Strapontin

Note: 2.57/5
(2.57/5 pour 7 avis)

Publié dans le journal Tintin dans les années 60, Strapontin est un chauffeur de taxi vivant des histoires d'aventure et d'humour.


Goscinny Journal Tintin Taxi Driver

Publié dans le journal Tintin dans les années 60, Strapontin est un chauffeur de taxi vivant des histoires d'aventure et d'humour. LA PRESENTATION D'UN CO-AUTEUR : Berck suggère l'idée des chauffeurs de taxi. "Une idée qui me trottait dans la tête depuis plus de douze ans, se souvient-il. Pendant la guerre, j'avais été fasciné par un cartoon américain mettant en scène trois militaires et... un chauffeur de taxi parisien." Goscinny approuve immédiatement une idée qui constitue la base idéale d'une série d'humour et d'aventures. Dans ce monde, les situations insolites et les rebondissements ne manquent pas plus que les personnages pittoresques. Parmi eux, des émigrés russes, souvent d'origine noble, qui, à l'époque, se sont éloignés du Kremlin pour exercer, à Bicêtre mais aussi dans Paris, le métier de chauffeur de taxi. Dans la foulée, le scénariste propose que le personnage principal de la série s'appelle Strapontin. Quelque temps plus tard, ce sera au tour de Berck de suggérer à l'auteur de faire vivre un petit garçon, prénommé Wimpy, et un chien baptisé Gérard, dans le premier grand épisode, "Strapontin chauffeur de maître". La complicité entre les deux hommes ne pose en effet aucun problème. Goscinny trousse ses histoires à Paris et vient à Bruxelles pour porter le fruit de son travail. Il retrouve Berck au bar de l'hôtel où il a pris l'habitude de descendre. Ensemble, ils évoquent l'épisode en cours, mais aussi le suivant... .

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1962
Statut histoire Une histoire par tome 9 tomes parus

Couverture de la série Strapontin © Le Lombard 1962
Les notes
Note: 2.57/5
(2.57/5 pour 7 avis)
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25/06/2006 | Ro
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Par Antoine
Note: 3/5
L'avatar du posteur Antoine

Voilà une bonne bd de détente. Rien de bien extraordinaire ici mais rien de mauvais non plus. On sent la patte de Goscinny que l'on retrouvera ensuite dans Astérix. Les ficelles scénaristiques du maître sont très reconnaissables. Le dessin est vieillot mais n'est pas désagréable. Les histoires ne paraissent pas très originales aujourd'hui mais en les replaçant en contexte, on peut se dire que ce n'est pas trop mal imaginé. En bref, une bonne bd des années 60. Ce n'est seulement plus suffisant aujourd'hui pour mériter plus de 3.

22/02/2023 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Il est des hommes qui, tout modestes qu'ils furent, marquèrent d'une empreinte indélébile le siècle dans lequel un destin malicieux s'amusa à les faire naître. Il est fréquent que les plus grands génies d'un siècle, se révèlent souvent les hommes qui s'en trouvent en réalité le plus à l'opposé des tendances principales. Indéniablement, Goscinny est de ceux-là : comment qualifier autrement un homme qui, dans un siècle qui perfectionna les meurtres de masse avec une redoutable inventivité, s'ingénia à redonner ses lettres de noblesse au rire ? Mais pas ce rire moqueur et graveleux dont nos semblables sont aujourd'hui coutumiers, bien plutôt ce rire joyeux, innocent et universel, qui fait fondre le cœur et berce tous les esprits de 7 à 77 ans... De 7 à 77 ans, c'est bien la tranche d'âge à laquelle s'adresse le quotidien Tintin, dont le rédacteur en chef, André Fernez - qui en avait, du nez - s'adressa à René Goscinny, qui bénéficiait d'une réputation de plus en plus flatteuse faisant l'objet de toutes les conversations des rédactions de France et de Belgique, et qui ne vivait pas sa période la plus faste, financièrement parlant... Goscinny y fera des merveilles, en compagnie des dessinateurs les plus prestigieux, connus (Franquin, Uderzo, Tibet, Macherot, etc...) ou moins connus (Attanasio, El-Azara, Rol, Berck, et bien d'autres). C'est chez Raymond Leblanc, éditeur du journal Tintin que la rencontre eut lieu. Un jeune René Goscinny n'ayant pas encore conçu ses meilleures oeuvres et un certain Arthur Berckmans, jeune dessinateur qui n'a encore rien fait d'autres que quelques strips publicitaires ici et là, et l'illustration de vies de missionnaires pour un magazine jésuite quelques années auparavant... Goscinny, pas exigeant pour deux sous, n'en a cure, et voue une totale confiance à celui qui se fera connaître plus tard sous le pseudonyme Berck. Le courant passe vite entre les deux hommes, et c'est dans un café tout proche du bureau de Raymond Leblanc que naît un nouveau personnage de bande dessinée. Tout d'abord, il faut choisir un univers : Berck a déjà un vague projet autour d'un chauffeur de taxi. Goscinny est tout de suite emballé par cet univers qu'il pourra développer en variant les thématiques et les décors comme il le souhaite. C'est lui qui trouve le nom, tiré du sobriquet employé par les parisiens pour désigner les chauffeurs de taxis. Ensuite, créer des personnages : Strapontin, c'est bon. Il faut l'entourer de personnages, qui deviendront récurrents si la série a du succès. Quoi de mieux, pour incarner la douce folie que Goscinny aime à mettre dans son oeuvre, qu'un savant distrait, son fils et son chien ? Tout y est : un humour décapant lié à la distraction du savant (qui, ayant acheté un chien et baptisé un fils le même jour, a interverti les deux noms sur le registre du maire), un jeune garçon dégourdi auquel le public enfantin pourra s'identifier, un chien intelligent qui saura mettre en valeur les personnages humains, par l'hilarant recul sur la race humaine qu'il adopte en coin de case par ses réflexions et ses actions. Il faut enfin penser aux scénarios. C'est là que Goscinny montre son génie : puisque le personnage principal est un chauffeur de taxi, il faut le faire voyager. Mais le faire voyager en France, c'est un peu court, et Goscinny n'est pas encore prêt pour la géniale dépiction de son pays qui égrènera les pages d'Astérix. Faisons-le donc voyager à l'étranger : l'auteur n'est jamais meilleur que lorsqu'il s'amuse - et nous avec - à épingler tous les clichés possibles et imaginables sur les nationalités, sans aucune méchanceté, avec la bienveillance qui le caractérisera toujours. Cela donne des gags irrésistibles, du maharadja de Patatah, souverain d'un pays peu développé mais ne sachant plus que faire de son or, aux fiers gauchos d'Amérique du Sud, en passant par des esquimaux qui ont peur du froid, des tribus africaines de sauvages qui maîtrisent parfaitement l'art de la négociation et du commerce... Le génie de Goscinny donne lieu à quelques albums où son immense talent commence à apparaître, certes assez timidement encore, puis s'affirme au fil des pages. C'est justement là tout l'intérêt de Strapontin : de Strapontin chauffeur de maître à Révolte au bois dormant, on voit littéralement naître et grandir sous nos yeux le génie de leur auteur. Petit-à-petit, les gags gagnent en efficacité, les scénarios deviennent de plus en plus recherchés et intéressants, et le trait de Berck s'affirme. Si les premiers tomes peuvent être considérés comme plutôt anecdotiques, les derniers illustrent à merveille combien l'art narratif de Goscinny atteint sa période de maturité. Ainsi, Strapontin chez les gauchos dévoile un jeu de faux-semblants inhabituel dans cette saga, s'amusant à nous faire suivre une fausse piste, due à un personnage un peu plus travaillé que les autres, qui s'avérera une brute, mais une brute au fond gentil. Les apparences... De même, le dernier tome écrit par Goscinny (Révolte au bois dormant), certainement le meilleur de la saga, nous donne à voir un spectacle parmi ceux que l'auteur maîtrise le mieux : la résistance d'une bande de gentils marginaux un peu timbrés à la puissance capitaliste. Pour illustrer ces camps, Goscinny ne fait pas dans la dentelle : les résistants au progrès seront une population médiévale égarée au XXe siècle, tandis que leur ennemi est un grand industriel qui veut raser leur château pour y établir une usine. Dès lors, Goscinny s'amuse à nous montrer cette guerre médiévale entre des fous raisonnables et des capitalistes fous avec un art consommé. Chaque gag a une portée toute particulière, comme si l'auteur sentait qu'il était en train d'écrire sa dernière histoire de la saga, et le récit porte en lui un regard discret mais bien présent sur notre société : sa marche aveugle vers un progrès technologique supposé, sa médiatisation à outrance, l'hypocrisie de sa population, soumise à la manipulation de l'opinion, son rejet de tout ce qui est fondamentalement différent... Certes non, Révolte au bois dormant n'est pas une satire sociale et politique, elle est un pur divertissement. Mais un divertissement où Goscinny, qui est alors en pleine rédaction de son chef-d'oeuvre qu'est la Potachologie, nous révèle toutes ses capacités de naturaliste social, épinglant - toujours avec sa légendaire bienveillance - les petits travers de notre société contemporaine. Mais que le lecteur se rassure, tout cela finira bien sûr par un happy end aussi artificiel qu'hilarant... Et finalement, peut-être que René Goscinny nous offre à travers ce dernier tome un testament inconscient : ne fait-il pas lui-même partie de ces parias qui n'arrivent pas à s'intégrer à la société ? Bien sûr, l'auteur est alors au faite de sa gloire. S'il abandonnera Strapontin, qui fonctionnait toutefois très bien auprès de son public, c'est justement parce que ses grands succès Astérix, Iznogoud, Lucky Luke l'occuperont à plein temps. Mais pourtant, il y a quelque chose chez cet homme qui fait que, jamais, il ne pourra se sentir membre à part entière de la société dans laquelle il vit. Ce malaise, il ne l'exprimera jamais publiquement autrement qu'au travers de son humour décapant. Et pourtant, ce constat est bien cruel : l'ami René est un homme fondamentalement bon et gentil, égaré dans un monde de plus en plus mauvais et méchant. Et dans ce monde sans foi ni loi qui s'affirme, il n'y a plus de place pour les bons. Ne serait-ce pas là la véritable raison de cette révérence prématurée que le plus grand auteur de bande dessinée tirera 12 ans plus tard, à seulement 51 ans ?

15/02/2019 (MAJ le 24/09/2019) (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce petit personnage sympathique et attachant crée en 1958 dans le journal Tintin, représente à ses débuts l'antique chauffeur de taxi avec casquette et livrée, reflet d'une époque révolue. Par la suite, Strapontin quitte cette tenue et devient un sacré voyageur avec son taxi, tout en affrontant des bandits plus bêtes que méchants, ou des escrocs habiles, le tout avec un humour enjoué. Le personnage connaît un joli succès dans le journal, les scénarios de Goscinny promènent le héros dans des décors exotiques qu'un gamin de mon époque n'avait jamais vus : en Inde (les Taxis de Patatah), en Amérique du Sud ( S. chez les Gauchos), au Pôle Nord (S. chez les Esquimaux), au Japon (le Masque de jade), et il fait même un retour étonnant dans un Moyen Age de fantaisie avec La Révolte au Bois Dormant. On reconnaît bien là l'humour tendre et charmant du père d'Astérix, aidé par le dessin vif et coloré de Berck qui débute alors à Tintin. Débordé par Astérix, il laisse ensuite la place à Jacques Acar qui imagine le dernier épisode en 1968, Le Rayon alimentaire. J'ai découvert la série vers le milieu des années 60 avec Strapontin chez les Gauchos, j'aimais bien ce petit personnage dynamique et rigolo qui a bercé mon jeune âge, et je ne le renie pas, d'ailleurs je l'ai regretté lorsque Berck l'a abandonné pour rallier Spirou où il dessinera d'abord Mulligan puis Sammy; c'est justement Strapontin qui lui a permis de rôder son trait et sa verve humoristiques (avec aussi Rataplan).

14/08/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Pour un 'classique du rire', je trouve que ce n'est pas très marrant. Les personnages sont très quelconques et l'humour n'est pas à la hauteur du génie de Goscinny. Ça ne m'étonnerait pas que ça soit une œuvre de commande pour remplir le journal de Tintin. Le dessin de Berck n'est pas franchement très beau. On est loin de Sammy. Les histoires ne sont pas totalement à jeter, mais elles sont tellement sans surprise que je me demande qui aujourd'hui aurait du plaisir à lire cette série hormis des enfants de 6-8 ans.

02/10/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Une œuvre de jeunesse de Berck scénarisée par Goscinny, cela a de quoi allécher l’amateur de moisi que je suis. Je gardais cependant de la série le souvenir d’une œuvre passable, sans plus. A la relire, je ne peux que confirmer mon appréciation plus que modérée. Le trait de Berck est encore très immature, ses décors sont peu travaillés, ses personnages sont des plus basiques dans ce genre franco-belge humoristique à gros nez. Quant aux scénarios de Goscinny, ils sont très convenus. L’humour est présent (de temps à autre), les rebondissements aussi, mais il n’y a pas de réelle originalité dans le traitement du sujet. C’est typiquement le genre de séries produites à grande vitesse afin de remplir les magazines de l’époque (le journal de Tintin, dans le cas présent). La série ne bénéficie pas du soin indispensable à en faire une œuvre marquante, les auteurs ne pouvant y consacrer le temps nécessaire pour lui assurer une profondeur suffisante. A réserver aux curieux amateurs de franco-belge des temps héroïques.

15/06/2010 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 2/5

Berck et Goscinny... un bien beau duo pour une série... qui ne l'est pas trop. Faut dire aussi qu'elle n'est pas très récente, loin de là... Strapontin et son éternelle casquette font leur apparition dans l'hebdo Tintin n° 4, 13ème année, du 22 Janvier 1958 (j'ai vérifié : ben oui, ça approche des 50 ans !). Ils y prennent un dernier virage dans le n° 12, 23ème année, du 19 Mars 1968. La première "vraie" BD dessinée par Berck. Mais son style, qui se fera surtout connaître par Sammy est déjà là. "Strapontin" ?... de chauffeur de maître, il s'installera à son compte et connaîtra des aventures qui vont l'emmener aux quatre coins du monde. La routine, quoi... On va le retrouver partout : de l'Ecosse à l'Amérique du Sud. J'avoue que -même jeune- je n'ai pas été très fort emballé par les pérégrinations rocambolesques de ce personnage. Personnage, d'ailleurs, qui me fait un peu penser à Spaghetti. BD de consommation ?... Oui et non... à l'époque on ne demandait pas grand chose à part du délassement visuel et -un peu- mental. Ca se lit, se pagine parfois car ce personnage -sympathique au demeurant- ne m'est pas attachant. Je lui préfère, dans un autre registre, Mr. Dussiflard (le chauffeur de taxi de Benoit Brisefer). Je ne possède que quelques éditions brochées de ce petit chauffeur de taxi. Si un jour, je "tombe" sur un album d'occasion, il est possible que je l'achète... pour dire de compléter la série. Mais je ne m'énerverai surtout pas si je n'arrive pas à la terminer un jour. Loin de là...

23/10/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Deux auteurs de BD célèbres qui se réunissaient sur une oeuvre d'aventure et d'humour, voilà qui attisait ma curiosité pour cette série que j'ignorais complètement. Mais je dois dire que cela a mal vieilli. Déjà, au niveau du dessin, ce sont les débuts de Berck dans la bande dessinée. Strapontin est apparu 10 ans avant sa série phare, Sammy, et le dessin y est quelconque, complètement dans le style franco-belge gros-nez mais sans maîtrise, sans originalité... Ca se laisse lire mais on ne peut dire que c'est vraiment joli. Quant aux scénarios, Goscinny y favorise un peu plus l'aventure que l'humour, ce qui est bien dommage. Ce sont des intrigues variées mais ultra-classiques dans le domaine de la BD franco-belge : voyages exotiques avec royaume à sauver d'un méchant complot, méchants malfaiteurs à combattre, personnes ou lieux à protéger, etc. C'est vrai que Strapontin se retrouve souvent dans des aventures qui sont bien loin de ce qu'on imagine de la vie d'un chauffeur de taxi mais pour autant aucune intrigue n'est vraiment palpitante à mes yeux. Quant à l'humour, il attire par-ci par-là quelques sourires mais parait également assez laborieux voire artificiel à certains moments. On est loin d'un bon Astérix.

25/06/2006 (modifier)