Les derniers avis (416 avis)

Par Ju
Note: 3/5
Couverture de la série Tiens, goûte ! - Une bande cuisinée
Tiens, goûte ! - Une bande cuisinée

J'aime bien le trait de Tiphaine de Cointet que j'ai découverte sur Internet, notamment la tête que tirent ces personnages (son Macron a une tête irrésistible). Du coup, quand j'ai vu cette bd, qui parlait de cuisine, je me suis dit que j'allais tenter le coup. L'autrice suit Chloé Charles, qui a fait Top Chef, pour que celle-ci lui montre sa cuisine, lui explique sa manière de faire et, tant qu'à faire, lui inculque deux trois bases en cuisine. Cette dernière est accompagnée de Raph, sa seconde/photographe/scribe. Le livre alterne en chapitres, qui traitent de recettes ou de techniques de cuisine, ou tout simplement des courses. Ce rythme fait que l'on ne s'ennuie jamais vraiment pendant la lecture, même si ça manque un peu de moments marquants. On suit Chloé qui apprend des techniques et fait part de sa vision de la cuisine à Tiphaine, qui essaie de capter et, surtout, qui a très hâte de gouter. Il y a un côté sympa à rentrer dans le quotidien et dans l'univers d'une passionnée, et c'est le cas ici. Ça donne un ensemble sympathique car on sent que Chloé est à fond et que Tiphaine est embarquée dans le projet et à fond derrière. Et c'est assez balèze d'avoir fait d'un livre où il y a quand même pas mal de descriptifs de recettes et qui est quand même dans un domaine un peu pointu une bd pas chiante. Après, comme je l'ai dit, ça manque un peu d'éléments marquants et de variété et c'est sur que si on s'en fiche de la cuisine, on va plutôt s'ennuyer. Pas moi, et j'ai lu avec plaisir cette bd. En ce qui concerne le dessin, si c'est ce que j'aime de base chez de Cointet, j'avoue que les expressions des personnages m'ont un peu dérangé vers la fin, tant elles se ressemblent, la tête des personnages est globalement la même et les expressions, si elles sont expressives, sont assez peu variées. Par contre, j'ai trouvé que le reste, les aliments, les bocaux, les ustensiles de cuisine, bref le décor, étaient détaillés et représentés assez souvent de façon plutôt esthétique. Certaines planches sont vraiment belles, ce qui est aussi dû à une colorisation aux petits oignons, avec un ton jaune/or dominant qui rend très bien, et à des couleurs très vives utilisées à bon escient, notamment pour les aliments.

11/04/2024 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Résidence Autonomie
Résidence Autonomie

Avec "Résidence Autonomie", Eric Salch nous dépeint le quotidien d'un aide soignant dans une résidence pour personnes âgées, et plus globalement le quotidien des résidents, puisque c'est bien d'eux qu'il s'agit. Le héros n'est qu'un témoin de passage, qui, à travers les anecdotes les plus marquantes, nous plonge le plus possible dans la réalité de ce que vivent les seniors placés dans ce type de résidence. D'ailleurs, j'ai à cette occasion découvert ces "résidences autonomie". Il s'agit d'établissements d'hébergement pour les personnes âgées qui sont autonomes. La résidence autonomie est différente de l'ehpad, sur ce critère d'autonomie. Nous avons donc droit a la description du travail de Marc, qui travaille au sein de cette résidence. On voit sa découverte du métier, ses anecdotes, son attachement a certains habitants ou, au contraire, son agacement vis a vis d'autres. J'ai trouvé que le curseur était bien placé entre description d'une réalité pas réjouissante, aussi bien pour les salariés que pour les habitants, et humour avec les petites scènes marrantes du quotidien. La bd se lit d'une traite, comme de multiples petites scènes qu'on pourrait lire à l'infini mais qui forment un ensemble cohérent et qui raconte une histoire, celle de l'abandon des petits vieux et petites vieilles, qui s'emmerdent à longueur de journée et, au final, sont une source de pénibilité pour leurs proches qui ne veulent pas les voir, pour les dames de la cuisine qui sont insupportées par le temps qu'ils mettent à manger et pour les aides soignants qui se lèvent quinze fois par nuit, marchent 25 km par jour, doivent faire avec les restrictions budgétaires, et voient leurs idées pour améliorer le quotidien des habitants (et le leur), quasi continuellement rejetées. Salch arrive à être drôle et touchant à la fois, et à la fin du livre on a souri, et on se retrouve à s'être un peu attaché à ces "résidents", et à compatir avec le pauvre Marc qui finit la bd et son année épuisé moralement et physiquement. Pas de fausse note pour cette bd selon moi, j'ai aussi beaucoup aimé le dessin. La différence est assez spectaculaire entre les toutes premières planches et le reste, mais pour l'ensemble c'est très maitrisé. Ça fait un peu dessin de presse mais ça fait surtout parfaitement le job, les personnages sont très expressifs et dans une bd de ce genre c'est surtout ce qui compte, tant pour croquer les têtes marrantes des résidents sympas, les airs désabusés des travailleurs, ou la détresse des abandonnés qui n'attendent plus que la fin. J'ai aussi bien aimé aussi le coloration en noir, blanc et jaune (?), avec parfois un peu de rouge, les eux couleurs apportant un peu de peps quand il en faut. Je ne peux que conseiller cette bd qui ne paie pas de mine mais s'avère vraiment agréable à la lecture.

11/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Champakou
Champakou

Je réalise maintenant seulement que j'ai longtemps confondu Jeronaton et Sergio Macedo, du fait de leurs graphismes très typés années 80 façon aérographe et de leurs décors latino-américains, et du coup je pensais à tort qu'ils partageaient les mêmes délires ufologiques. Mais je réalise en lisant cette BD que même si on trouve ici une extraterrestre et son vaisseau spatial venue rencontrer les hommes, ce n'est pas du tout dans le même esprit illuminé. Et je préfère aussi de loin le dessin de Jeronaton. Certes son photoréalisme grandiloquent et un peu guindé parait kitsch de nos jours mais il n'est pas laid du tout et il me rappelle un peu le style de Vincent Segrelles et sa série Le Mercenaire pour laquelle j'ai une certaine affection... Et surtout j'ai été agréablement surpris de découvrir cette mise en scène documentée, vivante et assez réaliste de la civilisation Maya. Certes c'est parfois enjolivé, notamment quand les personnages portent un peu trop facilement leurs coiffes de cérémonie, mais c'est crédible et costumes, décors et coutumes me semblent bien respectées. J'ai apprécié cette plongée relativement saine dans la vie de tous les jours de ce peuple. La partie science-fiction, qui n'apparait pour de bon que sur la seconde moitié de l'album, est un peu plus gratinée et pas de très haut niveau (la double page où l'extra-terrestre fait admirer toutes les belles couleurs qu'elle peut donner à sa peau est un peu ridicule par exemple) mais elle se laisse lire et elle offre une petite scène d'action en fin d'album qui permet d'observer les Mayas en tenues de guerriers et leurs armes, ce qui est intéressant. En résumé, ce n'est pas de la grande BD mais elle est meilleure que je le craignais et sa mise en image de la civilisation Maya vaut le coup d'oeil.

11/04/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Keko le magicien
Keko le magicien

Une BD étonnante, je ne m'attendais pas à lire.... ça ! Un récit qui va vous faire découvrir les aventures grotesques et pas sérieuses de Keko le magicien, un drôle d'hurluberlu. Il sera entouré de personnages délirants, un petit exemple avec sa mère, elle a le doux nom de madame téton et sera représentée sous la forme d'un énorme sein. Le monde dans lequel il évolue n'est pas en reste, il est déjanté à souhait. Des histoires totalement folles et irrévérencieuses, elles sont un tantinet portées sur l'absurde, l'érotisme et le sexe, avec pour pimenter le tout, le caractère macho - poussé à l'extrême - de Keko, il n'a vraiment pas grand estime de la gente féminine (et là, ça pourrait faire tiquer certains esprits). J'ai adoré les dialogues, ils sont cinglants et les mots odieux fusent sans prévenir. Tout cela au rythme d'un tango argentin. Une danse étourdissante. Le dessin de Carlos Nine est une pure merveille, un mélange de Salvador Dali pour le surréalisme et de Jérôme Bosch pour le primitif flamand. Une délicieuse recette. Superbe ! J'ai adoré. Pour vous mettre en appétit ou pas : "Le désir me martelait les tempes, une sueur froide courait le long de mes fesses et mon pénis menaçait de toucher mon front." "Serait-il possible que cette salope se soit sentie attirée par un répugnant octopode merdique."

11/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Chelsy
Chelsy

Eh ben c'est pas fou comme thriller, dis donc. On a une réflexion sur l'art contemporain, une jeune fille de bourge qui semble vouloir s'émanciper (enfin, je sais pas, j'ai pas bien compris son personnage), une enquête policière autour de meurtre mis en scène et un secret de famille qui ne sert à rien par dessus. Pas fameux donc. La BD est du genre basique, à mon gout, avec pas mal de défauts qui la rendent assez dispensable. Déjà le dessin, pas toujours maitrisé avec certaines cases comportant pas mal d'erreurs de proportions dans les corps et les environnements. D'autre part, l'accumulation de détails dans les œuvres d'arts les rendent souvent assez peu clairs. Je sais que l'art contemporain peut brouiller les pistes, mais là je ne savais pas souvent si c'était une œuvre ou juste du décor. D'autre part, le scénario accumule les poncifs que j'ai trouvé plutôt mauvais. La jeune fille de bonne famille qui encanaille (prétexte à la déshabiller plusieurs fois dans le livre), mises à mort travaillés mais qui frisent le fantastique, détails qui sortent de l'histoire (le type qui se maquille en statue dans un restaurant de luxe j'ai trouvé ça trop gros). Le tout dans une histoire qui interroge sur l'art (mais un peu), qui essaye d'avoir des audaces (mais un peu), un méchant qui a des plans dignes d'un téléfilm (la scène dans les égouts ...), le tout enrobé dans trop de détails inutiles. La fin est ambiguë sur le coupable, sur la suite, sur les réflexions contenues dans l’œuvre. En somme, c'est franchement moyen jusqu'au bout. C'est une œuvre mineure, clairement dispensable, qui ne m'intéresse pas du tout. Je l'ai lu pour donner un autre avis sur le site, mais je ne la relirais jamais, je vais clairement l'oublier et je ne la recommande pas.

11/04/2024 (modifier)
Couverture de la série La Distinction
La Distinction

Et bein ! Voilà un documentaire qui ne me semblait pas du tout évident à réussir de prime abord et dont je ressors on ne peut plus satisfait ! La distinction est ce que je qualifierais d’une mise en situation d’un essai sociologique d’une grande pertinence mais pointu et complexe (dans le sens où il est écrit dans un langage complexe et il doit être vulgarisé sans être trop simplifié).Tiphaine Rivière a la bonne idée de non pas adapter directement le texte de Pierre Bourdieu mais bien de l’illustrer au travers d’une fiction. Fiction dans laquelle nous allons suivre plusieurs personnages (un professeur, ses élèves, leur entourage) et voir en quoi, alors même que ce professeur et ces élèves étudient Bourdieu, le texte de Bourdieu décrit parfaitement les situations qu’ils vivent. C’est super-bien fait ! Le dessin a beau être franchement moche à mes yeux (personnages raides, expressions de visages caricaturales, mise en page sans fioritures), le message passe à la perfection, rendant cette lecture addictive, très instructive et source de remise en question personnelle (à titre personnel, ayant eu un professeur d’université qui s’inspirait énormément de Bourdieu, une grosse partie du chemin avait déjà été faite mais ce livre m’a permis d’encore plus creuser certains aspects). Tiphaine Rivière reprend tels quels certains extraits du livre de Bourdieu et il n’est pas toujours évident de bien saisir ce qui est dit sur base de cette seule lecture mais comme l’extrait est directement suivi de mises en situation parlante, on comprend facilement à quoi Bourdieu fait référence, on saisit la pertinence de son propos… et on n’a absolument pas le sentiment de livre un essai sociologique mais bien un récit à hauteur d’homme, qui nous parle de nous dans notre quotidien, de notre société, de nos voisins, de nos dirigeants, de nos choix, de nos options et de la manière dont tout cela est conditionné et orienté sans même que nous en ayons conscience. L’analyse est tellement pertinente et les exemples sont tellement évidents qu’on ne peut qu’être conquis. Franchement, un exercice de vulgarisation parfaitement réalisé qui rend accessible à tous un essai sociologique complexe mais d’une grande pertinence, une essai qui nous concerne tous mais dont la plupart d’entre nous n’ont pas connaissance du simple fait qu’il paraît trop abscons a priori. A lire et à faire lire !

11/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Pissenlits
Les Pissenlits

De vous à moi, si vous êtes allergiques aux romans graphiques dans lesquels une autrice ou un auteur raconte un épisode de sa jeunesse dans lequel il ne se passe rien d'extraordinaire, je crains que cet album vous sorte par les trous de nez... Ceci étant dit, et à titre purement personnel, j'ai lu sans déplaisir cette évocation de vacances au camping. Nina Six est une jeune autrice et son trait comme son ton comme sa colorisation dégagent une agréable fraicheur et une forme de candeur qui cadrent bien avec son récit. Alors, clairement, il n'y a rien de remarquable dans cette histoire qui est celle d'une gamine de 9 ans peu sure d'elle, qui va se faire des copains et une très bonne copine, qui commence à s'intéresser aux jeux amoureux (pourquoi les adultes se touchent-ils ? qu'est ce que ça fait d'embrasser quelqu'un ?), mais c'est bien raconté, sans lourdeur inutile, sans longueurs excessives. Vraiment, les maîtres mots sont fraicheur et simplicité. Côté dessin, le seul reproche que j'aurai à formuler vient du fait qu'il n'est pas toujours facile de différencier les personnages, tout comme il n'est pas évident de leur donner un âge. Mais ce n'est qu'un détail face à cette fraicheur de trait déjà évoquée. Donc voilà, pas un très grand album, pas une œuvre bouleversante, clairement un pur récit du quotidien mais une auteure talentueuse qui dispose d'une patte personnelle. Prometteur, en somme.

11/04/2024 (modifier)
Couverture de la série El Djazaïr
El Djazaïr

Publiée initialement en Espagne en 1979, cette œuvre est avant tout une commande de l’État algérien, réalisée par des auteurs de talent, militants de gauche fraichement émancipés du franquisme. C’est donc une œuvre engagée. Si les auteurs se sont un peu émancipés des demandes algériennes, ça n’en reste pas moins une vision militante de l’histoire algérienne (l’album traite essentiellement de la période qui va de 1911 au début du soulèvement de 1954). L’album était prévu au départ pour un public populaire algérien (même si visiblement il n’a jamais été publié en Algérie – censure du régime ?), c’est donc parfois didactique, et Luis Garcia insiste fortement sur l’oppression subie par la population algérienne et les entourloupes et violences des colons et des autorités (voir la girouette de Gaulle). Je regrette juste quelques raccourcis, un empilement de faits qui aurait pu être davantage étayés et détaillés, avec une pagination beaucoup plus importante. Mais pour le reste, c’est une lecture certes partiale, mais intéressante. Côté graphique, je suis admiratif et depuis longtemps grand fan du travail de Garcia, dont le travail en Noir et Blanc nerveux, classique et réaliste, est vraiment chouette. Il est vraiment là à son meilleur. En fin d’album, un imposant dossier complète la lecture. Des entretiens, mais surtout une très imposante bibliographie (y compris en BD).

11/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Liberal attitude
Liberal attitude

Pluttark joue ici la carte du cynisme absolu, surjoue l’ultralibéralisme sans scrupules. C’est à la fois l’intérêt et la limite de ces strips/histoires courtes. En effet, si certaines scènes sont amusantes, pleines d’humour noir et de loufoquerie, le côté critique du libéralisme est totalement anesthésié par le parti pris caricatural. Pourquoi pas, ça n’est pas un brûlot ou un essai de Frédéric Lordon. Mais du coup, je reste quand même sur ma faim, car je n’ai pas toujours trouvé ça réussi et/ou drôle, loin de là. Quelques vrais sourires, et des gags forcés qui manquent de percussion. Un ensemble inégal, pas vraiment raté (c’est une lecture d’emprunt qui pourra satisfaire certains amateurs d’un certain humour noir et cynique – et qui ne sont pas traders !). Note réelle 2,5/5.

11/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Garance
Garance

L’album se lit très vite (peu de pages, peu de texte), et je ne suis pas forcément le cœur de cible. Mais je dois dire que le jeune lectorat appréciera probablement cette petite histoire, pleine de qualités. D’abord le dessin, tout mignon et dynamique, avec une colorisation discrète et agréable, une mise en pages à la fois moderne et aérée : c’est une lecture agréable. Et l’histoire est simple et agréable. Avec plusieurs degrés de lecture (l’acceptation de la mort du père en question), qui peuvent échapper aux plus jeunes. Mais ça n’est pas grave, c’est une histoire plaisante.

11/04/2024 (modifier)