Et voilà. 35 tomes, 7 par race, pas un de plus. Quand j'ai commencé à lire la collection, je ne connaissais pas le concept de JL ISTIN. Et j'avoue, c'est efficace. Mon plaisir a débuté à partir du tome 6 jusqu'à la fin de l'histoire de Lah'saa. Ensuite je m'attendais à ce qu'une nouvelle trame débute pour lier les races à une intrigue centrale, mais que neni.... Rien du tout. Seulement un bout de quête des elfes rouges par ci, un bout de quête d'Alyana par là.... Et c'est tout. Dommage. Globalement, toutes les races sont intéressantes même si certaines sont mieux exploitées que d'autres. L'apparition de certain personnage clés des autres séries Nains / Orcs et gobelins est un gros plus. Ça permet d'enrichir davantage les univers.
Voici mes notes sur les races :
Elfes bleus - 5/5 : Lanawyn est incontournable. Sa quête pour combattre le mal des goules et ensuite sa possession via Lah'saa, j'ai vraiment adoré.
Elfes Blancs - 5/5 : un peu long à démarrer mais quel plaisir de voir la descendance de Tenashep et Fall se lancer dans une nouvelle quête qui toutefois ne sera pas assez exploité à mon goût....
Elfes Sylvains - 3,5/5 : un peu dommage, tout avait bien commencé avec Ora puis on s'est un peu perdu avec les oghams. Je n'ai pas accroché même si le dernier tome 33 a rattrapé un peu le tout.
Elfes Noirs - 2,5/5 : tout juste la moyenne. Beaucoup de gens disent que les elfes noirs ont l'histoire la plus intéressante... Pas pour ma part. À part le fait que Lah'saa attaque Slurce et mêle cette race à l'histoire des autres, ce sera le seul moment où c'était intéressant pour moi.
Semi-elfes : 1/5 : gros loupé sur cette race. Trop de tome dont l'histoire commence et se termine en 1 fois. Pas de personnage charismatique. On tourne souvent en rond. Dommage car il y avait du potentiel.
Pour finir, les dessins sont top, j'ai adoré les couleurs. Beaucoup de personnalité de la BD française sur ce gros projet, et ça se voit, Elfes est une très belle collection parmi l'univers d'Aquilon. Je suis en train d'acheter les tomes des autres collections pour me refaire la totale en version "dans quel ordre faut t-il lire Elfes", tapez ça sur Google, vous comprendrez comme c'est énorme !
Les Chroniques d'Ona, c'est un récit jeunesse fantastique léger. Enfin, aussi léger que peut être un récit où une jeune fille survit seule dans un monde post-apocalyptique où tout a été détruit par une énergie appelé le Sombre. Rien de trop traumatisant ou graphique, mais on parle tout de même de mort, d'espoir (et par là-même de désespoir) et de survie en milieu hostile.
On suit Ona, une jeune Lueur survivant seule. On sait peu de chose sur les Lueurs si ce n'est que ce sont des magicien-ne-s chargé-e-s de maintenir une sorte d'équilibre dans le monde (équilibre bien évidemment rompu depuis l'arrivée du Sombre). On ne sait pas non plus ce qu'il est advenu de la mère d'Ona, que l'on peut voir dans certains des flashbacks, il est fort probable que le sujet sera aborder dans une suite, cet album semblant être le début d'une série.
Cet album est une successions d'histoires, de courts épisodes racontant, mis bout à bout, la traversée d'Ona dans ce monde dévasté.
Ces histoires brillent par leur petit côté onirique (tient, c'est proche d'Ona phonétiquement), grandement aidé par le magnifique dessin de Yohan Sacré. Il y a un très beau travail à base de traits simples et de couleurs vives très notées. J'ai particulièrement apprécié le parti pris d'avoir différencié les flashbacks et l'action du présent en représentant les premiers comme des dessins à l'aquarelle sur du papier, là où le reste de l'histoire a un côté bien plus propre (sans doute numérique).
Les Chroniques d'Ona, ce n'est pas que l'histoire d'Ona, d'ailleurs. Enfin si, mais pas forcément comme vous l'entendez : Ona n'est pas que le nom de la jeune fille, c'est également le nom de ce monde. Si suite de la série il y a bien, on ne suivra pas forcément la protagoniste de ce premier tome, peut-être verrons-nous une autre de ses camarades Lueurs (voire même sa mère).
Ce premier album était bon, parfois un peu trop simple mais très agréable à lire, surtout au niveau du dessin. Hâte de pouvoir lire la suite.
J'ai toujours apprécié le dessin de Mickaël Roux, dont j'avais acheté plusieurs albums pour mes enfants, notamment Jour de pluie dont la couverture continue de me séduire. Une fois encore, il propose une jolie série jeunesse, portée par un trait vif, fluide et expressif, à la fois efficace et esthétique malgré son aspect légèrement lâché.
Graphiquement, c'est donc réussi.
En revanche, le scénario et l'humour ne m'ont pas du tout convaincu.
Il s'agit de gags en une ou deux planches, situés dans une préhistoire volontairement anachronique, mêlant clichés sur l'âge de pierre, dinosaures, et éléments plus contemporains. L'ensemble se veut léger et décalé, mais le comique ne fonctionne pas du tout pour moi. Le cadre préhistorique, que je trouve peu inspirant et assez limité en potentiel narratif, n'aide pas. J'ai trouvé les gags lourds, prévisibles et artificiels, sans jamais parvenir à m'arracher un sourire. Et je n'accroche pas du tout aux personnages non plus.
Bref, j'ai laborieusement terminé les deux premiers tomes de la série avant de laisser tomber.
Au XVIIIe siècle, dans les Pyrénées, deux drames parallèles se nouent avant de converger. D'un côté, un Amérindien, arraché à sa terre natale, ne supporte plus la servitude imposée par un couple de saltimbanques ; il finit par les tuer et s'enfuit avec le vieil ours du spectacle. De l'autre, deux frères fuient un père veuf devenu violent et autoritaire. Poursuivis, tous trouvent refuge dans une même grotte de montagne.
Le récit explore des thèmes chers aux auteurs : les Pyrénées, leur terre d'origine ; la culture amérindienne, abordée grâce à un descendant Natchitoches rencontré au cours de leurs recherches documentaires ; et l'ours, figure emblématique de la région, qui a failli disparaitre. La mise en scène, découpée en chapitres et portée par des planches en couleurs directes, confère à l'ensemble un souffle de tragédie épique.
Malgré cette ambition, l'ensemble peine à convaincre. Le ton est juste, les images sont belles, mais l'ensemble reste assez convenu. La rencontre des différentes thématiques manque de naturel et génère une certaine distance. La transmission culturelle entre l'Amérindien et les deux jeunes paraît forcée, et la figure paternelle, trop caricaturale, affaiblit le propos. La conclusion, sans surprise, laisse une impression d'inachevé.
Il en résulte un roman graphique visuellement soigné, sincère dans sa démarche, mais qui manque de relief et laisse peu de traces une fois refermé.
Écraser son prochain pour exister ! Et c’est pareil à tous les niveaux, ici, comme ailleurs !
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Ce tome contient six histoires mettant en scène Carla une conductrice de taxi. Son édition originale date de 1993. Il a bénéficié d’une réédition soignée en 2024. Il a été réalisé par Jacques Lob (1932-1990) pour le scénario, et par Edmond Baudoin pour les dessins, et les couleurs de la deuxième histoire. Il compte soixante-quatorze pages de bande dessinée, plus deux pour l’introduction. Celle-ci a été réalisée par Baudoin seul, après le décès du scénariste : il parle du cancer du défunt, et d’avoir écrit le dernier scénario après, avec une touche de prétention puisque Carla tue la mort.
C’est à l’heure où l’ombre chasse la grisaille pour servir d’écrin aux lumières de la ville… Carla tourne la clé de contact. La Mercedes démarre en douceur et pénètre dans la nuit. À l’horizon, le soleil disparait, noyé dans l’horizon… Dans la rue, Gil hèle son taxi. Vingt heures quarante-cinq, à l’angle de l’avenue Philip-Robin et du boulevard Ghilmetti. Carla arrête sa Mercedes et le prend en charge. Il lui demande de le conduire à l’aéroport, et il ajoute qu’il est très pressé. Après quelques minutes, il demande à la conductrice si elle ne pourrait pas aller un peu plus vite, il est vraiment très pressé. Elle lui demande à quelle heure est son avion : il répond qu’il faut absolument qu’il soit là-bas avant la demie ! Une fois sur place, elle souhaite savoir où elle doit le déposer : il explique que c’est la Tansaerial, de le laisser au départ. À 21h27, elle le dépose, il lui tend plusieurs billets et s’en va en courant sans récupérer sa monnaie, il n’en a pas le temps. Il arrive à la porte d’embarquement, mais trop tard, il voit l’avion de sa bien-aimée Trilby s’envoler. Il retourne à son point de dépose, complètement démuni, et Carla lui propose de le ramener, sa monnaie servira à payer la course. Elle constate qu’il a dû arriver trop tard, et après quelques banalités, il lui raconte son histoire.
C’est un samedi soir à l’atmosphère bruyante et survoltée dans la grande ville. Un aveugle s’engage pour traverser une grande avenue à une heure de pointe, se faisant klaxonner de toute part. Les conducteurs se mettent à l’insulter. Il se retrouve vite au milieu du carrefour, cerné de voitures aux conducteurs énervés. Une femme arrive et s’interpose : Maggie hèle le taxi de Carla, y prend place avec Gil, en grillant la politesse à un client qui s’apprêtait à y monter. Elle donne l’adresse : 23 rue des Robiaux, c’est dans la zone Est, près de la Tour brûlée. Le couple se dispute sur la banquette arrière : Alex estime qu’il n’aurait pas écouter Maggie car il ne voulait pas sortir, et elle lui reproche de vouloir se remettre à vivre comme avant. Carla pense à la Tour brûlée : elle devait être l’un des édifices les plus prestigieux de la ville. Mais certains durent y voir un symbole trop voyant du capitalisme triomphant. Un gigantesque incendie d’origine criminelle mit fin en une nuit à ce rêve de pierre et de métal. La tour n’est plus maintenant qu’un immense squelette noirci dominant la ville. Sa désolation sert de repaire, dit-on, à des individus peu fréquentables.
Comme l’indique la préface, ce recueil regroupe des histoires parmi les dernières de Jacques Lob qui avait déjà travaillé avec Georges Pichard pour Blanche Épiphanie, avec Philippe Druillet pour Lone Sloane, avec Jijé pour Jerry Spring, avec Gotlib et Jean Solé pour Superdupont, avec Jean-Marc Rochette pour Transperceneige, et d’autres, sa carrière de scénariste ayant débuté en 1963. La carrière du dessinateur s’avère plus récente, ayant commencé au début des années 1980. Le lecteur commence par découvrir l’introduction : une forme de narration très libre tirant vers le texte agrémenté d’illustrations, avec également des personnages parlant dans des phylactères. Puis arrivent les histoires : une narration visuelle en noir & blanc, avec des cases sagement alignées en bande. Les traits et les ombrages sont épais, établissant une atmosphère nocturne. Les dessins se situent dans un registre descriptif, avec une approche réaliste, souvent teintée d’expressionnisme, avec quelques touches d’impressionnisme à d’autres moments. De son côté, le scénariste concocte des histoires sur une même trame : Carla prend en charge une ou deux personnes dans son taxi. Ils communiquent ensemble et elle fait connaissance d’une partie de sa vie, se retrouvant impliquée émotionnellement dans les enjeux du moment de son passager. À chaque fois, elle découvre un pan de son passé, plus ou moins éloigné. Chaque récit se conclut sur une fin en bonne et due forme, parfois teintée de justice poétique.
Orienté par l’introduction de Baudoin, le lecteur commence à chercher des signes de la présence de la mort dans chaque histoire. L’amoureux qui essaye de rallier l’aéroport avant que sa compagne ne reparte pour les États-Unis : la mort y est bien présente. Alex l’aveugle qui a recouvré la vue : la mort est prête à entrer en scène. Un gugusse à l’allure inquiétante qui a pris place sur la banquette arrière : Carla craint pour sa vie et il y aura un mort et même deux au cours du récit. Le vieux monsieur avec la fillette : la mort pèse lourdement sur leur vie. L’architecte de la tour 2000 : plusieurs morts à déplorer. Le dernier récit, celui écrit par Baudoin : le passager pris en charge s’appelle la Muerte. Le lecteur risque-t-il la dépression ? Il dispose du point de vue de Carla dans chaque récit : elle fait preuve d’empathie de compassion, et de sollicitude, s’inquiétant pour un de ses passagers dont elle soupçonne qu’il a l’intention de suicider. Elle constitue le point d’ancrage du lecteur : une jeune femme, peut-être la trentaine, à la fois riche des quinze mille ou vingt mille clients qu’elle a pu charger, à la fois intriguée par chaque personne prenant place dans son taxi au cours de ces six histoires, sans être blasée, faisant montre d’une curiosité naturelle pour chaque vie, chaque drame, sans cynisme ou fatalisme. Elle se montre bienveillante, même pour le type inquiétant au visage bandé, à l’écoute de l’amoureux abandonné, rapportant la cane que l’aveugle a oublié dans son taxi, désolé pour le vieux monsieur de la tournure que prend sa relation avec la fillette, couchant avec un de ses clients. Il n’y a que dans le récit écrit par Baudoin où elle se montre impitoyable.
Le lecteur se trouve impliqué dans chaque histoire personnelle. Le scénariste utilise une forme assez écrite : une intrigue avec un début, un développement et une fin, des individus avec leur personnalité, leurs motivations. Il utilise aussi bien les dialogues, que les commentaires dans des cartouches de texte, et des monologues d’exposition. Il met systématiquement en œuvre le dispositif de prise en charge d’un client par Carla dans son taxi, avec des variations à chaque fois : un client unique, un couple amoureux, une fillette et un homme qui pourrait être son grand-père. Il use de sa liberté de conteur pour varier les situations, ainsi que les décors : ceux-ci changent quand les personnages racontent leur histoire car elle se déroule en dehors de l’habitacle, et Carla elle-même n’est pas cantonnée à son véhicule, elle peut rentrer chez elle, prendre l’air en rase campagne en revenant de l’aéroport, sortir se dégourdir les jambes sur le trottoir, monter les étages de la Tour brûlée, sortir de son véhicule au beau milieu de nulle part. en outre ces histoires bénéficient d’une narration visuelle peu commune.
Dans cette phase de sa carrière, Edmond Baudoin s’en tient encore à une forme classique de cases rectangulaires dotées d’une bordure, et alignées en bande. Il reste encore assez proche du réel pour la représentation d’éléments concrets comme les voitures ou les immeubles, respectant leurs formes, leur allure générale et leur proportion. Dans le même temps, il joue déjà avec les outils : des lignes épaisses au pinceau, ou bien des traits très fins, des aplats de noirs aux contours fluides pouvant donner la sensation que les ambiances nocturnes projettent des ombres mouvantes, jusqu’à parfois générer des motifs abstraits, jouant parfois avec des textures entre traits très secs et effets estompées. Dans la seconde histoire, il utilise la couleur pendant trois pages pour matérialiser le fait que le personnage a recouvré la vue. Il joue avec les traits du visage de Carla, les coups de pinceau pour les lèvres et pour le pourtour des yeux devenant de plus en plus épais, donnant des allures de masque tribal conceptuel au visage de la conductrice. Régulièrement, le lecteur peut détecter une influence picturale : des contrastes poussés au maximum entre les surfaces noires et les blanches comme le faisait Frank Miller dans Sin City, des ondulations en fond de case comme dans un tableau de Van Gogh, une onomatopée à base d’une longue suite ondulante de lettres U dans le noir du ciel, des visages proches du pop’art, une ou deux cases abstraites ne prenant un sens figuratif que replacées dans le contexte de la suite de cases, des motifs géométriques, des épures évoquant le minimalisme d’Alex Toth, etc. L’artiste réalise ses dessins de manière à ce qu’ils expriment l’état d’esprit de Carla ou de ses passagers, la réalité telle qu’ils la ressentent.
Jacques Lob met en scène une jeune femme exerçant un métier d’homme pour l’époque, indépendante, sans attache (il n’est jamais fait mention d’une famille ou même d’amis), à l’aise avec sa forme de solitude, satisfaite de son métier. Elle se lie facilement avec ses clients, du moins ceux qui sont mis en scène, sans crainte, sans a priori, sans ressenti négatifs d’infériorité ou de supériorité. Elle fait preuve d’une empathie constructive, conservant une distance normale, sans réduire ses interlocuteurs à un simple sujet d’étude, sans vampiriser leurs émotions, ou s’identifier à eux. Les situations dramatiques évoquent la séparation lorsque la relation amoureuse est déséquilibrée, la dépendance affective de celui qui est quitté, l’impossibilité de d’envisager un avenir commun satisfaisant et épanouissant, la peur découlant du risque d’agression physique, la culpabilité insupportable réelle ou imaginaire. Pour la cinquième histoire, il met en scène un architecte dont la réalisation professionnelle a été sabotée par des entreprises malhonnêtes : une situation intenable dans laquelle un individu doit endosser une partie de la responsabilité des malfaçons dont il n’est aucunement responsable et qui entachent son travail. Pour finir, Baudoin écrit un récit qui peut se lire comme un hommage au scénariste emporté par la maladie. Autant de thèmes adultes et sensibles.
Une collection de six nouvelles à la narration personnelle, grâce aux dessins aux traits épais et souples, montrant une ville et des individus entre environnements concrets et manifestations de leurs états d’esprit, dans un noir & blanc très organique, propice aux ressentis et à l’empathie. Le scénariste met en scène une jeune femme bien dans sa peau et dans son métier de conductrice de taxi, interagissant avec des clients en proie à une tragédie, comme un avatar bienveillant du lecteur. Touchant.
Lili Sohn arrive à Marseille. Avec sa famille. Ils s’installent au Grand Domaine. Lili Sohn est curieuse, des gens et du lieu. Elle devient archiviste, historienne mais surtout voisine et amie. J’ai beaucoup aimé cette BD, qu’elle a illustrée elle-même. J’ai aimé sa fantaisie, ses questions et les réponses des habitants. Le Grand Domaine est un être vivant.
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Elfes
Et voilà. 35 tomes, 7 par race, pas un de plus. Quand j'ai commencé à lire la collection, je ne connaissais pas le concept de JL ISTIN. Et j'avoue, c'est efficace. Mon plaisir a débuté à partir du tome 6 jusqu'à la fin de l'histoire de Lah'saa. Ensuite je m'attendais à ce qu'une nouvelle trame débute pour lier les races à une intrigue centrale, mais que neni.... Rien du tout. Seulement un bout de quête des elfes rouges par ci, un bout de quête d'Alyana par là.... Et c'est tout. Dommage. Globalement, toutes les races sont intéressantes même si certaines sont mieux exploitées que d'autres. L'apparition de certain personnage clés des autres séries Nains / Orcs et gobelins est un gros plus. Ça permet d'enrichir davantage les univers. Voici mes notes sur les races : Elfes bleus - 5/5 : Lanawyn est incontournable. Sa quête pour combattre le mal des goules et ensuite sa possession via Lah'saa, j'ai vraiment adoré. Elfes Blancs - 5/5 : un peu long à démarrer mais quel plaisir de voir la descendance de Tenashep et Fall se lancer dans une nouvelle quête qui toutefois ne sera pas assez exploité à mon goût.... Elfes Sylvains - 3,5/5 : un peu dommage, tout avait bien commencé avec Ora puis on s'est un peu perdu avec les oghams. Je n'ai pas accroché même si le dernier tome 33 a rattrapé un peu le tout. Elfes Noirs - 2,5/5 : tout juste la moyenne. Beaucoup de gens disent que les elfes noirs ont l'histoire la plus intéressante... Pas pour ma part. À part le fait que Lah'saa attaque Slurce et mêle cette race à l'histoire des autres, ce sera le seul moment où c'était intéressant pour moi. Semi-elfes : 1/5 : gros loupé sur cette race. Trop de tome dont l'histoire commence et se termine en 1 fois. Pas de personnage charismatique. On tourne souvent en rond. Dommage car il y avait du potentiel. Pour finir, les dessins sont top, j'ai adoré les couleurs. Beaucoup de personnalité de la BD française sur ce gros projet, et ça se voit, Elfes est une très belle collection parmi l'univers d'Aquilon. Je suis en train d'acheter les tomes des autres collections pour me refaire la totale en version "dans quel ordre faut t-il lire Elfes", tapez ça sur Google, vous comprendrez comme c'est énorme !
Les Chroniques d'Ona
Les Chroniques d'Ona, c'est un récit jeunesse fantastique léger. Enfin, aussi léger que peut être un récit où une jeune fille survit seule dans un monde post-apocalyptique où tout a été détruit par une énergie appelé le Sombre. Rien de trop traumatisant ou graphique, mais on parle tout de même de mort, d'espoir (et par là-même de désespoir) et de survie en milieu hostile. On suit Ona, une jeune Lueur survivant seule. On sait peu de chose sur les Lueurs si ce n'est que ce sont des magicien-ne-s chargé-e-s de maintenir une sorte d'équilibre dans le monde (équilibre bien évidemment rompu depuis l'arrivée du Sombre). On ne sait pas non plus ce qu'il est advenu de la mère d'Ona, que l'on peut voir dans certains des flashbacks, il est fort probable que le sujet sera aborder dans une suite, cet album semblant être le début d'une série. Cet album est une successions d'histoires, de courts épisodes racontant, mis bout à bout, la traversée d'Ona dans ce monde dévasté. Ces histoires brillent par leur petit côté onirique (tient, c'est proche d'Ona phonétiquement), grandement aidé par le magnifique dessin de Yohan Sacré. Il y a un très beau travail à base de traits simples et de couleurs vives très notées. J'ai particulièrement apprécié le parti pris d'avoir différencié les flashbacks et l'action du présent en représentant les premiers comme des dessins à l'aquarelle sur du papier, là où le reste de l'histoire a un côté bien plus propre (sans doute numérique). Les Chroniques d'Ona, ce n'est pas que l'histoire d'Ona, d'ailleurs. Enfin si, mais pas forcément comme vous l'entendez : Ona n'est pas que le nom de la jeune fille, c'est également le nom de ce monde. Si suite de la série il y a bien, on ne suivra pas forcément la protagoniste de ce premier tome, peut-être verrons-nous une autre de ses camarades Lueurs (voire même sa mère). Ce premier album était bon, parfois un peu trop simple mais très agréable à lire, surtout au niveau du dessin. Hâte de pouvoir lire la suite.
Préhistoric Rick
J'ai toujours apprécié le dessin de Mickaël Roux, dont j'avais acheté plusieurs albums pour mes enfants, notamment Jour de pluie dont la couverture continue de me séduire. Une fois encore, il propose une jolie série jeunesse, portée par un trait vif, fluide et expressif, à la fois efficace et esthétique malgré son aspect légèrement lâché. Graphiquement, c'est donc réussi. En revanche, le scénario et l'humour ne m'ont pas du tout convaincu. Il s'agit de gags en une ou deux planches, situés dans une préhistoire volontairement anachronique, mêlant clichés sur l'âge de pierre, dinosaures, et éléments plus contemporains. L'ensemble se veut léger et décalé, mais le comique ne fonctionne pas du tout pour moi. Le cadre préhistorique, que je trouve peu inspirant et assez limité en potentiel narratif, n'aide pas. J'ai trouvé les gags lourds, prévisibles et artificiels, sans jamais parvenir à m'arracher un sourire. Et je n'accroche pas du tout aux personnages non plus. Bref, j'ai laborieusement terminé les deux premiers tomes de la série avant de laisser tomber.
La Formidable Aventure des frères Flanchin
Au XVIIIe siècle, dans les Pyrénées, deux drames parallèles se nouent avant de converger. D'un côté, un Amérindien, arraché à sa terre natale, ne supporte plus la servitude imposée par un couple de saltimbanques ; il finit par les tuer et s'enfuit avec le vieil ours du spectacle. De l'autre, deux frères fuient un père veuf devenu violent et autoritaire. Poursuivis, tous trouvent refuge dans une même grotte de montagne. Le récit explore des thèmes chers aux auteurs : les Pyrénées, leur terre d'origine ; la culture amérindienne, abordée grâce à un descendant Natchitoches rencontré au cours de leurs recherches documentaires ; et l'ours, figure emblématique de la région, qui a failli disparaitre. La mise en scène, découpée en chapitres et portée par des planches en couleurs directes, confère à l'ensemble un souffle de tragédie épique. Malgré cette ambition, l'ensemble peine à convaincre. Le ton est juste, les images sont belles, mais l'ensemble reste assez convenu. La rencontre des différentes thématiques manque de naturel et génère une certaine distance. La transmission culturelle entre l'Amérindien et les deux jeunes paraît forcée, et la figure paternelle, trop caricaturale, affaiblit le propos. La conclusion, sans surprise, laisse une impression d'inachevé. Il en résulte un roman graphique visuellement soigné, sincère dans sa démarche, mais qui manque de relief et laisse peu de traces une fois refermé.
Carla
Écraser son prochain pour exister ! Et c’est pareil à tous les niveaux, ici, comme ailleurs ! - Ce tome contient six histoires mettant en scène Carla une conductrice de taxi. Son édition originale date de 1993. Il a bénéficié d’une réédition soignée en 2024. Il a été réalisé par Jacques Lob (1932-1990) pour le scénario, et par Edmond Baudoin pour les dessins, et les couleurs de la deuxième histoire. Il compte soixante-quatorze pages de bande dessinée, plus deux pour l’introduction. Celle-ci a été réalisée par Baudoin seul, après le décès du scénariste : il parle du cancer du défunt, et d’avoir écrit le dernier scénario après, avec une touche de prétention puisque Carla tue la mort. C’est à l’heure où l’ombre chasse la grisaille pour servir d’écrin aux lumières de la ville… Carla tourne la clé de contact. La Mercedes démarre en douceur et pénètre dans la nuit. À l’horizon, le soleil disparait, noyé dans l’horizon… Dans la rue, Gil hèle son taxi. Vingt heures quarante-cinq, à l’angle de l’avenue Philip-Robin et du boulevard Ghilmetti. Carla arrête sa Mercedes et le prend en charge. Il lui demande de le conduire à l’aéroport, et il ajoute qu’il est très pressé. Après quelques minutes, il demande à la conductrice si elle ne pourrait pas aller un peu plus vite, il est vraiment très pressé. Elle lui demande à quelle heure est son avion : il répond qu’il faut absolument qu’il soit là-bas avant la demie ! Une fois sur place, elle souhaite savoir où elle doit le déposer : il explique que c’est la Tansaerial, de le laisser au départ. À 21h27, elle le dépose, il lui tend plusieurs billets et s’en va en courant sans récupérer sa monnaie, il n’en a pas le temps. Il arrive à la porte d’embarquement, mais trop tard, il voit l’avion de sa bien-aimée Trilby s’envoler. Il retourne à son point de dépose, complètement démuni, et Carla lui propose de le ramener, sa monnaie servira à payer la course. Elle constate qu’il a dû arriver trop tard, et après quelques banalités, il lui raconte son histoire. C’est un samedi soir à l’atmosphère bruyante et survoltée dans la grande ville. Un aveugle s’engage pour traverser une grande avenue à une heure de pointe, se faisant klaxonner de toute part. Les conducteurs se mettent à l’insulter. Il se retrouve vite au milieu du carrefour, cerné de voitures aux conducteurs énervés. Une femme arrive et s’interpose : Maggie hèle le taxi de Carla, y prend place avec Gil, en grillant la politesse à un client qui s’apprêtait à y monter. Elle donne l’adresse : 23 rue des Robiaux, c’est dans la zone Est, près de la Tour brûlée. Le couple se dispute sur la banquette arrière : Alex estime qu’il n’aurait pas écouter Maggie car il ne voulait pas sortir, et elle lui reproche de vouloir se remettre à vivre comme avant. Carla pense à la Tour brûlée : elle devait être l’un des édifices les plus prestigieux de la ville. Mais certains durent y voir un symbole trop voyant du capitalisme triomphant. Un gigantesque incendie d’origine criminelle mit fin en une nuit à ce rêve de pierre et de métal. La tour n’est plus maintenant qu’un immense squelette noirci dominant la ville. Sa désolation sert de repaire, dit-on, à des individus peu fréquentables. Comme l’indique la préface, ce recueil regroupe des histoires parmi les dernières de Jacques Lob qui avait déjà travaillé avec Georges Pichard pour Blanche Épiphanie, avec Philippe Druillet pour Lone Sloane, avec Jijé pour Jerry Spring, avec Gotlib et Jean Solé pour Superdupont, avec Jean-Marc Rochette pour Transperceneige, et d’autres, sa carrière de scénariste ayant débuté en 1963. La carrière du dessinateur s’avère plus récente, ayant commencé au début des années 1980. Le lecteur commence par découvrir l’introduction : une forme de narration très libre tirant vers le texte agrémenté d’illustrations, avec également des personnages parlant dans des phylactères. Puis arrivent les histoires : une narration visuelle en noir & blanc, avec des cases sagement alignées en bande. Les traits et les ombrages sont épais, établissant une atmosphère nocturne. Les dessins se situent dans un registre descriptif, avec une approche réaliste, souvent teintée d’expressionnisme, avec quelques touches d’impressionnisme à d’autres moments. De son côté, le scénariste concocte des histoires sur une même trame : Carla prend en charge une ou deux personnes dans son taxi. Ils communiquent ensemble et elle fait connaissance d’une partie de sa vie, se retrouvant impliquée émotionnellement dans les enjeux du moment de son passager. À chaque fois, elle découvre un pan de son passé, plus ou moins éloigné. Chaque récit se conclut sur une fin en bonne et due forme, parfois teintée de justice poétique. Orienté par l’introduction de Baudoin, le lecteur commence à chercher des signes de la présence de la mort dans chaque histoire. L’amoureux qui essaye de rallier l’aéroport avant que sa compagne ne reparte pour les États-Unis : la mort y est bien présente. Alex l’aveugle qui a recouvré la vue : la mort est prête à entrer en scène. Un gugusse à l’allure inquiétante qui a pris place sur la banquette arrière : Carla craint pour sa vie et il y aura un mort et même deux au cours du récit. Le vieux monsieur avec la fillette : la mort pèse lourdement sur leur vie. L’architecte de la tour 2000 : plusieurs morts à déplorer. Le dernier récit, celui écrit par Baudoin : le passager pris en charge s’appelle la Muerte. Le lecteur risque-t-il la dépression ? Il dispose du point de vue de Carla dans chaque récit : elle fait preuve d’empathie de compassion, et de sollicitude, s’inquiétant pour un de ses passagers dont elle soupçonne qu’il a l’intention de suicider. Elle constitue le point d’ancrage du lecteur : une jeune femme, peut-être la trentaine, à la fois riche des quinze mille ou vingt mille clients qu’elle a pu charger, à la fois intriguée par chaque personne prenant place dans son taxi au cours de ces six histoires, sans être blasée, faisant montre d’une curiosité naturelle pour chaque vie, chaque drame, sans cynisme ou fatalisme. Elle se montre bienveillante, même pour le type inquiétant au visage bandé, à l’écoute de l’amoureux abandonné, rapportant la cane que l’aveugle a oublié dans son taxi, désolé pour le vieux monsieur de la tournure que prend sa relation avec la fillette, couchant avec un de ses clients. Il n’y a que dans le récit écrit par Baudoin où elle se montre impitoyable. Le lecteur se trouve impliqué dans chaque histoire personnelle. Le scénariste utilise une forme assez écrite : une intrigue avec un début, un développement et une fin, des individus avec leur personnalité, leurs motivations. Il utilise aussi bien les dialogues, que les commentaires dans des cartouches de texte, et des monologues d’exposition. Il met systématiquement en œuvre le dispositif de prise en charge d’un client par Carla dans son taxi, avec des variations à chaque fois : un client unique, un couple amoureux, une fillette et un homme qui pourrait être son grand-père. Il use de sa liberté de conteur pour varier les situations, ainsi que les décors : ceux-ci changent quand les personnages racontent leur histoire car elle se déroule en dehors de l’habitacle, et Carla elle-même n’est pas cantonnée à son véhicule, elle peut rentrer chez elle, prendre l’air en rase campagne en revenant de l’aéroport, sortir se dégourdir les jambes sur le trottoir, monter les étages de la Tour brûlée, sortir de son véhicule au beau milieu de nulle part. en outre ces histoires bénéficient d’une narration visuelle peu commune. Dans cette phase de sa carrière, Edmond Baudoin s’en tient encore à une forme classique de cases rectangulaires dotées d’une bordure, et alignées en bande. Il reste encore assez proche du réel pour la représentation d’éléments concrets comme les voitures ou les immeubles, respectant leurs formes, leur allure générale et leur proportion. Dans le même temps, il joue déjà avec les outils : des lignes épaisses au pinceau, ou bien des traits très fins, des aplats de noirs aux contours fluides pouvant donner la sensation que les ambiances nocturnes projettent des ombres mouvantes, jusqu’à parfois générer des motifs abstraits, jouant parfois avec des textures entre traits très secs et effets estompées. Dans la seconde histoire, il utilise la couleur pendant trois pages pour matérialiser le fait que le personnage a recouvré la vue. Il joue avec les traits du visage de Carla, les coups de pinceau pour les lèvres et pour le pourtour des yeux devenant de plus en plus épais, donnant des allures de masque tribal conceptuel au visage de la conductrice. Régulièrement, le lecteur peut détecter une influence picturale : des contrastes poussés au maximum entre les surfaces noires et les blanches comme le faisait Frank Miller dans Sin City, des ondulations en fond de case comme dans un tableau de Van Gogh, une onomatopée à base d’une longue suite ondulante de lettres U dans le noir du ciel, des visages proches du pop’art, une ou deux cases abstraites ne prenant un sens figuratif que replacées dans le contexte de la suite de cases, des motifs géométriques, des épures évoquant le minimalisme d’Alex Toth, etc. L’artiste réalise ses dessins de manière à ce qu’ils expriment l’état d’esprit de Carla ou de ses passagers, la réalité telle qu’ils la ressentent. Jacques Lob met en scène une jeune femme exerçant un métier d’homme pour l’époque, indépendante, sans attache (il n’est jamais fait mention d’une famille ou même d’amis), à l’aise avec sa forme de solitude, satisfaite de son métier. Elle se lie facilement avec ses clients, du moins ceux qui sont mis en scène, sans crainte, sans a priori, sans ressenti négatifs d’infériorité ou de supériorité. Elle fait preuve d’une empathie constructive, conservant une distance normale, sans réduire ses interlocuteurs à un simple sujet d’étude, sans vampiriser leurs émotions, ou s’identifier à eux. Les situations dramatiques évoquent la séparation lorsque la relation amoureuse est déséquilibrée, la dépendance affective de celui qui est quitté, l’impossibilité de d’envisager un avenir commun satisfaisant et épanouissant, la peur découlant du risque d’agression physique, la culpabilité insupportable réelle ou imaginaire. Pour la cinquième histoire, il met en scène un architecte dont la réalisation professionnelle a été sabotée par des entreprises malhonnêtes : une situation intenable dans laquelle un individu doit endosser une partie de la responsabilité des malfaçons dont il n’est aucunement responsable et qui entachent son travail. Pour finir, Baudoin écrit un récit qui peut se lire comme un hommage au scénariste emporté par la maladie. Autant de thèmes adultes et sensibles. Une collection de six nouvelles à la narration personnelle, grâce aux dessins aux traits épais et souples, montrant une ville et des individus entre environnements concrets et manifestations de leurs états d’esprit, dans un noir & blanc très organique, propice aux ressentis et à l’empathie. Le scénariste met en scène une jeune femme bien dans sa peau et dans son métier de conductrice de taxi, interagissant avec des clients en proie à une tragédie, comme un avatar bienveillant du lecteur. Touchant.
Chroniques du grand domaine
Lili Sohn arrive à Marseille. Avec sa famille. Ils s’installent au Grand Domaine. Lili Sohn est curieuse, des gens et du lieu. Elle devient archiviste, historienne mais surtout voisine et amie. J’ai beaucoup aimé cette BD, qu’elle a illustrée elle-même. J’ai aimé sa fantaisie, ses questions et les réponses des habitants. Le Grand Domaine est un être vivant.