Naragam

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Geön vit au fin fond des marais de Jahîm. Petit Twörb à la vie monotone, il n'a qu'un seul rêve : quitter son univers étriqué et rejoindre l'antique Cité des Primordiaux. De sa rencontre avec le cynique Sajiral, le Derkomaï, et Bròg, le naïf combattant de la Grande Arène, naîtra une quête mémorable qui bouleversera le monde ancien et agonisant de Naragam.


Geön vit au fin fond des marais de Jahîm. Petit Twörb à la vie monotone, il na qu'un seul rêve : quitter son univers étriqué et rejoindre l'antique Cité des Primordiaux. De sa rencontre avec le cynique Sajiral, le Derkomaï, et Bròg, le naïf combattant de la Grande Arène, naîtra une quête mémorable qui bouleversera le monde ancien et agonisant de Naragam. La Quète de Geön le Twörb commence...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Avril 2015
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Naragam © Delcourt 2015
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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03/04/2015 | Jetjet
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Par Jetjet
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Naragam est un concept intriguant. Intriguant car comme sorti de nulle part dans une nouvelle collection Delcourt parrainée par David Chauvel (haut gage de qualité selon mes critères) au lettrage doré et à la couverture classieuse. On pourrait vulgariser cette nouvelle œuvre comme un enfant de Donjon et du vieux film d’animation Dark Crystal mais ça ne serait pas lui rendre justice. De Donjon, cette épopée d’héroic fantasy en conserve l’essence, l’humour noir et un nouvel univers, le monde de Naragam avec ses longs paysages arides. De Dark Crystal, on reconnait le style des créatures au bec recourbé comme Sajiral le Derkomaï. Le tome introductif a autant de (grandes) qualités que de (moindres) défauts. En quelques pages, tout est mis en place et ce qui ne le sera pas va être expliqué par des flashbacks (avec gros clin d’œil à Highlander, vous verrez) ou dans la continuité de l’histoire. Mais dans le fond, ça parle de quoi Naragam ? Naragam est un monde fictif, où « a priori » il n’y a pas d’espèce humaine mais des créatures comme les Twörb, peuple de petits bonhommes chauves aux grands yeux et aussi naïfs et chétifs (en apparence) que des Hobbits et un Derkomaï, guerrier sanguinaire au look de rapace. Capturé par les Twörbs, le Derkomaï est promis à une mort sacrificielle mais promet à Geön le Twörb de le mener à la divine Cité des Primordiaux, dieux déchus et gigantesques peuplant également ce monde… A l’issue d’une bataille notre infortuné duo s’échappe et commence son long périple au travers des vastes contrées sans vie de Naragam... Rien de bien original mais Le Galli apprécie le monde de Naragam, lui fournit un bestiaire unique, des lois qui lui sont propres et également un humour plutôt « dark » et cruel par des actes fratricides, prophéties funestes et s’aide de Mike qui se surpasse dans des planches d’une page complète avec des plans de toute beauté. Le monde de Naragam semble vide de toute vie, ajoutant à l’isolement de ce « buddy movie » une certaine poésie mélancolique qui donne envie d’en savoir bien plus. L’affaire est rondement menée avec l'apparition d'un nouveau compagnon d'infortune, le colosse et dévoué Bròg et cette envie irrésistible de braver les nombreux dangers pour parvenir à la cité de Drëk où échouent les Primordiaux, ces colosses antiques qui seraient à l'origine de toute vie et mort à Naragam Le Galli a du piocher dans nombre de références pour constituer cet univers qui conservera bien des mystères à son issue. Qu'il s'agisse de classiques comme le merveilleux Légendes des Contrées Oubliées de Chevalier et Ségur à la série de jeux Dark Souls pour ses décors intérieurs pesants, Mike répond présent en alternant gros plans et scènes d’action bien rythmées par des plans silencieux écrasants. Un régal de tous les instants pour les yeux entaché par une fin qui se prend les pieds dans le tapis : c'est bien simple, on ne sait plus à quel saint se vouer dans le tout dernier acte et le divertissement de qualité s'achève sur une note amère éludant bon nombre de questions légitimes. Reste un travail formidable du dessinateur Mike qui aura su du début à la fin éclairer les ténèbres par la plus jolie des façons.

03/04/2015 (MAJ le 17/05/2018) (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Naragam est un monde de Fantasy où l’on suit la fuite de deux créatures que tout oppose mais forcées de s’allier le temps de tailler la route. Le concept de raconter une histoire vidée de la race des hommes n’a rien de nouveau mais évoque de suite le célèbre Dark Crystal de Frank Oz. Il l’évoque également de part son ambiance faussement naïve. Sous son aspect de récit destiné à un public « young adult », car c’est en partie d’une quête initiatique dont il s’agit ici, Geön le petit twörb affiche une frimousse innocente et espiègle qui n’est pas sans rappeler celle de Jen le gelfling. Quant à celle de Sarjiral le derkomaï elle est confondante de ressemblance avec celles des Skeksès. D’ailleurs ne nous dit-on pas que les derkomaïs viennent des monts Skëterrë (en référence aux Skeksès) ? Bref, on peut faire moult comparaisons entre Naragam et tout ce qui a déjà été produit. Toujours est-il que le scénariste arrive aussi avec ses propres billes et réussit à imposer son univers avec ses idées. Le degré de moralité est plutôt violent et rapproche le récit du genre de la dark fantasy avec ses héros qui ont les mains poisseuses du sang de leurs congénères et l’on pressent que tout cela pourrait mal se terminer. Se ton cynique est contrebalancé par un humour de répétition qui pourra plaire à certains mais qui m’a laissé froid à titre personnel. Geön étant un personnage extrêmement bavard au point de parler quasiment pour deux, il vient briser le silence qu’impose la contemplation de ces paysages montagneux qui s’étendent à perte de vue. L’auteur nous laisse souffler et on peut en profiter pour admirer la vue et les cadrages larges du dessinateur, mais je n’ai pas pour autant trouvé les interventions de Geön spécialement drôle. Je le trouve lourdingue dans son propos et du coup fortement ennuyeux. Je parlais de planches contemplatives et voilà en effet un héritage « Jacksonien » j’ai envie de dire. Dans Naragam les héros marchent beaucoup au point même que l’on frise l’ennui. Le décor est assez épuré pour probablement renforcer le côté aventure en solitaire et se focaliser sur nos deux compagnons de route. Mais personnellement j’aurais préféré regarder un décor plus fourni. C’est surtout grandiose lorsque l’on a en fond de champ ces géants statufiés (pour l’éternité ?) issus d’un autre temps, l’âge des Gigantomachies pourrait-on la qualifier, et qui est au cœur des conversations. Quand je regarde ces monstres statufiés en pleine action j’ai l’impression de voir l’Argonath. Vous savez, ces deux colosses royaux à flan de falaise dans La Communauté de l’Anneau. C’est grandiose et là on reste forcément coi. Alors, un long voyage périlleux marqué par les imprévus, l’émotion et les exploits héroïques ? Ben pas vraiment non. La BD fait tout de même 88 pages, du luxe pour un premier tome, et toutes ne sont pas remplies des merveilles que j’ai évoquées plus haut. Souvent c’est même plutôt vide. Vide de dialogue, vide de rebondissement, vide de tout. Naragam c’est une très longue marche faite de silence vers une cité où notre héros espère trouver des réponses à ses questions existentielles. On peut saluer cette démarche de Le Galli de prendre son temps pour nous montrer son univers et il y a des chances pour qu’à la toute fin il s’en sera passé des choses, mais force est de reconnaître que pour l’instant c’est surtout long et laborieux. Voilà, ni déçu ni satisfait, que cela relève du graphisme ou du scénario. Les enjeux ne sont pas suffisamment développés encore pour savoir dans quoi le lecteur s’embarque. Je ne serai pas du voyage.

03/08/2015 (modifier)