Les derniers avis (236 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Punk Rock et mobile homes
Punk Rock et mobile homes

Décidément, Derf Backderf a l'art de me faire rire à travers ses BD, autant qu'il sait faire pleurer. Dans la droite lignée de toutes ses autres oeuvres (ce qui semble logique puisqu'il s'agit de son premier roman graphique), "Punk Rock et mobile homes" est un ouvrage sur l'adolescence, le lycée, les atypiques, la musique. Les thèmes chers à l'auteur se retrouvent ici encore, avec ce personnage central qui évoque plusieurs autre protagonistes que j'ai pu voir dans ses BD. Le Baron, nom que s'est donné un étudiant étrange, fan de Tolkien et plutôt barré dans son genre, traverse le récit au son des musiques punk qui l'émaillent. On retrouve les groupes emblématiques de ces années-là, dans l'ambiance autant que dans les thématiques. C'est la petite ville de la Rust Belt, les avenirs sombres, le lycée violent, les luttes entre jeunes ... L'ambiance de ces lycées n'a visiblement pas changé, avec une certaine propension au harcèlement (malheureusement toujours d'actualité). Et par dessus ça, l'affirmation d'un jeune homme issu de basse condition. Ce que j'aime chez l'auteur, c'est qu'il ne se contente pas de l'histoire banale et classique du lycée, l'ambiance et les copains. Il relie ça à d'autres thématiques tout aussi importantes, comme la question de la crise dans ces anciennes cités industrielles, les malades mentaux, l'ambiance de caravanes dans lesquelles des gens vivent à l'année, ou même l'oncle alcoolique qui se révèle finalement investi d'une certaine personnalité juste avant la fin. Derf Backderf ne se prive pas de brouiller les pistes sur les personnages, certains réservant de sacrées surprises avec l'avancée du récit. Déjà Otto, dit Le Baron, puisqu'il agit d'une façon bien souvent déconcertante, mélange de jeune très banal et d'un rôle plus mature, assez lucide sur la réalité de son monde. Mais le casting n'est pas en reste et transpire les anecdotes vécues. C'est surtout une galerie de personnages étranges qui donne corps à ce récit, chacun semblant plus taré l'un que l'autre. L'intérêt principal de cette BD, pour moi, c'est l'humour. Il est assené par grandes claques dans la gueule du lecteur, avec ces moments hallucinants et surréalistes mais en même temps terriblement drôle. Je ne me suis pas remis de la session de sac sur la tête, tellement inattendue. J'ai aussi adoré l'ambiance qui s'en dégage, mélange de souvenirs de jeunesse mais aussi d'une période de nouveauté musicale qui explose les codes. C'est le début du punk rock, de l'ambiance fuck le système et des audaces sur scène. Le dessin de Backderf correspond tout à fait à ce qu'il faut attendre de ce genre de récit, avec ses personnages très longilignes et aux tronches impayables. C'est un poil moins maitrisé que ce qu'il fait dans d'autres récits du genre, mais je ne peux qu'approuver. J'aime beaucoup cet auteur, il me le rends bien volume après volume. Franchement, j'ai hâte de continuer à le lire !

26/07/2023 (modifier)
Par Cosme
Note: 4/5
Couverture de la série Olive
Olive

De la fraîcheur! Voilà ce que j’ai ressenti à la lecture de cette série. Composée de quatre album, je les ai enchaînés sans m’en rendre compte tellement j’ai été emporté dans l’histoire. Olive c’est l’histoire d’une jeune adolescente mal dans sa peau et bouc émissaire de son lycée, qui s’évade dans un monde (son monde), imaginaire, pour fuir le quotidien. Jusqu’au jour où dans le monde réel on lui impose de partager sa chambre à l’internat, et que dans Son Monde, un astronaute débarque… Commence alors une enquête où le réel et l’imaginaire s’entremêlent, qui l’emmènera au bout de l’onirisme et du monde réel. C’est la première série que je lis un album, autant pour la scénariste que pour la dessinatrice, et c’est une très belle découverte. Le scénario est vraiment bien écrit, c’est fluide, je me suis laissé prendre au jeu très facilement et à chaque fin d’album, qu’une seule envie, lire la suite!! Voir où cela allait me mener, n’arrivant pas du tout à anticiper les événements. Et je n’ai pas été déçu un seul instant. Quand aux dessins, ils collent parfaitement à l’histoire. Ils sont beaux, claire, jamais confus, on comprend bien tout ce qui ce passe, si c’est dans le monde réel ou imaginaire. Avec un vrai style graphique. Le découpage est parfaitement réalisé. Il ne manque presque rien pour que ce soit un coup de cœur. Une série parfaite pour les ados et pré ados, et qui ravira aussi les adultes qui souhaitent une lecture légère, agréable, avec une touche d’originalité, et sans grande prétention. Elle remplit parfaitement sont boulot.

21/07/2023 (modifier)
Couverture de la série Tank Girl
Tank Girl

Et ben cette BD ne fait pas l' unanimité ici... Comme je le disais dans un autre avis, l' humour c' est variable d' une personne à l' autre... Et chez moi, ça m' éclate !!! Culte !!! Du trash, de l' irrévérencieux, de l' humour pipi-caca, du politiquement incorrect et le tout servi par un dessin que je trouve excellent !!! On suit cette punkette sodomisatrice de koala en peluche à coups de banane, amatrice de bière et autres substances illégales dans une Australie post-apo, entourée d' une ribambelle de compagnons plus tarés les uns que les autres... C' est déjanté bien comme j' aime et c' est pour ça que je kiffe. Un moment de folies et politiquement incorrect, ça fait un bien fou dans notre société de plus en plus bien-pensante et paternaliste. D' ailleurs plus je vieillis, plus ça me plaît ! Même avis pour le film, c' est une bouze !!! Et idem pour la traduction qui fait perdre pour certaines vannes tout leur sens... Mais n' empêche, si tu veux du nimportnawak à la sauce Sex Pistols, fonce !!!

13/07/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Cerveaux augmentés (Humanité diminuée ?)
Cerveaux augmentés (Humanité diminuée ?)

De prime abord, il pourrait paraître surprenant de voir Thierry Murat aborder un genre auquel il ne nous a pas habitués : l’essai socio-philosophique. L’homme est plutôt coutumier de fictions intemporelles traitées sur un mode poétique, avec pour fil rouge le rapport de l’Homme à la nature. Et pourtant, à y regarder de plus près, cela s’avère plutôt logique. Le projet de cette bande dessinée est à sa seule initiative. C’est lui qui a contacté Miguel Benasayag après avoir lu son essai, lui proposant d’en faire le « prolongement graphique ». Dans son livre, Benasayag traite peu ou prou, même si son approche est beaucoup plus rationnelle, des thèmes irrigant l’œuvre de Murat, à savoir : notre lien perdu à la nature dans notre course au progrès. Plus concrètement, le philosophe essayiste nous alerte dans son ouvrage des dangers liés au rêve scientifique de concevoir le cerveau « parfait » en l’envisageant plus ou moins comme un ordinateur. A l’évidence, Thierry Murat n’est pas technophobe, mais entretient une méfiance viscérale vis-à-vis des nouvelles technologies, avec nombre de questionnements et d’inquiétudes. Le livre de Benasayag constituait pour lui l’occasion rêvée de l’exprimer, conscient qu’il n’avait pas forcément la légitimité en tant que bédéiste de produire lui-même un tel essai. Son rôle était plutôt d’en faire une adaptation, d’autant que Benasayag lui avait manifesté pleinement son enthousiasme, tout en lui conseillant d’en faire non pas une simple adaptation mais plutôt une « transduction ». Difficile de dire si Murat a respecté la consigne liée à ce terme savant (qui consisterait à coder « les informations du monde extérieur par [nos] récepteurs sensoriels » !) mais on peut au moins reconnaître qu’il s’est approprié formidablement le support d’origine. Ainsi, au fil des pages reprenant des passages du livre s’égrènent les discussions entre les deux hommes, sur un ton amical et avec une complicité qui s’est installée dès la première prise de contact. Murat ne se dépare pas de son style graphique « impressionniste », avec cette tournure sobre et un peu sombre qu’on lui connaît, faisant que l’image répond au texte sans le parasiter. Il sait également faire preuve d’humour en glissant des strips plus « cartoon » où il se met en scène avec Benasayag. Tout cela contribue à insuffler un peu de légèreté à un sujet tout de même assez ardu, si passionnant soit-il. On ne s’étendra pas sur le fond, qui concerne davantage l’ouvrage de Miguel Benasayag, mais la bande dessinée semble avoir parfaitement synthétisé son propos et permet ainsi au lecteur d’alimenter sa réflexion, sans qu’il lui soit demandé d’être érudit d’un point de vue scientifique et philosophique. Et sur ce plan, le projet est une totale réussite. Globalement, il nous invite à faire preuve de vigilance à l’égard de nos outils technologiques et de maintenir notre lien avec le vivant. Notre cerveau n’est pas une simple machine que l’on pourra déterritorialiser comme bon nous semble, mais un organe avec une « histoire vieille de sept millions d’années », tandis que les algorithmes, eux, « ont colonisé le monde entier avec une vitesse incroyable, en quinze ans à peine… » ! A défaut d’augmenter votre cerveau par des artifices en forme de miroirs aux alouettes, cet ouvrage fera sans doute carburer vos neurones, à un moment où ceux-ci sont de moins en moins sollicités par les promesses des « prothèses numériques » (Google ne nous sert-il pas déjà à pallier nos trous de mémoires ?). Si certains termes du livre peuvent paraître compliqués, il ne faudra pas s’arrêter à cela et déployer ses « capteurs sensoriels » pour en tirer la substantifique moelle qui permettra (ou pas) de « réinitialiser son propre logiciel interne » et revenir vers ce qui fait de nous des humains. « Cerveaux augmentés » n’est pas destiné à distraire, mais à communiquer des « données » nous permettant de retrouver, tant que faire se peut, notre libre arbitre dans un monde où l’on peut avoir parfois la sensation que la technologie décide à notre place. Lire ce livre passionnant, extrêmement enrichissant, nécessite certes un certain effort intellectuel, dont les intelligences artificielles « rêvent » assurément — en admettant qu’elles aient commencé à rêver — de nous délester… Une lecture brillante et indispensable, et une voie, peut-être, vers la désaccoutumance technologique et l’addiction à nos smartphones.

08/07/2023 (modifier)
Couverture de la série Watchmen
Watchmen

Je suis tombé aussi haut que notre protagoniste Le Comédien, mais heureusement pour moi, je m'en suis relevé physiquement et mentalement comme Le Hibou, qui ma procuré une impulsivité et une envie de justice à l'image de Rorschach. Ce qui m'a fait réfléchir sur des plans complexes et malsains tout comme Ozymandias, par conséquent tout cela m'a transporté dans une conscience/inconscience selon notre cher Dr Manhatthan... Moi qui partais avec un a priori mitigé par rapport aux avis de cette fiche, je me suis dit qu'après "Killing Joke" de notre cher M.Moore, ça ne pouvait qu'être bon, et bien croyez moi, c'est bien un ovni qu'il nous a accouché... Ceci grâce aux dessins de M.Gibbons et surtout nom de dieu, des couleurs sacrées de M. Higgins qui m'ont transporté dans l'ambiance des années Nanar 80 ! Pourtant je suis qu'un simple gueux des années 90, mais que j'aime la dizaine avant moi ... Ce livre sacré, est réussi pourquoi ? tout simplement parce que notre Trio était en symbiose, que dis-je, en transe... Premièrement le récit est bien découpé, ficelé, arrangé pour que tout colle et qu'ainsi notre 2e lecture nous en apprenne davantage (je ne vais pas vous faire un résumé), mais surtout bon sang de bois... Les Personnages vivent ! Ils sont tous intéressants, intrigants et attachants, avec des punchlines de dingue et des dialogues qui transpirent d'intelligence. Deuxièmement les dessins ... regardez simplement les quelques planches sur cette fiche, pas besoin d'en dire plus, enfin si ..., Les cases nom de dieu ! que j'aime ce vieux format de 9 cases par page, tout est cadré, les plans qui y sont nichés sont magnifiques, sombres, effrayants et bluffants ... Et pour finir, Troisièmement les couleurs, telles des cocktails servis en terrasse d'été, sans ordinateur, ça pète, ça vit, c'est un vrai savoir faire ... notre oeil observateur capte les moindres détails importants et impactants au récit. Pour conclure, lisez le, sinon vous passeriez à coté de quelque chose sur l'art de la BD, et comme ça ne suffisait pas, ce livre a lui-même créé sa progéniture qui se nomme Minutemen, la source des Watchmen. Profitez de votre lecture sans vous faire spolier par divers avis ici ou ailleurs, bonne lecture à toutes et à tous...

30/06/2023 (modifier)
Par AlainM
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Âge de Bronze
L'Âge de Bronze

Cette série est de loin l’une des meilleures que j’ai eu l’occasion de lire (et j’en ai pourtant lu des milliers). Je ne reviendrai pas sur ses multiples qualités très bien décrites dans les avis précédents et insisterai plutôt sur le risque que l’auteur n’arrive jamais à terminer la série. En effet, la parution de la série aux USA se fait d’abord en fascicules (« Issues ») d’une vingtaine de pages avant d’être publiés en albums. Selon l’auteur, 7 albums sont prévus soit environ 70 fascicules. Si les 31 premiers fascicules ont paru relativement rapidement (entre 1998 et 2010), les 3 suivants ont été nettement plus lents (le 32 en 2012, le 33 en 2013 et le 34 en … 2019). À ce rythme-là, le dernier fascicule a peu de chance de voir le jour. Il est à noter que les fascicules 32 à 34 n’existent qu’en anglais et que le fascicule 34 a paru en couleurs alors que tous les autres sont en noir et blanc. Un coloriste, différent de l’auteur, a commencé à colorer les premiers fascicules, ce qui montre peut-être un certain regain d’intérêt pour cette série. Mais, ne rêvons pas, cette série a très peu de chance d’arriver à son terme. Dans le fond, cela n’est pas si grave car tout le monde connaît la fin de Troie – même si, semble-t-il, Homère n'aurait pas parlé du cheval de Troie dans l’Iliade, cet épisode n'étant brièvement décrit que dans le poème suivant - à savoir dans l'Odyssée. Ce qui importe le plus dans cette série n’est pas l’action en elle-même – même si elle ne manque pas d’intérêt – mais c’est plutôt les motivations avouées et secrètes des protagonistes et les interactions entre eux. On y découvre un Ulysse certes rusé mais aussi fourbe et sans pitié, un Agamemnon jaloux de son cousin Palamède, souvent dépassé par les événements et sous la coupe d’un prêtre troyen sans scrupule, un Pâris bellâtre et lâche mais non dénué d’intelligence, un Hector admirable de droiture et de dignité mais parfois un peu naïf… Bref, les personnages ont énormément de profondeur. L’histoire est particulièrement dense et, pour bien la comprendre, il n’est pas inutile de se documenter par ailleurs (merci Wikipédia !). En effet, par exemple, pour comprendre tout le sel d’une réflexion apparemment anodine entre Aithré (servante de la fille de Priam) et Hécube (la femme de Priam), il faut à la fois avoir bien lu et retenu les chapitres précédents mais aussi avoir plus que des notions de la mythologie grecque. Eric Shanower – tout en respectant rigoureusement l’esprit de l’Iliade (à cela près qu’il en omet l’existence réelle des dieux, ce qui est prouesse !) – introduit même ça et là un peu de fantaisie quand, par exemple, il fait entonner par Achille un chant qu’Homère a écrit dans… l’Odyssée soit un épisode qui se situe après la guerre de Troie. En conclusion, cette série mériterait largement un 5/5 si elle était achevée. En l’état, je ne peux mettre qu’un 4/5.

22/06/2023 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série 13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter
13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter

Avec Eric Stalner, je n’étais pas en territoire inconnu, j’avais adoré la série La Zone. Je m’attendais donc a retrouver les sensations positives perçues précédemment. Et je vous le dis tout de go cela a été le cas ! Jonathan Lassister va - sur une seule journée - voir sa vie basculer. Il perd son travail, il se fait détrousser par un pickpocket et sa petite amie le quitte ! Désabusé il se réfugie dans un pub et c’est là qu’il rencontre monsieur Edward ! La soirée va se prolonger jusqu’au petit matin. Les pérégrinations des deux compères font que vous ne lâcherez pas cette BD ! Au fil des pages de ce thriller psychologique vous vous enfoncerez dans la nuit pour votre plus grand plaisir avec de nombreux rebondissements à la clé. Les perceptions perçues sont un régal. L’atmosphère graphique style année 60 est merveilleuse. Le trait élégant d’Eric Stalner est parfait. Peu de couleurs au final mais que c’est beau ! Les pointes rouges distillées de-ci de-là me rappellent celles de noir burlesque d’Enrico Marini. C'est génial ! Les aventures nocturnes de ce duo improbable méritent votre attention. Un peu d’actions et un zeste d’humour, voilà qui est parfait pour passer un bon moment de lecture. C’est diaboliquement efficace.

18/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Sarcophage des âmes
Le Sarcophage des âmes

Les auteurs ont attiré mon attention. Le titre moins : les histoires fantastiques n'ont pas vraiment ma préférence. La première image m'a intrigué: Salem, décor fin XIXième siècle? Comme dans les fameuses histoires des sorcières? Dès les premières pages, on retrouve (revoit?) l'émeute populaire contre la sorcellerie, le feu, le juge dépassé par les événements, la haute dame intolérante, etc… On est vraiment dans Salem, pardon, Shaalem, avec une histoire du même genre, mais racontée d'une façon différente, avec la bouteille de "Rhum Letendre" dans le coin. Puis viens la page 30: le train Brostown-Shaalem nous rappelle que Salem est situé non loin de Boston et donc, nous confirme ainsi notre première impression! Et l'histoire continue, me passionnant de plus en plus pour cette jeune bonne sorcière qui se bat toute seule, avec ses deux amis, contre cette mouvance des méchantes sorcières. Pour la galerie, il y a même un Magasin général à demi montré, quelque part…! Et c'est bel et bien une histoire de sorcières, le groupe des méchantes contre une toute petite bonne sorcière, rejetée des siens, on ne sait pourquoi, avec ses deux amis, aussi marginaux dans leur société et qui finissent quand même par gagner dans cette histoire. Et quelle histoire! Et qui, de plus, se déroule dans un décor archi-connu, mais montré d'une façon tellement différente! Et qui nous laisse sur notre faim… Pourquoi cette jeune bonne sorcière avait-elle été rejetée? Est-ce vraiment la fin des méchantes sorcières? Et ce corbeau noir, que l'on voit à la fin de l'histoire, il vient faire quoi, là-dedans? Et pourquoi, à la dernière image, nous renvoit-on en Transylvanie, patrie de la sorcellerie? Et surtout… pourquoi ce point d'interrogation, juste après le mot "fin?" ? Vivement le tome 2 du Sarcophage des âmes!

06/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Bertille & Bertille
Bertille & Bertille

Un polar bien ancré dans l’histoire des années 1920, une touche de fantastique comme fil rouge (ou boule rouge en fait !) : j’ai trouvé cette lecture très agréable. Pourtant, comme Mac Arthur, je reconnais que Stalner n’a pas créé quelque chose de révolutionnaire, avec ses deux personnages principaux que tout semble opposer (un vieux flic bourru qui n’aime pas qu’on lui fasse à l’envers et une très jeune aristocrate émancipée et énervante), mais dont on devine rapidement qu’ils vont finir par bien s’entendre. De la même manière l’intrigue purement politico-policière sent le déjà-vu. Mais voilà, avec quelques ingrédients simples et sans faire de folie, Stalner a su développer une histoire des plus plaisantes. La narration est très fluide et agréable, les dialogues sont bien construits (le flic s’en sort mieux dans ce domaine d’ailleurs). Ce qui bonifie clairement l’ensemble, c’est tout d’abord le dessin, que j’ai trouvé chouette. Et surtout la colorisation, très grisâtre, avec de petites touches de rouge de plus en plus présentes : le rendu est vraiment très sympathique. Ensuite, la présence du fantastique, avec cette boule venue d’on ne sait où, donne des petites touches absurdes, parfois loufoques – y compris lorsqu’elle semble annoncer un drame. Je n’ai personnellement pas été frustré de ne pas en savoir plus sur elle. De toute façon, je pense qu’une « explication », un retour du rationnel, auraient été forcément décevants, je préfère rester sur cette fin, qui laisse le mystère et un peu de poésie flotter dans l’air, comme dans la dernière case. D’autres albums peuvent être envisageables. Je ne sais si c’est une bonne idée, la magie, l’équilibre fragile de celui-ci risquant de ne pas résister à des redites. En tout cas si une suite parait, j’irais certainement vérifier si j’ai eu tort de la craindre. Un album surprenant et fort recommandable en tout cas.

29/05/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Shangri-La
Shangri-La

Quand l'Homme veut devenir Dieu, il ne peut que se brûler les ailes. Après avoir découvert Mathieu Bablet avec Adrastée et la mythologie, voici un space opéra qui fera date dans le domaine de la science-fiction. Un récit qui sur le fond reste classique mais qui a su maintenir mon intérêt de la première à la dernière page. Une narration maîtrisée qui visite le racisme avec les animoïdes et la publicité très sexualisée. Une dystopie réaliste qui fait réfléchir sur l'intérêt de protéger notre belle planète. Une relecture toujours aussi jouissive. Parlons du dessin maintenant, là où il fera consensus, c'est dans les décors, on est véritablement plongé dans l'espace, dans ce grand vide. Bablet utilise un appareillage numérique pour les couleurs et ainsi reproduire un effet photographique du plus bel effet. Bluffant ! Son trait précis, minutieux et détaillé pour la représentation de la station orbitale apporte du réalisme au récit. Remarquable ! Par contre, là où son dessin fera débat c'est sur les personnages aux visages disgracieux et aux petits "pieds bandés" issus d'un Japon d'un autre temps. Alors oui, cela ne permet pas toujours de différencier les personnages, il faut rester concentré, mais ce petit effort en vaut la peine. Je suis fan du style Bablet. Toujours coup de cœur.

28/05/2023 (modifier)