Les derniers avis (121 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série L'Histoire d'un vilain rat
L'Histoire d'un vilain rat

3,5 Une histoire terriblement actuelle alors qu'elle a plus de 30 ans ! Je pense que c'est la première fois que je lis un comics de Bryan Talbot où il est seul au scénario et le résultat est vraiment bon et me donne envie de mieux connaitre son œuvre. Il parle d'un sujet grave, l'inceste, sans tomber dans le sensationnalisme et j'aime bien comment cette partie du récit est amenée. Au début, l'héroïne ne semble pas comprendre ce que lui a fait subir son père et tout va devenir plus clair au fil de sa fugue. Les scènes-chocs sont bien écrites et sont mémorables. La fin est surprenante d'optimisme et je comprends que des services sociaux dans le monde anglophone utilisent ce comics parce que c'est très éducatif sans devenir chiant. Cela dit, il y a quand même quelques passages au milieu de l'album qui m'ont moins intéressé que le reste. Aussi, pour ce qui est du dessin, je ne suis pas trop fan de ce style réaliste, les personnages sont un peu moches, mais les décors sont bons et la mise en scène est très bien faite. Un album choc qui frappe là où ça fait mal.

23/12/2025 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
Couverture de la série The Evil Dead - Le Scénario réanimé
The Evil Dead - Le Scénario réanimé

Un indispensable pour les fans de Bruce Campbell et de photoréalisme. Plus qu’une simple adaptation, c'est expérience immersive. On ne lit pas seulement une BD, on redécouvre le rythme effréné et la narration maligne qui ont rendu culte le premier film de la trilogie de Sam Raimi. Ce qui marque évidemment, c'est le trait de Bolton, qui parvient à capturer l'aspect "cracra" de l'œuvre originale sans jamais tomber dans le simple copier-coller. On sent l'urgence et l'énergie qui régnait dans ce chalet (repris dans "cabin in the woods", que je vous recommande chaleureusement au passage.) L’aspect documentaire est aussi bien trouvé: c'est une BD d'horreur mais aussi une sorte de storyboard augmenté qui permet de voir d'autres angles, de plonger à fond dans la tête d'Ash, d'avoir quelques scènes bonus, que les puristes apprécieront ou pas. C'est original mais j'ai senti que le ton n'est pas exactement le même. Mais ça permet d'être surpris. Le bouquin s'adresse avant tout aux initiés. Si vous n'avez jamais vu le film, l'expérience perd un peu de sa saveur, car une grande partie du plaisir réside dans la comparaison entre les cases et les souvenirs de pellicule. Pour l'ambiance, on y est, on y retrouve parfaitement ce mélange de gore généreux et d'humour noir qui caractérise la franchise. Le bouquin s'adresse avant tout aux initiés. Si vous n'avez jamais vu le film, l'expérience perd un peu de sa saveur, car une grande partie du plaisir réside dans la comparaison entre les cases et les souvenirs de pellicule. Un bel hommage, dynamique comme la péloche et respectueux, qui mérite sa place dans la bibliothèque, pile entre les rayons BD et documentaires ciné (si vous avez ce genre d'étagère.)

23/12/2025 (modifier)
Par Patoun
Note: 4/5
Couverture de la série La Terre verte
La Terre verte

Pour marquer une pause dans ma lecture de Vinland Saga, j’ai opté pour ce conséquent one-shot, tantôt tragique tantôt comique, ayant pour similitude de se dérouler dans ces territoires austères du grand nord terrestre. Ce fut un bon choix ! Tout d’abord, j’ai apprécié le dessin : simpliste mais très évocateur. Dès les premiers pas de notre protagoniste sur cette terre verte, le lecteur perçoit instantanément l’aspect pitoyable des colons catholiques résidant sur l’île (guenilles délabrées, armes rouillées...). On comprend très vite par ce visuel à quelle sauce nous allons être mangés au fur et à mesure du récit : c’est une histoire de pauvreté absolue, d’inégalités de classes, de dogmes religieux et de conquête du pouvoir plus globalement. Mention spéciale à la coloriste dont le travail est pour beaucoup dans l'appréhension d’un territoire inhospitalier, au froid mordant et à l’humidité glaciale, et qui n’a finalement de vert que le nom. Côté scénario les divers rebondissements sont plutôt bien amenés et réalistes, les personnages secondaires assez travaillés pour ne pas totalement s’effacer face à l’omniprésence du (anti)héros et une certaine ambigüité est maintenu tout au long de l’histoire. Ainsi, le lecteur est tenu en haleine jusqu’aux ultimes pages du récit : est-ce que notre roi autoproclamé, aux ambitions encore plus grandes que sa bosse, retournera-t-il finalement sa cape afin de prêcher la vertu à ses ouailles en perte totale de repères ou sombrera-t-il dans une folie destructrice ? Note réelle : 3.5/5

23/12/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5
Couverture de la série Bob Morane
Bob Morane

Je n'ai lu que 5 ou 6 tomes, mais n'ayant pas spécialement l'intention de continuer tout de suite, je poste un avis maintenant, tant que c'est encore un peu à chaud. Bob Morane représente tout ce que j'aime. De l'Aventure avec un grand A, tout simplement ! Il est évident que tout cela a vieilli, probablement un peu plus que son homologue Blake et Mortimer, par exemple. Ici, le ton est résolument pulp, et c'est ce qui rend la saga à la fois géniale et désuète. Désuète car cela a forcément vieilli, au moins pour la période des années 60 (celle que j'ai principalement lue), les débuts de la saga correspondant à une époque où les codes de l'aventure étaient moins rigoureux qu'aujourd'hui. Mais en même temps, c'est ça qui rend la saga géniale. Voir Bob Morane voyager dans l'espace, avoir une aventure sous-marine, lutter contre des grosses bestioles et sauver une civilisation atlante en péril, le tout en 3 pages, c'est quand même particulièrement jouissif. On saute un peu du coq à l'âne et on abuse parfois un peu de deus ex machina faciles, mais le rythme est si dense qu'on pourrait adapter chacun des premiers tomes de Bob Morane en faisant 3 films à chaque fois ! Et puis la saga a évolué, et j'avoue m'y être moins confronté. Dans les années 70, il me semble qu'on se rapprocherait davantage d'un Luc Orient, par exemple, l'aspect fantastique/SF ayant pris le pas sur le côté plus axé "aventure" des premiers tomes. Il n'empêche, le charme est toujours là. Les intrigues deviennent plus originales et changent un peu de ton en même temps qu'elles changent de dessinateur, ce qui est parfait pour le renouvellement de la saga. En tous cas, c'est toujours aussi palpitant, avec une dose de mystère en plus. J'adore ! Le côté pulp est toujours là, intact, pour notre plus grand bonheur. Bref, je comprends mieux, après lecture de ces quelques tomes, pourquoi Bob Morane est à ce point une icône de l'aventure. Si je n'irai pas forcément chercher à acheter toute la collection, je lirais toujours avec grand plaisir les tomes qui me tomberont sous la main, sans jamais oublier que cette saga est avant tout protéiforme. Ce qui signifie que la surprise sera renouvelée à la lecture de chaque tome, mais qu'on n'est jamais à l'abri qu'un ou plusieurs tomes nous déçoivent... Pour l'instant, en tous cas, c'est totalement ma came !

23/12/2025 (modifier)
Par Patoun
Note: 4/5
Couverture de la série Otto (par Charles Nogier)
Otto (par Charles Nogier)

Une courte mais plaisante lecture pour cette BD muette retraçant l’odyssée d’un chien perdu et livré à lui-même après avoir fui son foyer au cours d’un violent orage. On y découvre de très belles planches avec des paysages de campagne enneigés se dérobant sous la brume, des hameaux désertiques où les seules âmes y résidant sont des bêtes, des boisements hostiles et sinistres ou encore des routes effrayantes et impitoyables… Une ambiance post-apocalyptique à certains égards ! Je ne pourrai l’expliquer mais j’y ai vu des similitudes avec le travail de Larcenet (La Route, Blast). Il est précisé à la fin de l’histoire que l’auteur s’est inspiré de sa Bourgogne natale pour son œuvre. Il y a également un joli travail qui est réalisé sur les ombres et les silhouettes, notamment en mouvement, de notre protagoniste à quatre pattes. Seul bémol, les (rares) expressions faciales prêtées au bestiaire de l’histoire détonnent parfois avec le ressenti du lecteur. Il aurait été préférable selon moi de laisser des visages informes pour coller davantage à l’environnement global du récit qui accorde une part importante au mystère et à l’imprégnation personnelle.

23/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Scorpion
Le Scorpion

Le Scorpion coche exactement toutes les cases du grand récit d’aventure assumé. On y trouve des sociétés secrètes persuadées de gouverner le monde, des jeux de pouvoir permanents, de l’archéologie, une mythologie religieuse revisitée et un héros parfaitement héroïque, charismatique, et séduisant. Le scénario privilégie clairement le plaisir de lecture : complots, suspense, trahisons, voyages et révélations s’enchaînent avec un rythme très efficace, porté par un contexte romain foisonnant où l’Église, les intrigues politiques et les monuments deviennent de véritables moteurs narratifs. L’exactitude historique n’est clairement pas l’objectif principal, et ce n’est jamais un problème. La série joue avec l’Histoire, la mythologie et les symboles religieux pour nourrir une aventure généreuse et spectaculaire. Rome est tour à tour magnifique et dangereuse, l’Orient est sec, sensuel et mystérieux, et les déplacements constants apportent un souffle bienvenu à une intrigue qui ne s’enlise jamais. Les personnages secondaires sont volontairement typés mais fonctionnent parfaitement : traîtres aux visages serpents, alliés bonhommes, figures d’autorité inquiétantes, femmes fatales ou envoûtantes… tout relève du cliché, mais du cliché maîtrisé et pleinement assumé. Graphiquement, la série est un vrai plaisir. Le dessin, spectaculaire et lisible, sublime les décors, les costumes et les corps, avec une galerie de personnages immédiatement identifiables. Les habits, les architectures et les ambiances visuelles puisent sans complexe dans l’imaginaire collectif, renforçant encore l’efficacité du récit. Le Scorpion n’est pas une révolution du genre, mais une série d’aventure généreuse, addictive et réjouissante, qui se dévore tome après tome avec un plaisir constant.

22/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Maître d'armes
Le Maître d'armes

Œuvre historique solide et maîtrisée, qui dépasse le simple récit de traque ou de duel. Le fil narratif autour de l’affrontement et de l’évolution des techniques martiales — du combat médiéval à la rapière renaissante — sert de métaphore claire à une rupture bien plus large : révolution intellectuelle, religieuse et politique portée par l’essor du protestantisme. Le conflit individuel reflète efficacement une Europe en mutation profonde. Le choix du Jura comme décor est particulièrement pertinent. Région rarement exploitée en bande dessinée, elle renforce l’impression d’un entre-deux historique souvent délaissé : ni le Moyen Âge héroïsé, ni la Renaissance idéalisée, mais une période de transition brutale, confuse et violente. Cette localisation participe pleinement à l’identité du récit et à sa crédibilité. Graphiquement, le dessin adopte un style volontairement rétro, lisible et rigoureux, parfaitement adapté au registre historique.

22/12/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Culte de Mars
Le Culte de Mars

Série de science-fiction post-apocalyptique maîtrisée, au propos lisible et nuancé. Le cadre évoque des codes très film/série, mais le récit s’en démarque par une douceur de ton et une attention portée aux trajectoires humaines, sans édulcorer la dureté du contexte. L’équilibre entre dimension feel-good et réalisme cru fonctionne, donnant de l’épaisseur à l’univers. Les thèmes de la croyance, de l’espoir collectif et de la connaissance comme socle civilisationnel sont traités avec cohérence et sans lourdeur démonstrative. Le scénario avance de manière fluide, avec une progression claire des enjeux et une vraie réflexion sur la transmission du savoir face à l’obscurantisme. Les personnages sont rapidement identifiables, bien caractérisés, et gagnent en attachement au fil des pages grâce à des intentions et des personnalités clairement posées. Graphiquement, le trait rond et fluide soutient efficacement le récit. Il apporte une lisibilité constante et une forme de chaleur qui contraste intelligemment avec la gravité du monde décrit.

22/12/2025 (modifier)
Couverture de la série La Délicatesse
La Délicatesse

One-shot de très bonne tenue, fidèle aux récits introspectifs et aux relations humaines caractéristiques de David Foenkinos. Le propos est posé, réfléchi, sans chercher à bouleverser le lecteur : il invite plutôt à une observation attentive des trajectoires de vie et des micro-déséquilibres émotionnels. Le choix d’un narrateur omniscient à la troisième personne instaure une distance bienvenue, qui renforce la pudeur du récit. La thématique centrale — perte, deuil et reconstruction — est objectivement lourde, mais traitée avec une légèreté maîtrisée et une réelle bienveillance. Le récit progresse comme une valse discrète, fluide, laissant le temps aux silences et aux non-dits. En filigrane, des thèmes très actuels émergent : relations professionnelles, work-life balance, et surtout la frontière parfois ténue entre relation hiérarchique saine et dynamique potentiellement toxique. Graphiquement, le dessin se montre doux, lisible et cohérent avec l’intention narrative. S’il ne s’agit pas d’un style qui me plait particulièrement, il sert efficacement le récit par sa sobriété et son sens du rythme, en adéquation avec l’atmosphère feutrée de l’ensemble.

22/12/2025 (modifier)
Couverture de la série La Chronique des Immortels
La Chronique des Immortels

La série propose un récit sombre qui s’appuie efficacement sur l’imaginaire collectif du vampire et du roman noir, sans jamais basculer dans le fantastique démonstratif. Le scénario assume une approche volontairement énigmatique : les réponses sont distillées avec parcimonie, parfois jamais totalement livrées. Cette retenue nourrit l’atmosphère mais peut aussi laisser un sentiment d’inachevé, avec plusieurs zones d’ombre qui persistent jusqu’au bout. La narration privilégie une forme d’errance plus qu’un fil linéaire classique. Le rythme est lent, parfois étiré, malgré la présence régulière d’action et de combats. L’ensemble reste contemplatif, marqué par un fort sentiment d’injustice et une vision très noire de l’humanité. Cette lenteur renforce l’ambiance, mais demande une réelle implication du lecteur et peut frustrer par moments. Graphiquement, le dessin est globalement très réussi et parfaitement en phase avec le propos : réaliste, sombre, oppressant. Quelques passages apparaissent toutefois d’une qualité ou d’une intensité visuelle inégale. Malgré cela, l’identité graphique reste solide et soutient efficacement cette épopée crépusculaire, plus sensorielle que spectaculaire.

22/12/2025 (modifier)