Région parisienne de nos jours. Dans un hôtel miteux, le corps d'une jeune fille est retrouvé sans vie. Que faisait elle là ? Que s'est-il passé ? Au gré de l'enquête de police, Raphael Frydman dresse le portrait d'hommes et femmes miséreux, looser sur les bords, et relativement attachants
Voilà un bon gros pavé qui se lit très facilement. En effet le style épuré, les dessins, qui font plus penser à des croquis, le tempo et le découpage de l'histoire permettent une lecture fluide et rapide. J'ai eu l'impression d'avoir entre les mains un storyboard, ce qui n'est pas forcément surprenant, compte tenu de l'expérience des auteurs.
Concernant le scénario, nous sommes en présence d'un polar tout ce qu'il y a de plus classique, que l'on pourrait typiquement retrouvé dans un épisode du vendredi soir d'une série de France2. Rien d'extraordinaire donc mais rien de rédhibitoire non plus. Et pourtant cette histoire me laisse un goût d'inachevé. En effet le parti pris de s'attarder sur des personnages, liés de près ou de loin à l'affaire, ne permet pas de suivre le déroulé de l'enquête. Ce qui en soit est assez déroutant mais également, pour ma part, un peu dérangeant.
Un ouvrage qui pour moi ne nécessite pas forcément une acquisition mais qui au hasard d'un rayon d'une bibliothèque peu très bien faire l'objet d'un emprunt.
Découvert il y a quelques mois en furetant sur le net, ce bus m'a franchement plu.
Proche parfois dans le ton et l'esprit de l'oeuvre de Marc-Antoine Mathieu (comme Julius Corentin Acquefacques par exemple), il s'en écarte par certains aspects surréalistes.
Il s'en écarte aussi par le format, du livre d'abord (à l'italienne), mais aussi des histoires, ici des strips destinés à être publiés dans un magazine (Heavy Metal).
Contrairement aux histoires longues de Julius, ces courts récits muets offrent la possibilité de se renouveler rapidement, d'épuiser une idée, d'en tirer tout le jus, fut-il absurde ou onirique. Mais sur le long terme, une fois l'idée "épuisée", la surprise éventée, la possibilité de renouvellement n'existe plus.
C'est un album original, dont je conseille la lecture. J'étais tenté au début de mettre 3 étoiles, mais je suis passé au niveau supérieur pour deux raisons. D'abord parce que l'auteur a su voir l'impasse arriver avant de toucher le mur et a arrêté la publication (je suis d'accord ici avec l'avis précédent), mais aussi à cause du texte final où l'auteur se présente et présente son travail et ses doutes. Texte court, mais qui ajoute un réel plus à ce livre, par ailleurs d'une petite maison d'édition que je ne connaissais pas, TANIBIS, à qui je souhaite longue vie.
***************************
Bon, ben finalement, contrairement à ce qui était pressenti, il y a eu un second tome de ce bus, l'auteur ayant repris ses crayons pour nous concocter de nouveaux strips (les deux/trois pages où Paul Kirchner explique au début de l'album le redémarrage de son activité sont d'ailleurs plutôt drôles).
Mais, comme je le craignais un peu, ce n'est pas forcément une très bonne idée.
Certes, on retrouve encore la même atmosphère, proche des Julius de Marc Antoine Mathieu (ou du dessin minutieux et froid de son 3 Secondes (3'')), mais la magie n'opère pas si souvent. A noter que les strips que je trouve les moins intéressants sont les rares avec des paroles.
Je garde bien sûr le conseil d'achat, et la note moyenne, mais un peu plus à l'arrache. 4 étoiles pour le premier tome, 3 pour le second. Si vous n'en achetez qu'un, choisissez le premier (plus épais et plus intéressant.
??????????????????????????????????????
Je viens de lire le troisième tome de ce qui est devenue une série récurrente, qui poursuit dans la même veine absurde à outrance, jouant plus ou moins ouvertement sur un surréalisme visuel (influence que confirme la liste des artistes cités sur une image en fin d'album).
Ce style, ces influences revendiquées me plaisent, je suis clairement en territoire familier. Mais comme pour le deuxième tome, le résultat me laisse un peu sur ma faim. Les gags sont inégaux, et poésie et/ou humour absurde ne fonctionnent pas toujours suffisamment à mon goût. C'est encore globalement sympathique, parfois très bien vu, mais je n'y retrouve pas autant de plaisir que lors de ma lecture du premier tome. Et pourtant Kirchner est un auteur qui m'intéresse beaucoup depuis que je l'ai découvert.
Note réelle 3,5, que j'arrondis désormais globalement à 3 étoiles (le premier tome vaut bien mieux !).
Au moment ou j'écris ces lignes le tome 10 sortira dans les prochains mois. J'aimais beaucoup cette série (des enfants confrontés aux horreurs de la première guerre mondiale). Il y a également ce coté Tom Sawyer qui était sympathique. Mais là, un énième tome. Pour raconter quoi?
Il vont commettre la même erreur que la série Seuls. Il vont trainer la série en longueur jusqu'à épuisement.
Moi ce que je veux savoir c'est qu'est ce qu'est devenu l'instituteur (et pourquoi pas le curé) du tome1 ?
3.5
Un manga bien divertissant sur Spider-Man et surtout sur ce qu'est Spider-Man.
En effet, on suit un jeune étudiant, Yu, l'adolescent typique mal dans sa peau et fan de Spider-Man qui un jour va tomber sur le costume de son idole et va devenir un nouveau Spider-Man pendant que Peter Parker a un problème. Le récit n'est pas exceptionnel, mais il est très bien fait. Contrairement à plein de comics de super-héros modernes, le scénario n'a pas peur d'être amusant à lire et ne se prend pas trop au sérieux. Il y a un bon mélange de comique et de drame, le dessin est dynamique et les scènes de combats sont réussies. Il y a quelques surprises dans le scénario qui parfois n'est pas aussi cliché qu'il parait au premier coup d'œil.
Un bon divertissement pour les fans de l'homme araignée !
Patrick Dewaere est un acteur que j'apprécie beaucoup et dont j'ai vu une bonne douzaine de ses films de sa trop courte filmographie.
Les bonnes notes avaient attiré mon attention sur cette biographie. À force de lire des biographies médiocres en BD, je me méfie un peu, mais les auteurs évitent tous les défauts habituels de ce type de production. Déjà, il y a la bonne idée que la narration soit narrée par Dewaere lui-même ce qui donne un ton plus personnel qu'une bête narration qui ne ferait que montrer de manière chronologique les moments importants de la vie de l'acteur.
Le scénario est vraiment bien fait, j'ai vraiment eu l'impression que c'était le vrai Dewaere qui racontait sa vie. Ce n'est pas raconté de manière chronologique et on saute souvent d'un sujet à l'autre, mais on ne se perd jamais et cela rend le tout encore plus authentique vu qu'il parle comme quelqu'un qui raconterait sa vie en parlant de ce qui lui passe par la tête.
Je n'ai pas appris grand chose vu que j'avais déjà lu au sujet de cet acteur et aussi vu le documentaire de sa vie, mais j'ai tout de même trouvé la lecture de cette BD passionnante. On a un bon résumé de la vie compliqué de Dewaere et ses nombreux problèmes. Le dessin est très classe. Je recommande l'album à tous les fans de l'acteur.
C'est un album qui se laisse lire, mais j'en ressors avec un avis mitigé, un peu sur ma faim.
Les premières pages sont très dynamiques et violentes, traitées à la Tarantino. La suite est par contre beaucoup moins rythmée, il y a pas mal de longueurs, et mon intérêt a fluctué et quelque peu baissé.
Si une certaine critique du cynisme et de l'hypocrisie des relations internationales (et des Américains en particulier) affleure, j'ai eu du mal à accepter cette organisation (finalement très en phase avec certaines théories du complot actuelles), la Mother Company.
Nicholaï Hel, le héros, est intriguant, énigmatique - hautement improbable aussi (comme le personnage du Gnome) - mais pas du tout attachant. Personnages et intrigue sont trop froids, distants, secs.
Les allusions à la mentalité japonaise et au jeu de Go ne m'ont pas convaincu ou captivé.
Le dessin use d'un trait et d'une colorisation modernes, faisant penser parfois au travail de Blain. C'est simple et dynamique, plutôt agréable en tout cas.
Note réelle 2,5/5.
Après quatre biographies consacrées à des célébrités (Rod Serling, Bela Lugosi, The Velvet Underground et Gary Gigax, le créateur de Donjons & Dragons), Koren Shadmi nous revient avec un ouvrage beaucoup plus personnel, davantage dans la lignée du « Voyageur », son œuvre phare parue en 2017 chez Ici Même et rééditée cette année chez Marabulles. Si « Le Voyageur » faisait figure de récit intemporel, ne serait-ce que par son personnage immortel que l’on voyait traverser toutes les époques, « La Passe visage » se situe clairement dans le registre SF. L’action se déroule à New York, dans un futur relativement proche, à la fois inquiétant et familier, puisqu’il est question de ces applis de smartphones qui, telles des baguettes magiques hi-tech, permettent à leur détenteur d’avoir tout ce qu’ils veulent, à tout moment et dans un délai très court (colissimo presto). Un futur où tous les moindres obstacles à nos désirs doivent être annihilés, à tout prix. Qu'on se le dise, la vie ne sera plus une quête, puisque nos machines si compatissantes l'accompliront à notre place. Uber-Seigneur, délivre-nous de nos maux, amen.
En parallèle, c’est le thème de l’identité qui est abordé ici. Pour concevoir son scénario, Koren Shadmi, s’est inspiré, comme il le dit en postface, d’un étrange phénomène au Japon : « des sociétés louant de « faux » membres de leur famille à des clients esseulés, ou pour servir de remplaçants lors d’interaction sociale ». « La Passe visage » n’est donc pas totalement de la science-fiction, et c’est peut-être bien ça le plus terrifiant. L’auteur, très choqué en apprenant que de telles sociétés pouvaient exister, a donc cherché à nous faire partager ses états d’âme avec ce récit.
Shadmi aurait pu se contenter d’une intrigue simple. Son personnage principal, Rose Cladwell, actrice en devenir, aurait pu se grimer pour interpréter au mieux les personnes qu’elle était censée remplacer. Mais en lui donnant la possibilité de changer d’aspect grâce à son implant cérébral, il ne fait que renforcer l’effroi du lecteur, d’autant plus quand l’implant se dérègle et que son visage, de manière très furtive, se déforme façon Francis Bacon. Ne se contentant pas d’abandonner son identité moyennant finances, elle-même est confrontée à quelques galères : d’abord ce boulot qui, même s’il lui sert d’ersatz à ses rêves d’actrice, ne lui permet même pas de boucler ses fins de mois difficiles, et ensuite les tensions résultant d’un divorce fait dans la douleur. Une situation qui suscitera chez elle des interrogations sur sa propre identité et la conduira doucement vers la folie.
Partant d’un pitch original, Koren Shadmi a élaboré un scénario intrigant où ces questionnements philosophiques donnent le vertige. Mais s’il est original, ce scénario est complexe aussi, dans la mesure où l’on voit Rose vivre mille et une vies en se mettant dans la peau de plusieurs personnages, tandis que sa propre vie n’a pas l’air si simple. L’auteur du « Voyageur » s’en sort plutôt bien, mais il faudra parfois faire preuve d’une certaine concentration pour « identifier » tous les protagonistes. De plus, on pourra regretter l’absence d’un noyau véritablement magnétique dans ce récit qui reste un brin éparpillé. Les bonnes idées sont là, mais on aurait peut-être pu vibrer davantage si Shadmi avait opté pour un vrai thriller SF.
Quant à sa ligne claire, elle demeure toujours efficace et sa froide sobriété contribue à produire une atmosphère irréelle et un peu anxiogène, dans un futur pas franchement enviable mais dont nous semblons nous rapprocher inéluctablement. Comme le dessin, la mise en page reste simple mais confère à l’histoire une bonne lisibilité.
« La Passe visage », s’il n’atteint pas le niveau du « Voyageur », reste une lecture plaisante. Koren Shadmi prouve ici qu’il n’est jamais aussi bon que quand il produit une œuvre personnelle, qu’il sait être créatif quand il est question de nous faire partager ses vues sur le monde actuel et nous alerter sur ses dérives.
Voutch est dans la mouvance du nonsense anglais. Il n'est pas critique, il est cynique. On peut le comprendre comme un homme qui se sait supérieur, tout en voulant s'en excuser de le montrer à travers des situations d'une banale profondeur. Ses planches sont sa catharsis officieuse,
et ses albums des dictionnaires de profession de mauvaise foi, humaine, si humaine. Si je/moi disais que son oeuvre est incontournable, iconique et soutenablement culte, un contradicteur pourrait-il me répondre: "Je ne dirais pas qu'elle ne l'est pas"?
Une série tous publics, visant peut-être en priorité un jeune public ou des adolescents. Mais ça peut passer la barrière de l'âge. En tout cas le vieux schnock que je suis n'a pas trouvé déplaisante cette lecture.
Les auteurs n'utilisent que moins d'une dizaine de personnages pour les cinq albums (chacun développe une nouvelle aventure, mais le tout forme un ensemble et se suit). On est dans l'univers de Merlin et Brocéliande, des fées et des sorcières, des korrigans, avec l'Ankou comme gest star récurrente.
La narration est fluide, aérée (il y a peu de textes), et les personnages sont gentiment attachants.
Si je devais énumérer des bémols (parfois affaires de goûts personnels), ce serait - en plus du côté justement un peu trop gentil et sucré parfois - des visages un peu trop "manga ", et un dernier tome décevant. Trop fourre-tout, avec happy end qui se multiplient pour boucler à la hussarde la série
Si l'humour est bien présent, dans certains dialogues, je pensais - j'espérais surtout en fait ! - qu'il serait plus mis en avant. En particulier le potentiel comique des relations entre Merlin et Morgane est sous-exploité: leurs chamailleries - au centre des premières pages - auraient pu être plus loufoques et vachardes (là aussi c'est affaire de goût).
Pour les lecteurs adolescents, les six pages qui concluent chaque album sous la forme d'un journal local de Brocéliande, sont un petit plus sympathique.
Visuellement, le rendu de cette BD est vraiment intéressant : des peintures sombres, très stylisées, traversées par de régulières hachures, multipliant les effets de lumière. Après, j'ai davantage de réserves quant au procédé informatique permettant d'y aboutir : aucun travail tortueux de la matière, juste sa reproduction, c'est moins romantique !
Ces belles illustrations servent un polar poisseux et noir à souhait : une sordide enquête autour de meurtres d'enfants, menée par le charismatique et désabusé inspecteur Flavio. Certes, l'on regrette la manière peu habile de faire avancer l'enquête : tout y est accéléré, fort peu vraisemblable. Mais c'est conduit avec un esprit sacrément joueur, les rebondissements y sont ludiques et assez cinématographiques.
De manière surprenante, ce polar très noir dégage finalement beaucoup de légèreté dans sa narration, tant via la dynamique de son rythme que par la roublardise de ses péripéties. Un spectacle fort agréable, stylisé en diable !
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Région parisienne de nos jours. Dans un hôtel miteux, le corps d'une jeune fille est retrouvé sans vie. Que faisait elle là ? Que s'est-il passé ? Au gré de l'enquête de police, Raphael Frydman dresse le portrait d'hommes et femmes miséreux, looser sur les bords, et relativement attachants Voilà un bon gros pavé qui se lit très facilement. En effet le style épuré, les dessins, qui font plus penser à des croquis, le tempo et le découpage de l'histoire permettent une lecture fluide et rapide. J'ai eu l'impression d'avoir entre les mains un storyboard, ce qui n'est pas forcément surprenant, compte tenu de l'expérience des auteurs. Concernant le scénario, nous sommes en présence d'un polar tout ce qu'il y a de plus classique, que l'on pourrait typiquement retrouvé dans un épisode du vendredi soir d'une série de France2. Rien d'extraordinaire donc mais rien de rédhibitoire non plus. Et pourtant cette histoire me laisse un goût d'inachevé. En effet le parti pris de s'attarder sur des personnages, liés de près ou de loin à l'affaire, ne permet pas de suivre le déroulé de l'enquête. Ce qui en soit est assez déroutant mais également, pour ma part, un peu dérangeant. Un ouvrage qui pour moi ne nécessite pas forcément une acquisition mais qui au hasard d'un rayon d'une bibliothèque peu très bien faire l'objet d'un emprunt.
Le Bus
Découvert il y a quelques mois en furetant sur le net, ce bus m'a franchement plu. Proche parfois dans le ton et l'esprit de l'oeuvre de Marc-Antoine Mathieu (comme Julius Corentin Acquefacques par exemple), il s'en écarte par certains aspects surréalistes. Il s'en écarte aussi par le format, du livre d'abord (à l'italienne), mais aussi des histoires, ici des strips destinés à être publiés dans un magazine (Heavy Metal). Contrairement aux histoires longues de Julius, ces courts récits muets offrent la possibilité de se renouveler rapidement, d'épuiser une idée, d'en tirer tout le jus, fut-il absurde ou onirique. Mais sur le long terme, une fois l'idée "épuisée", la surprise éventée, la possibilité de renouvellement n'existe plus. C'est un album original, dont je conseille la lecture. J'étais tenté au début de mettre 3 étoiles, mais je suis passé au niveau supérieur pour deux raisons. D'abord parce que l'auteur a su voir l'impasse arriver avant de toucher le mur et a arrêté la publication (je suis d'accord ici avec l'avis précédent), mais aussi à cause du texte final où l'auteur se présente et présente son travail et ses doutes. Texte court, mais qui ajoute un réel plus à ce livre, par ailleurs d'une petite maison d'édition que je ne connaissais pas, TANIBIS, à qui je souhaite longue vie. *************************** Bon, ben finalement, contrairement à ce qui était pressenti, il y a eu un second tome de ce bus, l'auteur ayant repris ses crayons pour nous concocter de nouveaux strips (les deux/trois pages où Paul Kirchner explique au début de l'album le redémarrage de son activité sont d'ailleurs plutôt drôles). Mais, comme je le craignais un peu, ce n'est pas forcément une très bonne idée. Certes, on retrouve encore la même atmosphère, proche des Julius de Marc Antoine Mathieu (ou du dessin minutieux et froid de son 3 Secondes (3'')), mais la magie n'opère pas si souvent. A noter que les strips que je trouve les moins intéressants sont les rares avec des paroles. Je garde bien sûr le conseil d'achat, et la note moyenne, mais un peu plus à l'arrache. 4 étoiles pour le premier tome, 3 pour le second. Si vous n'en achetez qu'un, choisissez le premier (plus épais et plus intéressant. ?????????????????????????????????????? Je viens de lire le troisième tome de ce qui est devenue une série récurrente, qui poursuit dans la même veine absurde à outrance, jouant plus ou moins ouvertement sur un surréalisme visuel (influence que confirme la liste des artistes cités sur une image en fin d'album). Ce style, ces influences revendiquées me plaisent, je suis clairement en territoire familier. Mais comme pour le deuxième tome, le résultat me laisse un peu sur ma faim. Les gags sont inégaux, et poésie et/ou humour absurde ne fonctionnent pas toujours suffisamment à mon goût. C'est encore globalement sympathique, parfois très bien vu, mais je n'y retrouve pas autant de plaisir que lors de ma lecture du premier tome. Et pourtant Kirchner est un auteur qui m'intéresse beaucoup depuis que je l'ai découvert. Note réelle 3,5, que j'arrondis désormais globalement à 3 étoiles (le premier tome vaut bien mieux !).
La Guerre des Lulus
Au moment ou j'écris ces lignes le tome 10 sortira dans les prochains mois. J'aimais beaucoup cette série (des enfants confrontés aux horreurs de la première guerre mondiale). Il y a également ce coté Tom Sawyer qui était sympathique. Mais là, un énième tome. Pour raconter quoi? Il vont commettre la même erreur que la série Seuls. Il vont trainer la série en longueur jusqu'à épuisement. Moi ce que je veux savoir c'est qu'est ce qu'est devenu l'instituteur (et pourquoi pas le curé) du tome1 ?
Spider-Man - Fake Red
3.5 Un manga bien divertissant sur Spider-Man et surtout sur ce qu'est Spider-Man. En effet, on suit un jeune étudiant, Yu, l'adolescent typique mal dans sa peau et fan de Spider-Man qui un jour va tomber sur le costume de son idole et va devenir un nouveau Spider-Man pendant que Peter Parker a un problème. Le récit n'est pas exceptionnel, mais il est très bien fait. Contrairement à plein de comics de super-héros modernes, le scénario n'a pas peur d'être amusant à lire et ne se prend pas trop au sérieux. Il y a un bon mélange de comique et de drame, le dessin est dynamique et les scènes de combats sont réussies. Il y a quelques surprises dans le scénario qui parfois n'est pas aussi cliché qu'il parait au premier coup d'œil. Un bon divertissement pour les fans de l'homme araignée !
Patrick Dewaere - A part ça la vie est belle
Patrick Dewaere est un acteur que j'apprécie beaucoup et dont j'ai vu une bonne douzaine de ses films de sa trop courte filmographie. Les bonnes notes avaient attiré mon attention sur cette biographie. À force de lire des biographies médiocres en BD, je me méfie un peu, mais les auteurs évitent tous les défauts habituels de ce type de production. Déjà, il y a la bonne idée que la narration soit narrée par Dewaere lui-même ce qui donne un ton plus personnel qu'une bête narration qui ne ferait que montrer de manière chronologique les moments importants de la vie de l'acteur. Le scénario est vraiment bien fait, j'ai vraiment eu l'impression que c'était le vrai Dewaere qui racontait sa vie. Ce n'est pas raconté de manière chronologique et on saute souvent d'un sujet à l'autre, mais on ne se perd jamais et cela rend le tout encore plus authentique vu qu'il parle comme quelqu'un qui raconterait sa vie en parlant de ce qui lui passe par la tête. Je n'ai pas appris grand chose vu que j'avais déjà lu au sujet de cet acteur et aussi vu le documentaire de sa vie, mais j'ai tout de même trouvé la lecture de cette BD passionnante. On a un bon résumé de la vie compliqué de Dewaere et ses nombreux problèmes. Le dessin est très classe. Je recommande l'album à tous les fans de l'acteur.
Shibumi
C'est un album qui se laisse lire, mais j'en ressors avec un avis mitigé, un peu sur ma faim. Les premières pages sont très dynamiques et violentes, traitées à la Tarantino. La suite est par contre beaucoup moins rythmée, il y a pas mal de longueurs, et mon intérêt a fluctué et quelque peu baissé. Si une certaine critique du cynisme et de l'hypocrisie des relations internationales (et des Américains en particulier) affleure, j'ai eu du mal à accepter cette organisation (finalement très en phase avec certaines théories du complot actuelles), la Mother Company. Nicholaï Hel, le héros, est intriguant, énigmatique - hautement improbable aussi (comme le personnage du Gnome) - mais pas du tout attachant. Personnages et intrigue sont trop froids, distants, secs. Les allusions à la mentalité japonaise et au jeu de Go ne m'ont pas convaincu ou captivé. Le dessin use d'un trait et d'une colorisation modernes, faisant penser parfois au travail de Blain. C'est simple et dynamique, plutôt agréable en tout cas. Note réelle 2,5/5.
La Passe-visage
Après quatre biographies consacrées à des célébrités (Rod Serling, Bela Lugosi, The Velvet Underground et Gary Gigax, le créateur de Donjons & Dragons), Koren Shadmi nous revient avec un ouvrage beaucoup plus personnel, davantage dans la lignée du « Voyageur », son œuvre phare parue en 2017 chez Ici Même et rééditée cette année chez Marabulles. Si « Le Voyageur » faisait figure de récit intemporel, ne serait-ce que par son personnage immortel que l’on voyait traverser toutes les époques, « La Passe visage » se situe clairement dans le registre SF. L’action se déroule à New York, dans un futur relativement proche, à la fois inquiétant et familier, puisqu’il est question de ces applis de smartphones qui, telles des baguettes magiques hi-tech, permettent à leur détenteur d’avoir tout ce qu’ils veulent, à tout moment et dans un délai très court (colissimo presto). Un futur où tous les moindres obstacles à nos désirs doivent être annihilés, à tout prix. Qu'on se le dise, la vie ne sera plus une quête, puisque nos machines si compatissantes l'accompliront à notre place. Uber-Seigneur, délivre-nous de nos maux, amen. En parallèle, c’est le thème de l’identité qui est abordé ici. Pour concevoir son scénario, Koren Shadmi, s’est inspiré, comme il le dit en postface, d’un étrange phénomène au Japon : « des sociétés louant de « faux » membres de leur famille à des clients esseulés, ou pour servir de remplaçants lors d’interaction sociale ». « La Passe visage » n’est donc pas totalement de la science-fiction, et c’est peut-être bien ça le plus terrifiant. L’auteur, très choqué en apprenant que de telles sociétés pouvaient exister, a donc cherché à nous faire partager ses états d’âme avec ce récit. Shadmi aurait pu se contenter d’une intrigue simple. Son personnage principal, Rose Cladwell, actrice en devenir, aurait pu se grimer pour interpréter au mieux les personnes qu’elle était censée remplacer. Mais en lui donnant la possibilité de changer d’aspect grâce à son implant cérébral, il ne fait que renforcer l’effroi du lecteur, d’autant plus quand l’implant se dérègle et que son visage, de manière très furtive, se déforme façon Francis Bacon. Ne se contentant pas d’abandonner son identité moyennant finances, elle-même est confrontée à quelques galères : d’abord ce boulot qui, même s’il lui sert d’ersatz à ses rêves d’actrice, ne lui permet même pas de boucler ses fins de mois difficiles, et ensuite les tensions résultant d’un divorce fait dans la douleur. Une situation qui suscitera chez elle des interrogations sur sa propre identité et la conduira doucement vers la folie. Partant d’un pitch original, Koren Shadmi a élaboré un scénario intrigant où ces questionnements philosophiques donnent le vertige. Mais s’il est original, ce scénario est complexe aussi, dans la mesure où l’on voit Rose vivre mille et une vies en se mettant dans la peau de plusieurs personnages, tandis que sa propre vie n’a pas l’air si simple. L’auteur du « Voyageur » s’en sort plutôt bien, mais il faudra parfois faire preuve d’une certaine concentration pour « identifier » tous les protagonistes. De plus, on pourra regretter l’absence d’un noyau véritablement magnétique dans ce récit qui reste un brin éparpillé. Les bonnes idées sont là, mais on aurait peut-être pu vibrer davantage si Shadmi avait opté pour un vrai thriller SF. Quant à sa ligne claire, elle demeure toujours efficace et sa froide sobriété contribue à produire une atmosphère irréelle et un peu anxiogène, dans un futur pas franchement enviable mais dont nous semblons nous rapprocher inéluctablement. Comme le dessin, la mise en page reste simple mais confère à l’histoire une bonne lisibilité. « La Passe visage », s’il n’atteint pas le niveau du « Voyageur », reste une lecture plaisante. Koren Shadmi prouve ici qu’il n’est jamais aussi bon que quand il produit une œuvre personnelle, qu’il sait être créatif quand il est question de nous faire partager ses vues sur le monde actuel et nous alerter sur ses dérives.
Voutch
Voutch est dans la mouvance du nonsense anglais. Il n'est pas critique, il est cynique. On peut le comprendre comme un homme qui se sait supérieur, tout en voulant s'en excuser de le montrer à travers des situations d'une banale profondeur. Ses planches sont sa catharsis officieuse, et ses albums des dictionnaires de profession de mauvaise foi, humaine, si humaine. Si je/moi disais que son oeuvre est incontournable, iconique et soutenablement culte, un contradicteur pourrait-il me répondre: "Je ne dirais pas qu'elle ne l'est pas"?
Aliénor Mandragore
Une série tous publics, visant peut-être en priorité un jeune public ou des adolescents. Mais ça peut passer la barrière de l'âge. En tout cas le vieux schnock que je suis n'a pas trouvé déplaisante cette lecture. Les auteurs n'utilisent que moins d'une dizaine de personnages pour les cinq albums (chacun développe une nouvelle aventure, mais le tout forme un ensemble et se suit). On est dans l'univers de Merlin et Brocéliande, des fées et des sorcières, des korrigans, avec l'Ankou comme gest star récurrente. La narration est fluide, aérée (il y a peu de textes), et les personnages sont gentiment attachants. Si je devais énumérer des bémols (parfois affaires de goûts personnels), ce serait - en plus du côté justement un peu trop gentil et sucré parfois - des visages un peu trop "manga ", et un dernier tome décevant. Trop fourre-tout, avec happy end qui se multiplient pour boucler à la hussarde la série Si l'humour est bien présent, dans certains dialogues, je pensais - j'espérais surtout en fait ! - qu'il serait plus mis en avant. En particulier le potentiel comique des relations entre Merlin et Morgane est sous-exploité: leurs chamailleries - au centre des premières pages - auraient pu être plus loufoques et vachardes (là aussi c'est affaire de goût). Pour les lecteurs adolescents, les six pages qui concluent chaque album sous la forme d'un journal local de Brocéliande, sont un petit plus sympathique.
Nuits romaines
Visuellement, le rendu de cette BD est vraiment intéressant : des peintures sombres, très stylisées, traversées par de régulières hachures, multipliant les effets de lumière. Après, j'ai davantage de réserves quant au procédé informatique permettant d'y aboutir : aucun travail tortueux de la matière, juste sa reproduction, c'est moins romantique ! Ces belles illustrations servent un polar poisseux et noir à souhait : une sordide enquête autour de meurtres d'enfants, menée par le charismatique et désabusé inspecteur Flavio. Certes, l'on regrette la manière peu habile de faire avancer l'enquête : tout y est accéléré, fort peu vraisemblable. Mais c'est conduit avec un esprit sacrément joueur, les rebondissements y sont ludiques et assez cinématographiques. De manière surprenante, ce polar très noir dégage finalement beaucoup de légèreté dans sa narration, tant via la dynamique de son rythme que par la roublardise de ses péripéties. Un spectacle fort agréable, stylisé en diable !