Les derniers avis (147 avis)

Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série Le Baiser de l'Orchidée
Le Baiser de l'Orchidée

Tout à fait le style pur polar américain des années 50. Un album à mon avis qui se veut hommage à tous les clichés du genre. Le flic et le privé, amis mais concurrents, la jolie voleuse insaisissable, l’homme d’affaire véreux et méprisable, et le cadre des belles propriétés de Floride… La trame est à la fois classique mais amène aussi sa petite touche personnelle. Je ne suis pas spécialement friande d’histoires policières mais ça se laisse lire plutôt pas mal, même s’il y a des facilités scénaristiques évidentes. Le dessin y fait beaucoup, j’aime bien quand le style retranscrit l’ambiance d’un récit. Juste peut-être des visages un peu stéréotypés, en particulier les deux enquêteurs beaux gosses qu’il n’est pas aisé de différentier. Une seule lecture me suffira pour ma part, sinon pour les amateurs de polars d’époque.

02/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série TMLP (Ta mère la pute)
TMLP (Ta mère la pute)

TMLP est un album souple assez peu épais qui se lit relativement rapidement et donne l'impression d'être assez superficiel, se contentant de raconter assez subrepticement des anecdotes d'une cité de banlieue pauvre et de la vie des jeunes qui y trainaient au début des années 80. Le trait du dessin est lâché et les couleurs se contentent de deux ou trois teintes grises ou sépia. On suit des jeunes d'un peu loin, sans vraiment qu'il nous soit donné de savoir qui est qui et quelles sont leurs histoires en dehors de ces quelques scènes d'extérieur et de groupe qu'il nous est donné de voir. Bref tout cela ne paie pas de mine a priori. Et pourtant, avec ces quelques scènes seulement, l'auteur a réussi à instaurer une ambiance et à me rendre attachants au bout du compte des gamins que je ne connaissais pas. Et grâce à sa mise en scène pourtant si simple, j'ai presque eu la gorge nouée pour le héros et narrateur à la toute fin de l'album, quand il reçoit cette fameuse cassette qui en si peu de mots veut en dire autant. Bref, bien que cette BD se lise vite, elle réussit à se rendre touchante.

02/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Yasei no Last Boss
Yasei no Last Boss

Yasei no Last Boss est un isekai, l'un de ces mangas devenus très populaires ces dernières années où un héros est transporté dans un nouveau monde, la plupart du temps un monde de fantasy, éventuellement issu d'un jeu vidéo, où il va pouvoir vivre une nouvelle vie en bénéficiant des souvenirs et connaissances de sa vie d'avant. Ici, il s'agit d'un joueur professionnel de jeu vidéo qui s réincarne dans le monde ce jeu, prenant le corps de son personnage, une guerrière magicienne ultra puissante. La base de ce concept est devenue presque éculée de nos jours. L'intrigue ressemble ici par exemple fortement à celle de In the land of leadale sorti il y a peu de temps. Là aussi on y suit un personnage dont la puissance dépasse de loin la moyenne de son monde et qui revient dans l'univers d'un jeu vidéo des siècles après sa disparition pour y découvrir ce qu'il s'est passé entretemps et reprendre ses marques. Les isekai fonctionnent sur la base du fantasme, le fantasme de puissance et de pouvoir prendre sa revanche sur la vie réelle en incarnant un personnage neuf et bien plus fort dans un autre univers. C'est souvent réjouissant et ça marche bien dans Yasei no Last Boss. La magicienne dans laquelle le héros s'est incarné est super forte sans que ça tourne à l'ennui : elle domine sa force, agit avec subtilité et survole pour de bon les dangers d'un monde dont elle était autrefois la dictatrice absolue. C'est plaisant de la suivre, elle et celui qui a pris possession d'elle. Graphiquement, c'est aussi du bon boulot, avec un dessin soigné et des personnages réussis. On regrettera toutefois les scènes de combat magiques qui sont souvent confuses et difficiles à suivre. Pour le reste, c'est plutôt réussi. Honnêtement, nous ne sommes pas ici dans une intrigue follement originale ni un scénario vraiment profond. Mais la lecture est agréable quoiqu'elle tende un peu à se tasser au fil des tomes alors qu'au contraire les personnages et compagnons du héros/héroïne se font de plus en plus nombreux et que l'on sent que l'auteur n'a pas d'idées vraiment originales pour les mettre en scène. En toile de fond, il y a le mystère sur les motivations de la déesse et celles de la vraie Luphas que le héros incarne sans tout savoir d'elle. Mais cette part de l'intrigue peine à vraiment captiver le lecteur car elle est trop lente à se développer. Cela reste un bon divertissement mais il y a de meilleurs isekai.

13/07/2022 (MAJ le 02/04/2024) (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Testosterror
Testosterror

3.5 Une satire féroce et hilarante de Luz qui a su garder les esprits de Fluide Glacial et Charlie Hebdo. On y retrouve le virilisme de Pascal Brutal de Riad Satouf, les énormités des beaufs de Cabu, les colorisations de Vuillemin et bien sûr l'humour de Luz qui n'oublie jamais de glisser l'actualité dans le récit, comme la guerre en Ukraine par exemple. Les mecs y sont décrits à la tronçonneuse mais tout le monde y reconnaitra forcément quelqu'un de sont entourage proche ou moins proche. Les discussions autour du barbeuq', les fans de bricolage (CéBé s'étonnant que son pote n'a pas de ponceuse dans son atelier :) "tu ne ponces pas?"), les épouses obéissant aux diktats sans de remise en question, les mugs ringards de Gifi... un vrai inventaire à la Prévert de la beauferie dans toute sa splendeur. C'est méchant mais beaucoup de personnages en deviennent touchants: l'actualité déversée en continu, le train-train quotidien, l'entourage... finalement beaucoup sont victimes inconscientes d'un système qui veut maintenir le statu quo. L'histoire part dans tous les sens mais la trame est parfaitement compréhensible et les dialogues sont à se rouler, des dizaines de répliques pourraient devenir cultes (je n'en citerai pas pour vous laisser la fraîcheur de la surprise (hormis celle citée plus haut, désolé)). Le dessin, on aime ou on aime pas: c'est coloré à mort, surchargé de détail, encadré de noir. Ca tombe bien, j'aime. Et les émotions sont rès bien rendues sur les visages de ces pauvres barjos. Un bémol concernant l'épaisseur du pavé: 300 pages, c'est beaucoup pour une histoire qui ne s'y prête pas trop. Un risque que certains lecteurs lâcheront l'affaire dans le premier quart.

02/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Nos cœurs tordus
Nos cœurs tordus

A priori cette série avait tout pour me séduire. En effet je suis intervenu auprès d'enfants de CLIS (primaire) et j'en ai gardé un souvenir ému. La thématique est noble et pas très simple à traiter en BD. En effet le handicap n'est pas forcément très spectaculaire. Les pathologies sont souvent internes et la vie d'une classe avec des élèves aux pathologies différentes se fait de petites choses qui permettent aux enfants de se sentir mieux dans leur environnement. Si un roman peut travailler sur la profondeur des sentiments, la BD a besoin d'un autre dynamisme pas forcément en adéquation avec la répétitivité et l'intériorité du handicap surtout chez des enfants. Pour contourner l'obstacle les auteurs affublent Vlad d'une personnalité très extravertie à la limite si on ne considère pas son handicap (traiter le principal de "con" devant une AVS). Je trouve donc que les auteurs jouent sur une ambiguïté. De plus les auteurs passent à côté de la vie de classe pour se rabattre sur des thèmes assez classiques de concours périscolaire et évidemment d'histoire d'amour et de flirt. Bien sûr cette problématique de l'amour est centrale chez des personnes handicapées puisque cela renvoie à l'image de soi. Mais ici l'auteure traite le sujet d'une façon un peu trop fleur bleue à mon goût. Toutefois je reconnais que je ne suis pas le destinataire premier de la série et que le schéma résolument optimiste et dynamique convient très bien à un public jeune. De toute façon, malgré mes réserves de vieillard grincheux, la thématique est suffisamment intéressante pour suivre la série. Le graphisme de Javi Rey colle parfaitement avec la fraicheur de l'esprit de la série. Les personnages sont tous attachants avec une diversité qui correspond de plus en plus à notre réalité scolaire contemporaine. Une lecture ado plaisante qui permet de se familiariser avec le handicap.

02/04/2024 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Le Local
Le Local

J'attendais beaucoup de cette BD rock'n'roll, mais reste sur ma faim. Le rock est présent visuellement, mais n'imprime pas les mémoires ni ne conduit le récit. Il n'est finalement qu'un arrière plan, un moyen de décrire les mésaventures de ces jeunes prolos, leur relation à l'avenir, aux parents, à l'argent. Et comme souvent, Gipi évoque par un personnage le passé fasciste italien, mais avec une mansuétude pardonnant trop aisément la coupable naïveté du fautif, et la décevante résignation des comparses. Je n'ai pas encore lu la BD de Gipi qui saura élever son récit et dépasser la trop facile description subjective de ses personnages que la société italienne a transformé en victimes. Cela demeure intéressant, parfois impressionnant, un peu vain aussi car sans tragique, malgré des sujets bien sentis.

02/04/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Folklords
Folklords

La couverture a attiré mon attention et j'ai trouvé que c'était pas mal même si j'ai été un peu déçu durant ma lecture. En effet, pendant un moment je pensais mettre 4 étoiles, mais au final je mets 3 étoiles. Après un bon départ qui présentait un univers intéressant et des personnages attachants, j'ai trouvé que le rythme dans les deux derniers chapitres allaient trop vite et avec tellement de retournement de situations que cela avait fini par enlever de la crédibilité au récit. De plus, l'univers est au final survolée et clairement il doit avoir une suite sauf que rien n'est sortit depuis aux États-Unis depuis 2020 et que pire la fiche Wikipédia indique que c'était une mini-série, je pense que c'est un peu mort pour une suite. Donc du coup pour le moment au lieu d'avoir une introduction qui donne envie de lire la suite, on a une série qui se termine en queue de poisson. Le dessin est sympathique.

01/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Voleuse
Voleuse

L'avis précédent résume assez bien le mien. Parfois certaines bd fonctionnent pour les ados et tout autant pour les adultes. Voici une bd qui je pense est mieux à lire en tant qu'ado et qui pour un adulte ne passe pas comme elle doit passer pour un ado. C'est bien fait, c'est fluide et très sympa. En revanche il y a un côté un peu "cucul" qui à mon sens va bloquer un peu l'adulte que vous êtes (même si vous avez une âme d'enfant ou d'ado). Cependant c'est agréable à lire, le dessin est souple et j'aime beaucoup la mise en page et la colorisation. Pas franchement bien mais franchement pas mal ! (et donc 3 étoiles)

01/04/2024 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Une pour toutes
Une pour toutes

Cette BD est adaptée d'un roman qui raconte la vie de Julie d'Aubigny (ou Julie Maupin selon l'humeur). Cette femme a réellement existé et vécu à la fin du XVIIe siècle. Elle s'est distingué pour s'être affirmé, et avoir refusé d'etre une femme qui a seulement le droit de se taire et de faire ce que les hommes lui impose. Elle s'est élevé contre le système, avec l'envie de vivre sa vie comme elle l'entend et de faire ce qu'elle veut. C'est ainsi qu'elle se débarrassera d'un mari qu'on lui a imposé, qu'elle pratiquera l'escrime et le chant, qu'elle aura une liaison avec une femme... et bien d'autres péripéties encore. Cet album nous raconte de manière romancée ses principaux faits d'armes. La personnalité de notre jeune héroïne est vraiment la clé de voute du récit. De loin, cela ressemble à un récit de capes et d'épées, de près c'est un livre résolument féministe, un plaidoyer pour l'égalité des sexes. Cela fait écho a des combats très contemporain, mais j'ai trouvé que le message est asséné avec un peu trop d'insistance. Julie affirme haut et fort son indépendance et sa liberté d'actions, ok mais elle le réaffirme un peu trop. A coté de ça, il y a de jolies trouvailles dans la narration. Les échanges avec Méphisto, l'incarnation du diable, qui essaye de lui acheter son âme sont piquants et rythment bien le récit. Le dessin tout en finesse sert agréablement le récit.

01/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Larzac - Histoire d'une résistance paysanne
Larzac - Histoire d'une résistance paysanne

Ecrire cet avis alors que des tracteurs envahissent Bruxelles pour réclamer une meilleure considération du monde agricole a quelque chose de symbolique mais aussi de déprimant… ‘Larzac, histoire d'une résistance paysanne’ est une bande dessinée documentaire qui revient en détail sur la longue lutte que vont mener des éleveurs ovins (pour la grande majorité) contre l’agrandissement d’un camp militaire. Soutenus par toute une région, ils vont réussir à mobiliser suffisamment de monde pour ralentir au maximum le processus. C’est l’histoire de cette lutte perdue d’avance (ils ne devront leur salut qu’à l’élection de Mitterrand comme chef d’état. La justice, elle, ne leur donnera jamais raison) menée avec rage et obstination, en usant de tous les moyens possibles et imaginables, légaux ou illégaux, pacifiques ou violents que nous raconte les auteurs. Le documentaire est copieux, très bien documenté. Pierre-Marie Terral pose bien les bases et nous permet de pénétrer au sein des fermes, avec comme élément marquant l’élan de solidarité qui va amener un nombre impressionnant de mouvements divers et variés à se joindre à cette lutte (avec souvent des objectifs différents, des méthodes différentes et des modes de vie différents). Chrétiens, hippies, anarchistes, communistes, producteurs de fromage, syndicalistes, tous unis dans une même lutte aux côtés de ces éleveurs isolés dans un Larzac décrit dans un premier temps par les médias comme un désert sans vie. Le dessin de Sébastien Verdier, en noir et blanc, renforce le sérieux mais aussi l’austérité du documentaire. On ne lit pas cet album pour rire, mais bien pour découvrir ou redécouvrir cette lutte. Cela n’empêche pas les anecdotes cocasses ou touchantes mais le propos est avant tout sérieux et le dessin va dans ce sens. L’ajout régulier de photographies d’époque ainsi que de quelques affiches et articles (du Canard enchainé, notamment) permet de mieux matérialiser encore les propos. J’ai trouvé ce documentaire solide et instructif. Il permet de bien comprendre les tenants et aboutissants du conflit même s’il est très clairement orienté pro-éleveurs (la parole ne sera jamais donnée à l’autre camp). Surtout, à une époque où les revendications de toutes sortes ne débouchent plus sur aucune avancée sociale significative (objectivement, qu’ont gagné les Greta Thunberg, gilets jaunes et autres agriculteurs ?), il est bon de se voir rappelé qu’il y a 50 ans, pour obtenir quelque chose, il fallait déjà réussir à fédérer beaucoup de monde mais, surtout, il fallait tenir sur la durée (près de 10 ans pour simplement éviter de se faire exproprier !)… et que, parfois, cela débouchait sur une réorientation politique plus ‘morale’. Solide et instructif !

01/04/2024 (modifier)