Zetsuai 1989

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Koji Nanjo est le chanteur le plus célèbre du moment au Japon, mais rien ne parvient à le contenter dans sa vie. Une nuit, il s'endort ivre dans une ruelle, et est secouru par Takuto Izumi, un joueur de foot qu'il avait connu six ans plus tôt. « Même embrasser la plus belle des femmes ce n'est pas la même chose, ce n'est pas comme à cet instant, ce n'est pas comme si tout mon corps était mon cœur ».


Gays et lesbiennes Séries avec un unique avis Shueisha Tonkam Yaoi

Koji Nanjo est le chanteur vedette du moment au Japon. Il connaît un grand succès et des milliers de fans le vénèrent. Néanmoins, cette réussite ne semble lui apporter aucune satisfaction, il est triste, froid et réservé. Une nuit, il s'endort ivre dans une ruelle et est secouru par le jeune joueur de foot Takuto Izumi. Koji se rend compte qu'il a déjà rencontré Izumi 6 ans plus tôt, mais qu'à cause d'un quiproquo il avait cru qu'il était une fille, et avait le béguin pour elle. Bien qu'il ait appris que Takuto Izumi est un garçon, Koji apprend à le connaître, et ses sentiments d'il y a 6 ans resurgissent: il tombe amoureux d'Izumi. Il tente de lutter contre ce qu'il ressent, mais c'est peine perdue: chaque jour qui passe il aime de plus en plus le jeune joueur de foot, bien qu'il n'ait jamais rien ressenti pour un homme auparavant. Mais Izumi a un lourd passé, en effet sa mère a tué son père avant de se suicider, le laissant lui et ses frères et soeurs seuls et démunis. Izumi va lutter contre les démons de son passé pendant que Koji Nanjo luttera contre ses sentiments amoureux, jusqu'à ne plus pouvoir se contenir et franchir les limites. "Je vais tuer ces sentiments avant que la lame de mon désir égocentrique ne finisse par le blesser, je vais étrangler cette passion".

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 30 Mai 2000
Statut histoire Série terminée 5 tomes parus

Couverture de la série Zetsuai 1989 © Tonkam 2000
Les notes
Note: 3/5
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22/09/2018 | Salèn
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Par Salèn
Note: 3/5

Zetsuai 1989 est un manga très célèbre au Japon, mais est surtout connu en Occident par le biais de son OAV qui était culte dans les années 90 (et qui est d'ailleurs toujours considéré comme un classique du genre dans lequel il s'inscrit). Alors, Zetsuai, c'est quoi ? En voyant les très jolies couvertures, sans connaître l'histoire, je m'attendais à un seinen un peu sombre avec des anges qui se battent. En fait ce n'est rien de tout ça, Zetsuai est un shojo (car publié dans le magazine japonais Margaret de 1989 à 1991) mettant en scène une relation homosexuelle entre deux jeunes hommes. Ce n'est donc pas à proprement parler du boys love (ou du « yaoi » comme c'est parfois appelé vulgairement), même si lors de sa sortie en France la série est parue dans la collection Yahoi (sic) puis Boys Love (lors de la réimpression de 2004) de Tonkam. Zetsuai1989 est historiquement la première série de type "boys love" parue en France, en 2000. Notons que la série reste très soft et ne comporte pas de scènes de sexe à proprement parler. L'auteure elle-même refuse catégoriquement que son œuvre soit considérée comme un yaoi ou un Boys Love, pour elle il s'agit bien d'un Shojo. Je n'avais jamais lu de manga mettant en scène une relation (plus ou moins) amoureuse entre deux hommes, et j'ai donc voulu tester en commençant par ce qui est considéré aujourd'hui comme une vieillerie (j'adore les vieilleries, à l'âge de 10 ans, il y a dix ans environ, je ne jurais que par les BD de Spirou des années 40 à 70, alors bon). Même si Zetsuai est un classique du manga traitant d'homosexualité et qu'il a inspiré plein de séries postérieures, force est de reconnaître qu'il accuse un peu le poids des années. Le dessin tout d'abord est très marqué années 80, avec plein de cases vides et assez approximatif (les hommes ont des mains gigantesques qui ressemblent à des bouts de pâte à modeler collés, et le héros a 16 ans et mesure déjà un mètre 90 avec un visage d'homme mûr), et la narration est hasardeuse : parfois les textes sont tellement mélangés, avec des phrases qui commencent sans se finir, ou qui se finissent 3 pages plus loin, qu'on ne sait même plus qui parle. Pour ce dernier point, je pense que c'est à cause de la traduction française, mais c'est à vérifier. En 2000, la publication manga en France, ainsi que moi-même, n'en étions qu'à nos balbutiements. Étrangement, ce défaut n'est présent que dans le tome 1. Le tome 2 est beaucoup plus intéressant, le scénario avance, et le dessin devient même plus assuré. C'est intéressant de suivre la relation entre Koji Nanjo et Takuto Izumi car elle se base sur le côté autodestructeur de l'amour : ils ne veulent pas être amoureux l'un de l'autre mais ils ne peuvent pas s'en empêcher. Mais au fur et à mesure des tomes, on se rend compte qu'il n'y a vraiment que Koji Nanjo qui est amoureux, à un aucun moment Izumi ne cède à ses avances, ce qui rend d'ailleurs leur relation un peu malsaine. Le tome 3 met en scène Koji en cours dans la classe d'Izumi, et sonne l'apparition du cliché de la romance lycéenne. Le tome 4 remonte le niveau de la série et son côté dramatique est bien installé. Durant tous ces tomes le dessin progresse et devient plus assuré. Vu que l'un des personnages est un joueur de foot on a beaucoup de scènes de match, je ne m'attendais pas à ce que ça soit si présent (l'auteure est fan de Captain Tsubasa, et a commencé sa carrière avec des doujinshi- fanzines parodiques de cette série). Vu que ce manga date de la fin des années 80 il sert presque de rappel historique pour montrer qu'au Japon à l'époque, même si des mangas comme Banana Fish avaient un grand succès, l'homosexualité, et d'autant plus masculine, était très mal acceptée. Durant les tomes de la série les personnes apprenant la relation entre les deux protagonistes réagissent avec dégoût (il n'y a bien que Katsumi Shibuya, manager de Nanjo, qui est plus compréhensif et apporte une bouffée d'air frais). Enfin Zetsuai est aussi célèbre pour être un manga très sombre et dramatique, nos deux héros souffrant de leur amour sont de vraies drama queen, alors ne vous étonnez pas de trouver parfois des scènes un peu (beaucoup) exagérées, mais elles agissent comme symboles de la force des sentiments qui unissent les deux hommes. Ça saigne de la bouche sans raison, ça se fait renverser par des camions, ça se blesse volontairement avec du verre, ça se fait agresser... tout y passe ! Ce cocktail fonctionne mais le trop plein de mélodrame sombre un peu trop dans le comique dans le dernier tome, qui gâche un peu toute la série avec ses rebondissements alambiqués et cette fin en eau de boudin (l'auteure avoue elle-même dans sa postface que l'histoire lui a échappé durant l'écriture, elle tentera de corriger le trait avec la suite du manga : Bronze). Zetsuai veut dire « amour absolu » en japonais, moi je l'aurais plutôt appelé « amour sordide ». Je pinaille mais le tout est tout de même agréable à lire, on ne s'ennuie pas durant la lecture, et on tourne les pages frénétiquement pour savoir la suite, que l'on prenne le drame de l'histoire au sérieux ou bien qu'on lise la série pour rire d'un scénario qui frise l'abracadabrantesque parfois. Même si cette série a des défauts j'ai une certaine tendresse pour elle. Si vous voulez découvrir un manga important dans l'histoire du shojo et de son pendant le boys-love, et que vous aimez les histoires excessivement dramatiques typique des années 80-90, alors cette série est faite pour vous. Par contre elle n'est plus éditée, donc vous ne pourrez la trouver qu'en occasion (j'ai trouvé les 5 tomes pour 18 euros dans une boutique d'occasion, ce qui est une affaire car la tendance est à la spéculation sur les sites d'achat en ligne avec les mangas en arrêt de commercialisation). La série est une véritable licence au Japon, avec plusieurs suites (non publiées en France, mais sorties en Allemagne) : Bronze (14 tomes), Bronze : The Last Chapter (one-shot), et le recueil d'histoires courtes Bad Blood (que j'ai lu et que je possède, il est dans un format plus grand que les autres livres). Côté animé, deux OAV, adaptant Zetsuai et les premiers tomes de Bronze, sont sortis. L'adaptation est plus soft et supprime les scènes durant lesquelles Koji ne respecte pas vraiment le consentement d'Izumi dans le manga. Pour finir il y a la compilation de clips Cathexis (car Koji est un chanteur de J-Pop connu, il se doit donc d'avoir des clips de ses chansons), j'ai trouvé l'idée très bonne et j'ai bien aimé cette compilation. Anecdote : dès sa suite Bronze les cheveux de Koiji passeront de blanc à noir, afin qu'il ressemble à Atsushi Sakurai, chanteur de Buck-Tick, dont l'auteure est une fan absolue.

22/09/2018 (modifier)