Aymeric

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)

Récit de la croisade des Albigeois, contre les cathares, secte manichéene abritée par Raymond V, Comte de Toulouse, au XIIIe siècle.


987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens BD régionale BDs oubliées Cathares Les Pyrénées

Devant le refus du comte de Toulouse de livrer les cathares à l'église romaine, celle ci décrète la croisade contre les albigeois. La croisade, pour la première fois préchée contre un peuple occidental, atteint des sommets dans l'horreur, comme par exemple les 200 suppliciés de Brams, à qui on coupe oreilles, nez, lèvres, yeux et que l'on lache dans la nature, guidés par un borgne, en représaille à des supplices semblables perpétrés sur deux croisés. Ou encore, le sac de Beziers, 20 000 morts. L'évèque Arnaud Amaury aurait dit:" tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens". Un poête, le saint homme... Une poignée de combattants et de cathares se sont réfugiés à Montségur, dans un chateau perché sur un pithon des Pyrénées ariégeoises. Du haut de leur repaire, il narguent l'autorité de Rome. Le chateau tombera en 1244 et plus de 200 Parfaits, les prètres cathares, seront brulés. Le Comté de Toulouse passe au domaine royal.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1978
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Aymeric © Loubatieres editions 1978
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)
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05/03/2004 | Pacman
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L'avatar du posteur Agecanonix

L'épisode cathare ne fait pas partie de mes préférences dans l'Histoire médiévale, mais j'ai pris toutefois un certain intérêt à lire cette Bd qui relate la croisade contre le catharisme puis le siège de Montségur. Le récit est très documenté, les introductions d'albums situant parfaitement le conflit entre ces adeptes d'une religion pure et non soumise à l'Eglise de Rome et la papauté qui évidemment ne pouvait tolérer cet état dans l'Etat, c'était donc des hérétiques qui ont été réprimés de façon féroce comme on le voit dans le premier album. Le lecteur entre donc bien dans le sujet, le scénariste utilise cependant une narration très imitée de Histoire de France en Bandes Dessinées de Larousse, remplie de raccourcis qui pourront gêner les puristes mais réjouiront les néophytes ignorant tout du catharisme. La narration se trouve donc allégée par cette rapidité qui fait tout pour ne pas être trop didactique, et pour cela, elle utilise Aymeric le héros de cette aventure, seul personnage fictif parmi tous ces personnages réels, il sert de guide et chemine au travers des différents épisodes du conflit, jusqu'à la capitulation de Montségur en 1244. Le dessin de Forton use d'un trait solide et séduisant que j'apprécie depuis les années Pif-Gadget où il dessinait le western Teddy Ted, il paraitra bien-sûr un peu vieillot aux générations nouvelles, parfois un peu approximatif, avec une colorisation remplie de teintes orange ou violette qui peuvent révulser les lecteurs actuels, mais pour un gars comme moi, ce n'est pas un problème, j'ai baigné dans ce style graphique et encore en 1981, les dessinateurs en usaient, donc ça ne me choque pas, c'est de mon époque si je puis dire.. Le dessin de Forton sera donc accepté ou pas, pour moi, il donne un rendu correct de ces événements à l'issue tragique. Je connais assez bien tout ce qui touche la religion cathare et les causes qui ont entrainé le pouvoir royal et le pape à la détruire, je ne l'ai jamais trop comprise et je m'y suis intéressé de loin, mais ceci ne m'a pas empêché, poussé par ma passion des châteaux-forts, de visiter plusieurs fois les châteaux cathares, ces citadelles du vertige dont Montségur, perché à 1207 m en défiant le ciel sur un pic dénudé des Pyrénées ariégeoises (appelé "pog" en Occitan), est sans aucun doute la plus vertigineuse et la plus impressionnante. Toutefois le château ruiné tel qu'on le visite aujourd'hui, après une escalade assez pénible à travers un mauvais sentier pierreux, n'a pas tout à fait la même configuration que la citadelle érigée en 1204, il a été reconstruit par les troupes royales après le siège de 1244, mais la hauteur des murailles, leur épaisseur (détail qui m'avait frappé lors de ma première visite) et le plan au sol qui épouse la forme étroite du rocher entouré d'abrupts, n'ont guère variés. C'est une simple enceinte trapézoïdale commandée par un donjon rectangulaire où aujourd'hui ne souffle que le vent, le tout ne dépassant pas 60 m de long. Mais comme on le voit dans la Bd, un village sommaire s'étendait à 25 m en contrebas sur les pentes, et une barbacane (dont j'ignorais l'existence) s'élevait sur un piton voisin en forme de protection avancée. Les auteurs précisent bien qu'ils s'attachent strictement aux faits historiques, et d'ailleurs par endroits, Aymeric fait un peu figure de figurant, les vraies vedettes étant tous les personnages réels liés à cette croisade albigeoise. C'est donc une Bd intéressante, mais qui ne passionnera qu'un certain type de lecteur pour les différentes raisons que j'ai évoquées.. L'achat reste pour cela facultatif. Je précise un dernier point : ce n'est pas le comté de Toulouse qui rentre dans le pouvoir royal en 1244 comme il est dit en galerie, mais le Languedoc qui est attribué par le roi de France Louis IX à son frère Alphonse de Poitiers ; ce n'est qu'à la mort de celui-ci et de son épouse Jeanne de Toulouse en 1271 (ils n'ont pas eu d'enfants) que le Languedoc rejoint la couronne de France.

15/10/2015 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Cela faisait un moment que j'attendais de pouvoir lire cette série (ceux qui me connaissent savent pourquoi elle attirait mon attention). J'y ai trouvé un récit historique au sens propre du terme. Son contenu est le même ou presque que l'album Les Cathares. Les deux racontent de bout en bout la croisade contre les Albigeois puis la chute de Montségur, bien que les auteurs d'Aymeric le fassent avec plus de succès. Le dessin est très académique. Il parait désuet de nos jours. Il me rappelle le style d'auteurs de séries parus dans le Pif Gadget dans les années 60, comme Cheret (Rahan) ou Marcello (Docteur Justice). Géral Forton y maîtrise surtout les personnages, ayant un peu plus de mal avec les décors et surtout les perspectives. Les premières planches m'ont notamment choqué par l'impression que les personnages étaient trop grands vis-à-vis des habitations en arrière plan. La colorisation est très vieillotte par contre et elle ne me plait pas. On dirait que les planches étaient initialement prévues pour rester en noir et blanc et les couleurs ont plus tendance à enlaidir le trait et à masquer les détails qu'autre chose. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit. Les deux tiers du premier tome racontent en effet presque tous les évènements ayant eu lieu de 1211 à 1218, date de la mort de Simon de Montfort, et des évènements, on peut bien dire qu'il s'en est passé durant ces années. Du coup, la narration est très condensée, les dates et les faits se suivant les uns après les autres dans un tourbillon dont il est difficile de tout retenir. C'est factuel et instructif mais en termes de BD, j'aurais nettement préféré m'attacher à une période plus précise et à des aventures plus captivantes. Vers la fin du premier tome puis sur le second, on en vient tout de même à suivre pour de bon les aventures du héros, Aymeric, en lui-même et la narration en devient moins décousue et plus plaisante. Cette série est intéressante et correctement dessinée, mais l'histoire des Cathares me parait toujours trop dense pour être racontée agréablement dans sa totalité en une ou deux BDs.

01/07/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Un bien bon plongeon –du moins pour le lecteur- dans ces débuts du 13ème siècle et de ce qu’on peut appeler son “épopée cathare”. J’ai suivi la geste d’Aymeric, un gamin du pays toulousain qui, en grandissant, va devenir un courageux chevalier. Cheminant avec lui, j’ai revécu –d’une certaine façon- l’histoire du catharisme. Considérés comme hérétiques car, au départ, ils n’observaient pas la stricte application des strictes règles catholiques, le pape décida d’une « croisade » contre ces gens. Une croisade… tu parles… plutôt un massacre décidé et organisé qui va en ravir un : le roi de France qui « héritera » du comté de Toulouse. Aymeric ?… c’est une histoire de l’Histoire. Il ne sait –il ne peut plutôt- que suivre le déroulement de ce « petit » (pour l’époque) génocide organisé. Au dessin ?… Gérald Forton, une vraie « patte » qui use ici d’un trait réaliste vif, un peu « à l’ancienne » qui m’a fait plonger dans une sorte d’imagerie ressemblant à celle de « Prince Valiant » en… 1937. C’est vrai, la mise en scène est assez sage et l’ensemble fait montre d’un certain didactisme MAIS la mise en page, le soin apporté aux personnages, au modus vivendi de l’époque font que cette série est tout sauf lassante. Série oubliée de beaucoup, sinon inconnue, elle mérite quand même le détour.

17/02/2009 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 4/5

Les deux précédents avis résument à merveille ces deux tomes des aventures d'Aymeric : à savoir une solide documentation au service d'un récit construit sur suffisamment de péripéties pour instruire en même temps que divertir. La structure du scénario peut paraître classique, mais elle est habile, notamment grâce à ses textes brefs et directs conjugués à des dialogues vivants qui évitent la lourdeur ou la redondance d'une bande dessinée historique didactique. Le dessin n'est pas en reste, Forton illustre son récit avec vivacité, même si son style semble un peu académique parfois. Il n'en est pas moins maîtrisé et se permet quelques audaces dans les choix d'angles tout en maintenant une indéniable fluidité aux scénarios. S'il se laisse aller à quelques schématismes, son dessin n'en oublie pas la rigueur historique et restitue quelques moments avec force : la scène où les cathares se jettent au bûcher est un moment qui vous marque pour longtemps. Dommage que la mise en couleur manque parfois de réalisme et trouble le sérieux du travail des deux auteurs. Donc, de passionnants moments d'Histoire raconté dans un style solide, sans doute pas révolutionnaire, mais efficace et sérieux, ce qui n'est pas rien. Un gage de qualité qui peut séduire un large public.

07/06/2007 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5

"Aymeric et les Cathares" et "Aymeric à Montségur", c'est de la BD historique au vrai sens du terme. Alors c'est sûr que si l'on n'est pas intéressé un minimum par l'histoire cathare, ce ne sont pas les dessins qui vont faire passer la pilule, le style de Forton étant assez rigide (au passage ce n'est pas n'importe qui, il a tout de même bossé avec Charlier). Par contre, les autres y trouveront un condensé (trop, mais c'est obligatoire quand on pense que "L'épopée cathare" de Michel Roquebert s'étend sur 5 énormes tomes) facilement abordable d'un pan important de l'histoire de l'Occitanie, romancé juste ce qu'il faut pour ne pas avoir l'impression de ne lire qu'un bouquin d'histoires. Pour l'anecdote, le grand chevalier blond sur son cheval blanc, c'est moi qui l'ai inspiré (lol), le scénariste étant mon grand-père ; je me rappelle avoir bien fait la gueule lors de ma première visite à Montségur quand j'ai vu dans quel état les Croisés m'avaient laissé mon château (pour les néophytes, c'étaient les ancêtres des hooligans du Kop Boulogne).

10/03/2004 (modifier)
Par Pacman
Note: 4/5

Je ne suis peut-être pas objectif, car je reconnais que cette bd fait tout de même bien penser à un tome de "l'histoire de France en bandes dessinées", qui n'est tout de même pas un chef d'œuvre. Mais c'est un genre que j'affectionne particulièrement tant il a bercé mon enfance. Ici, l'histoire d'Aymeric, un gamin puis un jeune homme du pays toulousain, n'est pas des plus recherchée, mais bon, le récit historique en lui-même est très bien documenté. On pourrait juste regretter que l'aspect religieux des Cathares ne soit que très peu abordé, et de façon complaisante en plus. Ce n'étaient pas des tristes non plus, mais non violents, tout de même.

05/03/2004 (modifier)