Garulfo

Note: 4.38/5
(4.38/5 pour 100 avis)

De gaffes en bourdes suivez les aventures de ce héros tantot batracien tantot humain.


Best of 1990-1999 BoDoï Delcourt École européenne supérieure de l'image Les Grenouilles Métamorphose On en parle... Terres de Légendes

Quand une grenouille se transforme en prince... puis en grenouille... puis encore en prince ! De mares en châteaux, Garulfo, l'ambitieux batracien, vit des aventures pleines de rebondissements dans ce monde cruel qu'est celui des hommes. Garulfo apprendra que les hommes ne sont pas aussi bons qu'il le pense.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1995
Statut histoire Série terminée (2 cycles : tomes 1 et 2 puis tomes 3 à 6) 6 tomes parus

Couverture de la série Garulfo © Delcourt 1995
Les notes
Note: 4.38/5
(4.38/5 pour 100 avis)
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22/08/2001 | Renardrouge
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai relu les six tomes de la série pour présenter mon avis. Garulfo étant classé dans le top 10 des séries du site, c'est bien le moins que l'on puisse lui accorder. J'ai trouvé cette deuxième lecture bien plus intéressante que la première. En effet en recherchant les détails plus que l'histoire on se rend compte de la grande richesse et de l'originalité de la série. Ayroles détourne l'univers des contes merveilleux de type Perrault pour nous emmener par des chemins de traverses vers un univers plus philosophique et contestataire à la Candide de Voltaire. Pour cela les deux premiers tomes étaient suffisants. La trouvaille est de créer au tome 3 le prince Romuald, double merveilleux de Garulfo. C'est le chemin initiatique de Romuald qui donnera sens et profondeur à la fois au personnage d'Héphylie et à la vraie mission de Garulfo. Car tout se lit à travers le miroir de la mare aux grenouilles dans la série. Les auteurs nous proposent une représentation drôle mais vitriolée de la chevalerie du Moyen-Âge et des années qui suivirent. Images probablement bien plus réelles que celles qui ont formaté notre pensée jusqu'à pas si longtemps. Héphylie n'est pas Elisabeth Taylor et Garulfo est un anti-Ivanhoé pour moi. Le scénario réussit la prouesse de rester cohérent, dans l'univers merveilleux bien sûr, malgré tous les rebondissements qu'il présente. Mais le couple Garulfo/Romuald - Héphylie n'est pas seul. Noémie, Hégueulard ou l'ogre étoffent psychologiquement l'oeuvre de façon très convaincante. Les dialogues sont savoureux jouant sur de nombreux registres. Maïorana apporte un graphisme un peu pointu mais qui correspond à merveille à l'esprit satirique et humoristique de la série (au second degré). Héphylie étant la seule (avec Rainette) à apporter un peu de rondeur sexy à ce monde faussement paradisiaque. Tous les décors sont admirablement travaillés de la mare aux châteaux, des paysans aux chevaliers, le nombre de détails est impressionnant. Le graphisme et le scénario sont très bien soutenus par une très belle mise en couleur de Leprévost. Son nom apparait en couverture et je trouve cela bien mérité. C'est une excellente série que je trouve un poil en dessous du Peter Pan de Loisel car il y manque un peu de violence émotionnelle.

08/10/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Si René Goscinny a régné sur le monde de la bande dessinée au XXe siècle, Alain Ayroles est sans conteste le souverain du monde de la bande dessinée du siècle suivant (en ne prenant en compte que les scénaristes). Et l'entrée dans ce nouveau siècle de bande dessinée s'effectua de manière légèrement anticipée en 1995. En effet, cette année-là, l'auteur lance deux grandes sagas : Garulfo et De Capes et de crocs. Deux des plus grandes sagas de la bande dessinée contemporaine... Bien sûr, De Capes et de crocs reste l'indétrônable saga de la carrière d'Ayroles, en tous cas jusqu'à ce jour. Mais dans Garulfo, il fait toutefois montre du même génie qui anime toute son oeuvre. Si la saga commence de manière assez sage, le premier dyptique est d'ores et déjà savoureux, par ses dialogues craquants, ses quiproquos et situations hilarantes, et ses personnages bien croqués. Mais passé ce premier dyptique, alors que le troisième tome nous fait craindre une suite purement commerciale, c'est la métamorphose. De saga sympathique, Garulfo devient une saga essentielle, majeure dans l'histoire de la bande dessinée. Avec cette idée prodigieuse - apparemment soufflée par l'autre compère d'Ayroles, Jean-Luc Masbou - d'échange de corps entre la grenouille Garulfo et le prince humain Romuald, la saga prend une toute autre dimension : en plus d'être une simple relecture de conte de fées et apologues du même style, Garulfo devient à part entière un pur apologue. Sans jamais oublier son second degré salutaire qui dévoile tout son éclat au travers de situations hilarantes issues de cet échange de corps, la saga d'Alain Ayroles se met elle-même à véhiculer de vraies valeurs, de belles valeurs, qui se manifestent dans des personnages savamment écrits, dont l'évolution est en tous points remarquable. L'autre grand tournant de la série, c'est aussi l'arrivée d'un des personnages les plus prodigieux que toute la bande dessinée - et toute oeuvre narrative en général - ait connu : l'ogre au grand cœur. Coup de génie d'Alain Ayroles, ce personnage résume à lui tout seul ce qui rend la saga Garulfo si grande. Comment ne pas s'attacher à cette créature qui, sous ses apparences de brute sanguinaire, cache une âme d'enfant et d'artiste ? En révisant de manière subtile La Belle et la Bête, Ayroles réussit à nous émouvoir profondément, entre deux gags hilarants, sur le sort de cette créature touchante et maladroite, dont le grand final du tome 6 explicitera avec beaucoup d'intelligence le parallèle entre l'ogre et la princesse qui, au-delà des apparences, ont finalement tout en commun. Ainsi, la relation entre la belle et la "bête", entre la princesse et l'ogre, fait partie de ces liens incroyablement émouvants (j'avoue avoir fini ma lecture les yeux humides, la première fois) qui rendent une oeuvre inoubliable. Avec cela, on ne doit pas oublier la relation entre Garulfo et Romuald, les deux personnages principaux de la saga. Si l'un et l'autre peuvent exaspérer, l'un par son excessive naïveté, l'autre par sa méchanceté exacerbée, les deux compères connaissent pourtant une évolution d'une extrême subtilité tout au long de leurs péripéties. Evidemment, le parcours le plus touchant est celui de Romuald qui, tout d'abord froid et cynique, s'ouvre petit-à-petit aux autres, et se découvre un cœur. L'amour de la princesse, d'abord égoïste, devient au fur et à mesure de la saga un véritable amour, qui finit par ne plus rester tourné vers soi, mais vers l'autre. Et ce faisant, Romuald s'intéresse de plus en plus à son entourage, dont, par exemple, le petit Poucet, rôle secondaire qui aurait pu être terne, mais dont la présence permet de mieux mettre en lumière les évolutions des rôles principaux. Ainsi, après un début solide mais encore un peu timide, Garulfo devient au fur et à mesure de ses différents tomes une oeuvre belle, hilarante mais toujours un peu émouvante, poétique mais toujours un peu transgressive, parfois dure mais toujours sensible. Seul petit défaut qui ne s'effacera jamais totalement : le dessin de Maïorana. Celui-ci est loin d'être catastrophique, mais le trait des deux premiers tomes est franchement peu attrayant, et peine à rendre la magie de l'ambiance. A partir du 3e, on note une nette amélioration, mais qui n'aboutira jamais véritablement à quelque chose de beau et puissant. La puissance découle plus de la mise en scène en elle-même, sans doute avant tout le fruit du génie d'Ayroles (on y retrouve beaucoup de choses en commun avec De Capes et de crocs ou Les Indes fourbes), que des dessins, qui ont au moins le mérite de ne pas entraver les étincelles de génie de l'auteur. La mise en couleur, elle, s'améliorera sans cesse jusqu'à un dernier tomer visuellement très convaincant. Mais bon, Maïorana fera un bien meilleur travail dans D, et il reste un dessinateur qui connaît son métier. Et comme cela n'empêche de se laisser fondre face aux cascades de talent qui transpirent de chaque page de cette extraordinaire série, on ne lui en tient pas rigueur : Garulfo reste envers et contre tout un vrai petit chef-d'oeuvre.

22/10/2019 (MAJ le 22/10/2019) (modifier)
Par zébu
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

L'histoire d'une grenouille qui en a marre de sa condition de batracien et rève de se hisser au sommet de la chaine alimentaire en devenant un homme. Grâce à une sorcière son rêve va devenir réalité, elle va échanger son corps avec celui d'un prince hautain et imbu de sa personne. Hélas elle va vite déchanter en découvrant la vraie nature humaine ; quant au prince il apprendra des mots qui lui sont jusqu'alors inconnus comme amitié ou modestie. Voilà donc une série qui n'a rien à envier à De Cape et de Crocs ; un phrasé recherché et poétique ; des clins d'oeil à différentes oeuvres littéraires ; un univers envoutant peuplé de chevaliers, de princesse, d'ogre, de sorcière, de dragon, bref tout l'archétype d'un monde moyenageux fabuleux ; de l'humour à tout va ; de superbes dessins aux traits ultra fins avec des couleurs harmonieuses mais surtout un scénario captivant du début à la fin. Bref un must en la matière pour ce conte exceptionnel qui ravira les petits comme les grands.

07/04/2013 (modifier)
Par js
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Mettons, grosso modo, que Candide ne fût pas un homme mais un batracien, que son histoire ne fût pas écrite par Voltaire mais Perrault et que la notion de manichéisme dans les contes soit plus complexe à saisir pour les enfants. Vous l'aurez compris, Garulfo est un conte intelligent où les auteurs ont pioché dans divers récits existants (je vous laisse les découvrir) pour mettre sur pied une histoire incroyable. Une grenouille qui devient prince, un prince qui devient grenouille ; une sorcière capricieuse, une princesse aux lèvres convoitées, des chevaliers, des rois et des reines, des paysans, des dragons, des châteaux.... Oui c'est un vrai conte dans lequel nous allons croiser une multitude de personnages et où chacun aura un rôle bien précis, parfois inattendu ! Les deux premiers tomes sont exquis. Ayroles nous prouve ici son talent sans faille pour les belles phrases, les belles rimes, les belles proses...et les belles blagues ! Les tomes suivants perdent un peu de leur superbe au niveau de la syntaxe mais le niveau reste plus que correct, les réflexions toujours intéressantes, la répartie des personnages exceptionnelle et l'humour omniprésent. Le dessin est également une réussite et rend bien le côté médiéval de l'histoire. Un trait expressif et fin. Des personnages aux bouilles géniales, des décors bien rendus et des couleurs qui agrémentent à merveille ce chef d’œuvre du 9ème Art. L'ensemble met bien le lecteur dans cette ambiance de conte au final burlesque, loufoque mais qui suit toujours un fil conducteur bien précis et qui montre que les apparences sont très souvent trompeuses ! Garulfo : une série culte pour son scénario excellent, son dessin maitrisé, ses couleurs judicieuses ! Que de poésie, que de répartie, que d'humour et que de plaisir !

11/01/2012 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Allez, je mets le coup de coeur pour cette série qui est quand même encore dans mon cœur et pour longtemps. D'abord, je dois dire que c'est grâce à ce site que je me suis lancé dans cet achat, connaissant Ayrolles par son autre série phare : De capes et de crocs. Je suis donc parti avec un avis positif et j'ai acheté les yeux fermés les 6 tomes. Un achat que je ne regrette vraiment pas ! Garulfo, c'est un conte moderne qui est à la hauteur de ces prédécesseurs ! Ici, pas de gentillesse tout mignonne tout au long de l'histoire ! On a des gens pas sympa du tout, et parfois c'est cruel (rassurez-vous, c'est vraiment peu souvent). Mais comme la plupart des contes, ça se finit bien, on a une (des) morale(s) bien distillées dans le tout, et une histoire qui tient parfaitement la route ! Ensuite, je viens au gros point fort de l'histoire : l’humour ! Car ici, l'humour est omniprésent, aussi bien dans les mimiques, dans les attitudes, les parodies de contes célèbres, les dialogues... On a vraiment une œuvre parfaite dirais-je. Il ne manque vraiment rien. Pour le dessin, rien à souligner, il est parfaitement en accord avec l'histoire, sans être extrêmement détaillé mais tout de même très beau. Bref, une parfaite symbiose. En conclusion, une excellente BD, qui trône parfaitement dans n'importe quelle bibliothèque, et qui mérite parfaitement ses louanges. Et un coup de cœur pour moi même si ça fait un moment maintenant.

24/11/2011 (modifier)
Par Miranda
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Cette série est à prendre dans son entier, même si les deux premiers tomes forment une histoire complète, sympathique et drôle, mais un peu trop gentillette et pas vraiment exceptionnelle en soi. A partir du troisième elle s’enrichit par l’utilisation de divers contes, contes détournés et introduits dans ce récit avec intelligence et doigté, ce qui lui apporte une touche d’originalité. De plus le ton devient plus corrosif, nettement moins manichéen et moins moralisateur. Lorsque Garulfo et le prince Romuald se retrouvent dans la peau l’un de l’autre c’est un pur bijou d’humour, la rivalité de ces deux personnages obligés de coopérer offre des situations cocasses et délectables. Ayroles nous propose une certaine simplicité de langage en comparaison avec son autre série De Cape et de Crocs, mais ces deux histoires sont très différentes et Garulfo a la goût des contes plus modernes, avec un décalage dans son phrasé châtié mêlé à des répliques au langage actualisé. Le dessin est en accord parfait avec le scénario, j’aime cet encrage assez particulier qui fait ressortir les couleurs de Leprévost, apportant au graphisme relief et contraste. Maïorana apporte une grande partie de l’humour du récit au travers des expressions et attitudes des personnages, au rendu parfait. « Garulfo » plus qu’une série culte est un véritable coup de cœur

10/02/2011 (modifier)
Par Ralphero
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Garulfo, c'est l'histoire d'une grenouille qui rêve de devenir homme, mais qui déchante bien vite lorsqu'elle se voit mêlée à ses idoles... Classique critique des mœurs humaines, cette œuvre du grand Ayroles (De Cape et de Crocs) bénéficie d'un excellent dessin, d'un humour omniprésent, et d'une fraicheur et d'une énergie fort agréables qui nous tiennent en haleine jusqu'au dénouement. A noter que le dessin fait un grand bond en avant dès le second tome, avec l'arrivée de Leprévost aux couleurs. La série se décompose clairement en deux parties, et je pense pour ma part que la seconde (tome 3 à 6) bénéficie d'une meilleure qualité, tant scénaristiquement qu'esthétiquement.

28/06/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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"Garulfo" est un conte moderne qui parodie différents contes célèbres en empruntant divers éléments. J’ai adoré l’histoire de cette grenouille naïve qui découvre le monde des humains au milieu des princesses, chevaliers et sorcières. Garulfo est en effet une grenouille frustrée de sa misérable condition d'amphibien qui admire véritablement la race humaine. Cette insignifiante grenouille va devenir un homme grâce au sortilège d'une sorcière. Garulfo va vite se rendre compte de la cruauté de ces bipèdes. Le message envoyé est clairement écologique. On en apprend beaucoup sur la nature humaine! J’ai beaucoup ri également car des répliques drôles et intelligentes font mouche. Emotions et rires réunis pour une BD exceptionnelle du même auteur que le déjà cultissime De Cape et de Crocs. C'est vrai que l'humour est présent dans cette oeuvre attachante mais il ne cache pas le réalisme de la société des hommes. Les planches d’introduction de chaque album sont magnifiques. C’est presque comme une fresque cinématographique dans la conception. Les dessins fourmillent de détails à découvrir dans un décor partant du bas Moyen-Age à la Renaissance. Un véritable régal pour les yeux! Garulfo est pour moi la quintessence de l’humour fin. A posséder absolument pour tout bdphile qui se respecte ! :) Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

14/02/2007 (MAJ le 23/04/2008) (modifier)
Par matou
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Comme Don Lope, j'ai de loin préféré le second cycle au premier. La naïveté fatigante de Garulfo en prince n'y est plus présente et c'est tant mieux pour l'histoire. Car ce deuxième cycle est un véritable bijou pour moi, à tel point que je m'en veux d'avoir repoussé sa lecture à cause de la mauvaise impression que m'avait fait le premier cycle. C'est bourré de tendresse et d'humour, et les nombreuses références aux contes de Perrault sont exploitées de manière génialement drôlissime. Le dessin, bien que moins bon (d'après moi) que celui de Masbou dans l'inévitable De Cape et de Crocs, bénéficie d'une colorisation que je trouve excellente, surtout quand elle tire dans les tons chauds ce qui fait qu'on a droit à quelques planches somptueuses (ce qui était déjà le cas avec les pages pleines du premier cycle). Un premier cycle que je dirais donc dispensable, au risque de me faire taper sur les doigts, mais un formidable second cycle, pour lequel je recommande chaudement l'intégrale, qui, en plus d'être superbe, évite d'avoir à lâcher son livre avant d'avoir le fin mot de l'histoire, ce qui serait une vraie torture tant elle (l'histoire) est délectable.

15/02/2006 (modifier)

Voici les aventures déjantées signées ayroles d'un batracien humanophile, magnifiquement servies par les graphismes hauts en couleurs de Maiorana. Les dialogues sont efficaces, et les histoires de cette grenouille pleines de rebondissements... On ne peut que s'attacher à Garulfo dans sa quête de compréhension des hommes.

11/01/2006 (modifier)