Le Pays de l'eau qui monte

Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)

Les habitants d'un village français sont confrontés à l'inexorable montée des eaux et ses conséquences.


Animalier Crues et inondations Environnement et écologie Rodolphe

Un récit jeunesse pour tenter de désamorcer les angoisses liées au réchauffement climatique chez les plus jeunes. C'est un petit village comme il y en a tant en France. Il ne s'y passe jamais rien de spectaculaire et il a encore la chance de posséder sa boulangerie, son épicerie, une petite école et une radio locale qui commente l'actualité du coin. Mais aujourd'hui, il pleut, beaucoup, et le maire et ses ouailles regardent le niveau du cours d'eau qui traverse le village avec anxiété, car il monte.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Juin 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Pays de l'eau qui monte © Delcourt 2025
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)
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14/08/2025 | Blue boy
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Par Blue boy
Note: 2/5
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Tout s’annonçait pourtant plutôt bien à la base ; un sujet en phase avec l’actualité, un univers animalier plutôt avenant au premier coup d’œil. Hélas, j’ai dû déchanter assez vite au sortir de ma lecture. Le (rare) atout de cette BD, qui s’adresse aux plus jeunes, c’est ce joli titre, avec cette couverture qui évoque les inondations qui semblent frapper un nombre croissant de villes et villages, lors d’incidents météorologiques de plus en plus violents et causés selon les experts scientifiques par le réchauffement climatique. Pour éviter de trop angoisser nos chères têtes blondes, brunes, noires ou rousses (j’en oublie ?), Rodophe a opté pour une aventure localisée avec de mignons petits lapinous où tout finit par s’arranger à la fin. Après la pluie diluvienne qui fait monter l’eau pendant tout le livre, le beau temps revient, tout le monde est content et les petits zoiseaux chantent à nouveau, cui cui. Globalement, c’est positif, c’est généreux – ces deux marmots qui viennent secourir un vieux monsieur coincé dans sa cave inondée, on a envie de leur faire un gros poutou ! Et toute cette solidarité des habitants du village qui s’organisent pour venir en aide aux sinistrés, c’est tout ce qu’on aime, ce sont les valeurs qui contredisent l’individualisme ambiant et expriment le fait qu’on n’est rien sans les autres. Oui mais voilà. On réalise en refermant le livre que tout cela ne dit finalement pas grand-chose de l’époque. On voit l’institutrice expliquer à ses mômes la légende biblique de l’arche de Noë, sans la mettre en perspective avec les thématiques actuelles, mis à part une brève allusion sur la fragilité de notre Terre lorsqu’un enfant tente de manipuler un globe terrestre dans la classe. Mais soyons rassurés, il n’y aura aucun mort, et même le chat coincé sur sa branche sera sauvé ! Tout cela m’a tout de même paru un peu maigre, et au final, pas grand-chose à se mettre sous la dent quand on attend un peu de pertinence. Il y aura tout de même une cerise sur le gâteau, qui hélas ne comblera pas votre faim, une cerise qui réduit à néant le semblant de charme qu’on aurait pu trouver à cette histoire. Et cette cerise, elle vient à la fin, [SPOILER ALERT !] quand le ministre se pointe sur les lieux de la catastrophe accompagné du préfet pour réconforter les habitants (c’est un peu la moindre des choses, non ?). Mais en voyant les habitants s’extasier au moment où ils débarquent dans leur hélico tel des envoyés divins, et que la pluie s’arrête juste à ce moment, on doit se pincer pour y croire. Sans parler des louanges adressées par quelques admirateurs en délire — là on se repince une deuxième fois (et ça fait mal) : « Un vrai magicien, notre ministre ! » ou encore : « Quand on dit que les hommes politiques font la pluie et le beau temps ! » (trop gentils, ces petits lapins !). Quant on connaît la bienveillance de nos ministres, surtout en ce moment en France (je ne ne citerai pas de noms, ils n’en valent pas la peine) envers leurs administrés, on ne peut que rester pantois. [FIN DU SPOILER] Pour ce qui est du dessin, le trait de Patrick Le Sourd est plutôt plaisant, sur ce plan, rien à redire. Mais quitte à produire une BD animalière, qui suppose une certaine fantaisie et autorise l’intemporalité, on s’interroge sur la présence (certes très discrète) de smartphones, de PC ou de véhicules très réalistes (oui j’ai bien vu une Clio, avec le logo Renault !) au milieu de cette communauté d’animaux à grandes oreilles. Etait-ce vraiment pertinent ? Quant à Rodophe, scénariste prolixe, aux productions inégales certes mais qui nous avait tout de même enchanté avec Mary la Noire et sa saga L'Autre Monde, plébiscitée par la critique et le public, on a envie de se dire qu’il n’a pas trop mouillé la chemise sur ce coup-là, quand bien même il aurait pu se mettre sous une averse pour voir ce que ça faisait. Moi qui ne suis pas spécialement porté vers les BD jeunesse, ce n’est pas « Le Pays de l’eau qui monte » qui va m’inciter à persévérer. Je vous rassure, je ne suis pas maso au point de m'infliger des trucs plombants, mais à titre de comparaison, je pense à cette BD sortie récemment, Le Meilleur des deux mondes, qui traite d’écologie à l’attention des enfants, mais ne les prend pas pour autant pour des neuneus.

14/08/2025 (modifier)