"Attends" est la 2eme BD de Jason que le lis, après Dis-moi quelque chose, qui m’avait quand même bien déçu.
Le dessin est toujours aussi sympa, et l’histoire est un peu plus longue, et m’a plus touché. Les deux parties (enfance puis âge adulte) sont complémentaires et apportent une certaine variété dans les émotions ressenties. J’ai notamment bien aimé la façon dont l’enfance est décrite : une page par souvenir de môme - un jeu débile, une période d’ennui, le mystère des filles, une blague, papa qui rentre du boulot, maman qui gronde… L’age adulte, lui, est triste, cruel et rempli de désillusions. Une histoire noire donc, vous voila prévenu.
Par contre, selon votre humeur, je pense qu’il est facile de complètement passer à coté de cette courte BD. Je n’avais pas retenu grand-chose de ma première lecture, et c’est seulement après relecture que j’ai commencé à apprécier le style de Jason. Une belle BD, pleine de tristesse, à lire au calme, en y mettant du sien...
J'ai acheté Shenzhen parce que j'avais beaucoup apprécié PyongYang du même auteur. Résultat, j'aime aussi beaucoup Shenzhen maintenant que je l'ai lu, quoique je trouve PyongYang plus réussi.
Côté dessin, le début de Shenzhen m'a un petit peu rebuté. Ca faisait trop crayonné, beaucoup moins maitrisé et épuré que PyongYang. Mais j'ai noté qu'en cours d'album, le style s'améliorait pour devenir bien meilleur sur les dernières pages.
Quant à l'histoire, j'ai eu le même sentiment : Shenzhen étant le premier "carnet de séjour" de Delisle, il est plus hésitant au départ et moins maîtrisé dans la narration que PyongYang à mes yeux. De même, le récit d'un séjour à la frontière de la Chine Populaire et plus particulièrement dans cette ville presque artificielle qu'est Shenzhen m'a moins intéressé et moins captivé que le séjour en Corée du Nord qui est décrit dans PyongYang.
Et pourtant, j'ai quand même nettement apprécié ma lecture. On retrouve l'humour de Guy Delisle, son intérêt pour ces petites choses absurdes de la vie qu'on ne voit pas du premier coup d'oeil, ses reflexions amusantes, sa façon de découvrir un pays et de nous le faire partager. Un vrai guide de voyage amusant qui donne une vision des lieux (pas vraiment appétissante, ceci étant dit) et qui donne l'impression d'y avoir été aussi.
Très sympa et intéressant.
Sa présence brève dans les "immanquables" de BDT m'a donné envie de lire cette BD mais je ne connaissais absolument rien de son intrigue avant de me lancer dedans. Et je vous avoue que le tout début m'a un peu rebuté parce que je me suis dit "houlà, encore une histoire de pauv'gars que tout le monde rejette au début parce qu'il est "différent", mais à la fin il sauve les enfants d'un incendie et il devient le héros du village et il rencontre une jolie fille qui fait abstraction de son physique et l'aime pour sa beauté intérieure". Mais non, en fait, Lie-de-Vin c'est pas du tout ça. Tranquillement, l'air de rien, ce qui ressemble au début à une petite chronique rurale dévie habilement vers quelque chose plus proche de la série noire. Le scénario est solide et réserve des rebondissements intéressants et bien amenés. Le personnage principal est très bien écrit, le dessin est réussi, bref, pas grand'chose à redire. Seul petit reproche, la fin, un peu décevante, et dont le dernier coup de théâtre arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. A croire que Corbeyran ne sait pas écrire des fins à la hauteur du reste de ses histoires, impression que j'ai déjà eue à la lecture du phalanstère du bout du monde ou du village qui s'amenuise. Cela étant dit, ça ne gâche pas trop le plaisir, et Lie-de-Vin reste une BD très recommandable.
Avant toute chose, je précise que je n'ai pour l'instant lu que le premier tome. D'après ce que je peux lire ici concernant la suite de la série, j'hésite presque à continuer, de peur que ma bonne impression sur cette BD ne disparaisse très rapidement. D'un autre côté, pour l'instant ces petites "Nana" me sont plutôt sympathiques (surtout la première) et ça me paraîtrait dommage de les abandonner si vite. Bon, bref, on verra.
Pour le moment, donc, Nana pour moi c'est la grosse et agréable surprise parmi mes lectures du moment. Je ne m'attendais pas vraiment à lire un manga que j'aurais envie de noter 4/5… En plus un manga romantique ciblé filles, avec un dessin façon "Club Dorothée"…
Et puis en fait, très rapidement, j'ai accroché ! L'auteur a su titiller ma fibre midinette (vous ignoriez que j'avais une fibre midinette, sous mes airs d'enclume ? :8 ). Je comprends que certains trouvent la première Nana idiote et insupportable, mais moi personnellement j'ai trouvé ce personnage particulièrement sympa et attachant dès les premières pages, et plutôt crédible… Pour tout vous dire, en fait elle me rappelle une de mes meilleures amies, ce qui doit expliquer en partie pourquoi j'ai tant de tendresse pour cette rêveuse si maladroite avec les garçons. De même, les situations racontées, qui peuvent paraître un peu "cucul" et bateau, sont écrites avec justesse et réalisme. C'est fin, léger, doux-amer, mélancolique mais pas bêtement larmoyant ; l'émotion passe, bref personnellement, j'étais conquis.
La deuxième histoire de l'album possède les mêmes qualités que la première… Je l'ai quand même moins aimée, tout simplement je crois parce que la deuxième Nana m'a moins touché que la première.
Le plus gros défaut reste à mes yeux le dessin… Je n'accroche décidément pas à ce style que l'on retrouve dans tant de mangas. Tous les tics graphiques genre les bouches qui deviennent démesurées dès qu'un personnage doit exprimer une émotion forte, ou bien la petite goutte de sueur unique sur la tempe pour montrer la nervosité, ça ne sera jamais ma tasse de thé.
Bref, à mon sens le premier tome vaut vraiment le coup qu'on s'y intéresse. Pour la suite, on verra bien…
Si je ne suis pas le plus grand fan au monde de son plus gros succès, Pilules bleues, jusqu'à présent je n'ai lu aucune BD signée Peeters que je n'ai réellement pas aimée. Lupus ne déroge pas à la règle : à la croisée des chemins entre S-F, polar et ce qu'on appelle "roman graphique", la série sait tirer le meilleur de chaque genre pour faire d'une histoire somme toute banale (des jeunes gens un peu paumés qui se retrouvent en cavale) quelque chose de singulier. La S-F fournit le côté étrange et dépaysant, le polar donne le ton noir et désabusé, le roman graphique fournit des personnages qui, même si on est en droit de ne pas les apprécier, ont une vraie consistance, une âme. C'est très bien écrit, joliment dessiné et, une fois plongé dedans, impossible de s'arrêter. Vivement les prochains tomes !
Graphismes très soignés; dialogues crus mais bien sentis; intrigue à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer de ce genre de bd. Pour les amateurs de séries B, films d'action et autres fans de science-fiction vampirique type "Blade". Digne des meilleurs films du genre!
Je n'avais jamais lu aucune BD de Riad Sattouf mais après ce petit album (qui est à la frontière entre bande dessinée et album illustré), j'ai bien envie de combler ce manque tant le Manuel du puceau m'a rendu le bonhomme sympathique.
Difficile de déterminer à quel public s'adresse réellement le livre. C'est publié chez Bréal Jeunesse, c'est écrit "conseillé à partir de 12 ans" au dos, et une note en début de livre nous assure qu'il est destiné aux adolescents. Mais les adolescents ont-ils suffisamment de recul, sont-ils suffisamment capables d'autodérision pour pouvoir encaisser sans s'énerver les plaisanteries vachardes de Riad Sattouf ? A vrai dire, jusqu'à il y a quelques jours, je le pensais encore, et puis on m'a fait comprendre que non, taquiner les ados sur leurs petits travers et soucis de jeunes gens en pleine mutation, ça ne se faisait pas. Je continue à espérer que les malheureux qui vivent actuellement les mêmes misères que le pauvre Ceaupu sauront rire de leurs propres déboires ainsi mis en images, et même que ce sera un bon moyen pour eux de dédramatiser tout ça (le côté "Bon, OK, tu as des boutons, une voix ridicule, des goûts de chiottes et une vie sexuelle navrante, mais rassure-toi, ça n'est pas de ta faute, ça ne durera pas toute ta vie et t'es pas le seul à être passé par-là"), mais bon, je sais aussi que mon optimisme et ma foi en l'humanité me perdront dans ce monde cynique, alors à tout hasard, sachez quand même que Sattouf se montre particulièrement moqueur et peu consensuel dans cet album, au risque de froisser certaines susceptibilités. S'il avait posté de tels propos sur un site internet, par exemple, j'aime autant vous dire qu'il se serait fait "modérer" en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Love Hina" ;). Donc, le Manuel du puceau n'est pas forcément à mettre entre n'importe quelles mains : comme disait Desproges, "on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui" (ou bien c'était "pas avec tout le monde" ?).
Donc, si pour vous, l'humour vache c'est nul, l'ironie c'est lourd, ne dire que des choses négatives c'est idiot et inutile, il y a des chances pour que vous rejetiez totalement ce livre à l'humour noir et acerbe où ados et parents en prennent pour leur grade. Les fausses "cailleras" qui "niklasociété" mais partent en vacances aux Seychelles avec leurs parents qui votent Le Pen, les fumeurs de chichon qui croient et font croire que la consommation de stupéfiants suffit à faire d'eux des rebelles et des originaux, les filles hypocrites qui disent "non" aux moches parce qu'elles "sortent juste d'une histoire difficile avec Untel" avant d'aller se jeter dans les bras d'un bellâtre, les pères qui larguent sans états d'âme femme et enfants pour des pétasses de 20 ans, et bien sûr les pauvres boutonneux en rut obsédés et frustrés, tous se font tailler de beaux costards. De là à dire que, sous des airs innocents de "manuel", ce livre est un moyen pour un auteur revanchard de régler ses comptes avec ceux qui ont pourri son adolescence, il n'y a qu'un pas…
Et d'ailleurs à ce propos, difficile également de déterminer la part d'autobiographie dans cet album. Evidemment, c'est présenté comme un manuel, le personnage principal porte un nom "générique", et ça fait référence à divers éléments (comme Eminem ou la chanson de Titanic par Céline Dion) qui n'ont pas pu faire partie de l'adolescence de Riad Sattouf (né en 78, donc déjà adulte ou presque au moment de la sortie de Titanic et des débuts d'Eminem). Donc, vu comme ça, ce n'est pas une confession intime, juste un bouquin d'humour et de conseils pratiques. Et pourtant… et pourtant, ça sent sacrément le vécu, tout ça ! Derrière la caricature à l'emporte-pièce (pas toujours d'une très grande subtilité, il faut quand même le reconnaître), les situations et personnages décrits par Sattouf sont d'une précision et d'un réalisme tels, et le ton reflète parfois une si grande amertume qu'on a du mal à imaginer que Sattouf s'est contenté de témoignages d'ados ou de copains à lui pour créer son "Ceaupu". Je ne veux pas trop m'avancer, son adolescence n'a peut-être que fort peu ressemblé à celle, catastrophique, de son personnage, mais dans ce cas, chapeau pour avoir su retranscrire tout ça avec autant d'exactitude ! Mais comment je sais que c'est si réaliste que ça ? Euh… :8 c'est, euh, des copains qui m'ont raconté que leur adolescence s'était passée comme ça :8 Je vous assure que je n'ai jamais ressemblé à cet imbécile de Ceaupu :8
Bon, bref.
Personnellement, j'ai trouvé ça drôle, caustique, réjouissant, lucide, mais également touchant, tendre… C'est très moqueur et sans langue de bois, mais dans le fond je ne crois pas que le but de Sattouf était de dire "tout le monde est un sale con et la vie c'est de la merde". C'est mordant mais pas méchant, noir mais pas désespérant.
Il est possible (même si j'espère que non), si vous avez toujours eu une peau de bébé, beaucoup d'amis, des vêtements à la mode et une sexualité débridée, que vous trouviez les mésaventures de Ceaupu totalement idiotes, lourdingues, éventuellement blessantes, et totalement déconnectées de la réalité. Si par contre vous avez vécu ou que vous êtes en train de vivre une adolescence à la "Ceaupu", je crois vraiment que vous allez vous régaler avec ce petit bouquin.
Déjà, "L'orme du caucase" est édité par Casterman, dans la collection Eécriture : présentation superbe, pages aérées, couverture avec le motif en impression de relief, vraiment un bel objet (je sais que ça n'apporte rien au fond, mais quand j'achète une BD, c'est aussi pour orner ma bibliothèque. :) )
Ensuite, Taniguchi a su choisir avec soin huit nouvelles d'Utsmui qui, en étant assez différentes par les angles d'approches, finissent en effet toutes par parler de la même chose. Est-ce lié à une préoccupation constante de Taniguchi pour ce sujet (les relations de la famille et les traumatismes latents qui en résultent) ou à Utsumi, difficile à dire sans avoir lu ce dernier...
Cela dit, pour nous éclairer sur lui, une intéressante post-face à consulter sur ce que peut signifier "être gentil".
Est-ce parce qu'on y parle de la France ? Toujours est-il que c'est la dernière nouvelle qui m'a le plus touché.
Je conseille donc vivement l'achat de ce volume, que je trouve meilleur que "L'homme qui marche" : bien plus dense, et tout aussi poétique.
Contrairement à la plupart des avis ci-dessous, je trouve ce diptyque magistral !
Tout d'abord le dessin et les couleurs de Sorel sont, comme à son habitude, grandioses, et certaines planches sont tout simplement magnifiques.
Quant à l'histoire, le fait de ne pas tout savoir et comprendre à la fin ne fait qu'ajouter au mystère et au charme que j'ai ressenti au long de ma lecture. Il s'agit avant tout, comme c'est souvent le cas avec Sorel, d'une bd où l'atmosphère prime sur l'histoire.
Cela peut désorienter et ne pas plaire, mais si vous vous laissez emporter, cette bd vous fera passer un très agréable moment.
On ne peut pas nier que Jirô Taniguchi est un auteur à la mode. Avec celle-ci et depuis le début de l'année, trois séries ont déjà vus le jour. Pourtant il faudrait être de mauvaise foi pour dire que son talent est inexistant. "L'Orme du Caucasse" ne fallit pas à la règle, cet album est, une fois de plus, très réussi.
Le scénariste, Ryuichiro Utsumi, nous offre, ici, huit superbes histoires. De là, s'en dégage beaucoup de sensibilité. La plupart de ces récits sont basés sur le thème des retrouvailles. C'est très émouvant et parfois pathétique. Vous aurez compris que l'ambiance générale de ce manga a des accents de mélodrame mais grâce à la fluidité de la narration, la lecture reste très plaisante et celle-ci ne souffre d'aucune lourdeur. J'ai particulièrement apprécié la dernière histoire : "Son pays natal". A travers le parcours d'une jeune française qui vient d'épouser un japonais, l'auteur met en valeur les rapports difficiles entre cette "étrangère" et sa belle-mère. La source de ce conflit étant la difficulté à se comprendre et aussi le choc des cultures.
"La petite fille à la poupée" est très touchant également. On y voit ici, un père retrouvant sa fille après 23 ans. Celui-ci ne s'étant plus manifesté depuis cette époque, il est confronté au regard de sa fille qui ne le reconnaît pas. Le point commun entre touts ces récits est la densité des ces personnages. Ils ont tous un passé qu'ils essayent d'oublier ou un présent qu'ils ont du mal à assumer. En bref, crédibilité, réalisme, pudeur et poésie sont les mots-clefs qui caractérisent le scénario.
Le dessin de Jirô Taniguchi n'est plus à présenter. On retrouve toutes les techniques qui caractérisent son trait. Les visages très doux sont toujours aussi expressifs et les décors sont toujours aussi minutieux. En somme, son graphisme est reposant et il s'en dégage beaucoup de pureté.
En conclusion, voici un album qui m'a beaucoup plu. Ceci dit, cela devient presque une habitude avec ce dessinateur qui nous prouve une fois de plus qu'il a beaucoup de talent. De plus, Les scénaristes avec qui il travaille ne sont jamais à négliger. On peut donc dire qu'il se crée entre eux une osmose parfaite, et ça c'est magique !
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Attends
"Attends" est la 2eme BD de Jason que le lis, après Dis-moi quelque chose, qui m’avait quand même bien déçu. Le dessin est toujours aussi sympa, et l’histoire est un peu plus longue, et m’a plus touché. Les deux parties (enfance puis âge adulte) sont complémentaires et apportent une certaine variété dans les émotions ressenties. J’ai notamment bien aimé la façon dont l’enfance est décrite : une page par souvenir de môme - un jeu débile, une période d’ennui, le mystère des filles, une blague, papa qui rentre du boulot, maman qui gronde… L’age adulte, lui, est triste, cruel et rempli de désillusions. Une histoire noire donc, vous voila prévenu. Par contre, selon votre humeur, je pense qu’il est facile de complètement passer à coté de cette courte BD. Je n’avais pas retenu grand-chose de ma première lecture, et c’est seulement après relecture que j’ai commencé à apprécier le style de Jason. Une belle BD, pleine de tristesse, à lire au calme, en y mettant du sien...
Shenzhen
J'ai acheté Shenzhen parce que j'avais beaucoup apprécié PyongYang du même auteur. Résultat, j'aime aussi beaucoup Shenzhen maintenant que je l'ai lu, quoique je trouve PyongYang plus réussi. Côté dessin, le début de Shenzhen m'a un petit peu rebuté. Ca faisait trop crayonné, beaucoup moins maitrisé et épuré que PyongYang. Mais j'ai noté qu'en cours d'album, le style s'améliorait pour devenir bien meilleur sur les dernières pages. Quant à l'histoire, j'ai eu le même sentiment : Shenzhen étant le premier "carnet de séjour" de Delisle, il est plus hésitant au départ et moins maîtrisé dans la narration que PyongYang à mes yeux. De même, le récit d'un séjour à la frontière de la Chine Populaire et plus particulièrement dans cette ville presque artificielle qu'est Shenzhen m'a moins intéressé et moins captivé que le séjour en Corée du Nord qui est décrit dans PyongYang. Et pourtant, j'ai quand même nettement apprécié ma lecture. On retrouve l'humour de Guy Delisle, son intérêt pour ces petites choses absurdes de la vie qu'on ne voit pas du premier coup d'oeil, ses reflexions amusantes, sa façon de découvrir un pays et de nous le faire partager. Un vrai guide de voyage amusant qui donne une vision des lieux (pas vraiment appétissante, ceci étant dit) et qui donne l'impression d'y avoir été aussi. Très sympa et intéressant.
Lie-de-vin
Sa présence brève dans les "immanquables" de BDT m'a donné envie de lire cette BD mais je ne connaissais absolument rien de son intrigue avant de me lancer dedans. Et je vous avoue que le tout début m'a un peu rebuté parce que je me suis dit "houlà, encore une histoire de pauv'gars que tout le monde rejette au début parce qu'il est "différent", mais à la fin il sauve les enfants d'un incendie et il devient le héros du village et il rencontre une jolie fille qui fait abstraction de son physique et l'aime pour sa beauté intérieure". Mais non, en fait, Lie-de-Vin c'est pas du tout ça. Tranquillement, l'air de rien, ce qui ressemble au début à une petite chronique rurale dévie habilement vers quelque chose plus proche de la série noire. Le scénario est solide et réserve des rebondissements intéressants et bien amenés. Le personnage principal est très bien écrit, le dessin est réussi, bref, pas grand'chose à redire. Seul petit reproche, la fin, un peu décevante, et dont le dernier coup de théâtre arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. A croire que Corbeyran ne sait pas écrire des fins à la hauteur du reste de ses histoires, impression que j'ai déjà eue à la lecture du phalanstère du bout du monde ou du village qui s'amenuise. Cela étant dit, ça ne gâche pas trop le plaisir, et Lie-de-Vin reste une BD très recommandable.
Nana
Avant toute chose, je précise que je n'ai pour l'instant lu que le premier tome. D'après ce que je peux lire ici concernant la suite de la série, j'hésite presque à continuer, de peur que ma bonne impression sur cette BD ne disparaisse très rapidement. D'un autre côté, pour l'instant ces petites "Nana" me sont plutôt sympathiques (surtout la première) et ça me paraîtrait dommage de les abandonner si vite. Bon, bref, on verra. Pour le moment, donc, Nana pour moi c'est la grosse et agréable surprise parmi mes lectures du moment. Je ne m'attendais pas vraiment à lire un manga que j'aurais envie de noter 4/5… En plus un manga romantique ciblé filles, avec un dessin façon "Club Dorothée"… Et puis en fait, très rapidement, j'ai accroché ! L'auteur a su titiller ma fibre midinette (vous ignoriez que j'avais une fibre midinette, sous mes airs d'enclume ? :8 ). Je comprends que certains trouvent la première Nana idiote et insupportable, mais moi personnellement j'ai trouvé ce personnage particulièrement sympa et attachant dès les premières pages, et plutôt crédible… Pour tout vous dire, en fait elle me rappelle une de mes meilleures amies, ce qui doit expliquer en partie pourquoi j'ai tant de tendresse pour cette rêveuse si maladroite avec les garçons. De même, les situations racontées, qui peuvent paraître un peu "cucul" et bateau, sont écrites avec justesse et réalisme. C'est fin, léger, doux-amer, mélancolique mais pas bêtement larmoyant ; l'émotion passe, bref personnellement, j'étais conquis. La deuxième histoire de l'album possède les mêmes qualités que la première… Je l'ai quand même moins aimée, tout simplement je crois parce que la deuxième Nana m'a moins touché que la première. Le plus gros défaut reste à mes yeux le dessin… Je n'accroche décidément pas à ce style que l'on retrouve dans tant de mangas. Tous les tics graphiques genre les bouches qui deviennent démesurées dès qu'un personnage doit exprimer une émotion forte, ou bien la petite goutte de sueur unique sur la tempe pour montrer la nervosité, ça ne sera jamais ma tasse de thé. Bref, à mon sens le premier tome vaut vraiment le coup qu'on s'y intéresse. Pour la suite, on verra bien…
Lupus
Si je ne suis pas le plus grand fan au monde de son plus gros succès, Pilules bleues, jusqu'à présent je n'ai lu aucune BD signée Peeters que je n'ai réellement pas aimée. Lupus ne déroge pas à la règle : à la croisée des chemins entre S-F, polar et ce qu'on appelle "roman graphique", la série sait tirer le meilleur de chaque genre pour faire d'une histoire somme toute banale (des jeunes gens un peu paumés qui se retrouvent en cavale) quelque chose de singulier. La S-F fournit le côté étrange et dépaysant, le polar donne le ton noir et désabusé, le roman graphique fournit des personnages qui, même si on est en droit de ne pas les apprécier, ont une vraie consistance, une âme. C'est très bien écrit, joliment dessiné et, une fois plongé dedans, impossible de s'arrêter. Vivement les prochains tomes !
Rapaces
Graphismes très soignés; dialogues crus mais bien sentis; intrigue à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer de ce genre de bd. Pour les amateurs de séries B, films d'action et autres fans de science-fiction vampirique type "Blade". Digne des meilleurs films du genre!
Manuel du puceau
Je n'avais jamais lu aucune BD de Riad Sattouf mais après ce petit album (qui est à la frontière entre bande dessinée et album illustré), j'ai bien envie de combler ce manque tant le Manuel du puceau m'a rendu le bonhomme sympathique. Difficile de déterminer à quel public s'adresse réellement le livre. C'est publié chez Bréal Jeunesse, c'est écrit "conseillé à partir de 12 ans" au dos, et une note en début de livre nous assure qu'il est destiné aux adolescents. Mais les adolescents ont-ils suffisamment de recul, sont-ils suffisamment capables d'autodérision pour pouvoir encaisser sans s'énerver les plaisanteries vachardes de Riad Sattouf ? A vrai dire, jusqu'à il y a quelques jours, je le pensais encore, et puis on m'a fait comprendre que non, taquiner les ados sur leurs petits travers et soucis de jeunes gens en pleine mutation, ça ne se faisait pas. Je continue à espérer que les malheureux qui vivent actuellement les mêmes misères que le pauvre Ceaupu sauront rire de leurs propres déboires ainsi mis en images, et même que ce sera un bon moyen pour eux de dédramatiser tout ça (le côté "Bon, OK, tu as des boutons, une voix ridicule, des goûts de chiottes et une vie sexuelle navrante, mais rassure-toi, ça n'est pas de ta faute, ça ne durera pas toute ta vie et t'es pas le seul à être passé par-là"), mais bon, je sais aussi que mon optimisme et ma foi en l'humanité me perdront dans ce monde cynique, alors à tout hasard, sachez quand même que Sattouf se montre particulièrement moqueur et peu consensuel dans cet album, au risque de froisser certaines susceptibilités. S'il avait posté de tels propos sur un site internet, par exemple, j'aime autant vous dire qu'il se serait fait "modérer" en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Love Hina" ;). Donc, le Manuel du puceau n'est pas forcément à mettre entre n'importe quelles mains : comme disait Desproges, "on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui" (ou bien c'était "pas avec tout le monde" ?). Donc, si pour vous, l'humour vache c'est nul, l'ironie c'est lourd, ne dire que des choses négatives c'est idiot et inutile, il y a des chances pour que vous rejetiez totalement ce livre à l'humour noir et acerbe où ados et parents en prennent pour leur grade. Les fausses "cailleras" qui "niklasociété" mais partent en vacances aux Seychelles avec leurs parents qui votent Le Pen, les fumeurs de chichon qui croient et font croire que la consommation de stupéfiants suffit à faire d'eux des rebelles et des originaux, les filles hypocrites qui disent "non" aux moches parce qu'elles "sortent juste d'une histoire difficile avec Untel" avant d'aller se jeter dans les bras d'un bellâtre, les pères qui larguent sans états d'âme femme et enfants pour des pétasses de 20 ans, et bien sûr les pauvres boutonneux en rut obsédés et frustrés, tous se font tailler de beaux costards. De là à dire que, sous des airs innocents de "manuel", ce livre est un moyen pour un auteur revanchard de régler ses comptes avec ceux qui ont pourri son adolescence, il n'y a qu'un pas… Et d'ailleurs à ce propos, difficile également de déterminer la part d'autobiographie dans cet album. Evidemment, c'est présenté comme un manuel, le personnage principal porte un nom "générique", et ça fait référence à divers éléments (comme Eminem ou la chanson de Titanic par Céline Dion) qui n'ont pas pu faire partie de l'adolescence de Riad Sattouf (né en 78, donc déjà adulte ou presque au moment de la sortie de Titanic et des débuts d'Eminem). Donc, vu comme ça, ce n'est pas une confession intime, juste un bouquin d'humour et de conseils pratiques. Et pourtant… et pourtant, ça sent sacrément le vécu, tout ça ! Derrière la caricature à l'emporte-pièce (pas toujours d'une très grande subtilité, il faut quand même le reconnaître), les situations et personnages décrits par Sattouf sont d'une précision et d'un réalisme tels, et le ton reflète parfois une si grande amertume qu'on a du mal à imaginer que Sattouf s'est contenté de témoignages d'ados ou de copains à lui pour créer son "Ceaupu". Je ne veux pas trop m'avancer, son adolescence n'a peut-être que fort peu ressemblé à celle, catastrophique, de son personnage, mais dans ce cas, chapeau pour avoir su retranscrire tout ça avec autant d'exactitude ! Mais comment je sais que c'est si réaliste que ça ? Euh… :8 c'est, euh, des copains qui m'ont raconté que leur adolescence s'était passée comme ça :8 Je vous assure que je n'ai jamais ressemblé à cet imbécile de Ceaupu :8 Bon, bref. Personnellement, j'ai trouvé ça drôle, caustique, réjouissant, lucide, mais également touchant, tendre… C'est très moqueur et sans langue de bois, mais dans le fond je ne crois pas que le but de Sattouf était de dire "tout le monde est un sale con et la vie c'est de la merde". C'est mordant mais pas méchant, noir mais pas désespérant. Il est possible (même si j'espère que non), si vous avez toujours eu une peau de bébé, beaucoup d'amis, des vêtements à la mode et une sexualité débridée, que vous trouviez les mésaventures de Ceaupu totalement idiotes, lourdingues, éventuellement blessantes, et totalement déconnectées de la réalité. Si par contre vous avez vécu ou que vous êtes en train de vivre une adolescence à la "Ceaupu", je crois vraiment que vous allez vous régaler avec ce petit bouquin.
L'Orme du Caucase
Déjà, "L'orme du caucase" est édité par Casterman, dans la collection Eécriture : présentation superbe, pages aérées, couverture avec le motif en impression de relief, vraiment un bel objet (je sais que ça n'apporte rien au fond, mais quand j'achète une BD, c'est aussi pour orner ma bibliothèque. :) ) Ensuite, Taniguchi a su choisir avec soin huit nouvelles d'Utsmui qui, en étant assez différentes par les angles d'approches, finissent en effet toutes par parler de la même chose. Est-ce lié à une préoccupation constante de Taniguchi pour ce sujet (les relations de la famille et les traumatismes latents qui en résultent) ou à Utsumi, difficile à dire sans avoir lu ce dernier... Cela dit, pour nous éclairer sur lui, une intéressante post-face à consulter sur ce que peut signifier "être gentil". Est-ce parce qu'on y parle de la France ? Toujours est-il que c'est la dernière nouvelle qui m'a le plus touché. Je conseille donc vivement l'achat de ce volume, que je trouve meilleur que "L'homme qui marche" : bien plus dense, et tout aussi poétique.
Typhaon
Contrairement à la plupart des avis ci-dessous, je trouve ce diptyque magistral ! Tout d'abord le dessin et les couleurs de Sorel sont, comme à son habitude, grandioses, et certaines planches sont tout simplement magnifiques. Quant à l'histoire, le fait de ne pas tout savoir et comprendre à la fin ne fait qu'ajouter au mystère et au charme que j'ai ressenti au long de ma lecture. Il s'agit avant tout, comme c'est souvent le cas avec Sorel, d'une bd où l'atmosphère prime sur l'histoire. Cela peut désorienter et ne pas plaire, mais si vous vous laissez emporter, cette bd vous fera passer un très agréable moment.
L'Orme du Caucase
On ne peut pas nier que Jirô Taniguchi est un auteur à la mode. Avec celle-ci et depuis le début de l'année, trois séries ont déjà vus le jour. Pourtant il faudrait être de mauvaise foi pour dire que son talent est inexistant. "L'Orme du Caucasse" ne fallit pas à la règle, cet album est, une fois de plus, très réussi. Le scénariste, Ryuichiro Utsumi, nous offre, ici, huit superbes histoires. De là, s'en dégage beaucoup de sensibilité. La plupart de ces récits sont basés sur le thème des retrouvailles. C'est très émouvant et parfois pathétique. Vous aurez compris que l'ambiance générale de ce manga a des accents de mélodrame mais grâce à la fluidité de la narration, la lecture reste très plaisante et celle-ci ne souffre d'aucune lourdeur. J'ai particulièrement apprécié la dernière histoire : "Son pays natal". A travers le parcours d'une jeune française qui vient d'épouser un japonais, l'auteur met en valeur les rapports difficiles entre cette "étrangère" et sa belle-mère. La source de ce conflit étant la difficulté à se comprendre et aussi le choc des cultures. "La petite fille à la poupée" est très touchant également. On y voit ici, un père retrouvant sa fille après 23 ans. Celui-ci ne s'étant plus manifesté depuis cette époque, il est confronté au regard de sa fille qui ne le reconnaît pas. Le point commun entre touts ces récits est la densité des ces personnages. Ils ont tous un passé qu'ils essayent d'oublier ou un présent qu'ils ont du mal à assumer. En bref, crédibilité, réalisme, pudeur et poésie sont les mots-clefs qui caractérisent le scénario. Le dessin de Jirô Taniguchi n'est plus à présenter. On retrouve toutes les techniques qui caractérisent son trait. Les visages très doux sont toujours aussi expressifs et les décors sont toujours aussi minutieux. En somme, son graphisme est reposant et il s'en dégage beaucoup de pureté. En conclusion, voici un album qui m'a beaucoup plu. Ceci dit, cela devient presque une habitude avec ce dessinateur qui nous prouve une fois de plus qu'il a beaucoup de talent. De plus, Les scénaristes avec qui il travaille ne sont jamais à négliger. On peut donc dire qu'il se crée entre eux une osmose parfaite, et ça c'est magique ! A suivre d'urgence !