Nerval l'inconsolé

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Nerval, par-delà l'obscure clarté... portrait d'un poète tourmenté.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Biographies Milieux artistiques

Il fut le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie. Gérard de Nerval est pour beaucoup l’un des plus grands poètes français. Sa vie reste néanmoins emplie de mystères… car derrière le grand Gérard dit de Nerval se cachait le discret Gérard né Labrunie.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Septembre 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Nerval l'inconsolé © Casterman 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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03/10/2017 | Mac Arthur
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Par Blue Boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Très réussie, la couverture résume assez bien à elle seule le personnage de Gérard de Nerval et la fantaisie de l’album. La BD historique ou biographique recourant plus souvent à un style de dessin académique (généralement très réaliste), il est toujours agréable de découvrir une œuvre sortant des canons habituels, et c’est complètement le cas ici. On pense plus aux Pieds Nickelés voire à certains moments aux caricatures de Daumier (contemporain de Nerval, né également en 1808 !), et d’emblée, on peut être déconcerté par le décalage entre le graphisme « cartoon » et le personnage évoqué : un auteur du mouvement romantique du XIXe, sujet au spleen et qui ne prêtait guère au burlesque. Et contre toute attente, on finit pas adhérer très vite. On découvre que Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, était un être fantasque, nerveux, toujours « intranquille » et aux abois, ce qui colle assez bien au trait enlevé et imprécis. Et que finalement, son côté lunaire en fait un parfait personnage de BD… La narration bénéficie d’un rythme enlevé. Les scènes sans paroles, souvent oniriques, constituent des respirations poétiques bienvenues alternant avec les passages textuels plus ordinaires. Chaque scène est introduite par des citations ou extraits épistolaires de Nerval ou de ses proches (son grand ami Théophile Gautier principalement). On suit donc avec intérêt la biographie de cet auteur, certes méconnu, mais qui se révèle attachant dans ses tourments existentiels – accrus par une grosse déception amoureuse avec la chanteuse Jenny Colon - auxquels il ne semblait y avoir aucun remède, aucune consolation… sauf peut-être celle, pour le moins étrange, de se suspendre par le cou aux poignées de porte afin d’atteindre l’ivresse sexuelle. « Nerval l’inconsolé » dégage un charme certain, avec une restitution historique crédible malgré la fantaisie qui parcourt l’histoire. Le lecteur ne peut qu’être séduit devant la magnifique évocation des voyages en Méditerranée de notre Gérard. Daniel Casanave semble décidément à l’aise dans les biographies de romanciers (Flaubert, Baudelaire, Verlaine…) ou adaptations de leurs œuvres (Shakespeare, Alfred Jarry). Ce n’est pas la première fois qu’il travaille avec le scénariste David Vandermeulen (Shelley, Chamisso (L'Homme qui a perdu son ombre)), et au vu de ce bel ouvrage, on ne peut qu’espérer une longue et fructueuse collaboration. Un des meilleurs albums de l’année sans aucun doute.

25/11/2017 (modifier)