Léon le Grand

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Le dernier rempart face aux invasions barbares ?


Attila, Gengis Khan et les Hordes Au temps de Rome et de l'Empire Romain Biographies La BD au féminin

Au Ve siècle de notre ère, le pape Léon le Grand, qui règne fermement sur son troupeau alors que l’Empire romain se désagrège et s’effondre, est une figure centrale de la papauté. Imposant la tradition avec force et détermination, il contribue à structurer l’Église et impose le choix de Rome comme siège incontestable du Christianisme. Ses sermons, ses lettres, sont toujours aujourd’hui consultés et restent une référence. À ce titre, Léon est l’un des pères de l’Église. Mais plus encore, lorsque le peuple de Rome se retrouve désarmé devant l'avancée barbare, alors que l’Empereur est incompétent ou même a pris la fuite, Léon ira affronter tant Attila et sa horde de Huns, que Genséric, le terrible chef vandale... L’empire s'effondrant, le pape reste le seul pouvoir auprès duquel les romains, terrifiés, cherchent refuge.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Avril 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Léon le Grand © Glénat 2019
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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12/02/2022 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Agecanonix

Je n'avais d'Attila que la vision de ses hordes hunniques s'opposant à Aetius dans les autres Bd que j'avais lues sur lui, tout comme dans le film Attila fléau de Dieu, où Anthony Quinn incarnait le roi Hun. D'autre part, je connaissais peu ou pas le pape Léon Ier, et encore moins le rôle capital qu'il a joué, ce personnage ne figure pas dans le film, ni dans le volume de Histoire de France en Bandes Dessinées qui est consacré aux grandes invasions barbares du Vème siècle. J'ai donc découvert réellement ce pape grâce à cet album issu de cette collection consacrée aux grands papes de l'Histoire. Léon Ier est considéré comme le dernier rempart face aux invasions barbares, c'est une figure centrale de la papauté, il va renforcer les fondations du christianisme, et ce qui est extraordinaire, c'est qu'un religieux ait réussi à repousser le grand roi des hordes barbares qui ont déferlé sur l'Europe de l'ouest (Gaule et Italie) rien qu'en parlementant. La rencontre entre Léon Ier et Attila a d'ailleurs été immortalisée par le peintre Raphaël sur commande du pape Jules II en 1514, le peintre situe la scène à Rome alors qu'elle a eu lieu près de Mantoue, c'est une fresque monumentale qui figure dans le palais du Vatican. C'est donc un bon album qui rend bien compte de tous ces faits, même si certaines connaissances en théologie peuvent être utiles pour la compréhension globale, parce que cet acte de négociateur comporte des tas de manoeuvres avant d'aboutir ; le dossier complémentaire en fin d'album décrypte un peu tout ceci. On sait aussi que les moines et les scribes ont considérablement noirci le personnage d'Attila pour plonger les chrétiens dans la crainte, exagérant sa férocité et son rôle de roi impitoyable et assoiffé de sang, beaucoup d'historiens modernes ont fait des relectures du personnage, on sait que c'était un roi avisé et un politique plutôt doué, ça corrobore le fait que Léon Ier ait pu argumenter avec lui en lui suggérant d'épargner Rome. Le dessin de Stefano Carloni est soigné dans le découpage et les cadrages, pratiquement aussi bon que sur Clémenceau et Sinclair, j'aime ce genre de dessin qui correspond à ma conception d'une Bd historique. Cette collection semble intéressante, d'autres volumes existent ou sont prévus comme ceux consacrés à Clément V (les Templiers), Alexandre VI (les Borgia), Pie VII (opposé à Napoléon), ces albums peuvent grandement m'intéresser.

16/02/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

France Richemond délaisse un temps le XVème siècle par lequel je l’avais connue (entre autres avec sa belle série Le Trône d'argile), pour traiter de l’Antiquité finissante, l’écroulement de l’Empire romain d’occident, en intégrant cette nouvelle et prolifique collection historique de chez Glénat, qui présente, en partenariat avec les éditions catholiques du Cerf, les « grands » papes. J’avais découvert cette collection avec Saint Pierre, qui ne correspondait pas selon moi aux critères de cette collection, mais en attendais davantage de ce Léon le Grand, car l’arrière-plan historique est à la fois plus riche et bien plus documenté. Et, accessoirement, c’est vraiment un pape (mais c’est une autre histoire – voir mon avis sur Saint pierre). Je sors avec une impression mitigée de ma lecture. D’abord parce que l’on sent trop dans certains passages et dialogues (mais aussi dans le dossier final) la patte du Cerf, une vision historique certes, mais très chrétienne. Même si l’on peut relativiser cela, en disant que le portrait dressé de Léon est quand même fidèle et crédible dans les grandes lignes. Effectivement, dans cette période charnière de l’Histoire de l’occident, l’Église a réussi à « sauver sa peau », malgré les invasions barbares et les nombreuses hérésies qui la menaçaient. Si un fort ancrage peut l’expliquer, la personnalité de Léon y est aussi sans doute pour quelque chose. Ensuite justement, ce qui me laisse sur ma faim, c’est cette période même, que j’espérais mieux utilisée. Et là je suis plus déçu. Je n’ai par exemple pas compris pourquoi les auteurs ont fait le choix de ne pas traiter de la période précédant les premières incursions des Huns ou des peuples qui les précèdent ou qui les accompagnent, et en particulier la bataille des Champs Catalauniques, le rôle joué par Aetius à ce moment. Tout ça est très rapidement évoqué, mais cela me frustre. Mais ça n’en reste pas moins une lecture que j’ai trouvée plus intéressante que celle du premier opus de la collection que j’avais lu autour de Saint pierre.

12/02/2022 (modifier)