Les derniers avis (295 avis)

Par Simili
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Jours de sable
Jours de sable

Il n'est pas évident pour nous d'imaginer ce que pouvait être la vie au début du XXème siècle. Il est encore moins possible d'imaginer que la population américaine pouvait être à ce point en difficulté dans l'entre 2 guerres. Et pourtant c'est bien dans ce cadre, historiquement vrai que ce déroule la fiction d'Aimée De Jongh. "Jours de sable" nous conte l'histoire d'un jeune photographe envoyé au cœur des Etats Unis qui sont touchés par des tempêtes de sables et des sécheresses à répétition. Complétement ignorant de ces choses, je ne peux que louer le travail d'enquête réalisé par l'auteure pour arriver à caler sa fiction dans un contexte réel. La petite documentation en fin d'ouvrage me laisse à penser qu'elle y est arrivée de manière optimale. Le dessin est très plaisant à regarder et j'ai trouvé le choix des couleurs parfaitement adapté. Il n'y a aucune fausse note à ce niveau là. Pour ma part je serai un peu plus indulgent que Gruizzli sur le personnage de John. Son histoire combinée à sa mission et tout ce qu'il en a appris ne m'ont pas choqué. Comme si le Dust Bowl avait balayé ses illusions et enterré ses démons pour lui faire prendre conscience du réel sens de la vie. Sur moi ce point a parfaitement fonctionné. Ce qui a moins fonctionné c'est la fin dont j'ai trouvé l'arrivée très brutale, comme si il avait fallu conclure très rapidement car on manquait de pages. J'aurai préféré un développement un peu plus long de cette partie de l'histoire. "Jours de sable" est un belle BD à offrir et à l'aube d'un changement climatique majeur un bon rappel que nous ne sommes que des grains de poussières face aux forces de la nature. Il conviendrait donc de la respecter un peu plus si nous espérons continuer à pouvoir vivre.

13/09/2024 (modifier)
Par Mashiro
Note: 4/5
Couverture de la série Les Pauvres aventures de Jérémie
Les Pauvres aventures de Jérémie

Il s’agit d’une des premières séries du célèbre Riad Sattouf, cela se ressent dans le dessin qui a un style plus simple et cartoon que sa célèbre série L'Arabe du futur, mais également dans l’atmosphère qui s'en dégage et qui se trouve être très début année 2000. C’est l’histoire de Jérémie, un anti-héros comme Sattouf aime les créer qui est un peu loser et malchanceux dans la vie ainsi qu’avec les filles. Ses histoires s’entremêlent avec celles de ces amis Jean-Jacques et Sandrine qui sont des personnages tout autant comiques; certains passages sont vraiment hilarants. Ça faisait longtemps que je n’avais pas sincèrement ri à voix haute en face d’une BD, c’est le travail le plus drôle de Sattouf. Les trois albums peuvent se lire séparément et j’ai ma préférence pour le premier album Les Jolis pieds de Florence qui vaut vraiment le détour. Lire cette série rend heureux !

08/09/2024 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Orfèvre (Lozes)
L'Orfèvre (Lozes)

Le temps détruit tout. Pour une fois l'expression n'est pas galvaudée et disons le de suite : l'Orfèvre va vous retourner la tête au sens propre comme au figuré puisqu'on y raconte deux histoires se rejoignant quelque soit le choix initial du lecteur pour entamer sa lecture. Partant d'un concept assez fou, ce travail sur 10 ans réalisé entièrement par un artiste inconnu dont c'est la première œuvre risque de marquer durablement votre rétine aussi bien sur le fond que la forme. Sur le fond : il s'agit d'une enquête policière se déroulant dans une ville de Paris au XXième siècle sans plus de précisions au bord de tensions entre le peuple et les autorités. C'est dans ce contexte tendu que l'inspecteur Cisife va rechercher la vérité autour du meurtre sordide d'une femme inconnue dans une sombre ruelle écartée. Privilégiant la manière forte, les divers indices vont l'emmener un peu plus loin vers des personnages peu recommandables... En parallèle, un autre flic va mettre sa vie en danger à l'autre bout de la ville pour sauver une autre femme traquée pour des souvenirs dont elle n'a plus connaissance.... Sur la forme : les deux histoires se rejoignent puisque les histoires se répondent par un jeu de miroirs : il faut en effet lire le livre uniquement sur les pages supérieures jusqu'à la fin de l'ouvrage puis le retourner et recommencer le même principe. Ce qui semble être un gadget narratif se révèle bien plus malin que cela et je n'ai eu de cesse d'aller au bout de l'aventure en écarquillant les yeux constamment, amusé par le procédé et entrainé par le rythme effréné de cette histoire policière à tiroirs. Aurélien Lozes utilise un dessin écrit au bic noir dans un trait très précis et utilise des animaux anthropomorphes pour illustrer sa galerie de personnages ambigus de la même façon que Blacksad. C'est à la fois malin, audacieux et bourré de références cachées dont il ne convient pas ici de dévoiler pour laisser place à la surprise. Le récit est assez violent et entrecoupé de scènes d'action réussies. Ce polar noir à la mise en scène audacieuse flirte fréquemment avec la raison mais également l'intelligence de son lecteur. Il serait cruel d'en dévoiler davantage tout comme le fin mot de l'histoire s'il existe puisqu'on dénombre au minimum deux façons de lire cet ouvrage à moins qu'il s'agisse d'une boucle à l'infini ? Il y subsiste tellement de non dits et de mystères que l'envie de vite y retourner et s'y perdre littéralement me fait furieusement envie.

26/08/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Couleur des choses
La Couleur des choses

Voilà un album qui est resté trainer assez longtemps dans ma pile à lire. Je l’ai acheté par pure curiosité. Je suis rarement un grand fan des prix d’Angoulême, mais là l’audace créative faisait que je devais me faire mon propre avis. Et j’ai pris beaucoup de plaisir dans ma lecture. Je trouve que Martin Panchaud réussit le pari audacieux de transformer des cercles colorés et une vue aérienne en une véritable expérience narrative. Difficile de croire qu’un tel minimalisme graphique puisse captiver, mais dès les premières pages, la magie opère. En tous cas, ça a très bien marché pour moi. On pourrait penser que ce style, à la limite de l’abstraction, nuirait à l’immersion. Pourtant, il n’en est rien, cette représentation géométrique parvient étrangement à transmettre une profonde humanité. Le récit suit Simon, un adolescent malmené par la vie, qui voit sa chance tourner après avoir gagné une grosse somme d’argent. Ce scénario, qui pourrait sembler convenu à première vue, prend une autre dimension sous la plume de Panchaud. Chaque rebondissement est minutieusement orchestré, avec une narration fluide et des surprises bien dosées. On se retrouve plongé dans une sorte de polar social, teinté d’humour noir, où la naïveté et la cruauté s’entremêlent avec brio. Ce qui pourrait n’être qu’un simple road movie se transforme en une aventure humaine, où chaque péripétie est une nouvelle épreuve pour ce jeune héros attachant. (oui je me suis attaché à un cercle !) Là où Panchaud excelle, c’est dans l’alliance entre cette narration atypique et un scénario solide. Le graphisme, bien que déconcertant au premier abord, finit par devenir invisible, tant il sert le récit. On oublie que l’on suit des cercles colorés et on s’immerge totalement dans cette histoire qui mêle drame, suspense et critique sociale. Le style minimaliste pourrait en rebuter certains, mais il faut admettre que c’est précisément cette originalité qui donne toute sa force à l’ouvrage. En définitive, “La Couleur des choses” n’est pas simplement une expérience graphique ; c’est une BD qui réussit à allier forme et fond de manière exemplaire. Panchaud nous prouve que l’art de la bande dessinée est loin d’être figé, et que même les choix les plus risqués peuvent aboutir à des œuvres marquantes. À la fois ludique et profond, ce livre est une véritable pépite, un OVNI dans le paysage du neuvième art, qui mérite largement les éloges qu’il a reçus. Un pari graphique audacieux, mais totalement réussi.

23/08/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Juif arabe
Le Juif arabe

C'est ma première incursion en territoire Hanuka. Et c'est bien évidemment le titre (c'est d'actualité) qui m'a attiré vers le Juif Arabe. C'est très bon. A commencer par ce graphisme minimaliste mais qui tire l'essentiel, que ce soit des expressions ou des paysages. Ça m'a énormément rappelé Ronson de César Sebastian, l'une de mes dernières lectures et gros coup de cœur. C'est tout à fait le genre de dessin que j'affectionne. Question couleurs, j'aime aussi beaucoup le choix de ces aplats de couleurs qui apportent un côté très dynamique. Enfin, Asaf Hanuka procède à une petite inversion des conventions qui, mine de rien, apporte un gros surplus de sens. En effet, les scènes censées se dérouler dans le présent sont en noir et blanc, contenant parfois une discrète touche de couleur qui fait, là encore, toujours sens (par exemple le bleu de la mer qui étincelle comme une lueur d'espoir, ou le rouge qui détoure le visage lors d'une scène tragique), alors que les flashbacks et les souvenirs racontés par le père de l'auteur (ou l'un de ses amis) sont en couleurs. Personnellement, j'y décèle une résonance forte avec la situation actuelle, terrible et embourbée (d'où les scènes actuelles en noir et blanc donc), bien que cette BD ait été réalisée bien avant les attentats du Hamas contre Israël et le massacre des palestiniens de Gaza par l'état hébreux (presque 40000 morts à ce jour). Toujours selon cette idée, les souvenirs, du point de vue de l'auteur, demeurent vivants et apportent toute la nuance que mérite la situation présente (d'où les scènes passées en couleurs). Je ne veux rien dévoiler de l'histoire, sinon qu'elle est assez folledingue, et surtout très touchante, à commencer par le fait qu'elle soit vraie. En effet, l'auteur enquête sur son histoire familiale, occasion pour lui comme pour le lecteur, de plonger au cœur des relations intimes qui unissaient (autrefois) juifs et arabes. Mais elle est aussi bouleversante parce qu'elle résonne bien entendu on-ne-peut-plus fortement avec l'actualité. Ainsi, au fil des pages, on parvient à entrevoir toute la complexité de l'Histoire, et tout particulièrement celle de la famille de l'auteur, la petite histoire. Par ce biais, Hanuka apporte de la nuance ! Nuance salutaire, toujours, contre les prises de position radicales qui semblent désormais être devenue la norme dans notre monde numérisé, sommant les individus de prendre immédiatement position et de tenir cette position coute que coute, quitte à envenimer les choses. Non, "les choses" ne sont jamais noires ou blanches. C'est une idée à laquelle je crois dur comme fer. Il existe derrière toute situation une palette de couleurs subtiles, palette que l'auteur orchestre donc parfaitement. Outre le fait que l'actualité vient percuter cette BD de plein fouet, il y a dans ces souvenirs une urgence que vient souligner un dénouement peu commun. Sans en dire plus, la tension monte progressivement à mesure que l'histoire avance. Le tissage scénaristique où s'entrecroisent passés et présents (je mets ces mots volontairement au pluriel) débouche sur une enquête en définitive presque policière, et quand le dénouement éclate, le lecteur en a partout sur lui et gros dans la tête, assez nourrir une réflexion sur le sujet. Une histoire magnifique au point qu'elle en devient presque une parabole, mais aussi un ouvrage salutaire et tout à fait bienvenu. Gros coup de cœur !

13/08/2024 (modifier)
Par Jeïrhk
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Jim Hawkins
Jim Hawkins

Je suis surpris d'être le premier à attribuer la note maximale à cette BD, mais je comprends pourquoi : je suppose que d'autres auraient également attribué la note maximale s'ils n'avaient pas déjà toute l'histoire en tête et s'ils n'avaient pas lu ou vu autant d'adaptations. Personnellement, je n'avais jamais vraiment lu ou vu la véritable histoire de -L'Île au trésor-. Bien que j'aie vu de nombreuses adaptations, fidèles ou non, j'étais trop jeune pour m'en souvenir. J'ai aussi lu des séries comme Long John Silver, qui se déroule après, ou encore la série télévisée "Black Sails", un préquel, que j'inclus d’ailleurs dans mes séries préférées de tous les temps. Donc, je connaissais certains personnages et quelques bribes de l'intrigue, mais j'ai découvert bien plus en lisant cette BD apparemment fidèle à l’œuvre originale. Et c'est donc avec des yeux d'enfant que j'ai découvert et dévoré cette série incroyable. Sinon ce qui m'a vraiment bluffé, au-delà du récit, c'est le choix des animaux anthropomorphes et leur représentation graphique magnifiquement dessinée. In-cro-ya-ble ! Chaque personnage est parfaitement incarné par l'animal choisi, les expressions, les aptitudes, les caractères... c'est du génie. Certains préféreront sûrement une adaptation sans cet aspect anthropomorphique, mais si vous aimez le genre, alors foncez ! Bref, non seulement l'histoire est captivante, mais le dessin l'est tout autant. J'imagine que le roman offre plus de détails et nous plonge plus longtemps dans cet univers de piraterie et de chasse au trésor, mais en 3 tomes seulement, je n'ai ressenti aucune précipitation pour accélérer le rythme ou conclure l'histoire, même si quelques planches supplémentaires pour le final n'auraient pas été de refus. J'en ressors dans tous les cas complètement satisfait. Un autre coup de cœur qui va se transformer en un achat de l'intégrale ainsi que du roman que je garderai au chaud pour une future lecture.

11/08/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Coming In
Coming In

Ahlala ... Magnifique ! Comme souvent avec Carole Maurel d'ailleurs, dont j'adore toujours autant le dessin et l'utilisation des couleurs. Je ne pense pas que c'est la plus grande artiste vivante, mais indéniablement c'est une de celle que je suis le plus assidument pour ses productions. Elle a un coup de crayon que j'adore, une manière qui semble toujours d'une douceur infinie de croquer les visages, et puis cette colorisation ! Des couleurs chaudes, les jeux de contrastes entre les planches, dans les planches ! C'est toujours un régal visuel, je ne m'en lasse pas. Ici, la dessinatrice s'est adjoint le concours de Elodie Font, que j'avoue ne pas connaitre, et qui réussie à merveille à retranscrire son parcours de femme aimant les femmes, dans une société qui ne favorise pas ce genre de relations. J'ai déjà lu pas mal de textes sur l'homosexualité, la découverte de celle-ci par les concernés, les échecs, les tensions, les luttes ... Mais c'est toujours aussi agréable de lire un récit qui donne envie de croire que demain sera meilleur. J'irais même plus loin : en tant qu'hétéro, ce récit m'a ému jusqu'à mouiller mes yeux et donne furieusement envie de revivre une jeunesse amoureuse ! C'est dire le travail accompli sur la narration ! La BD est excellente, je dois le dire. Tout concours à faire ressortir les états d'âme de Elodie, à faire comprendre la difficulté qu'elle a eu à se vivre comme lesbienne, mais aussi à découvrir sa propre homophobie et son rapport avec les LGBT, la violence que fut le mariage pour tous et les échecs qu'elle vécue en tant que personne amoureuse ... Comme tant d'autres, hétéro ou non. La BD ne présente pas un parcours atypique, elle présente un parcours ordinaire d'une femme. Une femme qui a du apprendre à sortir de la norme insidieusement imposée. Que ce soit à lire comme une œuvre féministe, LGBT, pro-liberté, dans tout les cas c'est un récit incroyablement inspirant. Et qui donne un peu foi en l'avenir, même si tout ne semble pas devenir plus rose ... Un rose dont nous aurions bien besoin pourtant ! A titre personnel, j'ai été intéressé par les mouvements LGBT avec la lecture du Le Bleu est une couleur chaude, mais c'est vraiment avec le mariage pour tous que j'ai découvert avec horreur et effroi ce qu'on pouvait penser de personnes qui s'aiment. La BD en parle d'ailleurs et je suis d'accord sur l'impact que ces manifestations colossales ont pu avoir, autant en libérant une parole homophobe qu'en soudant un peu plus tout ceux qui se sentaient en désaccord profond avec ce discours rétrograde. Et la BD m'a fait ressentir ce passage là, ce souffle de renouveau. Espérons qu'il dure éternellement !

30/07/2024 (modifier)
Par Charly
Note: 5/5
Couverture de la série Before Watchmen - Minutemen
Before Watchmen - Minutemen

Lorsque j'ai ouvert "Before Watchmen: Minutemen", j'ai été immédiatement plongé dans l'univers des années 40. Le dessin rétro de Darwyn Cooke m'a transporté dans une époque où les super-héros étaient encore des pionniers, des aventuriers costumés prêts à défendre la justice. Derrière leurs masques, les Minutemen avaient des personnalités complexes, avec des secrets, des conflits internes et des motivations variées. Certains cherchaient la notoriété, tandis que d’autres luttaient pour la justice. Le récit explore les aspects sombres du groupe, y compris des révélations sur les abus, la dépression, l’alcoolisme et la sexualité. Il montre que les super-héros ne sont pas toujours des modèles de vertu. L'intrigue sombre et réaliste m'a tenue en haleine. Les Minutemen ne sont pas des héros parfaits, mais des individus complexes avec leurs failles et leurs démons intérieurs. Les révélations sur leur passé ont ajouté une profondeur inattendue à l'histoire. En lisant cette bande dessinée, j'ai ressenti une nostalgie pour une époque que je n'ai jamais connue. Les pages se sont enchaînées, et j'ai été captivé par les dilemmes moraux auxquels les Minutemen étaient confrontés.

24/07/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
Couverture de la série Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C.
Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C.

D'accord avec Grizzly, il faut avoir lu cette BD. Je travaille dans le secteur de la construction, du coté de ceux "font quelque chose pour le climat "en particulier en construisant sans béton armé, et en formant les professionnels et ceux qui veulent le devenir aux nombreuses techniques alternatives. Mais beaucoup de choses autour du GIEC restaient floues dans mon esprit. Ici les deux protagonistes rencontrent 9 scientifiques qui ont participé à la rédaction d'un ou plusieurs rapports du groupe d'expert intergouvernemental pour le climat. Ces rencontres permettent de comprendre comment sont prises les décisions entre ces scientifiques, le rôle des Etats dans ces rapports, le nombres d'études paraissant chaque années dans le monde sur le climat (40 000), et l'importance de ces rapports du GIEC (tous les 7 ans) pour arriver à synthétiser toutes ces études : c'est la seule manière pour que les politiques prennent en compte les dégâts qu'ils causent en ne changeant pas de direction. Je n'avais pas tout-à-fait compris non plus que les concentrations de CO2 et les températures au cours de l'histoire de la terre avaient effectivement déjà varié énormément, par le passé, mais les variations avaient lieu sur des milliers d'années et les espèces animales et végétales avaient eu le temps d'évoluer pour s'adapter. Aujourd'hui, ces changements sont très très rapides, nous le voyons. Et les politiques se voilent la face, protégés dans leurs milieux sociaux privilégiés. En lisant tous ces témoignages, il parait encore plus absurde de lire les professions de foi des politiques : ce serait leur devoir de transmettre ces conclusions et d'agir en leur sens. ils continuent à invectiver chacun leur bouc émissaire : les étrangers (5 millions dont leurs entreprises cotées en bourse ont pourtant besoin) les banques (sans qui nous ne pourront pas investir dans les infrastructure de transport collectif ou de production d'énergie), les pauvres (qui pourtant polluent largement moins que les classes moyennes et les riches) Bref, les discours politiques sont électoralistes avant tout alors que leur rôle serait de faire connaître les problèmes vitaux et d'y répondre avant toute chose. Cet opus est beaucoup moins orienté du point de vue politique que le monde sans fin avec Jancovici : on reste sur ce qui fait consensus, et c'est une révolution par rapport aux discours politique dominant : il faut partager les richesses pour que les avancées puissent-être durables : Les guerres conduisent à une débauche de co2, c'est la destruction qui entraine le plus de pollution, puisqu'il faut re-construire et re-produire les ressources. Autrement-dit, même si ce n'est pas dit tout-à-fait comme ça : le GIEC est anti-capitaliste.... Du point de vue dessin, on peut dire que ça fait le job. Il y a une tendance bicolore avec une couleur différente pour chaque personnage rencontré mais avec des couleurs supplémentaires pour les graphiques ou les paysages. C'est dynamique, plutôt agréable. (mieux qu'Economix, moins bien que Capital & Idéologie)

21/07/2024 (modifier)
Couverture de la série Batman - Un long Halloween
Batman - Un long Halloween

Un des meilleurs comics sur Batman que j'ai lus jusqu'à présent. Si en plus, on le resitue dans la période de sa sortie (1996), il est impossible de ne pas qualifier cette œuvre de culte. Elle amène ainsi tous les codes de la série avec une enquête sombre et très bien écrite sur fond de guerre intestine entre deux grandes familles de la pègre de Gotham : les Falcone et les Maroni. Harvey Dent constitue également l'un des personnages centraux de cette histoire avec Batman et le capitaine de police Gordon et on suit avec un plaisir non dissimulé sa lente descente vers la folie qui l'amènera à devenir "Double face". La plupart des autres "méchants" de l'univers de Batman sont également présents : Catwoman, le joker, l'homme mystère, Julian Day, Poison Ivy, etc... mais leur introduction reste bien amenée et cohérente avec l'histoire d'ensemble. La chute finale, assez ouverte, conclut plutôt bien l'intrigue et laisse place à l'imagination du lecteur quant à l'identité réelle du tueur en série Holiday. Côté dessin, Tim Sale croque les personnages de la série de l'homme "Chauve-souris" de très belle manière (mention spéciale à la dentition du Joker!) et avec un jeu d'ombres et de couleurs très franches mettant en valeur les décors grandioses de bon nombres de scènes. Certaines pages pleines (au moins deux par chapitre) méritent ainsi que le lecteur s'y attarde pour contempler tout le savoir faire du dessinateur dans le découpage des différentes scènes d'action. Si on ajoute à cela, que j'ai eu entre les mains la très belle intégrale éditée par Black label en 2022 et comportant de nombreux bonus tels que des entretiens avec Christopher Nolan (qui s'est fortement inspiré de l'univers de cette œuvre pour sa série the dark knight, rien que ça...) ou des croquis et dessins de Tim Sale, vous comprendrez pourquoi j'ai été totalement conquis. Un ouvrage que tout fan de Batman doit posséder. Originalité - Histoire : 9/10 Dessin - Mise en couleurs : 9/10 NOTE GLOBALE : 18/20

14/07/2024 (modifier)