Cyan

Porté par un trait vif et par une histoire habilement construite, Cyan explore avec finesse les thématiques de l'égalité sous toutes ses formes, de la discrimination et de la liberté.
Auteurs italiens Cà et Là Gros albums La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Utopies, Dystopies
Rouge, jaune, cyan : ce sont les couleurs de peau qui déterminent les trois classes sociales d'une société étrangement semblable à la nôtre. Les jaunes sont les plus aisés et les rouges, la classe moyenne. Les bleus sont les plus pauvres, discriminés et repoussés à Bonifacio, le quartier défavorisé de la mégalopole de Bourne. Alors que les questions liées aux couleurs de peau et à la mixité prennent de l'ampleur, la vie de cinq amis est perturbée par un événement qui les précipite dans le passé. Des empreintes découvertes sur les lieux d'une tragédie qui, 20 ans plus tôt, avait grandement affaibli la communauté bleue, relient le petit groupe à un ami décédé. Risquant de souffrir des répercussions de la réouverture d'une enquête, ils sont contraints de replonger dans leur adolescence. Hantés par le souvenir de ce jeune adulte qui avait eu le malheur de crier trop fort sa rage, ils se retrouvent confrontés aux différents partis politiques de Bourne, à des secrets profondément enfouis et à des règlements de comptes tardifs.
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Date de parution | 15 Septembre 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Mouais ! Presque 500 pages pour en arriver là c'est quand même très long. J'avais deux réticences à emprunter cette série : son poids et son graphisme. Lire Cyan en position allongée devient très vite physiquement pénible et ne participe donc pas au plaisir du moment. Quant au graphisme le trait de Lucia Biagi m'a fait penser au Monica de Daniel Clowes pour lequel je n'ai pas d'appétence. De plus je trouve les personnages figés et les extérieurs rudimentaires dans un univers plat. Malgré la pagination excessive, à mon goût, cela se lit rapidement à cause de dialogues basiques et convenus de type slogans souvent très superficiels pour la pseudo enquête policière. Je suis d'ailleurs étonné que cette série ait été sélectionnée dans la catégorie polar tellement la contribution des policiers au récit est faible, superficielle voire caricaturale. Le final m'apparaissant d'une banalité sans originalité dans un happy end où chacun est à sa place. A mes yeux il n'y a pas photo avec le sublime Contrition qui a gagné le prix cette année là. L'autrice nous aide en proposant une carte qui me rappelle NY et son downtown. D'ailleurs l'événement tragique date de 20 ans dans un incendie meurtrier attribué aux terroristes bleus. Là encore j'ai trouvé l'ambiance dystopique peu réaliste. Ainsi les thématiques réellement exploitées par l'autrice reste une critique sur la faiblesse de la mixité sociale ou ethnique dans un univers de corruption. Ce sont des thématiques très visitées depuis longtemps. De plus je connais assez bien ces thématiques et là j'ai trouvé que l'autrice les utilisait d'une manière convenue et vieillotte sans beaucoup de subtilité. Finalement je me suis vite ennuyé à cette lecture si prévisible. Pas à mon goût, une déception.


On peut penser ce qu'on veut sur les choix dans les différentes sélections du festival d'Angoulême, moi, ça m'aura permis de dénicher ce petit bijou, enfin ce gros bijou de 478 pages. Un thriller dystopique et social qui m'a tenu en haleine de la première à la dernière page. Je découvre Lucia Biagi, autrice italienne, avec "Cyan" qui est son troisième roman graphique. Elle a créé un monde fascinant et inquiétant dans la ville imaginaire de Bourne où la couleur de peau (et de cheveux) a toute son importance. Les jaunes sont les plus aisés, les rouges la classe moyenne et les bleus ou cyan sont en bas de l'échelle sociale. Et dans cette mégalopole, la ségrégation est de mise, chacun son quartier. Six adolescents, Liv (une jaune), Roman, Yari et Becca (des bleus), Emil et Mina (des rouges) se rencontrent et décident d'aller au-delà de ces différences jusqu'au jour de "la tragédie du bord de mer" qui va les séparer avec la mort de Yari. Vingt ans plus tard, des preuves de l'implication de Yari sur cette tragédie sont découvertes. Liv, Roman, Becca, Emil et Mina vont se retrouver et devoir faire front pour faire éclater la vérité, car deux inspecteurs mènent l’enquête et ils les ont en ligne de mire. Le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir refermé la BD : maîtrise. D'abord un scénario qui prend son temps pour installer l'intrigue en dévoilant par petites touches avec de nombreux allers-retours sur les deux périodes (présent et passé), les enjeux qui se jouent et de cerner l'évolution de ce monde dystopique. Ensuite, des personnages aux profils bien disparates qui ne laissent pas indifférent, chacun à sa manière, parmis lesquels Lucia Biagi a su rendre attachant nos cinq protagonistes aux caractères très travaillés et pas sans défauts. Enfin, d'avoir mixé le tout avec ingéniosité pour rendre l'ensemble crédible et captivant. Le portrait d'une jeunesse désenchantée sur fond de politique, de discrimination, d'amitié et d'amour qui pose la problématique de l'intégration. On pourra évidemment faire un parallèle avec notre monde actuel. Un dessin dans le style comics underground, un style dont je ne suis pas spécialement friand. Et bien, à ma grande surprise, il m'a conquis. Un dessin expressif, lisible et très détaillé où les couleurs tiennent un rôle majeur dans la narration. Les personnages sont reconnaissables au premier coup d'œil et ne sortent pas du même moule. Du très beau travail. En conclusion, j'ai passé un excellent moment et je recommande chaudement aux amateurs de dystopie et/ou de polar. Coup de cœur.
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