Jeronimus

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 15 avis)

Embarquez sur le voyage sans retour du Batavia...


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Coupés du monde... Folie Les naufragés Nouveau Futuropolis Vieux gréements

29 octobre 1628, le Batavia quitte le port d’Amsterdam. À son bord, 341 personnes, dont 38 femmes et enfants: des marins, des artisans, des soldats, des officiers et quelques passagers qui voyageront sur le Château arrière, le lieu de l’élite du navire. Le navire appartient à la toute-puissante Compagnie hollandaise des Indes orientales, la VOC. Il doit rejoindre Java pour y charger les épices qui font la richesse des actionnaires de la Compagnie. Amsterdam est alors le plus grand entrepôt d’Europe ; la Hollande vit un âge d’or de prospérité et de liberté. On dit Amsterdam tolérante, les esprits libres et les opprimés viennent de toute l’Europe s’y réfugier. « Paradoxalement, en partant au 17° Siècle, j’ai retrouvé des questions économiques et politiques qui m’intéressent. » explique Christophe Dabitch « Le récit intervient dans un contexte où Amsterdam invente la bourse et donc une forme du capitalisme, un grand cycle dans lequel nous sommes toujours. La Compagnie des Indes est l’une des Compagnies commerciales les plus puissantes de l’histoire. En faisant le grand écart, je me suis demandé quels liens pouvaient exister entre cette Histoire et l’histoire meurtrière de Jeronimus. Parmi les hommes présents sur le Batavia, Pelsaert, Commandeur responsable des affaires commerciales, vrai patron du navire, même s’il n’est pas marin, le capitaine Ariaen, responsable du bateau mais sous les ordres de Pelsaert et Jeronimus Cornelisz, un apothicaire de Haarlem, qui fuit la terre des hommes, incapable de se remettre de la mort par la syphilis de son bébé, et de la suspicion sur sa femme que cela a engendrée. Au cœur de ce monde d’hommes, Lucretia. Après plusieurs mois en mer, elle devient l’objet de conquêtes, discrètes de la part de Jéronimus, plus directe de la part du commandeur et du capitaine. Mais le Batavia n’arrivera jamais à Java. Le nom de ce navire deviendra le synonyme d’une terrible expérimentation sur des îles perdues au large de l’Australie. Une expérience humaine menée par Jeronimus Cornelisz, que rien ne semblait prédestiner à jouer ce rôle. « Le personnage principal se nomme Jeronimus et, au vu de l’histoire, on le présente généralement comme un psychopathe et un hérétique pour expliquer son parcours. Ce qui n’est pas faux. Mais c’est un homme que rien, a priori, ne prédisposait à devenir ce qu’il est devenu à l’occasion de ce naufrage. C’est une histoire très connue en Hollande ou en Australie mais très peu en France.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Avril 2008
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Jeronimus © Futuropolis 2008
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 15 avis)
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19/04/2008 | Spooky
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Par McClure
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Allons y gaiement, 5 étoiles, et c'est même sous payé. L'objet d'abord est merveilleux, cette intégrale bien lourde, en grand format, permet de rendre hommage à la qualité graphique de l'ensemble. Ces cases peintes sont de véritables merveilles. Il y a bien parfois un côté figé, mais il souligne la profondeur et la complexité des protagonistes. Le dessin participe de cette ambiance. Que ce soit les vues de Haarlem, les scènes de mer ou celles prenant place sur les ilots gavés de soleil, Pendanx nous offre des planches somptueuses. A noter un épilogue très intéressant lui aussi. Le scénario est lui aussi extrêmement prenant, on suit la montée de la folie de ce personnage, d'abord en pays batave, puis tout au long de son périple sur la Batavia. On assiste doucement à cette prise de pouvoir, à cette démence douce qui le ronge et finit par le ravager. La narration et le rythme, parfois très lent, soulignent au mieux les phases différentes du passage aux actes de Jeronimus. Je pense qu'il faut vraiment lire ce bouquin pour voir de quoi je parle, faire un pitch sur une telle histoire, ce ne serait pas rendre hommage au bouquin. Mais là où l'ouvrage prend toute sa dimension, c'est par la qualité du travail historique. Outre le fait de nous passionner avec un fait réel méconnu de nous autres, pauvres ignorants, il y a une recherche historique incroyable. Dabitch nous instruit au fil des pages d'un mode de vie, de courants de pensée, d'une évolution de l'économie européenne, c'est du grand art d'autant que ce n'est jamais pédant ou professoral, c'est didactique au possible et au fil des pages, on découvre, outre cette page rouge sang, des faits historiques qui nous donnent soif de connaissance. Une merveille. J'avais aimé Abdallahi mais en passant à côté de certains aspects de ma lecture, là, c'est véritablement un grand coup de cœur.

13/03/2012 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Tiens c'est marrant, j'avais vaguement entendu parler du voyage de ce Batavia. Mais sans me souvenir de ce que ce voyage avait de particulier. Christophe Dabitch, auteur d'Abdallahi et de La Ligne de fuite nous propose donc de revenir à cette aventure du XVIIème siècle. Jean-Denis Pendanx, dessinateur, entre autres, de Labyrinthes et Abdallahi, s'attache donc à retranscrire la vie à bord d'un navire de la compagnie hollandaise des Indes. On est très vite embarqués sur ce rafiot, alors fleuron de la flotte de la VOC. Le centre de l'intrigue est bien sûr Jeronimus, apothicaire ruiné et soucieux de se refaire une nouvelle vie. Celui-ci, à 30 ans, pense qu'il peut se construire un nouveau personnage, lui qui découvre ses dons de manipulateur. 341 personnes sur le Batavia, et une catastrophe s'annonce. Jeronimus Cornelisz, apothicaire de son état, fou et futur tyran, fera régner la terreur sur ses compagnons d'infortune. Dabitch prend le temps pour installer son intrigue, pour décortiquer la suite -dramatique- des évènements. Le tome final est une apothéose baroque, un bain de sang assez hallucinant qui marquera à jamais l'histoire de la marine marchande. L'atmosphère, très inspirée par les peintres de l'époque, y est. Certaines planches sont vraiment magnifiques, Pendanx est un véritable artiste. Un grand bravo aux deux auteurs.

19/04/2008 (MAJ le 28/08/2010) (modifier)