Pas mal de qualités dans cet album, même si au final je resterai sur trois étoiles (note réelle 3,5/5).
Le travail de De Metter tout d’abord, avec son dessin toujours agréable à l’œil, et qui retranscrit bien l’époque – que ce soit en France ou en Indochine. Du bon boulot, plaisant et dynamique.
Je ne connais pas le roman de Lemaitre, mais l’adaptation en donne quelque chose là aussi agréable à suivre, bien huilé au niveau de l’intrigue – ou des intrigues qui s’emboîtent.
La description de la déliquescence coloniale en Indochine, des magouilles dont tout le monde profite (colons bien placés comme Indochinois bien renseignés – y compris les Viet-Minh d’ailleurs), au détriment des caisses de l’Etat colonisateur, est assez bien vue et pleine d’ironie. Une ironie, une certaine noirceur, un côté grinçant qui percent aussi dans les relations familiales des Pelletier (surtout pour le couple formé par « Bouboule » et sa femme assez cynique). Les deux niveaux de l’histoire se retrouvent et la mécanique, qui ménage des surprises, fonctionne bien pour le lecteur.
Mais la fin m’a déçu. Comme si, tout s’éclairant, on se débarrassait brusquement de questions encombrantes. Et il reste des questions donc (et quelques facilités – comme la façon dont Bouboule échappe à ses responsabilités après le meurtre dans le cinéma).
Mais bon, ça reste un album qi plaira aux amateurs de polar ancré dans l’histoire de l’immédiat après-guerre.
Lumumba est un personnage quasi mythique pour qui s’intéresse à la période charnière des décolonisations d’après-guerre, particulièrement dans cette Afrique centrale, véritable panier de crabes.
Cet album permet de faire connaitre ce personnage, mais j’en suis sorti un chouia sur ma faim.
En effet, j’ai eu l’impression – sans que je puisse forcément en formuler toutes les raisons – que tout ce que j’attendais n’avait pas été évoqué ici.
La narration, la personnalité de Lumumba sont ici un peu trop mollassonnes je trouve. Et le final, avec les magouilles post-coloniales des Belges (et plus généralement des Américains/occidentaux, avec la complicité de l’ONU qui leur est acquise), pour garder le contrôle des richesses du nouveau Congo via la sécession du Katanga (Mobutu apparait sur la fin) aurait sans doute mérité d’être étoffé.
Mais bon, l’album a le mérite de remettre en lumière une personne qui a été au cœur – peu de temps il est vrai – des luttes anticoloniales, et qui s’est peu à peu mué en leader du « Tiers -monde », presque à son corps défendant, avant d’être assassiné (je connaissais l’anecdote de la dent pour en avoir entendu parler il y a quelques années et aussi avoir lu un article sur Lumumba dans le Monde diplomatique).
Le dessin est honnête sans plus. L'histoire est par contre très intéressante. Et moi, j'aime bien la personnalité de la joueuse de tennis ! Elle aime ce sport, elle aime gagner : c'est merveilleux, aimer quelque chose ouvre sur le monde, gagner une façon de progresser. Elle est femme et elle est noire : autant dire qu'elle cumule les handicaps. Et alors ? Elle va courageusement de l'avant. Mais cela ne lui donne aucune obligation de se faire le porte-voix des femmes et des Noirs, ce qu'elle n'a pas été, si je me souviens bien d'une BD qui me fait penser ne pas avoir parfaitement exploité le potentiel du personnage. Où voit-on les efforts du personnage, le mépris des Blancs ? Tout cela est d'un plat.
Pour reprendre ma plaidoirie de l'individualiste…. De toute façon, qu'on le veuille ou non, quand on réussit, on devient un exemple, une figure de proue, qui fait avancer les choses… En plus, personne ne demande aux activistes de s'illustrer dans quelque domaine, alors, est-il juste de demander aux meilleurs dans leur partie d'être activiste ? Quelle drôle d'idée que cette sorte de taxe sur les talents ! Comme si être femme, Noir, et tant qu'on y est, handicapé, homosexuel ou tout autre caractéristique peu intégré par la société devait d'abord plomber face à la société globale, et en plus, river à ses compagnons de chaîne ! La dame, elle, aspirait à jouer au tennis, dans cet espace où dès que vous y pénétrez, les règles sont les mêmes pour tous, qui développe le corps, mais aussi l'esprit, étant donné qu'on y suit une stratégie. Par ce dispositif, comme le dis Caillois, les jeux développent les qualités des participants et des spectateurs. J'ajouterais même qu'ils luttent, cerise imprévue sur le gâteau, contre les préjugés. Cependant, être dans cet espace particulier attire les personnes non pressées de rester dans une société aux règles souvent moins pures, et ne prédispose pas à lutter contre même si on trouve des exceptions…. Par contre, ces espaces sont par le fait des attracteurs d'excellence dans les joueurs aussi bien que chez les spectateurs.
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Le Grand Monde
Pas mal de qualités dans cet album, même si au final je resterai sur trois étoiles (note réelle 3,5/5). Le travail de De Metter tout d’abord, avec son dessin toujours agréable à l’œil, et qui retranscrit bien l’époque – que ce soit en France ou en Indochine. Du bon boulot, plaisant et dynamique. Je ne connais pas le roman de Lemaitre, mais l’adaptation en donne quelque chose là aussi agréable à suivre, bien huilé au niveau de l’intrigue – ou des intrigues qui s’emboîtent. La description de la déliquescence coloniale en Indochine, des magouilles dont tout le monde profite (colons bien placés comme Indochinois bien renseignés – y compris les Viet-Minh d’ailleurs), au détriment des caisses de l’Etat colonisateur, est assez bien vue et pleine d’ironie. Une ironie, une certaine noirceur, un côté grinçant qui percent aussi dans les relations familiales des Pelletier (surtout pour le couple formé par « Bouboule » et sa femme assez cynique). Les deux niveaux de l’histoire se retrouvent et la mécanique, qui ménage des surprises, fonctionne bien pour le lecteur. Mais la fin m’a déçu. Comme si, tout s’éclairant, on se débarrassait brusquement de questions encombrantes. Et il reste des questions donc (et quelques facilités – comme la façon dont Bouboule échappe à ses responsabilités après le meurtre dans le cinéma). Mais bon, ça reste un album qi plaira aux amateurs de polar ancré dans l’histoire de l’immédiat après-guerre.
La Dent - La Décolonisation selon Lumumba
Lumumba est un personnage quasi mythique pour qui s’intéresse à la période charnière des décolonisations d’après-guerre, particulièrement dans cette Afrique centrale, véritable panier de crabes. Cet album permet de faire connaitre ce personnage, mais j’en suis sorti un chouia sur ma faim. En effet, j’ai eu l’impression – sans que je puisse forcément en formuler toutes les raisons – que tout ce que j’attendais n’avait pas été évoqué ici. La narration, la personnalité de Lumumba sont ici un peu trop mollassonnes je trouve. Et le final, avec les magouilles post-coloniales des Belges (et plus généralement des Américains/occidentaux, avec la complicité de l’ONU qui leur est acquise), pour garder le contrôle des richesses du nouveau Congo via la sécession du Katanga (Mobutu apparait sur la fin) aurait sans doute mérité d’être étoffé. Mais bon, l’album a le mérite de remettre en lumière une personne qui a été au cœur – peu de temps il est vrai – des luttes anticoloniales, et qui s’est peu à peu mué en leader du « Tiers -monde », presque à son corps défendant, avant d’être assassiné (je connaissais l’anecdote de la dent pour en avoir entendu parler il y a quelques années et aussi avoir lu un article sur Lumumba dans le Monde diplomatique).
White only
Le dessin est honnête sans plus. L'histoire est par contre très intéressante. Et moi, j'aime bien la personnalité de la joueuse de tennis ! Elle aime ce sport, elle aime gagner : c'est merveilleux, aimer quelque chose ouvre sur le monde, gagner une façon de progresser. Elle est femme et elle est noire : autant dire qu'elle cumule les handicaps. Et alors ? Elle va courageusement de l'avant. Mais cela ne lui donne aucune obligation de se faire le porte-voix des femmes et des Noirs, ce qu'elle n'a pas été, si je me souviens bien d'une BD qui me fait penser ne pas avoir parfaitement exploité le potentiel du personnage. Où voit-on les efforts du personnage, le mépris des Blancs ? Tout cela est d'un plat. Pour reprendre ma plaidoirie de l'individualiste…. De toute façon, qu'on le veuille ou non, quand on réussit, on devient un exemple, une figure de proue, qui fait avancer les choses… En plus, personne ne demande aux activistes de s'illustrer dans quelque domaine, alors, est-il juste de demander aux meilleurs dans leur partie d'être activiste ? Quelle drôle d'idée que cette sorte de taxe sur les talents ! Comme si être femme, Noir, et tant qu'on y est, handicapé, homosexuel ou tout autre caractéristique peu intégré par la société devait d'abord plomber face à la société globale, et en plus, river à ses compagnons de chaîne ! La dame, elle, aspirait à jouer au tennis, dans cet espace où dès que vous y pénétrez, les règles sont les mêmes pour tous, qui développe le corps, mais aussi l'esprit, étant donné qu'on y suit une stratégie. Par ce dispositif, comme le dis Caillois, les jeux développent les qualités des participants et des spectateurs. J'ajouterais même qu'ils luttent, cerise imprévue sur le gâteau, contre les préjugés. Cependant, être dans cet espace particulier attire les personnes non pressées de rester dans une société aux règles souvent moins pures, et ne prédispose pas à lutter contre même si on trouve des exceptions…. Par contre, ces espaces sont par le fait des attracteurs d'excellence dans les joueurs aussi bien que chez les spectateurs.