Les derniers avis (48 avis)

Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Beatles à Paris
Les Beatles à Paris

En février-mars 1964, les Beatles débarquent à paris pour une série de concerts qui fait figure de marathon. Ils arrivent presque anonymement, leurs premiers tours de chant sont éclipsés par d'autres artistes. et en l'espace de quelques jours, grâce à leur succès outre-Atlantique, les médias, d'abord très négatifs, vont s'intéresser à eux, et commence alors la beatlemania dans l'Hexagone... Philippe Thirault et sa fille Vassilissa sont des grands fans des Beatles. A force d'échanger des anecdotes sur leur groupe préféré, ils décident de mettre en lumière et en scénario un moment très particulier de son existence. Ils passent beaucoup de temps à se documenter, à trier également les sources qui donnent des informations contradictoires, et embarquent Christopher (lui-même très fan des Beatles), qui a déjà dessiné des biopics musicaux, dans l'aventure. Le résultat est un album vraiment sympathique, qui est truffé d'anecdotes croustillantes montrant l'anonymat dans lequel ils débarquent à Paris, mais aussi très intéressant au sujet de l'ambiance qui pouvait entourer les rock stars de l'époque, faite de sexe et de rock n'roll. On voit aussi une bande de jeunes gens au caractère irrévérencieux qui pensent également à s'amuser dans cette ville en partie inconnue (Lennon et Mc Cartney y avaient fait un court séjour deux ans auparavant), à découvrir plus en profondeur la réputation de femmes faciles des petites françaises. Toute une époque. Vassilissa Thirault y fait ses débuts de scénariste aux côtés de son père, et tous les deux livrent un album qui ravira les (nombreux) fans des Fab Four, autant par ces anecdotes que par le souci de coller au plus proche de la réalité, même si par manque d'informations les auteurs n'ont pu qu'imaginer certaines scènes ou dialogues. Christopher est un vieux routard de la BD, et montre une fois de plus sa maîtrise de la ligne claire, totalement au service du sujet, qui le passionne. On voit d'ailleurs qu'il s'est beaucoup inspiré des archives visuelles de l'époque, un certain nombre de poses et de scènes correspondant parfaitement à des images gravées dans la mémoire collective.

08/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Décrocher la Lune
Décrocher la Lune

L'histoire est celle d'Addie, une ado pas super bien dans sa peau, qui se retrouve seule avec son père après un drame familial, et qui part avec lui pour un job d'été assez loin de chez elle. Un peu laissée à elle-même, elle va faire la rencontre d'un jeune voisin, un brin lourdaud. Mais n'ayant pas vraiment envie de se faire des amis, elle va mettre du temps à l'accepter, à rentrer dans son jardin secret, et puis à s'intéresser à ce que fait son père, ou plutôt les étudiants de celui-ci, des geeks qui bossent sur des projets impliquant la réalité virtuelle. Ca commence donc comme une bluette, assez gentillette, mais surtout bien naïve. Et puis un peu avant le dernier tiers, TOUT CHANGE. Enfin presque tout. On ne verse pas dans une histoire d'abduction par des extra-terrestres, ni dans un thriller avec des tueurs sanguinaires. Mais. Tout d'un coup les applications de réalité virtuelle trouvent leur objectif, leur finalité. Tout d'n coup l'amitié d'Addie et Matéo servent quelque chose de plus grand, tout d'un coup des secrets de famille sont dévoilés et ça détend tout le monde. Tout d'un coup le drame familial dont je parlais auparavant se dévoile et éclaire une bonne partie de l'histoire sous un jour nouveau. J'ai été réellement surpris de cette tournure de l'histoire. On se retrouve dans quelque chose qui parle d'écologie, d'amitié, d'empathie, de dépendance, d'adolescence, de rêves, de deuil, de nouvelles technologies, de résilience, et tout cela presque en sous-marin. Si mon enthousiasme doit être tempéré, c'est par le dessin. Je suppose que c'est l'une des premières réalisations de Gabi Mendez. Si le style un peu naïf ne me gêne pas, c'est son niveau de naïveté qui me fait un peu tiquer. Il y a pas mal d'erreurs de proportions, d'absence d'expressions des personnages... Par exemple lors d'un passage avec la mère d'Addie, celle-ci change de visage, et je finis par me demander si elle y est encore... Addie aussi, par moments. C'est un peu dommage pour l'ensemble, mais je recommande l'album pour les sujets traités, avec une originalité certaine.

08/03/2024 (modifier)
Par Martial
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Clarke et Kubrick
Clarke et Kubrick

Clarke et Kubrick, un univers génial : Le dessin de l'école Espagnole est non seulement percutant, mais aussi empreint d'une grande contemplation des formes technologiques et architecturales. Image d'un pays résolument moderne dans ses réalisations contemporaines décomplexées. Un pur chef d’œuvre qui renvoie souvent à l'esprit des vacances où tout devient possible alors, avec quelques plages de sable fin, des ports anachroniques en apparence, et des soirées dans l'ombre des remblas, où se trament des aventures joyeusement inquiétantes. Des péripéties absolues, dans lesquelles nos héros se sortent par des triomphes à la Pyrus. Cet aspect peu orthodoxe de leurs tribulations, apporte une grande fraicheur dans cette vision d'aventures où tout reste possible. Scénario plus fouillé que ce qu'on peut en penser de prime abord, si on se contente juste de se poser sur le déroulé simple des aventures. Car derrière cette apparente simplicité, se dévoile pour celui qui y entre totalement, un esprit d'ouverture sur un futur tel qu'on pouvait le penser. Un futur positif et aventurier dans le sens des grands espaces, avec une technologie décrite, facilitatrice des choses et plutôt fun, à contrario de cette technologie de contrôle qui se répand aujourd'hui dans le réel. Une vision d'un univers moderne et libérateur, dans lequel nos héros sont confrontés à d'autres pensées, d'autres projets de vies des personnages bizarres, tant physiques que psychiques, qu'ils croisent.... Parfois retords, ou totalement déjantés, ou bien calculateurs et cyniques, ou encore sans moralité, sauf celle de leur intérêts. Sans parler des jeux atypiques relationnels de nos deux acteurs, croqués par Alfonso Font. Dont l'un passe son temps les bras au ciel à dénoncer avec une conception ravageuse, les malheurs hallucinants qui leur arrivent. Et dont l'autre en assure une reformulation rationnelle douteuse... Trois albums à ma connaissance, à se procurer illico, pour se projeter dans des aventures positivement jouissives.

08/03/2024 (MAJ le 08/03/2024) (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ada (Baldi)
Ada (Baldi)

Touchée. C'est l'état dans lequel je suis en refermant cet album. Pourtant c'est très court, il y a très peu de dialogues, l'histoire tient en une phrase . C'est le moment où une jeune fille devient adulte. Heureusement il y a des milliards de manière de devenir adulte, et celle-ci est dure, mais si belle... L'image est une énigme de beauté. C'est Baudelaire qui disait : " le beau est toujours bizarre", ici je ne saurais pas du tout décrire la technique employée, je pense que c'est on ne peut plus mixte, des pinceaux griffus, des touches d'ordinateur, beaucoup de talent et de sensibilité : c'est somptueux et décharné à la fois. Ça ma laisse bouche bée. La lumière du petit matin au bord de la forêt, La nuit noire, où on va chercher du bois dans la lumière de la cuisine... Un conseil pour les pères incultes et malheureux : ne tuez pas les chiens, cela ne fait qu'accélérer les choses... Et pour vous, débrouillez-vous pour lire cette BD au moins une fois, l'édition est très soignée, c'est un plaisir à tenir dans les mains. Cela peut aussi faire un très beau cadeau pour une jeune fille qui dessine, où une jeune fille qui a un père bête ou abandonné ou les deux à la fois. L'adresse est à ceux qui résistent...

07/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Simone de Beauvoir - Je veux tout de la vie
Simone de Beauvoir - Je veux tout de la vie

Avec l'inscription de la garantie de recours à l'IVG dans la Constitution, plusieurs albums relatifs aux grandes figures féministes françaises sont sortis ces derniers temps. Cette BD réalisée par deux autrices allemandes en fait partie, et propose une relecture alternative du mythe Beauvoir. Il y a donc un aspect biographique, avec l'entretien qu'elle donne à Deirdre Bair, biographe de Samuel Beckett. Nous avons donc sa jeunesse, dans un cadre bourgeois paternaliste dont elle sent très tôt les limites et les contradictions, ses études parisiennes qui lui ouvrent l'esprit, notamment en rencontrant des gens comme Merleau-Ponty, Nizan et celui qui deviendra son compagnon, Jean-Paul Sartre. Une relation qui semble ne pas avoir été consommée, même si les autrices ne s'étendent pas là-dessus (et finalement, peu importe). Ses amours avec ses anciennes élèves sont également rapidement évoquées, ainsi que sa passion avec Nelson Algren (sur ce sujet je vous renvoie vers le très bon Les Matins doux). Il y a bien sûr la Simone de Beauvoir philosophe, égérie (un peu malgré elle) du féminisme naissant dans les années 1960-70 dans cet album. L'ensemble est réalisé dans un style graphique assez classique, très ligne claire, on est dans une parenté avec ce que fait Floc'h, dans des ambiances bichromiques. Il y a juste ces nez entièrement dessinés qui m'ont un peu gêné à la lecture. Un ouvrage plutôt utile si on veut comprendre la féministe, la philosophe, mais aussi et surtout la femme Simone de Beauvoir.

07/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Bourdieu - Une enquête algérienne
Bourdieu - Une enquête algérienne

J’ai connu – et immédiatement apprécié – l’œuvre de Bourdieu au début des années 1990, et « La misère du monde », ouvrage qu’il a coordonné, est l’un de ceux dont la lecture m’a le plus bouleversé. Mais je ne connaissais pas trop les détails de la genèse de la vie et de l’œuvre de cet immense sociologue, sans doute le dernier grand intellectuel français (au sens non galvaudé !). Eh bien je dois dire que cet ouvrage comble non seulement ce « manque », mais comble aussi le lecteur que je suis. J’ai vraiment tout aimé dans cet ouvrage, le fond et la forme (j’étais déjà conquis par le sujet !). Autant le dire tout de suite, l’album est exigeant, très dense, ça n’est pas une « biographie » légère. Mais les amateurs de Bourdieu y retrouveront le sérieux, la construction méthodique et étayée du savoir qui innervent toute son œuvre. Les auteurs ont mené – en plusieurs étapes, et avec les difficultés inhérentes à la circulation en Algérie – une enquête à la fois historique, biographique et sociologique, pour comprendre le jeune Bourdieu, pour éclairer ce qui a pu aiguiller sa trajectoire intellectuelle et professionnelle – voire passionnelle en Algérie, à partir du moment où il découvre ce pays lors de son service militaire au milieu des années 1950. L’enquête permet ainsi de mieux saisir les « débuts » de Bourdieu. Mais aussi, en parallèle, éclaire énormément l’histoire de l’Algérie (surtout durant la guerre d’Algérie, et dans l’immédiat après indépendance), les débats politiques et intellectuels de l’époque. Les auteurs font aussi de longs – et très instructifs – rappels théoriques, ce qui permet de mieux comprendre le développement de la sociologie comme science – et l’apport de Bourdieu dans ce champ intellectuel. Un album très riche donc, mais jamais obscur ou rébarbatif. Et le dessin de Thomas, classique et réaliste, est très fluide et agréable. Une lecture exigeante, mais instructive et plaisante. Que demander de plus ?

06/03/2024 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Louise Michel - La Vierge Rouge
Louise Michel - La Vierge Rouge

A l’heure où j’écris ces lignes, « Louise Michel - La Vierge Rouge » est a priori la seule série référencée sur le site entièrement dédiée à cette héroïne de l’histoire Française. Louise Michel apparait dans certaines œuvres qui parlent de la Commune de Paris de manière plus générale (dans Communardes ! par exemple, ou encore dans le dernier cycle des Passagers du vent), mais n’est jamais au centre du récit. Erreur réparée par… une autrice britannique ! Un comble. Mary Talbot a réalisé un travaille de recherche incroyable (voir les nombreuses notes en fin d’album), et son récit est tout simplement passionnant. Il faut dire que Louise Michel est une femme formidable, aux idées très modernes, et dont la personnalité sans concession force le respect. Le gouvernement français la déporte en Nouvelle-Calédonie pour avoir pris la défense des opprimés… et que fait-elle ? elle prend la défense des Canaques, opprimés par les colons français, bien sûr. J’ai fait de nombreuses pauses lors de ma lecture, pour réfléchir à ses idées anarchistes et féministes. La narration est parfaite, et la mise en image de Bryan Talbot illustre parfaitement le propos. Mention spéciale pour les couleurs au lavis, avec des touches de rouge pour représenter le caractère révolutionnaire de la vie de Louise Michel. Une lecture éducative et passionnante, sur une femme formidable dont beaucoup de gens connaissent le nom (ne serait-ce que parce que de nombreuses rues et écoles portent son nom) mais dont on parle finalement peu en BD. Un album essentiel, que j’aimerais voir dans toutes les bibliothèques scolaires.

06/03/2024 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série The Ex-People
The Ex-People

« The Ex-People » est un conte dans lequel on pénètre avec un bonheur inégalé. Le scénario de Desberg est fluide et tous les ingrédients du genre sont présents, avec cette caractéristique qui ramène à l’enfance, à l’âge où l’imagination fait du merveilleux un univers infini et active parallèlement de délicieuses terreurs primitives, celles qu’on adore se raconter avant de dormir en frissonnant sous la couette protectrice. Comme pour Le Roi des oiseaux, Alexander Utkin a su retranscrire avec ses pinceaux la féérie du récit, et ils ont assurément quelque chose de magique, ces pinceaux ! Certains ne manqueront pas de juger le trait un peu naïf, qui défie les proportions et semble parfois grossier. Blaise, l’écuyer casqué, a une tête bien trop petite (ce qui néanmoins est logique puisqu’il n’a jamais pu retirer son casque depuis l’enfance) par rapport au corps, et ses membres sont bien trop longs. Et pourtant, cela n’est aucunement gênant puisque clairement c’est un parti pris de l’artiste, qui lui permet d’amplifier le mouvement et confère un certain dynamisme à la narration. Que l’on apprécie ou pas, tout cela est largement contrebalancé par une palette de couleurs tout à fait unique, qui nous avait déjà époustouflés dans « Le Roi des oiseaux ». On aimerait savoir combien de temps Utkin passe à rechercher la bonne nuance de tonalité, mais on aurait presque l’impression que ses champs chromatiques sont infinis ! De plus, des couleurs très diverses sont juxtaposées de façon très harmonieuse. Ce chamarrage original et surprenant explose dans la rétine et émerveille l’âme. Du point de vue de la narration, le premier volet est très bien mené, expliquant ce qui a conduit ces fantômes parias à s’unir sous la houlette de Blaise et Gertrude pour entreprendre une croisade vers Jérusalem, où ils pourraient trouver un moyen de se défaire du sortilège qui les accable. On pourra toutefois regretter un certain essoufflement dans le deuxième tome et une fin un peu confuse, ainsi qu’une légère incohérence qui voit Pervenche l’archère affectée comme ses compagnons d’une malédiction, mais une malédiction très particulière qui menace de la tuer – moi qui pensais que les fantômes ne pouvaient pas mourir une seconde fois, serais-je un peu tatillon du conte ? Bref, cela n’est pas non plus si gênant, mais même si le registre fantastique autorise toutes les libertés, on aurait aimé avoir plus d’éclaircissement sur cet aspect du récit, celui-ci s’avérant en fin de compte assez vain. Globalement, « The Ex-People » s’avère tout de même une lecture très agréable, en particulier grâce au dessin splendide qui reste le gros point fort de cet album, à qui il manque un petit plus narratif et un fond plus consistant pour en faire un conte inoubliable. Quoiqu’il en soit, Alexander Utkin demeure sans conteste un auteur à suivre.

04/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Au cœur des solitudes
Au cœur des solitudes

Vivre au sein de la nature, se reconnecter avec elle : voilà un thème extrêmement d’actualité… mais qui, à la lecture de ce magnifique album, ne semble pas dater d’hier. S’appuyant sur les carnets de John Muir, Lomig raconte le long périple de ce dernier à travers l’Amérique. Au travers de ces superbes planches, c’est à une véritable déclaration d’amour vis-à-vis de la nature à laquelle on assiste. John Muir fait constamment montre d’émerveillement face à la diversité et à la beauté du monde sauvage, quelles que soient les difficultés rencontrées. Au contraire, face à l’avancée du monde civilisé, il s’interroge et s’attriste devant les dégâts causés par l’exploitation de cette même nature. Cette prise de conscience s’accompagne d’une harmonisation de son propre être avec son environnement naturel. Chaque rencontre lui permet d'accroitre ses connaissances (des autres, de lui-même et de la nature qui l'entoure), en restant à l'écoute et sans jugement. Chaque région traversée lui apporte matière à émerveillement et à réflexion, nourrissant autant le naturaliste que l'humaniste qu'il est. Les courts flash-backs permettent de découvrir d’où vient John Muir et quelles ont été les valeurs qui lui ont été inculquées. On découvre ainsi un homme instruit mais aussi un rude travailleur, quelqu’un qui n’a pas peur du labeur mais qui est aussi capable de saisir la poésie présente dans son environnement. C’est aussi quelqu’un qui se remet en question mais, surtout, quelqu’un qui fait montre d’une capacité de résilience proprement admirable. Franchement, j’ai trouvé ce récit magnifique et inspirant. Il donne envie de lâcher prise, d’arrêter de se croire hors de la nature et, au contraire, d’accepter de n’être qu’un détail dans celle-ci, d’en faire partie non avec mission de la façonner mais avec l’envie de s’y fondre et de l’admirer. Les planches proposées par Lomig sont tout simplement superbes. Avec son trait en noir et blanc, il parvient à saisir la beauté d’une plante, d’une forêt ou d’un champ cultivé, le charme d’une fleur, l’empathie ressentie à la vue d’un chevreuil, d’un écureuil ou d’un lynx, la splendeur d’un soleil couchant…. Tout ça sans la moindre couleur et sans nous faire regretter cette absence. Je ne peux que très chaudement recommander.

04/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ladies with guns
Ladies with guns

Cette série est vraiment remarquable. Alors oui, il s'insère dans un mouvement féministe qui a investi tous les modes d'expression. Oui, il se s'exprime dans une vision peut-être classique, voire caricaturale, du Far West. Bien sûr, le côté "gang de filles", avec ses différents passages "obligés" est assumé. MAIS C'est bien construit, ça avance sans temps mort, les différents éléments s'insèrent sans défaillance particulière. Pour qui est familier(e) de ce type de récit et d'ambiance, ce n'est pas très surprenant, mais le job est largement fait par Olivier Bocquet, qui nous livre une belle galerie de personnages croquignolets à souhait. Et comme l'indique Mac, il y a ce petit élément d'intrigue qui sert de moteur à bas bruit à l'histoire, et intrigue la lectrice ou le lecteur. ET PUIS Il y a Anlor aux pinceaux. Une dessinatrice qui depuis ses débuts avec Les Innocents coupables il y a 12 ans, ne cesse de monter en gamme avec ce dixième album. Anlor dont le trait est doté d'une énergie rare, que je compare avec celui de Loisel. Elle a peut-être encore plus d'énergie que ce glorieux modèle. Il y a déjà plusieurs morceaux de bravoure dans cet album. Lorsqu'il y a des gunfights, la façon dont c'est présenté, à la fois chaotique et très précise, rend assez bien l'atmosphère complètement dingue de ces scènes particulière. La façon aussi très inventive mais tellement évidente dont les onomatopées, les bruitages sont "visibles"... Il y a quelque chose de grand dans ce dessin, il va falloir compte avec cette jeune autrice dans les années à venir. D'autant plus lorsqu'elle est accompagnée par Elvire de Cock aux couleurs, celle-ci installant des ambiances incroyables entre décors naturels et petite ville typique du far West. Que ces planches sont belles ! Le tome 2 est ambivalent. Il y a toujours de belles scènes d'action (dont une poursuite en diligence à la fin), et c'est vraiment jubilatoire, mais aussi des temps "calmes" (sauf en ce qui concerne Daisy), ce qui permet de saisir un peu mieux la personnalité des cinq "ladies", mais aussi de ceux qui leur courent après... Le tome 3 est un peu plus classique dans son déroulement (la préparation d'une évasion), mais il est mené tambour battant, et des éléments apparaissant dans les derniers segments amènent de beaux teasings pour la suite, que j'ai hâte de lire. Que cette aventure est palpitante.

20/03/2022 (MAJ le 04/03/2024) (modifier)