Goudard

Note: 2.78/5
(2.78/5 pour 9 avis)

Angoulême 1979 : Prix espoir le BD pour le tome 1 La première bd de Gibrat.


Adolescence Angoulême : récapitulatif des séries primées BD, l'hebdo de la BD Péchés de jeunesse

Les aventures mi-figue mi-raisin de David Goudard, sorte d'Antoine Voinel de la médiocrité que nous suivons de son adolescence à son âge de jeune père.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1980
Statut histoire Une histoire par tome (Série terminée) 5 tomes parus

Couverture de la série Goudard © Dargaud 1980
Les notes
Note: 2.78/5
(2.78/5 pour 9 avis)
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14/11/2004 | ArzaK
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L'avatar du posteur bamiléké

Quelle déception que cette série. Berroyer et Gibrat nous livrent une sorte de rapport social bourré de clichés. Nous sommes avec David sorte de Ksoce ado d'une banlieue des années 70/80. Certaines scènes sont assez bien observées comme celle de la piscine, d'autres sont assez grotesques comme la fabrication du skate ou ses frasques dans le garage aveyronnais. Certains passages me paraissent même lourds et invraisemblables. C'est graphiquement que j'ai été le plus déçu. On est très loin du Sursit ou de Matteo. Je trouve qu'il a un manque d'unité graphique au long de la série. On commence par de la caricature N&B avec l'adjonction de célébrités à contre-emploi pour faire comique mais elles sont là comme un cheveu sur la soupe. L'épisode Coluche est grotesque et simplement mis là pour caser le célèbre humoriste. D'une manière générale je trouve le dessin laid voire très laid dans "La Parisienne". Le N&B nous évitait ces couleurs criardes qui abîment les quelques pauvres paysages dessinés. Ensuite le trait devient plus réaliste et on entrevoit Cécile ou sa soeur derrière Valérie. Pas du tout mon truc. Oui Goudard avait de la chance aujourd'hui pour trois fois moins on se retrouve en garde à vue.

18/05/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà une série qui relève quand même le défi de tenir, alors même qu’elle ne contient finalement pas grand-chose pour « relever le plat ». En effet, les scénarios de Berroyer sont assez simples, sans esbroufe. Mais ils misent sur des dialogues, des situations qui « font vrai », sur une observation très réaliste d’un quotidien ordinaire de gens ordinaire. Dit comme ça cela pourrait paraître inintéressant, mais je sois dire que les albums se laissent lire sans problèmes. On suit le jeune Goudard de la jeunesse à l’adolescence, voire jusqu’à l’âge adulte (précipité par sa paternité « accidentelle »). Goudard qui reste jusqu’au bout maladroit, immature, très nature. Et qui a une certaine faculté à se mettre dans des situations délicates. Un gentil garçon dont nous suivons les pérégrinations, de sa banlieue aux vacances en camping (où il rencontre sa femme Valérie), puis son installation à la campagne, alors devenu père de famille – mais pas forcément adulte. Le dessin de Gibrat est surprenant si l’on connaît son trait ultérieur. En effet, on a là un dessin moins ferme, moins abouti – même si cela progresse, et si dans le dernier tome les visages – voir en particulier celui de Valérie – commencent à ressembler aux traits séduisants des héroïnes du « Sursis » ou du « Vol du corbeau ». A noter une petite curiosité, puisque l’album « Goudard a de la chance » est annoncé comme tome 3, alors qu’il est en fait le cinquième album de la série (une guerre entre éditeurs ?).

05/02/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

"Goudard", c'est une tranche de vie, celle d'un adolescent ordinaire d'une banlieue anonyme que l'on va suivre dans son passage un peu brutal et chaotique vers l'âge adulte. J'ai véritablement découvert la série lorsqu'elle paraissait dans Charlie Mensuel, elle scellera la complicité des 2 auteurs Gibrat et Berroyer, dont le ton très juste sur un milieu de jeunes face au monde adulte est ancré de façon solidaire à son époque, la décennie 1978-1987, parfaitement restituée par ses dialogues millimétrés. Dans cette période qui relate les premières années de David Goudard, le dessin de Gibrat n'est pas au top, plutôt bricolé, caricatural et parfois mal foutu.... on mesure ainsi la différence qui le sépare de son trait délicat et raffiné sur Le Sursis ou Pinocchia. Mais les progrès arrivent dès qu'entre en scène la Parisienne Valérie en 1982, alors que la série a déménagé chez Pilote ; Gibrat commence à peaufiner son trait, on sent pointer la souplesse de délicieux contours. Mais cette fois, Berroyer, trop imprégné par le parisianisme, est moins à l'aise dans sa description de la province rurale. La série gagne en maturité avec "Goudard et la Parisienne", la fragilité de l'adolescence est plongée progressivement dans l'univers des adultes, c'est le temps des responsabilités parentales, mais tout ça est amené en douceur et avec humour, le dessin de Gibrat annonce le style qu'on lui connaît aujourd'hui, son trait est précis et joli. Bref, cette chronique du quotidien est contée avec justesse et tendresse, la banalité devenant drôle, cruelle ou émouvante, mais jamais ennuyeuse.

21/12/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

C'est la première fois que je lis une bande dessiné dont Gibrat est le dessinateur et qui ne se passe pas durant une guerre. Ça fait un peu bizarre. Le dessin n'a pas encore atteint la maturité, et c'est vraiment le cas dans le premier tome, mais il se laisse regarder. Le problème vient du scénario ou plutôt l'absence de scénario. J'avoue que j'ai bien aimé le premier tome, mais j'ai décroché dans les autres tomes. La vie quotidienne d'un ado, c'est sympa au début, mais à la longue ça devient lassant. Il faut dire que je n'ai pas vécu cette époque et que mon adolescence ne ressemble pas trop à ça. Je ne peux donc pas m'identifier aux personnages que je trouve la plupart cons comme le héros qui se met toujours dans des emmerdes. Le genre de types que je n'aimais pas à l'école.

02/09/2011 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Une série qui m'a permis de rencontrer David Goudard, un jeune des banlieues... Goudard ?... c'est la vie d'un gars et de ses copains/copines : Laurent, Corinne, Brigitte... Une vie ordinaire aussi, partagée entre la piscine, les virées, le skate-board, la "fête" aussi... et la drague... Goudard ?... une histoire biographique où le dessin de Gibrat, d'abord hésitant, va s'affermir dans une sorte de délicatesse du trait ; ce dernier d'un beau réalisme. Une série avec des personnages à la réelle dimension humaine, attachante, qui ne "mange pas de pain" mais à la lecture attrayante ; et ce même si la vie de tous les jours de nos "amis" n'est pas qu'un long fleuve tranquille. La vie, quoi....

14/11/2007 (modifier)
Par Don Lope
Note: 3/5

Je n'ai malheureusement lu que les tomes 3 à 5, ceux toujours disponibles en intégrale en fait. D'apprendre que les deux premiers tomes sont graphiquement en deça fait mal au fan de Gibrat que je suis. Car force est d'avouer que même les derniers tomes sont à des années lumière de ce qu'est capable de faire Gibrat aujourd'hui. En même temps c'est rassurant, ça montre que le talent est intimement lié au travail et à l'expérience, même chez les plus grands. Sorti de ça, "Goudard" est l'histoire d'un sympathique looser (enfin pas complètement, sa future femme est quand même bien canon) qui réussit à engrosser la première nana qu'il arrive à mettre dans son lit (en l'occurence ici, un duvet d'algues séchés en bord de mer) et se retrouve à demi-forcé de l'épouser. Les aventure de ce pauvre Goudard et de cette Parisienne sont surtout prétexte à découvrir la vie à la campagne, les amourettes adolescentes, le tout tournant déjà autour de la pampa aveyronaise qu'on retrouvera dans "Le sursis". Berroyer campe un scénariste pas maladroit même si l'ensemble reste d'une futilité certaine, et c'est peut-être ça qui m'a plu!

28/12/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Suite aux avis ci-dessous, je me suis décidé à emprunter et lire les 3 albums à ma disposition, à savoir Dossier Goudard, la Parisienne et Goudard et la Parisienne. Ces trois albums peuvent se lire indépendamment mais je trouve que lus ensemble, ça fait un triptyque assez sympa. On commence par dossier Goudard qui ressemble vraiment à une oeuvre de jeunesse de Gibrat. Le dessin n'est pas fantastique, en noir et blanc, assez caricatural par moment (à propos, Gibrat semble avoir intégré parmi les figurants de ces histoires pleins de personnages célèbres caricaturés : Coluche, George Brassens, Gabin, etc... ou alors c'est moi qui trouve qu'ils leur ressemblent...). La mise en page et le cadrage de chaque case surtout ne sont pas fantastiques non plus. Pourtant, ça se lit bien. Le héros, Goudard, est plutôt sympa et même si on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose dans cet album, ça fleure bon la nostalgie des années adolescentes en banlieue. Avec la Parisienne, on change radicalement de décor. Le dessin déjà s'améliore nettement et devient coloré. Ensuite l'histoire fleure cette fois bon les souvenirs de jeunesse à la campagne, les amourettes passagères, les anecdotes, etc... Il y a un petit quelque chose du Sursis dans cet album, j'ai trouvé. Et dans Goudard et la Parisienne, comme le titre l'indique, on va réunir les deux personnages dans une histoire en camping au bord de la plage qui va mêler les qualités de chacun des deux premiers albums. Le dessin n'est pas mauvais, la colorisation correcte (bon, ok, rien à voir avec celle du Sursis) et l'histoire assez prenante. Pourtant encore une fois, il ne se passe pas grand chose. Ce sont des histoires d'ados en vacances, des amours, des sorties nocturnes, des interdits bravés, des engueulades. Mais je suis bien rentré dans l'histoire car je me suis senti proche de ces ados et leurs aventures se rapprochaient de mes propres souvenirs. Une pointe de nostalgie, donc, et une histoire d'ado qui a su me plaire. Ca ne casse pas 2 pattes à un canne, mais c'est plutôt sympa.

19/11/2004 (modifier)

Je ne l’ai pas relue récemment et pour cause je l’ai achetée il y a au moins 20 ans dans une solderie et elle est maintenant dans mes archives à la campagne. C’est un album broché grand format et j’ai été enthousiasmé d’emblée par le dessin et par le scénar qui semblait sortir du vécu années 70, début des planches à roulettes, premières amours et mobylette. Depuis il y a eu Baru pour donner dans le même ton, mais le dessin de Gibrat n&b ligne clair ça a été une révélation et je suis un fan depuis.

18/11/2004 (modifier)
Par ArzaK
Note: 3/5

14/20 Goudard, c’est la première bd de Gibrat, scénarisée par Jacky Berroyer (oui, celui de « Nulle part ailleurs » sur Canal +). Quand on lit le premier album, qui date de 1980, on a de la peine à croire qu’il s’agit du Gibrat qui a signé « Le Sursis ». Qu’on se le dise : avant d’être le dieu vivant du dessin qu’il est devenu, Gibrat a été un scribouillard comme les autres, qui avait du mal avec les perspectives, les regards de ses personnages… Les albums suivants nous permettent de saisir toute l’évolution de son style qui va de raffinement en raffinement. Et le Jacky ? Il est comment comme scénariste de bd, me demanderez-vous ? Et bien plutôt doué. Inégal mais doué. Je n’ai pas lu les 5 albums de la série, je n’ai pas trouvé le deuxième, mais des quatre albums que j’ai lus, j’ai trouvé le premier et le cinquième plus faible que les albums 3 et 4 auxquels j’attribuerais volontiers quatre étoiles. Et puis surtout, ce qui m’enthousiasme, c’est le ton particulier de l’humour de Berroyer. On ne rit jamais aux éclats mais on sourit en permanence. Ses personnages ont tous quelque chose de profondément beauf. Goudard en premier, ce gars est un vrai sac d’embrouille à lui tout seul, un looser éternel incapable de vivre autrement que de se laisser porter par les évènements, heureux ou malheureux. Ce qui est particulier ici, c’est qu’il n’y a absolument aucune condescendance de la part du scénariste pour la beaufitude de ses personnages, ils sont comme ça, c’est tout, c’est comme un constat, le résultat d’une observation minutieuse de la vie populaire. Y’en a pas deux comme lui pour vous rendre compte de la vie d’un camping, des rapports entre un père très « vieux con » et son fils très « jeune con »… Et puis narrativement, c’est très particulier, pour de la bd en tout cas, aucun des albums n’a un fil conducteur très solide, mais cela se lit très bien. Berroyer se contente juste de raconter le quotidien avec minutie. Un canevas aussi simple que celui-ci lui suffit : Valerie la parisienne va passer ses vacances chez sa tante, au début elle arrive, à la fin de l’album elle repart. Entre ce point de départ et ce point d’arrivée, il se déroule tout un tas de choses presque anodines mais racontées avec brio. C’est à découvrir. Malheureusement seuls les trois derniers albums sont encore disponibles dans un intégrale intitulé « Goudard et la parisienne », les deux premiers sont pratiquement introuvable. Sans doute un peu honteux de son style de l’époque, Gibrat a sans doute préféré ne pas les rééditer.

14/11/2004 (modifier)