Chiens de prairie

L'épopée d'un homme au far west trainant le cadavre de son ami jusqu'à sa dernière demeure
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Calamity Jane Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Wild Bill Hickok [USA] - Middle West
Tranche de vie de J.B. Bone, une célébrité : pilleur de banques, tueur de femmes et d'enfant. Sa tête est mise à prix mais cela ne l'empêche pas de se montrer Suite à un braquage, son complice y reste. J.B. Bone lui avait promis de l'enterrer près de sa belle et il va le faire même s'il doit traverser tout un pays Il ne sera pas seul, même si c'est contre son gré
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Date de parution | Novembre 1996 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Un western en forme de road-movie, entre un vieux hors-la-loi décati et un jeune orphelin sourd et muet. Une chevauchée qui cache bien des surprises. À commencer par le courrier de Calamity Jane. Au scénario de cet album : Philippe Foerster (né en 1954) qui a fait ses classes à l'école belge aux côtés de Sokal, Schuiten, entre autres, avant de travailler auprès de Gotlib. Au dessin, un autre Philippe, Philippe Berthet (né en 1956) : un 'frontalier' qui basculera rapidement du côté belge de la BD. Les deux complices n'en sont pas à leur première collaboration : on leur doit notamment L'oeil du chasseur (1988) dans le bayou sudiste. En 1996, ils avaient signé ce western paru initialement chez Delcourt : Chiens de prairie. Il s'agit donc d'une réédition (fort judicieuse). L'album est étoffé d'un dossier réalisé par Charles-Louis Detournay (Chacma) qui fournit beaucoup d'éléments de contexte sur les auteurs et cet album. Soyons clairs, les westerns en BD, ce n'est pas vraiment mon truc. Vraiment pas. Peut-être à cause d'une overdose à la télé de ma jeunesse. Mais ... Mais il y a le scénario de Philippe Foerster ! On est d'abord intrigué par l'entrée en scène de Calamity Jane : la réalité s'invite dans ce récit de fiction. C'est ce personnage devenu mythique qui va nous raconter l'histoire à travers quelques lettres : les fameuses lettres à sa fille, peut-être apocryphes, écrites vers 1880 mais qui ne seront publiées que beaucoup plus tard. Des lettres qu'elle n'a peut-être jamais envoyées. Voilà vraiment de quoi démarrer un scénario ! Belle trouvaille, ces lettres feront office de voix off pour faire avancer la fiction qui s'appuiera sur d'autres éléments de réalité comme la rivière Little BigHorn, celle-là même de la célèbre bataille où périt le général Custer. Et puis il y a cette errance improbable entre deux personnages qui ne devaient pas se rencontrer : un vieux cow-boy décati - « Une méchante douleur sous le bras, là ! ... Je me sens comme qui dirait tout vermoulu ! » - et un jeune orphelin mutique - « Celui-là c'est un sourd-muet un peu demeuré, je crois ... C'est pas vraiment un veinard. ». Leur rencontre est plutôt musclée : « [...] Fous-moi le camp, crétin ! J'ai pas besoin de toi ! » Mais le lecteur espère bien qu'ils vont faire un bout de route ensemble ! Et déjà quelques pages plus loin, le vieux cow-boy commence à s'attendrir : « [...] T'es pas pire qu'un chien ... Tu serais même un peu plus humain, comme compagnon, à bien examiner la chose. » JB Bone, c'est un hors-la-loi qui traîne, derrière son cheval, le cercueil de son complice ... un hold-up qui a mal tourné. Quant au jeune Moïse, il ne parle peut-être pas mais il arrivera à nous rendre sympathique ce vieux bandit de JB. Si l'on était au cinoche, on parlerait de road-movie. D'ailleurs au vu des dessins des scènes d'action (comme celle de la rivière ou celle des bisons) cette appellation convient finalement plutôt bien. Et puis que serait un western sans des méchants à faire froid dans le dos ? Et bien on a là tout ce qu'il faut : une bande de chasseurs de primes appâtés par le contrat sur la tête de JB Bone, et pire encore, un pasteur justicier et vengeur, l'incarnation du mal, accompagné de sa sœur, tous deux vêtus de noir. Philippe Foerster a réuni tout ce dont il avait besoin pour nous raconter une sacrée histoire, pleine de ressources cachées : l'auteur a désormais pas mal de cartouches en main, de quoi maintenir l'attention tout au long de la chevauchée et surprendre le lecteur jusqu'au tout dernier moment. Côté graphismes, Philippe Berthet s'en donne à cœur joie et alterne gros plans et décors grandioses, scènes intimistes autour du feu du camp et chevauchées épiques dans la plaine et les montagnes. Du grand western, avec des cow-boys, des indiens et des bisons. Les dessins sont de belle qualité (rappelant ceux de L'oeil du chasseur) mais avec un côté très sombre, accentué par un tirage sur un papier épais très mat (façon papier dessin). Personnellement, j'ai trouvé cela un peu trop sombre. Et pendant ce temps, imperturbable, JB Bone taille sa route vers le Montana, traînant derrière lui le petit Moïse et le cercueil de son ami Ben.


Voila une lecture qui ne révolutionne pas le genre du western sombre. Ce n'est ni original car une multitude d'éléments existaient dans des œuvres précédentes (le "Impitoyable" de Clint), ni crédible en de nombreux endroits avec un cercueil incassable, insubmersible et thermo réfrigéré ! Enfin c'est bourré de clichés convenus (Bone qui échappe aux tireurs maladroits, au pasteur fou, aux bisons, aux indiens à la rivière en crue…) pour finir la larme à l'œil en ersatz de père après quelques jours avec un gamin. J'ai dû lire ou voir ce type de scènes de nombreuses fois. Je ne suis déjà pas fan des hagiographies de tueurs, ce n'est pas cet ouvrage qui me fera changer d'avis. Le graphisme de Berthet est très soigné mais il manque ce qui fait son charme ++ dans ses autres productions, à savoir ses personnages féminins classes et séduisants. C'est du travail bien maitrisé mais sans originalité compte tenu du talent de l'auteur. Une lecture commerciale assez facile et décevante.


Je n’ai lu cet album que tout récemment, il n’y aura donc pas de nostalgie particulière avec ce dernier. De toute façon malgré son bel âge, je trouve que le style de Berthet le rend assez intemporel. Le dessinateur rend d’ailleurs une très bonne copie, la couverture est très classe et l’intérieur l’est tout autant. Le genre western lui va bien. Mention également pour les couleurs que je trouve douces et pas dépassées. Bref graphiquement c’est plutôt solide. L’histoire ne surprendra guère et joue un peu sur le registre crépusculaire, cependant ça s’avère tout aussi agréable à suivre. Les personnages sont bons, le récit et les rebondissements bien amenés, il y a des scènes que j’ai franchement bien aimé (avec les indiens par ex). Ça ne révolutionnera rien, c’est sans grandes prétentions, mais pour un one-shot ça m’a semblé de très bonne tenue. Je le préfère d’ailleurs à On a tué Wild Bill d’Hermann qui partage un événement commun (mais qui restera anecdotique dans les 2 cas). Pas un indispensable mais du chouette boulot, un bon western. 3,5


Voila un western qui explore quelques figures et lieux mythiques de l'Ouest, on y voit Calamity Jane, Wild Bill Hicock se faire tuer en jouant au poker (scène véridique), le champ de bataille de Little Big Horn où périt Custer... bref toute une mythologie bien recréée, mais cependant je reste perplexe devant ce western étrange, sombre, un peu désenchanté, sans un réel intérêt et avec des séquences bizarres, bref j'accroche pas des masses à cette histoire. Et pourtant, le western est mon genre de prédilection, mais là ça passe pas, il y a quelque chose que je n'arrive pas à définir qui ne fait pas naître la passion. Le principal intérêt vient de la narration par Calamity Jane, qui s'appuie sur les "Lettres à ma fille", série de 25 lettres écrites de 1877 à 1902 par Martha Jane Cannary Hicock et remises après sa mort à sa fille Janey Hicock. Ces lettres qui ont fait l'objet d'un petit ouvrage (que je possède) édité en 1979 par Le Seuil, sont un témoignage souvent émouvant d'une femme qui a manqué à ses devoirs maternels et qui l'a regretté amèrement jusqu'à sa mort. Le scénariste Foerster s'inspire de ces lettres et n' hésite pas à reprendre des passages entiers dans sa narration en hors-texte, d'où une authenticité qui se mêle à la cavale de J.B. Bone et du gamin. Cette authenticité a souvent été remise en cause, car Calamity aimait raconter des craques aux reporters et semer la confusion ; ne disait-elle pas : "Why don't the sons of bitch leave me alone and let me go to hell in my own way" ? Heureusement, des chroniqueurs ont corroboré certains de ses propos. Au niveau graphique, j'ai trouvé que Berthet se laisse aller un peu vers un dessin plus épuré, je n'ai pas retrouvé le dessin affûté et plus policé qu'il adopte sur d'autres Bd comme Sur la route de Selma ou même Le Privé d'Hollywood. Au final, c'est une semi-déception, je ne ma suis pas vraiment ennuyé, mais je n'ai pas bondi, et dans le même créneau, je préfère des westerns comme Après la nuit, Black Hills ou L'Etoile du Désert.


Voici un très bon western comme je les aime, c'est à dire, sans temps mort, sans concession et violent. Les personnages sont tous charismatiques que ce soit le chasseur de primes fou Wallace et sa soeur, J.B. Bone le hors-la-loi et le jeune gosse sourd-muet qui a bien caché son jeu durant toute l'aventure. L'histoire est simple, bien racontée et on ne s'ennuie jamais grâce à des scènes percutantes, efficaces et parfois glauques, notamment la fin que j'ai particulièrement bien apprécié (Vin d'jeu toutes ces mouches, qu'est-ce que ça doit puer...) Le dessin est clair, précis, agréable à l'oeil et sert bien le scénario ainsi que l'ambiance pessimiste du récit. A lire.

Finalement j'ai réussi à me procurer, à un prix modeste, ce sympathique one shot et je ne regrette absolument pas mon achat. Même si je ne suis pas un fan de Philippe Berthet, j'ai dévoré ce western avec beaucoup de plaisir. Ce récit nous propose de suivre les dernières aventures de J.B Bone, un despérado accompagné d'un jeune garçon à priori muet, qui nous sont narrées par la célèbre Calamity Jane elle même. Et oui l'auteur mêle aux personnages fictifs des célébrités de l'époque . En plus de celle que je viens de citer on peut nommer Wild Bill Hickok dont on voit les derniers instants, mais il cite également le célèbre Général Custer. Je me suis plu à suivre les péripéties de ce duo , je devrais dire "trio" car J.B Bone traîne tout le long du récit un cercueil renfermant le cadavre de son ancien acolyte , à travers les plaines de l'Ouest américain. Le scénariste nous invite même à traverser le champ de bataille de Little Big Horn en nous racontant (grâce à la voix off de Calamity)des anecdotes intéressantes concernant cette célèbre bataille , mais par contre je ne suis pas sûr qu'elles soient véridiques. Le dessin comme je l'ai dit plus haut n'est pas ma tasse de thé, mais il reste néanmoins agréable à l'oeil. Berthet est fidèle à son style que l'on avait pu apprécier ou non dans la série Pin-Up. Je conseille donc à tous les amateurs de western la lecture de de ce one shot qui respecte tous les codes du genre.


Ca se laisse lire facilement. On croise quelques légendes de l’ouest, comme acteurs (Calamity Jane, Wild Bill Hickock…) ou comme décors (champ de bataille de la Little Big Horn). Bagarre dans un saloon, chasseurs de prime, Indiens menaçants, quelques ingrédients classiques s’y trouvent aussi, mais souvent uniquement pour le décor. La trame – avec un fil rouge épistolaire -, est elle plutôt originale, autour du duo mal assorti du vieux grincheux et du gosse qui lui colle aux basques. La fin est surprenante et glauque, au milieu des maccabés et des mouches… Un bon western, crépusculaire sans être spaghetti, à lire, vraiment. Note réelle 3,5/5.

Un bon petit western où la narratrice est Calamity Jane ; sympathique. Le résumé au dos de l'album m'a fait accrocher à l'histoire ! Et il est vrai que les personnages ne sont pas des enfants de cœur ; et c'est pas mal car on ne voit presque pas de "gentils". Du coup, les protagonistes, sans pitié, cruels, violents, vont devenir les héros ("gentils") de l'histoire. J'ai bien aimé cet aspect de l'histoire. Le scénario est fluide, intrigant et mouvementé. On ne s'ennuie pas à la lecture ! La fin est vraiment bien. J'avais peur de la voir bâclée mais ce n'est pas le cas ! Le dessin, c'est moins bien. Je n'ai pas trop accroché. Des traits trop ronds, trop caricaturaux et simples. Cela fait perdre un peu de crédibilité aux personnages. Les décors font bien vivre l'histoire bien que les couleurs soient un peu trop sombres.


Voici un joli western raconté par un narrateur. On croise des personnages attachants à foison y compris Calamity Jane, croisant le chemin de notre touchant bandit JB Bone. Le scénario nous propose un classique du western, le méchant cœur d’or au fond de lui-même qui fonce vers son destin funeste pour l’honneur. Traqué par des méchants très méchants du bon côté de la loi, notre hors-la-loi suivra un sacré parcours. En croisant Calamity, il récupérera un petit garçon qui ne le quittera plus malgré lui, garçon que le destin lui mettra dans les jambes et qui permettra la fin du chemin. Les personnages, tous des gueules aux caractères bien trempés, forment une jolie pléiade de caractériels ! Complètement crédibles dans un univers de western, le lecteur adopte immédiatement les différents protagonistes. Le récit monte en pression et en rythme à rythme lent pour un final haletant. Chapeau au scénariste. Le dessin nous présente un univers classique de western aux US. Du trait, des hachures, une ligne précise pour transmettre les décors intérieurs et extérieurs. La colorisation notable dans sa diversité tonale et la douceur de ses nuances donne à l’ensemble un côté presque poétique pour un univers de grosses brutes. Osons le dire, dans cette série, le mérite revient au coloriste qui permet de faire passer l’album d’un quelconque correct à un récit touchant. Vous l’aurez compris l’ensemble classique ne révolutionne pas le genre du western, mais il y a des touches touchantes qui donnent au récit des moments de grâce où scénario et dessins se mettent en résonance avec un talent particulier. Une bonne BD à lire et que l’on prendra plaisir à relire.


Encore une fois, Delcourt nous propose un très bon one-shot dans un genre que j’affectionne particulièrement : le western. Toutefois, l’ambiance de celui-ci est résolument différente des excellents « Trio Grande » ou « Wayne Redlake ». En effet, si ceux-ci s’inspiraient directement du western spaghetti, j’ai trouvé que ce Chien de prairie lorgnait plus vers la seconde époque du western américain (un film comme Jérémiah Johnson, par exemple). Particularité du genre : son humanisme et son souci d’authenticité. Philippe Foerster a effectivement conçu un scénario, certes aux multiples rebondissements, mais dont le pouvoir magnétique réside avant tout dans le charisme de ses acteurs et la crédibilité de l’intrigue. Le duo vedette de cet album est très complémentaire, et la narration à la première personne accentue l’aspect « témoignage » de l’aventure. Le trait de Berthet (une ligne claire très sobre et précise) peut surprendre de prime abord. Toutefois, ses précédents succès de librairie nous ont familiarisés avec son style. J’ai trouvé l’artiste ici au mieux de sa forme, mais je regrette quelque peu le choix des teintes majeures, des teintes très ternes qui, par moment, assombrissent inutilement ses planches. Au final, l’album est vraiment très prenant et, si vous êtes amateurs du genre, mérite toute votre attention. Excellent, tout simplement.
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