Ergün l'errant

Note: 3/5
(3/5 pour 9 avis)

Depuis Silence, Comes explore les frontières glissantes de l'inconscient et les miroirs obscurs de l'imaginaire. De roman en roman, l'intrigue se resserre et la violence se fait sourde.


Comès Les années (A SUIVRE) Péchés de jeunesse Pilote

Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine,très lointaine un étrange vaisseau s'écrase sur une planète aparemment habitée. Ergun l'errant découvre alors, en sauvant une petite fille, une planète peuplée de femmes-fleurs et hommes-papillons. Accueillit avec les plus grands égards, il se rend vite compte que quelque chose ne tourne pas rond, ce qui est rapidement confirmé par l'attaque du village par les hommes-papillons. Avant d'être enlevé la reine a pu lui raconté l'histoire de sa planète : "Il y a de cela une centaine d'années les "dieux" sont venus... ils descendirent du ciel sur un grand char flammes ils étaient comme de grands scarabées d'argent avec un oeil immense et des grandes antennes !... Deux des "dieux" dormaient, mais le troisiéme, celui que nous appelons "Le dieu vivant" et qui est maître du feu céleste et des éléments, nous a ordonné de leur construire un temple et d'abandonner nos anciennes croyances pour les adorer eux!... Et depuis, avec l'aide des "wakras" qui sont une peuplade plus fruste et cruelle, "le dieu vivant" nous pourchasse sans pitié. Pourquoi cette attaque subite ? Pourquoi tant de femmes-fleurs sont kidnappées par les "wakras" et à quel fin ? Et qui est donc ce dieu vivant ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1974
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Ergün l'errant © Casterman 1974
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 9 avis)
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25/06/2002 | Hô-Behnit
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L'avatar du posteur Noirdésir

Tiens, un Comès avec des couleurs, ça n’est pas si courant. Avec une ambiance et une colorisation, souvent psychédéliques qui plus est, très éloignées du fantastique « rural » et naturaliste de beaucoup de ses séries. Et de la SF relativement classique, là-aussi éloignée de ce qu’il fait d’habitude. Si la série est composée de deux albums, ceux-ci sont totalement différents – et indépendants – l’un de l’autre, si ce n’est le personnage d’Ergün qui est présent dans les deux. L’album « Le dieu vivant » propose une histoire complète, très classique et datée dans son déroulé (et surtout sa narration). Datant de 1970-71, ce récit est un peu simple et naïf par endroits, mais se laisse lire. De la SF années 70 avec un héros échoué sur une planète inconnue, où vivent des peuples étranges, un dieu mystérieux visiblement lié à d’anciens Terriens. Un canevas pas mal vu ailleurs (avant et après), l’originalité venant des femmes-fleurs et des hommes-papillons (seuls détails évoquant la nature qui innervera les séries ultérieures de Comès). Le second album est totalement différent, et sans réel lien avec le précédent. Il n’y a pas vraiment d’histoire structurée non plus. C’est une sorte de gros délire vaguement psychédélique, puisant à pas mal de sources (Lovecraft, l’enfer chrétien, la Mesnie Hellequin, Bosch, et un certain surréalisme pictural). Paul Kirchner ne renierait pas certaines planches non plus (ce second récit de Comès date de 1975, date où Kirchner travaillait sur "Dope Rider"). Certaines logorrhées verbales sont parfois pénibles (j’en ai sauté une ou deux), et c’est plus un poème lyrique et noir visuel (mâtiné d’une cosmogonie délirante) qu’autre chose. Pour la notation je ne sais trop quoi penser. J’opte pour une note moyenne. Mais il faut feuilleter ces albums avant de les acheter. Et on peut accrocher à l’un et être repoussé par l’autre. C’est en tout cas deux albums à lire si vous êtes fan de cet auteur, car on découvre ici un pan peu connu et très différent (au niveau visuel et narratif) de ce qu’il fera ailleurs. Une lecture intéressante (pour les raisons que je viens d'évoquer), mais qui m'a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.

18/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce récit paru en 1973 dans le journal Pilote faisait connaître Comès ; son trait révélait de nombreuses influences, et surtout la Bd s'avère ambitieuse, elle surprend un peu avec des cadrages audacieux et des décors un peu baroques. Le second épisode ne paraît qu'en 1980 dans le mensuel A Suivre, suite à la perte des 20 premières pages par l'éditeur Dargaud ; Comès les ayant redessinées, il abandonne ensuite cette série, mais une mythologie étrange s'installe, et je me souviens que je n'étais guère friand de ce type de bande, même graphiquement ; pourtant le dessin est bon, plein de potentiel qui annonce la maîtrise future de Comès, mais ce n'était pas du tout le genre de SF qui m'attirait, déjà que la science-fiction ne m'intéresse pas trop... Il y a quand même trop de maladresses, un aspect métaphysique qui m'insupporte, et les éléments qui constituent cette histoire sont trop datés. Relue bien plus tard, je n'arrive toujours pas à accrocher, et ce n'est pas la reprise en 1987 par d'autres auteurs qui m'encourage à continuer ; c'est clairement le genre de Bd qui m'ennuie...

22/07/2014 (modifier)
Par jul
Note: 3/5

J'aurais aimé mettre au moins 3 à cette série de Comès (un auteur que j'admire vraiment) mais non c'est trop démodé. J'adore vraiment le graphisme ultra ringard qu'on pourrait qualifier de "Sf 70 moyenâgeuse gothique kitsch noir et rose fluo" mais ces 2 récits sont vraiment ringards et pas vraiment passionnants. Il n'y a pas vraiment de suspense et on est loin de la maestria narrative de son futur chef d'oeuvre Silence. Mais Comès s'est vraiment fait la main avec cette série. Et puis tous les éléments "gothiques sataniques" sont très originaux pour une bd de SF « old school ». C'est un peu Ulysse 31 dans la dimension du diable. Bon allez 3.

21/06/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Je n'ai pas trop accroché à cette série qui est malheureusement la dernière que j'ai lue de Comès. C'est trop kitsch même si j'aime la poésie de Comès. Le premier tome a vraiment mal vieilli. Le dessin et la narration ne sont pas du tout fluides. Paradoxalement, l'album ne fait que 44 pages, ce qui en fait l'album le plus court de l'auteur, mais j'ai eu l'impression qu'il était le plus long album que Comès a fait tellement c'est ennuyeux. En fait, ce n'est pas totalement ennuyeux. C'est juste que les bons éléments sont mal intégrés et après avoir découvert la vérité sur l'origine du Dieu Vivant (je ne parle pas de son identité, juste d'où il vient), j'avais l'impression qu'il n'y avait plus rien d'intéressant. Le second tome est un peu mieux, mais je n'accroche toujours pas. Ça se laisse lire sans plus.

06/07/2011 (modifier)

Les « femmes fleurs » et les « hommes papillons » avec en prime des aventures cosmiques font un peu datés ! Et pourtant, la lecture de ces deux tomes fut un vrai coup de cœur pour moi tant la partition jouée débordait de fraicheur et d’une naïveté touchante. D’un côté, notre personnage intervient dans une société aux codes établis et va devenir une source d’instabilité pour l’autorité en place. De l’autre, une aventure spatiale avec des divinités cosmogoniques et une noirceur fantastique digne d’une fécondité débridée. Ce diptyque me semble parfait d’équilibre. Certes le scénario ne présente pas une trame à la complexité débordante, mais le propos toujours crédible associé à des personnages tourmentés donne au fond assez classique une profondeur agréable au lecteur. Le graphisme accompagne magistralement les plongées dans des univers fantastiques. Une créativité audacieuse accompagnée d’une soudaine liberté que Druillet ne renierait pas, cadrent les personnages dans un univers transportant le lecteur dans une autre dimension. Tons et ombres, traits et couleurs donnent au récit une force illustrant parfaitement le côté cosmique du récit. Hélas les aventures s’arrêtent ici, ce n’est que plus tard qu’un duo reprendra notre personnage avec les Les nouvelles aventures d'Ergün l'errant. Ce diptyque me parait du très bon Comes. Le lecteur s’évade même s’il sourit aujourd’hui de certains passages assez mode pour l’époque. Pour les collectionneurs la couverture rose immonde de l’EO cache pourtant un sacré bon album. Vous l’aurez compris, foncez sur cette série, et si la curiosité vous pousse, allez découvrir les nouvelles aventures d’Ergun, quoique nettement moins bon, le second (et donc dernier) tome vaut un peu plus le coup.

14/06/2011 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 3/5

Une oeuvre encore inachevée d'un grand auteur, Comès, qui livre sa série de science-fiction à une époque où celle-ci était déjà très prisée. Ergün l'errant (qui possède un physique qui fait un peu penser à celui de Lone Sloane) se pose sur une planète où il se range du côté de femmes-fleurs luttant contre un mystérieux Dieu : la fibre écologique est là, rappelant que dans les années soixante-dix on appréciait les communautés vivant en fusion avec la nature (ici les femmes-fleurs). Plus tard, il se trouve embarqué dans une sorte de cauchemar où il croise toutes sortes de personnages issus de différentes guerres terriennes : la série de Comès est assez loin d'un space-opéra, elle fait davantage appel à des références fantastiques avec des anachronismes ou des personnages issus de différentes mythologies. L'époque futuriste est plus un prétexte pour donner une toile de fond permettant de créer ces mondes fantasmés qui sont bien davantage des fables plutôt que de réels récits de science-fiction. Comès scénariste n'est pas toujours à l'aise avec une série qui aligne bon nombre de scènes d'action, il ne parvient pas à éviter les répétitions ou les ressemblances avec certaines intrigues de Valérian malgré de bonnes mises en place. Et puis soudain, au hasard d'une page, Comès dessinateur transcende l'ensemble, la mise en page se fait plus originale, les dialogues sont plus découpés : c'est une scène d'intimité entre deux personnages, elle prend une étrange dimension avec un dialogue sobre et juste, le rythme se modifie, s'étire... avant de replonger dans l'action. On l'aura compris, chez Comès, c'est le personnage, ses blessures, ses faiblesses, qui prédomine, qui habite l'intrigue, lui donne sa saveur, son suspence... or on sent bien que l'auteur n'a pas pu s'exprimer ici, ces deux tomes sont assez inégaux et hermétiques, même si certaines scènes annoncent l'oeuvre ultérieure de Comès. Ce qui ne veut pas dire que les aventures d'Ergün, même imparfaites, sont sans charme ou intérêt, elles sont simplement un peu inabouties... Ce qui n'est pas le cas du dessin, même s'il manque parfois un peu de nervosité, il sert bien les ambitions de ses intrigues, la mise en page est parfois audacieuse et le tout ne manque en revanche ni d'équilibre, ni de virtuosité. Les couleurs éclatantes du tome 1 ont un côté "Pop" assez amusant qui date un peu l'album dans l'esprit psychédélique; la dominante sombre du second prouve l'excellente maitrise du noir et blanc de Comès. Bref, encore hésitant, mais plein de charme et d'imagination malgré certaines faiblesses, une série d'un auteur majeur à découvrir. Une série à réserver en priorité aux admirateurs de Comès, mais agréable tout de même.

21/07/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

J'aime bien Ergün... du moins sa "première vie"... Il fait son apparition dans l'hebdo Pilote n° 699 du 29 Mars 1973. Un véritable space-opera baroque mettant en scène femmes-fleurs, hommes-papillons, nain monstrueux et ancienne cosmonaute-vampire explose dans le premier tome. Des décors somptueux, des cadrages audacieux, des femmes voluptueuses, des compositions baroques, un imaginaire débordant m'annoncent l'arrivée d'une superbe histoire. Et je ne serai pas déçu. Au même titre que Lone Sloane de Philippe Druillet, l'hebdo tient là un très grand auteur créatif. Chaque planche est magnifique, déborde d'imagination. Des couleurs chaudes pour la plaine et la cité des arbres, des tons froids pour la ville et le château du dieu-vivant se complémentarisent avec une certaine maestria. Grand succès parmi le lectorat. Entamée, toujours par Didier Comès, la seconde histoire mettra 7 années avant d'être éditée : les planches sont en effet "perdues" par l'éditeur. Tout le travail sera à refaire. Dépité ?... Occupé à ses autres séries (Silence, La Belette, etc..) ?.. Comès décide d'interrompre les pérégrinations de son renégat de l'espace. Vous voulez découvrir l'Ergün que les gens ont apprécié ?... Plongez sans aucun remord dans le premier album ; vous allez y découvrir une merveilleuse histoire... pourtant faite de larmes et de sang. Je cote 4 pour le premier opus. Le second mérite 3. Et l'auteur dans tout ça ?... Didier Comès, dessinateur-scénariste, est né à Sourbrodt, en Belgique, le 11 Décembre 1942. Ses séries les plus connues sont : Ergün l'Errant, Silence, La Belette, Iris. Un grand auteur qui adore jouer de l'ombre et la lumière, auteur de magnifiques récits poétiques, et qui a l'art de transporter le lecteur dans ses univers magiques.

20/08/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Il m'est assez difficile de juger ces deux albums avec des yeux neufs. En effet, cette série est assez fortement ancrée dans son époque, dans un style des années 70 mélangeant SF et mysticisme légèrement 68-ard. Et, bon, des décors de ciel étoilé empli de grosses boules de couleur sensées représenter des étoiles ou des planètes, ça fait un peu vieillot, aussi désuet que ces anciennes tapisseries psychédéliques à motifs orange et noir. Mais il faut admettre que le dessin de Comes est très sympa, pas parfait mais très bon quand même. Quant aux scénarios, ils sont également très empreints de mysticisme, de mystère, de fantastique, voire d'onirique. Personnellement, je trouve toutes ces histoires assez peu prenantes, d'autant que je n'en capte pas l'aspect symbolique qui parait pourtant évident. Donc, bon, pour moi ça se lit assez bien mais ce n'est pas exceptionnel.

08/04/2004 (modifier)

Le premier ouvrage de Comes, qui ne s'en sort pas trop mal scénaristiquement et graphiquement. Le dessin, il est vrai n'a pas très bien viellit, mais reste assez agréable à lire. Ce qui choque le plus, sans aucuns doute, ce sont les couleurs qui ne sont pas de premières fraîcheurs (en même temps, ça a plus de 20 ans), c'est donc bien dans l'histoire qu'il faut trouver le talent de l'auteur. Comes nous offre un scénario très riche, quoique trop riche, on se rend rapidement que le format "44 planches" est beaucoup trop court pour raconter cette histoire passionnante, il ponctue malgré tout sa BD par une excellente conclusion. Un album qui a malheureusement vielli, et qui ne plaira pas forcément, au vu de ce que l'on peut trouver maintenant.

25/06/2002 (modifier)