Les derniers avis (47 avis)

Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Trois chardons
Trois chardons

Histoire belle, douce et sans surprise ! Je comprends les réticences de Mac Arthur, le suspens n'est pas la premiere qualité de ce scénario ! Les trois chardons sont trois sœurs nées de la lande et parties où pas , elles cultivent leurs différences mais à l'occasion d'un deuil, elles vont se ressourcer ensemble et repartir du bon pied. Pour moi qui n'ai pas eu la chance de connaître cette île de Skye, ces paysages et cette ambiance de bord de mer paysan des années 30 m'ont empli de bien-être et de calme. Le dessin, élégant, associé à la couleur très bien composée donne le sentiment d'être repu. Les rapports entre les personnages qui semblent assez simplistes au départ, prennent un peu d'épaisseur au cours de l'aventure. Un beau cadeau pour un.e ado mélancolique. Et un bon moment de lecture pour les autres quand ils/elles n'ont pas envie de se prendre la tête !

15/03/2024 (MAJ le 15/03/2024) (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Bombe
La Bombe

J’ai vraiment aimé cet album qui tient la route du début à la fin. Pas facile de le lire après avoir vu « Oppenheimer » de Christopher Nolan. Mais les auteurs ont su trouver un angle intéressant à la fois évident et original, celui de l’uranium qui attend son heure de gloire. Hormis cette comparaison de circonstance, l’album est un concentré d’informations à la fois précises et faciles à comprendre, même quand il s’agit d’aspect purement physiques. Un très gros travail documentaire. Un autre intérêt de cet album est de donner une vraie place aux opposants à la bombe qu’ils aient ou non participé au projet. C’est en général assez peu développé de même que de prendre le temps de montrer la vie au Japon, dans une société militarisée avant que la bombe ne détruise tout. Bref, mêlant un peu de fiction et beaucoup d’histoire, cet album au dessin percutant est une vraie réussite.

13/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Arca ou la nouvelle Eden
Arca ou la nouvelle Eden

Cette lecture m'a fortement enthousiasmé. Un scénario solide et maitrisé de bout en bout. A la lecture terminée, on ne décèle presque pas de faille à l'intrigue et à son déroulement incluant les motivations des différents protagonistes. L'histoire aborde des thématiques maintes fois visitées et revisitées en Science-Fiction (SF), mais donne lieu ici à un angle et une mise en place salutaire et fort à propos => Bref présentation des personnages, leurs classifications et occupations à bord de l'Arca et même un plan succinct (mais suffisant) du vaisseau. Le cadre est planté et on s'y sent bien. Le dessin n'est pas impressionnant en tant que tel mais il a ce coté "Matt Kindt" que j'apprécie particulièrement, et qui sait se montrer ultra efficace, particulièrement dans le séquençage, la clarté des actions et l'identification des personnages. Bien entendu, vous l'aurez compris, tout n'est pas rose sur Arca et on va vite déchanter pour ne plus lâcher le livre avant d'avoir compris le fin mot de l'histoire. Je tiens à souligner la très grande qualité de l'impression proposé par "404 éditions", la maquette est juste superbe proposant un grain de couverture et de pages intérieurs fort agréable au toucher. Petit Bémol, au moins deux/trois grosses typos m'ont particulièrement heurter la rétine. Pour conclure néanmoins, fort probablement un des top 10 SF de 2024. De la Science-Fiction haut de gamme.

13/03/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Indociles
Les Indociles

Je crois qu'il n'y a pas de meilleure manière de commencer cette critique que par un énorme Merci à Grogro, dont les discussions dans la voiture à Angoulême m'ont convaincu d'acheter cette BD dès que je suis rentré. Et je ne redirais jamais à quel point ce genre de conseils peut-être précieux dans les lectures, parce qu'une pépite de ce genre ça vaut son prix. Le pavé est peu engageant de prime abord : 50 € pour un pavé si lourd et dense, empli de textes et de petites cases, annonçant une longue et fastidieuse lecture, qui en voudrait ? Et pourtant, merci grogro, on peut se laisser à l'acheter, le feuilleter, commencer à la lire. Et dans mon cas, le poser (après avoir du difficilement l'abandonner deux fois pour des raisons futiles, comme le travail) près d'une journée et demi après, pour rester habité par ce que je venais de lire. Quelle force ! Je dois le souligner directement, tant c'est ce qui m'a le plus surpris, mais cette BD est d'une force incroyable : elle happe et entraine, alors que l'histoire racontée n'est ni follement originale ni incroyable, aux rebondissements et retournements incessants. C'est proprement stupéfiant à quel point le récit m'a pris dans son intrigue en quelques pages, en quelques moments. Très vite Lulu, Jo et Chiara sont introduits, globalement cernés et leur monde peut se déployer. Le monde des années 60, dans toute leur horreur (dirait Gébé). Un monde de pensionnat catholique, de patriarcat décomplexé, de puritanisme moral et bien sur, de contre-culture émergente. Une contre-culture hippie, communiste, libertaire qui se dessine progressivement dans le Jura Suisse. La BD va balayer des dizaines d'années pour déboucher dans les nôtres, balayant les espoirs et les rêves, rappelant la dure et lourde réalité qui s'est abattue sur le mouvement de contestation des années 60. La BD semble dire que ce ne fut pas que la faute du vilain système contre les gentils contestataires, qui restent aussi des humains dans toutes leurs contradictions. Parfois cons, parfois touchants, souvent naïf et amusants, les trois protagonistes sont terriblement humains. Leur histoire sonne juste, les dialogues sonnent juste, tout fait vrai. C'est le genre de BD qui laisse songeur pendant longtemps après sa lecture par ce qu'elle raconte. C'est Les Vieux Fourneaux version Suisse, en somme. Ces vieux qui ont lutés, y ont crus, ont échoués. Leur combat d'hier sont contre un monde qui n'existe plus aujourd'hui mais semble vouloir revenir sans cesse. Christophe Blocher ou Trump, Marine LePen ou Giorgia Meloni, cet ancien monde que l'on espérait ne plus jamais revoir semble revenir d'entre les morts. Et "Les Indociles", c'est le manifeste de ceux qui étaient déjà là contre eux avant. Plutôt qu'un parcours à suivre, leur vie sonne comme un rappel de ce qui a été fait. On peut l'avoir oublié, on peut se dire que c'était mal fait et ridicule, voir contre-productif. Mais peut-être que ce genre de BD nous permets de redonner espoir quand on se demande pourquoi lutter. Et pour la jeune génération, c'est important de retrouver non pas des modèles mais des inspirations. Finalement, cette BD nous parle de la lutte collective comme émancipation, d'amour comme échappatoire au poids de la vie, à l'obstination parfois bête comme mode de vie. C'est pas une glorification, mais une histoire émouvante. Et je ne peux qu'avoir une immense sympathie pour ces gens qui restent bien loin d'un idéal que j'aurais envie d’imiter, mais je suis aussi impressionné par ce qu'ils ont fait là où ils étaient. Voir le monde des années 60 de leur point de vue fait prendre conscience qu'il nous est facile de les critiquer. Mais on parle d'un monde sans radio libre, aux informations plus lacunaires, aux discours catho sur les ondes et dans l'école. Tout refuser en bloc n'était sans doute pas la solution, mais il fallait essayer pour le savoir. J'ai adoré ma lecture -merci grogro- et je n'ai qu'une envie : la recommander à tout le monde. C'est un morceau d'histoire, une Histoire sans grand personnage ni grands moments, juste des vies quotidiennes qui se nouent ensemble. On parle d'homosexualité, de politique, de parentalité, de transformation du monde, d'émancipation des femmes, de machos et de beaufs, de drogue et de musique. Les auteurs montrent le passage de flambeau d'une génération à une autre ... Et putain, ça fait du bien au moral, quoi ! Ça requinque, ça donne envie de s'y mettre ! Franchement, le reste on s'en fout : le dessin, la pagination, les couleurs, tout ça, c'est super. Je vous l'ai dit, c'est super lisible ! Alors j'arrête de déblatérer, si je vous ai pas convaincu, je pourrais pas le faire et je sais pas ce qu'il vous faut. Ouais, c'est le genre de BD qui donne envie d'en parler pendant deux heures avant de se dire "Non, mais en fait on s'en fout : lis-la". Le conseil est passé, à bon entendeur, salut ! Et merci grogro du conseil.

12/03/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Meunier hurlant
Le Meunier hurlant

Et oui, les deux univers Dumontheuil et Paasilinna (romancier finlandais à l'humour forestier) ont vraiment quelque chose de commun. Une sorte d'admiration pour les personnages dont l'énergie intérieure les mènent loin du commun des mortels. Ici l'histoire reste assez romanesque mais pointe les mesquineries dans lesquelles s'enfèrent souvent les groupes humains. Un type venu du sud vient s'installer dans le moulin abandonné et le remet en fonctionnement. Le village est d'abord séduit, mais ça ne colle pas finalement et c'est comme si la société ne pouvait pas reconnaître en l'Autre sa propre humanité. Toutes les règles sociales que chacun a eu tant de mal à intégrer, on ne supporte pas qu'un étranger puisse s'en affranchir. Et une violence organisée enfle et déborde à la recherche de la destruction de l'intru. Ce qui est plaisant ce sont les personnages qui ne hurlent pas avec les loups, mais soutiennent le héros, reconnaissant en lui un peu d'eux même (le facteur, le garde champêtre et la conseillère agricole) leur bonté touche, et l'intelligence inadaptée de Ragnar aussi. Les animaux ont une grande importance et on retrouve l'espieglerie et le goût de l'observation silencieuse de Paasilinna. Pour le dessin, j'aime toujours l'expressivité des personnages, dans un trait assez épais mais adapté à chaque contour. Les nuances de gris que l'auteur a préféré à la couleur donne un aspect suranné qui pousse aussi l'album vers le récit de trapeur. Par moment un faux air de "Le magasin général" mais dépouillé de tout bon sentiment, l'environnement y est présenté comme moins rude que la société. Et j'ai aussi pensé à "Martha James Canary" pour le mode de vie aventureux et western renversé. Je ne mets pas 4 étoiles parce que cette vision cruelle de la société reste douloureuse pour moi, c'est comme si l'intelligence était condamnée dans nos organisations humaines : c'est foncièrement pessimiste : l'humour noir est un sacerdoce que je ne reprends pas totalement à mon compte !

11/03/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Ogres-Dieux
Les Ogres-Dieux

Etrange série -hélas abandonnée- que voila. Hubert semble avoir atteint ici une sorte de quintessence de son œuvre, un pinacle de ce qu'il aimait et faisait déjà en bande-dessinée. Ce qui laisse prédominer la sensation de regret au sortir du quatrième tome, le gout d'inachevé restant tenace face à ce qui s'apparentait à une minutieuse construction narrative. Un chef-d'oeuvre inachevé ... Si je suis dithyrambique, c'est parce que je sens, à travers les différents volumes, l'importance que Hubert à accordé à la narration d'un univers de toutes les manières possibles pour en faire jaillir les messages. C'est le genre de série qu'il faut prendre le temps d'apprécier, de savourer même, en lisant minutieusement ces albums qui ont été édités comme une chronique d'un temps ancien. Commençons déjà par cela : l'édition de qualité, aux couvertures épaisses et dorées, aux pleines pages de grande taille pour aller dans le thème, aux enluminures qui la parsèment et aux nombreuses pages entièrement rédigées, jouant sur la chronique dans le récit. Une édition prestigieuse et à la hauteur de l'intérieur, que j'ai la chance d'avoir dans son superbe coffret qui rehausse encore plus l'ensemble. Une qualité visuelle qui rajoute déjà à l'ensemble. Le dessin est un élément fort du récit. Cet encrage noir, ce sens du dessin grandiose, étalé sur des pleines planches et jouant sur les gros plans des personnages gigantesques, le contraste d'échelle, les jeux sur les nombreux plans, tout est fait pour jouer sur le ressenti du gigantisme de cette dynastie. Il faut noter aussi le plaisir visuel des architectures, qui rendent visuellement parfaitement l'ambiance. C'est une recherche esthétique permanente, qui envoie du lourd dans nos mirettes ! Mais c'est le scénario qui tient en haleine pendant les quatre tomes. Sur départ qui semble classique, sur une famille royale de géants qui dévorent des humains, Hubert développe une histoire qui lorgne vers la création d'univers. Hubert se veut démiurge et tisse les liens de ce qui peut s'apparenter à l'Histoire de son monde. Narrée successivement par différents personnages afin de croiser les regards comme un historien croiserait les sources, présentant successivement les points de vue opposés pour en tirer la contradiction de toute vie, Hubert cherche une histoire qui ne rejoint jamais le manichéisme. Il montre que tout peut s'opposer dans une société, que lutter contre l'oppression ne fait pas de nous des gentils, que de bons sentiments peuvent se révéler tout aussi mauvais pour les autres. De façon assez claire, sous les thèmes chers au scénariste, il y a un sous-texte de la complexité d'un monde. Croire que tout est facile et sera vite résolu est un doux mensonge que la violence de la BD met bien vite à mal. J'ai aimé cette lecture, prenante comme un bon livre d'Histoire qui tente (vainement) de montrer une situation donnée à l'aulne de chacun de ses protagonistes. Qui aimer, qui détester, qui rejeter, qui soutenir ? Hubert n'aime pas les évidences et nous le fait bien sentir. Que penser de cette femme, dans le volume 4, enfermée, retirée du monde, le comprenant à travers les livres et se rendant compte que la lecture ne suffit pas à le comprendre ? Qu'il faut le vivre ! Moi qui aime tant lire, je ne peux qu'apprécier ce message. C'est une lecture éprouvante, donc, une lecture riche et dense, dont on ne sort pas facilement. Une lecture frustrante par cette absence de fin, clairement la série est incomplète et se dirigeait vers quelque chose de plus riche encore. C'est tout un monde, tout un univers qui se déploie devant nous et nous invite à s'y plonger. Hubert et Gatignol se sont accordés merveilleusement bien pour nous proposer cette pépite littéraire que je découvre cette année. Une réussite totale, à mes yeux. Me croiriez-vous si je vous disais que j'ai aimé ?

11/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Bérézina
Bérézina

C'est avec curiosité que j'ai lu le triptyque de Richaud et Gil car j'avais beaucoup aimé le roman de Rambaud. Je n'ai pas du tout été déçu. Frédéric Richaud et Ivan Gil réussissent très bien à transposer l'esprit du livre avec une force visuelle qui donne de la puissance aux événements. Je suis toujours assez critique avec les fictions historiques mais ici je partage les choix scénaristiques. La thématique la plus évidente est une virulente critique de la guerre (c'est classique) relayée par des poèmes de Victor Hugo pourtant admirateur de Napoléon I. J'ai apprécié que Richaud et Gil aillent plus loin que Rambaud dans la désacralisation de l'image de Napoléon. Leur portrait est sévère et pose en creux une question posée dans la série : "Quelle image auront de nous les générations futures ?" Des monstres ? C'est la réponse du livre à laquelle je souscris. Pourtant nos manuels d'histoires et nos avenues parmi les plus prestigieuses répondent différemment. C'est le grand mérite du scénario de ne pas s'écarter d'un réalisme crédible que ce soit pour le haut commandement ou le gros de la troupe et des suiveurs tous rapaces si l'occasion se présente. Les auteurs remisent l'imagerie épique à la cave car même le seul moment franchement héroïque de la construction des ponts par les hommes d'Eblé est tout juste évoquée dans une voix off qui accompagne une très belle double page. Comme dans le roman, la série monte en intensité dramatique au fil des albums. Le choix de proposer un triptyque est excellent car il laisse le temps aux auteurs d'approfondir les différentes étapes de cette désastreuse entreprise. Le graphisme de Gil atteint un sommet au tome 3 dans la narration visuelle avec cette suite de tableaux d'hommes et de chevaux réduits à rien par la volonté d'un seul. Les visages émaciés tranchent avec un Napoléon rebondit et chaudement vêtu. Ma seule réserve se trouve dans le fait que Richaud et Gil ont choisi d'ignorer la vision de Koutousov. Cela fluidifie le récit mais cela ne rend pas compte des dissensions sur certains choix côté russe. Que le Tsar donne l'ordre d'incendier Moscou, ville sainte, contre l'avis d'une partie de la noblesse n'était pas une option si évidente. Une très belle lecture qui propose un excellent équilibre dans la narration par le texte et l'image.

11/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Guerres de Lucas
Les Guerres de Lucas

En vieux fan de Star Wars, je ne pouvais pas passer à côté de cet album acclamé pour raconter avec brio le parcours de George Lucas et la création du fameux Episode IV qui a tant marqué le public et le cinéma en général. Et c'est vrai que j'ai passé un excellent moment, passionnant, instructif et aussi amusant parfois. C'est une biographie et une exposition objective des faits mais c'est fait avec excellence et une très bonne fluidité. On est très vite porté par le récit et on suit le taiseux George comme on suivrait les aventures d'un héros créateur. Le dessin porte l'histoire avec une belle maîtrise, une bonne mise en scène et une bonne narration graphique. J'ai vraiment aimé cette lecture par la façon dont elle porte le lecteur d'une part, mais aussi par la somme d'anecdotes et d'informations qu'elle m'a fournie. J'ai littéralement appris tout le déroulé des études et de la carrière de George Lucas, et comment il en est venu à commencer le tournage de Star Wars. J'ai souri à tous les clins d'oeil que les fans de Star Wars seront à même de repérer ("Je tire le premier ?" "Evidemment !"), ainsi qu'à quelques scènes pleines d'humour, comme l'apparition accidentelle d'un R2-D2 en chute libre derrière le tournage de Jésus de Nazareth. J'ai été surpris de voir qu'il n'avait finalement que très peu participé à la réalisation des effets spéciaux d'ILM. J'ai été stupéfait d'apprendre que John Williams avait composé, orchestré et enregistré la totalité de la musique du film en à peine 3 mois, et ce moins de 2 mois avant la sortie du film. J'ai été effaré de réaliser que le film avait été finalisé la veille même de la sortie en salles, comme si tout, absolument tout dans sa réalisation avait été fait dans l'urgence, voire en catastrophe, à l'image de toutes ces scènes que Lucas avait été obligé de couper car pas possible de les filmer... et tout ça pour un résultat finalement aussi parfait, malgré l'opposition si manifeste de ceux que l'auteur appelle les costards-cravates. Comme s'il avait fallu toute cette urgence et ces impossibilités pour épurer l'ensemble et obtenir le meilleur. C'est passionnant pour un amateur de Star Wars et de cinéma en général, tout en étant raconté avec brio et une bonne part d'humour. Un coup de coeur !

11/03/2024 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Guerres de Lucas
Les Guerres de Lucas

Gros coup de coeur, je ne m'attendais pas à un documentaire romancé qui soit à la fois drôle, sensible et didactique. Fan de Star Wars, féru de l'industrie cinématographique, amateur de tranches de vie, geek à l'affût de références... le livre vise des publics de niche mais offre également une belle aventure à ceux qui aiment les bons romans graphiques. Alliant un scénario fluide et bien construit à un graphisme moderne, élégant et utilisant habilement les pointes de couleur, c'est du boulot d'orfèvre. Two thumbs up. Même s'il n'est pas parfait au niveau de la direction, Star Wars est incontestablement un film qui a chamboulé le cinéma, aussi bien au niveau technique (les effets spéciaux évidemment) qu'économique (comme le merchandising) et culturel (le premier véritable film culte trans-générationnel qui a gavé de références pulp des millions de petits et grands pour des décennies). Et ce livre nous en fait découvrir les coulisses qui croulent sous les impondérables, les virages à 90 degrés, les belles rencontres qui impacteront les carrières de nombreuses personnes, l'alliance de talents disparates qui ont offert au monde quelque chose d'aussi inattendu et magique. Et comme Georges Lucas, on est spectateur de son propre travail, confronté et impuissant aux coups du destin. Mais rien n'est arrivé par hasard: de l'argent personnel investi aux bon choix des personnes, la mise en œuvre a pris des années, mutant suivant les contraintes et les remarques pertinentes de ses proches (sa femme mais aussi son incroyable cercle de proches aussi légendaires les uns que les autres (les Expendables d'Hollywood: Scorcese, Spielberg, Coppola, de Palma, Milius...)). Une fois terminé, j'étais doublement heureux: que ce film ait pu voir le jour malgré le nombre de sujets à abandon et d'avoir lu une superbe BD dotée d'une superbe couverture.

09/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Beatles à Paris
Les Beatles à Paris

En février-mars 1964, les Beatles débarquent à paris pour une série de concerts qui fait figure de marathon. Ils arrivent presque anonymement, leurs premiers tours de chant sont éclipsés par d'autres artistes. et en l'espace de quelques jours, grâce à leur succès outre-Atlantique, les médias, d'abord très négatifs, vont s'intéresser à eux, et commence alors la beatlemania dans l'Hexagone... Philippe Thirault et sa fille Vassilissa sont des grands fans des Beatles. A force d'échanger des anecdotes sur leur groupe préféré, ils décident de mettre en lumière et en scénario un moment très particulier de son existence. Ils passent beaucoup de temps à se documenter, à trier également les sources qui donnent des informations contradictoires, et embarquent Christopher (lui-même très fan des Beatles), qui a déjà dessiné des biopics musicaux, dans l'aventure. Le résultat est un album vraiment sympathique, qui est truffé d'anecdotes croustillantes montrant l'anonymat dans lequel ils débarquent à Paris, mais aussi très intéressant au sujet de l'ambiance qui pouvait entourer les rock stars de l'époque, faite de sexe et de rock n'roll. On voit aussi une bande de jeunes gens au caractère irrévérencieux qui pensent également à s'amuser dans cette ville en partie inconnue (Lennon et Mc Cartney y avaient fait un court séjour deux ans auparavant), à découvrir plus en profondeur la réputation de femmes faciles des petites françaises. Toute une époque. Vassilissa Thirault y fait ses débuts de scénariste aux côtés de son père, et tous les deux livrent un album qui ravira les (nombreux) fans des Fab Four, autant par ces anecdotes que par le souci de coller au plus proche de la réalité, même si par manque d'informations les auteurs n'ont pu qu'imaginer certaines scènes ou dialogues. Christopher est un vieux routard de la BD, et montre une fois de plus sa maîtrise de la ligne claire, totalement au service du sujet, qui le passionne. On voit d'ailleurs qu'il s'est beaucoup inspiré des archives visuelles de l'époque, un certain nombre de poses et de scènes correspondant parfaitement à des images gravées dans la mémoire collective.

08/03/2024 (modifier)