Visuellement, dramatiquement, c'est fort, peut-être un peu outré…. Mais contrairement à d'autres, je n'ai rien contre le sacrifice, à la guerre, qui n'est pas une partie de croquet. Si on n'est pas prêt à tuer l'ennemi et à mourir, on n'a rien à faire sur un champ de bataille, et il faut donc se dépêcher de se soumettre au premier envahisseur fronçant le sourcil. La liberté des Grecs et donc la notre a été sauvée par les Spartiates, mais aussi par les Athéniens, dont il me semble forcé qu'ils soient quelque peu minorés, comme l'aurait été un récit vu par un Anglais ou par un Français glorifiant son pays aux dépens du pays depuis longtemps rival. Mais avec la progression de la narration, il se fait une conscience grandissante de l'enjeu de la sauvegarde de la liberté des Grecs. Par contre, les Perses sont montrés de façon caricaturale. Problématique ! L'Histoire, et même ce qui ne prétend pas l'être mais à une certaine tenue, se doit d'éviter ce travers.
Après la question des amis et ennemis, quoi ? L'homosexualité est dénigrée, au mépris de la réalité historique de toutes les cités grecques. Je me demande si c'est par pure homophobie ou aussi parce qu'on ne veut voir que sacrifice et violence dans la guerre, quand on peut aussi y trouver de l'amour, relégué au seul foyer. Il y a certes les valeurs, la liberté et la loi, dont on ne remerciera jamais assez les Grecs de nous les avoir légués avec la science… Par contre, on évacue les ombres comme l'esclavage avec l'imputation que tous les Perses seraient esclaves de leur roi et leurs guerriers menés à coup de fouet, des légendes à laquelle fait pièce un mythe moins connu et plus moderne comme quoi la Perse aurait abolie l'esclavage.
La construction du récit est habile, la mise en page qui y répond ainsi qu'à la violence, parfaite. En somme, cette BD aurait pu être écrite par un Spartiate moderne, si Sparte n'avait laissé les arts et les sciences au reste de la Grèce et singulièrement à Athènes !
L'Incal est une œuvre dont l'inventivité foisonnante et le dessin - Moebius à son meilleur niveau ! - pourraient me suffire. Mais il n'y a pas que ça, c'est une œuvre dont les enjeux sont grands, salut du monde, libération des êtres, la dramatisation parfaite, l'humour discrètement présent, par exemple avec son antihéros dont les dialogues avec l'Incal mais aussi sa mouette à béton ne manquent pas de sel !
On pourrait avoir l'impression d'un manque de structure, mais au contraire, il y aurait presque excès comme ne le cachent pas les titres, Incal lumière, Incal ténèbre, ce qui est en haut, ce qui est en bas…. Structure binaire, en reflet, car "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas", dans la série - pour le reste je ne vais pas me prononcer… Il y a encore le jeu de tarot divinatoire, Solune, est par exemple, le soleil et la lune, la forteresse techno une version perverse de la Maison-Dieu.
Il n'est pas sans intérêt de savoir que Moebius et Jorodosky avaient préparé un storyboard de Dune, ce qui fait qu'à la force des symboles divers que j'ai évoqués plus haut sans parler de ceux qui m'ont forcément échappé, s'ajoute l'armature littéraire d'un texte important de la sf - les suites et les préquels sont moins bons, hélas ! Et il rentre dans l'Incal quelque chose du dynamisme de la préparation à l'image animée qu'est un film. Bref, si vous soupçonnez du mysticisme à tous les coins de page, vous avez raison. Mais il n'est pas requis d'entrer dans autre chose que dans l'émerveillement du récit, seulement de rêver, car "rêver, c'est survivre".
Si les œuvres dérivées de l'Incal ne sont pas mauvaises, elles restent tout de même clairement dispensables.
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Visuellement, dramatiquement, c'est fort, peut-être un peu outré…. Mais contrairement à d'autres, je n'ai rien contre le sacrifice, à la guerre, qui n'est pas une partie de croquet. Si on n'est pas prêt à tuer l'ennemi et à mourir, on n'a rien à faire sur un champ de bataille, et il faut donc se dépêcher de se soumettre au premier envahisseur fronçant le sourcil. La liberté des Grecs et donc la notre a été sauvée par les Spartiates, mais aussi par les Athéniens, dont il me semble forcé qu'ils soient quelque peu minorés, comme l'aurait été un récit vu par un Anglais ou par un Français glorifiant son pays aux dépens du pays depuis longtemps rival. Mais avec la progression de la narration, il se fait une conscience grandissante de l'enjeu de la sauvegarde de la liberté des Grecs. Par contre, les Perses sont montrés de façon caricaturale. Problématique ! L'Histoire, et même ce qui ne prétend pas l'être mais à une certaine tenue, se doit d'éviter ce travers. Après la question des amis et ennemis, quoi ? L'homosexualité est dénigrée, au mépris de la réalité historique de toutes les cités grecques. Je me demande si c'est par pure homophobie ou aussi parce qu'on ne veut voir que sacrifice et violence dans la guerre, quand on peut aussi y trouver de l'amour, relégué au seul foyer. Il y a certes les valeurs, la liberté et la loi, dont on ne remerciera jamais assez les Grecs de nous les avoir légués avec la science… Par contre, on évacue les ombres comme l'esclavage avec l'imputation que tous les Perses seraient esclaves de leur roi et leurs guerriers menés à coup de fouet, des légendes à laquelle fait pièce un mythe moins connu et plus moderne comme quoi la Perse aurait abolie l'esclavage. La construction du récit est habile, la mise en page qui y répond ainsi qu'à la violence, parfaite. En somme, cette BD aurait pu être écrite par un Spartiate moderne, si Sparte n'avait laissé les arts et les sciences au reste de la Grèce et singulièrement à Athènes !
L'Incal
L'Incal est une œuvre dont l'inventivité foisonnante et le dessin - Moebius à son meilleur niveau ! - pourraient me suffire. Mais il n'y a pas que ça, c'est une œuvre dont les enjeux sont grands, salut du monde, libération des êtres, la dramatisation parfaite, l'humour discrètement présent, par exemple avec son antihéros dont les dialogues avec l'Incal mais aussi sa mouette à béton ne manquent pas de sel ! On pourrait avoir l'impression d'un manque de structure, mais au contraire, il y aurait presque excès comme ne le cachent pas les titres, Incal lumière, Incal ténèbre, ce qui est en haut, ce qui est en bas…. Structure binaire, en reflet, car "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas", dans la série - pour le reste je ne vais pas me prononcer… Il y a encore le jeu de tarot divinatoire, Solune, est par exemple, le soleil et la lune, la forteresse techno une version perverse de la Maison-Dieu. Il n'est pas sans intérêt de savoir que Moebius et Jorodosky avaient préparé un storyboard de Dune, ce qui fait qu'à la force des symboles divers que j'ai évoqués plus haut sans parler de ceux qui m'ont forcément échappé, s'ajoute l'armature littéraire d'un texte important de la sf - les suites et les préquels sont moins bons, hélas ! Et il rentre dans l'Incal quelque chose du dynamisme de la préparation à l'image animée qu'est un film. Bref, si vous soupçonnez du mysticisme à tous les coins de page, vous avez raison. Mais il n'est pas requis d'entrer dans autre chose que dans l'émerveillement du récit, seulement de rêver, car "rêver, c'est survivre". Si les œuvres dérivées de l'Incal ne sont pas mauvaises, elles restent tout de même clairement dispensables.