une histoire sur l'esprit scientifique et l'autre une vision plus physique de la chose), mais l'histoire reste lisible jusqu'au bout. Mieux, comme un vrai palindrome l'histoire brille du fait que les deux sens de lectures sont liés, font chacun partie intégrante d'un même tout. Les personnages, comme souvent chez Lécroart, sont enfermés dans leur propre narration, incapables de sortir des délires de leur auteur, bloqués dans une boucle conscientisée par l'auteur : bref, un beau cercle vicieux. Pourtant, et c'est sans doute étrange après tous ces louanges, je ne serais sans doute pas aussi dithyrambique que d'autres aviseur-euse-s. La faute à un premier sens de lecture… trop évident. Le deuxième sens de lecture se voit immédiatement, dès les premières cases, à tel point que je n'ai pas réussi à réellement prendre au sérieux le début de ce cycle, le lancement narratif de cette histoire. Je sais que les personnages parlent de leur machine, de la prouesse scientifique que nous allons voir d'ici quelques pages, mais impossible pour moi de prendre les dialogues au sérieux : leur fonction de dissimuler le second sens à venir se devine trop facilement et m'a fait voir ces premiers échanges comme trop artificiels. Certes, ce n'est sans doute qu'un détail, la suite des échanges se fluidifie et, mine de rien, le résultat final reste une prouesse d'écriture et d'agencement des cases, mais il n'empêche que ce petit détail me titille aux relectures et me laisse un arrière goût de manqué, fusse-t-il même sur un si petit détail. J'aurais pu, tout comme cet album, essayer de construire cet avis comme un palindrome, mais à dire vrai la tâche s'est montrée trop demandante pour mon pauvre cervelet fainéant. J'aurais pu aussi tenter de dissimuler un second sens de lecture graveleux quelque part, cela aurait été sans doute plus dans mes cordes, mais après réflexion je me suis dit que la compression du texte variant selon la taille de l'écran saboterait toute ambition de dessiner des bites dans un avis. Et puis, ce n'est pas avec des avis basés sur des phallus que je pourrais concourir pour l'avis de la semaine, alors… (Note réelle 3,5)

12/09/2025 (modifier)