Noir et blanc parfait et novateur : le fond, noir, offre un écrin pertinent, au propos bien noir : les Ogres règnent sur des Hommes qu'ils tuent soit par colère, soit pour les dévorer, certains étant élevés à cet effet ! Grandeur et décadence des humains du coin d'être tombés si bas, cependant que les autres continuent leurs progrès, avec des armes à feu pouvant changer le rapport de force. Grandeur et décadence d'Ogres consanguins de plus en plus bêtes et petits ! Cependant, certains Ogres se veulent humanistes, et certains humains dominer les leurs par les Ogres, voire manipuler ces derniers en sous-mains. Le dessin semi-réaliste est parfait : assez réaliste pour qu'on croie à l'action, laissant assez de place à l'indéterminé pour ménager sa place au rêve quand les Ogres relèvent tout de même du mythe.
Les femmes, humaines et Ogres, ne jouent pas les utilités : j'ai beaucoup aimé la grand-mère de Petit, ce personnage entre humain et Ogre qui n'est pas mal non plus. Et sa maman ! Un peu d'humour parsème les pages de l'histoire agrémentée de quelques pages expliquant mieux les tenants et les aboutissants, par exemple de la réforme ratée d'un Ogre roi éclairé, et l'origine de l'institutionnalisation du cannibalisme.
Seul bémol : l'inachèvement dont grâce aux commentateurs j'apprends qu'il est hélas, définitif !
J’ai connu cette série il y a environ 20ans et depuis, mes différentes relectures n’ont jamais terni le bousin.
Cailleteau n’est pas reconnu pour sa subtilité mais ici, je trouve que ça passe crème. Le scénariste propose, une aventure zombies dans l’espace qui saura ravir les amateurs du genre ou de films sf un peu old school.
Alors attention on a droit à tous les clichés, personnages stéréotypés, on ne s’embarrasse pas de psychologies ou explications développées, ça va vite … cependant le lecteur reste bien happé par le rythme, l’ambiance et la mise en page efficace d’un Bajram alors débutant.
Bref un diptyque que j’apprécie beaucoup, de la série B fun et divertissante.
Voilà un projet que j'avais dans le collimateur depuis son annonce.
Un album de la talentueuse Juliette Cousin, dont j'apprécie grandement le travail graphique, mettant en scène deux personnages qu'elle utilisait déjà dans ses illustrations depuis quelques années, une romance saphique médiévale avec un monstre dans l'équation de surcroît, moi je dis oui.
L'album était exactement ce à quoi je pouvais m'attendre : une romance simple, une rencontre entre un monstre et la chasseuse venue l'exterminer, la découverte progressive de l'autre, la naissance des sentiments, l'amour, l'arrivée de la haine du monde extérieur et le rappel que cet amour hors norme est mal vu, une fuite et un espoir de monde meilleur. Une histoire tellement classique que l'on n'aurait même pas besoin de dialogues pour la comprendre, et c'est d'ailleurs sans doute l'une des raisons qui a poussé l'autrice à faire de cet album un récit muet. Mis à part deux mots sur une affiche et deux/trois onomatopées, pas un dialogue ni un son ne viendra appuyer la narration, tout se fera par les images et les expressions des personnages. Le découpage des cases est fluide, l'action toujours lisible, le dessin joli, on se permet même quelques petits passages emprunts de mystère où l'absence de dialogue permet d'ajouter davantage de magie au récit (notamment les interventions de la créature chimérique semblant être liée à la forêt), …
Bref, même si le fond de l'histoire est classique, la forme que lui donne Juliette Cousin la rend tout de même on ne peut plus agréable à lire.
Un album très doux, beau et même un peu sensuel par moment.
Mention spéciale à la bête du duo romantique principal, sorte de sirène semblable à un serpent aquatique, dont je trouve le design et l'expressivité corporelle très bien trouvés.
(Note réelle 3,5)
Oh mon dieu ... Et pourtant je ne suis pas croyant, c'est dire.
Je ne pensais pas que cette BD serait aussi rude, mais le sous-titre promettait d'être abominable. Et il l'a été, en effet ...
Disons le tout net, cette BD n'est pas pour tout le monde ! Elle est même franchement pas recommandée si vous êtes sensibles à certains sujets notamment les violences familiales et celles faites aux femmes. Parce que Sana va en prendre plein la gueule dès les premières pages. Enfant battue par sa mère qui va se radicaliser progressivement, elle sera emmenée de force en Syrie où son père sera contraint de les rejoindre pour les revoir. Mariée de force, devenue mère à 16 ans, elle va ensuite vivre l'enfer de la guerre contre l'EI et tentera par plusieurs moyens de rentrer en France. Ce qui lui prendra dix ans ...
Je ne vais pas faire le détail, la BD étant très complète même si elle ne s'attarde jamais sur un seul des évènements. Tout s'enchaine à un rythme dingue, tant tout ce qu'il se passe parait hors de contrôle. C'est tant mieux, on évite ainsi la misère et le pathos des situations qui s'enchainent à chaque fois vers le pire. Et alors que je ne le pensais pas en l'ouvrant, la BD m'a mis un taquet dans les dents. En même temps, comment rester insensible devant cette gamine condamnée par sa famille à devenir fille-mère, subir les bombardements, l'exil et la faim tout en voyant mourir autour d'elles ceux qu'elle aime ?
Cette BD est une bonne démonstration des dangers de la radicalisation. Ici c'est tout une famille (tante et cousines avec) qui vont se retrouver emporté dans Daesh et qui vont mourir progressivement, dépossédé de toute humanité, bombardé, chassé et parqué dans des camps.
Mais cette BD a l'intelligence de ne pas se limiter à ce parcours et de finir sur une dernière critique bien sentie : comment a-t-on pu laisser une jeune fille de 13 ans disparaitre de l'école, ne jamais être signalée pour maltraitance infantile alors qu'elle était couverte de bleue lorsqu'elle allait chez le médecin ? Comment a-t-on pu laisser toute cette famille partir ainsi sans s'alarmer, sans rien faire ? Je proposerais bien une théorie à base de racisme ordinaire et de je-m’en-foutisme envers les plus pauvres, mais je ne prétendrais pas avoir la solution. Le fait est là, nos sociétés permettent à ces gens de partir, de briser des vies et d'aller enrichir en vie humaine des guerres atroces à l'autre bout de la Méditerranée. Mais on s'en fout, ce ne sont que des musulmans ...
La BD souffre de quelques défauts techniques, notamment sur le dessin. Il s'agit de la première BD de l'autrice qui a officiait déjà dans le milieu, et globalement l'ensemble se tient très bien. Il s'agit plus de détail sur les proportions anatomiques, les visages parfois étranges notamment lors de grosses réactions de surprises et divers moments où les postures font raides et pas très naturelles. Ces défauts techniques sont là, mais n'entachent clairement pas la lecture que j'ai fait d'une traite et dans laquelle j'étais complètement immergé. La technique, c'est bien, mais ça ne fait pas tout, et là le reste est tellement bon que c'est facile de passer outre.
Cette BD est une lecture importante, un témoignage de dysfonctionnement dans nos sociétés qui vont conduire à des drames humains. La fin est éclairante dessus, lorsqu'on se rend compte de la chance de Sana qui a pu rentrer au pays tandis que d'autres, considérées comme "trop radicalisées" et donc potentiellement dangereuses continuent de croupir dans des camps de prisonniers où elles et leurs enfants masculins vont sans doute mourir. Parce que les prendre en charge couterait trop cher, ma bonne dame, et qu'on a plus d'argent (sauf pour l'armée et les politiciens).
Bref, une autre BD sur l'enfer que certains vivent. Et une plongée dans l'intérieur de Daesh, une organisation qui fait réellement froid dans le dos.
Je découvre enfin le travail de ce duo avec cet album et je dois dire que j'ai vite été conquis !
Le dessin et l'humour me fait penser à certains albums de Fabcaro: un dessin réaliste (enfin, comparé au gros nez classique) et un humour absolument débile qui déconne sur un sujet sérieux. On voit donc des moments dans la vie de César, notamment son assassinat sous le prisme de l'humour et cela fonctionne bien ! J'ai bien rigolé durant ma lecture et un petit plus est que c'est souvent marrant durant le déroulement du gag, pas seulement à la chute comme c'est le cas avec pleins d'autres séries humoristiques. Les auteurs renouvellent bien les gags et on ne tombe pas dans de la répétition.
Bref, je ne sais pas trop quoi ajouter de plus à ce qu'il a déjà été écrit dans les autres avis. C'est un must pour ceux qui sont fans de ce type d'humour.
Pierre Carles réalise là une belle enquête, sur un sujet qui s’est transformé en patate chaude, que police, services secrets, politiques et médias se sont pas mal refilé, au détriment d’un homme, qui a croupi en prison depuis des décennies.
L’album date de 2024, et heureusement depuis (en juillet 2024), Abdallah a été libéré, puis expulsé vers le Liban.
Carles retrace bien le parcours d’Abdallah, militant marxiste durant la fin de la guerre froide, résistant au Liban face aux agressions israéliennes, et membres d’un mouvement impliqué dans plusieurs assassinats de diplomates ou d’espions israéliens ou américains. Si jamais l’action de ces deux pays – malgré les milliers de victimes civiles – n’est qualifiée de terroriste, c’en est tout autrement des mouvements comme les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL).
Les USA vont continuellement faire pression sur les autorités politiques françaises, depuis son arrestation en 1984, pour qu’il ne sorte pas de prison, alors qu’un emballement médiatique (sur la base d’informations erronées ou fragiles) l’a d’emblée taxé de terrorisme. Le mot tabou étant lancé, plus possible ensuite de « le faire sortir ». La situation décrite par Carles (son enquête est très fouillée – et égratigne au passage quelques journalistes, comme Edwy Plenel) serait presque ubuesque et comique, si la vie d’un homme n’était en jeu. Il est vrai qu’un homme qui se dit opposant à la politique américaine et israélienne, qui s’est toujours affirmé marxiste, n’a pas les honneurs des médias, et il est plus ou moins tombé dans l’oubli, chacune de ses demandes de libération (il pouvait sortir dès 1999) étant refusée – jusqu’à cette année donc, ce que Carles ne pouvait pas savoir, à défaut de l’avoir souhaité.
L’enquête et l’affaire Abdallah dépasse donc largement son cas personnel. Cet album/enquête donne à réfléchir sur l’emballement médiatique, la vision que l’on peut avoir de quelqu’un dès lors qu’il est taxé de terrorisme. Les fachos de l’OAS n’ont pas été traité aussi durement (tout en ayant du sang de civils sur les mains).
Abdallah a donc été le plus vieux prisonnier politique de l’Union européenne. Il serait bon que cette affaire permette aux médias, aux dirigeants politiques de réfléchir sur leur fonctionnement, parfois assez éloigné des priorités affichées.
Une enquête intéressante et bien menée, agréable à suivre (je suis de la génération qui a vécu ces événements, et j’ai donc pu les suivre facilement).
Je pense qu'on peut dire beaucoup de chose sur cette BD, et je vais essayer de faire court. Mais je pense que cette BD est une merveille de lecture, que je ne peux que recommander à tout le monde.
Commençons tout de suite par ce qui peut poser problème : Oui, Jancovici est critiquable, oui il est critiqué. Voila, posons ça tout de suite, le personnage principal de cette BD est Jancovici, la BD parle de ses principes, ses idées et ses solutions. Ce qui veut dire tout de suite que si l'on est déjà en désaccord avec le gars, autant de ne pas se plonger dans la BD ! Il y pose ce qu'il dit ailleurs, de façon synthétique et didactique, pour expliquer ce qui lui importe.
Et je vais le dire immédiatement : je vois les limites de Jancovici, j'en connais quelques unes (notamment sur des questions historiques) mais je vais largement passer outre. En fait, je dirais même qu'on s'en fout complètement.
Parce que la BD parle du sujet le plus important de notre vie, peut-être même du seul sujet important : le changement climatique et son origine humaine. Raison qui a d'ailleurs conduit à repousser sa lecture pendant des années, vu que je fais de l'éco-anxiété très facilement et que je ne voulais pas m'infliger plus que ce que je vis déjà au quotidien. Et pourtant j'ai fini par la lire, conforté par plusieurs lectures que j'ai eu sur le même sujet (Le Vivant à vif, Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C. ...) et avec l'envie de voir ce qu'il en était ici.
Comme à son habitude (j'ai vu plusieurs intervention du bonhomme), Jancovici se concentre sur son domaine d'expertise : l'énergie. C'est son domaine d'expertise et il sait s'y faire le bougre. C'est impitoyable comme démonstration de notre dépendance énergétique, avant tout au pétrole mais à tout le reste également. L'implacable changement provoqué par l'humain, l'horreur de l'addiction des sociétés humaines aux énergies fossiles et la difficulté que ce sera d'en sortir. Avec ou sans la volonté humaine, le pétrole va disparaitre et le climat changera. Reste à savoir comment on fera pour y survivre .. La BD n'est cependant pas que défaitiste et propose quelques (maigres) pistes dans le dernier segment pour essayer d'esquiver ce qui nous tombe dessus à une vitesse dont peu de gens semblent avoir idée. Je dirais que la fin est malheureusement très pessimiste et au regard de ce qu'il s'est passé entre la sortie de cette BD et aujourd'hui, je ne peux qu'abonder en son sens.
La BD est servie par le dessin de Blain qui a fait tout son possible pour rendre compte de ce qu'il en est. Les métaphores et les séquences explicatives utilisant toutes sortes d'appareil narratifs visuels sont parfaitement bien intégrées pour que l'on ne se rende pas compte du poids de la vulgarisation. C'est dense et clair, un excellent travail qui prouve encore une fois que Blain est un excellent auteur. Rendre ainsi clair et lisible de tels concepts est admirable !
J'ai dit au début que j'essayerais de faire bref, et je m'arrêterais alors bientôt en disant simplement ceci : lisez cette BD. Il est rare que je le recommande alors que j'ai quelques légers reproches à faire à celle-ci, mais je pense encore une fois que l'ampleur du phénomène, mal perçu et mal reçu, doit avoir l'écho le plus large possible. Les détails, les petits défauts que j'y vois sont minimes à côté de ce qu'elle dit. Et son message, aussi terrifiant et cruel soit-il, doit être entendu. Rien d'autre ne compte.
Wow ! Ce coup de crayon !!! C'est avec "1949" que je découvre le travail de Dustin Weaver, et ça donne envie d'aller creuser du côté de ses autres productions. Après, il était plutôt habitué à bosser pour des franchises genre Star Wars ou Avengers, avec une palanquée d'autres auteurs, alors qu'il gère tout de A à Z avec cet album.
"1949" c'est avant tout un polar, mais c'est aussi de la SF. Ce qui donne à Dustin Weaver l'occasion de nous montrer deux facettes de son savoir faire graphique. Le côté polar est traité tout en noir et blanc de façon très académique, alors que la partie futuriste se fait tout en couleurs chatoyantes avec des découpages plus ambitieux. Le contraste est saisissant, mais fonctionne très bien. Il a parfaitement réussi à articuler les deux en jouant sur le thème d'enquêtes à travers le temps. Et franchement, son dessin est impressionnant ! Les détails de ses cases, que ce soit les décors, les véhicules, l'architecture, les vêtements, c'est du travail d'orfèvre !
C'est plus du côté du scénario que je pourrais titiller ; je me suis fais surprendre par la fin. Loin d'être mauvaise, elle arrive un peu trop vite à mon goût, et son univers aurait appelé à davantage de développement. Peut-être une suite verra -t-elle le jour, en tout cas l'univers développé s'y prête.
(3.5/5)
Avec "Drogue - Une histoire mondiale", Jean-Pierre Pécau et Nicolas Otéro nous entrainent sur une drôle d'histoire.
Non pas que le sujet soit hilarant ou que quelques effluves euphorisantes ou psychoactives s'échappent des pages de cet album, mais c'est plutôt l'angle de vue et le ton employé pour traiter cette histoire qui sont intéressants. Le découpage en courts chapitres est lui aussi fort appréciable pour découvrir ou aborder les différentes facettes de ce sujet, que ce soit historique, géographique, religieux et bien sûr politique. la petite pointe de cynisme qui traine dans les commentaires des faits historiques termine de donner à l'ensemble un ton assez humoristique par moment, ce qui est appréciable quand on traite un tel sujet.
Côté dessin, Nicolas Otéro donne dans l'efficacité et pas dans le style. Il nous propose un graphisme très photographique qui cadre très bien avec la BD documentaire, colorisant ses planches en aplats, rehaussant de-ci de-là certains éléments importants avec du rouge.
Pourtant curieux sur le sujet, j'avoue avoir appris pas mal de choses grâce à cet album. S'il ne creuse pas forcément en profondeur, il expose clairement les tenants et aboutissements liés à la drogue, à nous d'aller creuser certains points si besoin.
Un très bonne présentation du sujet qui appelle à réfléchir.
L'australien Gavin Aung Than nous propose avec "la clinique des créatures" une comédie de fantasy toute mignonne et bourrée d'humour.
Le dessin est simple et tout droit sorti des cartoons.
L'histoire pourrait paraître bateau et simpliste, mais elle est émaillée de nombreux gags qui font vraiment mouche. Et puis, mine de rien, c'est une bd qui parle d'empathie, de gestion des émotions, des relations parfois conflictuelles avec les parents. Mais tout cela est léger, ce qui fait qu'on peut lire l'histoire à plusieurs niveaux.
J'ai vraiment aimé
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Les Ogres-Dieux
Noir et blanc parfait et novateur : le fond, noir, offre un écrin pertinent, au propos bien noir : les Ogres règnent sur des Hommes qu'ils tuent soit par colère, soit pour les dévorer, certains étant élevés à cet effet ! Grandeur et décadence des humains du coin d'être tombés si bas, cependant que les autres continuent leurs progrès, avec des armes à feu pouvant changer le rapport de force. Grandeur et décadence d'Ogres consanguins de plus en plus bêtes et petits ! Cependant, certains Ogres se veulent humanistes, et certains humains dominer les leurs par les Ogres, voire manipuler ces derniers en sous-mains. Le dessin semi-réaliste est parfait : assez réaliste pour qu'on croie à l'action, laissant assez de place à l'indéterminé pour ménager sa place au rêve quand les Ogres relèvent tout de même du mythe. Les femmes, humaines et Ogres, ne jouent pas les utilités : j'ai beaucoup aimé la grand-mère de Petit, ce personnage entre humain et Ogre qui n'est pas mal non plus. Et sa maman ! Un peu d'humour parsème les pages de l'histoire agrémentée de quelques pages expliquant mieux les tenants et les aboutissants, par exemple de la réforme ratée d'un Ogre roi éclairé, et l'origine de l'institutionnalisation du cannibalisme. Seul bémol : l'inachèvement dont grâce aux commentateurs j'apprends qu'il est hélas, définitif !
Cryozone
J’ai connu cette série il y a environ 20ans et depuis, mes différentes relectures n’ont jamais terni le bousin. Cailleteau n’est pas reconnu pour sa subtilité mais ici, je trouve que ça passe crème. Le scénariste propose, une aventure zombies dans l’espace qui saura ravir les amateurs du genre ou de films sf un peu old school. Alors attention on a droit à tous les clichés, personnages stéréotypés, on ne s’embarrasse pas de psychologies ou explications développées, ça va vite … cependant le lecteur reste bien happé par le rythme, l’ambiance et la mise en page efficace d’un Bajram alors débutant. Bref un diptyque que j’apprécie beaucoup, de la série B fun et divertissante.
Medieval Girlfriends
Voilà un projet que j'avais dans le collimateur depuis son annonce. Un album de la talentueuse Juliette Cousin, dont j'apprécie grandement le travail graphique, mettant en scène deux personnages qu'elle utilisait déjà dans ses illustrations depuis quelques années, une romance saphique médiévale avec un monstre dans l'équation de surcroît, moi je dis oui. L'album était exactement ce à quoi je pouvais m'attendre : une romance simple, une rencontre entre un monstre et la chasseuse venue l'exterminer, la découverte progressive de l'autre, la naissance des sentiments, l'amour, l'arrivée de la haine du monde extérieur et le rappel que cet amour hors norme est mal vu, une fuite et un espoir de monde meilleur. Une histoire tellement classique que l'on n'aurait même pas besoin de dialogues pour la comprendre, et c'est d'ailleurs sans doute l'une des raisons qui a poussé l'autrice à faire de cet album un récit muet. Mis à part deux mots sur une affiche et deux/trois onomatopées, pas un dialogue ni un son ne viendra appuyer la narration, tout se fera par les images et les expressions des personnages. Le découpage des cases est fluide, l'action toujours lisible, le dessin joli, on se permet même quelques petits passages emprunts de mystère où l'absence de dialogue permet d'ajouter davantage de magie au récit (notamment les interventions de la créature chimérique semblant être liée à la forêt), … Bref, même si le fond de l'histoire est classique, la forme que lui donne Juliette Cousin la rend tout de même on ne peut plus agréable à lire. Un album très doux, beau et même un peu sensuel par moment. Mention spéciale à la bête du duo romantique principal, sorte de sirène semblable à un serpent aquatique, dont je trouve le design et l'expressivité corporelle très bien trouvés. (Note réelle 3,5)
En quête de liberté
Oh mon dieu ... Et pourtant je ne suis pas croyant, c'est dire. Je ne pensais pas que cette BD serait aussi rude, mais le sous-titre promettait d'être abominable. Et il l'a été, en effet ... Disons le tout net, cette BD n'est pas pour tout le monde ! Elle est même franchement pas recommandée si vous êtes sensibles à certains sujets notamment les violences familiales et celles faites aux femmes. Parce que Sana va en prendre plein la gueule dès les premières pages. Enfant battue par sa mère qui va se radicaliser progressivement, elle sera emmenée de force en Syrie où son père sera contraint de les rejoindre pour les revoir. Mariée de force, devenue mère à 16 ans, elle va ensuite vivre l'enfer de la guerre contre l'EI et tentera par plusieurs moyens de rentrer en France. Ce qui lui prendra dix ans ... Je ne vais pas faire le détail, la BD étant très complète même si elle ne s'attarde jamais sur un seul des évènements. Tout s'enchaine à un rythme dingue, tant tout ce qu'il se passe parait hors de contrôle. C'est tant mieux, on évite ainsi la misère et le pathos des situations qui s'enchainent à chaque fois vers le pire. Et alors que je ne le pensais pas en l'ouvrant, la BD m'a mis un taquet dans les dents. En même temps, comment rester insensible devant cette gamine condamnée par sa famille à devenir fille-mère, subir les bombardements, l'exil et la faim tout en voyant mourir autour d'elles ceux qu'elle aime ? Cette BD est une bonne démonstration des dangers de la radicalisation. Ici c'est tout une famille (tante et cousines avec) qui vont se retrouver emporté dans Daesh et qui vont mourir progressivement, dépossédé de toute humanité, bombardé, chassé et parqué dans des camps. Mais cette BD a l'intelligence de ne pas se limiter à ce parcours et de finir sur une dernière critique bien sentie : comment a-t-on pu laisser une jeune fille de 13 ans disparaitre de l'école, ne jamais être signalée pour maltraitance infantile alors qu'elle était couverte de bleue lorsqu'elle allait chez le médecin ? Comment a-t-on pu laisser toute cette famille partir ainsi sans s'alarmer, sans rien faire ? Je proposerais bien une théorie à base de racisme ordinaire et de je-m’en-foutisme envers les plus pauvres, mais je ne prétendrais pas avoir la solution. Le fait est là, nos sociétés permettent à ces gens de partir, de briser des vies et d'aller enrichir en vie humaine des guerres atroces à l'autre bout de la Méditerranée. Mais on s'en fout, ce ne sont que des musulmans ... La BD souffre de quelques défauts techniques, notamment sur le dessin. Il s'agit de la première BD de l'autrice qui a officiait déjà dans le milieu, et globalement l'ensemble se tient très bien. Il s'agit plus de détail sur les proportions anatomiques, les visages parfois étranges notamment lors de grosses réactions de surprises et divers moments où les postures font raides et pas très naturelles. Ces défauts techniques sont là, mais n'entachent clairement pas la lecture que j'ai fait d'une traite et dans laquelle j'étais complètement immergé. La technique, c'est bien, mais ça ne fait pas tout, et là le reste est tellement bon que c'est facile de passer outre. Cette BD est une lecture importante, un témoignage de dysfonctionnement dans nos sociétés qui vont conduire à des drames humains. La fin est éclairante dessus, lorsqu'on se rend compte de la chance de Sana qui a pu rentrer au pays tandis que d'autres, considérées comme "trop radicalisées" et donc potentiellement dangereuses continuent de croupir dans des camps de prisonniers où elles et leurs enfants masculins vont sans doute mourir. Parce que les prendre en charge couterait trop cher, ma bonne dame, et qu'on a plus d'argent (sauf pour l'armée et les politiciens). Bref, une autre BD sur l'enfer que certains vivent. Et une plongée dans l'intérieur de Daesh, une organisation qui fait réellement froid dans le dos.
Salade César
Je découvre enfin le travail de ce duo avec cet album et je dois dire que j'ai vite été conquis ! Le dessin et l'humour me fait penser à certains albums de Fabcaro: un dessin réaliste (enfin, comparé au gros nez classique) et un humour absolument débile qui déconne sur un sujet sérieux. On voit donc des moments dans la vie de César, notamment son assassinat sous le prisme de l'humour et cela fonctionne bien ! J'ai bien rigolé durant ma lecture et un petit plus est que c'est souvent marrant durant le déroulement du gag, pas seulement à la chute comme c'est le cas avec pleins d'autres séries humoristiques. Les auteurs renouvellent bien les gags et on ne tombe pas dans de la répétition. Bref, je ne sais pas trop quoi ajouter de plus à ce qu'il a déjà été écrit dans les autres avis. C'est un must pour ceux qui sont fans de ce type d'humour.
Dans les oubliettes de la République - Georges Ibrahim Abdallah
Pierre Carles réalise là une belle enquête, sur un sujet qui s’est transformé en patate chaude, que police, services secrets, politiques et médias se sont pas mal refilé, au détriment d’un homme, qui a croupi en prison depuis des décennies. L’album date de 2024, et heureusement depuis (en juillet 2024), Abdallah a été libéré, puis expulsé vers le Liban. Carles retrace bien le parcours d’Abdallah, militant marxiste durant la fin de la guerre froide, résistant au Liban face aux agressions israéliennes, et membres d’un mouvement impliqué dans plusieurs assassinats de diplomates ou d’espions israéliens ou américains. Si jamais l’action de ces deux pays – malgré les milliers de victimes civiles – n’est qualifiée de terroriste, c’en est tout autrement des mouvements comme les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL). Les USA vont continuellement faire pression sur les autorités politiques françaises, depuis son arrestation en 1984, pour qu’il ne sorte pas de prison, alors qu’un emballement médiatique (sur la base d’informations erronées ou fragiles) l’a d’emblée taxé de terrorisme. Le mot tabou étant lancé, plus possible ensuite de « le faire sortir ». La situation décrite par Carles (son enquête est très fouillée – et égratigne au passage quelques journalistes, comme Edwy Plenel) serait presque ubuesque et comique, si la vie d’un homme n’était en jeu. Il est vrai qu’un homme qui se dit opposant à la politique américaine et israélienne, qui s’est toujours affirmé marxiste, n’a pas les honneurs des médias, et il est plus ou moins tombé dans l’oubli, chacune de ses demandes de libération (il pouvait sortir dès 1999) étant refusée – jusqu’à cette année donc, ce que Carles ne pouvait pas savoir, à défaut de l’avoir souhaité. L’enquête et l’affaire Abdallah dépasse donc largement son cas personnel. Cet album/enquête donne à réfléchir sur l’emballement médiatique, la vision que l’on peut avoir de quelqu’un dès lors qu’il est taxé de terrorisme. Les fachos de l’OAS n’ont pas été traité aussi durement (tout en ayant du sang de civils sur les mains). Abdallah a donc été le plus vieux prisonnier politique de l’Union européenne. Il serait bon que cette affaire permette aux médias, aux dirigeants politiques de réfléchir sur leur fonctionnement, parfois assez éloigné des priorités affichées. Une enquête intéressante et bien menée, agréable à suivre (je suis de la génération qui a vécu ces événements, et j’ai donc pu les suivre facilement).
Le Monde sans fin
Je pense qu'on peut dire beaucoup de chose sur cette BD, et je vais essayer de faire court. Mais je pense que cette BD est une merveille de lecture, que je ne peux que recommander à tout le monde. Commençons tout de suite par ce qui peut poser problème : Oui, Jancovici est critiquable, oui il est critiqué. Voila, posons ça tout de suite, le personnage principal de cette BD est Jancovici, la BD parle de ses principes, ses idées et ses solutions. Ce qui veut dire tout de suite que si l'on est déjà en désaccord avec le gars, autant de ne pas se plonger dans la BD ! Il y pose ce qu'il dit ailleurs, de façon synthétique et didactique, pour expliquer ce qui lui importe. Et je vais le dire immédiatement : je vois les limites de Jancovici, j'en connais quelques unes (notamment sur des questions historiques) mais je vais largement passer outre. En fait, je dirais même qu'on s'en fout complètement. Parce que la BD parle du sujet le plus important de notre vie, peut-être même du seul sujet important : le changement climatique et son origine humaine. Raison qui a d'ailleurs conduit à repousser sa lecture pendant des années, vu que je fais de l'éco-anxiété très facilement et que je ne voulais pas m'infliger plus que ce que je vis déjà au quotidien. Et pourtant j'ai fini par la lire, conforté par plusieurs lectures que j'ai eu sur le même sujet (Le Vivant à vif, Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C. ...) et avec l'envie de voir ce qu'il en était ici. Comme à son habitude (j'ai vu plusieurs intervention du bonhomme), Jancovici se concentre sur son domaine d'expertise : l'énergie. C'est son domaine d'expertise et il sait s'y faire le bougre. C'est impitoyable comme démonstration de notre dépendance énergétique, avant tout au pétrole mais à tout le reste également. L'implacable changement provoqué par l'humain, l'horreur de l'addiction des sociétés humaines aux énergies fossiles et la difficulté que ce sera d'en sortir. Avec ou sans la volonté humaine, le pétrole va disparaitre et le climat changera. Reste à savoir comment on fera pour y survivre .. La BD n'est cependant pas que défaitiste et propose quelques (maigres) pistes dans le dernier segment pour essayer d'esquiver ce qui nous tombe dessus à une vitesse dont peu de gens semblent avoir idée. Je dirais que la fin est malheureusement très pessimiste et au regard de ce qu'il s'est passé entre la sortie de cette BD et aujourd'hui, je ne peux qu'abonder en son sens. La BD est servie par le dessin de Blain qui a fait tout son possible pour rendre compte de ce qu'il en est. Les métaphores et les séquences explicatives utilisant toutes sortes d'appareil narratifs visuels sont parfaitement bien intégrées pour que l'on ne se rende pas compte du poids de la vulgarisation. C'est dense et clair, un excellent travail qui prouve encore une fois que Blain est un excellent auteur. Rendre ainsi clair et lisible de tels concepts est admirable ! J'ai dit au début que j'essayerais de faire bref, et je m'arrêterais alors bientôt en disant simplement ceci : lisez cette BD. Il est rare que je le recommande alors que j'ai quelques légers reproches à faire à celle-ci, mais je pense encore une fois que l'ampleur du phénomène, mal perçu et mal reçu, doit avoir l'écho le plus large possible. Les détails, les petits défauts que j'y vois sont minimes à côté de ce qu'elle dit. Et son message, aussi terrifiant et cruel soit-il, doit être entendu. Rien d'autre ne compte.
1949
Wow ! Ce coup de crayon !!! C'est avec "1949" que je découvre le travail de Dustin Weaver, et ça donne envie d'aller creuser du côté de ses autres productions. Après, il était plutôt habitué à bosser pour des franchises genre Star Wars ou Avengers, avec une palanquée d'autres auteurs, alors qu'il gère tout de A à Z avec cet album. "1949" c'est avant tout un polar, mais c'est aussi de la SF. Ce qui donne à Dustin Weaver l'occasion de nous montrer deux facettes de son savoir faire graphique. Le côté polar est traité tout en noir et blanc de façon très académique, alors que la partie futuriste se fait tout en couleurs chatoyantes avec des découpages plus ambitieux. Le contraste est saisissant, mais fonctionne très bien. Il a parfaitement réussi à articuler les deux en jouant sur le thème d'enquêtes à travers le temps. Et franchement, son dessin est impressionnant ! Les détails de ses cases, que ce soit les décors, les véhicules, l'architecture, les vêtements, c'est du travail d'orfèvre ! C'est plus du côté du scénario que je pourrais titiller ; je me suis fais surprendre par la fin. Loin d'être mauvaise, elle arrive un peu trop vite à mon goût, et son univers aurait appelé à davantage de développement. Peut-être une suite verra -t-elle le jour, en tout cas l'univers développé s'y prête. (3.5/5)
Drogue - Une histoire mondiale
Avec "Drogue - Une histoire mondiale", Jean-Pierre Pécau et Nicolas Otéro nous entrainent sur une drôle d'histoire. Non pas que le sujet soit hilarant ou que quelques effluves euphorisantes ou psychoactives s'échappent des pages de cet album, mais c'est plutôt l'angle de vue et le ton employé pour traiter cette histoire qui sont intéressants. Le découpage en courts chapitres est lui aussi fort appréciable pour découvrir ou aborder les différentes facettes de ce sujet, que ce soit historique, géographique, religieux et bien sûr politique. la petite pointe de cynisme qui traine dans les commentaires des faits historiques termine de donner à l'ensemble un ton assez humoristique par moment, ce qui est appréciable quand on traite un tel sujet. Côté dessin, Nicolas Otéro donne dans l'efficacité et pas dans le style. Il nous propose un graphisme très photographique qui cadre très bien avec la BD documentaire, colorisant ses planches en aplats, rehaussant de-ci de-là certains éléments importants avec du rouge. Pourtant curieux sur le sujet, j'avoue avoir appris pas mal de choses grâce à cet album. S'il ne creuse pas forcément en profondeur, il expose clairement les tenants et aboutissements liés à la drogue, à nous d'aller creuser certains points si besoin. Un très bonne présentation du sujet qui appelle à réfléchir.
La Clinique des créatures
L'australien Gavin Aung Than nous propose avec "la clinique des créatures" une comédie de fantasy toute mignonne et bourrée d'humour. Le dessin est simple et tout droit sorti des cartoons. L'histoire pourrait paraître bateau et simpliste, mais elle est émaillée de nombreux gags qui font vraiment mouche. Et puis, mine de rien, c'est une bd qui parle d'empathie, de gestion des émotions, des relations parfois conflictuelles avec les parents. Mais tout cela est léger, ce qui fait qu'on peut lire l'histoire à plusieurs niveaux. J'ai vraiment aimé