Les derniers avis (31 avis)

Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Les Passagers du vent
Les Passagers du vent

C'est le titre, Les passagers du vent, qui m'a attiré, sans parler des trois mâts. J'ai aimé entre autre l'histoire, les personnages, surtout féminins, et les navires bordés de vent, les gens du peuple et les dominants qui tout en entrant en résonnance avec des thématiques modernes ne tombaient pas dans le crime capital de l'anachronisme ! J'avoue que j'ai moins apprécié la suite américaine et française, sans doute parce que je me trouvais en manque d'horizon maritime. Malgré la fille petite-fille d'Isa, qui a eu le bon goût de me surprendre en n'étant pas aussi libérale que sa grand-mère, et ce n'est rien de le dire pour une esclavagiste. A ce propos, les Noirs, libres ou esclaves, ne versent pas dans la caricature, et en fait, personne, dans cette série, ce qui donne un peu d'air frais en plus de celui porté par l'aventure. A noter des couleurs véritablement belles. Je ne dirais j'espère jamais qu'il faut avoir lu une œuvre vu qu'heureusement il y en a tant d'excellentes que chacun peut trouver son bonheur dans certaines dont on peut présumer qu'elles traverseront le temps. Mais si on veut sentir le vent, enfin, au début, l'air salin et le reste, on ne sera pas déçu. Alors…

29/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Mujina into the deep
Mujina into the deep

Avec Mujina into the Deep, Inio Asano revient en force avec un manga aussi fascinant que dérangeant. On retrouve tout ce qui fait sa patte : un dessin hyper réaliste, des personnages torturés et un univers qui met mal à l’aise autant qu’il captive. L’histoire se déroule dans un Japon dystopique où certaines personnes renoncent à leurs droits pour devenir des « mujina », des exclus vivant en marge de la société. Rien que cette idée suffit à intriguer, et Asano la développe avec son regard à la fois cru et profondément humain. Ce premier tome pose les bases d’un monde dur et désenchanté, avec des personnages déjà très marquants : Ubume, la tueuse froide, Juno, la jeune fugueuse, et Terumi, un homme brisé par la vie. On sent qu’Asano veut parler d’isolement, de contrôle social, mais aussi de ce qu’il reste d’humain quand on a tout perdu. C’est parfois confus, mais c’est aussi ce qui fait son charme : on avance sans tout comprendre, happé par l’atmosphère. Je préfère prévenir : Mujina into the Deep n’est clairement pas pour tout le monde. Le manga contient plusieurs scènes érotiques explicites et de la violence, parfois assez crue. Ça rend la lecture inconfortable, mais on a l’habitude avec cet auteur. On est loin du divertissement classique : Asano explore les recoins les plus sombres de la société et de la psychologie humaine. En refermant ce premier tome, j’étais un peu sonné. C’est beau, dur, parfois dérangeant, mais surtout incroyablement sincère. Mujina into the Deep promet une œuvre aussi troublante que passionnante à condition d’être prêt à plonger dans ses profondeurs. Difficile de juger une oeuvre avec un seul tome d’une série en cours de parution, mais j’ai bien aimé ce début et j’ai hâte de lire la suite donc 4/5 pour l’instant en tout cas.

29/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Chant de nos pas
Le Chant de nos pas

Bon, eh bien me voilà confortée dans mon appréciation de l'auteur-ice ! Pas que ses créations soient parfaites, pas que je sois complètement chamboulée à la fermeture de ses albums, mais j'avoue être touchée, sincèrement touchée, à chaque fin de lecture. Ce sont des récits simples mais touchants, au message doux et optimiste quant à l'avenir de la jeunesse. Ici, comme souvent avec K. O'Neill j'ai l'impression, il est question du rapport que l'on a avec les autres. Non seulement il est question de vie en communauté et de la peur de la place que l'on y prend/que l'on aimerait y prendre, mais il est également question d'amour propre et d'épanouissement, un rappel qu'il faut savoir s'aimer soi-même pour pouvoir s'épanouir en société. Le message de fin de Léone le résume bien : "Certaines personnes ne te verront jamais comme tu veux être vu, t'sais ? J'crois qu'il vaut mieux te plaire à toi-même d'abord, et ceux qui t'aiment le verront." Rowan et Léone, nos deux protagonistes, se cherchent, cherchent une place dans leur société. Rowan veut devenir ranger, un-e gardien-ne de la région chargé-e de protéger les population, mais cherche surtout à savoir qui iel est, à l'exprimer aux autres ; Léone est rêveur, timide, souhaite secrètement partager son monde par la musique mais craint le regard des autres. Par un coup du sort iels se rencontrent, se comprennent sans même le réaliser au début et vont se pousser l'un-e et l'autre à s'ouvrir au monde et s'affirmer un peu plus. Rowan, même lorsqu'iel critique l'apparente fainéantise de Léone, ne se moque jamais de lui, et Léone, même lorsqu'il semble désinvolte et tête en l'air, observe et supporte émotionnellement Rowan, l'aidant à enfin à s'affirmer quant à son identité. Le dessin de Kay O'Neill est, comme toujours, très beau. En tout cas il me plait. Qu'il s'agisse de son trait ou de ses couleurs, de ses récits positifs ou de ses personnages aux bouilles expressives, tout me parait si doux. J'ai envie de me blottir sous la couette avec un chocolat chaud. Nul doute que le travail graphique joue beaucoup dans mon appréciation de ses récits, sans doute serais-je moins dithyrambique sans cela. Mais bon, la bande-dessinée est également un art graphique et la forme joue aussi un rôle important dans la qualité d'une œuvre ! Ça me fait presque bizarre de donner un coup de cœur à cet album, après tout La Gardienne des Papillons lu hier soir à peine avait déjà su m'attendrir suffisament pour le valoir et je n'ai pas envie de diminuer la valeur de cette unité de mesure en l'utilisant à tout va, mais je me dois d'être honnête avec mon ressenti : les deux albums, bien que différents, ont su tous deux me toucher par leur message simple sur l'acceptation de soi et l'épanouissement personnel et sur le travail graphique mignon comme tout de l'auteur-ice. Je suis peut être trop dithyrambique, trop positive lorsqu'il est question de ce genre de petits récits rêveurs et positifs comparée à d'autres aviseur-euse-s du site, mais voilà : je suis un cœur d'artichaut. Et puis les coup de cœur n'ont jamais eu à être objectifs ! Coup de cœur. (Note réelle 3,5)

28/10/2025 (modifier)
Couverture de la série La Gardienne des Papillons
La Gardienne des Papillons

Voilà ! C'est ce genre de petits récits pleins de poésie et au dessin si doux auquel je m'attendais lorsque je me suis essayée aux créations de cet-te auteur-ice ! Il s'agit ici d'un parcours initiatique, de la maturation d'une jeune protagoniste devant apprendre de ses erreurs, devant apprendre à voir au-delà de ses craintes et à parler avec les autres. C'est un joli petit récit, simple dans sa forme et touchant dans son fond. Il est question d'isolement (symbolisé par le désert et le métier solitaire de gardien-ne, mais aussi par la séparation des villages diurne et nocturne), de contact humain (que l'on désire mais que l'on a parfois du mal à obtenir), de peur (symbolisée par la nuit noire), d'espoir (symbolisé par ces papillons que l'on doit guider dans l'obscurité), d'envie d'expérimenter et de découvrir ce qui nous est d'apparence inaccessible (symbolisé par les rêves et peurs de notre protagoniste mais également par la légende de Lioka) et du poids des responsabilités. Les thèmes abordés me parlent et sont suffisamment bien traités ici pour que l'album fasse mouche chez moi. J'aime particulièrement le fait que cette petite communauté semble si idyllique : la population est hétéroclite (divers âges et espèces cohabitent et travaillent ensemble pour le bien être de tous-tes), l'amour et l'affection n'ont aucune barrière sociétale liée au genre des individus, dès lors qu'une personne semble se refermer sur elle-même ou souffrir en silence on essaye de l'aider comme on peut... Bref, il se dégage de ce joli petit village un optimisme et une positivité qui ont su redonner le sourire à l'aigrie semi-misanthrope que je suis. Ce qui a surtout su me toucher dans cet album, au delà du caractère épanouissant du récit, c'est la patte graphique de l'auteur-ice. J'aime son trait crayonné, ses couleurs douces et apaisantes, je trouve son style vraiment beau. Et au delà de ses simples capacités techniques, j'apprécie ses choix esthétiques. Cette culture du désert, ces personnages aux formes animalières, ces jolies légendes et traditions qui donnent du corps à ce monde, cette magnifique idée esthétique d'avoir choisi de représenter en personnage principale une apprentie gardienne/bergère de papillon de nuit, guidant les lumières animées dans la nuit pour assurer la prospérité de son village, tout ça forme un tout si joli, si doux, si poétique, si... mignon ! Oui, c'est mignon comme tout. C'est le genre de récit d'apparence simple mais au dessin si beau qui fait vibrer et fondre mon petit cœur émotif. Le dessin est beau, travaillé même, la symbolique de la lumière et de l'obscurité me parle beaucoup, la culture créée ici est magique (dans tous les sens du terme), que dire de plus si ce n'est que j'ai eu un p'tit coup de cœur (émotive que je suis). (Note réelle 3,5)

28/10/2025 (modifier)
Par Brodeck
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Soli Deo Gloria
Soli Deo Gloria

Avec Soli Deo Gloria, nous avons à mon sens l'album de l'année, avec une qualité d'écriture rarement vue et un dessin prodigieux. Oui, l'histoire est classique, elle commence dans une forêt sombre et inquiétante avec un noir et blanc magistral qui convoque d'emblée nos peurs enfantines, mais débutée comme un conte des frères Grimm illustré à la façon des graveurs du XIXème siècle, elle prend ensuite des accents tragiques qui rappellent l'intensité dramatique d'une oeuvre à la Milos Forman (et son remarquable personnage de Salieri notamment). La symphonie entre l'écriture ciselée de Deveney et le dessin impressionnant d'E. Cour est parfaite ici. Deveney tisse son histoire avec une grande précision à la manière des entrelacs colorés du dessinateur qui rendent les notes musicales audibles et vibrantes. Ce récit fluide aux personnages réellement incarnés, aux paysages variés et somptueux, propose une réflexion très intéressante sur le génie créateur : l'artiste doit-il rendre des comptes ou revendiquer sa force créatrice pour lui seul au risque d'être écrasé, consumé par son propre talent ? S'il doit rendre des comptes, est-ce seulement à Dieu ? Des êtres humains n'ont-ils pas poli ce talent brut ? La recherche du geste créateur pur, parfait, peut-elle s'accompagner d'une quête de sagesse et d'humilité ou doit-elle s'accommoder des éclats, de l'orgueil de l'artiste génial ? Replacé dans le contexte, dans une époque rigoriste où chacun est tenu de respecter son rang et de rester à sa place, ce questionnement spirituel qu'illustre la trajectoire d'Hans et Helma est très beau je trouve. Alors, oui, pour moi, " Soli Deo Gloria " a la beauté et l'éclat d'un grand classique et ce n'est absolument pas péjoratif.

28/10/2025 (modifier)
Couverture de la série The Private Eye
The Private Eye

J’ai découvert The Private Eye grâce à la nouvelle édition sortie le 17 octobre 2025, accompagnée d’un fourreau. C’est une superbe occasion de plonger dans ce classique de Brian K. Vaughan et Marcos Martín. L’univers est fascinant : un futur où Internet a disparu, et où la vie privée est devenue une obsession. Dans ce monde post-numérique, tout le monde porte un masque pour cacher son identité, ce qui donne un ton à la fois ironique et inquiétant au récit. Le format à l’italienne est un vrai plus : il met en valeur la mise en page audacieuse et les couleurs éclatantes de Marcos Martín, tout en donnant une sensation de fluidité et de cinéma. C’est rare dans les comics, et ça rend la lecture encore plus immersive. En résumé : un polar de science-fiction brillant, au propos visionnaire et à la direction artistique exceptionnelle

28/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Beastars
Beastars

Idée formidable, formidablement bien menée. Est-ce exprès ou non ? Le trais un peu doux, dynamique mais avec une certaine retenue me fait penser à l'incertitude régnant entre les personnages. Compassion pour les herbivores risquant d'être mangé, mais tout autant pour les carnis devant lutter constamment contre leur nature ! Série où d'un côté on s'identifie à des animaux, et où c'est la culture, la solution, savoir comment ne pas se laisser aller à sa nature ? Il y a les carni mangeant des œufs ou des insectes, et une sorte de priorité donnée aux herbis suscitant un certains ressentiment chez les carnis, d'autant que certains herbis ne se gênent pas pour prendre les carnis de haut à cause de leur nature prédatrice perturbant parfois la société par des crimes retentissant, ou s'exprimant plus discrètement dans le marché noir. Si tous les personnages sont intéressants, il faut noter le Cerf, le Loup et la Lapine petite amie du loup.

27/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Macbeth (Brizzi)
Macbeth (Brizzi)

Bon, je ne connaissais pas ce duo d'artistes, je n'ai jamais lu aucune de leurs oeuvres, et pourtant les astres se sont alignés, très récemment, pour que je m'y penche. Quai des Bulles 2025, mon père me mentionne en passant entre deux marées humaines qu'il aurait aperçu Brizzi en train de faire des dédicaces quelques stands plus loin. Le nom ne me dit rien, j'ai déjà fait la queue pour quelques dédicaces m'intéressant et mon porte-monnaie me fait la gueule suite à tous mes achats, je n'y prête donc pas vraiment attention. Pourtant, miracle, coup du sort, je tombe sur cette couverture. Une Lady Macbeth au visage fantômatique, dans un dessin crayonné des plus magnifiques, se tient devant moi. Le dessin est saisissant, l'expression de son visage est magnifique et terrifiant en même temps, je me revois immédiatement relire Macbeth lors de ma fin d'adolescence et me rappelle avec plaisir toute la puissance de cette histoire. Ni une, ni deux, j'ai acheté l'album (au diable mes économies). Si j'ai craqué, c'est avant tout pour l'oeuvre d'origine. Macbeth est une pièce mythique, non seulement parce que réputée immontable (de par sa complexité) mais également car son récit est à la fois simple et finement construit. Comme souvent chez Shakespeare, il est question de pouvoir, de mort, de mort pour le pouvoir et surtout d'une bonne couche d'ironie tragique. Les époux Macbeth, dans leur soif de pouvoir, font couler le sang à ne plus savoir s'arrêter, à ne plus pouvoir cesser de voir ce maudit liquide écarlate partout où iels passent. C'est une histoire sur l'ambition dévorante, les consciences maudites suite à des actes ignobles et surtout sur une lente descente en enfer. Mais surtout, c'est une histoire de sorcières. Si la pièce m'avait tant marquée depuis ma lecture, au delà de sa dimension tragique, c'est le rôle on ne peut plus marquant de ce groupe de sorcières qui, par leurs mots toujours si minutieusement choisis, manipulent les fils du destin et poussent chacun des personnages vers un destin funeste qu'elles leur ont choisi. À chacune de leurs rencontres (oui, dans l'album il n'y en a que deux mais je crois vaguement me souvenir d'une troisième) elles prononcent le moindre de leurs mots avec une maîtrise glaçante de la situation. Dépendant de qui est présent ou non, de ce qu'ont déjà fait les personnages ou non, elles ne révèleront pas les mêmes choses. Elles poussent par leurs prophéties macabres les époux Macbeth à commettre l'irréparable. Et pourtant rien ne les forçaient vraiment à tuer le roi ou à déclarer la guerre, rien ne les empêchait d'ignorer cette prophétie. Si les sorcières sont les metteuses en scène de ce récit macabre, les Macbeth sont les acteur-ice-s, celleux qui font l'action, celleux qui choisissent, et malheureusement iels ne parviennent pas à sortir de la trame dans laquelle iels se sont engouffrés. Mais trêve de louanges pour l'oeuvre d'origine, il est question ici d'adaptation. Le théâtre étant un art corporel, vivant, la plus grande prouesse à mes yeux de cet album c'est à quel point les deux auteurs sont parvenus à retransmettre cette vie par le dessin. Qu'il s'agisse des visages, de ces expressions saisissantes qui m'ont frappée dès la couverture, qu'il s'agisse de ces décors pleins de détails, de ce travail magnifique des ombrages et cette retranscription très jolie des paysages écossais, chacune des illustrations m'a paru valoir que je m'arrête quelques minutes pour l'étudier. Vraiment, le travail graphique des deux auteurs est une pépite. Je ne les connaissais pas avant mais je vais dès à présent garder leur nom en tête. J'ai particulièrement aimé les moments de visions. Qu'il s'agisse des hallucinations des époux lorsque ceux-ci sombrent dans la folie ou bien des invocations fantômatiques des sorcières, ces brèves apparitions de variations de rouge et d'orange, rappelant le sang, rappelant la colère des morts, créent à chaque fois des moments saisissants. Un défaut cependant (oui, toute dithyrambique que je suis je n'en reste pas moins une conne aigrie) : le tour m'a semblé un tantinet trop rapide. Oui, avec une telle qualité graphique je sonne sans doute comme une enfant pourrie gâtée si je dit qu'ils "auraient quand-même pu en faire un peu plus", mais je n'aurais pas dit non à ce que l'on s'arrête davantage sur certains passages, que l'on n'iconise pas plus que ça certains moments pourtant légendaires (le monologue final de Lady Macbeth pour ne citer que le plus connu). Certains événements s'enchaînent un peu vite et je ne sais pas si des lecteur-ice-s ne connaissant pas antérieurement la pièce comprendront certaines subtilités du texte (comme le fait que la descendance de Banquo deviendra la nouvelle lignée royale alors que son fils ne termine pas couronné). Un petit défaut, une infime complainte aux yeux de certain-e-s, mais j'avoue qu'avec une forme si magnifique cette petite craquelure sur le fond me parait bien dommage. Mais ce défaut mis à part, l'oeuvre reste finement travaillée. Pas loin de valoir la note maximale dans mon cœur, même. Non, vraiment, je ne regrette pas mon achat.

27/10/2025 (modifier)
Par Cidtheo
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Philosophe, le Chien et le Mariage
La Philosophe, le Chien et le Mariage

Le dessin très épuré, quasi comique de la couverture a tout de suite attiré mon regard. Le sujet, puis le feuillage ensuite, m'ont convaincu d'acquérir cet ouvrage et je ne le regrette pas. C'est frais, c'est clair, c'est édifiant (dans le sens premier du terme). On en apprend beaucoup sur cette jeune Hipparchia, issue d'une famille de riches marchands de Maroneia, qui est promise au mariage. Sur sa vie, ses questions, ses combats, ses désirs. On sent, et elle l'explique très bien en fin de volume, que les 5 ans de recherche de l'autrice n'ont pas été menées en vain. J'ai dévoré cette bd en moins d'une heure et je compte bien y revenir dans quelques jours pour en savourer la sagesse. Cela m'a replongé dans mes lectures adolescentes -tardives- (Sénèque, Platon, Épictète, Aristote et consorts). Mais cela serait minimiser la portée de cette bd que de la résumer à un traité de philosophie ou à un recueil de pensées. Sous nos yeux se déroule la vie d'Hipparchia avec ses échos modernes, ses interrogations et ses réflexions intemporelles (n'est-ce pas la force de la philosophie antique ?). Un véritable coup de coeur pour un sujet encore trop peu répandu : "les femmes remarquables" (bon, j'exagère, ça avance mais beaucoup d'entre elles mériteraient une plus grande visibilité).

27/10/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Dr. Brain
Dr. Brain

Voilà un des derniers nés de la collection KBooks de chez Delcourt, et ma foi, c'est une très bonne surprise ! Je ne m'attendais en effet pas du tout à ça ! Mais la surprise va dans le bon sens. En effet, on a ici un thriller qui oscille entre fantastique et science-fiction pour un public plus adulte qu'ado. J'ai même pensé en recevant l'album qu'il s'agissait d'un comics ; d'une part par son format (172 x 224) et sa pagination (487 pages !) mais également par son graphisme, complètement inattendu pour une oeuvre coréenne (tout du moins ce que j'en connais). Ce "petit pavé" réalisé par Jacga Hong tant pour le dessin que pour le scénario, nous raconte le récit du jeune Sewon. Élevé par sa mère, le jeune garçon développe des troubles qui conduisent sa mère à l'emmener faire des examens ; c'est en sortant de ces derniers que la mère meurt et que le destin de Sewon bascule... Il va alors tout faire pour devenir neurochirurgien. Et c'est 20 ans plus tard que son diplôme en poche, il mène ses recherches pour réussir à lire les souvenirs des morts grâce à une de ses inventions. Le récit commence vraiment et nous plonge dans un thriller haletant où se mêlent et se perdent rêve et réalité. Découpé en 31 chapitres, les presque 500 pages de cet album se lisent sans aucun mal ; on est vite captivé par l'histoire et les mystères qui jalonnent ce thriller. Le dessin très contrasté et minimaliste de Jacga Hong surprend au début mais colle parfaitement à la personnalité assez rigide de notre personnage principal. Les planches sont juste rehaussées de couleurs franches que l'auteur travaille en dégradés. Chaque planche se retrouve ainsi épurée et donne à l'ensemble une narration fluide et addictive. Une très bonne surprise que cet album, qui me confirme qu'on trouve toujours quelques belles pépites pas forcément attendues dans certaines collections ! *** Tome 2 *** Après la très bonne surprise du premier tome, j'étais curieux de voir comment allait repartir cette série. Et j'avoue que notre auteur, Jacga Hong est loin de manquer de ressources ! Avec cette "saison 2", nous voilà embarqué dans une scénario un brin alambiqué mais pour le coup original. Comme nos protagonistes, on se fait balader de chapitre en chapitre pour identifier le "chef" de cette mystérieuse organisation criminelle. On retrouve Sewon au centre de cette enquête complexe et dangereuse ; personnellement impliqué, il ne va pas s'en sortir indemne, son entourage non plus. C'est rude, les personnages sont intéressants et bien campés, tissant ce scénario qui nous mène par le bout du nez de bout en bout : une saison 2 qui décoiffe.

06/12/2023 (MAJ le 27/10/2025) (modifier)